Obscurantisme de l'Église ?

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Catherine
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Obscurantisme de l'Église ?

Message par Catherine »

Avant de partir, je voudrais poster cette petite clarification au sujet d'une accusation injuste contre l'Église.

Lorsque, par une belle nuit d’été, vous trouvant dans une ville moderne bien éclairé, vous levez les yeux au ciel, vous risquez de ne pas voir les étoiles briller. Et vous direz peut-être : heureusement qu’on ait de l’éclairage, car les étoiles ne brillent pas.
Pour les voir, il faut aller à la campagne, à un endroit sans éclairage urbain ou presque; là, vous les verrez briller de tous leurs feux.
Cela ne veut pas dire que l’éclairage urbain est inutile, mais que si l’on ne veut pas le quitter, on ne verra pas la beauté des étoiles.
C’est un peu comme cela avec la foi (les étoiles) et la science (l’éclairage urbain).
Elles peuvent coexister; la science est utile à beaucoup de choses, mais si elle obscurcit notre foi, nous devons la quitter.
L’Église véritable, l’Église orthodoxe n’a jamais persécuté la science, elle s’en sert à l’occasion, mais, sachant qu’elle est relative, elle ne la place jamais au-dessus de la foi, de l’absolu révélé par Dieu.
La science est complètement secondaire au point de vue de la vie de l’Église, et il est parfaitement possible d’être bon chrétien et même de devenir un saint sans rien connaître de la science profane.
Voire… s’il y a une panne d’éclairage en ville on y verrait aussi les étoiles. Il est plus facile à un fidèle ignorant de se laisser pénétrer de la Lumière divine qu’à un savant qui a une confiance démesurée en la science humaine.

“Je suis le plus ignorant de tous. Mais j'ai le saint Esprit de mon Christ, et les apôtres et les pères qui parlent pour moi et qui m'enseignent la connaissance.”
saint Georges le Limniot

Est-ce de l’obscurantisme que de préférer la Lumière incréée et éternelle, qui illumine l’Église, aux faibles “lumières” de la science humaine imparfaite qui n'éclaire que le monde ?
Si on a pu parler d’obscurantisme au sujet du papisme qui avait longtemps refusé ou persécuté la science et la réflexion, voyant en elles ses ennemies jurées, et qui alla jusqu’à interdire à ses fidèles la lecture personnelle des Écritures saintes, on ne peut pas en dire autant de la sainte Église orthodoxe qui n’a jamais rien eu à craindre de la science, ni de la pensée, et pour cause.
Aujourd’hui, le papisme est tombé dans l’autre extrême : il se fie davantage à la science qu’à la foi.
L’attitude de l’Église orthodoxe en face de la pensée et de la science humaines n’a jamais changé.
Elle respecte et reconnaît la science pour ce qu’elle est et s’en sert quand elle le juge utile, mais ne se laisse pas remorquer par elle, ne s’y soumet pas et ne l’idolâtre pas.
L’Église orthodoxe est d’origine divine, elle est de nature divino-humaine; elle est l’assemblée de ceux qui croient en le vrai Dieu, elle est le Corps du Dieu-Homme et a pour guide l’Esprit de Sagesse et de Vérité, l’Esprit d’Intelligence. Elle est infaillible et, selon la Promesse du Christ, les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle.
Elle n’a donc peur de rien, ni de la réflexion des croyants, ni de la science.
Mais parce qu’elle est au-dessus d’elles, supérieure à la science et à la pensée humaines, elle décide elle-même, elle choisit elle-même ce qu’il lui convient d’en accepter et ce qu’elle ne peut recevoir.
Certes, pour le salut des fidèles, elle leur demande la kénose de leur intelligence charnelle, la crucifixion de leurs pensées trop humaines, mais ce n’est pas de l’obcurantisme, du moment que cette kénose et cette croix sont le prix de la résurrection de leur intellect dans la Lumière et la Sagesse divines, supérieures à la science des hommes.
On n’a qu’à lire la vie de sainte Catherine d’Alexandrie pour voir la différence entre la sagesse humaine et la Sagesse divine. C’est grâce à sa sagesse céleste que sainte Catherine a confondu les cinquante philosophes d’Alexandrie, sommités de la science de leur époque. (Et que l’on ne me dise pas que les savants d’aujourd’hui sont supérieurs à ceux-là !)
Avant d’avoir été illuminée par la grâce, elle était, certes, intelligente, très instruite, savante même, cultivée, elle parlait plusieurs langues, avait une formation philosophique, connaissait à fond l’arithmétique, la grammaire, la rhétorique, savait par cœur les œuvres des poètes de l’Antiquité… et pourtant le Christ ne l’avait pas acceptée pour fiancée (Il l’avait trouvée noire, c’est-à-dire : obscurcie par l’esprit des ténèbres, malgré son grand savoir), et la sagesse céleste ne lui a éclairé l’intellect que lorsqu’elle a renoncé à l’orgueil de sa sagesse profane.
De même, “saint Antoine avait été… instruit par Dieu, comme par surcroît, de toute la science nécessaire à confondre la sagesse de ce monde. Des philosophes païens, enflés d’orgueil par leur prétendue science, vinrent avec mépris rendre visite à cet illettré dont toute l’Égypte parlait. En peu de mots l’homme de Dieu confondit leur assurance.” — lisons-nous dans le Synaxaire.
Lorsque l’”Église” papiste a condamné Galilée, elle agissait, elle, en usurpateur obscurantiste. Galilée avait raison scientifiquement parlant, mais même dans le cas contraire, il n’y aurait pas eu à intervenir dans sa découverte sur le plan ecclésiastique. Que la terre tourne autour du soleil ou l’inverse ne concerne pas l’Église, puisque cela n’infirme en rien les vérités évangéliques.
L’Église n’a pas à se prononcer là-dessus, ce n’est pas son domaine. L’Église véritable n’a pas à contredire la science, du moment qu’elle la considère comme une chose relative qui ne menace pas du tout et ne peut jamais menacer les données de la foi, vérités absolues. Elle n’empiète donc pas sur le domaine scientifique. Elle ne le méprise pas, sachant que Dieu inspire aussi les scientifiques, mais elle ne se laisse pas guider par la science humaine, sachant que l’erreur y est mélangée avec la vérité.
Elle ne craint pas la science, parce qu’elle est supérieure à elle. Comme elle n’a pas eu d’époque obscurantiste, elle n’a pas eu besoin de “renaissance”, de “siècles des lumières”, ni de “réforme”, ni d’”aggiornamento”. Elle est éternellement illuminée par sa Tête qui est le Christ et par l’Esprit saint qui l’habite.
Alors, où est “l’obscurantisme” ? N’est-ce pas chez ceux qui préfèrent “les ténèbres et l’ombre de l’erreur” à la Lumière de la Vérité divine ?
K.
christianc
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Message par christianc »

Merci Catherine de nous rappeler ce que devrait être l'Eglise, ce modlèle, ce pilier de la vérité..

J'aurais quelques petites choses à ajouter, d'un point de vue occidental..

- L'occident n'est pas l'orient, la chute de l'empire Romain s'accompagne d'une période de reflux des connaissances..Les livres sont rares et sauvegardés dans des monastères..
Pour la plupart seuls les membres des ordres religieux peuvent y avoir accès et - le seul accès à la connaissance est conditionné au fait d'appartenir - de près ou de loin au clergé..

Il y a des grands Docteurs (Dun Scott, St Thomas d'Aquin, Guillaume d'Ockam) qui fondent la pensée et la philosophie.. Guillaume d'Ockam (Franciscain) va fonder la pensée scientifique.. Le célèbre "Rasoir D'Ockam" (éliminer les causes inutiles d'un phénomène)

Mais dans l'ensemble la propagation des sciences régresse et le corps des intellectuels se confond avec le corps du clergé ..La connaissance passe par une acquisition au travers des arabes (Université de Cordoue et montpellier)
Ce n'est pas le cas en Orient ou, aux mêmes époques, il y a de grands philosophes qui ne sont pas membres du clergé..

Au moment du 15ème et 16ème siècle, la confrontation avec un afflux de connaissances de livres, de sources grecques et latines entraine un divorce..
De plus en plus d'intellectuels formés lisent la vulgate, les textes grecs, les philosophes et remettent en cause l'enseignement traditionnel ondé sur la "scholastique" (le commentaire du commentaire du commentaire)

Et face à ce déferlement de connaissances, élévation de puissance, l'église de Rome prend peur .. Elle exerce une influence politique et intellectuelle à cette époque..
Mais le monopole de fait des choses intellectuelles est en train de lui échapper..- L'ordre social tremble - les princes allemands renaclent..

D'où ce durcissement les condamnations de Galiée ,de Giordano Bruno ?
Les ecclésiastiques ignoraient ils que la terre était ronde ?

Non - Ils connaissaient Thales de Millet (-500) mais ils avaient choisi Aristote comme maitre à penser et ne pouvaient , dans le cadre de la Scholastique le remettre en cause..(Et Aristote enseignait que la Terre était plate)..

Au 16ème Siècle c'est le divorce entre deux modes de pensée..Une partie des Clercs va suivre les nouveaux mode de pensée et rejoindre des laïcs formés et les autres vont résister..(Clivage Réforme/Contre-Réforme entre autre..)

Ce clivage foi/science foi/raison n'a pas existé dans l'Orthodoxie, du moins pas de manière aussi marquée..

Personnellement c'est aujourd'hui qui m'inquiète avec ce que le sociologue Gilles Keppel a appelé "La Revanche de Dieu" (Emergence des fondamentalismes islamique en Orient et chrétien aux Etats Unis)..

Le débat de Galilée n'est pas mort - dans la mesure ou d'autres (aux Etats Unis, au Kansas ..) ont pris le relais en faisant interdire l'enseignement de la biologie car "non conforme à la Bible".. Cela fait frémir ceux qui aiment les Evangiles ..

Revenir à l'équilibre est une priorité de tous les jours..
eliazar
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Obscurantisme ?

Message par eliazar »

Sans vouloir intervenir sur ce point, mais simplement parce que Katherine, sur le départ, risque de ne pouvoir le faire ces prochains temps, je voudrais signaler à Christian (mais aussi à ceux que ce débat intéresse comme moi) un livre récemment paru en langue française et qui lui permettrait de corriger son survol au moins sur un point capital.

Cher Christian, vous avez écrit en effet : « Ce clivage foi/science foi/raison n'a pas existé dans l'Orthodoxie, du moins pas de manière aussi marquée… »
Malheureusement, il a bel et bien existé dans l’orthodoxie russe, entraînée dans le grand tourbillon occidental par le tzar Pierre et l’engouement des milieux aristocratiques et lettrés pour la franc-maçonnerie et (contradictoirement) le catholicisme-jésuitisme du Vatican.

Le livre auquel je fais allusion est : « Les Voies de la Théologie Russe » par Georges Florovsky – et nous en devons la publication (en fin 2001) aux excellentes éditions de L’Age d’Homme, et plus encore à l’initiative et à l’irremplaçable travail de traduction de notre ami Jean-Louis Palierne.
La tâche à laquelle il s’était attelé à ce sujet est d’autant plus importante qu’il sortait depuis peu de temps des années de labeur occasionnées par sa traduction monumentale (également aux Éditions de L’Age d’Homme) des cinq tomes de la « Philosophie Orthodoxe de la Vérité » par le grand théologien serbe Justin Popovitch – que nous sommes nombreux, grâce à lui, à pouvoir considérer aujourd’hui comme le seul « Père de l’Église », sans doute, du XXème siècle.

Pour revenir aux « Voies de la Théologie Russe », plus de deux cents pages sont consacrées justement à la « perversion » (au sens étymologique) de la théologie russe sous cette influence occidentale bifide ! Il s’agit des chapitres suivants :
Chapitre II – La rencontre avec l’Occident
Chapitre III – Les contradictions du XVIIème siècle
Chapitre IV – La Révolution de Saint-Pétersbourg (pas celle de 1917, bien sûr, mais celle de Pierre le Grand : Prokopovitch, la scolastique protestante, la franc-maçonnerie russe, le « Règlement Spirituel », etc…)
Chapitre V – Lutte pour la Théologie
Chapitre VI – L’Éveil philosophique

Le seul tableau-résumé du dernier chapitre (Liens et Rupture) montre l’importance de ce livre pour la découverte (somme toute très récente en Occident) du processus qui nous a amenés, avec les meilleures intentions du monde ( ?) à la joyeuse pagaille actuelle que connaît l’orthodoxie en France.
La nouvelle théologie orthodoxe apportée en région parisienne dans les bagages de l’émigration russe des années 20, jointe à l’indifférence théologienne hélas manifestée par l’Église grecque dans ce pays (et singulièrement son absence totale d’intérêt pour promouvoir des traductions fiables des textes majeurs de l’orthodoxie dont elle était dépositaire) n’ont pas peu fait pour favoriser les glissements sectaires ou « modernistes » dont nous subissons de plein fouet les conséquences désastreuses.

Voici l’énoncé succinct des matières de ce Chapitre IX :

« Irresponsabilité des Russes devant leur destin national – Le schisme entre l’intelligentsia et le peuple – La rupture avec la tradition patristique : nécessité d’un hellénime chrétien – Vérité, ermanence et indépendance de l’Orthodoxie – Une nouvelle ère s’ouvre pour la Théologie – La tâche qui incombe à l’Orthodoxie ».

Je crois très sincèrement qu’on ne peut pas faire l’économie de cette lecture. « Les Voies de la Théologie Russe » compte à peu près 450 pages, mais on les lit le surligneur à la main d’un bout à l’autre...

Pardonnez mon intrusion – et bonne lecture !

Éliazar
christianc
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Message par christianc »

Cher Christian, vous avez écrit en effet : « Ce clivage foi/science foi/raison n'a pas existé dans l'Orthodoxie, du moins pas de manière aussi marquée… »
Merci pour votre remarque Eliazar, je pensais plus aux héritages grecs qu'aux héritages russes.. Vous avez raison d'insister sur le fait que la confrontation avec l'occident n'a pas été facile..

La Russie est un vaste domaine - en elle même - une histoire très riche et très complexe..

Mais comment peut on prendre en compte des oeuvres littéraires comme "Les Frères Karamazov", "Résurrection", "Crime et Chatiment"..?

Ces oeuvres littéraires majeures ne renvoient elles pas à d'authentiques conceptions chrétiennes ..

Des interrogations déchirantes sur le mal, le péché , le chatiment et la rédemption ..

Dans "Crime et Chatiment " Raskolnikov tue une vieille usurière, interrogé par le juge Porphyre il défend son acte, mais au contact d'une jeune prostituée qui le met en contact avec les évangiles sa vision de son acte va évoluer..
Il va accepter de payer pour ses crimes et de partir pour la Sibérie,et là
la jeune femme va le suivre..

Dans "Résurrection" nous avons le même schéma un peu différent :
- Une jeune femme amoureuse d'un prince va tuer quelqu'un.. Après sa condamnation pour la Sibérie, elle voit le prince la suivre, par amour..

Nous pouvons faire des parallèles théologiques avec la Création , la Chute, La Rédemption ..

(Je résume bien sur).. Mais nous avons - au travers de la littérature une authentique vision chrétienne du monde..

Et cette vision vient de l'Orthodoxie Russe..
eliazar
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Obscurantisme

Message par eliazar »

Cher Christian,
Bien sûr, on ne peut qu’être d’accord avec ce que vous soulignez : « Mais nous avons - au travers de la littérature une authentique vision chrétienne du monde.. Et cette vision vient de l'Orthodoxie Russe.. »

Toutefois, cette évidence appelle deux remarques complémentaires de ma part.

Tout à fait d’accord avec votre vue de l’œuvre de Dostoïevsky, souvent analysée dans ce sens du reste. Même des livres aussi importants que ses « Souvenirs de la Maison des Morts », dont je portais récemment les pages (dans une autre discussion) au déficit de l’orthodoxie violente - parce que hégémonique dans l’empire tzariste – restent d’importants témoignages de la présence en profondeur de l’Évangile jusque dans les couches les plus troubles, voire même criminelles, du peuple russe.

Toutefois, certains des épisodes que vous citez ressortissent à l’évidence du romantisme à la mode dans la bourgeoisie et l’aristocratie russes de l’époque, et qui imprègne également l’écriture de Dostoïevsky ; sans doute pourrait-on faire un parallèle intéressant avec des auteurs généralement considérés comme très éloignés, comme Alexandre Dumas fils, ou même Zola – pour la France. Les oppositions, dans une telle comparaison, se situeraient sans doute à la différence entre les deux sociétés, russe et française, celle-ci étant à l’évidence beaucoup plus déchristianisée déjà que celle-là.
Et si les épisodes de la prostituée amoureuse (dans « Crime et Châtiment ») ou du prince fidèle de « Résurrection » sont bien enracinés dans le christianisme persistant de la Sainte Russie, ils n’en sont pas moins cousins de l’idéalisme (en France) d’un Bernardin de Saint-Pierre ou même du romantisme « mystique » (et cette fois, anti-chrétien) des écrivains issus du fourriérisme ou influencés par lui – grands spécialistes, quoique dans un sens inversé, de la « rédemption par la Femme », ce produit de remplacement acharné de la Rédemption par le Dieu-homme, et qui devait aboutir (paradoxalement ?) à notre féminisme moderne, encore que celui-ci se réduise de plus en plus à sa composante de libération sexuelle.
Peut-être parce que la déchristianisation quasi-totale de la société contemporaine ne nécessiterait plus qu’on mît l’accent sur des thèmes liés au christianisme ...enfin effacé des mémoires ??.

Ma seconde remarque est d’un ordre moins spéculatif (!) et plus pratique. Elle se rapporte à l’intérêt qu’il y aurait pour vous (si vous ne l’avez déjà fait) à étudier l’ouvrage de Georges Florovsky ; ce qui était somme toute le motif essentiel de mon message précédent.

Vous constaterez en effet à sa lecture combien s’est perpétuée jusqu’à nos jours la lutte entre l’orthodoxie vivante (et encore présente dans toute la société russe, même à la veille de la Révolution d’Octobre) et cet esprit souterrainement anti-chrétien que véhiculent entre autres l’intelligentsia « occidentalisante » comme la bourgeoisie gagnée par toutes les tentations issues de l’esprit des Lumières.
Pour ne rien dire des cercles révolutionnaires proprement dits (Dostoïevsky n’en était pas fondamentalement éloigné, au moins dans sa jeunesse et par sa tradition fraternelle) et dans un certains sens, des milieux les plus remuants de la « haute noblesse ». Comme dit le vieux proverbe, c’est toujours par la tête que pourrit le poisson…

Cette lutte, qui s’étend visiblement aujourd’hui à toute la civilisation jadis chrétienne – c’est à dire sur tous les continents où le post-industrialisme en a étendu les vestiges – est finalement le signe le plus indubitable de notre entrée dans les Derniers Temps dont traite l’Apocalypse de saint Jean. Même si nous sommes souvent plus attentifs à certains de ses prolongements plus spectaculaires, comme les guerres et les terrorismes, ou les révolutions.

Pardonnez mon bavardage – et tâchez de lire Florovsky ?!

Bien fraternellement :

Éliazar
christianc
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Message par christianc »

Merci Eliazar je tacherai de lire Florovsky,

Mais le fait que Dostoievsky appartienne à la littérature romantique ne le disqualifie pas pour autant..

Nous avons en fait plusieurs mouvement littéraire et d'idées qui correspondent à l'évolution des sociétés :

Les 17ème et 18ème siècle traduisent une sensibilité orientée vers la Raison, le classicisme, l'ordre, nous trouvons celà en art comme en littérature.. (Newton)
Le 19ème siècle manifeste une littérature orientée vers le sentiment (Goethe), l'expression des sentiments en musique comme en art est magnifiée.. Le nationalisme est aussi une expression d'un romantisme
exacerbé..

L'auteur chrétien communique avec le monde dans le vocabulaire que le monde comprend, Jean Racine parle "des hommes tels qu'ils sont"..

Mais il exprime les mêmes vérités, la littérature chrétienne dite "piétiste" en occident relève de cet état d'esprit..

On ne peut pas rejeter l'expression des sentiments parce que certains en ont abusé .. Mais on peut préférer l'équilibre et la maitrise de soi..

D'ailleurs la logique de Crime et Chatiment n'est pas celle "'une grâce chrétienne a vil prix", Raskolnikov devra subir les conséquences de ces actes.. Et en l'acceptant il trouvera son chemin vers la rédemption..

Le message est toujours le même depuis le commencement de l'Eglise, "Convertissez vous et changez d'attitude, soyez renouvelés"..


Alors que les fouriéristes et autres utopistes refusent cette dimension légale , "l'amour excuse tout".. L'équilibre entre la justice et l'amour est difficile à trouver, toujours imparfait..

Je lirai Florovsky dès que je pourrai..
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