Kasper insiste sur , "la nécessité du dialogue orthodoxe-catholique, notamment pour porter au monde un témoignage commun dans les questions sociales"! Oui, c'est bien ça: On sait qu'on ne pourra jamais s'entendre sur les divergences dogmatiques, donc on remplace l'essentiel par du "social". Et là on prône des valeurs communes Il n'est plus question d'incarnation, résurrection, Trinité etc.. . La duperie étant de faire lâcher prise aux orthodoxes sur le théologique pour les entraîner dans l'humanisme pur. Et ça marche! Car les gens sont très sensibles à tout ce qui est solidarité, bonnes actions envers les autres. D'un côté ça leur donne une bonne conscience et d'un autre ça les rassure dans leur crédulité en un rachat éventuel de leurs "fautes". L'action caritative est en quelque sorte la pratique moderne des indulgences. Et puis les fidèles sont tellement plus facilement malléables par l'émotionnel. Le Père Alexis Kniazeff qualifiait l'humanisme d' arianisme des temps modernes. Il est vrai qu'il y a dans le christianisme des valeurs humanistes, mais elles ne sont acceptables qu'à travers l'humanité du Christ qui elle-même n'est lisible qu'à travers sa divinité. L'opposition reste toujours la même : le Dieu- homme n'est compatible en rien avec l'homme-Dieu. Si l'on inverse le mystère de l'incarnation par cette inversion subversive d'homme-Dieu, c'est toute notre Tradition théologique, liturgique, iconographique , spirituelle qui s'effondre.
La finalité de la papauté est de détruire l'Orthodoxie et le meilleur moyen est de masquer la Vérité par du social.
Et puis il faut aussi faire masse commune... sur les lieux saints par exemple. Bon moyen pour manipuler les masses et leur montrer que finalement elles n'ont rien de différent.
Quant à Alexis II, la seule chose qui le préoccupe dans cette déclaration c'est sa rivalité avec Constantinople dont il dénonce le papisme. Certes il aurait raison de faire valoir la conciliarité périchorétique de la doctrine ecclésiale orthodoxe. Encore faudrait-il qu'il la mentionne explicitement car il ne peut pas supposer d'un hiérarque catholique romain que ce dernier fasse l'effort de la deviner entre les lignes, trop content qu'une telle division entre les deux patriarcats puisse nuire à toute l'Orthodoxie.
Mais je note que, finalement, tant que ces divisions subsistent elles empêchent le dialogue œcuménique de fonctionner et Rome ne peut plus naviguer dans une mer où se dressent autant de récifs.
Sans doute de nos jours, la seule façon pour les Eglises orthodoxes de rester unies dogmatiquement est qu'elles restent divisées ecclésialement. Une union serait nécessairement la victoire de l'humanisme sur l'Orthodoxie. Or l'Esprit Saint sait bien qu'il faut diviser pour mieux régner: rappelons nous la tour de Babel…. La babélisation de l'Eglise est ce qui nous sauve.
Europaica, Bulletin de la Représentation de l'Eglise Orthodoxe Russe près les Institutions Européennes, 05 June 2008 , № 150
Le 29 mai 2008 le patriarche Alexis II de Moscou et de toute la Russie a reçu dans sa résidence de travail le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.
Dans son discours de bienvenue, le patriarche, se réjouissant de ce que cette visite non officielle a conduit le cardinal dans plusieurs diocèses et monastères de l'Église orthodoxe russe, a noté l'importance de l'intérêt réciproque pour les traditions et lieux saints respectifs pour établir de bonnes relations entre les Églises. Le patriarche a souligné également la nécessité du dialogue orthodoxe-catholique, notamment pour porter au monde un témoignage commun dans les questions sociales: «Notre dialogue doit conduire au développement de la collaboration entre orthodoxes et catholiques pour défendre et prêcher les valeurs chrétiennes traditionnelles dans un monde sécularisé», a déclaré le patriarche Alexis II.
Le cardinal Walter Kasper, remerciant le patriarche pour son accueil et lui transmettant une lettre personnelle du pape Benoît XVI, a noté le caractère indispensable de la compréhension mutuelle et du dialogue entre l'Église catholique romaine et le Patriarcat de Moscou.
Au cours de la rencontre, le patriarche a également souligné l'importance du dialogue théologique entre orthodoxes et catholiques, auquel l'Église orthodoxe russe a toujours activement participé. Les évènements de la dernière rencontre plénière de la Commission mixte internationale de dialogue théologique de Ravenne (octobre 2007) sont donc particulièrement douloureux pour l'Église orthodoxe russe. La délégation du Patriarcat de Moscou, en effet, fut obligée de quitter les travaux en raison de la présence de représentants de l'«Église apostolique orthodoxe d'Estonie», créée parallèlement à l'Église autonome d'Estonie reconnue par le patriarcat de Moscou: «La question de la participation de l'Eglise orthodoxe russe à la Commission de dialogue entre l'Église orthodoxe dans son ensemble et l'Église catholique reste problématique car, malheureusement, le Patriarcat de Constantinople continue à imposer à la Commission la présence de représentants de l''Église apostolique orthodoxe d'Estonie', entité qui n'est pas reconnue par l'ensemble des Églises orthodoxes locales. Pour moi, originaire d'Estonie, qui connaît bien la situation ecclésiale réelle de ce pays, cette question revêt un caractère particulier», a souligné le patriarche, rappelant qu'il fut onze ans presbytre en Estonie et qu'il fut jusqu'en 1990 évêque de Tallinn.
Le patriarche a constaté que cette initiative unilatérale du patriarcat de Constantinople à conduit au résultat que la plus importante des Églises orthodoxes par le nombre de fidèles ne peut participer au dialogue théologique orthodoxe-catholique - ce qui ne peut qu'affaiblir la portée de celui-ci. «Dans le cas du document de Ravenne, le problème ne réside pas seulement pour nous dans le fait qu'il a été adopté sans notre participation, mais aussi dans son contenu, en particulier dans le passage où le rôle de Constantinople pour les orthodoxes est mis sur un plan d'égalité avec celui de Rome pour les catholiques», a déclaré le primat de l'Église orthodoxe russe.