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Re: Deux poids, deux mesures?

Publié : mer. 02 oct. 2019 10:55
par Claude le Liseur
Claude le Liseur a écrit : mer. 02 oct. 2019 10:43 Il m'en coûte de faire la promotion du quotidien La Croix, mais celui-ci a publié, dans son numéro du 1er octobre 2019, le témoignage sidérant d'un jeune Mauritanien, Mohamed Cheikh Mkheïtir, réfugié en France après six ans dans d'infâmes geôles de son pays.

Contrairement à la couverture (racoleuse) de La Croix intitulée "Le calvaire d'un apostat", Monsieur Cheikh Mkheïtir n'a pas renoncé à l'Islam et n'a pas passé six ans en prison pour ses "opinions religieuses".

Il a simplement écrit sur Facebook, en décembre 2013, que, dans son pays, l'Islam était instrumentalisé pour justifier le système des castes, et en particulier les discriminations à l'encontre des Haratines (descendants d'esclaves affranchis) et des Maalmines (caste des artisans à laquelle appartient Monsieur Cheikh Mkheïtir) qui, en outre, ont la peau moins claire que la caste dominante des Beidanes (dont je suppose que le nom a quelque chose à voir avec l'arabe أبيض abyaḍ , qui signifie "blanc", hypothèse que le quotidien n'ose pas énoncer).

Le jeune homme n'a, à aucun moment, remis en cause quoi que ce soit de la religion islamique. On voit ainsi qu'il en faut bien peu pour être considéré comme un apostat de l'Islam dans une république islamique comme la Mauritanie et être condamné à mort (en première instance le 23 décembre 2014, peine confirmée en appel le 24 avril 2016, commuée en deux ans de prison pour "mécréance" par la Cour suprême le 9 novembre 2017).

On voit donc le peu de choses auxquelles nos libertés seront réduites quand l'Europe sera arrivée au bout de son processus d'islamisation, étrangement promu par des partis et des personnalités qui n'ont pourtant à la bouche que l'individualisme, le droit à disposer de tout, etc.
Il y a encore un point intéressant dans cet article. Ce jeune homme avait une excellente formation et était chef comptable de la société d'acconage et de manutention de Nouadhibou. Or, il ne parlait pas français, langue qu'il a apprise pendant ses dix-huit derniers mois de détention où il avait été transféré dans une caserne. Avis à ceux qui croient à une improbable survie de la langue française dans les pays arabo-musulmans et bien que la Mauritanie soit membre de l'Organisation internationale de la Francophonie (ce qui ne veut absolument rien dire : l'Egypte en est aussi membre, et la Pologne y est "observateur").
Le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire ou la République démocratique du Congo sont des pays francophones. La Mauritanie, l'Algérie, le Maroc ou la Tunisie ne sont pas des pays francophones. Point.