Sans aucun doute le fidèle vit sa foi dans l’Église à laquelle il participe par la communion aux saints Mystères. Cependant lorsque vous voyez les communautés vivre même d’une intense foi orthodoxe, vous constatez qu’on n’y fait pas toujours de la “pratique dominicale” une règle aussi absolue que dans les paroisses latines de jadis. On pourrait prendre cela pour de la négligence. Mais quant on connaît bien la vie des gens, on s’aprtçoit que c’est parfois de la négligence, mais parfois autre chose, et qu’une vie spirituelle peut parfois aussi se dérouler sur un autre rythme, moins perturbé par l’agitation du monde.
Le canon auquel vous faites allusion est le canon 80 qu quinisexte Concile œcuménique, qui dit que :
Si un évêque, ou un prêtre, ou quelqu'un du clergé, ou un laïc, n'a pas de raison grave ou d'empêchement sérieux qui le retienne loin de l'Église, mais qu'il soit absent de la Liturgie alors qu'il vit dans une ville, trois dimanches en trois semaines consécutives, qu'il soit destitué ; laïc, qu'il soit exclu de la com-munion.
Il faut d’ailleurs remarquer qu’il n’est pas question ici, comme d’ailleurs dans les vrais canons de l’Église orthodoxe, ni de paroisse, ni de confession. Tout simplement les canons ne prévoient pas de telles choses.
Ce qui se produit ici en Occident est autre chose, et c'est une chose grave : des gens qui se convertissent à le foi orthodoxe, qui s’efforcent de la connaître et d’en vivre, qui l’approfondissent, qui visitent les anciens pays orthodoxes et parlent avec les moines, peu à peu s’aperçoivent que ce qu’ils vivent chez eux, dans leurs communauté orthodoxes, est sensiblement différent.
C’est pour des raisons qui peuvent être diverses, ici c’est à cause de l’ethnophylétisme des paroisses d’exilés, ici c’est à cause du participationnisme aigu, ailleurs à cause des débats incessants entre divers groupes et tendances etc. Certains sont gênés de devoir prier dans de telles conditions, et préfèrent ne plus venir que de loin en loin, en des lieux différents, dans l’espoir d’échapper aux agitations et aux tumultes, pour prier mieux.
Certains même en arriveront à s'éloigner définitevement des villes pour vivre dans le recueillement et la prière, sans couper, loin de là! leurs liens avec l'Église. On n'est alors plus très loin d'un véritable érémitisme.
C'est la question de Sylvie-Madeleine qui m'a amené à aborder ce sujet. Je ne sais toujours pas pourquoi "l'archimandrite Nil" a doulevé la question et dans quel dessein il recherchait des informations.