A propos du Kosovo et de la Serbie

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eliazar
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A propos du Kosovo et de la Serbie

Message par eliazar »

Je signale un double site qui intéressera les anglophones de notre Forum:
http://www.serbianunity.net/events/sac/SAK-BANKETsr.pdf
http://www.serbianunity.net/events/sac/SAK-BANKETen.pdf

On peut y trouver, par exemple l’annonce de la création du SERBIAN AMERICAN CONGRESS, 5782 North Elston Avenue, CHICAGO, IL 60646-5546, qui regroupe aux Etats-Unis la Fédération Nationale Serbe, la Défense Nationale Serbe, et le Congrès Unitaire Serbe.
Ce nouveau S.A.C. organise un grand banquet le 26 octobre dans le hall de l’église orthodoxe serbe St Michel, à Lansing dans l’Illinois.

Mais il donne surtout d’intéressantes nouvelles de la réunion qui a eu lieu tout récemment à Vienne entre une délégation du gouvernement de Serbie et une délégation des dirigeants ethniques de la province serbe du Kosovo – dont tout le monde sait que le secret espoir de l’OTAN est d’arriver à en faire un contre-état serbe doté de tous les moyens nécessaires pour s’opposer durablement à la paix dans cette région.
L’actuelle autonomie de principe dont le Kosovo jouit sous le regard complice de toute l’Europe a déjà abouti à la création d’une Police « indépendante »… composée de la plupart des anciens combattants anti-serbes de l’UCK, à la création (par l’ineffable ami français de la paix, le Dr Bernard Kouchner) d’une « monnaie nationale kosovare » remplaçant la monnaie officielle de Belgrade… par le Deutschmark ( !), à la destruction systématique d’une bonne centaines d’églises orthodoxes, à l’exode forcé de l’immense majorité des orthodoxes kosovars, à l’agréable (pour l’UCK) exemption du territoire du Kosovo de toute adhésion à Interpol (et donc de toute surveillance européenne de son important trafic de drogue), à la création de villages-ghettos pour y enfermer les quelques familles serbes assez héroïques pour rester au pays, à l’impossibilité subséquente pour ces véritables « déportés dans leurs propres maisons » d’avoir accès à un médecin ou à un hôpital sans une escorte militaire pour les protéger des coups de mitraillettes de leurs voisins albanophones, et j’en passe au moins autant.
On sait notamment que grâce aux fructueuses aides européennes et assimilées, le Kosovo est devenu la Mecque de la Mafia albanaise - et des grands et petits trafiquants de drogue et de la prostitution en tous genres…
Mais ce n’est qu’un début, et il y a fort à parier que si les albanophones n’arrivaient pas à arracher leur rattachement à une Albanie élargie, le Kosovo formera au moins un nouvel État ami de l’OTAN - d’ici son admission prioritaire dans l’Union Européenne ?
Peut-être cela permettrait-il à notre ambitieux ami de l’Islam, Monsieur Sarkozy, d’élargir de son côté son Comité Musulman Français à l’échelle de l’Union Européenne toute entière ? Et pourquoi n’aurions-nous pas le droit de rêver à une nouvelle Triple Alliance (musulmane, cette fois) France-Albanie-Turquie ? Il faut vivre avec son temps : cela s’appelle aussi l’acculturation.

En attendant, un intéressant article de Fr. Savva Janjic explique comment Harri Holkery, chef de l’UNMIK, est parvenu à rejoinder Vienne à la tête d’une délégation kosovare enfin ethniquement pure. Se pliant aux désirs exprimés par Ibrahim Rugova soi-même, il avait en effet exclu de la délégation officielle tout représentant des ethnies serbe et turque. Cela permit à Ibrahim Rugova de démontrer sans la moindre contradiction que tous les habitants de la province soutenaient ses thèses en faveur d’un Kosovo qui n’appartiendrait, de fait, qu’aux seuls Albanais ethniques.

Finalement, un officiel de haut rang du State Department étasunien, l’ambassadeur Larry Rossini, Assistant Deputy du Secrétaire d’État représentant les USA dans les négociations entre Pristina et Belgrade, se sentit obligé de déclarer le 15 octobre à la « Voice of America » que les instances de représentation des représentants politiques albanophones « n’étaient pas constructives » et que leurs propositions ne consistaient qu’en « préjudices et indignités ».
Ce qui ne manque pas de sel sur les lèvres du représentant de la première puissance mondiale, dont l’OTAN est à l’origine de ces beaux résultats.

Pendant ce temps, plusieurs milliers d’albanophones protestaient à Pristina contre cette première rencontre depuis la fin de la guerre avec des représentants de Belgrade, considérant que cela n’allait ni assez vite ni assez loin dans la bonne direction : celle de l’indépendance d’un Kosovo albanais…

Pour les textes complets, on se reportera avec fruit au site d’informations journalières : http://www.kosovo.com/erpkiminfo.html. Ce n'est malheureusement pas l'AFP qui nous fournira, je le crains, une analyse sérieuse sur ce sujet pourtant brûlant : elle ne doit pas être branchée sur la "Voix de l'Amérique"...
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eliazar
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Serbie et Kosovo

Message par eliazar »

Article extrait du site " Le courrier des Balkans" ( www.balkans.eu.org) .

REPORTER
Kosovo : la guerre contre le patrimoine se poursuit
TRADUIT PAR PERSA ALIGRUDIC
Publié dans la presse : 14 octobre 2003

Plus de cent églises orthodoxes serbes ont été détruites au Kosovo en quatre ans. Ces attaques auraient surtout visé les « églises politiques », représentant « le pouvoir colonial serbe au Kosovo ». Mais les monastères les plus prestigieux du Kosovo sont aussi revendiqués par les Albanais comme faisant partie de leur propre patrimoine !


Par le père Sava Janjic, du monastère de Visoki Decani

L'avenir des monastères et des églises orthodoxes serbes au Kosovo et Metohija dépend en grande partie du futur statut de la province. Ce n'est pas une question qui touche directement et seulement l'Église orthodoxe serbe et ses fidèles sur ce territoire, mais c'est un problème d'intérêt national général, puisqu'au Kosovo et Metohija se trouvent quelques uns des monuments les plus importants de la culture et de la spiritualité serbes, d'une valeur inestimable pour la sauvegarde de l'identité culturelle et de la continuité historique de l'État et du peuple serbe.

Depuis la fin du conflit armé et l'arrivée de la KFOR et de la MINUK en juin 1999, les édifices sacrés sont constamment la cible des extrémistes albanais. Au début, il semblait que les attaques des églises et monastères n'étaient qu'une conséquence provisoire de la colère de la population albanaise qui revenait de l'exil. Cependant, il est vite apparu qu'il s'agissait d'une campagne coordonnée et systématique dont le but était de chasser pour toujours la population serbe et d'effacer toutes traces de la culture séculaire serbe. Cette destruction se poursuit encore de nos jours. En même temps que la destruction des églises et monastères, les cimetières orthodoxes sont systématiquement saccagés et profanés. À l'été 2003, 112 églises et monastères orthodoxes serbes avaient été entièrement détruits ou endommagés. Dans 211 cimetières orthodoxes, 5177 tombes ou monuments funéraires ont été saccagés. Certaines tombes ont même été ouvertes et les os des défunts dispersés dans le cimetière. Certains cimetières, en particulier dans la région de Pec, servent de décharges à ordures, alors que 11 cimetières ont été complètement rasés. En raison de l'impossibilité de circuler librement, l'Église orthodoxe serbe n'a pu constater complètement l'étendue des dégâts depuis l'arrivée des forces internationales au Kosovo. On suppose qu'en plus des destructions d'églises, d'innombrables icônes ont été pillées et exportées de la province pour être vendues à des collectionneurs étrangers.

Usurpation morale du patrimoine
Étant donné l'importance des destructions et des profanations de monuments au cours des quatre dernières années, on peut conclure, à regret, que plus encore de monuments orthodoxes ont été saccagés et profanés qu'au cours de cinq siècles d'occupation ottomane.

Il est important de souligner que pas un seul leader politique albanais du Kosovo, pas une seule institution, ne se sont insurgés contre la destruction systématique du patrimoine culturel serbe. De plus, certaines personnalités albanaises telles que Ibrahim Rugova, président du Kosovo et Metohija, Bajram Rexhepi, Premier ministre, Mgr Marko Sopi, évêque catholique, et Adem Demaci, ont tenté d'expliquer que ce sont les soi-disant « églises politiques » qui ont été détruites, représentant les symboles du « pouvoir colonial serbe au Kosovo ». Mais on a fait le silence sur le fait que la plupart des églises détruites avaient été bâties au Moyen ge. En faisant de telles déclarations irresponsables, souvent en incitant à l'intolérance ethnique, les leaders albanais ont grandement contribué à la destruction des richesses culturelles serbes.

En même temps que ces saccages se poursuivent, on imprime des livres où l'histoire de cette partie des Balkans est grossièrement déformée, où l'on apprend que les plus importants monuments sacrés orthodoxes appartiennent au patrimoine culturel du peuple albanais. Ainsi, les monastères de Visoki Decani, Gracanica, Bogorodica Ljeviska et Pecka Patrijarsija seraient, selon les nouveaux historiens albanais, des anciennes églises catholiques que les « occupants serbes, depuis le Moyen ge jusqu'à ce jour, ont transformées en églises orthodoxes ».

La principale raison de cette attitude des Albanais du Kosovo envers le patrimoine orthodoxe serbe est d'établir un nouvel État ethniquement pur du peuple albanais et de réviser toute l'histoire antérieure de la région.

Qui doit protéger le patrimoine ?
Dans le contexte des futures négociations sur le Kosovo, qui aborderont tôt ou tard le statut de la province, on peut difficilement croire que le sort des monuments orthodoxes, dans un Kosovo albanais indépendant, sera bien différent de ce qu'il est aujourd'hui.

Une question tout à fait légitime se pose alors : en cas de sécession du Kosovo et Metohija, comment la Serbie pourra t-elle prendre soin de son patrimoine culturel, et comment le peuple serbe sera t-il en mesure de sauvegarder son identité historique, culturelle et spirituelle, qu'il a cependant réussi à sauvegarder à l'époque du règne ottoman ? Étant donné que l'indépendance du Kosovo entraînera inévitablement une émigration accélérée des Serbes, il est plus que certain que ce qui reste des monuments serbes sera un jour albanisé et proclamé comme étant le « patrimoine culturel kosovar ».

C'est pourquoi il est indispensable, au tout début des négociations, de soulever la question du patrimoine culturel serbe dans cette région et d'exiger une protection directe sous la compétence du ministère de la Culture de Serbie et de l'Institut pour la protection des monuments de la culture, institution qui depuis longtemps travaille activement à la restauration et à la conservation de ces monuments. Il est important aussi d'insister pour continuer à assurer une protection militaire des monuments les plus menacés, si possible en collaboration avec la KFOR et des unités spéciales de l'Union de Serbie et Monténégro, ce qui est d'ailleurs prévu dans la Résolution 1244. Il faudrait en particulier prendre toutes les mesures nécessaires pour que les biens ecclésiastiques, en grande partie confisqués par l'État après la Deuxième Guerre mondiale, soient protégés contre la privatisation. Autour des monuments les plus importants de la culture serbe il serait nécessaire d'établir une zone de protection à l'intérieur de laquelle il serait interdit de construire des bâtiments industriels, des routes ou de nuire à l'environnement.

Quel que soit le statut final de la province, les monastères et les églises les plus importants devraient avoir un statut spécial, qui les exclurait de la juridiction des structures locales municipales et provinciales et leur permettrait de faire l'objet d'une attention particulière de la part des institutions de la République de Serbie et de l'Union Européenne

De l'avis général de l'Église orthodoxe serbe, la solution politique la meilleure pour le Kosovo serait une large autonomie au sein de la République de Serbie. Dans les zones où les Serbes forment la majorité relative, il faudrait qu'il y ait un plus grand degré d'autonomie locale, avec des liaisons particulières entre les institutions de la république, surtout dans les domaines de l'éducation, de la santé et de la protection du patrimoine culturel. Cela inclurait aussi des mécanismes de protection pour les monuments sacrés qui se trouvent dans les régions où vit en majorité la population albanaise.
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