Il y a aussi des orthodoxes en Macédoine

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eliazar
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Il y a aussi des orthodoxes en Macédoine

Message par eliazar »

Information extraite du dernier bulletin d' "Infocatho" (http://infocatho.cef.fr ).
19.10.03 - L'Église orthodoxe russe propose sa médiation.
Le patriarche orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies, Alexis II, a suggéré vendredi une médiation russe entre l'Église orthodoxe macédonienne et celle de la Serbie, en conflit depuis 1967.
Recevant le Premier ministre macédonien, Branko Tsrvenkovski, le 17 octobre, il a déclaré : "Nous dépasserons l'isolement dans lequel se trouve aujourd'hui l'Eglise orthodoxe macédonienne", et il "n'a pas exclu" une médiation de Moscou, selon Interfax. M. Tsrvenkovski s'est explicitement félicité de cette disponibilité de l'Eglise russe, disant qu'elle pourrait "être extrêmement bénéfique pour régler les conflits entre les Églises orthodoxes macédonienne et serbe".
En 1967, des responsables religieux macédoniens ont proclamé à Skopje la fondation d'une Église orthodoxe autocéphale, sans l'accord de l'Église serbe, dont ils faisaient partie jusque là. Cette décision a abouti à l'isolement de l'Église macédonienne au sein de la famille orthodoxe. (source : eor)
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panayiotis
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Message par panayiotis »

Eliazar,

Qu'est-ce que la Macédoine? Je ne comprends pas. Moi je connais une Macédoine en Grèce.

se pose la question de la légimité de l'utilisation du terme "macédoine" par les seuls slaves de la République de skopje

je te rappelle que pendant l'empire ottoman le terme Macédoine désignait une circonscription administrative ottomane où vivaient slaves, grecs, turcs, albanais (les musulmans y étaient d'ailleurs majoritaies) - (avant les ottomans l'Empire romain d 'Orient connaissait aussi cette région qui désigna encore diverses réalités géographiques

Pourraient donc être appelés "macédoniens" tous les habitants de cette région sans distinction ethnique

Pourquoi cela désignerait-il seulement la république de Skopje?

avec l'effondrement de l'empire ottoman une partie de cette région fut attribuée à la Grèce, l'autre à la Bulgarie, l'autre à laSerbie

C'est Tito qui décida de créer une "République de Macédoine" et de parler de "langue macédonienne" (pour éviter tout irrédentisme bulgare car jusqu'alors les mouvements anti-ottomans se reconnaissant comme slaves dans le vilayet de Macédoine étaient téléguidés par Sofia) dans cette région du sud de la Serbie oùjusque là on parlait (en + de l'albanais à l'ouest) un dialecte très proche du bulgare et correspondant à la partie du villayet ottoman du même nom qui avait été attribuée à la Serbie (un autre exemple de démentellement de la serbie par Tito entre parenthèses), et de pousser à la création d'une église "macédonienne" .

A l'époque c'était parce que tito avait des vues sur la Macédoine grecque et notamment sur Thessalonique (raison pour laquelle Tito accorda - avant de les trahir - un important soutien aux communistes grecs pendant la guerre civile grecque, ceux-ci ayant accepté en échange les thèses irrédentistes titistes sur la question

Si tu vas en Macéoine grecque, tu verras que les gens s'y disent Macédoniens également mais dans leur esprit cela veut dire grecs

Avec les dissensions du Patriarche de Constantinople/Eglise de grèce tu as bien vu qu'il était question des "églises de macédoine", cela désignant non pas la République de Skopje (ex rép. yougo de Macédoine) mais la région de macédoine grecque

il est dommage qu'une création titiste en arrive à rendre les choses si compliquées pour l'orthodoxie aussi. C'est que l'orthodoxie souffre également d'une utilisation purement politique.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Après les guerres balkaniques, on a divisé la Macédoine turque en trois parties: 60% à la Grèce, 30% à la Serbie et 10% à la Bulgarie.

La partie annexée par la Serbie a porté un temps le nom de "Serbie du Sud" (le Kosovo et la Métochie constituaient la "Vieille Serbie").

Après la deuxième guerre mondiale, le Croate Tito rêvait d'une fédération balkanique qui aurait compris sous son autorité la Yougoslavie, la Bulgarie, la Grèce et l'Albanie. Il a reconstruit la Yougoslavie sur la base de six républiques dans l'espoir de pouvoir faire de l'Albanie la septième république yougoslave, ce contre quoi Enver Hoxha s'est battu. Tito a aussi créé des nationalités et des républiques pour affaiblir les Serbes (n'oublions pas qu'il était Croate!). En créant une république de Macédoine, il atteignait trois objectifs: il affaiblissait la Serbie sur son flanc sud, il se réservait d'éventuelles prétentions sur la Macédoine grecque et il retournait contre les Bulgares l'agitation que ceux-ci avaient eux-mêmes entretenus dans la région de Skoplje pendant l'entre-deux-guerres.

Les populations de cette nouvelle république parlaient un ensemble de dialectes plus ou moins proches du serbe ou plus ou moins proches du bulgare. Sans compter qu'il y avait des vrais Serbes et des vrais Bulgares.

Il ne restait plus qu'à créer une langue littéraire (dite le macédonien) à partir de ces dialectes et pour parachever le travail, doter la république de Macédoine d'une Eglise autocéphale détachée du patriarcat de Belgrade (d'où le schisme de 1967).

Malgré la récupération du nom et de l'emblème, la république de Macédoine n'a rien à voir avec la Macédoine antique de Philippe et Alexandre. Les habitants de cette république se considéraient avant-guerre soit comme Serbes, soit comme Bulgares. On leur a donné après 1945 une nouvelle identité nationale qui semble tenir la route sur le long terme, mais qui a passé par l'adoption d'une désignation peu appropriée.

C'est comme si le canton du Jura se détachait de la Suisse romande et se proclamait "Romandie". Ou comment désigner la partie par le tout.

Notons cependant que l'existence d'une République de Macédoine à côté de la Macédoine grecque rappelle un peu l'existence du Grand-Duché du Luxembourg à côté de la province belge du Luxembourg.
mihaelaiacovache
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Macedoine

Message par mihaelaiacovache »

Quand j'ai lu les messages qui ont comme suget" Macedoine",j'ai remarque qu'on ne ce disait rien de la population roumain de la bas.( "..le terme de Macedonie designait une circonsciption administrative ottomane ou on vivaient slaves,grecs ,turcs,albanais..").Cette population est rependue sur le territoire de l'ancien macedoine et,comme vous l'avez deja dit,cet territoire distribue aux plusieyrs etats.Le terme "macedonien"doit,donc ,etre utilise comme atribut a cote d'un nome ethnique.
Les aroumains sont connu sous le nom des "vlachos" en Grece (ou sont les plus nombreux,un recencement de 1931 donne 3,18%), dans Boulgarie sont nomme "belivlasi",en Albanie,"fashirotzi. J'ai encore vu des vieuses femmes (belivlasi) qui avaient la croix tatue entre les sourcils ,pour etre protegees des ottomans.En Grece,la plus part sont dans les mt.Pindes et Yramos,les localites Metzovo,Advela,Samarina,Perivole,Larisa,Veria.En albanie on peut les trouver au Berat,Durres ,Tirana.Jusequ'a la fin du Xvlll siecle,les vlaches etaient tres nombreux au Moscopole,mais apres que cette ville a ete detruite par Ali-Pasha,les aroumains de la bas ont emigre dans l'empire Autrish-Hongroise.
Pour la premiere fois ,le nom de "vlach" est utilise dans le VIII siecle,dans une note trouve au monastere Kastamunitu-St.Mt.Athos.
Ler premiere texte date dans la langue aroumaine,ecrit avec des lettres grecques dit:St.Vierge,Mere du Dieu,pris pour nous ,les pecheurs"( Viriya,Muma Dumneda,ora tra noi pecatosii).

Je vais donner quelque nommmes des aroumains:
Rigas Fereos(1757-1798)heros de la Grece,martyrise par les ottomans.
George Averof,ne a Metzova 1818-1899),Everget national de la Grece.
George Sina ,originaire de Moscopole,baron d'Hungarie(1783 -1856).Nomme consul general onorifique du Grece a Vienne.A construit lObservateur national d'Athene, a finance l'Eglise Metropolitaine d'Athene,la clinique d'Ophtalmologie d'Athene,etc.Son fils,simon sina a construit l'eglise St .Trinite de vienne,pour la communite gecque.
Neophite Duca(1760-18450,ieromonach,instituteur et directeur de l'ecole ATHONIADA, pres de St Mt Athos.
Anthim l'Olympiote,le XVIII siecle,ieromonach ,a fonde une grande bibliotheque au monastere Olympiotis.
George Stavru,vlach de Zgrov qui ,avec le suisse ion-Gabriel Enuardo,ont fonde la premiere banque grecque(1841).
J'ai ete sensible a cet suget parceque mon pere est aroumain ,ne a Veria(1926),et ses ancetre sont d;Advela.Ici ,les aroumains sonet apples "macedoniens".
J'ai pris ces dates du livre de Matilda Caragiu Mariotenu,"Compendiu de dialectologie romana" ,et du livre de Ianni Papathanasiu,"Istoria vlahilor in imagini"
(Petre Tutea ,philosophe roumain ,disait:..."les aroumains ne sont pas roumains ,sont super roumains")
panayiotis
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Message par panayiotis »

Mihaela

comme vous l'avez noté, de nombreux Valaques ont participé en tant que Grecs et pour la Grèce aux combats de la nation grecque ces 2 derniers siècles

je sais que les Roumains les considèrent comme roumains car ils parlent unelangue latine. D'autres considèrent que c'est une populaion latinophone présente en Grèe dpeuis la finde la période romaine. Pendant la 2e guerre, il y a eu une tentative des forces de l'axe de développer un sentiment "proroumain" et anti grec parmi les Valaques de Grèce mais cela a échoué.

Pour la plupart ils sont restés fidèes à la nation grecque.
Les mariages mixtes faisant le reste les Valaques de Grèce ont une conscience nationale grecque

De toute façon Je pense que l'avenir est à l'amitié gréco-roumaine. Laissons donc tout cela à l'histoire.
mihaelaiacovache
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Message par mihaelaiacovache »

J'ai fait seulement de l'histoie :)
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Chère Mihaela,

Vous pourriez rajouter à la liste un célèbre éditeur suisse de langue française qui n'est autre que notre frère Vladimir Dimitrijevic, infatigable défenseur du peuple serbe, issu d'une famille vlaque de la région de Skoplje.

La ville de Moskopolje ou Moschopolis, qui était le centre des Aroumains, se trouvait sur le territoire de l'actuelle Albanie. Il semble que, depuis la deuxième guerre mondiale, les Albanais ont totalement fait disparaître la minorité vlaque en tant que telle.

En Serbie et en Grèce, les "Tzintsares" et les "Koutsovalaques" disparaissent lentement par assimilation au milieu de populations dont ils partagent la religion et avec lesquelles ils ont toujours entretenu de bonnes relations.

Je vous signale qu'à Genève, le 20 juin 2003, il y a eu une soirée sur l'amitié gréco-roumaine organisée par les associations hellènes et roumaine de la ville et où une conférence a porté sur "les Roumains du sud du Danube".
Je crois aussi qu'il y a une association des Aroumains de France.

On vient de traduire en français, sous le titre Vagabondage dans les Balkans, éditions de L'Aube, Paris 2003, le livre d'Irina Nicolau publié à Bucarest en 2000, sous le titre Haide, bre! C'est une introduction à l'univers culturel des Aroumains où elle parle aussi de la famille Averoff.

C'était cette famille Averoff qui avait offert à la Grèce le cuirassé Averoff qui s'illustra lors de la guerre de 1912 contre les Ottomans.

Autre famille d'illustres évergètes aroumains, les Zappa, qui offrirent à la ville d'Athènes le parc du Zappeion rendu célèbre dans la littérature française par Les Ambassades de Roger Peyrefitte.

Nicolau indique que les Koutsovalaques avaient souvent dans leurs maisons le portait de Michel le Brave (Mihai Viteazul) en souvenir de leur frères du nord du Danube.

Le nom de Vlah en slave / Olah en magyar/ Vlachos en grec, et toutes les variantes Valaque/ Vlaque, etc., vient de la racine germanique pour désigner les peuples celtes, puis, par extension, tous les peuples latinisés locuteurs d'une langue romane. D'où les Gallois du pays de Galles (Wales), qui, eux, sont celtes, et les Wallons de Belgique, qui, eux, sont francophones. Dans l'allemand parlé en Suisse, les francophones sont souvent appelés Welschen (au lieu du Westschweizer officiel) et la Suisse romande est parfois appelée Welschland (au lieu du Westschweiz officiel). Il y a des lettres de Voltaire (qui comprenait l'allemand et connaissait cet usage) où il appelle les Français Welches. Ce qui est logique puisque le point de départ de tous ces noms est celui des Gaulois.

Ainsi, votre peuple d'origine porte le même nom que le mien, Vlaque et Welche n'étant que deux variantes du même nom.

Et pourtant, ici, nous sommes loins du Danube...
mihaelaiacovache
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Message par mihaelaiacovache »

Chere Claude,
je vous remerci de tout mon coeur pour tous ces competements.J'essaye de ne me pas me sentir trop complexee par les discussion du forum.J'ai le handicap de la langue ,parce que je ne l'ai pas utilise depuis tres long temps,et de la deuxieme part de ce qu;on dit de la culture generale(" ce qu'on reste apres qu'on oublie tous").Excusez moi !
Catherine
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ÉTYMOLOGIE

Message par Catherine »

Cher lecteur Claude, je vous trouve un peu trop "œcuméniste" :lol: dans vos étymologies, et j'aimerais bien savoir de qui vous les tenez.
Vous dites :
Ainsi, votre peuple d'origine porte le même nom que le mien, Vlaque et Welche n'étant que deux variantes du même nom.
Certes, je ne suis pas germaniste, je n'ai fait que de la philologie romane, mais je sais que le nom du Pays de Galles (Wales) provient, en effet, de l'anglo-saxon "welisc" signifiant "étranger" et désignant à l'origine aussi bien d'ailleurs les Normands que les Gallois etc.
Et il me semble bien que le nom "Valaque" des Roumains ne peut provenir que du grec "vlachos" signifiant "berger".
Et que les Roumains étaient autrefois un peuple de bergers nomades, personne ne le conteste.
Une merveilleuse preuve en est l'évolution de leur propre langue par rapport au latin.
Le latin "plicare" (en français : "plier"), donne par exemple "llegar" en espagnol, avec le sens de "arriver", tandis qu'en roumain, il donne "plecare", avec le sens de "partir".
Et savez-vous pourquoi ?
Eh ben, tout simplement parce que les Espagnols, peuple de navigateurs, PLIAIENT leurs voiles quand ils ARRIVAIENT, alors que les Roumains, peuple de bergers nomades, PLIAIENT leur tente quand ils PARTAIENT.
(Les Français disent bien "plier bagage", n'est-ce pas ?)
Certes, ce n'est pas très important et n'a pas grand-chose à voir avec l'orthodoxie, sauf que… "étymologie" vient du grec "etymos" (=vrai) et "logos" (= sens, raison).
Et maintenant, je vous souhaite à tous une bonne continuation et laissez-moi fêter le premier anniversaire de mon arrivée sur le Forum par une petite retraite spirituelle.
À bientôt.
Je vous embrasse tous dans l'amour et la paix du Christ, K.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Mais non, Mihaela, il ne faut pas vous sentir complexée. Votre contribution à ce forum est précieuse.

Et c'était important de faire une allusion aux Roumains du sud du Danube qui ont joué un rôle méconnu dans l'Histoire (fondation du second empire bulgare, typographie à Moskopolis, évergétisme à Vienne, à Budapest et à Athènes).

Il y a une rue à Athènes qui porte le nom de la famille koutsovalaque Sina que vous évoquez. Si mes souvenirs sont bons, ça doit être une rue perpendiculaire à la rue Panepistimiou (de l'Université) et qui doit mener vers l'Institut français d'Athènes.
eliazar
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Macédoine

Message par eliazar »

Bonne retraite, Katherine ! Pendant quelques semaines, je vais en faire presque autant de mon côté : ouf !

Vous connaissez l’histoire du fou qui se donnait des coups de marteau sur la tête – parce que c’était si bon quand il s’arrêtait.

Eh ! bien, c’est aussi merveilleux, quand vous posez votre sabre magyar pour nous ouvrir votre livre d’images étymologiques.

Le jour où notre Forum ouvrira son Université d’été, j’espère que vous vous chargerez d’une chaire correspondante ; je m’inscris d’avance - pour les cours, et pour le riz pilaf, bien sûr : la mémorisation a besoin de passer par le corps, comme savaient les peuples sans écriture.
Catherine
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Pardon

Message par Catherine »

Bon, je reviens.
Éliazar, je préfère faire du riz pilaf que de la philologie, qui — comme disait encore un Roumain, célèbre en France, Eugène Ionesco, — mène au pire.
La preuve : j'ai regardé les racines germaniques et le lecteur Claude, comme toujours, semble être bien renseigné.
N'empêche qu'il existe des étymologies que l'on trouve dans tous les dictionnaires et que la plupart des linguistes contestent. Mais si j'ai trouvé "Vlachos" mieux pour "Valaque", c'est à cause de l'explication de "plecare", qui peut très bien n'être qu'une plaisanterie de romaniste. J'espère qu'elle vous a amusés.
C'est moi qui devrais avoir des complexes, Mihaela, pas vous, car dans ma nullité, j'aurais dû faire mienne depuis longtemps cette sentence de l'Écriture :
Ne te hâte pas d'entrer en contestation, de peur qu'à la fin tu ne saches que faire, lorsque ton prochain t'aura outragé. Pr 25:8
Re—à bientôt, K.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Pour les peuples germaniques, l'étranger par excellence, c'est-à-dire celui avec lequel ils étaient en contact, c'était le Celte. Les hasards de l'Histoire ont fait que ces peuples celtes (ou influencés par les Celtes dans le cas des Daces et des Thraces) ont été largement latinisés et que les noms issus de cette racine Walh ne sont plus portés que par un seul peuple celte (les Gallois) pour cinq peuples latinisés (les Wallons de Belgique, les Valaques ou Roumains de Munténie, les Vlaques ou Roumains du sud du Danube et les Welches, à la fois nom allemand des Romands de Suisse et sobriquet des Français chez certains auteurs). Pour l'historien roumain Djuvara, la racine Walh viendrait du nom de la tribu gauloise des Volques.

Les Roumains du sud du Danube (Vlaques / Aroumains / Mégléno-roumains / Istro-roumains / Tsintsares / Koustovalaques) n'ont pas toujours et partout eu l'occupation archétypale de berger nomade ou semi-nomade. En effet, la langue latine avait quand même pénétré certaines régions des Balkans, et pas seulement la Dacie et la Dacie pontique.

Le saint empereur Justinien (482-567) était un Aroumain, venu d'un village de langue latine dont il fit la cité de Justiniana Prima, un temps siège d'une Eglise autocéphale.
L'Eglise orthodoxe roumaine et, dans une moindre mesure l'Eglise orthodoxe serbe, ont gardé mémoire de plusieurs saints macédo-roumains ou aroumains ou roumains du sud du Danube, dont le plus célèbre est saint Nicétas, évêque de Remesiana, le probable auteur du Te Deum (mort vers 414, mémoire le 24 juin). L'ancienne cité de Remesiana est aujourd'hui devenue le village serbe de Bela Palanka, à environ 30 kilomètres de Nis en direction de la Bulgarie. Or, c'est précisément dans la région de Nis que l'on trouve le plus de Vlaques dans la Serbie d'aujourd'hui.

Ce peuplement aroumain des Balkans est devenu de plus en plus minoritaire et appauvri après les invasions slaves du VIIème siècle et il a été isolé des Roumains de l'actuelle Roumanie. C'est à cette époque-là que les Macédo-roumains ont commencé à devenir bergers dans les montagnes où ils avaient la paix.
Le peuple vlaque a été condamné à toujours diminuer parce qu'il vivait en bonne entente avec les Bulgares, les Serbes et les Grecs beaucoup plus nombreux dont il partageait la religion, souvent la langue, parfois la conscience nationale.
Pour les Roumains du sud du Danube, la religion était le facteur primordial, et ils avaient une capacité remarquable de bonne entente et de fusion avec les peuples voisins, pourvu que ceux-ci fussent orthodoxes. Il n'y a jamais eu de barrière et l'assimilation de cette minorité a été constante depuis douze siècles.

En grec moderne, Vlachos ne siginife pas berger, mais plouc ou péquenot, sans doute parce que les Vlaques des montagnes du nord de la Grèce exerçaient en effet l'occupation archétypale de berger nomade entre le VIIème et le XVIème siècles. Comme ce terme vlachos est devenu péjoratif (quoiqu'il soit aussi le nom de famille du distingué métropolite de Naupacte, Mgr Hiérothée :D ), on désigne aussi la minorité aroumaine de Grèce par le terme de Koutsovlachos (je ne suis pas sûr de ma transcription) pour éviter toute confusion. Au dernier recensement grec qui tenait compte de la langue maternelle (1951), on avait recensé 39'855 personnes de langue maternelle vlaque.


Les Aroumains étaient 32'000 en Yougoslavie au recensement de 1981. En Yougoslavie, ils portaient officiellement le nom de Vlaques (Vlasi en serbo-croate) et étaient comptés à part des Roumains (54'000 au recensement de 1981). En effet, alors que la minorité roumaine du Banat serbe parle la même langue que la langue officielle de la Roumanie (et il n'y a pratiquement pas de différences linguistiques entre les régions à l'intérieur de la Roumanie), c'est-à-dire le daco-roumain, les Vlaques parlent des dialectes macédo-roumains un peu distincts du roumain standard et qui montrent que les divers rameaux de la latinité orientale ont été séparés à une époque ancienne (les invasions slaves du VIIème siècle en l'occurence). Les Roumains étaient concentrés en Voïvodine (47'000 sur 54'000) et les Vlaques en Serbie restreinte (25'000 sur 32'000 - il y avait aussi 6'000 Vlaques en république yougoslave de Macédoine). Un seul fait illustre l'assimilation des Aroumains: au recensement de 1981, 129'000 habitants de la Serbie restreinte se sont déclarés de langue maternelle vlaque, mais seulement 25'000 d'ethnie vlaque.
Sur le plan ecclésiastique, la minorité roumaine relève du vicariat orthodoxe roumain de Serbie à Vârset, alors que la minorité vlaque relève des diocèses serbes.

Cette petite minorité, qui ne doit guère compter plus de 100'000 personnes sur l'ensemble des Balkans, a eu dans son histoire quelques grands noms qui nous éloignent de l'idée reçue de "vlaque = berger".
Outre les familles de bienfaiteurs de l'hellénisme déjà mentionnées, les Averoff, les Sina et les Zappa, on peut mentionner les Asen, fondateurs du deuxième empire bulgare, dit "royaume des Vlaques et des Bulgares", en 1185. En 1204, un tsar vlaque de Bulgarie, Ionita Asen dit Kaloian (naturellement une déformation du grec "kalos Ioannis", "Jean le Beau") a remporté une victoire décisive sur l'Empire latin de Constantinople qui a empêché le monstre croisé d'étendre son emprise sur les Balkans.
Le prince Leke Dukagjin, qui a codifié au XIVème siècle le Kanun, la loi tribale des Albanais, était un Aroumain. On retrouve dans son nom de famille le nom Duca, déjà cité par Mihaela dans ses listes, et qui fut celui d'un président du Conseil de Roumanie en 1933.

Enfin, pour ma part, je suis un Welche, et donc un Vlaque, si l'on en croit l'étymologie...
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Complétons cette très riche liste de toutes les populations qui sont désignées d’un nom issu de celui de la tribu gauloise des Volsques tectosages, les fondateurs de Toulouse aux confins du Languedoc et de la Gascogne, mais qui auraient auparavant vécu dans l’actuelle Franconie et auraient ainsi été aux yeux des peuples germaniques l’étranger par excellence. Car, l’étranger par excellence, c’est d’abord l’étranger le plus proche. Ainsi, pour les peuples slaves, l’Allemand est-il немец, c’est-à-dire en fait « muet » (немой), puisqu’il est le plus proche à ne pas parler une langue slave.

En tout cas, il semble donc que c’est du nom des Volsques qu’est issu ce nombre surprenant de noms destinés à désigner, dans les langues germaniques, puis en hongrois, en grec moderne, en serbe ou en polonais, le Celte ou le Latin. Bref le non germanique. Bref ce qui a vécu dans l’Empire romain, de l’autre côté du limes.
Il y a donc eu glissement de sens, puisque ce nom, issu de l’ethnonyme d’une tribu gauloise, et qui à l’origine ne désignait que les Celtes, a fini par désigner en priorité les Latins. Et ensuite le pays latin par excellence : l’Italie. Il ne faut donc pas s’étonner que l’Italie s’appelle Olaszország en magyar et Włochy en polonais. Les Volsques tectosages auraient tout de même été surpris de voir leur ethnonyme désigner, dans des langues d’Europe centrale, le coeur de l’empire qui allait les soumettre!

Nous avions déjà relevé :

Peuple celte ayant survécu jusqu’à nos jours : les Gallois (anglais Welsh) du pays de Galles (anglais Wales). Mais les Gallois ne se donnent pas ce nom : en gallois, ils s’appellent Cymri, et ils appellent leur pays Cymru. Ils n’ont pas la mémoire qui flanche, puisqu’ils continuent à appeler leurs « compatriotes » anglais des « Saxons » (Saeson). La conquête de la (Grande) Bretagne par les Anglo-Saxons ayant entraîné infiniment plus de ravages que les (prétendues) « Grandes Invasions » (qu’il serait plus juste de nommer, comme en allemand, le Völkerwanderung, « l’errance des peuples »), les Gallois se souviennent peut-être encore d’à quel point le nom par lequel on les désigne aujourd’hui en anglais était péjoratif en vieil anglais. On se souvient de cette vieille devinette du Livre d’Exeter :

Hwilum feorran broht
wonfeax Wale wegeð on þyð
dol druncmennen, deorcum nithum,
waetedð in waetre, wyrmeð hwilum
faegre to fyre; me on faeðme sticaþ
hygegalan hond, hwyrfeð geneahhe,
swifeð me geond sweartne.


Traduction en anglais moderne (Professeur David A.E. Pelteret, Slavery in Early Medieval England, Boydell, Woodbridge 1995, p. 51) :

Sometimes a dark-haired Welsh-woman, brought from afar, a foolish drunken servant-girl, on dark nights lifts and presses me, wets me in water, sometimes warms me well at the fire; sticks into my bosom her wanton hand, turns me around often, sweeps across my blackness.

Traduction en français (Professeur Jean-Pierre Poly, Le chemin des amours barbares, Perrin, Paris 2003, p. 230) :

« Parfois, une esclave aux cheveux noir corbeau, amenée des lointaines Galles, m’étreint et me berce ; servante sotte et saoule, dans l’obscure nuit, elle m’emplit de liquide et m’échauffe près du foyer luisant ; sur mon giron elle place une main lubrique et tortille, elle me presse contre sa pente brune. »

Le professeur Pelteret signale aussi que, dans les dialectes saxons du sud de l’Angleterre, wealh signifiait à la fois « étranger », « Celte », et « esclave mâle » (dans ce dernier sens au lieu du standard þeow), et que, dans ces mêmes dialectes, wiln ou wila, féminin de wealh, désignait la femme esclave, au lieu du standard þeowen (cf. op. cit., pp. 319 et 327).

On notera qu’en anglais moderne, les sources d’approvisionnement ayant changé vers le Xe siècle, slave a remplacé wealh dans le sens d’ « esclave » (cf. aussi schiavo, Sklave, etc.), wealh ne gardant plus que le deuxième sens, ethnique, qui a donné naissance à welsh.

Peuples latinisés dont certains furent autrefois celtes : les Wallons de Belgique, les Aroumains des Balkans (serbe Власи, grec Βλάχοι, autrement dit les Vlaques), les Valaques de la Valachie (roumain Ţara românească, mais Valaque se disait autrefois oláh en magyar) en Roumanie, les Romands (appelés Welschen par leurs compatriotes alémaniques) de la Suisse romande (souvent appelée par les Suisses alémaniques Welschland plutôt que le nom officiel Westschweiz). Il faut signaler ici que si les Wallons ne se désignent jamais autrement que par le nom que leur ont donné leurs compatriotes de langue germanique (il y a donc une région Wallonie, un Manifeste de la culture wallonne, une reconnaissance du wallon comme « langue régionale endogène » aux côtés du picard, du gaumais et du luxembourgeois en région Wallonie), les Suisses romands ne se désignent jamais comme « Welches » autrement que d’une manière ironique ou humoristique (un de mes amis, natif du Valais romand, qualifiait en plaisantant les Français de « Welches de l’Europe », comme nous sommes les « Welches de la Suisse »). Bien qu’en schwytzertütsch, comme en allemand de Suisse (Schriftdeutsch), le terme « Welsche » n’ait jamais la signification péjorative qu’il a pu avoir en Allemagne – ou sous la plume de Voltaire ! – pour parler des Français. Je tire un exemple récent d’un manuel destiné à l’apprentissage du suisse alémanique par des Allemands et publié en Allemagne en 2007, mais écrit par une Zurichoise :

« Nun wird von konservativer Seite der Untergang des (schweizer) Hochdeutschen beklagt! Ein wichtiges Argument ist, dass Tessiner und Welschen (also italienisch bzw. französisch sprechende Landsleute) in der Schule keinen Dialekt, sondern Hochdeutsch lernen und somit in einem Gespräch benachteiligt sind. »

(Isabelle Imhof, Schwiizertüütsch. Das Deutsch der Eidgenossen, Kauderwelsch Band 71, Éditions Peter Rumpf, Bielefeld 2007, p. 18.)
Ma traduction :

« Maintenant, ce sont les conservateurs qui déplorent la ruine du « bon allemand » de Suisse ! Un argument important est que les Tessinois et les Welches (c’est-à-dire les compatriotes de langue italienne ou française) n’apprennent pas le dialecte à l’école, mais l’allemand, et sont ainsi désavantagés dans une discussion. »

On remarquera l’extraordinaire inversion de sens en quinze siècles : le mot qui, dans toutes les langues germaniques, désignait l’étranger par excellence, n’est plus utilisé, en alémanique et en allemand de Suisse, que pour désigner le compatriote d’une autre langue ! En effet, je n’ai jamais ouï qu’on utilisât en Suisse alémanique le terme Welsche pour désigner un francophone étranger à la Confédération…

Nous avions toutefois oublié la seule population qui se revendique expressément comme welche. Il s’agit des habitants du canton de Lapoutroie, département du Haut-Rhin, en Alsace. Une entité de cinq communes (Le Bonhomme, Fréland, Labaroche, Lapoutroie et Orbey), aussi appelée le Val d’Orbey, « le canton vert » ou « le Pays welche », représentant 122 km2, peuplée de 9'696 habitants au recensement français de 1999, située côté alsacien des Vosges, au-dessus de Kaysersberg. Les habitants de ces cinq communes étaient qualifiés de « Welches » par les habitants des villages germanophones voisins, du fait qu’ils ont toujours parlé une forme locale du roman lorrain. Vers 1914, à peu près tous les habitants de ce canton parlaient quatre langues (le welche, leur langue maternelle ; le français, langue de la culture, des premières années de l’école primaire et des sermons à l’église ; l’alsacien, langue des voisins de la plaine ; l’allemand, langue de l’administration et de l’école, le Pays welche ayant été annexé par l’Allemagne en 1871 – cf. Yvette Baradel, Du Val d’Orbey au Canton de Lapoutroie. Histoire du Pays Welche, Société d’Histoire du canton de Lapoutroie – Val d’Orbey, Kaysersberg 2003, p. 178).
On remarquera au passage que le parisianisme, tout aussi obsédé maintenant de remplacer le français par l’anglais (cf. les déclarations délirantes du ministre Xavier Darcos proclamant qu’il allait faire de la France une « nation bilingue »… avec comme autre langue une langue hétérochtone qui n’a jamais été parlée sur le territoire !) qu’il l’a été autrefois de faire disparaître le breton, n’a jamais réussi à admettre que les langues, « ça s’attrape », que les individus ne sont pas condamnés au monolinguisme et qu’il y a dans le Haut-Valais des serveurs de restaurant qui parlent six langues (walser, schwytzertütsch, allemand, français, italien et anglais). On ne s’étonnera pas que la situation linguistique du Pays welche, après 89 ans de gestion des affaires éducatives par Paris, soit maintenant l’unilinguisme français (en attendant le passage à l’anglais obligatoire qui semble être la nouvelle coqueluche de la République française ?), l’allemand n’étant même plus lu et le welche n’ayant plus guère que 2'000 locuteurs, soit encore un peu plus de 20% de la population. Quand j’ai visité le musée du Pays welche à Fréland en juillet 2007, j’ai quand même rencontré un jeune homme qui parlait encore le welche et qui essayait de le faire perdurer. Il semble que cette langue ait vécu sa dernière heure de gloire au moment de l’annexion de fait de l’Alsace par le IIIe Reich, entre 1940 et 1945 : comme le français avait été interdit et était férocement persécuté par l’occupant (parler français pouvait conduire au camp de « rééducation » de Schirmeck), la population du canton vert s’était remise à l’utilisation systématique du welche pour ne pas être comprise par les Allemands. Après la libération de l’Alsace, le welche n’a cessé de décliner.

Le val d’Orbey n’était certes pas la seule région « francophone » de l’Alsace historique. Il y avait aussi le Ban de la Roche, la ville de Sainte-Marie-aux-Mines, la haute vallée de la Lièpvre, le Welschsundgau dont l’essentiel est resté à la France en 1871 pour former le Territoire de Belfort grâce au colonel Denfert-Rochereau. Toutefois, c’est la seule région à avoir à ce point fait de son caractère « francophone » son étendard, au point de se désigner elle-même comme le Pays welche.

Quand j’écris que le Pays welche était une région francophone, cela veut surtout dire que le français y était la langue écrite, la langue de la culture, après que le latin fût peu à peu sorti de l’usage administratif. Il faut préciser qu’aucun livre, à ma connaissance, n’a jamais été publié en welche. Mais la langue welche, en elle-même, était (ou est ?) quelque peu différente du français, ayant notamment gardé des traces plus importantes de la déclinaison latine. Même si le vocabulaire est facilement compréhensible à qui connaît le français et le latin, la prononciation ne rend pas toujours ces rapprochements faciles. Voici, par exemple, quelques phrases welches et leur traduction française, glanées dans le livre de Gilbert Michel, Le sel de la langue. Bons mots et autres en Pays Welche, Éditions J.D. Reber, s.l. 2003 :

É fau toukou lèchi lo motéy o moytang do vilèdj (op. cit., p. 59).

Il faut toujours laisser l’église au milieu du village.

Sré tauw lé-z-ot dè Barauwtch, lé Barotché minjro tortu dè tat dè brèbel, é potro lo du è dou ley (op. cit., p. 95).

Ce sera bientôt la fête à Labaroche, les Barochiens mangeront tous de la tarte de myrtilles, ils porteront le deuil en deux endroits.

Té spiré s’él i in gro tako d’fé dèvang lo chtauy (op. cit., p. 145).

Tu regarderas s’il y a un gros tas de fumier devant l’étable.

Da lo pochéy, an srev torto, é n’i k’lé z-ey è ko lé-z-onggyat (op. cit., p. 213).

Dans le cochon, tout est utilisé, sauf les yeux et les ongles.

Byantch Paum, wach Pèk,
Wach Paum, byantch Pèq
(op. cit., p. 251).

Rameaux blancs, Pâques vertes,
Rameaux verts, Pâques blanches.

Etc., etc.

Je reproduis ici ces quelques phrases comme un hommage rendu à la plus petite des langues de la grande famille latine, et aussi comme un hommage à ces quelques milliers d’âmes qui continuent, aujourd’hui comme hier, à s’affirmer fièrement comme Welches.

Et c’est ainsi, autour de l’extraordinaire histoire d’un mot issu du nom d’un peuple disparu depuis deux mille ans, que s’achève ce voyage à travers l’Europe, à travers tant de Valachie, Wallonie, Welschland, pays de Galles et Pays welche.

Mais le voyage n'est pas fini pour autant, car il me reste à parler, au coeur de l'Europe, et dans le canton des Grisons plus que partout ailleurs, du Kauderwelsch et du Rotwelsch.
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