L'icône miraculeuse du Val-d'Oise
Publié : sam. 06 mars 2010 15:00
La radio France Désinfo annonçait hier que le clergé de la Métropole de France (impossible de comprendre quel clergé dans la confusion du reportage) aurait célébré un office dans l'appartement d'une famille grecque de la région parisienne où une icône offerte par un prêtre libanais aurait commencé à exsuder de l'huile depuis trois semaines.
Le phénomène, qui n'a rien d'étonnant en soi - nous connaissons tous l'histoire de l'icône miraculeuse de Notre-Dame d'Iviron que conservait ce moine orthodoxe chilien qui fut assassiné à Athènes en 1997 -, reste à confirmer, mais ce n'est pas cela le plus intéressant. Je vous prie de trouver ici le lien vers le reportage que vous pouvez écouter sur le site de France Désinfo:
http://www.france-info.com/france-socie ... -9-12.html
Oui, le plus intéressant, le plus merveilleux, c'est le reportage en lui-même. Arrivé à ce stade de confusion, on ne peut littéralement plus rien y comprendre.
1) On peut supposer que l'appartement aurait reçu la visite du métropolite de France, Mgr Emmanuel; mais dans le reportage, c'est carrément un patriarche qui s'est rendu à Garges-les-Gonesses. On n'en est plus à une confusion près.
2) Le journaliste étant incapable de dire quel type de service religieux est célébré par le clergé orthodoxe qui s'est rendu dans l'appartement, on nous parle d'une messe...
3) Le journaliste devant bien sûr exprimer son scepticisme face aux étranges coutumes des orthodoxes, il donne évidemment la parole à un prêtre catholique romain passant par là, qui, bien sûr, n'a rien à dire, mais est, peut-on supposer, interviewé pour apporter la caution très laïque du très désacralisateur clergé kto de France. Il ne vient évidemment pas à l'esprit du journaliste de poser des questions à un membre du clergé orthodoxe.
Je mets au défi quiconque, après avoir écouté ce reportage qui dure tout de même près de 2 minutes, de pouvoir affirmer avec certitude ce dont parle le reportage. Qui est ce mystérieux «patriarche» qui vient célébrer une «messe» (mot inusité chez les orthodoxes - mais il est vrai que, dans leur incommensurable inculture, les media francophones usent, en matière de christianisme, d'un vocabulaire limité à cinq mots: on avait eu droit, un jour, à une chaîne de télévision française annonçant que Clinton sortait d'une «messe».. baptiste!) à Garges-les-Gonesses? De quoi s'agit-il exactement? La lecture d'un acathiste, une bénédiction, la lecture des heures canoniales? Impossible de comprendre quoi que ce soit.
Ce qui est malheureux, c'est que les media montrent une égale incompétence dans tous les domaines. Comment se fait-il que lorsque la télévision ou la radio abordent un sujet que nous connaissons, nous nous rendons compte, immanquablement, que ce qui est dit est faux ou à tout le moins approximatif, et que nous continuons pourtant à leur faire confiance?
Mais le plus malheureux, c'est qu'un reportage aussi confus rend aussi une sorte d'hommage sinistre à tous les efforts déployés depuis des décennies par le clergé orthodoxe présent en Europe occidentale pour que l'Orthodoxie s'enferme dans un ghetto, pour qu'elle ne rayonne pas, pour qu'elle reste plus exotique que le plus exotique des cultes vaudous. En ce sens, l'ignorance phénoménale qui s'étale dans ce reportage ne saurait être imputée au journaliste que jusqu'à un certain point; elle est aussi le résultat de décennies d'efforts de notre clergé, de notre épiscopat et de nos «intellectuels» en faveur de la foklorisation de l'Orthodoxie et contre toute forme de rayonnement de l'Orthodoxie dans la société.
Le phénomène, qui n'a rien d'étonnant en soi - nous connaissons tous l'histoire de l'icône miraculeuse de Notre-Dame d'Iviron que conservait ce moine orthodoxe chilien qui fut assassiné à Athènes en 1997 -, reste à confirmer, mais ce n'est pas cela le plus intéressant. Je vous prie de trouver ici le lien vers le reportage que vous pouvez écouter sur le site de France Désinfo:
http://www.france-info.com/france-socie ... -9-12.html
Oui, le plus intéressant, le plus merveilleux, c'est le reportage en lui-même. Arrivé à ce stade de confusion, on ne peut littéralement plus rien y comprendre.
1) On peut supposer que l'appartement aurait reçu la visite du métropolite de France, Mgr Emmanuel; mais dans le reportage, c'est carrément un patriarche qui s'est rendu à Garges-les-Gonesses. On n'en est plus à une confusion près.
2) Le journaliste étant incapable de dire quel type de service religieux est célébré par le clergé orthodoxe qui s'est rendu dans l'appartement, on nous parle d'une messe...
3) Le journaliste devant bien sûr exprimer son scepticisme face aux étranges coutumes des orthodoxes, il donne évidemment la parole à un prêtre catholique romain passant par là, qui, bien sûr, n'a rien à dire, mais est, peut-on supposer, interviewé pour apporter la caution très laïque du très désacralisateur clergé kto de France. Il ne vient évidemment pas à l'esprit du journaliste de poser des questions à un membre du clergé orthodoxe.
Je mets au défi quiconque, après avoir écouté ce reportage qui dure tout de même près de 2 minutes, de pouvoir affirmer avec certitude ce dont parle le reportage. Qui est ce mystérieux «patriarche» qui vient célébrer une «messe» (mot inusité chez les orthodoxes - mais il est vrai que, dans leur incommensurable inculture, les media francophones usent, en matière de christianisme, d'un vocabulaire limité à cinq mots: on avait eu droit, un jour, à une chaîne de télévision française annonçant que Clinton sortait d'une «messe».. baptiste!) à Garges-les-Gonesses? De quoi s'agit-il exactement? La lecture d'un acathiste, une bénédiction, la lecture des heures canoniales? Impossible de comprendre quoi que ce soit.
Ce qui est malheureux, c'est que les media montrent une égale incompétence dans tous les domaines. Comment se fait-il que lorsque la télévision ou la radio abordent un sujet que nous connaissons, nous nous rendons compte, immanquablement, que ce qui est dit est faux ou à tout le moins approximatif, et que nous continuons pourtant à leur faire confiance?
Mais le plus malheureux, c'est qu'un reportage aussi confus rend aussi une sorte d'hommage sinistre à tous les efforts déployés depuis des décennies par le clergé orthodoxe présent en Europe occidentale pour que l'Orthodoxie s'enferme dans un ghetto, pour qu'elle ne rayonne pas, pour qu'elle reste plus exotique que le plus exotique des cultes vaudous. En ce sens, l'ignorance phénoménale qui s'étale dans ce reportage ne saurait être imputée au journaliste que jusqu'à un certain point; elle est aussi le résultat de décennies d'efforts de notre clergé, de notre épiscopat et de nos «intellectuels» en faveur de la foklorisation de l'Orthodoxie et contre toute forme de rayonnement de l'Orthodoxie dans la société.