necessité de l'Icarnation du Christ

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FABRE
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par FABRE »

pour J.Gabriel :
Maxime le Confesseur (580-662)
L’Incarnation du Verbe, mystère connu avant tous les siècles
et fin de toute la création
Introduction
Saint Maxime le Confesseur prend prétexte du commentaire de ce passage de la première
épître de l’Apôtre Pierre (1, 19-20) - « le Christ, connu avant la fondation du monde et
manifesté dans les derniers temps à cause de vous » - pour exposer avec profondeur le mystère
de l’union des natures humaine et divine dans le Christ, en relation avec le projet éternel des
trois Personnes divines de permettre à toutes les créatures d’atteindre le but que Dieu a voulu
pour elles de toute éternité : la déification par grâce.
Ce passage célèbre des Questions à Thalassios (chapitre 60) témoigne de façon
caractéristique, derrière un style un peu compliqué, de l’ampleur de la vision théologique,
cosmologique et anthropologique du grand théologien byzantin pour qui tout le sens de la
création et tout le sens de l’existence de l’humanité passée, présente et à venir se résume dans le
mystère central de l’Incarnation.

Texte
Le mystère du Christ, la parole de l’Écriture l’a appelé « Christ » (1 Pi 1, 19-20), et le
grand Apôtre en témoigne clairement en parlant ainsi : « Le mystère caché depuis les
siècles et les générations a été maintenant manifesté » (Col 1, 26-27), disant
évidemment que « le mystère du Christ » est la même chose que « le Christ ». C’est
manifestement une indicible et inconcevable union selon l’hypostase de la divinité avec
l’humanité, amenant l’humanité à la même chose que la divinité, de toutes les façons,
par la raison de l’hypostase, faisant des deux une seule hypostase composée,
n’entraînant d’aucune manière une diminution quelconque de leur différence essentielle
selon la nature, en sorte que, d’une part, des deux [natures] l’hypostase devienne
unique, comme je l’ai dit, et que, d’autre part, demeure intacte la différence naturelle,
selon laquelle même après l’union la quantité naturelle des deux, même unies, est
conservée sans diminution. Là en effet où, selon l’union, absolument aucune épreuve de
changement ou d’altération n’a suivi pour les réalités qui ont été unies, le principe
essentiel de chacune d’elles est resté intact. Et celles dont le principe essentiel est resté
intact même après l’union, leurs natures sont demeurées sans dommage en tout point,
aucune ne reniant, à cause de l’union, quoi que ce soit de ce qui lui appartenait.
Il convenait en effet au Créateur de toutes choses qui est devenu par nature, selon
l’économie, ce qu’Il n’était pas, d’être conservé Lui-Même immuable, et quant à ce
qu’Il était selon la nature, et quant à ce qu’Il est devenu par nature selon l’économie. En
effet, on ne saurait voir de changement en Dieu, en qui on ne conçoit aucun
mouvement.
C’est là le grand mystère caché. C’est là la fin bienheureuse à cause de laquelle toutes
les choses ont été faites. C’est là le but divin, conçu d’avance, du commencement des
êtres, que nous appelons pour le définir : « la fin préconçue à cause de laquelle sont
toutes choses, mais qui n’est elle-même à cause de rien. » C’est en fixant Son regard sur
cette fin que Dieu a produit les essences des êtres. C’est là proprement la limite de la
Providence et des êtres prévus, limite selon laquelle s’effectue la récapitulation en Dieu
de tous les êtres créés par Lui. C’est là le mystère englobant tous les siècles et
manifestant le grand Conseil de Dieu, qui est plus qu’infini et qui préexiste infiniment
aux siècles (Ep 1, 10-11), Conseil dont celui qui est par essence le Verbe même de Dieu
est devenu l’Ange, Lui-même, s’il est permis de parler ainsi, ayant rendu manifeste le
2
fondement le plus intérieur de la bonté paternelle, et ayant montré en Lui la fin à cause
de laquelle les choses qui ont été faites ont reçu le commencement en vue de l’être. Car
par le Christ - c’est-à-dire le mystère du Christ -, tous les siècles et toutes les choses qui
sont dans ces siècles ont pris sûrement en Lui le principe et la fin de leur être. Car avant
les siècles a été préconçue l’union de la limite et de l’illimité, du mesuré et de
l’immensurable, du fini et de l’infini, du Créateur et de la créature, du repos et du
mouvement. Cette union est advenue en Christ, manifesté dans les derniers temps,
donnant en elle-même plénitude à ce qui était connu d’avance par Dieu afin que, autour
de ce qui par essence est totalement immobile, se tiennent les créatures qui par nature
sont mues, après avoir totalement dépassé le mouvement vers elles-mêmes et vers les
autres, et afin qu’elles reçoivent par expérience la connaissance en acte de Celui en qui
elles ont été jugées dignes de se tenir, connaissance inaltérable, possédée toujours de la
même manière, et procurant la jouissance de Celui qui est connu.
[...] Ce mystère a été préconnu avant tous les siècles par le Père et le Fils et le Saint-
Esprit, le premier en étant bienveillant, le second en l’accomplissant Lui-même, le
troisième en coopérant avec Celui-ci. Car la connaissance qu’ont le Père, le Fils et le
Saint-Esprit est une, parce qu’une aussi est leur essence et leur puissance. En effet, le
Père n’ignorait pas l’Incarnation du Fils ; le Saint-Esprit non plus ; car dans le Fils tout
entier, opérant Lui-même le mystère de notre salut par l’Incarnation, est le Père tout
entier selon l’essence, non incarné mais bienveillant pour l’Incarnation du Fils ; et dans
le Fils tout entier existe selon l’essence l’Esprit Saint tout entier, non incarné mais
opérant en commun avec le Fils l’Incarnation indicible pour nous.
Donc que l’on dise soit « le Christ », soit « le mystère du Christ », la Sainte Trinité -
Père, Fils et Saint-Esprit - en a par essence la préconnaissance. Et nul ne se demanderait
comment le Christ, l’un de la Sainte Trinité, est préconnu d’elle, sachant que ce n’est
pas en tant que Dieu que le Christ a été préconnu mais en tant qu’homme, donc que
c’est Son incarnation selon l’économie à cause de l’homme qui a été préconnue. En
effet, ne peut être préconnu ce qui est toujours, au-dessus de toute cause et de toute
raison d’être. Car il y a préconnaissance des choses qui ont commencé d’être pour une
certaine cause. Le Christ a donc été préconnu non en ce qu’Il était par Lui-même selon
la nature, mais en ce qu’Il est apparu et devenu ensuite selon l’économie à cause de
nous.
En effet, il fallait en vérité que Celui qui est vraiment selon la nature le créateur de
l’essence des êtres devînt aussi Celui qui opère par Lui-même la déification des êtres
selon la grâce, afin que le Donateur de l’être se manifestât aussi comme Celui qui donne
la grâce du « toujours être-bien ».
Introduit et traduit par Jean-Claude LARCHET
J-Gabriel
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par J-Gabriel »

FABRE a écrit :Maxime le Confesseur (580-662)
L’Incarnation du Verbe, mystère connu avant tous les siècles
et fin de toute la création
Introduction
Saint Maxime le Confesseur prend prétexte du commentaire de ce passage de la première
épître de l’Apôtre Pierre (1, 19-20) - « le Christ, connu avant la fondation du monde et
manifesté dans les derniers temps à cause de vous » - pour exposer avec profondeur le mystère
de l’union des natures humaine et divine dans le Christ, en relation avec le projet éternel des
trois Personnes divines de permettre à toutes les créatures d’atteindre le but que Dieu a voulu
pour elles de toute éternité : la déification par grâce.
Ce passage célèbre des Questions à Thalassios (chapitre 60) témoigne de façon
caractéristique, derrière un style un peu compliqué, de l’ampleur de la vision théologique,
cosmologique et anthropologique du grand théologien byzantin pour qui tout le sens de la
création et tout le sens de l’existence de l’humanité passée, présente et à venir se résume dans le
mystère central de l’Incarnation.

Texte
Le mystère du Christ, la parole de l’Écriture l’a appelé « Christ » (1 Pi 1, 19-20), et le
grand Apôtre en témoigne clairement en parlant ainsi : « Le mystère caché depuis les
siècles et les générations a été maintenant manifesté » (Col 1, 26-27), disant
évidemment que « le mystère du Christ » est la même chose que « le Christ ». C’est
manifestement une indicible et inconcevable union selon l’hypostase de la divinité avec
l’humanité, amenant l’humanité à la même chose que la divinité, de toutes les façons,
par la raison de l’hypostase, faisant des deux une seule hypostase composée,
n’entraînant d’aucune manière une diminution quelconque de leur différence essentielle
selon la nature, en sorte que, d’une part, des deux [natures] l’hypostase devienne
unique, comme je l’ai dit, et que, d’autre part, demeure intacte la différence naturelle,
selon laquelle même après l’union la quantité naturelle des deux, même unies, est
conservée sans diminution. Là en effet où, selon l’union, absolument aucune épreuve de
changement ou d’altération n’a suivi pour les réalités qui ont été unies, le principe
essentiel de chacune d’elles est resté intact. Et celles dont le principe essentiel est resté
intact même après l’union, leurs natures sont demeurées sans dommage en tout point,
aucune ne reniant, à cause de l’union, quoi que ce soit de ce qui lui appartenait.
Il convenait en effet au Créateur de toutes choses qui est devenu par nature, selon
l’économie, ce qu’Il n’était pas, d’être conservé Lui-Même immuable, et quant à ce
qu’Il était selon la nature, et quant à ce qu’Il est devenu par nature selon l’économie. En
effet, on ne saurait voir de changement en Dieu, en qui on ne conçoit aucun
mouvement.
C’est là le grand mystère caché. C’est là la fin bienheureuse à cause de laquelle toutes
les choses ont été faites. C’est là le but divin, conçu d’avance, du commencement des
êtres, que nous appelons pour le définir : « la fin préconçue à cause de laquelle sont
toutes choses, mais qui n’est elle-même à cause de rien. » C’est en fixant Son regard sur
cette fin que Dieu a produit les essences des êtres. C’est là proprement la limite de la
Providence et des êtres prévus, limite selon laquelle s’effectue la récapitulation en Dieu
de tous les êtres créés par Lui. C’est là le mystère englobant tous les siècles et
manifestant le grand Conseil de Dieu, qui est plus qu’infini et qui préexiste infiniment
aux siècles (Ep 1, 10-11), Conseil dont celui qui est par essence le Verbe même de Dieu
est devenu l’Ange, Lui-même, s’il est permis de parler ainsi, ayant rendu manifeste le
2
fondement le plus intérieur de la bonté paternelle, et ayant montré en Lui la fin à cause
de laquelle les choses qui ont été faites ont reçu le commencement en vue de l’être. Car
par le Christ - c’est-à-dire le mystère du Christ -, tous les siècles et toutes les choses qui
sont dans ces siècles ont pris sûrement en Lui le principe et la fin de leur être. Car avant
les siècles a été préconçue l’union de la limite et de l’illimité, du mesuré et de
l’immensurable, du fini et de l’infini, du Créateur et de la créature, du repos et du
mouvement. Cette union est advenue en Christ, manifesté dans les derniers temps,
donnant en elle-même plénitude à ce qui était connu d’avance par Dieu afin que, autour
de ce qui par essence est totalement immobile, se tiennent les créatures qui par nature
sont mues, après avoir totalement dépassé le mouvement vers elles-mêmes et vers les
autres, et afin qu’elles reçoivent par expérience la connaissance en acte de Celui en qui
elles ont été jugées dignes de se tenir, connaissance inaltérable, possédée toujours de la
même manière, et procurant la jouissance de Celui qui est connu.
[...] Ce mystère a été préconnu avant tous les siècles par le Père et le Fils et le Saint-
Esprit, le premier en étant bienveillant, le second en l’accomplissant Lui-même, le
troisième en coopérant avec Celui-ci. Car la connaissance qu’ont le Père, le Fils et le
Saint-Esprit est une, parce qu’une aussi est leur essence et leur puissance. En effet, le
Père n’ignorait pas l’Incarnation du Fils ; le Saint-Esprit non plus ; car dans le Fils tout
entier, opérant Lui-même le mystère de notre salut par l’Incarnation, est le Père tout
entier selon l’essence, non incarné mais bienveillant pour l’Incarnation du Fils ; et dans
le Fils tout entier existe selon l’essence l’Esprit Saint tout entier, non incarné mais
opérant en commun avec le Fils l’Incarnation indicible pour nous.
Donc que l’on dise soit « le Christ », soit « le mystère du Christ », la Sainte Trinité -
Père, Fils et Saint-Esprit - en a par essence la préconnaissance. Et nul ne se demanderait
comment le Christ, l’un de la Sainte Trinité, est préconnu d’elle, sachant que ce n’est
pas en tant que Dieu que le Christ a été préconnu mais en tant qu’homme, donc que
c’est Son incarnation selon l’économie à cause de l’homme qui a été préconnue. En
effet, ne peut être préconnu ce qui est toujours, au-dessus de toute cause et de toute
raison d’être. Car il y a préconnaissance des choses qui ont commencé d’être pour une
certaine cause. Le Christ a donc été préconnu non en ce qu’Il était par Lui-même selon
la nature, mais en ce qu’Il est apparu et devenu ensuite selon l’économie à cause de
nous.
En effet, il fallait en vérité que Celui qui est vraiment selon la nature le créateur de
l’essence des êtres devînt aussi Celui qui opère par Lui-même la déification des êtres
selon la grâce, afin que le Donateur de l’être se manifestât aussi comme Celui qui donne
la grâce du « toujours être-bien ».
Introduit et traduit par Jean-Claude LARCHET

Merci Daniel pour le texte, et ma foi s’accorde avec ce qui y est écrit. Pourtant je ne vois nulle part dans le texte l’idée que « L’incarnation n’est pas le résultat ou la conséquence de la victoire du serpent sur l’homme. », ou quelque chose qui m’amènerai à cette question « si l'homme, Adam, n'avait pas chuter, l'incarnation du Christ aurait-elle eu lieu quand même ??! ».
Au contraire il renforce mes convictions exprimées plus haut, notamment avec cette phrase « Le Christ a donc été préconnu non en ce qu’Il était par Lui-même selon la nature, mais en ce qu’Il est apparu et devenu ensuite selon l’économie à cause de nous. »

Mais je pense maintenant savoir ce qui vous amène à cette conclusion: « L’Incarnation du Verbe, mystère connu avant tous les siècles et fin de toute la création ».

Là ce soir je n’ai plus la force mais demain je vais vous présenter ce qu’écrit saint Athanase le Grand dans son deuxième discours Contre les ariens, au chiffre 77. Il image très bien le sujet.
FABRE
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par FABRE »

et bien parceque entre autre : " C’est en fixant Son regard sur
cette fin que Dieu a produit les essences des êtres. C’est là proprement la limite de la
Providence et des êtres prévus, limite selon laquelle s’effectue la récapitulation en Dieu
de tous les êtres créés par Lui. C’est là le mystère englobant tous les siècles et
manifestant le grand Conseil de Dieu, qui est plus qu’infini et qui préexiste infiniment
aux siècles (Ep 1, 10-11), Conseil dont celui qui est par essence le Verbe même de Dieu
est devenu l’Ange, Lui-même, s’il est permis de parler ainsi, ayant rendu manifeste le
2
fondement le plus intérieur de la bonté paternelle, et ayant montré en Lui la fin à cause
de laquelle les choses qui ont été faites ont reçu le commencement en vue de l’être. Car
par le Christ - c’est-à-dire le mystère du Christ -, tous les siècles et toutes les choses qui
sont dans ces siècles ont pris sûrement en Lui le principe et la fin de leur être. Car avant
les siècles a été préconçue l’union de la limite et de l’illimité, etc....
du
"
J-Gabriel
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par J-Gabriel »

J-Gabriel a écrit :Mais je pense maintenant savoir ce qui vous amène à cette conclusion: « L’Incarnation du Verbe, mystère connu avant tous les siècles et fin de toute la création ».
Je me suis mal exprimé. Ce que je voulais signifié c'était que sûrement à cause de ce genre de formulation « L’Incarnation du Verbe, mystère connu avant tous les siècles et fin de toute la création » que vous en arrivez à votre questionnement de savoir si le Verbe se serait incarnée en l'absence de chute de l'homme (sic).
J-Gabriel a écrit :je vais vous présenter ce qu’écrit saint Athanase le Grand dans son deuxième discours Contre les ariens, au chiffre 77. Il image très bien le sujet.
Pas tout est en relation avec notre sujet, mais tant qu’à faire je mets la partie 77, du deuxième discours dans son intégralité telle que se présente dans le livre Les Trois Discours contre les arien, Athanase d’Alexandrie, éditions Lessius, p.219-220 (l’intertitre je ne sais pas si c’est issue du discours original ou d’une bienveillance des auteurs du livre).
77. Car il ne convenait pas que notre vie fût fondée en un autre que le Seigneur, qui est avant les siècles et par qui les siècles ont été faits (cf. Hé 1,2), afin que, cette vie étant en lui, nous puissions nous aussi recevoir en héritage une vie éternelle. Car Dieu est bon ; étant bon depuis toujours, c’est précisément cela qu’il a voulu, sachant que notre impuissante nature a besoin du secours et du salut qui viennent de lui. C’est comme si un sage architecte, ayant dessein de bâtir une maison, décidait en même temps, pour le cas où elle viendrait à être détruite après sa construction, de la refaire à neuf ; cela une fois décidé, il préparerait d’avance et fournirait à l’entrepreneur les ressources nécessaires à l’entrepreneur les ressources nécessaires à la remise à neuf, si bien qu’avant la maison existeraient déjà les préparatifs de sa reconstruction. C’est de la même manière que, bien avant nous, le renouvellement qui doit procurer notre salut est fondé dans le Christ, afin qu’en lui nous puissions être créés à nouveau. Le dessein et la décision ont donc été préparés avant les siècles, tandis que la réalisation a eu lieu seulement lorsque le besoin l’a réclamé, et c’est alors qu’est venu le Sauveur. Car le Seigneur lui-même, au nom de tous, entrera pour nous dans les cieux, nous prenant avec lui dans la vie éternelle.

Sagesse incréée et sagesse créée.

Tout cela suffit pour prouver que le Verbe de Dieu n’est pas une créature et que le verset des Proverbes a un sens parfaitement correct. Mais puisque, ainsi scruté, ce verset offre de toute part un sens correct, il ne sera pas hors de propos d’indiquer encore le sens que nous allons dire, afin que peut-être, sous la masse des preuves, soient confondus les insensés. Nous aurons encore besoin de ce qui a déjà été dit, car il s’agit de la même parole des Proverbes et de la même Sagesse.
Le Verbe n’a pas dit qu’il était par nature une chose créée, mais il a dit dans les Proverbes : « Le Seigneur m’a créée » (Pr 8, 22). Il est clair que le sens d’une telle parole ne peut être le sens obvie, mais un sens caché, sens qu’il ne nous sera possible de découvrir que si nous écartons le voile couvrant le proverbe. Car qui donc, entendant la Sagesse créatrice proclamer : « Le Seigneur m’a créée en vue de ses œuvres », ne chercherait aussitôt le sens d’une telle parole, en se demandant comment celle qui crée pourrait être créée ? Qui, entendant le Fils Monogène peut devenir le commencement d’une multitude ? Il s’agit d’une énigme. Mais « l’homme intelligent », est-il dit, « comprendra la parabole et la parole obscure, ainsi que les propos des sages et leurs énigmes » (Pr 1, 5-6).


saint Athanase le Grand Contre les Ariens, deuxième discours, troisième section (En gras par J-G)
FABRE
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par FABRE »

merci J. Gabriel, je vois en effet que l'image est très parlante et....pour ce moment je vais la prendre en compte comme réponse à mon questionnement, cela me convient même si je croyais avoir compris autre chose, oui ceci me convient et je vous en remercie encore ! amicalement en Christ : Daniel
Dorian
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par Dorian »

.......
Dernière modification par Dorian le ven. 21 janv. 2011 16:43, modifié 1 fois.
FABRE
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par FABRE »

ben la réponse c'est que l'incarnation semblait nécessaire aussi en raison de la chute et que sans elle il n'était sans doute pas besoin qu'elle ait lieu....je prends ainsi bien que cela me gêne encore un peu, mais bon cela fera son chemin....
J-Gabriel
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par J-Gabriel »

FABRE a écrit :L’incarnation n’est pas le résultat ou la conséquence de la victoire du serpent sur l’homme.. St Maxime enseigne que le but du monde est l’union selon l’hypostase avec Dieu.
Je viens de recevoir un livre « Chemins de la christologie orthodoxe, Desclée, Paris 2005 » dans lequel, p.176, on parle de triple incarnation du Logos via saint Maxime le Confesseur. Je vais faire lecture cet après-midi.
FABRE a écrit :j'ai navigué sur le forum, mais n'ai pas trouvé de réponse précise…
Je ne sais pas si dans votre navigation vous êtes tombé sur ce texte SAINT MAXIME LE CONFESSEUR, Sur diverses difficultés des saints Denys et Grégoire, PG 91, 1304 D-1312 B. offert par Antoine le Lundi 11 Août 2003 à 11:28. (Faire recherche avec : logoi).

Dorian a écrit :Mais on peut se demander à quoi aurait servit le crucifixion si l'homme n'était pas sous l'emprise du péché et de la mort.Car pour moi la crucifixion n'est utile que pour le Salut.
La même chose pour l’Incarnation de notre Seigneur ; toutes les manifestations de Dieu sont liées à notre salut. Il n’y a rien qui puisse nous venir de Dieu et qui nous serait vain.
Dorian
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par Dorian »

......
Dernière modification par Dorian le ven. 21 janv. 2011 16:42, modifié 1 fois.
FABRE
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par FABRE »

encore merci J.Gabriel, je suis allé voir le texte qu'Antoine nous avez livré, c'est très clair merci j'ai pleinement ma réponse !
J-Gabriel
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Re: necessité de l'Icarnation du Christ

Message par J-Gabriel »

FABRE a écrit :voilà, mon épouse et moi divergeons quant au fait que chute ou non de l'homme le Christ se serait incarné quand même....
Là, encore, dans un commentaire de l’article 3 de notre Crédo, vous allez pouvoir à coup sûr, régler vos divergences avec votre épouse :
ARTICLE 3
Qui, pour nous, hommes, et pour notre salut,
est descendu des cieux,
s’est incarné du Saint Esprit et de la Vierge Marie,
et s’est fait homme.


La cause de l’Incarnation est donc résumée en ces termes : « pour nous, hommes, et pour notre salut ». Les spéculations vaines et oiseuses pour savoir si l’Incarnation aurait eu lieu même sans le péché originel et donc sans nécessité d’une rédemption proprement dite n’ont pas de place dans un énoncé de la Règle de Foi. Par ailleurs, on notera que l’universalité du salut offert à l’humanité est implicitement affirmée dans la formulation de l’article, conformément aux paroles très claires de la Sainte Écriture : Voilà ce qui plait à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que lors les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tm 11,3-4 ). Il est à peine besoin d’ajouter que l’expression du Credo « ...pour nous, hommes,... » ne porte pas seulement sur cet article mais aussi sur les suivants qui traitent de l’économie du Verbe incarné.

Commentaire du Symbole de la Liturgie (extrait) http://www.pagesorthodoxes.net/foi-orth ... illier.htm
Et dans une courte phrase, saint Justin de Tcheliè résume bien la divine économie :
Dieu le Verbe s’est incarné pour ramener la Création vers le Créateur, car c’est lui qui en est le premier fondement et la base.

saint Justin Popovitch L’HOMME ET LE DIEU-HOMME, P.51, éd. L’Age d’Homme.
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