"Association Dialogue inter-orthodoxe"

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Yiannis
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"Association Dialogue inter-orthodoxe"

Message par Yiannis »

J'ai eu la "chance" de connaître Mme Christine Chaillot à Paris, en 1992-1993. Elle avait une manie avec la promotion des chrétiens anti-chalcédonienns et elle était aussi furieuse anti-grecque, car, d'après elle, c'étaient les Grecs fanatiques qui emêchent l'union avec les "orthodoxes orientaux". Elle était obsédée par cette idée, au point d'attaquer ouvertement n'importe quelle personne exprimait une réticence vis-à-vis de ses idées. Maintenant je vois qu'avec le père Boris Bobrinskoy et M. Michel Stavrou sont devenus des entrepreneurs d'un prétendu dialogue "inter-orthodoxe". J'espère que le poids de cette "Association dialogue inter-orthodoxe" est bien moins important que le pensent ses membres. Le site de ladite Association est:

http://j.malliarakis.free.fr/oecumenism ... 20052.html

Je voudrais bien apprendre ce que pensent les membres du forum sur cette Association. Comme je n'habite pas en France, je voudrais bien avoir de l'information de première main.
theodore
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Inscription : dim. 16 janv. 2005 22:55

Pour le dialogue et le respect mutuel

Message par theodore »

Au Moyen -Orient ces discussions laissent indifférents ceux qui ne voient en nous que des "roums"*, jusqu'au jour où ils nous aurons tous mis dehors.
Je suis favorable non seulement aux dialogue inter-othodoxes mais inter-chrétiens en général.
Le Chrétien oriental de base en Syrie ou au Liban sera incapable d'entrer dans de rigoureuses querelles christologiques vu que pratiquant bien souvent la foi du charbonnier il ne se présente déjà plus comme monophysite, dia physite , pré ou post chalcédonien , disciple de Nestor ou de Jacques Baradée etc... son seul soucis aujourd'hui c'est avant tout de survivre.
Je suis un "pré-chalcédonien" et mon épouse elle, une chalcédonienne de rite antiochien, donc grec (son père de rite grec orthodoxe , sa mère de rite grec-catholique) et une des ses cousines est mariée à un arménien apostolique.

*"roum" c'est encore un terme modéré que l'on affine parfois en roum katoulik ou roum ortodoks au Moyen -Orient, "roumi" c'est déjà nettement plus péjoratif...alors pour ce qui est des querelles qui nous divisèrent il y à 17 siècles...
Dieu merci , nous ne nous jetons pas d'assiettes à la figure aux nom de très vieilles querelles christologiques.
Dans l'insécurité où vivent aujourd'hui bien des chrétiens d'Orient, il est bien difficile de deviser calmement sur la nature du Christ, surtout lorsqu'on entend la prière du muezzin sur haut parleur au coeur même de villages encore majoritairement chrétiens.
Nous sommes bien souvent frères séparés, mais frères avant tout, surtout dans ces situations difficiles, mon coeur bât à l'unisson des liturgies de Saint Jean Chrysostome et de Saint Basile et même du chant grégorien avec le même respect que la modeste liturgie orientale d'un Jacques de Sarouge(celle de mon église).
Nos villes et villages , nos clochers sont parfois différents mais il n'ya au-dessus qu'un seul ciel et un seul Christ et la croix qui les surmontent en atteste dans unenvironnement souvent hostile.
Bien à tous fraternellement.
La Croix est la volonté prête à toutes les douleurs.
Saint Isaac de Nisibe dit le Syrien
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Madame Christine Chaillot est l'auteur d'un livret en français, Rôle des images et vénération des icônes dans les Eglises orthodoxes orientales (i.e. monophysites), publié à Genève en 1993 par des éditions "Dialogue entre orthodoxes" (tiens, déjà?).

Par la suite, elle a publié un autre livret, beaucoup plus intéressant, sur la trop méconnue Eglise malankare du Kérala, mais malheureusement en anglais, ce qui fait que la bibliographie française sur cette Eglise restera squelettique. (Il semble en effet que, dans les les milieux du World Council of Churches, premiers destinataires de cette littérature, il soit très mal vu de continuer à publier en français ou dans les autres "dialectes" condamnés à mort par l'impérialisme que sont l'allemand ou l'italien : à super-religion unique, super-langue unique...)

Le livre de C. Chaillot sur la vénération des icônes chez les monophysites se donne pour but de donner comme preuve de l'orthodoxie des antichalcédoniens leur iconodoulie. En effet, la vénération des icônes serait la preuve que les antichalcédoniens auraient en fait la théologie du VIIe concile oecuménique, qu'ils accepteraient les ultimes conséquences de l'Incarnation de Notre Seigneur, et, partant, que leur christologie serait en fin de compte orthodoxe, malgré des formulations différentes. Pour citer Madame Chaillot: "Parler des icônes du Christ, c'est toucher à la christologie et c'est donc une autre manière de parler du dialogue théologique entre l'Eglise Orthodoxe et les Eglises Orientales Orthodoxes."(page 13)

Or, en fin de compte, malgré tous ses efforts, l'auteur n'arrive à trouver d'icônes que dans les Eglises copte, syriaque et éthiopienne. Madame Chaillot reconnaît (page 26) qu'on ne trouve pas trace d'icônes dans l'Eglise de l'Inde. ( Cela ne veut pas dire pour autant que les Malankars soient iconomaques et encore moins iconoclastes; simplement, cette Eglise n'a pas reçu de tradition iconographique. Et l'absence de tradition iconographique est à mes yeux une sérieuse carence pour l'orthodoxie de cette Eglise. En effet, la vie orthodoxe n'est pas que la réfutation d'hérésies; elle réside aussi dans les actes positifs de la vie spirituelle. L'absence de tradition iconoclaste est une chose louable à mettre à l'actif de l'Eglise de l'Inde; cependant, c'est bien la vénération de l'icône, et pas seulement l'absence de l'hostilité à l'icône, qui est une des caractéristiques de la vie spirituelle orthodoxe.)
Que les Jacobites, les Coptes et les Ethiopiens soient iconodoules est un fait reconnu; la rareté des icônes syriaques est surtout due aux tribulations subies par cette Eglise au cours des dix derniers siècles. Je ne ferai en revanche pas de commentaire sur la profonde décadence de l'art iconographique dans l'Eglise copte, les efforts d'Isaac Fanous pour faire revivre cet art n'ayant pas rencontré une grande adhésion populaire.
En revanche, je ne suis pas du tout l'auteur lorsqu'elle arrive à la conclusion que la vénération des icônes existerait aussi dans l'Eglise arménienne. En effet, qu'il existe des prières de consécration faites sur n'importe quelle peinture italianisante ne revient pas pour autant à l'existence d'une iconographie et d'une iconodoulie orthodoxes. Il semble bien que le rapport de l'Eglise arménienne à l'image soit dans la tradition carolingienne, anglicane ou luthérienne (cette tradition qui fait entrer en extase le très anti-orthodoxe Alain Besançon dans son Histoire intellectuelle de l'iconoclasme où il qualifie de "paix romaine de l'image" cette attitude ni iconomaque, ni iconodoule). Là encore, l'absence de doctrine iconoclaste et la présence d'images ne présage en rien d'une attitude orthodoxe sur cette question; je suis plutôt frappé par l'absence, dans l'Eglise arménienne, d'icônes telles que les connaissent les orthodoxes, mais aussi les monophysites coptes ou éthiopiens, avec des canons précis sur la peinture de l'image qui en font non pas une reproduction de la réalité, mais bien une fenêtre sur le Ciel.
En outre, il est plus que probable que l'Eglise arménienne ait été iconoclaste dans le passé, et qu'elle ait louvoyé sur ce point comme sur beaucoup d'autres (concile de Chalcédoine ou Filioque, pour ne mentionner que les plus significatifs).
En effet, dans l'introdution écrite par le jésuite arménien Jean Mécérian à la traduction française du célèbre Livre de prières de Grégoire de Narek par son confrère Isaac Kéchichian (Sources chrétiennes n° 78, Le Cerf, Paris 2000, avec une postface du professeur Krikor Bélédian), on découvre des informations fort intéressantes qui vont à l'encontre de la thèse d'une iconodoulie de l'Eglise arménienne. D'abord, si le Livre de prières du Narékatsi est devenu le principal ouvrage de spiritualité de l'Eglise arménienne monophysite de nos jours, il n'en reste pas moins que Grégoire de Narek était probablement un orthodoxe, un chalcédonien, fort suspect à l'Eglise arménienne de son temps, alors que celle d'aujourd'hui le présente comme un de ses principaux théologiens. Citons le R.P. Mécérian, page 24: "Grégoire aussi fut traité de dzaith, nous savons le sens du reproche qui est caché sous ce mot." En effet, à la page précédente, le savant jésuite nous a expliqué ce qu'est un dzaith, et voilà un qualificatif bien surprenant pour le pieux Grégoire que l'on nous présente aujourd'hui comme le docteur d'une Eglise antichalcédonienne: "En 1904, Nicolas Marr, dans une communication sensationnelle, a démontré que ce terme désignait les Arméniens de confession chalcédonienne; le mot était employé dans un sens péjoratif, car l'Eglise officielle d'Arménie considérait ces Arméniens comme des transfuges ayant adhéré à l'Eglise byzantine ou géorgienne." Le R.P. Mécérian ajoute: "Ce qui est certain, c'est que, dans la bouche des officiels arméniens, cela signifiait bien: déficients dans la foi, spécialement au point de vue christologique, et apostats ayant abandonné leur nation."
Ce qui veut dire que Grégoire de Narek, que l'on veut aujourd'hui nous présenter comme le porte-parole le plus autorisé de la christologie de l'Eglise arménienne antichalcédonienne, était probablement, de l'aveu même des autorités de cette Eglise à son époque, un chalcédonien, suspecté de ralliement à l'Eglise "grecque", c'est-à-dire orthodoxe. Cela donne du sel à l'article publié dans le numéro 140 du Messager orthodoxe, Paris 2004, page 76, où la théologienne arménienne Gohar Haroutiounian reproche au théologien orthodoxe Jean-Claude Larchet de "marginaliser saint Grégoire de Narek" dont les écrits "témoignent d'une christologie parfaitement conforme à l'enseignement de l'Eglise arménienne"...
En effet, contrairement au cas des Coptes où le peuple égyptien tout entier semble s'être rallié au monophysitisme entre le Ve et le VIIe siècles, le peuple arménien a connu des divisions religieuses beaucoup plus vives, et l'on sait qu'il y avait au Xe siècle des diocèses entiers de ces dzaiths, conservant la liturgie et la langue arméniennes, mais ayant la foi de Chalcédoine et dans la communion de l'Eglise orthodoxe. C'est d'ailleurs probablement à ces dzaiths (aussi appelés zaths), à ces Arméniens chalcédoniens, et non à l'Eglise arménienne grégorienne, que s'adressaient les canons du concile Quinisexte (691) relatifs à certaines coutumes arméniennes (cf. canons 32, 56 et 99 In Trullo) - ce qui montre aussi que ces dzaiths ont dû exister dès le VIe siècle ou le début du VIIe. Les Arméniens orthodoxes semblent s'être fondus dans la population de langue grecque au fil des siècles, mais ils ont eu leur importance à une époque, et, longtemps, "Arménien" n'a pas été synonyme de "non chalcédonien". Toutefois, dans son fort intéressant livre sur le patriarcat oecuménique, l'historien turc d'expression française Samim Akgönül signale qu'il y aurait encore eu dans les années 1940 quelque 3'000 Arméniens orthodoxes à Istanbul -mais il s'agirait selon lui en grande majorité d'Arméniens grégoriens qui feraient la confusion entre être grégorien et être orthodoxe (cf. Samim Akgönül, Le Patriarcat grec orthodoxe, Maisonneuve et Larose, Paris 2005, p. 63).
Le lien avec la vénération des icônes, me direz-vous? Et bien, précisément, l'un des reproches que l'on faisait à ces dzaiths, c'était d'avoir des icônes. Mécérian (page 20), comme Chaillot (page 38), citent un concile réuni à Ani (en 969 selon Chaillot, en 970 selon Mécérian) qui déposa le catholicos Vahan Ier pour avoir introduit des icônes dans sa cathédrale et pour avoir interdit de célébrer la liturgie sans une icône. Le catholicos Khatchik (973-992) accuse les "Byzantins" d'"hyper-iconolâtrie", ce qui ne fait en fait que reprendre les blasphèmes iconoclastes des VIIIe et IXe siècles et me paraît fort peu compatible avec la thèse d'une Eglise qui, comme les Eglises orthodoxe, copte, syriaque ou éthiopienne, pratiquerait la vénération des icônes. Au mieux, la position de l'Eglise arménienne me semble être celle de l'Eglise franke carolingienne et des Livres carolins, et ne correspond pas à la tradition orthodoxe.

J'ai bien conscience que ma cote, déjà fort basse auprès des oecuménistes, ne va pas remonter en ce que ce petit message est contraire à l'un des lieux communs de l'Orthodoxie contemporaine, à savoir l'idée reçue que l'Eglise arménienne serait plus proche de nous que l'Eglise copte, par exemple, parce qu'elle rejette la christologie de Sévère d'Antioche. Ce raisonnement n'a de sens que dans une perspective fixiste (pour qui l'Histoire s'arrête au Ve siècle) et fragmentaire (qui refuse de voir que la vie spirituelle est un tout). Il faudrait bien se poser la question suivante: est-il suffisant de surmonter les divergences en matière christologique pour faire des Eglises antichalcédoniennes des Eglises locales orthodoxes? Dans le cas de l'Eglise arménienne, on voit bien que les problèmes vont bien au-delà de la question christologique (utilisation des azymes, absence d'un équivalent de la tradition hésychaste, absence de réelle vénération des icônes, attitude changeante à l'égard du Filioque). Les Eglises copte, syriaque, éthiopienne et malankare ont beau se réclamer de la christologie de Sévère d'Antioche, elles n'en sont pas moins beaucoup plus proches de nous que l'Eglise arménienne sur le plan ascétique, dogmatique et mystique. Je pense aussi que la grande erreur des orthodoxes dans le dialogue entamé avec les Eglises anciennes et orientales (pour tenter une traduction française de la jolie expression roumaine Bisericile vechi-orientale) est de voir toutes ces Eglises comme un tout (par transposition de l'ecclésiologie orthodoxe où les différentes Eglises locales sont en effet unies par le dogme, la vie ascétique et mystique, la liturgie et le droit canonique), alors qu'elles ont parfois de nettes différences sur tel ou tel aspect de leur doctrine ou de leur vie. Si le but de ce dialogue avait vraiment été une union sincère et durable, il eût été expédient d'entamer un dialogue avec chacune de ces Eglises séparément. Il est probable que le dialogue aurait pu avancer beaucoup plus vite avec certaines de ces Eglises qu'avec d'autres. Il ne reste qu'à déplorer le fait qu'on ait préféré plaquer sur ce dialogue des conceptions et des idées toutes faites.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

theodore a écrit :Le Chrétien oriental de base en Syrie ou au Liban sera incapable d'entrer dans de rigoureuses querelles christologiques vu que pratiquant bien souvent la foi du charbonnier il ne se présente déjà plus comme monophysite, dia physite , pré ou post chalcédonien , disciple de Nestor ou de Jacques Baradée etc... son seul soucis aujourd'hui c'est avant tout de survivre.
Je veux bien croire que, sous le joug d’une dictature et surtout s’il y a des mariages interconfessionnels, l’appartenance à telle ou telle Eglise soit devenue une question plus sociologique que théologique et surtout que tous les chrétiens soumis à des pressions persécutrices se serrent les coudes.
Faut-il pour autant renier tout l’héritage de nos pères dans la foi, tout l’approfondissement dû aux 7 grands conciles et même toute la douleur des ruptures argumentées qui intervinrent autour de Chalcédoine ?
Ce n’est sans doute pas un hasard si les questions théologiques se sont posées de manière aiguë dès la victoire de Constantin et la fin des persécutions. Cela signifie qu’elles couvaient avant mais que, dans l’empire romain, il s’agissait d’abord de survivre. D’ailleurs les premiers conciles doctrinaux dont nous avons une trace historique, c’était, pendant les persécutions romaines, ceux des « royaumes arabes ». Ironie de l’histoire !
Ils ne sont pas comptés comme conciles œcuméniques par on ne sait quelle aberration, l’orgueil impérial peut-être à l’égard des pays satellites ou « barbares », bien qu’on y eût réglé des questions aussi importantes que l’immortalité de l’âme.
Ce que je veux souligner, c’est que les questions dogmatiques se posent dès que l’Eglise est en paix. Si c’est une erreur, alors toute la théologie cataphatique, exprimée et affinée, est une erreur.
Y compris la reconnaissance du rabbi Ieshoua, Iesos en grec, comme Messie, Fils de Dieu consubstantiel au Père, Sauveur de l’humanité déchue, Ressuscité d’entre les morts.
A quoi servirait alors que la croix domine tous nos clochers, quel serait le sens de tenir y compris en milieu hostile ?
C’est en milieu éminemment hostile, pourtant, que Jean de Damas a explicité la théologie de l’icône.
Mais si ce ne sont que de « vieilles querelles » à ranger avec les vieilles lunes, l’arsenic et les vieilles dentelles, alors les mondialistes qui prônent une religion universelle et a-dogmatique ont raison, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, on ne garde des Evangiles que le commandement « aimez-vous les uns les autres » et on condamne l’islam non parce qu’il aurait tort mais parce qu’il croirait avoir raison.
Mais alors, que fait-on du chapitre 16 de l’Evangile de Jean ou du cri de la 1ère épître aux Corinthiens : « O mort, où est ta victoire, ô mort, où est ton aiguillon ? » Parce que, si ce ne sont pas de vieilles querelles, ce sont tout de même les bases scripturaires de toute notre théologie et, partant, de toutes les discussions qui suivirent et qui suivent encore.
Mais au fait, pourquoi est-ce que je tiens tant au credo de Nicée-Constantinople et à ses développements dans les conciles ultérieurs ? Pour rester dans le club ? J’ai plein d’amis non chrétiens. Pour la beauté liturgique ? Je n’en suis plus à un rite près. Pour l’expérience spirituelle ? Le tai ji me convient bien aussi et me fait bien éliminer le surplus d’adrénaline. Parce que c’est mon système de croyances ? Je l’ai passé systématiquement au feu critique du doute.
La réponse, la seule que je puisse faire pour l’instant, c’est que c’est le seul credo qui sans restriction ouvre ma vie et mon cœur sur Lui-Eux (Elohim), sur cet Etre tripersonnel qui me transcende et pourtant est devenu mon frère humain, à la fois face à face et intime à mes profondeurs, le seul en qui je puise ou reçois, je ne sais plus trop, l’amour et la capacité d’aimer les autres hommes et les étoiles, l’herbe, l’agneau et le loup, ou le chou, la chèvre et le tigre. Bref, c’est le seul qui me permette une espérance.
Alors, je ne suis pas vraiment prête à l’abandonner pour un dialogue mou.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
Yiannis
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Message par Yiannis »

Je pense aussi que la grande erreur des orthodoxes dans le dialogue entamé avec les Eglises anciennes et orientales (pour tenter une traduction française de la jolie expression roumaine Bisericile vechi-orientale) est de voir toutes ces Eglises comme un tout (par transposition de l'ecclésiologie orthodoxe où les différentes Eglises locales sont en effet unies par le dogme, la vie ascétique et mystique, la liturgie et le droit canonique), alors qu'elles ont parfois de nettes différences sur tel ou tel aspect de leur doctrine ou de leur vie. Si le but de ce dialogue avait vraiment été une union sincère et durable, il eût été expédient d'entamer un dialogue avec chacune de ces Eglises séparément. Il est probable que le dialogue aurait pu avancer beaucoup plus vite avec certaines de ces Eglises qu'avec d'autres. Il ne reste qu'à déplorer le fait qu'on ait préféré plaquer sur ce dialogue des conceptions et des idées toutes faites.
Je suis tout à fait d'accord avec Claude. Je pense, par exemple, que si l'Eglise Orthodoxe entrait en dialogue avec l'Eglise éthiopienne seule, il serait peut-être possible que cette dernière Eglise décide de s'unir avec l'Orthodoxie. Je mentionne l'Eglise éthiopienne, car celle-ci n'a pas de liens particuliers - liés plutôt à un certain patriotisme "national-doctrinal" - avec les hérésiarques Dioscore ou Sévère. Les éthiopiens sont devenus monophysites par ignorance et à cause de leur isolement géographique et non par réaction contre le IVe concile oecuménique.
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