L'Ancien Joseph de Vatopedi s'est endormi dans le Seigneur

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Silouane
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L'Ancien Joseph de Vatopedi s'est endormi dans le Seigneur

Message par Silouane »

Mémoire éternelle ! Mémoire éternelle ! Mémoire éternelle !
L’ancien Joseph de Vatopedi, l’une des plus grandes figures du monachisme athonite, est décédé le 1er juillet au matin. L’ancien Joseph de Vatopedi, né le 1er juillet 1921, est l’un des disciples de l’ancien Joseph l’Hésychaste du Mont Athos qui ont, après sa mort, répandu, par leur activité et leur rayonnement, son enseignement et sa pratique au Mont-Athos, puis dans toute la Grèce, à Chypre et jusqu'en Amérique du Nord. Il est l'auteur de nombreux livres, dont une présentation de la vie et de l'enseignement de son père spirituel, l'Ancien Joseph qui a été traduite et publiée en français. Le premier groupe de quatre disciples du futur l’ancien Joseph de Vatopedi, s’est créé à Paphos à Chypre. Parmi eux figuraient le père Éphrem, l’actuel higoumène du Vatopedi, et le père Athanase, l'actuel métropolite de Limassol.

A côté de cette petite fraternité, se formera également une communauté de moniales, ce qui provoquera un conflit avec l’évêque local. En 1980, l’ancien Joseph avec ses disciples s’installeront au Mont-Athos, d’abord à Néa-Skiti, ensuite dans le monastère de Koutloumousiou où ils resteront pendant 3 ans. En 1989, le patriarche de Constantinople autorisera le père Joseph à s’installer avec sa fraternité dans le monastère de Vatopedi, laissé pratiquement à l'abandon, qui deviendra l’un des monastères les plus importants du Mont-Athos. Il y nommera comme higoumène son disciple le père Ephrem et y restera jusqu’à la fin de sa vie le confesseur et l'instructeur des moines.
Source: Orthodoxie.com

Des photos de son enterrement :

http://vatopaidi.wordpress.com/2009/07/ ... more-10383
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

mémoire éternelle


PS: très belles photos
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Mémoire éternelle !
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

C'est aussi l'occasion de rappeler la tradition sur l'âme des défunts :

Selon la Tradition (ru) de l'Église, pendant quarante jours après la mort, l'âme du défunt se prépare au Jugement divin.
Du 1er au 3e jour, l'âme reste dans les lieux de la vie terrestre fréquentés par le défunt.
Du 3e au 9e jour, le paradis lui est présenté.
Du 9e au 40e jour, ce sont les souffrances de pécheurs se trouvant dans l'enfer qui lui sont présentées.
Le 40e jour est prise la décision divine à l'égard de l'âme, qui déterminera l'endroit où se trouvera l'âme jusqu'au Jugement dernier.
C'est pour cela que l'Église prescrit de marquer d'une commémoration particulière les 3e, 9e et 40e jours. Puis, chaque année, le jour du décès du défunt.
Source : http://www.moinillon.net/page/14

En Roumanie elle semble la même et aussi, paraît-il, on y déterre certain mort après 7ans (pour un rassemblement d'ossement ?) alors que sur la Sainte Montagne on déterre après 1 an. D'après ce que j'ai pu comprendre, bien entendue.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

J-Gabriel a écrit :C'est aussi l'occasion de rappeler la tradition sur l'âme des défunts :

Selon la Tradition (ru) de l'Église, pendant quarante jours après la mort, l'âme du défunt se prépare au Jugement divin.
Du 1er au 3e jour, l'âme reste dans les lieux de la vie terrestre fréquentés par le défunt.
Du 3e au 9e jour, le paradis lui est présenté.
Du 9e au 40e jour, ce sont les souffrances de pécheurs se trouvant dans l'enfer qui lui sont présentées.
Le 40e jour est prise la décision divine à l'égard de l'âme, qui déterminera l'endroit où se trouvera l'âme jusqu'au Jugement dernier.
C'est pour cela que l'Église prescrit de marquer d'une commémoration particulière les 3e, 9e et 40e jours. Puis, chaque année, le jour du décès du défunt.
Source : http://www.moinillon.net/page/14
Rappel fort utile, et une petite anecdote à ce propos. Une spécialiste des Tsiganes, qui leur avait consacré sa thèse de doctorat, le professeur Nicole Martinez de l'université de Montpellier, signalait les faits suivants dans le Que sais-je? qu'elle avait consacré à ces populations (Nicole Martinez, Les Tsiganes, Que sais-je? n° 580, Presses universitaires de France, Paris 1986, pp. 95 s.):

"Les rites funéraires diffèrent d'un groupe à l'autre, d'une région à l'autre, éventuellement d'un groupe, d'une famille à l'autre et peuvent varier très vite dans le temps. Le deuil peut être observé d'une manière très stricte pendant trois, huit ou neuf jours ou bien encore douze ou quinze.. La levée du deuil peut avoir lieu six semaines après le décès, six mois, un an, trois ans... Les vêtements du défunt peuvent être distribués aux membres de la famille ou à des étrangers, ou bien brûlés avec les biens du mort, comme chez les Manouches ou les Tsiganes venus d'Europe centrale ou de l'Est (Lowara, Kalderash, Valaques). Gitans catalans et espagnols demandent des messes pour le mort et les femmes observent, vêtues de noir, le "grand deuil" en usage dans les pays latins. En Yougoslavie, l'influence de l'Islam populaire est très nette.
Il est intéressant de suivre le cheminement dans les textes des tsiganologues d'un ensemble de rites funéraires dits pomána. [Un peu plus loin, le professeur Martinez indique que le mot pomana existe en roumain. Il me semble que, de toute évidence, ce mot est apparenté à un autre mot roumain, pomenire, lui-même apparenté au russe память et au slavon памѧть, désignant tous la "mémoire" que l'on fait du défunt. - NdL] O. Winstedt a été le premier à les observer chez les Kalderash de passage à Liverpool en 1912-1913. Il précise bien - en note - que les mêmes fêtes, sous le même nom, pomána, sont attribuées aux Roumains par J. Slavici (Die Rumänen, p. 172; E.O. Winstedt, JGLS, NS, vol. VII, p. 300). Plus tard, en Hongrie, C. Erdös les décrit dans un groupe de Tsiganes "valaques" (Et. tsig., n° 1, janv. 1959, p. 7). D.W. Pickett mentionne simplement une fête pour le mort, pomána, chez les Gypsies de Mexico (JGLS, XVL, 1-2, 1966, p. 12 et XLV, 3-4, p. 94-95). A la suite de Matéo Maximoff en 1962 chez les Kalderas (Et. tsig., n° 3, 1962, p. 15-17), en 1971, J.-P. Liégeois puis F. de Vaux de Folestrier en 1983 le décrivent comme repas rituels qui "ont lieu généralement", trois, neuf, quarante jours... après la mort. L'amalgame, l'absence de localisation et de référence bibliographique tendent à accréditer la thèse qu'il s'agit là de rites "observables chez tous les Tsiganes, Gitans, Manouches": procédé commun à bien des tsiganologues (Les Tsiganes, p. 150 et Le monde des Tsiganes, p. 112-113). R. Lee décrit à nouveau dans une revue indienne, en 1979, la coutume Pomanáki Sínia, traduite en anglais "Pomana table", chez les Tsiganes kalderash (Ronald Lee and Donald Kenrick, Roma, 4(4), 58-62, 1979, p. 62). Le terme sinya est un mot arabe, désignant un plateau au Maghreb mais, pour l'essentiel, pomana - "l'offrande" - appartient à un ensemble de rites funéraires très complexes qui ont été étudiés chez les paysans roumains par le musicologue C. Brailoiu (Cella Neamtu, Rites de la mort. Catalogue d'expolsitgion dirigée par J. Guiart, Paris, Musée de l'Home, 1979, p. 23-24). Quelques-unes des pratiques de ce système roumain traditionnel - le petit bateau avec la bougie posée sur l'eau, le choix des vieilles femmes pauvres, l'offrande d'eau - exceptionnelles pourtant et très localisables dans les milieux de certains tsiganes turco-valaques, sont présentées depuis plus de soixante ans comme autant de rites funéraires communs à tous les Tsiganes, Gitans.."

Ce qui me paraît intéressant, dans ce texte, c'est la description de la dégradation de la religion en folklore. Les banquets funéraires célébrés le 3e, le 9e ou le 40e jours sont évidemment un rappel de la tradition orthodoxe de faire mémoire du défunt les 3e, 9e et 40e jours après le décès, et ont sans doute été adoptées par certaines populations tsiganes lors d'un contact plus ou moins prolongé avec des populations roumaines orthodoxes dont on connaît les rites funéraires très développés (plus en Valachie et en Moldavie qu'en Transylvanie, de l'avis d'un prêtre roumain de Transylvanie qui me disait que la domination calviniste avait privé les Roumains de Transylvanie d'une part de leurs rites au XVIIe siècle). Ces mêmes populations tsiganes ont ensuite poursuivi leur voyage vers l'ouest - vers un Occident fort lointain, si l'on en juge la mention faite par le professeur Martinez de la persistence de la pomana au sein de groupes tsiganes du Mexique vers 1966. Le contact - ne serait-ce que purement extérieur - avec l'Eglise orthodoxe a été perdu dès la migration de Transylvanie en Hongrie (donc bien longtemps avant l'immigration au Mexique). Le groupe tsigane conserve ainsi un rite funéraire issu d'une Eglise orthodoxe dont il a oublié jusqu'à l'existence; le rite passe donc du domaine ecclésial au domaine religieux sans encadrement ecclésial, puis au domaine folklorique lorsque l'on finit d'en oublier la signification. En outre, le groupe conserve et transporte dans son errance un rite qui était la norme dans la société au milieu de laquelle il vivait (milieu rural roumain vers 1860), et qui, complètement inconnu dans la société où s'achève l'exil (ville de Mexico vers 1966), passera sans doute par une caractéristique propre aux Tsiganes... Je regrette de ne pas avoir plus d'informations que ces quelques lignes du livre de Madame Martinez, mais il serait sans doute intéressant de savoir si le groupe "gipsy" de Mexico qui avait conservé le rite de la pomana -désormais coupé de ses origines - en 1966 a pu le faire perdurer dans les décennies suivantes.
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

A vrai dire je ne connaissais pas L’ancien Joseph de Vatopedi par contre je peux très bien m’imaginer que ce dernier était baigner par l’enseignent de son guide spirituel Joseph l’Hésychaste dont voici un extrait choisi parce que je l’apprécie particulièrement :
Mais quand une âme est droite, et qu’elle manifeste tant soit peu quelque bonne volonté, alors le Seigneur, non seulement ne l’abandonne pas, mais il fait même en sorte, par les biais les plus divers, de la mener quelque jour jusqu’à l’illumination…

PS : pour retrouver des écrits du père Joseph l’Hésychaste : tapez son nom dans google books, ça donne par exemple : http://books.google.fr/books?id=PS7iMx3 ... chaste&lr=
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