Ngjallja!
Publié : jeu. 16 oct. 2003 22:58
Rappelons que l'Albanie était devenue en 1967 le premier Etat athée du monde. Toute pratique religieuse y était bannie. L'Eglise orthodoxe y était morte, morte avec ses évêques et ses prêtres disparus dans les prisons et les camps, morte avec ses églises détruites ou transformées en cinémas. Plus aucun lieu de culte ne fonctionnait plus. L'Albanie avait franchi le pas que ni l'Union soviétique, ni la Chine de Mao n'avaient osé franchir. Seul le Cambodge des Khmers rouges fut aussi radical, mais cela ne dura que quatre ans. En Albanie, il n'y eut aucune religion autre que le marxisme pendant vingt-trois ans.
En décembre 1990, le pouvoir communiste, qui vivait ses derniers mois, autorisa les premières liturgies depuis 1967. En janvier 1991, le patriarcat oecuménique nomma exarque d'Albanie l'évêque Anastase (Yannoulatos), né au Pirée le 4 novembre 1929, qui avait exercé les fonctions d'archevêque d'Afrique orientale au sein du patriarcat d'Alexandrie. (L'évêque Anastase devait témoigner par la suite que, jamais, il n'avait vu en Afrique orientale une pauvreté aussi grande que celle qu'il découvrit en arrivant en Albanie.)
L'exarque Anastase arriva en Albanie le 16 juillet 1991. A cette date, il restait 22 prêtres orthodoxes encore en vie en Albanie, la plupart très âgés, derniers restes d'une Eglise qui avait compté 440 prêtres soixante ans plus tôt. 335 prêtres étaient morts, pour la plupart de mort violente, entre 1967 et 1990. Pratiquement aucun baptême n'avait été célébré pendant vingt-trois ans. (Le fait de baptiser quelqu'un pouvait entraîner l'exécution.)
Le 18 août 1991, à Sarandë, l'exarque Anastase ordonna prêtre Kristo Papas, qui devint ainsi le premier prêtre ordonné en Albanie depuis la suppression de la religion en 1967, et le premier prêtre de l'Eglise ressuscitée d'Albanie.
Le 24 juin 1992, le synode du patriarcat oecuménique décida de restaurer l'Eglise autocéphale d'Albanie qui avait existé de 1937 à 1967. Le 2 août 1992, l'exarque Anastase fut intronisé comme premier archevêque de Tirana et de toute l'Albanie depuis vingt-cinq ans.
A cause de sa nationalité grecque, et malgré son soin de célébrer en langue albanaise et de restaurer une Orthodoxie albanaise, l'archevêque Anastase se heurta à l'hostilité des partisans du président Sali Berisha (qui avait fait adhérer l'Albanie à l'Organisation de la conférence islamique). On rédigea un projet de Constitution qui réservait la direction des institutions religieuses sur le sol albanais aux Albanais de souche. L'approbation de cette Constitution aurait signifié le départ de l'archevêque et la deuxième mort de l'Eglise d'Albanie. Le 6 novembre 1994, la Constitution de Berisha fut repoussée par référendum par 53,8% de non. L'Eglise d'Albanie était sauvée.
En 1998, le synode de l'Eglise d'Albanie fut enfin reconstitué - au bout de trente-et-un ans - avec les quatre évêques nécessaires à l'existence d'une Eglise autocéphale. Il s'agit de deux Grecs, l'archevêque Anastase (Yannoulatos) de Tirana et l'évêque Ignace (Triantis) de Bérat (près de la moitié des orthodoxes d'Albanie sont des Grecs), et de deux Albanais, les évêques Jean (Pelushi) de Korça et Côme (Qirio) d'Argyrokastro / Gjirokaster (décédé depuis).
De juillet 1991 à juin 2001, l'Eglise orthodoxe d'Albanie a construit 80 nouvelles églises, en a relevé 70 de leurs ruines et en a réparé 140. 5 monastères sont revenus à la vie. L'Eglise d'Albanie dispose maintenant de 290 paroisses, contre 330 avant 1967.
En outre, l'Eglise a fondé un séminaire à Dürres, un lycée et plusieurs hôpitaux et dispensaires.
120 nouveaux prêtres ont été ordonnés depuis l'ouverture du séminaire en 1996. Le nombre des baptisés orthodoxes est maintenant estimé à 170'000, soit 5% de la population.
Résurrection!
En décembre 1990, le pouvoir communiste, qui vivait ses derniers mois, autorisa les premières liturgies depuis 1967. En janvier 1991, le patriarcat oecuménique nomma exarque d'Albanie l'évêque Anastase (Yannoulatos), né au Pirée le 4 novembre 1929, qui avait exercé les fonctions d'archevêque d'Afrique orientale au sein du patriarcat d'Alexandrie. (L'évêque Anastase devait témoigner par la suite que, jamais, il n'avait vu en Afrique orientale une pauvreté aussi grande que celle qu'il découvrit en arrivant en Albanie.)
L'exarque Anastase arriva en Albanie le 16 juillet 1991. A cette date, il restait 22 prêtres orthodoxes encore en vie en Albanie, la plupart très âgés, derniers restes d'une Eglise qui avait compté 440 prêtres soixante ans plus tôt. 335 prêtres étaient morts, pour la plupart de mort violente, entre 1967 et 1990. Pratiquement aucun baptême n'avait été célébré pendant vingt-trois ans. (Le fait de baptiser quelqu'un pouvait entraîner l'exécution.)
Le 18 août 1991, à Sarandë, l'exarque Anastase ordonna prêtre Kristo Papas, qui devint ainsi le premier prêtre ordonné en Albanie depuis la suppression de la religion en 1967, et le premier prêtre de l'Eglise ressuscitée d'Albanie.
Le 24 juin 1992, le synode du patriarcat oecuménique décida de restaurer l'Eglise autocéphale d'Albanie qui avait existé de 1937 à 1967. Le 2 août 1992, l'exarque Anastase fut intronisé comme premier archevêque de Tirana et de toute l'Albanie depuis vingt-cinq ans.
A cause de sa nationalité grecque, et malgré son soin de célébrer en langue albanaise et de restaurer une Orthodoxie albanaise, l'archevêque Anastase se heurta à l'hostilité des partisans du président Sali Berisha (qui avait fait adhérer l'Albanie à l'Organisation de la conférence islamique). On rédigea un projet de Constitution qui réservait la direction des institutions religieuses sur le sol albanais aux Albanais de souche. L'approbation de cette Constitution aurait signifié le départ de l'archevêque et la deuxième mort de l'Eglise d'Albanie. Le 6 novembre 1994, la Constitution de Berisha fut repoussée par référendum par 53,8% de non. L'Eglise d'Albanie était sauvée.
En 1998, le synode de l'Eglise d'Albanie fut enfin reconstitué - au bout de trente-et-un ans - avec les quatre évêques nécessaires à l'existence d'une Eglise autocéphale. Il s'agit de deux Grecs, l'archevêque Anastase (Yannoulatos) de Tirana et l'évêque Ignace (Triantis) de Bérat (près de la moitié des orthodoxes d'Albanie sont des Grecs), et de deux Albanais, les évêques Jean (Pelushi) de Korça et Côme (Qirio) d'Argyrokastro / Gjirokaster (décédé depuis).
De juillet 1991 à juin 2001, l'Eglise orthodoxe d'Albanie a construit 80 nouvelles églises, en a relevé 70 de leurs ruines et en a réparé 140. 5 monastères sont revenus à la vie. L'Eglise d'Albanie dispose maintenant de 290 paroisses, contre 330 avant 1967.
En outre, l'Eglise a fondé un séminaire à Dürres, un lycée et plusieurs hôpitaux et dispensaires.
120 nouveaux prêtres ont été ordonnés depuis l'ouverture du séminaire en 1996. Le nombre des baptisés orthodoxes est maintenant estimé à 170'000, soit 5% de la population.
Résurrection!