Daroslav a écrit :Merci pour vos recherches. J'ai l'impression qu'en anglais on trouve beaucoup plus de choses sur l'orthodoxie qu'en français.
Hélas oui... D'abord parce qu'il y a beaucoup plus d'orthodoxes dans les pays anglophones que dans les pays francophones (chiffres approximatifs)...
Etats-Unis 1'000'000 - 1'500'000
Australie 530'000 (recensement de 2001)
Kenya 500'000
Canada 480'000 (recensement de 2001- presque tous anglophones, même au Québec)
Royaume-Uni 300'000 ?
Afrique du Sud 50'000?
Irlande 30'000?
Ouganda 20'000
+ Nouvelle-Zélande, Tanzanie, Zimbabwe...
Rappelons que la France ne compte même pas 100'000 orthodoxes!
En plus, les Eglises orthodoxes présentes dans les pays anglophones ayant eu une attitude missionnaire, au moins aux Etats-Unis, il y a des centaines de milliers de convertis qui, d'une part sont plus consommateurs d'informations que les orthodoxes nominaux, et, d'autre part, veulent des publications en anglais.
C'est un facteur important: il y a un million d'orthodoxes en Allemagne, près d'un million en Italie, mais comme il s'agit dans ces deux pays de communautés ethnico-religieuses fermées (un seul monastère orthodoxe de langue allemande, à comparer avec le nombre conséquent de monastères orthodoxes de langue française), on publie beaucoup moins dans le domaine orthodoxe en allemand et en italien qu'en français. Encore que saint Grégoire Palamas ait été récemment publié dans une magnifique édition bilingue grec-italien en trois volumes chez Bompiani, dont on attendrait en vain un équivalent français. Mais j'étais à Berlin le week-end dernier et j'ai été frappé par l'absence complète de livres sur l'Orthodoxie dans le rayon religieux des librairies (même chez Dussmann); à peine ai-je trouvé un livre sur la théologie de la Ruthénie kiévienne chez un bouquiniste près de Savignyplatz. Je sais aussi qu'en Grèce, certaines publications orthodoxes se font en français à l'usage des missions du patriarcat d'Alexandrie en Afrique.
Donc, s'il est vrai qu'on trouve beaucoup plus d'informations sur l'Orthodoxie en anglais qu'en français, il faut reconnaître que le français est, de ce point de vue, plus favorisé que l'allemand ou l'italien.
Autre facteur qui accentue le déséquilibre en faveur de l'anglais et au dépens aussi bien du français que de l'allemand: alors que l'anglais est peu ou prou pratiqué dans tous les pays de forte tradition orthodoxe, le français n'y a conservé quelques positions qu'en Grèce (très loin derrière l'anglais, certes, mais tout de même avec une présence non négligeable) et au Liban (mais où les orthodoxes ne sont que 7 ou 8% de la population totale). A vrai dire, je n'ai connu que deux livres orthodoxes publiés en français dans un pays d'Orthodoxie majoritaire autre que la Grèce: l'étude monumentale du RP Nicolae Dură,
Le régime de la synodalité selon la législation canonique conciliaire, œcuménique, du Ier millénaire , publié en Roumanie en 1999, et la réédition à Moscou d'un ouvrage de Mgr Basile (Krivochéine) sur les anges et les démons. En revanche, je connais un certain nombre d'ouvrages publiés en français en Grèce (souvent des traductions faites par des Grecs eux-mêmes).