le patriarche de Constantinople au Conseil de l'Europe
Publié : mar. 23 janv. 2007 16:40
L’allocution que le patriarche de Constantinople vient de prononcer devant le Conseil de l’Europe, que publie le site "Orthodoxie.com", est révélatrice de la nouvelle donne politico-ecclésiastique, mais aussi inter-ecclésiastique qui a été ouverte par l’élection du nouveau pape. La présence des institutions ecclésiastiques au sein des institutions européennes est au centre des débats.
Ce qui est remarquable est que le patriarche Bartholomée Ier parle en “chef religieux”, non en président d’un synode épiscopal, comme l’exigerait la structure canonique de l’Église orthodoxe. Alors qu’il n’est que le primat d’une Église fantômatique et que le synode qu’il préside n’est plus qu’une réunion de chefs de bureau évêques résidentiels, il ne met en avant, pour définir son rôle universel, qu’une juridiction fort contestable sur les contrées situées hors du territoire des Églises autocéphales.
Étant donné qu’il n’y a pas d’Église locale possible sans que son évêque soit membre d’un synode épiscopal provincial, et puisqu’il n’y a pas de vie synodale sans le service assuré par le président du synode, la vie de l’Église orthodoxe telle qu’elle répandue sur toute la terre suppose que l’un des peésidents de synodes provinciaux soit appelé à présider à la vie de l’ensemble de l’Église. On peut donc parler d'un rôle universel.
Présider, d’après les canons de la Tradition orthodoxe, signifie que le président doit parler au nom de tous, mais qu’il ne doit rien faire sans en informer ses collègues, qui de même ne doivent rien faire sans l’en informer. Le propre du synode est de gérer les affaires communes. Depuis le IVème Concile œcuménique, le patriarche de Constantinople occupe le deuxième rang. Depuis que Rome a déchu hors de l’Orthodoxie le patriarche de Constantinople occupe par défaut le premier rang.
Mais actuellement le patriarche de Constantinople n'est plus véritablement le président d'un synode local, et son discours de Strasbourg n'est pas prononcé au nom de la concorde universelle des Églises autocéphales orthodoxes.
Le problème le plus difficile à résoudre est de savoir quand et comment l’Église orthodoxe doit reconnaître l’autocéphalie d’une nouvelle Église. Dans le cas le plus ancien d’une telle reconnaissance, le cas de l'Église de Chypre, que le patriarcat d'Antioche prétendait se soumettre, ce fut encore le IVème Concile œcuménique qui reconnut l'autocéphalie chypriote, mais en se réclamant de la Tradition la plus ancienne de l’Église.
L’histoire de la création des autocéphalies est une suite de cas d’espèce dont on ne peut tirer une loi générale, si ce n’est qu’une Église ne peut être considérée comme autocéphale sans l’accord au moins tacite des Églises-sœurs.
Par ailleurs l’Église de Constantinople se conduit sur la terre entière comme le gérant des Églises de “diaspora” de l’Église de Grèce dans le plus pur style ethno-phylétiste.
Enfin, dépourvu de peuple, et vivant dans un milieu hostile, il n’a plus la possibilité de recruter le personnel nécessaire pour soutenir ses prétentions et doit faire appel à des hommes d’une qualité contestable.
L’Église orthodoxe dans son ensemble souffre de ce que ce n’est pas une véritable Église locale, dotée d’un véritable synode et d’un véritable président de ce synode qui assure en plus la présidence mondiale des Églises autocéphales.
Les orthodoxes qui vivent en Europe occidentale, je l’ai déjà dit, ont besoin d’une métropole propre, pour les fidèles tant indigènes qu’immigrés de toutes les nations orthodoxes, donc d’une métropole locale. Si le patriarche œcuménique veut se poser en interlocuteur du Conseil de l’Europe, qu’il agisse en ce sens, c’est la seule manière d’affirmer son statut et de restaurer l’ordre canonique de la Tradition orthodoxe.
Ce qui est remarquable est que le patriarche Bartholomée Ier parle en “chef religieux”, non en président d’un synode épiscopal, comme l’exigerait la structure canonique de l’Église orthodoxe. Alors qu’il n’est que le primat d’une Église fantômatique et que le synode qu’il préside n’est plus qu’une réunion de chefs de bureau évêques résidentiels, il ne met en avant, pour définir son rôle universel, qu’une juridiction fort contestable sur les contrées situées hors du territoire des Églises autocéphales.
Étant donné qu’il n’y a pas d’Église locale possible sans que son évêque soit membre d’un synode épiscopal provincial, et puisqu’il n’y a pas de vie synodale sans le service assuré par le président du synode, la vie de l’Église orthodoxe telle qu’elle répandue sur toute la terre suppose que l’un des peésidents de synodes provinciaux soit appelé à présider à la vie de l’ensemble de l’Église. On peut donc parler d'un rôle universel.
Présider, d’après les canons de la Tradition orthodoxe, signifie que le président doit parler au nom de tous, mais qu’il ne doit rien faire sans en informer ses collègues, qui de même ne doivent rien faire sans l’en informer. Le propre du synode est de gérer les affaires communes. Depuis le IVème Concile œcuménique, le patriarche de Constantinople occupe le deuxième rang. Depuis que Rome a déchu hors de l’Orthodoxie le patriarche de Constantinople occupe par défaut le premier rang.
Mais actuellement le patriarche de Constantinople n'est plus véritablement le président d'un synode local, et son discours de Strasbourg n'est pas prononcé au nom de la concorde universelle des Églises autocéphales orthodoxes.
Le problème le plus difficile à résoudre est de savoir quand et comment l’Église orthodoxe doit reconnaître l’autocéphalie d’une nouvelle Église. Dans le cas le plus ancien d’une telle reconnaissance, le cas de l'Église de Chypre, que le patriarcat d'Antioche prétendait se soumettre, ce fut encore le IVème Concile œcuménique qui reconnut l'autocéphalie chypriote, mais en se réclamant de la Tradition la plus ancienne de l’Église.
L’histoire de la création des autocéphalies est une suite de cas d’espèce dont on ne peut tirer une loi générale, si ce n’est qu’une Église ne peut être considérée comme autocéphale sans l’accord au moins tacite des Églises-sœurs.
Par ailleurs l’Église de Constantinople se conduit sur la terre entière comme le gérant des Églises de “diaspora” de l’Église de Grèce dans le plus pur style ethno-phylétiste.
Enfin, dépourvu de peuple, et vivant dans un milieu hostile, il n’a plus la possibilité de recruter le personnel nécessaire pour soutenir ses prétentions et doit faire appel à des hommes d’une qualité contestable.
L’Église orthodoxe dans son ensemble souffre de ce que ce n’est pas une véritable Église locale, dotée d’un véritable synode et d’un véritable président de ce synode qui assure en plus la présidence mondiale des Églises autocéphales.
Les orthodoxes qui vivent en Europe occidentale, je l’ai déjà dit, ont besoin d’une métropole propre, pour les fidèles tant indigènes qu’immigrés de toutes les nations orthodoxes, donc d’une métropole locale. Si le patriarche œcuménique veut se poser en interlocuteur du Conseil de l’Europe, qu’il agisse en ce sens, c’est la seule manière d’affirmer son statut et de restaurer l’ordre canonique de la Tradition orthodoxe.