Les "corneanistes" s'en prennent à un métropolite
Publié : mer. 11 juin 2008 20:26
Sur leur blog francophone http://corneanu.skyrock.com/ , les orthodoxes roumains partisans de Mgr Nicolas (Corneanu) du Banat s'en prennent maintenant à Mgr Barthélémy (Anania), métropolite de Cluj-Napoca, parce que celui-ci a commis le crime de lèse-majesté de demander la déposition du nouveau "prophète" et du nouveau "Christ" en application des saints canons de l'Eglise:
Il paraît que Mr Valeriu Anania ait demandé la déposition de Mgr Nicolas Corneanu.
Mais qui est Mr Anania? C'est un poète, écrivain profane, etc., qui porte le psudo Bartholomée/Barthélemy en tant que moine et évêque, connu aussi pour son passé fasciste, pour lequel il a passé 6 ans en taule. Oui, car c'est celui qui s'est autoproclamé archevêque et métropolite de la Transylvanie du Nord, parce qu'il ne voulait pas dépendre du métropolite légitime de la Transylavnie.
D'ailleurs, je ne sais pas ce qui a poussé Mr Anania à vouloir devenir métropolite d'une région qui lui est totalement étrangère, dans l'esprit, le corps et l'âme, dans la pastorale et la spiritualité. Enfin soit!
Toutefois, je ne comprends pas quelque chose. Mr Anania proposait, il y a quelque temps, que fût canonisé le poète athée déclaré et convaincu Michael Eminović / Mihai Eminescu, sous le titre de "saint mégalomartyr". Je ne savais pas que mourir de syphilis équivaut à mourir pour le Christ...
Donc ce Mr Anania, qui veut canoniser un athée et qui fait les éloges de l'apostat Tudor Arghezi, ce hiérarque pour lequel écrire ses pièces de théâtre est plus important que participer à la messe dominicale, veut la déposition d'un métropolite qui aime le Christ et son Église!
D'ailleurs, soit-il dit en passant, Mr Anania n'a toujours pas fait pénitence pour les temps où il a persécuté l'Église! D'abord il s'est chargé de la "rééducation" des prisonniers chrétiens enfermés pour la foi, puis il est parti, en tant qu'agent de la police secrète roumaine, paître l'Église orthodoxe roumaine aux États-Unis, dans le but de la disperser.
Alors, Mr Anania? N'avez-vous pas envie de vous faire déposer? Le fait de ruiner impunément l'Église de Dieu, depuis son intérieur, pendant 12 ans, ça ne vous fait rien?
Le style des partisans de Mgr Nicolas (Corneanu) est toujours aussi fleuri, mais leur pensée est toujours intéressante, révélatrice de beaucoup de choses, aussi bien par ce qui est dit que par ce qui est suggéré:
- On notera que Mgr Barthélémy (Anania) de Transylvanie se voit privé à la fois de son titre ecclésiastique (il n'est plus Monseigneur, mais Monsieur) et de son prénom monastique (il n'est plus Barthélémy, mais Valeriu). Il est pourtant membre du même synode que Mgr Nicolas (Corneanu) du Banat, ayant la même succession apostolique, et ce qui est amusant, c'est qu'il se voit privé de son épiscopat par des gens qui professent par ailleurs que tout se vaut. Il semble donc que le seul critère de la vérité soit la position par rapport à Mgr Nicolas (Corneanu), donc par rapport au relativisme et à l'indifférentisme absolu que prêche le nouveau "prophète" banatais.
Ce blog nous avait déjà habitué à être relativiste en tout, sauf quant au soutien à apporter au métropolite du Banat: on trouve chez saint Païssios Vélitchkovsky un enseignement orthodoxe traditionnel contraire à l'enseignement de Mgr Nicolas Corneanu, et hop, saint Païssios devient ipso facto "mystico-gélatineux".
- Ce qui me choque par dessus-tout, c'est l'instrumentalisation des personnes.
On a vu des catholiques qui n'avaient jamais entendu parler de Mgr Nicolas du Banat - la communauté orthodoxe roumaine de Paris en a suffisamment entendu parler en 1972, elle - lui donner tout à coup une importance démesurée, en faire un prophète (un "Christ face aux grands prêtres", selon le site francophone des partisans de Mgr Corneanu), et que sais-je encore, uniquement parce qu'il a montré à la face du monde que l'Eglise orthodoxe n'existe plus réellement, qu'elle n'est plus qu'une fédération d'Églises nationales dont l'Église roumaine serait, pour reprendre l'expression des corneanistes sur leur blog, la plus "progressiste". A l'inverse, Mgr Barthélémy de Cluj-Napoca, jusqu'alors considéré comme tout aussi oecuméniste (ne proclamait-il pas urbi et orbi que feu le pape Jean-Paul II était un saint?), parce qu'il a tout à coup rappelé l'existence de certaines règles et traditions au sein de l'Église orthodoxe, est roulé dans la boue et privé de son nom monastique et de sa titulature épiscopale.
C'est vraiment l'instrumentalisation de tout.
C'est un peu le reproche que je fais aux uniates roumains, par exemple, et résumons le complexe de faits.
Au début de l'année 1990, après la chute du régime communiste et le rétablissement de la liberté religieuse, l'Église uniate gréco-catholique de Roumanie, interdite par le régime communiste par le décret du 1er décembre 1948, a ressurgi avec une rapidité stupéfiante… enfin d'autant moins stupéfiante que, depuis 1969, le régime avait pris le parti de tolérer une existence clandestine de cette Église.
Dès 1990, les uniates ont publié des brochures de propagande – j'en ai lu une très attentivement – décrivant en long, en large et en travers la collaboration du patriarcat de Roumanie avec le régime communiste. Faits avérés sur lesquels il n'est point besoin de revenir. Mais si on fait la liste de tout le clergé qui a collaboré, on trouve aussi un récent et éphémère archevêque catholique romain de Varsovie...
Le patriarcat de Roumanie a répliqué en publiant à son tour des brochures de propagande – c'était en général le RP Mircea Păcurariu, aujourd'hui académicien, qui s'y collait – pour rappeler qu'il y avait eu 8 fois plus de prêtres orthodoxes que de prêtres uniates emprisonnés, quelle avait été la persécution du régime communiste contre le patriarcat, etc. J'ai lu deux de ces brochures.
Les catholiques romains s'attendaient à ce que les uniates réussissent à imposer à l'opinion publique l'assimilation entre patriarcat orthodoxe et régime communiste et que l'uniatisme reprenne son ancienne importance. Ce sont des espérances que l'on trouve expliquées très clairement dans le livre du diacre Rance publié par l'AED, que j'ai lu en son temps.
La manœuvre a réussi en Ukraine en jouant sur l'assimilation entre Orthodoxie et Russie, rit romain et Pologne, uniatisme et nationalisme ukrainien. Elle a complètement échoué en Roumanie où l'on ne pouvait pas accuser le patriarcat orthodoxe ne pas être assez roumain.
L'uniatisme a en fin de compte poursuivi une existence assez obscure en Roumanie, avec 1% de la population au recensement de 1992, 0,9% au recensement de 2002. Disons que dans l'ensemble, il n'a retrouvé que le dixième des positions qu'il avait en 1930.
Mais il restait toujours la menace des offensives visant à rappeler le passé de certains hiérarques s'ils tentaient un tant soit peu de critiquer l'uniatisme ou le catholicisme.
Ainsi, à l'époque de la grande offensive visant à assimiler le patriarcat orthodoxe au défunt régime communiste, certains clercs particulièrement compromis – non seulement avec la police politique, mais aussi dans l'espionnage à l'étranger – ont pris des assurances par une conversion secrète au catholicisme.
Il y a certains de ces personnages dont on parle en riant, parce que l'on s'étonne de la complaisance des catholiques "anticommunistes" à leur égard, quand on connaît leur passé chargé. Ils ont su se dédouaner...
Que l'un de ces personnages, voulant avoir des assurances à la fois du côté du Vatican, et à la fois du côté de Washington, se soit en plus fait initier en franc-maçonnerie étonnera le catholique romain authentique qui se souvient des condamnations pontificales et du CIC. Il n'étonnera pas celui qui a été une fois en contact avec de tels personnages, véritables Sans-Dieu en habits ecclésiastiques, et qui peuvent bien avoir deux, trois ou quatre religions en même temps, puisqu'ils n'y croient de toute façon pas. En tout cas, celui auquel je pense en particulier a eu une belle carrière.
N'insistons donc pas trop sur le pauvre métropolite Nicolas Corneanu du Banat, parce que son cas est presque caricatural et que, surtout, il a le mérite de faire en public ce que les autres font en secret. Lui, au moins, contrairement à d'autres, il n'a pas fait disparaître son dossier de la Securitate et il a tout reconnu. Reconnaissons-lui au moins ce mérite. Mais cela ne change rien au fait que ce n'est pas un personnage recommandable et que, comme "inspiré par le Saint-Esprit", on pouvait faire mieux.
Son passé, je ne l'ai rappelé que parce que certains commençaient à taper sur une grosse caisse en faisant de ce prélat, dont ils ne connaissaient rien la veille, un héros "prophétique". Comme si l'affaire Léo Taxil n'avait pas servi de leçon.
Reconnaissons aussi que, quand on connaît le contexte, le blog francophone des orthodoxes roumains partisans de Mgr Nicolas Corneanu qui fait semblant de craindre des sanctions canoniques contre le métropolite du Banat me fait sourire.
Et voilà que le blog francophone des orthodoxes roumains partisans de Mgr Nicolas du Banat nous apporte la preuve a contrario de ce que je décris à propos de la politique de "la fin justifie les moyens". Mgr Barthélémy de Transylvanie, jusque là oecuméniste bon teint, découvre soudain l'existence des canons de l'Église orthodoxe et que ceux-ci imposent et exigent la déposition de son confrère du Banat. Il faudra donc l'abaisser, le rouler dans la boue, le punir de ne pas marcher sur la voie de l'uniatisme. Et, comme chez lui, contrairement à d'autres, on ne peut pas trouver un passé communiste pour le faire chanter, faire pression ou l'inciter à se taire, on va pratiquer à son égard l'argument absolu pour Occidentaux panurgiques, lobotomisés et acéphales, l'argument de ceux qui n'ont pas d'argument, la reduction ad hitlerum, argument sans réplique: Mgr Barthélémy Anania était fasciste! Fasciste, vous dis-je! Fuyez, bonnes gens! Mettez vos enfants à l'abri! Mgr le métropolite de Transylvanie est un affreux fasciste! Comment? Il y a encore en Europe un "fasciste" qui n'a pas encore été épuré, fusillé, étranglé sur ordre du roi Carol II, écartelé entre deux tracteurs, infoibato, envoyé au Goulag, pendu par les pieds au-dessus de la piazzale Loretto après exécution mystérieuse, utilisé dans "l'expérience Piteşti", bref, un "fasciste" qui n'a pas payé pour ses crimes?
- Mais non, rassurez-vous, bonnes gens: la police communiste, gardienne de toutes les vertus, et la justice communiste, dont on connaît l'impartialité, veillaient au grain et ont déjà puni le méchant fasciste Anania: le blog des partisans de Mgr Corneanu nous apprend que le métropolite de Cluj-Napoca est "connu aussi pour son passé fasciste, pour lequel il a passé 6 ans en taule".
Ah, comme cela est intéressant.
Il est frappant que ce soit les mêmes qui nous racontent que le cardinal Stepinac, l'un des soutiens du génocide des orthodoxes par l'État indépendant de Croatie allié du IIIe Reich, doit être considéré comme saint et innocent, parce qu'il a été condamné par un tribunal communiste.
Et ce sont aussi les "corneanistes", par la voix d'un de leurs penseurs, M. Cristian Bădiliţă, qui nous apprennent que les personnes qui réclament des sanctions contre le métropolite du Banat sont des adeptes du "communisto-securisto-orthodoxisme".
Alors, je ne sais plus ce que je dois penser des tribunaux communistes, de la Securitate et des camps de concentration communistes? Gentils quand ils répriment le "fasciste" Anania? Méchants quand ils répriment l'oustachi Stepinac? Bons? Mauvais? La tête me tourne de plus en plus!
Oh, mais une vilaine pensée de dissident me vient soudain à l'esprit. L'emprisonnement de Valeriu Anania, ce n'était pas de 1958 à 1964? 1958, ce n'était pas l'année où Gheorghiu-Dej, pour remercier les Soviétiques d'avoir évacué la Roumanie et montrer qu'il pouvait être très répressif sans leur aide, a lancé la grande offensive contre les monastères orthodoxes et la grande vague d'arrestations d'intellectuels? Que le groupe du Buisson ardent s'est entièrement retrouvé en prison? Dont Nicolas Steinhardt, autre grand fasciste, je suppose?
Et admirez la mansuétude des communistes, arrivés au pouvoir en 1944 et qui attendent 1958 pour démasquer et arrêter le fasciste Anania. Ah bon, ils sont restés inactifs de 1944 à 1958? Il n'y avait pas de Securitate? Pas de tribunaux militaires? Pas de prison de Sighet? Pas de camp de concentration du Canal? On laissait d'affreux fascistes se promener en liberté après avoir coffré tous les adhérents du parti national libéral et du parti national paysan?
Mais c'est vrai que le "fasciste", en Roumanie, a la peau particulièrement dure, puisqu'il avait déjà réchappé à la répression royale de 1938 et aux exécutions en représailles de l'assassinat de Călinescu en 1939, à l'envoi dans les bataillons disciplinaires en première ligne sur le front soviétique sous le maréchal Antonescu, pour poursuivre ses activités diaboliques en profitant de la bienveillance d'un régime communiste connu dans le monde entier pour sa magnanimité et sa bienveillance, que dis-je, son laxisme, et qui n'est donc parvenu qu'en 1958 à démasquer le "fasciste" Anania.
Si les orthodoxes roumains partisans du métropolite Nicolas Corneanu veulent vraiment que l'on fasse la chasse à tous les illustres Roumains qui ont été proches de la Garde de Fer, je leur signale d'avance que ne n'enverrai pas au feu les livres de Mircea Eliade pour leur faire plaisir. Mais, puisque le blog francophone des partisans de Mgr le métropolite du Banat se glorifie de ce que l'Église orthodoxe de Roumanie, en 1972, ait accueilli dans sa juridiction l'ÉCOF dont d'anciens éléments - Mgr Grégoire (Mendez), par exemple - signent maintenant la pétition de soutien à Mgr Nicolas (Corneanu), on pourrait aussi parler du passé d'un des évêques roumains qui était en charge du dossier ÉCOF. On pourrait aussi parler, sur ce chapitre, des palinodies politiques, entre 1937 et 1938, du patriarche Miron (Cristea), à l'origine de deux des initiatives que les partisans de Mgr Corneanu célèbrent sur leur blog - la réforme du calendrier et cette reconnaissance des ordres anglicans que je ne vois pourtant confirmée par aucune source.
J'aime ces gens qui épurent sans fin, sans cesse, jusqu'à la fin des temps.
Continuons cette recension de l'attaque des "cornéanistes" contre le métropolite de Transylvanie.
- "Oui, car c'est celui qui s'est autoproclamé archevêque et métropolite de la Transylvanie du Nord, parce qu'il ne voulait pas dépendre du métropolite légitime de la Transylavnie.":
C'est vrai que c'est lui qui est à l'origine de la division en deux métropoles de l'ancienne métropole de Sibiu, mais c'est quand même bien une décision qui a été prise par ce saint Synode derrière lequel vous ne cessez, amis corneanistes, de vous réfugier chaque fois qu'il marche dans la voie que vous prônez.
-"D'ailleurs, je ne sais pas ce qui a poussé Mr Anania à vouloir devenir métropolite d'une région qui lui est totalement étrangère, dans l'esprit, le corps et l'âme, dans la pastorale et la spiritualité. Enfin soit!" :
C'est vrai que le blog des partisans de Mgr Nicolas du Banat rayonne de spiritualité, avec sa dénonciation des "mystico-gélatineux". On avait déjà compris, à la lecture de leur prose, qu'ils n'aimaient pas les "Moscovites et Moldaves". J'avoue qu'il nous sera de plus en plus difficile à nous, orthodoxes francophones, de suivre le chauvinisme de nos frères. Nous savions déjà que nous ne devions pas vénérer les saints orthodoxes d'Occident, que nous ne devions pas vénérer les saints martyrs orthodoxes de Chine, que nous ne devions pas vénérer les saints slaves comme saint Païssios Vélitchkovsky, mais, si, en plus, nous devons maintenant bien vérifier qui, dans le petit reste, est Transylvain et qui est Moldave...
- "Toutefois, je ne comprends pas quelque chose. Mr Anania proposait, il y a quelque temps, que fût canonisé le poète athée déclaré et convaincu Michael Eminović / Mihai Eminescu, sous le titre de "saint mégalomartyr". Je ne savais pas que mourir de syphilis équivaut à mourir pour le Christ...":
Oui, on avait déjà deviné que vous, chers cornéanistes, n'aimiez pas les Moldaves, trop éloignés des sublimes traditions banataises (il y a même des vieux-calendéristes en Moldavie! Quelle horreur!), les attaques de votre blog contre le saint voïvode Étienne le Grand de Moldavie - dont je suis heureux d'avoir traduit l'acathiste en français et heureux d'avoir vénéré le tombeau à Putna - nous l'avaient déjà rappelé, et voilà que vous vous en prenez à cet autre illustre Moldave qu'était le poète Eminescu. On passage, on rappelle son vrai nom, Eminovici, pour que nul n'ignore qu'il avait aussi des origines slaves, non ethniquement pures, qui le rendent bien sûr aussi éminemment suspect que saint Païssios Vélitchkovsky.
Pour le reste, proposer la canonisation d'un athée parce qu'il était un grand poète de la nation roumaine, dans l'ordre du phylétisme et du chauvinisme, ce n'est pas plus ridicule que de reconnaître l'eucharistie des uniates "parce que les relations sont aujourd'hui bonnes entre la Roumanie et la Hongrie" (dixit le nouveau "Christ", Mgr Nicolas Corneanu), d'expliquer que le but de l'existence des lieux de culte orthodoxes roumains est de parler de la nation aux fidèles ou d'asséner toutes les insultes contre tout ce qui est slave ou grec dont les partisans de Mgr Nicolas du Banat nous accablent depuis deux semaines.
Et, n'empêche, Eminescu, c'était quand même un génie roumain, bien qu'il fût de Moldavie et pas du Banat.
-"veut la déposition d'un métropolite qui aime le Christ et son Église!":
Toujours à condition de supposer, comme le fait Mgr Nicolas (Corneanu) et comme le répètent à satiété ses partisans, que le World Council of Churches est au fond la super-Église, dont le document Baptême, eucharistie, ministère l'emporte sur les canons de l'Église orthodoxe; en effet, je ne doute pas que le métropolite du Banat aime le World Council of Churches.
- "D'ailleurs, soit-il dit en passant, Mr Anania n'a toujours pas fait pénitence pour les temps où il a persécuté l'Église! D'abord il s'est chargé de la "rééducation" des prisonniers chrétiens enfermés pour la foi, puis il est parti, en tant qu'agent de la police secrète roumaine, paître l'Église orthodoxe roumaine aux États-Unis, dans le but de la disperser.
Alors, Mr Anania? N'avez-vous pas envie de vous faire déposer? Le fait de ruiner impunément l'Église de Dieu, depuis son intérieur, pendant 12 ans, ça ne vous fait rien?" :
Là, c'est vraiment propriam turpitudinem allegans, ou l'hôpital qui se fout de la charité. C'est vrai que, si Mgr Barthélémy (Anania), dont j'avais pourtant cru comprendre plus haut qu'il était un "fasciste" justement réprimé par les communistes, a été - simultanément à son emprisonnement? avant? après? - un agent de la police secrète roumaine, ses "12 ans" de carrière dans la Securitate ne peuvent en effet que le contraindre à l'humilité à l'égard de Mgr Nicolas (Corneanu), qui a tout de même consacré 32 ans de sa vie à cette institution. Sans même passer par la case prison.
Il paraît que Mr Valeriu Anania ait demandé la déposition de Mgr Nicolas Corneanu.
Mais qui est Mr Anania? C'est un poète, écrivain profane, etc., qui porte le psudo Bartholomée/Barthélemy en tant que moine et évêque, connu aussi pour son passé fasciste, pour lequel il a passé 6 ans en taule. Oui, car c'est celui qui s'est autoproclamé archevêque et métropolite de la Transylvanie du Nord, parce qu'il ne voulait pas dépendre du métropolite légitime de la Transylavnie.
D'ailleurs, je ne sais pas ce qui a poussé Mr Anania à vouloir devenir métropolite d'une région qui lui est totalement étrangère, dans l'esprit, le corps et l'âme, dans la pastorale et la spiritualité. Enfin soit!
Toutefois, je ne comprends pas quelque chose. Mr Anania proposait, il y a quelque temps, que fût canonisé le poète athée déclaré et convaincu Michael Eminović / Mihai Eminescu, sous le titre de "saint mégalomartyr". Je ne savais pas que mourir de syphilis équivaut à mourir pour le Christ...
Donc ce Mr Anania, qui veut canoniser un athée et qui fait les éloges de l'apostat Tudor Arghezi, ce hiérarque pour lequel écrire ses pièces de théâtre est plus important que participer à la messe dominicale, veut la déposition d'un métropolite qui aime le Christ et son Église!
D'ailleurs, soit-il dit en passant, Mr Anania n'a toujours pas fait pénitence pour les temps où il a persécuté l'Église! D'abord il s'est chargé de la "rééducation" des prisonniers chrétiens enfermés pour la foi, puis il est parti, en tant qu'agent de la police secrète roumaine, paître l'Église orthodoxe roumaine aux États-Unis, dans le but de la disperser.
Alors, Mr Anania? N'avez-vous pas envie de vous faire déposer? Le fait de ruiner impunément l'Église de Dieu, depuis son intérieur, pendant 12 ans, ça ne vous fait rien?
Le style des partisans de Mgr Nicolas (Corneanu) est toujours aussi fleuri, mais leur pensée est toujours intéressante, révélatrice de beaucoup de choses, aussi bien par ce qui est dit que par ce qui est suggéré:
- On notera que Mgr Barthélémy (Anania) de Transylvanie se voit privé à la fois de son titre ecclésiastique (il n'est plus Monseigneur, mais Monsieur) et de son prénom monastique (il n'est plus Barthélémy, mais Valeriu). Il est pourtant membre du même synode que Mgr Nicolas (Corneanu) du Banat, ayant la même succession apostolique, et ce qui est amusant, c'est qu'il se voit privé de son épiscopat par des gens qui professent par ailleurs que tout se vaut. Il semble donc que le seul critère de la vérité soit la position par rapport à Mgr Nicolas (Corneanu), donc par rapport au relativisme et à l'indifférentisme absolu que prêche le nouveau "prophète" banatais.
Ce blog nous avait déjà habitué à être relativiste en tout, sauf quant au soutien à apporter au métropolite du Banat: on trouve chez saint Païssios Vélitchkovsky un enseignement orthodoxe traditionnel contraire à l'enseignement de Mgr Nicolas Corneanu, et hop, saint Païssios devient ipso facto "mystico-gélatineux".
- Ce qui me choque par dessus-tout, c'est l'instrumentalisation des personnes.
On a vu des catholiques qui n'avaient jamais entendu parler de Mgr Nicolas du Banat - la communauté orthodoxe roumaine de Paris en a suffisamment entendu parler en 1972, elle - lui donner tout à coup une importance démesurée, en faire un prophète (un "Christ face aux grands prêtres", selon le site francophone des partisans de Mgr Corneanu), et que sais-je encore, uniquement parce qu'il a montré à la face du monde que l'Eglise orthodoxe n'existe plus réellement, qu'elle n'est plus qu'une fédération d'Églises nationales dont l'Église roumaine serait, pour reprendre l'expression des corneanistes sur leur blog, la plus "progressiste". A l'inverse, Mgr Barthélémy de Cluj-Napoca, jusqu'alors considéré comme tout aussi oecuméniste (ne proclamait-il pas urbi et orbi que feu le pape Jean-Paul II était un saint?), parce qu'il a tout à coup rappelé l'existence de certaines règles et traditions au sein de l'Église orthodoxe, est roulé dans la boue et privé de son nom monastique et de sa titulature épiscopale.
C'est vraiment l'instrumentalisation de tout.
C'est un peu le reproche que je fais aux uniates roumains, par exemple, et résumons le complexe de faits.
Au début de l'année 1990, après la chute du régime communiste et le rétablissement de la liberté religieuse, l'Église uniate gréco-catholique de Roumanie, interdite par le régime communiste par le décret du 1er décembre 1948, a ressurgi avec une rapidité stupéfiante… enfin d'autant moins stupéfiante que, depuis 1969, le régime avait pris le parti de tolérer une existence clandestine de cette Église.
Dès 1990, les uniates ont publié des brochures de propagande – j'en ai lu une très attentivement – décrivant en long, en large et en travers la collaboration du patriarcat de Roumanie avec le régime communiste. Faits avérés sur lesquels il n'est point besoin de revenir. Mais si on fait la liste de tout le clergé qui a collaboré, on trouve aussi un récent et éphémère archevêque catholique romain de Varsovie...
Le patriarcat de Roumanie a répliqué en publiant à son tour des brochures de propagande – c'était en général le RP Mircea Păcurariu, aujourd'hui académicien, qui s'y collait – pour rappeler qu'il y avait eu 8 fois plus de prêtres orthodoxes que de prêtres uniates emprisonnés, quelle avait été la persécution du régime communiste contre le patriarcat, etc. J'ai lu deux de ces brochures.
Les catholiques romains s'attendaient à ce que les uniates réussissent à imposer à l'opinion publique l'assimilation entre patriarcat orthodoxe et régime communiste et que l'uniatisme reprenne son ancienne importance. Ce sont des espérances que l'on trouve expliquées très clairement dans le livre du diacre Rance publié par l'AED, que j'ai lu en son temps.
La manœuvre a réussi en Ukraine en jouant sur l'assimilation entre Orthodoxie et Russie, rit romain et Pologne, uniatisme et nationalisme ukrainien. Elle a complètement échoué en Roumanie où l'on ne pouvait pas accuser le patriarcat orthodoxe ne pas être assez roumain.
L'uniatisme a en fin de compte poursuivi une existence assez obscure en Roumanie, avec 1% de la population au recensement de 1992, 0,9% au recensement de 2002. Disons que dans l'ensemble, il n'a retrouvé que le dixième des positions qu'il avait en 1930.
Mais il restait toujours la menace des offensives visant à rappeler le passé de certains hiérarques s'ils tentaient un tant soit peu de critiquer l'uniatisme ou le catholicisme.
Ainsi, à l'époque de la grande offensive visant à assimiler le patriarcat orthodoxe au défunt régime communiste, certains clercs particulièrement compromis – non seulement avec la police politique, mais aussi dans l'espionnage à l'étranger – ont pris des assurances par une conversion secrète au catholicisme.
Il y a certains de ces personnages dont on parle en riant, parce que l'on s'étonne de la complaisance des catholiques "anticommunistes" à leur égard, quand on connaît leur passé chargé. Ils ont su se dédouaner...
Que l'un de ces personnages, voulant avoir des assurances à la fois du côté du Vatican, et à la fois du côté de Washington, se soit en plus fait initier en franc-maçonnerie étonnera le catholique romain authentique qui se souvient des condamnations pontificales et du CIC. Il n'étonnera pas celui qui a été une fois en contact avec de tels personnages, véritables Sans-Dieu en habits ecclésiastiques, et qui peuvent bien avoir deux, trois ou quatre religions en même temps, puisqu'ils n'y croient de toute façon pas. En tout cas, celui auquel je pense en particulier a eu une belle carrière.
N'insistons donc pas trop sur le pauvre métropolite Nicolas Corneanu du Banat, parce que son cas est presque caricatural et que, surtout, il a le mérite de faire en public ce que les autres font en secret. Lui, au moins, contrairement à d'autres, il n'a pas fait disparaître son dossier de la Securitate et il a tout reconnu. Reconnaissons-lui au moins ce mérite. Mais cela ne change rien au fait que ce n'est pas un personnage recommandable et que, comme "inspiré par le Saint-Esprit", on pouvait faire mieux.
Son passé, je ne l'ai rappelé que parce que certains commençaient à taper sur une grosse caisse en faisant de ce prélat, dont ils ne connaissaient rien la veille, un héros "prophétique". Comme si l'affaire Léo Taxil n'avait pas servi de leçon.
Reconnaissons aussi que, quand on connaît le contexte, le blog francophone des orthodoxes roumains partisans de Mgr Nicolas Corneanu qui fait semblant de craindre des sanctions canoniques contre le métropolite du Banat me fait sourire.
Et voilà que le blog francophone des orthodoxes roumains partisans de Mgr Nicolas du Banat nous apporte la preuve a contrario de ce que je décris à propos de la politique de "la fin justifie les moyens". Mgr Barthélémy de Transylvanie, jusque là oecuméniste bon teint, découvre soudain l'existence des canons de l'Église orthodoxe et que ceux-ci imposent et exigent la déposition de son confrère du Banat. Il faudra donc l'abaisser, le rouler dans la boue, le punir de ne pas marcher sur la voie de l'uniatisme. Et, comme chez lui, contrairement à d'autres, on ne peut pas trouver un passé communiste pour le faire chanter, faire pression ou l'inciter à se taire, on va pratiquer à son égard l'argument absolu pour Occidentaux panurgiques, lobotomisés et acéphales, l'argument de ceux qui n'ont pas d'argument, la reduction ad hitlerum, argument sans réplique: Mgr Barthélémy Anania était fasciste! Fasciste, vous dis-je! Fuyez, bonnes gens! Mettez vos enfants à l'abri! Mgr le métropolite de Transylvanie est un affreux fasciste! Comment? Il y a encore en Europe un "fasciste" qui n'a pas encore été épuré, fusillé, étranglé sur ordre du roi Carol II, écartelé entre deux tracteurs, infoibato, envoyé au Goulag, pendu par les pieds au-dessus de la piazzale Loretto après exécution mystérieuse, utilisé dans "l'expérience Piteşti", bref, un "fasciste" qui n'a pas payé pour ses crimes?
- Mais non, rassurez-vous, bonnes gens: la police communiste, gardienne de toutes les vertus, et la justice communiste, dont on connaît l'impartialité, veillaient au grain et ont déjà puni le méchant fasciste Anania: le blog des partisans de Mgr Corneanu nous apprend que le métropolite de Cluj-Napoca est "connu aussi pour son passé fasciste, pour lequel il a passé 6 ans en taule".
Ah, comme cela est intéressant.
Il est frappant que ce soit les mêmes qui nous racontent que le cardinal Stepinac, l'un des soutiens du génocide des orthodoxes par l'État indépendant de Croatie allié du IIIe Reich, doit être considéré comme saint et innocent, parce qu'il a été condamné par un tribunal communiste.
Et ce sont aussi les "corneanistes", par la voix d'un de leurs penseurs, M. Cristian Bădiliţă, qui nous apprennent que les personnes qui réclament des sanctions contre le métropolite du Banat sont des adeptes du "communisto-securisto-orthodoxisme".
Alors, je ne sais plus ce que je dois penser des tribunaux communistes, de la Securitate et des camps de concentration communistes? Gentils quand ils répriment le "fasciste" Anania? Méchants quand ils répriment l'oustachi Stepinac? Bons? Mauvais? La tête me tourne de plus en plus!
Oh, mais une vilaine pensée de dissident me vient soudain à l'esprit. L'emprisonnement de Valeriu Anania, ce n'était pas de 1958 à 1964? 1958, ce n'était pas l'année où Gheorghiu-Dej, pour remercier les Soviétiques d'avoir évacué la Roumanie et montrer qu'il pouvait être très répressif sans leur aide, a lancé la grande offensive contre les monastères orthodoxes et la grande vague d'arrestations d'intellectuels? Que le groupe du Buisson ardent s'est entièrement retrouvé en prison? Dont Nicolas Steinhardt, autre grand fasciste, je suppose?
Et admirez la mansuétude des communistes, arrivés au pouvoir en 1944 et qui attendent 1958 pour démasquer et arrêter le fasciste Anania. Ah bon, ils sont restés inactifs de 1944 à 1958? Il n'y avait pas de Securitate? Pas de tribunaux militaires? Pas de prison de Sighet? Pas de camp de concentration du Canal? On laissait d'affreux fascistes se promener en liberté après avoir coffré tous les adhérents du parti national libéral et du parti national paysan?
Mais c'est vrai que le "fasciste", en Roumanie, a la peau particulièrement dure, puisqu'il avait déjà réchappé à la répression royale de 1938 et aux exécutions en représailles de l'assassinat de Călinescu en 1939, à l'envoi dans les bataillons disciplinaires en première ligne sur le front soviétique sous le maréchal Antonescu, pour poursuivre ses activités diaboliques en profitant de la bienveillance d'un régime communiste connu dans le monde entier pour sa magnanimité et sa bienveillance, que dis-je, son laxisme, et qui n'est donc parvenu qu'en 1958 à démasquer le "fasciste" Anania.
Si les orthodoxes roumains partisans du métropolite Nicolas Corneanu veulent vraiment que l'on fasse la chasse à tous les illustres Roumains qui ont été proches de la Garde de Fer, je leur signale d'avance que ne n'enverrai pas au feu les livres de Mircea Eliade pour leur faire plaisir. Mais, puisque le blog francophone des partisans de Mgr le métropolite du Banat se glorifie de ce que l'Église orthodoxe de Roumanie, en 1972, ait accueilli dans sa juridiction l'ÉCOF dont d'anciens éléments - Mgr Grégoire (Mendez), par exemple - signent maintenant la pétition de soutien à Mgr Nicolas (Corneanu), on pourrait aussi parler du passé d'un des évêques roumains qui était en charge du dossier ÉCOF. On pourrait aussi parler, sur ce chapitre, des palinodies politiques, entre 1937 et 1938, du patriarche Miron (Cristea), à l'origine de deux des initiatives que les partisans de Mgr Corneanu célèbrent sur leur blog - la réforme du calendrier et cette reconnaissance des ordres anglicans que je ne vois pourtant confirmée par aucune source.
J'aime ces gens qui épurent sans fin, sans cesse, jusqu'à la fin des temps.
Continuons cette recension de l'attaque des "cornéanistes" contre le métropolite de Transylvanie.
- "Oui, car c'est celui qui s'est autoproclamé archevêque et métropolite de la Transylvanie du Nord, parce qu'il ne voulait pas dépendre du métropolite légitime de la Transylavnie.":
C'est vrai que c'est lui qui est à l'origine de la division en deux métropoles de l'ancienne métropole de Sibiu, mais c'est quand même bien une décision qui a été prise par ce saint Synode derrière lequel vous ne cessez, amis corneanistes, de vous réfugier chaque fois qu'il marche dans la voie que vous prônez.
-"D'ailleurs, je ne sais pas ce qui a poussé Mr Anania à vouloir devenir métropolite d'une région qui lui est totalement étrangère, dans l'esprit, le corps et l'âme, dans la pastorale et la spiritualité. Enfin soit!" :
C'est vrai que le blog des partisans de Mgr Nicolas du Banat rayonne de spiritualité, avec sa dénonciation des "mystico-gélatineux". On avait déjà compris, à la lecture de leur prose, qu'ils n'aimaient pas les "Moscovites et Moldaves". J'avoue qu'il nous sera de plus en plus difficile à nous, orthodoxes francophones, de suivre le chauvinisme de nos frères. Nous savions déjà que nous ne devions pas vénérer les saints orthodoxes d'Occident, que nous ne devions pas vénérer les saints martyrs orthodoxes de Chine, que nous ne devions pas vénérer les saints slaves comme saint Païssios Vélitchkovsky, mais, si, en plus, nous devons maintenant bien vérifier qui, dans le petit reste, est Transylvain et qui est Moldave...
- "Toutefois, je ne comprends pas quelque chose. Mr Anania proposait, il y a quelque temps, que fût canonisé le poète athée déclaré et convaincu Michael Eminović / Mihai Eminescu, sous le titre de "saint mégalomartyr". Je ne savais pas que mourir de syphilis équivaut à mourir pour le Christ...":
Oui, on avait déjà deviné que vous, chers cornéanistes, n'aimiez pas les Moldaves, trop éloignés des sublimes traditions banataises (il y a même des vieux-calendéristes en Moldavie! Quelle horreur!), les attaques de votre blog contre le saint voïvode Étienne le Grand de Moldavie - dont je suis heureux d'avoir traduit l'acathiste en français et heureux d'avoir vénéré le tombeau à Putna - nous l'avaient déjà rappelé, et voilà que vous vous en prenez à cet autre illustre Moldave qu'était le poète Eminescu. On passage, on rappelle son vrai nom, Eminovici, pour que nul n'ignore qu'il avait aussi des origines slaves, non ethniquement pures, qui le rendent bien sûr aussi éminemment suspect que saint Païssios Vélitchkovsky.
Pour le reste, proposer la canonisation d'un athée parce qu'il était un grand poète de la nation roumaine, dans l'ordre du phylétisme et du chauvinisme, ce n'est pas plus ridicule que de reconnaître l'eucharistie des uniates "parce que les relations sont aujourd'hui bonnes entre la Roumanie et la Hongrie" (dixit le nouveau "Christ", Mgr Nicolas Corneanu), d'expliquer que le but de l'existence des lieux de culte orthodoxes roumains est de parler de la nation aux fidèles ou d'asséner toutes les insultes contre tout ce qui est slave ou grec dont les partisans de Mgr Nicolas du Banat nous accablent depuis deux semaines.
Et, n'empêche, Eminescu, c'était quand même un génie roumain, bien qu'il fût de Moldavie et pas du Banat.
-"veut la déposition d'un métropolite qui aime le Christ et son Église!":
Toujours à condition de supposer, comme le fait Mgr Nicolas (Corneanu) et comme le répètent à satiété ses partisans, que le World Council of Churches est au fond la super-Église, dont le document Baptême, eucharistie, ministère l'emporte sur les canons de l'Église orthodoxe; en effet, je ne doute pas que le métropolite du Banat aime le World Council of Churches.
- "D'ailleurs, soit-il dit en passant, Mr Anania n'a toujours pas fait pénitence pour les temps où il a persécuté l'Église! D'abord il s'est chargé de la "rééducation" des prisonniers chrétiens enfermés pour la foi, puis il est parti, en tant qu'agent de la police secrète roumaine, paître l'Église orthodoxe roumaine aux États-Unis, dans le but de la disperser.
Alors, Mr Anania? N'avez-vous pas envie de vous faire déposer? Le fait de ruiner impunément l'Église de Dieu, depuis son intérieur, pendant 12 ans, ça ne vous fait rien?" :
Là, c'est vraiment propriam turpitudinem allegans, ou l'hôpital qui se fout de la charité. C'est vrai que, si Mgr Barthélémy (Anania), dont j'avais pourtant cru comprendre plus haut qu'il était un "fasciste" justement réprimé par les communistes, a été - simultanément à son emprisonnement? avant? après? - un agent de la police secrète roumaine, ses "12 ans" de carrière dans la Securitate ne peuvent en effet que le contraindre à l'humilité à l'égard de Mgr Nicolas (Corneanu), qui a tout de même consacré 32 ans de sa vie à cette institution. Sans même passer par la case prison.