Je viens de recevoir l'ouvrage de Galina Druon publié aux éditions L'Harmattan: Parlons bouriate, avec des indications intéressantes sur la persistance du bouddhisme en Bouriatie et la présence de l'Orthodoxie officielle et des Vieux-Croyants. Encore merci aux éditions L'Harmattan qui poursuivent contre vents et marées l'édition de monographies sur les langues et les cultures des minorités de Russie, étant rappelé que le bouriate est une langue en danger (60% des Bouriates ne parlent plus que le russe).Claude le Liseur a écrit :Les Bouriates et les Kalmouks sont de tradition bouddhiste, rattachés à l'école Gelougpa du bouddhisme tibétain, ce qui n'exclut bien sûr pas la persistance de traditions chamaniques.theodore a écrit :Je ne sais pas s 'il existe un dialogue entre bouddhisme et chrétienté orthodoxe en particulier(comme c'est le cas pour des chrétiens catholiques ou anglicans qui vécurent en Inde ou en Chine), mais il a bien dû exister des échanges un peu quelque part en Iakoutie ou en Bouriatie entre les missionnaires russes et les guides de ces peuples plus ou moins de culture bouddhiste(mon voisin me souffle qu'il devaient plutôt être shamanistes que bouddhistes comme les peuples de Mongolie).
Les Iakoutes et les Khakasses, en revanche, ne sont pas de tradition bouddhiste.
Le chamanisme est sans doute plus fort chez les Iakoutes (Sakhas) que parmi les autres peuples cités, mais beaucoup de Iakoutes sont de tradition orthodoxe depuis le XIXe siècle, ce qui n'exclut pas, bien sûr, les phénomènes de double appartenance.
Il y a (au moins) un très bon restaurant bouriate au centre de Moscou, avec, bien sûr, un portrait du Dalaï-Lama et des moulins à prière à l'entrée, ce qui ne laisse aucun doute sur le fait que ce peuple se revendique de culture bouddhique. Dans quelle mesure il pratique encore le bouddhisme, après l'éradication du bouddhisme en Union soviétique sous le régime communiste, c'est une autre question.
Pour l'anecdote, il y a aussi un pourcentage de Vieux-Croyants considéré comme significativement plus fort (en l'absence de statistiques officielles) en Bouriatie que dans le reste de la Russie
Pour ceux qui voudraient sous-estimer l'impact de la lutte anti-religieuse à l'époque communiste, il faut savoir qu'avant l'arrivée au pouvoir de Gorbatchev, il n'y avait, dans toute la république soviétique de Bouriatie (1 million d'habitants) qu'une seule église orthodoxe et qu'un seul temple bouddhique encore en fonctionnement. Comment, dans ces conditions, gober les revendications des différents chefs religieux qui font comme si l'athéisme n'avait jamais existé en Russie, en Ukraine ou en Albanie?