Que se passe-t-il à Jérusalem?

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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Christ est ressuscité !

Que Giorgos n’ait pas de crainte à s’exprimer ici. Nous comprenons, je crois, très bien ce qu’il dit. Et nous nous gardons de sourire : que pourrait écrire l’un d’entre nous en espagnol ou en arabe ? Ce serait certainement bien pire !

L’Église est un être divino-humain — en vérité c’est le Corps du Christ ressuscité, qui siège à la droite du Père, et qui viendra, mais qui n’est pas encore venu, juger les vivants et les morts. Jusqu’à la con sommation de ce monde, l’Église est donc dans l’entre deux dans ce “pas encore…”, “mais déjà…” où il nous incombe de témoigner de notre foi en Lui.

Or nous constatons tous les jours que l’Église vit dans l’inachèvement, et qu’elle est souvent oublieuse des principes que son Fondateur lui avait fixés. Nous devons entre autres remarquer que nous autres occidentaux, nous piétinons à la porte, et que notre désir d’entrée est parfaitement ignoré par les hiérarques des Églises ethniques, qui ne s’intéressent qu’aux discussions “au sommet” qu’elles croient pouvoir mener avec les dirigeants du monde occidental, y compris la hiérarchie catholique et ses théologiens.

Je ne crois pas du tout que le Patriarcat de Jérusalem et la “Fraternité du saint Sépulcre” (une centaine je crois? de clercs grecs célibataires administrant le PJ, ses biens considérables et ses lieux de pélerinage) soient simplement les victimes d’un sordide règlement de comptes ecclésiastiques. Certes il y a des éléments qui vont dans ce sens. Mais je crois que les Églises autocéphales réunies à Jérusalem qui ont consenti à la déposiyion “d’initiative populaire” du principal responsable et qui l’ont entérinée avaient des éléments très précis en main.

Le PJ Irénée a été victime de son aveuglement. Il a mal choisi ses complices, et négligé la nécessité de se faire aimer de son peuple.

L’Église de Grèce n’est pas non plus “blanc-bleu” dans cette histoire. , et d’ailleurs toutes les Églises ethniques peuvent être accusées d’ethnophylétisme et d’ambitions politiques.
Jean-Louis Palierne
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Jean-Serge
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Dernières nouvelles depuis Jérusalem

Message par Jean-Serge »

Dernières nouvelles : le Synode a élu un locum tenens. Pour la petite histoire il s'agit du même qui a réalisé la transition après le décès du Patriarche Diodore...

Et le Patriarche Irénée se refuse à démissionner. Toutefois, son isolement semble croître car deux des évêques qui le soutenaientt ont participé à l'élection du locum tenens. Le combat risque donc de cesser faute de combattants. Pour la petite histoire, la Grèce a délivré dit-on un passeport au Patriarche Irénée avec la mention ex-Patriarche...


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Priidite, poklonimsja i pripadem ko Hristu.
GIORGOS
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Message par GIORGOS »

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XRISTÓS ANÉSTI!

A peu près d’accord, peut être temps d’examiner la raison de l’existence des Patriarcats, reliques d’un passé révolu et lointaine.
Certes, nous les vénérons plus que personne et embrassons la main des Patriarches avec respect de par sa haute antiquité et la sainteté des plusieurs des patriarches qui ont illustré ces saints sièges.
Mais les Patriarcats aujourd’hui, ils ne peuvent être qu’a mi-chemin parmi l’histoire Impériale et les pressions séculaires modernes.
L’institution des Métropolitains est le fruit de l’organisation administrative de l’Empire Romain et l’institution des Patriarches est le fruit d’une administration ecclésiale que correspondait à cette réalité historique.
Malheureusement l’Empire Chrétien n’est plus et il n y a symphonie possible parmi ces formes organisationnels, hors des nations avec gouvernement monarchiques. En effet, comme pourrait un parlement être sujet de l’Eglise, un gouvernement collégiaux ou un conseil d’état ? Seulement un gouvernant unipersonnel pourrait être un fidèle de l’Eglise responsable de ses actions bonnes ou mauvaises, de même que seulement un Patriarche ou un Métropolitain (primats unipersonnels) pourraient être loyaux sujets d’un État. L’organisation synodale « pure » sans primat, au modèle russe original de Pierre le Grand, ou des « prussiens » de la royauté grecque, avilie la puissance spirituelle de l’Eglise.
La responsabilité institutionnelle est personnelle, pour le pire ou pour le meilleur.
Nous avons ici l’une des causes historiques de l’éviction d’un Patriarche, le courroux d’un gouvernement ambitieux ou corrompu, mais au moins nominalement chrétien, et de par cela sujet a l’admonition de ce Patriarche. Pensons aux grands saints patriarches …
La turcocratie, avec son gouvernement personnelle a pu maintenir l’existence des Patriarcats (autant ils pouvaient être des éléments pacificateurs des peuples orthodoxes assujettis), mais elle n’aurait pu instituer le moindre chorévèché. Et les relations tendues plusieurs fois parmi le primat et le pouvoir avaient deux finals possibles : ou l’accord ou la corde.
Ainsi nous voyons les populations orthodoxes, ses patriarches et évêques en tête, courir à fortifier les murs des cités en pouvoir du Turc, cités assiégés par des armées orthodoxes…
Par ailleurs, le primat peut être orthodoxe ou hérétique, à l’Eglise d’en juger…de glorifier ou de destituer, toujours pour motifs de foi, selon les canons, jamais pour des motivations politiques ou autres.
Ainsi un patriarche collaborateur avec le pouvoir communiste doit être destitué de par son appui à une hérésie (dans le cas, l’athéisme).
De même, pour un évêque désigné par le pouvoir civil (ici, il ne s’agit pas d’un évêque nommé d’accord avec le pouvoir civil, mais d’un évêque élu uniquement par ses compromissions réelles ou présumées avec le gouvernement).
Mais le structure pentarchique de l’Eglise en était viable parce qu’il avait un pouvoir un, et alors les relations parmi l’autorité spirituel et le pouvoir temporel en étaient symphoniques… et l’accord sonnait presque toujours affiné…
Par ailleurs, n’avait alors une question de précédence, le siège de Rome jusqu'à son schisme et hérésie en était la première, la Nouvelle Rome (Constantinople) la seconde, etc.
Les événements de l’histoire moderne avec ses révolutions, sécessions, chutes des gouvernements, ont produit que la siège de Constantinople « appauvri » dans la réalité territorial, « dépouillé » dans ses relations avec la nouvelle Sublime Porte, cherche avec désespoir la reconnaissance des pouvoirs mondialistes, les USA, le Vatican et l’Angleterre, en premier lieu, dans un jeu géopolitique dangereux pour la survivance de la foi du peuple orthodoxe.
Et ainsi on a vu à un même temps (dans la « Guerre Froide ») le Département d’État de Washington fournir des appuis aux papes qu’aux patriarches d’Istanbul, pourvu que ces derniers n’aient des relations avec les slaves ou avec les VCO grecques …suspicieux de pro slavisme.
La lutte pour la « maudite primauté » avec la Patriarcat de Moscou, le qui a eu l’appui de l’URSS dans son temps, ce que l’a permis d’aligner plusieurs des Eglises de l’Europe (Russe, Bielo-Russe, Géorgienne, Roumaine, Tchèque, Bulgare, Ukrainienne, Polonaise, etc.), a produit ses dégâts, et alors que Constantinople jouait a l’ « œcuménisme », le Patriarcat mouscovite dans un premier temps jouait a la défense de la Tradition.
Malheureusement la chute de l’URSS (mais non de l’idéologie marxiste que règne de l’Orient au Occident) n’a produit que peu des changes. Certes les temples se réédifient, mais la mentalité de l’hiérarchie est au peu près la même.
Quant aux autres: le Patriarcat d’Antioche a un penchant œcuméniste et pan arabiste très marqué ; le Patriarcat d’Alexandrie, duquel il faut célébrer l’activité missionnaire bien qu’elle est le fruit des « ouvriers » de l’Eglise de Grèce, n’à toujours d’orientation sure, et de la situation du Patriarcat de Jérusalem nous n’avons rien a redire, après les dernières nouvelles des affaires connus.
N’avait pas raison le saint Père Justin quand il questionnait la situation affreuse de l’Église dans ses Lettres sur le Concile promu alors par le P. Oecuménique ?
Dernière modification par GIORGOS le sam. 04 juin 2005 5:17, modifié 1 fois.
Giorgos
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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Giorgos s’interroge sur les raisons de l’existence des patriarcats, « reliques d’un passé révolu et lointain ».

Chaque évêque est personnellement souverain dans le diocèse qui a été confié à sa responsabilité spirituelle. En particulier c'est lui qui a le pouvoir d'excommunier et de réconcilier, la seule sanction et la seule thérapeutique que connaisse l'Église.

Mais les évêques ne sont pas des souverains autocrates jalousement isolés les uns des autres. Tout évêque fait partie du synode des évêques de sa province. Il doit y rendre compte de son activité, y faire part des décisions qu’il prend, sollicuter l’approbation et le soutien de ses collègues, parler des questions litigieuses et de ses doutes et de ses hésitations. Il peut être jugé, condamné et déposé par ce synode. Les fidèles et en particulier les clercs que leur évêque a condamnés peuvent faire appel devant ce synode.

Le synode a un président (en grec le “proestos”). C’est lui qui parle au nom de tous ; chaque évêque ne doit rien faire sans en informer le président, et le président ne doit rien faire sans en informer ceux au nom desquels il parle. Normalement c’est la ville chef-lieu de la province (dans l’Empire on disait la “métropole”) qui est le siège de ce président, pour lequel on a forgé le mot “métropolite”.

Le synode provincial est le cadre de la vie ecclésiale. C’est en son sein que les évêques ont avant tout cherché à forger leur opinion sur les problèmes qui agitaient la vie de l’Église, c’est-à-dire avant tout les débats dogmatiques.

Il existait aussi dans l’Empire romain, à partir de la réforme de Dioclétioen (au début du IVème siècle) des “super-provinces” appelées alors “diocèses (évidemment ce mot a changé de signification et de dimension). Dioclétien avait divisé l’Empire (qui était considéré par ses habitants comme la totalité du monde civilisé) en une quinzaine de diocèses regroupant environ 200 provinces. Les diocèses avaient donc une taille moyenne du même ordre de grandeur que les nations modernes.

La vie ecclésiale a toujours considéré comme indispensable de se modeler sur l’administration civile. Les diocèses ont donc joué un rôle capital pour l’organisation de l’Église. Le cadre des synodes provinciaux a été très utilisé pour assurer la communion des Églises et l’unité de la foi entre les événements très rares qu’ont été les synodes œcuméniques (sept en huit siècles). Toutefois ils ne fonctionnaient pas comme des “super-provinces”, et ils n’avaient pas de leaders diocésains assurant une coordination permanente. Ils ne fournissaient que le cadre des débats, et un lien de communion entre les provinces et l'Église répandue par toute la terre.

Dans le recueil officiel des Canons de l’Église orthodoxe, outre les Canons apostoliques et les Canons émis par les Synodes (Conciles) œcuméniques, on trouve une série de Canons “des synodes locaux”. En fait il y en a un pour chacun des principaux diocèses. Ce n’est probablement pas l’effet du hasard, de même que l’histoire des grands débats christologiques et triadologiques montre qu’ils se sont déroulés pour une large part dans ce cadre. Malgré cette très grande importance, ils n’avaient cependant pas de structure permanente.

Lorsque l’Église a donné aux trois plus grandes villes de l’Empire (Rome, Alexandrie et Antioche) un rôle particulier (avec le titre de “patriarches”), puis Jérusalem et Constantinople vinrent s’y ajouter, ce n’était pas d’abord pour instituer des “super-provinces”, encore moins pour répartir l’ensemble des provinces entre trois, puis quatre, puis cinq autorités supérieures (d’ailleurs les provinces d’un certain nombre de diocèses restaient indépendantes des cinq patriarches), mais pour créer des instances de “cassations”, en attribuant à ces patriarches lle droit de casser les jugements d’un synode provincial, pour les renvoyer à un autre tribunal provincial.

Il leur était également demandé de surveiller les visites que faisaient les évêques locaux à la Cour impériela : ces évêques locaux ne devaient entreprendre de telles visites qu’avec l’accord du synode provincial et de son métropolite. Il pouvaient également intervenir dans le découpage des provinces, et confirmer l'élection des métropolites.

En tout état de cause l'autorité des patriarches et le fonctionnement des synodes diocésains étaient un service rendu à la vie ecclésiales des synodes provinciaux.

Rapidement les patriarches ainsi institués ont pris du poids et de l’autorité sur les évêques au sein de leurs propres diocèses, mais pas au-delà, ce que les canons conciliaires ont confirmé. Mais ni la Gaule par exemple, ou bien l’Afrique, ou l’Illyrie, ou la Cappadoce, et d'autres encore, n’ont jamais fait partie d’un patriarcat.

Lorsque l’Église de Russie, au XXème siècle, a créé un “exarchat” à Paris, elle lui a donné un titre exotique pour ne pas empiéter sur le “territoire canonique” du patriarcat romain. Mais, outre qu’on ne voit pas pourquoi l’Église orthodoxe se retiendrait de créer d’instituer un évêque sur le territoire d’un évêque romain devenu hérétique, ce n’est pas le patriarche romain qui devait se sentir ainsi mis en cause, ce serait l’Église locale, c’est-à-dire l’antique diocèse de Gaule, continué sans rupture par l’Église gallicane.

L’idée selon laquelle l’Église orthodoxe répandue par toute la terre serait nécessairement divisée entre les “territoires canoniques” de patriarcats indépendants les uns des autres vient de ce que les nations chrétiennes qui ont pris leur indépendance en raison de la décadence et de la chute de l’empire ottoman, ont toutes considéré comme nécessaire de prendre également leur indépendance par rapport au patriarcat œcuménique. À l’exception de la Serbie, dont l’histoire est un peu différente (le patriarcat de Constantinople avait accordé l’autocéphalie à saint Sava, institué seul évêque de Serbie, avec le rang d’archevêque, alors que le patriarche résidait à Nicée après le sac de Constantinople par les Latins).

L’indépendance des nations, et leur entrée dans le concert des nations européennes impliquait nécessairement à leurs yeux l’autocéphalie des Églises “nationales”. Toutes sauf la Serbie sont d’ailleurs passées par une période de schisme.

C’est l’ethnophylétisme qui est étranger à l’esprit de l’Orthodoxie, pas l’institution patriarcale.

D’autre part il ne faut pas croire que l’Église ait considéré que l’autorité de l’Empire (et en général des autorités civiles) comme un pesant fardeau et imputer son obéissance fidèles à une faiblesse. Il faut rendre à César ce qui est à César, et respecter l’autorité civile, quelle qu’elle soit. Alors que la structure de l’Église devrait être très décentralisée, la structure du pouvoir civil repose nécessairement sur l’affirmation d’un état de droit, qui est toujours plus ou moins universaliste, et dont l’Église ne doit pas mépriser les normes — même si le pouvoir lui est hostile.
Jean-Louis Palierne
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Message par GIORGOS »

Après avoir vu l’historique, et même quelques traits canoniques de l’institution patriarcal dont nous remercions Jean-Louis, il est convenable rappeler que le titre de Patriarche avait été utilisé par la premiere fois, sélon semble-t-il, par le saint Empereur Justinien en 553 dans sa lettre au pape romain Jean II avec le sens administratif que nous le reconnaissons aujourd’hui. Jusqu’alors le nom de « patriarche » était donné à tous les évêques âgés et vénérables.
Ainsi, de même que le nom de « pape » que des siècles II a VI avait été utilisé premièrement pour les prêtres, et puis pour tous les évêques, et que a resté comme dénomination honorifique pour les évêques de Alexandrie et de Rome, le nom de « patriarche » a resté pour les primats des cinq sièges historiques de Antioche, Alexandrie, Constantinople, Rome et Jérusalem.
Bien sur, les pouvoirs des Patriarches en étaient (et ils sont toujours), purement administratifs, politiques et représentatifs de sa diocèse ecclésiastique, de son clergé et de son peuple fidèle.
A retenir qu’une des conditions de l’existence d’un Patriarcat est un peuple orthodoxe.
Les cinq Patriarcats historiques réunis constituent ainsi un véritable pouvoir d’ordre DANS l’Eglise, et une manifestation de la foi DE l’Eglise.
Mais ils ne sont pas des super-évêques ou des substituts des Apôtres. Le rôle des Apôtres dans l’Eglise, bien que d’institution divine, est limité dans le temps parce que les Disciples n’ont institué –faute des pouvoirs de la part de Notre Seigneur- aucun héritier de son apostolicité autre que l’Eglise même. Ils ont consacré (nommé par imposition des mains) des évêques [ episkopos, inspecteurs, surveillants] pour maintenir l’ordre et la foi.
Le message de Jean-Louis avec lequel nous sommes substantiellement d’accord, trouve, selon semble, une opposition parmi l’ethnophyllie et l’existence des patriarcats.
Certes l’ethnophyllie en est une hérésie condamnée de par l’Eglise et l’existence des patriarcats ce n’est pas une.
Mais l’existence des patriarcats n’est pas un dogme, elle est une institution dans l’Eglise et nous pouvons dire de l’Eglise, mais elle n’a pas qu’un fondement politique et historique.
Mais ce n’est pas l’occasion, sauf opinion contraire, de aller ici plus loin dans les développements de l’histoire.
Par ailleurs, je ne crois qu’il ait, hors de certains cercles marginaux, des ennemis déclarés des patriarcats en soi mêmes.
Mais, peut être, un jour ou l'autre aurait que reformuler les conditions de l’existence des institutions patriarcaux.
Je ne dis pas que ce jour ait arrivé, je dis que nous devons « examiner la raison de l’existence des Patriarcats ».
S’il y a une intelligence chrétienne elle doit formuler les réponses que la situation ecclésiale peut requérir.

Donc, nous nous pouvons demander légitimement -et sans faire de "théologie-fiction"- s’il y a lieu dans l’Eglise pour des patriarcats :
1-sans territoire ecclésiastique véritable;
2-sans fidèles;
3-sans relations réciproques avec le pouvoir civil ;
4-sans siège véritable, c'est-à-dire hors de la raison de son titre (non pas « en exil »);
5-sans un synode vrai ;
6-sans une origine légitime ;
et on pourrait formuler plusieurs autres questions.

C’est de l’institution patriarcale, du système des Patriarcats dans ces derniers siècles, qu’il faut s’occuper.
Les partisans du système papal ont fait d’un patriarcat hypertrophié le centre de la vie de son église et le substitut de Dieu.
Ne faisons nous de même.
Dernière modification par GIORGOS le sam. 09 juil. 2005 20:24, modifié 2 fois.
Giorgos
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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Évidemment il ne faut pas faire de “théologie-fiction”. Je crois que l’institution patriarcale peut toujours être une diaconie (un service) dans l’Église, et qu’elle est capable de se régénérer. Le Patriarcat d’Alexandrie nous en donne un bel exemple, car il a créé (et étant donné le ton actuel de la vie ecclésiale orthodoxe on pourrait dire : il a osé créer) une métropole autocéphale en son sein, sans penser qu’il subissait ainsi une diminution, mais au contraire une augmentation.

La Providence, qui parfois nous mène durement à la baguette, l’a cruellement frappé par ce stupide accident d’hélicoptère qui a probablement retranché pas mal de ses espoirs, de nos espoirs.

À noter aux passages que tout le monde dans l’Orthodoxie, toutes tendances confondues, reconnaît au Patriarcat d’Alexandrie le responsabilité de la totalité du continent africain. Je ne m’inscris absolument pas contre cette attribution, tout au contraire, mais elle s’inscrit contre le principe (faux à mon avis) selon lequel les divisions antiques des territoires faites au cours de l’Histoire constitueraient des “territoires canoniques” sacrés et définitifs. Il existait en effet dans l’Antiquité un diocèse d’Afrique, correspondant au territoire actuel de l’Algérie et de la Tunisie. Cette Église d’Afrique fut illustrée par saint Cyprien, Tertullien, saint Augustin et de nombreux martyrs. Ses ruines sont bien connues des archéologues. Elle a été dévastée par l’invasion des Vandales puis des Arabes. Elle avait été l’une des gloires de l’Église, et son œuvre canonique a été considérables et forme aujourd’hui l’un des principaux éléments du Corpus canonum de l’Église.

Comme elle a complètement disparu, et qu’on a pris conscience de l’unité du continent que l’on appelle maintenant “Afrique” (on n’en avait pas la notion dans l’Antiquité), on peut dire maintenant du patriarcat d’Alexandrie qu’il est “Patriarche d’Alexandrie et de toute l’Afrique. C’est une décision canonique de fait, à laquelle j’applaudis, mais qui n’a jamais été prise explicitement et officiellement.

Certains accusent le Patriarcat d’Alexandrie d’un certain flou dans ses positions. C’est vouloir ne juger la vie de l’Église qu’à l’aune de l’anti-œcuménisme. Certes les rares communautés orthodoxes qui ont encore un souci missionnaire, c’est-à-dire qui ont le souci de répondre à l’attente spirituelle de leurs contemporains, ne prennent pas des positions “en flèche” contre l’œcuménisme. Cela montre bien que l’utilisation unilatérale de ce critère peut fausser la vision de l’Église.

Le patriarcat d'Antioche a lui aussi créé une métropole autonome, mais c'est une métropole extérieure, au profit de la diaspora américaine.

Et puisque nous parlons des patriarcats, parlons de celui de Constantinople. Il est la seule institution orthodoxe à notre époque à ne pas juger indispensable de se référer à un État-Nation, à une ethnie précise. Ce pourrait être la plate-forme de sa grandeur. En réalité le plus grand blâme que l’on puisse lui adresser est de ne correspondre en rien à ses affirmations. Il renchérit sur le repli communautariste et nationaliste d’une petite partie de l’émigration grecque et participe à l’étouffement de l’Orthodoxie et d’ailleurs aussi de l’hellénisme. Il semble préparer l’extinction de ses communautés, et il est abandonné par tous les Grecs qui cherchent à s’intégrer la société française (ils sont la grande majorité et en général ils y parviennent fort honorablement).

Il ne faut pas faire de “théologie-fiction”, et il ne faut pas non plus croire que le militantisme rcclésial ouvre une voie concrète. Ce ne sont pas des manifestations lycéennes ou des signatures de pétitions qui pèseront sur le devenir des institutions ecclésiales ou sur le comportement de nos hiérarques.

Je crois que Giorgos a bien énuméré quelques principes à retenir pour faire le tri parmi les institutions ecclésiastiques au nom ronflant. Il y a des Patriarcats ou des autocéphalies sans véritable territoire ecclésiastique, sans fidèles, sans siège véritable. Il y en a qui fonctionnent “hors frontières", et d’autres done le synode est en réalité une réunion de chefs de bureau.

Mais seul un concile où l’ensemble des évêques de la terre serait convoqué pourrait prendre certaines décisions. D’ici là, nous pouvons seulement ne pas nous laisser impressionner par ces autorités en décor de théâtre. En revanche je ne vois aucune autorité ecclésiastique qui n’ait, comme l’a écrit Giorgos, aucune « relation réciproque avec le pouvoir civil. » Tout au contraire on peut leur faire en général le reproche d’implications politiques excessives.

Nous n’avons d’autre possibilité que de nous exprimer publiquement, de nous faire entendre et de rechercher la vérité des sources de l’Orthodoxie. Nous ne pouvons qu'attendre le jour où une Église autocéphale osera créer une métropole autonome supra-nationale, non ethnique,pour l'Europe occidentale. Alors seulement l'Église orthodoxe pourra commencer à montrer son vrai visage. D'ici-là je crois, comme Claude et Éliazar sur un autre fil, que nous pouvons douvement et studieusement approcher l'Orthodoxie, traduire les Pères et en parler. Le militantisme qui crée des trucs et des machins rusque d'être un pîège.

En revanche, s’il y a un complot à dénoncer, je crois que c’est celui du modernisme. Il y a eu un véritable complot visant à moderniser l’Église par l’abaissement du charisme épiscopal, par l’écrasement et la marginalisation du monachisme (il faudra dire un jour tout ce que l’Institut saint-Serge a fait dans ce sens), par des tentatives d’altération de la liturgie (raccourcissement des offices, théâtralisation et abaissement de l’iconostase, communautarisation forcée, réduction à la participation du peuple), par l’oubli de l’enseignement patristique au profit de la Sola Scriptura et de l’enseignement académique, par la minoration de la vie synodal au profir de la création d’un appareil professionnel et pyramidal, par la majoration de la vie sexuelle et de la procréation.

Initialement le modernisme, au début du XXème siècle, n'avait rien d'œcuménique. L'œcuménisme balbutiait dans les années trente, et le CŒE est né en 1948. Aujourd'hui le mouvement catholique est agonisant, l'Église catholique le suit, et le modernisme orthodoxe est toujours bien vivant… à Paris.

Si le monopole de la vie ecclésiale que s’est assuré le club moderniste est aussi néfaste que le monopole dont jouit la « Fraternité du saint Sépulcre » exclusivement grecque au sein du Patriarcat de Jérusalem, il faut ajouter que le club moderniste de Paris s'est toujours bien gardé de dévoiler clairement ses projets, qu’il ne développe que dans des conversations privées. Cette pratique du secret s’appuie sur le soutien qu’apportent à l’expression publique du modernisme les services de l’épiscopat français, qui lui assurent un accès aux médias, une participation aux conférences et colloques religieux, et une dénonciation constante des éléments “perturbateurs et intégristes” qui pourraient troubler nos bonnes relations.

Le modernisme est aussi puissamment aidé par la paralysie, le mutisme et le bredouillement qui saisissent les hiérarques orthodoxes lorsqu'ils se trouvent en face des intellectuels modernistes parisiens.

Le Concile local de Moscou de 1917/18 avait cependant fixé certaines limites aux revendications des modernistes : ceux-ci avaient réussi à imaginer une structure (qui devait être organisée par une véritable Constitution ecclésiastique) comportant une superposition de communautés paroissiales, diocésaines (à l’époque moderne cela désigne les circonscriptions épiscopales), et patriarcale (l’Église de Russie au sein de laquelle les deux métropolites de Saint-Pétersbourg et de Moscou n’avaient plus de synodes à présider). Chaque instance avait son Conseil, un président prêtre ou évêque et un président laïc, et envoyait des délégués au niveau supérieur. Des tribunaux mixtes tranchaient les conflits. La hiérarchie de l’enseignement (assuré par l’Église) était parallèle à celle de l’Église.

À le chute du communisme, l’Église russe n’a pas adopté cette structure, dont pourtant elle se réclame. Nous avons lu récemment sous la signature du moine Sabbas (Toutounov) un très intéressant document, publié dans le Forum de l’OLTR (le Forum OLTR : <http://fr.groups.yahoo.com/group/orthod ... eoccident/>, ldocument publié le 6 mars 2005 comme message numéro 623  ; le moine Sabbas s’est également inscrit à notre Forum). Dans ce texte, le moine Sabbas montre que les propositions que le patriarche Alexis a faites récemment en vue de la constitution d’une “métropole orthodoxe de tradition russe en Europe occidentale” ne sont pas cohérente avec les dispositions des canons de l’Église orthodoxe concernant la vie des métropoles, et qu’elles introduisent sous le nom de métropole un simple diocèse, dépourvu de vie conciliaire interne et externe, contrairement aux autres entités ecclésiastiques rattachées à l’Église russe (qui elles sont des métropoles, sous divers noms).

Le moine Sabbas commence par rappeler l’économie générale des structures canoniques régissant les rapports entre diocèse et métropole (peu importe le nom qu’on donne à la métropole), et entre la métropole et l’Église-Mère
Nous allons appeler «Métropoles» les entités régionales (bien que les noms ont varié) et «Église-Mère» le centre de rattachement (bien que le terme russe kyriarkhalnia tserkov‚ semble plus exact)
Les droits du Primat de l’Église-Mère vis-à-vis de la Métropole ont varié dans l’histoire. En règle générale il s’agit des points suivants:
– Lien sacramentel: le Primat communique le Saint Chrême à la Métropole; le nom du Primat est commémoré soit dans toutes les paroisses de la Métropole, soit par tous les évêques de la Métropole.
– Le Primat de l’Église-mère confirme l’élection et ordonne le Métropolite et parfois ce droit est également exercé vis-à-vis des évêques diocésains;
– Le Métropolite et les évêques de la Métropole dépendent du Tribunal ecclésiastique du Primat; celui-ci est également l’instance d’appel vis-à-vis de la justice ecclésiastique de la Métropole.
Le moine Sabbas rappelle les canons (34ème canon des Apôtres et 9ème d’Antioche) qui définissent les métropoles, et les Églises autocéphales, et souligne que leur fonctionnement fondamental est celui de la réunion d’évêques autour de leur primat. En ce sens il qualifie très justement le fonctionnement d'une métropole comme un "mouvement escendant" (fondé sur la synodalité des évêques), cependant que la structure d'un échafaudage de conseils paroissiaux et diocésains est de type "descendant" (chaque élément est la section d'un autre) :
Il y a cependant une caractéristique commune à toutes ces entités régionales, qu’elles se nomment Métropole, Exarchat, Église autoadministrée. Leur structure administrative principale est identique à la structure de l’Église-Mère, et n’est pas identique à la structure d’un diocèse. Chaque évêché d’une Région métropolitaine est dirigée par un évêque, selon des statuts diocésains. Mais l’ensemble de la Métropole est une structure conciliaire, composée de plusieurs diocèses; elle est donc dirigée par le Concile de tous ses évêques, sous la présidence du premier d’entre eux. C’est-à-dire que le rôle du Métropolite vis-à-vis de l’ensemble de la Métropole ne se définit pas du tout de la même façon que se définit le rôle de l’Évêque vis-à-vis de son diocèse. Le Métropolite n’est que le premier des évêques de la Métropole, alors qu’on ne peut dire que l’évêque n’est que le premier des prêtres de son diocèse.

[…]

Notez que les droits ainsi définis du Primat et du Synode de l’Église Russe vis-à-vis de la Métropole correspondent en majorité à une confirmation des décisions prises dans la Métropole, c’est-à-dire, en un certain sens, à un acte formel. Dans TOUS les autres domaines, c’est-à-dire dans toutes les questions concernant sa vie interne, la Métropole agit de façon autonome.
Ensuite il formule sa critique à l’égard du projet de métropole présenté par le Patriarcat de Moscou :
Le défaut principal du document présenté est que les propriétés et fonctions des organes diocésains, décrits dans les Statuts de l’Archevêché-Exarchat – l’Assemblée Générale et le Conseil de l’Archevêché – sont transposés aux organes communs de la Métropole, renommés en «Concile» et «Synode». Or selon les décisions du Concile de 1917-1918, l’Assemblée et le Conseil ne sont que des organes consultatifs, des organes auxiliaires, agissant avec l’évêque (sodejstvouiouchie selon les termes du Concile), qui est le seul pasteur de son troupeau et chef de son diocèse.

Or la Métropole – c’est bien autre chose. Nous l’avons défini plus haut comme une réunion de diocèses unis suivant le principe de conciliarité. Aussi cette fois c’est bien le Concile de la Métropole qui est l’instance supérieure de la Métropole. La Métropole est dirigée par le Concile. […] En ce qui concerne les attributions du Synode, d’après le Concile de 1917-1918, elles comprennent celles qui sont données dans le présent document au dénommé «Conseil Episcopal» (art. 58), mais impliquent également bien d’autres questions portant sur l’enseignement de l’Église, la discipline ecclésiale, l’administration ecclésiale. Quant au Conseil Ecclésiastique Suprême, celui-ci avait compétence dans les questions d’administration des biens, dans les questions financières, juridiques, et aussi, en partie, dans les questions d’enseignement de la théologie et de catéchèse. […] Notons que lors de ces sessions communes les évêques, hormis le Patriarche, composaient la moitié des membres. Ainsi la plénitude de la responsabilité épiscopale dans l’Église était préservée.
Il me semble (à moi JLP) que la structure ecclésiale définie par le Concile de 1917 n’est pas vraiment conforme à celle qui découle de la Tradition canonique de l’Église orthodoxe en ce sens que le plus grand nombre de questions courantes de la vie ecclésiale sont confiées à la co-gestion de conseils paritaires où le charisme épiscopal n’a à trancher qu’en cas d’indécision : sa voix l’emporte. De même au niveau suprême le Concile de 1917 institue un synode restreint (ce qui est opposé aux normes canoniques conciliaires), qui l’emporte en cas d’indécision. Dans le cas de l’Archevêché de la rue Daru, il n’y a même plus de synode épiscopal (et d’ailleurs l’Archevêque ne peut être renouvelé que par la décision d’un synode extérieur).

On peut également se demander si l’on peut faire dériver la notion d’autocéphalie d’une Église-mère de la très-hypothétique autocéphalie des super-métropoles de l’Église ancienne. Comme nous l’avons vu, les canons ne donnent aux patriarches qu’un droit de cassation, ainsi qu'un droit de confirmation des métropolites. Quant au Saint Chrême, le Canon de saint Cyprien (sur ce point approuvé par saint Basile) établit clairement que c’est à l’évêque qu’il revient de le consacrer.

Mais ce que le moine Sabbas oublie de dire, c'est qu'il faut également comparer les statuts de la rue Daru à la législation civile française. Rappelons que la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, si elle a été bien appliquée par les cultes juif et protestants (constituant des fédérations de communautés locales autogérées), elle n’a pu être appliquée par l’Église catholique, car elle rejetait le pouvoir de l’évêque sur diocèse et son clergé. Il n’y a pas en France d’association cultuelle catholique. Si étonnant que cela puisse paraître, l’Église catholique défendait bien ici le position de la Tradition canonique (orthodoxe). Il a fallu l’après-Ière Guerre mondiale et les négociation diplomatiques menées par Aristide Briand pour aboutir aux Statuts-types de 1923, acte unilatéral de la République française approuvé par le Conseil d’État, pour dénouer la situation : On créa alors un type tout à fait étonnant “d’association cultuelle diocésaine” dont les membres sont nommés par l’évêque et qui assure la totalité de la gestion temporelle, cependant que l’évêque est libre de nommer, révoquer ou déplacer les “desservants”.

La République ne pouvait pas avouer qu’elle agissait pour l’Église catholique, dont le nom ne figure pas dans les Statuts-type. Les orthodoxes pouvaient donc les utiliser. Lorsqu’en 1926 l’Exarchat se transforma en Archevêché indépendant, il se dota de statuts conformes à la loi de 1905 “d’union directrice d’associations cultuelles” (paroissiales). L’Archevêché est donc civilement une fédération de paroisses. On est très loin des canons de l’Église orthodoxe. Il faut d’ailleurs ajouter que tous les autres diocèses de la “diaspora” orthodoxe en France ont fait de même. Ce choix juridique est très significatif. Il manifeste le grand mépris dans lequel les modernistes tiennent l'institution épiscopale.

Mais la proposition de métropole occidentale de Tradition russe avancée par le Patriarcat de Moscou n’apporte aucune réponse à toutes ces questions. Et sa prétention d’invoquer l’appartenance de l’Exarchat au patriarcat de Moscou jusqu’en 1923 se heurte au canon 17 du Concile de Chalcédoine :
Les paroisses de villes ou de villages appartenant à une Église doivent rester sans changement aux évêques qui les possèdent, surtout s’ils en ont depuis plus de trente ans assuré l’administration sans contestation. Si durant ces trente années il est apparu ou s’il apparaît un litige, ceux qui se croient lésés peuvent porter l’affaire devant le synode de la province. Si en pareil cas l’évêque pense que le métropolite n’a pas respecté ses droits, il a la possibilité de porter l’affaire devant l’exarque du diocèse, ou bien devant le siège de Constantinople comme on l’a dit plus haut.

Si une ville est fondée ou doit être fondée sur l’ordre de l’empereur, le rang hiérarchique des Églises devra se conformer à l’ordre hiérarchique des villes.
Le droit canon connaît donc la notion de prescription trentenaire. Ici il ne s’agit plus de 30, mais de 80 ans.

Dans l’ensemble on constate que, plus que sur la ligne asoptée et imposée par les grands patriarcats, plus que sur leurs rapports bons ou mauvais avec leurs Nations, leurs États, leurs ciltures, plus que sur les “Statuts” ou constitutions dont elles se dotent, c’est sur le fonctionnement des synodes provinciaux que repose la vie de l’Église.
Jean-Louis Palierne
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GIORGOS
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Message par GIORGOS »

A la suite d’un « crash » informatique dû a un coup d’énergie (un foudre ?) dans la réseau électrique local, lequel a effacé le disque dur de ma PC, j’ai perdu tous mes archives et programmes, et je suis trop en retard pour remercier a Jean-Louis Palierne de son aimable réponse.
Jean-Louis a exprimé avec clarté sa position dans son très pertinent commentaire et nous donne des amples explications pour nous rappeler la structuration canonique des métropoles et patriarcats, explications que je trouve fort utiles et nécessaires.
Quand nous nous tournons vers l'étude des canons de l'Eglise, nous pouvons voir qu'ils ont été écrits pour des sujets précis mais d’ordre général autant que pour des situations particuliers. Ici précisément réside la différence avec quelque forme de "droit canonique" de caractère général, et c’est la raison de que la parole "économie" ne se trouve pas une seule fois dans les Canons parce que n’est pas la confrontation froide des canons ce que l’Eglise veut , qu'est plutôt l’ application de l’ esprit des canons.
Dans l’esprit des canons relatifs a l’organisation ecclésial tantôt des Pères, tantôt des Conciles générales et locales on remarque que le but cherché est la stabilité, la bonne conduite et l’ordre des degrés du clergé autant face au peuple royale que a la hiérarchie supérieur.
Sans oublier que l’organisation ecclésiastique n’est pas l’Eglise et l’étude des canons n’est pas l’ecclésiologie, c’est notre devoir, toutefois, reconnaître que autant l’organisation ecclésiastique que les canons sont des éléments surs pour la constitution temporel et terrestre de l’Eglise. Par ailleurs ces éléments là, soutenus qu’ils l’ont été par le Pères et confirmés par les Conciles, ne sont pas des choses a dédaigner, mais elles ne sont pas ni dogmatiques ni irréformables.
Bien sur, nous ne pouvons qu’être d’accord avec l’affirmation de JLP qui dit que « le militantisme qui crée des trucs et des machins risque d'être un piège », si on considère comme militantisme « aux tentatives trop systématiques, qui visent à imposer un nouveau cours des choses dans les pratiques de l’Église sous prétexte que c’est ainsi qu’il faut faire. Le militantisme n’a pas cours dans l’Église, et lorsqu’on essaye de lui appliquer un programme de modernisation, on risque soit de ne rien obtenir, soit d’aboutir à des résultats déplorables » (suivant un ancien message du même Jean-Louis).
Nous avons vu qu’une des facteurs de la crise dans le Patriarcat de Jérusalem a été une quelque attitude des autres Patriarcats historiques, avant ou après, par action ou par omission, et dans une résolution que se révèle être de caractère plus politique que ecclésiastique.
Une rupture de communion, avoir rayé des diptyques a un autre Patriarche pour le forcer a laisser son Trône, motivée -selon on dit- en accusations (quoique non prouvées) de détournement des fonds, ou bien relève de la politique, ou bien cette décision là tient un fond de question de foi, mais non pas de la bonne. Et il me semble douteux que les patriarches aient un penchant pour le « donatisme »…
Mais si les Patriarcats, comme institutions ecclésiastiques, agissaient dans le cadre étroit d’un pouvoir impérial chrétien, ils auraient trouvé le frein du part d’un pouvoir civil, et pour cause!, pour s'avoir dépassé dans ses fonctions, quoique le pouvoir civil eusse lui même promu la déposition du patriarche coupable. C’est pourquoi j’ai parlé de « relation réciproque avec le pouvoir civil » dans le sens de « relations réciproques d’équivalence avec le pouvoir civil ». Certes, la mauvaise rédaction donnait lieu a la confusion, et je remercie JLP de me le faire noter. Mais mon but en était il souligner l'existence dans le passé de deux "puissances", l'Empereur et le Patriarche, puissances vouées dans une collaboration étroite, au bien spirituel et temporel du peuple. Sans se mélanger et sans se séparer.
Mon message tient ainsi pour fond l’inquiétude de voir des patriarches agir d’une manière tel qu’ils ne le auraient pu faire dans le cadre historique et politique duquel ils ont trouvé son origine. Nous tous savons très bien que l’Eglise Orthodoxe du Christ est bien éloignée des querelles des « gibelins et des guelfes », gros prix que a payé l’Europe occidental pour séparer les églises et les états de la Moyen Age.
Et ici nous retournons aux relations parmi les deux natures : divine et humaine, céleste et terrestre, et au caractère symphonique des liens entre autorité spirituel et pouvoir temporel. Ces liens si turbulents qu’ils furent dans le passé, avaient au moins la prétention d’une orthodoxie autant de foi que politique.
La chute de l’Empire chrétien, des monarchies chrétiennes, des pouvoirs (déjà nominalement) chrétiens, et le passage aux gouvernements et administrations athées, islamiques, juives, plus ou moins ouvertement anti-chrétiens et mondialistes, placent les patriarcats historiques -et ses privilèges sociaux et politiques- dans une perspective d’extinction, ou de l’installation de patriarches « in partibus infidelium ».
Au moins que… des hommes d’inspiration chrétienne se trouvent nouvellement dans le pouvoir, et que les patriarches [re]légitiment son autorité par la affirmation publique et claire de la foi.
Et parce qu’est précisément la confusion dans les limites de la Foi et de l’Eglise laquelle fait que les nouveaux fidèles de l‘Eglise, tantôt de retour (comme des migrants des pays ex-communistes) tantôt fraîchement convertis, ressentent cruellement les manifestations œcuménistes que tant soit par gentillesse, tant soit par soumission (mais dans les deux cas les orthodoxes sont « dimmis » du pouvoir ou de la secte ou hérésie en charge), ses prêtres ou -pire- ses prélats (de tous les rangs) font.
Mais il me semble (et c’est seulement mon opinion) que souligner ces questions ne relève pas d’ un « militantisme » quelconque, et bien que j’en suis sur que nous ne sommes pas appelés a sauver a l’Eglise, et qu’est l’Eglise laquelle nous sauvera, de par la volonté divine et avec la collaboration inextricable de sa part humaine, laquelle ne peut pas faire défection, au delà des limitations humaines, temporelles ou historiques. Limites auxquels nous n’avons pas l’obligation de nous conformer ou de nous enfermer dedans.
Ainsi, Dieu paternel, théandrique et trinitaire nous a donné le nous (l’intellect), la capacité de penser, précisément pour que nous le faisons.
Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Giorgos,

Je ne peux qu’être d’accord avec les considérations d’ordre général concernant les Canons de l’Église et sur la méthode que nous devons suivre pour comprendre leur portée. Je ne reviens donc pas sur cette question.

Mais je ne crois pas que l’on puisse reprocher à la décision qu’ont prise les Églises autocéphales canoniques de déposer le patriarche de Jérusalem d’être une erreur, un abus de pouvoir. Elles n’ont fait que confirmer la décision prise par le synode de l’Église autocéphale de Jérusalem, à le suite de la colère du peuple orthodoxe palestinien devant la dilapidation de son patrimoine historique au profit d’hommes d’affaires douteux et étrangers. En agissant ainsi, les autocéphalies réunies à Constantinople sous la présidence de leur primus inter pares, le patriarche de Constantinople, ont procédé canoniquement. Et ils n’ont pas agi sur l’ordre du PC.

Le peuple palestinien orthodoxe se soulève non seulement contre cet agissement précis, mais aussi d’une manière générale contre la structure de ce patriarcat qui le frustre d’une organisation ecclésiale. véritable. Il réclame son droit légitime d’avoir ses évêques à lui, issus de lui-même, peuple royal.

La situation qui lui est faite par la structure actuelle du patriarcat de Jérusalem est une violation aussi flagrante de ses droits canoniques que celle qui nous est faite, à nous, fidèles orthodoxes d’Europe occidentale, sous la conduite d’évêques-exarques de juridictions ethniques, qui laissent l’administration de l’Orthodoxie en France à un club de théologiens modernistes appuyés et soutenus par l’influence catholique sur les médias.

Mais vous avez bien raison de rappeler l’importance des rapports entre l’Église et de l’État qui sont l’un des fruits de l’empoisonnement de la mentalité occidentale par le papisme. Bravo d’avoir rappelé cette étape capitale de notre histoire que fut la querelle des guelfes et des gibelins[/]. Mais y a-t-il dans ce Forum un historien qui pourrait nous la retracer ?
Jean-Louis Palierne
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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Giorgos,

Je ne peux qu’être d’accord avec les considérations d’ordre général concernant les Canons de l’Église et sur la méthode que nous devons suivre pour comprendre leur portée. Je ne reviens donc pas sur cette question.

Mais je ne crois pas que l’on puisse reprocher à la décision qu’ont prise les Églises autocéphales canoniques de déposer le patriarche de Jérusalem d’être une erreur, un abus de pouvoir. Elles n’ont fait que confirmer la décision prise par le synode de l’Église autocéphale de Jérusalem, à le suite de la colère du peuple orthodoxe palestinien devant la dilapidation de son patrimoine historique au profit d’hommes d’affaires douteux et étrangers. En agissant ainsi, les autocéphalies réunies à Constantinople sous la présidence de leur primus inter pares, le patriarche de Constantinople, ont procédé canoniquement. Et ils n’ont pas agi sur l’ordre du PC.

Le peuple palestinien orthodoxe se soulève non seulement contre cet agissement précis, mais aussi d’une manière générale contre la structure de ce patriarcat qui le frustre d’une organisation ecclésiale. véritable. Il réclame son droit légitime d’avoir ses évêques à lui, issus de lui-même, peuple royal.

La situation qui lui est faite par la structure actuelle du patriarcat de Jérusalem est une violation aussi flagrante de ses droits canoniques que celle qui nous est faite, à nous, fidèles orthodoxes d’Europe occidentale, sous la conduite d’évêques-exarques de juridictions ethniques, qui laissent l’administration de l’Orthodoxie en France à un club de théologiens modernistes appuyés et soutenus par l’influence catholique sur les médias.

Mais vous avez bien raison de rappeler l’importance des rapports entre l’Église et de l’État qui sont l’un des fruits de l’empoisonnement de la mentalité occidentale par le papisme. Bravo d’avoir rappelé cette étape capitale de notre histoire que fut la querelle des guelfes et des gibelins[/]. Mais y a-t-il dans ce Forum un historien qui pourrait nous la retracer ?
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Jean-Marc
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Message par Jean-Marc »

Je ne devrais sans doute pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, puisque je n'appartiens pas à l'Eglise orthodoxe, mais je suis surpris de l'approbation que semble donner Jean-Louis à la déposition d'Ireneos. Quoi, des histoires de gestion immobilière, des questions politiques liées au conflit isaraélo-palestinien, pourraient justifier, en dehors de toute accusation d'hérésie ou de fautes canoniques, de mettre fin au patriarcat d'un évêque ?
Le Patriarche de Jérusalemen n'a pas à être le patriarche des arabes sous prétexte que des arabes vivent sous sa juridiction. Il me semble que le Siège de Jérusalem n'est pas celui d'une Eglise nationale mais plutôt le gardien des Lieux Saints, le témoin historique de l'ancienne Eglise de Saint Jacques et du premier "concile"qui est un peu la Mère de toutes les Eglises, et à qu'à ce titre il ne saurait y avoir d'obligation pour le patriarche de règner, même au point de vue de l'intendance, conformément aux voeux ou aux instructions du roi de Jordanie ou du président palestinien. En "opportunité", je comprendrais, même si c'était canoniquement douteux, qu'un patriarche roumain qui vendrait les biens de l'Eglise roumaine à des turcs ou même à des hongrois soit déposé par le pouvoir politique car il s'agirait d'une immixtion occulte du pouvoir ecclésiatique dans le pouvoir civil eu égard aux conséquences politiques de ces ventes. Mais encore une fois, à Jérusalem, la question ne se pose pas. Malheureusement, l'Eglise latine a les mêmes mauvaises réactions puisqu'elle a cru bon de nommer au siège patriarcal latin (qui est au passage un non-sens mais c'est une autre question) un palestinien, sans doute dans un souci de realpolitik avec Arafat. Il y a fort à parier que le successeur d' Ireneos sera aussi un palestinien et la politisation du patriarcat sera encore plus forte.
Déjà que les Patriarche de Constantinople est obligé d'être islamophile du fait de sa "séquestration" à Istamboul, que le Patriarche d'Antioche est également obligé de l'être ou bien l'est par plaisir du fait de sa position à Damas et de ses penchants panarabistes, que celui d'Alexandrie doit également composer avec Le Caire, et bien l'attitude d'Ireneos me plaisait plutôt. Si Israël n'existait pas, les arabes chrétiens seraient muselés et les Lieux Saints interdits aux chrétiens. Protéger l'accès au Lieux Saints passe par une collaboration étroite avec l'Etat d'Israël.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Oui, le Patriarcat de Jérusalem est le gardien des Lieux saints, et c’est d’ailleurs à ce rôle que Jérusalem, qui n’était qu’un dimple siège épiscopal, suffragant du métropolite de Césarée de Palestine, doit d’avoir été élévé directement au rang de cinquième patriarcat. Cela n’empêche qu’il est d’abord l’évêque d’une Église locale, comme tout les autres évêques, et que c’est sa fonction première. Il s’agit même de l’Église appelle “Jérusalem, mère de toutes les autres Églises”.

Il nest pas admissible que dans le domaine du patriarcat de Jérusalem les fidèles (qui sont tous arabophones) et le clergé marié paroissial qui dessert leurs églises (la Patriarcat refuse aux Arabes le droit de devenit moines, et ceux qui s’exilent pour le faire, il refuse de les ordonner) soient soumis à une petite “Confrérie du saint Sépulcre” composée de clercs grecs célibataires, parmi lesquels exclusivement sont recrutés les évêques, mais qui ne parlent pas la langue du peuple. Le rôle de gardien des Lieux saints peut très bien être tenu par un patriarche qui serait élu, conformément à la Tradition canonique de l’Église, dans son Église.

S’il y a un goût excessif pour les richesses temporelles considérables du Patriarcat (que les dominateurs successifs lui ont accordées pour subvenir à l’entretien des lieux de pélerinage) ce n’est pas le fait du peuple palestinien orthodoxe, c’est le fait de la “Fraternité du saint Sépulcre”, qui entend se réserver le monopole d’un patrimoine illégitimement usurpé. (“monopole” signifie d’être le seul vendeur).

Les canons sont faits pour régler la vie de l'Église, les hiérarques n'ont pas à mépriser les canons.
Jean-Louis Palierne
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GIORGOS
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Message par GIORGOS »

Ou bien la déposition du Patriarche de Jérusalem est canonique ou bien elle ne l’est pas.
Si elle est canonique, ce veut dire que tout prêtre et, a fortiori, tout évêque qui sont censés d’avoir canoniquement l’élection et l’approbation de ses pairs (de par l’ordination) et du peuple royale des fidèles (de par l’acclamation d’ « axios »= il est digne), avec le change des volontés de ses « électeurs » il peut être déposé. Plus encore, il doit être déposé.
Nous connaissons bien le parachutage des évêques étrangers, non pas seulement de nationalité mais étrangers a sa diocèse, a son peuple royale, de par l’élection d’un synode lointain, et qui de chance savent un peu de la langue locale.
Mais ce n’est pas le cas du dernier Patriarche de Jérusalem, il a été membre du Patriarcat depuis ses quinze années, des « aghiotaphites » il y a trois décades, délégué en Athènes vingt années, et il a été choisi par le vote de son synode local. Il n’était pas un inconnu !
Nous ne savons pas s’il est coupable ou non de mauvaise administration des biens du Patriarcat, hors des rumeurs que peuvent ouïr seulement des bien placés dans les cercles ecclésiastiques (nous, les autres, ne sommes que des répétiteurs).
Mais il reste bien a voir si la mauvaise administration est une cause de déposition ou non. En principe les canons font référence a la chute dans la foi, non pas a la chute des actions immobiliers.
Ce que les canons dissent c’est qu’un clerc doit être déposé s’il es trouvé coupable d’un vol, ainsi que d’autres péchés, péchés que sont, par ailleurs, très soigneusement décrits (Cf. Les Canons des Apôtres).
Donc, je suis, en principe, totalement d’accord avec JLP : « Les canons sont faits pour régler la vie de l'Église, les hiérarques n'ont pas à mépriser les canons. »
C’est pourquoi encore aujourd’hui nous n’avons des preuves de la canonicité de l’éviction du Patriarche Irineos de Jérusalem.
Par ailleurs, les antécédents que nous avons vu (menace de déposition du antérieur Patriarche de Jérusalem, SB Diodoros), semblent être de la même qualité que la fausse « véritable » déposition actuelle.
Nous savons parfaitement que la faute (non prouvée encore) de S.B. est elle possible.
Que tout n’est pas blanche comme la neige parmi la hiérarchie d’ Eglise autonome aucune.
Que l’application des canons est pratiquée très fréquemment « pro domo sua ».
Que la situation de Mgr. Irineos était intenable, étant son synode et grand part de ses fidèles révoltés en contre de lui.
Que la prudence même aurait conseillé son retirement.
Mais que sa déposition soit elle canonique ? Il me semble que non.
J’en reste là.
Dernière modification par GIORGOS le sam. 09 juil. 2005 20:35, modifié 1 fois.
Giorgos
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Jean-Serge
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Le Patriarche Irénée blanchi?

Message par Jean-Serge »

Dernière nouvelle : une commission d'enquête palestinienne affirme n'avoir trouvé aucune preuve de l'inculpation du Patriarche Irénée dans la vente de l'hôtel à des investisseurs juifs...

Je trouve que l'orthodoxie ne sort pas très grandie de cet affaire. Tout cela laisse à penser qu'il s'agisait d'un complot... notamment l'absence d'arguments canoniques d'après mes recherches sur le net avancés par ses détracteurs (qui pourtant affirment qu'ils en possédaient). Une question : à qui profite la calomnie et la déposition du Patriarche?

Cela dit Saint Nectaire d'Egine a lui aussi été évincé par un complot et a mené une vie sainte... Espérons que le Patriarche Irénée emprunte son chemin...

L'élection du successeur du Patriarche Irénée débute dans environ deux semaines...

sources : http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/middle ... 649619.stm

http://www.orthodoxie.com/2005/07/le_rapport_de_l.html (en français)
Priidite, poklonimsja i pripadem ko Hristu.
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