petite question.

[olivier gerard]

bonjour,

j'ai une question importante:
aujourd'hui, nous avons eu la tristesse d'enterrer un ami proche de mon pere. Sa famille a choisi de l'incinerer.
je ne sais pas qu'en penser.
personnellement, l'idée me gêne un peu.
Car l'église ne garde pieusement les reliques des Saints?
que pense l'orthodoxie de cette question?

à+.
ol.

[Jean-Louis Palierne]

C’est une question d’a&utant plus préoccupante que de plus en plus de gens désirent aujourd’hui être incinérés. Il est bien évident qu’ils pensent ausi abandonner la chair et la terre pour vivre une vie totalement spirituelle. Mais c’est une erreur. Dieu n’est absolument pas gêné lotsque des corps disparaissent dans un incendie. Qu’on pense seulement au gigantesque incendie de Dresde.. Cela ne lui posera aucune difficulté lors de la Résurrection : Dieu, qui nous a créés de la poussière de la terre, saura réactiver notre programme biologique personnel et c’est ce programme qui retrouvera et maintiendra en vie les éléments dont il a besoin. Pas plus difficile que dans le cas des noyés : c’est une même dissolution rapide des éléments du corps.

Reste ce problème que certains de ceux qui meurent de nos jours veulent marquer le peu d’intérêt qu’ils portent aux lambeaux de chait qui constituaient leur corps en l’envoyant (pensent-ils) à la destruction. Les prêtres, quand ils sont informés, doivent tenter de s’y opposer. Mais on ne peut refuser de prier pour qui que ce soiit, même pour ces gens qui ont cru pouvoir disparaître. Eux aussi ont droit aux prières de l’Église, même s’ils ont cru pouvoir s’en affranchir.

Lors d’un certain nombre d’événements tragiques récents, en particulier lors de catastrophes aériennes, on voit l’extraordinaire besoin qu’ont les familles des victimes de pouvoir inhumer les corps de leurs défunts et d’être sûrs que ce sont bien les leurs. En rompant cette continuité de l’identité corporelle, les incinérations posent des problèmes inattendus. On croit pouvoir rapatrier l’urne à la maison, mais l’instabilité des résidences et des familles fait que bientôt ces urnes deviennent encombrantes et qu’on cherche à s’en débarrasser. On en a trouvé parmi les ordure. On en a trouvé une aussi abandonnée dans le métro. Il me parait évident qu’il faut que la loi rende le dépôt au columbarium obligatoire.

Mais à l’inverse lorsqu’on enterre des cercueils, et il faut souhaiter que cette coutume redevienne générale, on exagère en déposant le corps dans un cercueil de bois dur, parfois doublé de zinc, placé dans un caveau cimenté. Cela ralentit considérablement la dissolution naturelle inéluctable du corps. Pourquoi ? ce n’est pas non plus une vision saine des choses, et cela conduit à l’aberration des maisons funéraires à l’américaine, où l’on pratique une véritable momification en injectant un produit incorruptible dans les veines du défunt, après les avoir vidées de son sang. Et personne ne sait ce qu’on fait de ce sang, qui est soigneusement recueilli dans des sacs de plastique. Et bien entendu on répand dans la “chambre mortuaire” un parfum destiné à faire oublier l’odeur de la mort.

Lorsque certains orthodoxes américains (en général un peu intégristes) ont voulu organiser une réaction et créer des maisons mortuaires conformes aux préceptes chrétiens, ils ont été surpris de constater qu’ils se trouvaient là sur un terrain commun avec les revendications de Juifs “orthodoxes” et même de certains groupements musulmans…

Les sociétés ont les modes d’inhumation qu’elles méritent.

[Sylvie]

Cher Jean-Louis Palierne,

Vous dîtes :

Reste ce problème que certains de ceux qui meurent de nos jours veulent marquer le peu d’intérêt qu’ils portent aux lambeaux de chait qui constituaient leur corps en l’envoyant (pensent-ils) à la destruction. Les prêtres, quand ils sont informés, doivent tenter de s’y opposer. Mais on ne peut refuser de prier pour qui que ce soiit, même pour ces gens qui ont cru pouvoir disparaître. Eux aussi ont droit aux prières de l’Église, même s’ils ont cru pouvoir s’en affranchir.

Il me semble, mais je peux me tromper, que lorsque c'est la volonté du défunt d'être incinéré, qu'il ne peut y avoir de service funèbre. Je n'emploie peu être pas le bon terme mais je crois que vous comprenez ce que je veux dire.

Dans les autres cas où il y a obligation que le corps soit incinéré comme dans le cas d'un corps qui doit être expatrié, ou si c'est la famille qui demande l'incinération en étant pas au courant des coutumes Orthodoxes et que ce n'est pas la volonté manifeste du défunt, alors là le prêtre peut faire les prières d'usages pour le défunt Orthodoxe.

Mais à l’inverse lorsqu’on enterre des cercueils, et il faut souhaiter que cette coutume redevienne générale, on exagère en déposant le corps dans un cercueil de bois dur, parfois doublé de zinc, placé dans un caveau cimenté. Cela ralentit considérablement la dissolution naturelle inéluctable du corps. Pourquoi ? ce n’est pas non plus une vision saine des choses, et cela conduit à l’aberration des maisons funéraires à l’américaine, où l’on pratique une véritable momification en injectant un produit incorruptible dans les veines du défunt, après les avoir vidées de son sang. Et personne ne sait ce qu’on fait de ce sang, qui est soigneusement recueilli dans des sacs de plastique. Et bien entendu on répand dans la “chambre mortuaire” un parfum destiné à faire oublier l’odeur de la mort.

Vous oubliez les lunettes et le maquillage.

Lorsque certains orthodoxes américains (en général un peu intégristes) ont voulu organiser une réaction et créer des maisons mortuaires conformes aux préceptes chrétiens, ils ont été surpris de constater qu’ils se trouvaient là sur un terrain commun avec les revendications de Juifs “orthodoxes” et même de certains groupements musulmans…

Nous pouvons faire des pré-arrangements funéraires.

Qu'est-ce qu'il faut respecter comme règles pour un enterrement Orthodoxe ?

Madeleine

[Jean-Louis Palierne]

Il y a même eu des époques où, dans des cas de très grandes épidémies on n’était pas capables d’enterrer les corps (ne sourions, pas, nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve) et on jugeait nécessaire de les brûler pour éviter une encore plus grande propagation de l’épidémie. Il est bien évident que notre Seigneur qui a créé la nature humaine saura fort bien se sortir de cette difficulté.

Et d’ailleurs il le fera tout d’abord pour tous ceux qui ont été brûlés en haine de son nom, car il y en a eu.

Ce que nous devons condamner c’est l’absurde entêtement de tous ceux qui croient que la réalité charnelle de «ce» corps n’a aucune importance et que leur moi éphémère doit rejoindre le grand Tout. Le Créateur nous a donné ce corps pour qu’il ressuscite dans la gloire du Royaume et que nous puissions vivre ainsi dans l’étreinte trinitaire (la “périchorèse”) avec notre personne totalement épanouie, corps et âme. L’entêtement de ceux qui croient pouvoir détruire et oublier leur corps est totalement vain.

Mais nous devons prier pour eux, et l’Église se doit de prier pour tout homme. L’Église connaît mille manières de prier pour tous et pour tout. Si on ne peut faire d’office de prières personnalisé (et d’ailleurs si le défunt l’a refusé) on peut toujours prier en silence. La prière de l’Église est d’une très grande puissance dans tous les cas, et particulièrement dans celui-là.

[Jean-Louis Palierne]

J’ai oublié le problèmes des règles à observer. À vrai dire je ne sais pas exactement. Je crois qu’en France l’inhumation en caveau est obligatoire, on ne peut donc pas la contourner. Mais il me semble que même aux USA on peut éviter tout procédé de momification et toute exsanguination. Au Canada je ne sais pas.

[olivier gerard]

merci pour votre reponse.

votre reponse me reconforte.
puisse mon ami reposer en paix.

à bientot
olivier.

[olivier gerard]

je ne connais pas Sainte Genevieve.
pourriez-vous m'en parler, ou m'indiquer des lecture la concernant?

merci
ol.