encore une tendancieuse dépêche de l'AFP
Publié : lun. 05 févr. 2007 19:03
Le site Internet du quotidien français La Croix http://www.la-croix.com/afp.static/page ... 0aqae9.htm publie une dépêche AFP de ce jour qui est encore une illustration de l'étrange manière dont cette agence de presse présente les nouvelles en rapport avec l'Orthodoxie.
05/02/2007 17:27
ATHENES, 5 fév 2007 (AFP) - L'apparition de Lénine dans une église grecque émeut les traditionalistes
Les responsables d'une église orthodoxe du nord de la Grèce se sont attiré l'ire des traditionalistes pour avoir fait figurer Lénine, et d'autres personnalités non-chrétiennes, sur des fresques murales.
Le grand poète antique, Homère, ainsi que des saints chinois figurent également sur les oeuvres ornant l'église, située dans la bourgade d'Axioupolis, près de la frontière gréco-macédonienne.
"L'artiste a choisi une approche plus moderne ... notre tradition ne limite pas le choix des figures qui peuvent être utilisées" pour décorer les églises, en addition des motifs centraux dépeignant notamment le Christ, s'est justifié le pope local, le père Dorotheos, s'exprimant sur la télévision publique Net.
Le père de la révolution d'octobre est représenté coupant la barbe de saint Luc le chirurgien, un prélat russe ex-médecin, persécuté par les communistes et béatifié en 2000. Les Chinois apparaissent pour leur part pour illustrer les massacres de missionnaires commis en 1900 durant le soulèvement des Boxers.
"Nous condamnons de telles profanations", a déclaré le préfet de la région, Panayotis Psomiadis, relayant l'indignation d'un évêque de la région, Mgr Spyridon, qui a appelé au renvoi des responsables devant la hiérarchie de l'Eglise orthodoxe.
Une fois de plus, avec l'art de travestir les faits en mêlant le vrai et le faux que nous avions déjà pu admirer dans la dépêche AFP du 3 janvier 2007 relative à la lettre des monastères du mont Athos du 30 décembre 2006, qui était très différente du texte véritable de la déclaration des pères de la sainte Montagne, l'agence de presse joint l'outrage à l'offense (présentation par l'AFP ici viewtopic.php?t=2139 , texte véritable traduit par M. Jean-Louis Palierne là viewtopic.php?t=2149 ).
Il a toujours été de tradition de peindre des personnalités non chrétiennes de l'Antiquité gréco-romaine sur l'exonarthex ou sur les murs extérieurs des églises et nous en avons déjà maintes et maintes fois parlé sur le forum, par exemple ici: viewtopic.php?t=1838 . Tous les touristes qui sont allés en Roumanie connaissent la "frise des philosophes" du monastère de Voroneţ ou de l'église des marchands de Târgu Jiu. En Grèce, le divin Photios Kontoglou lui-même peignait des fresques de Pythagore. Je serais donc étonné que qui que ce soit puisse être étonné de la représentation d'Homère sur une fresque de cette partie d'une église. Il s'agit toujours de représentations de personnages de l'Antiquité qui sont considérés comme ayant préparé leur peuple à recevoir l'illumination. J'ai moi-même vu à Athènes (mais je n'avais pas les moyens de l'acheter) une superbe icône où les trois saints Docteurs du christianisme, saints Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome, étaient surmontés par des médaillons représentant trois docteurs de la loi naturelle, Platon, Socrate et Aristote. Je n'ai pas ouï que l'AFP s'en soit scandalisée.
En revanche, il y a eu pour la première fois, en Roumanie en 1999, une fresque réellement scandaleuse dans l'exonarthex d'une église orthodoxe, qui ne représentait plus trois personnages des temps anciens ayant préparé leur peuple à recevoir l'illumination du saint Baptême, mais bien trois personnages contemporains, dont un seul était chrétien orthodoxe. Et encore, celui-ci n'avait jamais prétendu être un modèle de vie spirituelle, bien qu'il ait détruit le Parti communiste d'Union soviétique, libéré plus de 400 millions d'hommes de l'esclavage du communisme et rétabli l'Eglise dans les vastes territoires de l'ex-Union soviétique et qu'il soit aujourd'hui archonte du patriarche de Constantinople. Ces trois personnages étaient Jean-Paul II, George Bush senior et Michel Gorbatchev, représentés sur une fresque au nom de l'anticommunisme, qui était visiblement censé tenir lieu de déification . Et il s'était trouvé un évêque pour bénir cela, et l'hebdomadaire français Point de Vue -Images du Monde s'en était amusé à juste titre. Je crois que tout le monde ici connaît mes opinions politiques, mais je n'en suis pas pour autant à faire de l'anticommunisme le critère de la vérité spirituelle. Si l'anticommunisme réel ou supposé vaut canonisation, pourquoi pas une fresque représentant Mgr de Mayol de Lupé, tant qu'on y est? (Mais là, ç'eût été par trop politiquement incorrect - on a les audaces qu'on peut...) Il est bien sûr évident qu'un épiscopat qui se met à ce point-là à suivre l'esprit du monde pourra bientôt méditer les sages paroles du grand philosophe ardéchois Gustave Thibon: "Être dans le vent, c'est un idéal de feuille morte."
Je vois donc que la maladie est passée de Roumanie en Grèce avec la représentation d'un Lénine qui n'a certes pas mené son peuple à la Lumière. Toutefois, les informations contenues dans la dépêche AFP sont à ce point-là schématiques qu'elles laissent une porte ouverte à une autre interprétation. Si Lénine est représenté en train de couper la barbe de l'archevêque-chirurgien saint Luc de Simféropol - et je suppose que le rasage forcé devait faire partie du traitement infligé aux membres du clergé avant leur envoi dans les camps de concentration du Goulag dont saint Luc de Simféropol fut un rescapé- alors, quelle est la différence avec les icônes traditionnelles où l'on représente bien les persécuteurs aux côtés des martyrs?
(Saint Luc [Wojno-Jasieniecki] de Simferopol est fêté le 27 mai du calendrier ecclésiastique, cf. ici viewtopic.php?t=680 ).
Mais là où la recherche du scandale dans cette dépêche de l'AFP atteint les sommets, c'est dans l'allusion aux martyrs orthodoxes chinois de 1900. Ce sont des saints de l'Eglise orthodoxe. Le récit de leur martyre a été publié dès 1901 dans Εκκλησιαστική Αλήθεια (Ekklesiastiki Alitheia = Vérité ecclésiastique) qui était à l'époque le journal officiel du Patriarcat oecuménique de Constantinople, et publié en grec - entendez-vous, messieurs de l'AFP? En grec! (Cf. Εκκλησιαστική Αλήθεια du 23 mars 1901. )
Εκκλησιαστική Αλήθεια, qui a été publié de 1880 jusqu'à sa confiscation par les kémalistes en octobre 1923, paraissait tous les quinze jours avec une pagination de 16 pages. Ce n'était pas vraiment une revue, mais plutôt un moniteur qui publiait les communiqués officiels du Patriarcat oecuménique de Constantinople, avec quelques articles de théologie. Le fait que cette revue ait publié, à peine neuf mois après les événements, le récit du martyre des orthodoxes chinois est un indice du retentissement panorthodoxe que l'on voulait donner à ces événements.
(A propos des martyrs de Chine et des missions du Japon, cf. Jean-Paul Besse, L'Eglise orthodoxe russe et ses missions, Editions du Monastère Orthodoxe de l'Archange Michel, Lavardac 1994.)
Les 222 martyrs de Chine sont fêtés le 11 juin du calendrier ecclésiastique; cf. ici viewtopic.php?t=713 . Messieurs de l'AFP pourraient même y trouver leur nom. Ils pourraient au passage constater qu'il s'agissait de Chinois et qu'il n'y avait aucun missionnaire parmi eux.
Et l'icône de saint Mitrophane et des autres martyrs orthodoxes chinois qui est reproduite dans la rubrique "Iconographie" de ce forum (cf. viewtopic.php?t=1373 ), cette icône qui m'a valu tant d'ennuis avec le clergé d'un diocèse ethnique (oui, mais, précisément, pas de langue grecque, messieurs de l'AFP, et puis, de toute façon, il y a des attaques qui honorent ceux qui en sont l'objet), cette icône a bel et bien été peinte en Grèce et achetée dans une boutique d'icônes d'Athènes, il y a des années et des années de cela. Et c'est bien à Athènes que le professeur Piperakis, ancien professeur de microbiologie à la faculté de médecine d'Athènes, a publié un Synaxaire des martyrs chinois, en grec et en anglais, édité par la Diaconie apostolique, la maison d'édition de l'Eglise de Grèce.
Qui plus est, le livre du professeur Pipérakis sur les saints martyrs orthodoxes chinois est encore vendu sur Internet par la Diaconie apostolique de l'Eglise de Grèce : http://www.apostoliki-diakonia.gr/books ... ductID=346 !
Alors, alors, je ne vois que deux explications quant au fait que, d'après la dépêche AFP, le préfet et le métropolite aient pu parler de "profanation" à propos de la représentation des saints chinois:
* Soit le préfet Psomiadis et le métropolite Spyridon sont deux ignares, l'évêque ignorant au passage le calendrier des saints, l'existence de la maison d'édition de l'Eglise de Grèce et la production d'icônes en Grèce ;
* Soit ce sont les journalistes de l'AFP qui ont une légère tendance à raconter les choses à leur façon.
Comme le laisserait d'ailleurs supposer l'utilisation du terme de "pope", au lieu de prêtre, mot péjoratif en français et qui vient par ailleurs du russe поп et n'a aucun sens dans un contexte grec où ce mot est totalement inconnu. Que vient faire ce mot ici? Et d'ailleurs, même en russe, поп est très dépréciatif. Que diriez-vous si l'AFP rapportait les propos d'un pasteur luthérien français du pays de Montbéliard en écrivant "le Pfaffe local s'est justifié"?
Et voilà une nouvelle petite pointe anti-orthodoxe que l'on retrouve, comme par hasard, reproduite sans le moindre esprit critique sur le site de La Croix et qui sera bientôt reprise, n'en doutons pas, par tel ou tel de ces forums où l'on peut apprendre, entre autres merveilles, que le Kosovo était papiste jusqu'au XVIe siècle ou qu'il existe un patriarcat de Smolensk.
Parfois, les bras m'en tombent.
05/02/2007 17:27
ATHENES, 5 fév 2007 (AFP) - L'apparition de Lénine dans une église grecque émeut les traditionalistes
Les responsables d'une église orthodoxe du nord de la Grèce se sont attiré l'ire des traditionalistes pour avoir fait figurer Lénine, et d'autres personnalités non-chrétiennes, sur des fresques murales.
Le grand poète antique, Homère, ainsi que des saints chinois figurent également sur les oeuvres ornant l'église, située dans la bourgade d'Axioupolis, près de la frontière gréco-macédonienne.
"L'artiste a choisi une approche plus moderne ... notre tradition ne limite pas le choix des figures qui peuvent être utilisées" pour décorer les églises, en addition des motifs centraux dépeignant notamment le Christ, s'est justifié le pope local, le père Dorotheos, s'exprimant sur la télévision publique Net.
Le père de la révolution d'octobre est représenté coupant la barbe de saint Luc le chirurgien, un prélat russe ex-médecin, persécuté par les communistes et béatifié en 2000. Les Chinois apparaissent pour leur part pour illustrer les massacres de missionnaires commis en 1900 durant le soulèvement des Boxers.
"Nous condamnons de telles profanations", a déclaré le préfet de la région, Panayotis Psomiadis, relayant l'indignation d'un évêque de la région, Mgr Spyridon, qui a appelé au renvoi des responsables devant la hiérarchie de l'Eglise orthodoxe.
Une fois de plus, avec l'art de travestir les faits en mêlant le vrai et le faux que nous avions déjà pu admirer dans la dépêche AFP du 3 janvier 2007 relative à la lettre des monastères du mont Athos du 30 décembre 2006, qui était très différente du texte véritable de la déclaration des pères de la sainte Montagne, l'agence de presse joint l'outrage à l'offense (présentation par l'AFP ici viewtopic.php?t=2139 , texte véritable traduit par M. Jean-Louis Palierne là viewtopic.php?t=2149 ).
Il a toujours été de tradition de peindre des personnalités non chrétiennes de l'Antiquité gréco-romaine sur l'exonarthex ou sur les murs extérieurs des églises et nous en avons déjà maintes et maintes fois parlé sur le forum, par exemple ici: viewtopic.php?t=1838 . Tous les touristes qui sont allés en Roumanie connaissent la "frise des philosophes" du monastère de Voroneţ ou de l'église des marchands de Târgu Jiu. En Grèce, le divin Photios Kontoglou lui-même peignait des fresques de Pythagore. Je serais donc étonné que qui que ce soit puisse être étonné de la représentation d'Homère sur une fresque de cette partie d'une église. Il s'agit toujours de représentations de personnages de l'Antiquité qui sont considérés comme ayant préparé leur peuple à recevoir l'illumination. J'ai moi-même vu à Athènes (mais je n'avais pas les moyens de l'acheter) une superbe icône où les trois saints Docteurs du christianisme, saints Basile le Grand, Grégoire le Théologien et Jean Chrysostome, étaient surmontés par des médaillons représentant trois docteurs de la loi naturelle, Platon, Socrate et Aristote. Je n'ai pas ouï que l'AFP s'en soit scandalisée.
En revanche, il y a eu pour la première fois, en Roumanie en 1999, une fresque réellement scandaleuse dans l'exonarthex d'une église orthodoxe, qui ne représentait plus trois personnages des temps anciens ayant préparé leur peuple à recevoir l'illumination du saint Baptême, mais bien trois personnages contemporains, dont un seul était chrétien orthodoxe. Et encore, celui-ci n'avait jamais prétendu être un modèle de vie spirituelle, bien qu'il ait détruit le Parti communiste d'Union soviétique, libéré plus de 400 millions d'hommes de l'esclavage du communisme et rétabli l'Eglise dans les vastes territoires de l'ex-Union soviétique et qu'il soit aujourd'hui archonte du patriarche de Constantinople. Ces trois personnages étaient Jean-Paul II, George Bush senior et Michel Gorbatchev, représentés sur une fresque au nom de l'anticommunisme, qui était visiblement censé tenir lieu de déification . Et il s'était trouvé un évêque pour bénir cela, et l'hebdomadaire français Point de Vue -Images du Monde s'en était amusé à juste titre. Je crois que tout le monde ici connaît mes opinions politiques, mais je n'en suis pas pour autant à faire de l'anticommunisme le critère de la vérité spirituelle. Si l'anticommunisme réel ou supposé vaut canonisation, pourquoi pas une fresque représentant Mgr de Mayol de Lupé, tant qu'on y est? (Mais là, ç'eût été par trop politiquement incorrect - on a les audaces qu'on peut...) Il est bien sûr évident qu'un épiscopat qui se met à ce point-là à suivre l'esprit du monde pourra bientôt méditer les sages paroles du grand philosophe ardéchois Gustave Thibon: "Être dans le vent, c'est un idéal de feuille morte."
Je vois donc que la maladie est passée de Roumanie en Grèce avec la représentation d'un Lénine qui n'a certes pas mené son peuple à la Lumière. Toutefois, les informations contenues dans la dépêche AFP sont à ce point-là schématiques qu'elles laissent une porte ouverte à une autre interprétation. Si Lénine est représenté en train de couper la barbe de l'archevêque-chirurgien saint Luc de Simféropol - et je suppose que le rasage forcé devait faire partie du traitement infligé aux membres du clergé avant leur envoi dans les camps de concentration du Goulag dont saint Luc de Simféropol fut un rescapé- alors, quelle est la différence avec les icônes traditionnelles où l'on représente bien les persécuteurs aux côtés des martyrs?
(Saint Luc [Wojno-Jasieniecki] de Simferopol est fêté le 27 mai du calendrier ecclésiastique, cf. ici viewtopic.php?t=680 ).
Mais là où la recherche du scandale dans cette dépêche de l'AFP atteint les sommets, c'est dans l'allusion aux martyrs orthodoxes chinois de 1900. Ce sont des saints de l'Eglise orthodoxe. Le récit de leur martyre a été publié dès 1901 dans Εκκλησιαστική Αλήθεια (Ekklesiastiki Alitheia = Vérité ecclésiastique) qui était à l'époque le journal officiel du Patriarcat oecuménique de Constantinople, et publié en grec - entendez-vous, messieurs de l'AFP? En grec! (Cf. Εκκλησιαστική Αλήθεια du 23 mars 1901. )
Εκκλησιαστική Αλήθεια, qui a été publié de 1880 jusqu'à sa confiscation par les kémalistes en octobre 1923, paraissait tous les quinze jours avec une pagination de 16 pages. Ce n'était pas vraiment une revue, mais plutôt un moniteur qui publiait les communiqués officiels du Patriarcat oecuménique de Constantinople, avec quelques articles de théologie. Le fait que cette revue ait publié, à peine neuf mois après les événements, le récit du martyre des orthodoxes chinois est un indice du retentissement panorthodoxe que l'on voulait donner à ces événements.
(A propos des martyrs de Chine et des missions du Japon, cf. Jean-Paul Besse, L'Eglise orthodoxe russe et ses missions, Editions du Monastère Orthodoxe de l'Archange Michel, Lavardac 1994.)
Les 222 martyrs de Chine sont fêtés le 11 juin du calendrier ecclésiastique; cf. ici viewtopic.php?t=713 . Messieurs de l'AFP pourraient même y trouver leur nom. Ils pourraient au passage constater qu'il s'agissait de Chinois et qu'il n'y avait aucun missionnaire parmi eux.
Et l'icône de saint Mitrophane et des autres martyrs orthodoxes chinois qui est reproduite dans la rubrique "Iconographie" de ce forum (cf. viewtopic.php?t=1373 ), cette icône qui m'a valu tant d'ennuis avec le clergé d'un diocèse ethnique (oui, mais, précisément, pas de langue grecque, messieurs de l'AFP, et puis, de toute façon, il y a des attaques qui honorent ceux qui en sont l'objet), cette icône a bel et bien été peinte en Grèce et achetée dans une boutique d'icônes d'Athènes, il y a des années et des années de cela. Et c'est bien à Athènes que le professeur Piperakis, ancien professeur de microbiologie à la faculté de médecine d'Athènes, a publié un Synaxaire des martyrs chinois, en grec et en anglais, édité par la Diaconie apostolique, la maison d'édition de l'Eglise de Grèce.
Qui plus est, le livre du professeur Pipérakis sur les saints martyrs orthodoxes chinois est encore vendu sur Internet par la Diaconie apostolique de l'Eglise de Grèce : http://www.apostoliki-diakonia.gr/books ... ductID=346 !
Alors, alors, je ne vois que deux explications quant au fait que, d'après la dépêche AFP, le préfet et le métropolite aient pu parler de "profanation" à propos de la représentation des saints chinois:
* Soit le préfet Psomiadis et le métropolite Spyridon sont deux ignares, l'évêque ignorant au passage le calendrier des saints, l'existence de la maison d'édition de l'Eglise de Grèce et la production d'icônes en Grèce ;
* Soit ce sont les journalistes de l'AFP qui ont une légère tendance à raconter les choses à leur façon.
Comme le laisserait d'ailleurs supposer l'utilisation du terme de "pope", au lieu de prêtre, mot péjoratif en français et qui vient par ailleurs du russe поп et n'a aucun sens dans un contexte grec où ce mot est totalement inconnu. Que vient faire ce mot ici? Et d'ailleurs, même en russe, поп est très dépréciatif. Que diriez-vous si l'AFP rapportait les propos d'un pasteur luthérien français du pays de Montbéliard en écrivant "le Pfaffe local s'est justifié"?
Et voilà une nouvelle petite pointe anti-orthodoxe que l'on retrouve, comme par hasard, reproduite sans le moindre esprit critique sur le site de La Croix et qui sera bientôt reprise, n'en doutons pas, par tel ou tel de ces forums où l'on peut apprendre, entre autres merveilles, que le Kosovo était papiste jusqu'au XVIe siècle ou qu'il existe un patriarcat de Smolensk.
Parfois, les bras m'en tombent.