de l'usage perpétuel des bobards...
Publié : lun. 29 sept. 2003 15:48
Ainsi, Axel nous a appris que, sur le forum catho, on n'hésitait pas à faire usage de l'imposture éventée depuis longtemps de la pseudo-abesse uniate Macrine Métchislavskaïa. Bobard que les kto utilisent depuis 157 ans...
Ne parlons pas des Fausses Décrétales, bobard utilisé depuis onze siècles et sur lequel est tout de même basée la prétention du pape de Rome à gouverner toute l'Eglise.
Il y a deux mois, la maison de diffusion de livres catholique romaine DPF a eu la courtoisie de m'envoyer la liste des ses 300 meilleures ventes au cours du premier semestre 2003. Quelle ne fut pas ma surprise d'y trouver, en 91ème position, l'incroyable ouvrage qui suit:
"LUTHER (Martin): La conférence entre Luther et le diable au sujet de la messe (99 p., 2001) 12,66 E
Réimpression en fac-similé de l'édition de 1875.
Extraordinaire document très peu connu bien qu'écrit de la main même de Luther, prouvant que les "lumières" qui lui font rejeter le Saint Sacrifice de la Messe catholique lui viennent directement de l'ange des ténèbres (Catalogue Saint Rémi)."
Incroyable! me disais-je; dans notre belle francophonie de 2003, il se trouve encore des milliers de lecteurs catholiques pour acheter un livre qui se présente tout bonnement comme le compte-rendu d'une discussion entre le docteur Martin Luther et Satan?
Mais, ce matin, en terminant le remarquable livre de Janine Driancourt-Girod Ainsi priaient les luthériens (Cerf, Paris 1992), consacré à l'histoire des chapelles luthériennes des ambassades de Suède et de Danemark à Paris qui furent les deux seules paroisses protestantes autorisées dans le royaume de France (en dehors de l'Alsace où les lois religieuses ne s'appliquaient pas) après la révocation de l'Edit de Nantes en 1685, je me suis rendu compte que le bobard de la destruction de la messe dictée par le diable à Luther remontait à bien avant 1875.
En effet, Madame Driancourt-Girod reproduit à la fin du livre Les Instructions familières touchant la confession d'Augsbourg et la personne de Martin Luther, publiée en français par le pasteur Ritter de l'Eglise luthérienne française de Francfort en annexe à ses Heures chrétiennes (5ème édition, 1702) pour fournir une apologétique aux luthériens isolés dans le Paris catholique.
On y lit déjà une mention du bobard qui sert de base au livre réédité en 2001:
"D: Mais ceux de Rome disent que Luther a eu pour maître le Demon, et que c'est ce Pere de mensonge qui lui a appris d'abolir la Messe privée, comme il rapporte lui-même au VII. Tome de ses oeuvres imprimées à Witt. fol. 228.
R: Luther qui par tout s'est fait fort de puiser de la parole de Dieu ce qu'il enseignoit, n'a jamais rien voulu apprendre du Demon, comme il proteste au II. Tom. imprimé à Jene en Allemagne f. 182 au lieu qu'il ne seroit pas malaisé de faire voir, que non seulement le Père Jésuite Cotton, mais même son Patriarche Loyola, ont demandé au demon les instructions qu'il leur falloit pour prouver leurs dogmes. Luther n'a jamais écouté le demon, quoi que lui aussi bien que d'autres Chretiens et Jesus-Chrîst méme, n'ait été exemt de ces tentations. Il y avoit long tems qu'il avoit reconnu des Ecritures saintes les abominations des Messes privées."
Bref, le bobard sur Luther est utilisé depuis au moins 300 ans.
Deux bobard qui ont la vie dure.
Mais, depuis l'oeuvre salutaire du trop oublié Laurent Valla, on ne trouve plus guère de catholiques qui justifient leurs prétentions par la fameuse Donation de Constantin.
On peut donc en tirer l'espérance que les bobards du type "Macrine, l'abesse basilienne" et "La conférence entre le diable et Luther au sujet de la messe" finiront bien par passer un jour de mode.
Ne parlons pas des Fausses Décrétales, bobard utilisé depuis onze siècles et sur lequel est tout de même basée la prétention du pape de Rome à gouverner toute l'Eglise.
Il y a deux mois, la maison de diffusion de livres catholique romaine DPF a eu la courtoisie de m'envoyer la liste des ses 300 meilleures ventes au cours du premier semestre 2003. Quelle ne fut pas ma surprise d'y trouver, en 91ème position, l'incroyable ouvrage qui suit:
"LUTHER (Martin): La conférence entre Luther et le diable au sujet de la messe (99 p., 2001) 12,66 E
Réimpression en fac-similé de l'édition de 1875.
Extraordinaire document très peu connu bien qu'écrit de la main même de Luther, prouvant que les "lumières" qui lui font rejeter le Saint Sacrifice de la Messe catholique lui viennent directement de l'ange des ténèbres (Catalogue Saint Rémi)."
Incroyable! me disais-je; dans notre belle francophonie de 2003, il se trouve encore des milliers de lecteurs catholiques pour acheter un livre qui se présente tout bonnement comme le compte-rendu d'une discussion entre le docteur Martin Luther et Satan?
Mais, ce matin, en terminant le remarquable livre de Janine Driancourt-Girod Ainsi priaient les luthériens (Cerf, Paris 1992), consacré à l'histoire des chapelles luthériennes des ambassades de Suède et de Danemark à Paris qui furent les deux seules paroisses protestantes autorisées dans le royaume de France (en dehors de l'Alsace où les lois religieuses ne s'appliquaient pas) après la révocation de l'Edit de Nantes en 1685, je me suis rendu compte que le bobard de la destruction de la messe dictée par le diable à Luther remontait à bien avant 1875.
En effet, Madame Driancourt-Girod reproduit à la fin du livre Les Instructions familières touchant la confession d'Augsbourg et la personne de Martin Luther, publiée en français par le pasteur Ritter de l'Eglise luthérienne française de Francfort en annexe à ses Heures chrétiennes (5ème édition, 1702) pour fournir une apologétique aux luthériens isolés dans le Paris catholique.
On y lit déjà une mention du bobard qui sert de base au livre réédité en 2001:
"D: Mais ceux de Rome disent que Luther a eu pour maître le Demon, et que c'est ce Pere de mensonge qui lui a appris d'abolir la Messe privée, comme il rapporte lui-même au VII. Tome de ses oeuvres imprimées à Witt. fol. 228.
R: Luther qui par tout s'est fait fort de puiser de la parole de Dieu ce qu'il enseignoit, n'a jamais rien voulu apprendre du Demon, comme il proteste au II. Tom. imprimé à Jene en Allemagne f. 182 au lieu qu'il ne seroit pas malaisé de faire voir, que non seulement le Père Jésuite Cotton, mais même son Patriarche Loyola, ont demandé au demon les instructions qu'il leur falloit pour prouver leurs dogmes. Luther n'a jamais écouté le demon, quoi que lui aussi bien que d'autres Chretiens et Jesus-Chrîst méme, n'ait été exemt de ces tentations. Il y avoit long tems qu'il avoit reconnu des Ecritures saintes les abominations des Messes privées."
Bref, le bobard sur Luther est utilisé depuis au moins 300 ans.
Deux bobard qui ont la vie dure.
Mais, depuis l'oeuvre salutaire du trop oublié Laurent Valla, on ne trouve plus guère de catholiques qui justifient leurs prétentions par la fameuse Donation de Constantin.
On peut donc en tirer l'espérance que les bobards du type "Macrine, l'abesse basilienne" et "La conférence entre le diable et Luther au sujet de la messe" finiront bien par passer un jour de mode.