P.Maxime Doyon a écrit :
Pour être moderateur dans un tel forum il faut user de plus de charité chrétienne et ne pas seulement vouloir asséner des vérités personnelles afin d'en imposer. Plus de modestie, mon cher Antoine, vous ferait aussi de bien.
Je pourrais encore développer cette partie de l'histoire de l'Eglise concernant le monothélitisme (qui est très compliquée) mais cela ne servirait pas forcémemnt plus le but que je visais qui étais de démontrer l'attitide responsable de S. Maxime le Confesseur.
Là, je trouve déplacé que vous donniez des leçons à Antoine qui assume la modération de ce forum, lequel n'existerait d'ailleurs pas sans Apostolos et lui. Sondez-vous les reins et les coeurs, pour pouvoir affirmer que son but est d'en imposer?
Pendant les dix-huit premiers mois d'existence de ce forum, nous ne vous avons jamais vu intervenir dans une discussion quand tel ou tel monophysite ou catholique romain est venu faire la politique du coucou en essayant d'instrumentaliser ce forum au service de ses intentions prosélytes. C'est à ce moment-là que votre aide aurait été utile.
Par ailleurs, vous faites référence dans la moitié de vos messages à une vie de saint Maxime le Confesseur par son disciple Athanase dont je n'ai jamais entendu parler. La seule chose que je sais, c'est que l'épisode que vous citez et que je connais d'après le synaxaire peut difficilement être utilisé comme argument au service des vieux-calendaristes comme vous le faites: il serait bon de rappeler le contexte dans lequel saint Maxime a fait sa célébre réponse et je ne sache pas qu'il ait été à l'origine de quinze Eglises parallèles, ni même d'une seule. Le manuel de résistance aux hérésie écrit par l'archimandrite Basile Bakoyiannis donne aussi des exemples de saints qui ont su utiliser la ruse et la diplomatie pour venir à bout de l'hérésie ou des politiques anti-canoniques sans entraîner justement la création d'Eglises parallèles (cf.
O Khristos itan Orthodhoxos, Tertios, Katerini 1996, pp. 123-125).
Je ne vois pas quelle similitude il y a entre saint Maxime le Confesseur refusant de signer un texte qui professait une hérésie christologique et ceci après trente ans de discussions et l'attitude des vieux-calendaristes qui ne sont pas apparus en réaction contre l'oecuménisme, mais bien contre une réforme du calendrier, ce qui consiste en réalité à voir dans les calculs de Sosigène un motif de rupture.
Je me permets aussi de vous faire remarquer que nous n'en savons pas plus sur l'histoire de la HOCNA. Il est à mes yeux déroutant qu'une Eglise qui s'intitule "sainte Eglise orthodoxe d'Amérique du Nord" puisse avoir des paroisses en Europe occidentale et qu'une paroisse de Zurich dépende d'un évêque de Boston alors qu'il y a plusieurs évêques vieux-calendaristes dans les alentours (ne serait-ce que Mgr Syméon à Vienne en Autriche) et qu'il est aussi possible de se rattacher directement à un évêque en Grèce comme l'a fait le hiéromoine Cassien (Braun). Mais il est encore plus déroutant pour moi que je ne sache toujours pas comment est apparue la HOCNA, à partir de trois évêques qui faisaient partie du synode de Mgr Maxime de Céphalonie: s'agit-il d'une Eglise autocéphale et, si oui, comment est née cette autocéphalie? Je ne discute même pas de la légitimité ou non des positions des vieux-calendaristes; je voudrais savoir comment cette Eglise est apparue au sein du mouvement vieux-calendariste, si elle a encore des liens avec la Grèce et Chypre, quelle est sa position par rapport aux autres juridictions paléohimérologites, etc. Vous comprenez bien qu'avant de reprocher à vos interlocuteurs de ne pas connaître l'ecclésiologie orthodoxe, vous devez d'abord nous expliquer quelle est l'ecclésiologie qui a donné naissance au synode que vous commémorez.
Je ne comprends pas non plus l'attitude qui consiste à ne plus avoir de rattachement à un pays resté orthodoxe. Je pense que, dans l'état précaire d'une Orthodoxie en Europe occidentale minée par le modernisme, l'oecuménisme et le phylétisme, l'existence d'un lien canonique, spirituel et humain avec les pays demeurés de tradition orthodoxe est notre principale protection contre la perdition. Je note d'ailleurs que beaucoup de partisans actuels de la mythique "Eglise locale" sont précisément des gens qui ont tout fait pour que l'Eglise orthodoxe ne soit pas missionnaire en Europe occidentale et qui ne réclament une autocéphalie par rapport aux Eglises-mères que parce qu'ils savent que l'anglicanisme de rite oriental qu'ils ont au fond toujours défendu a perdu la partie avec la chute du communisme. Nous n'avons pas encore les effectifs et l'enracinement (double enracinement: enracinement dans nos pays, avec leur culture et leur riche passé orthodoxe du premier millénaire, mais aussi enracinement dans la tradition spirituelle des pays qui ont su conserver la foi orthodoxe jusqu'à nos jours) qui nous permettraient de poursuivre une vie orthodoxe après une éventuelle autocéphalie.