Internet contient des trésors… pour autant que l’on évite Wikipédia, l’incroyable notice de cette « encyclopédie » sur l’assassinat des Romanov m’en ayant dégoûté pour très longtemps. Voici, trouvé sur le site Persée
http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 280_0000_2#, la longue recension que le RP Raymond Janin avait consacré dans la
Revue des Etudes byzantines (volume 16, numéro 16, 1958, pp. 280-284) a des études sur le sujet des sacrements des hétérodoxes qui venaient d’être publiées à Athènes par Mgr Jérôme Kotsonis.
Il me paraît utile de reproduire cette recension
in extenso, et ce pour les raisons suivantes :
- Le RP Janin était un grand ennemi de l’Orthodoxie (cf. son très polémique
Églises orientales et rites orientaux, encore récemment réédité). Avec une certaine malice, il profite donc de cette recension pour souligner certains errements de la hiérarchie orthodoxe par rapport à la Tradition au début du XXe siècle… ce qui ne fait que rejoindre la perspective qui est la nôtre. On notera toutefois que tous les errements qu’il décrit avaient trait aux relations avec l’Église anglicane. Cela avait naturellement pour cause des raisons politiques et culturelles : la puissance de l’Empire britannique, dont le joug s’abattait sur les patriarcats d’Alexandrie et de Jérusalem et sur l’archevêché autocéphale de Chypre ; l’anglomanie qui, à cette époque, a fait autant de mal en Grèce, en Russie ou en Roumanie qu’en France ; et enfin, l’adogmatisme anglican, qui permet à chacun d’y trouver ce qu’il a envie d’y trouver. Inutile de dire qu’à l’heure actuelle, avec le déclin de la puissance britannique et les surprenantes évolutions de l’anglicanisme, l’union avec les anglicans est un peu passée de mode, même chez les plus excentriques de nos évêques. Précisons toutefois que la concélébration d'un métropolite de Sofia avec un évêque anglican entre les deux guerres mondiales, évoquée par le RP Janin, est non seulement un cas extrême, mais ne représente même pas une dérive d'un hiérarque orthodoxe, puisque l'Église de Bulgarie s'était à ce moment-là séparée de l'Église orthodoxe avec laquelle elle ne devait se réconcilier qu'en 1945. Le sentiment de supériorité du RP Janin éclate dans une phrase de sa recension: « les Églises orthodoxes se montrent plus sévères que l'Église catholique sur des points essentiels, comme la validité du baptême et des ordinations chez les hétérodoxes qu'elles rejettent presque sans aucune discrimination, alors que celle-ci établit les distinctions nécessaires basées sur les décisions des conciles et sur la tradition ». Pourquoi « nécessaires » ?
- La recension du RP Janin souligne bien les origines politiques de l’œcuménisme (idéologie wilsonienne après la première Guerre mondiale). Il ne s'agit guère que du versant religieux d'une idéologie mondialiste dont l'Europe contemporaine subit de plein fouet les conséquences économiques.
- Les travaux de l’archimandrite Jérôme (Kotsonis) étaient intéressants en eux-mêmes, et contiennent un bon résumé de la tradition orthodoxe relative aux sacrements des hétérodoxes.
- Enfin, mais c’est plus anecdotique, l’archimandrite Jérôme a par la suite connu une célébrité que ses travaux canoniques ne lui auraient sans doute pas procurée, en devenant un (contestable et contesté) primat de l’Église autocéphale de Grèce de 1967 à 1973 (au mauvais endroit au mauvais moment !). Disons que les fautes de l'archevêque n'effacent pas la science du canoniste.
Kotsônès (Archimandrite Hiér. Ι.), Ἡ κανονικὴ ἄποψις τῆς ἐπικοινωνίας μετὰ τῶν ἑτεροδόξων (Intercommunio) —, Προβλήματα τῆς Ἐκκλησιαστικῆς οἰκονομίας
KOTSÔNÈS (Archimandrite Hier. Ι.), Ή κανονική αποψις της επικοινωνίας μετά τών έτεροδόξων (Intercommunio), in-8°, 332 p., Athènes, 1957. - — Προβλήματα της 'Εκκλησιαστικής οικονομίας, in-8°, 278 p., Athènes, 1957. I. La question de l'intercommunion avec les hétérodoxes est une de celles qui préoccupent les Églises orthodoxes, surtout depuis le début du siècle. Jusqu'alors elles l'avaient traitée par la négative, puisque le patriarcat de Constantinople avait refusé toute entente avec les protestants aux XVIe et XVIIe siècles et que l'Église russe avait fait de même avec les anglicans au XIXe. C'est aux États-Unis que la question fut de nouveau posée de façon pratique. Le clergé épiscopalien (anglican) y baptisait et enterrait les orthodoxes dans les localités où ceux-ci n'avaient pas de prêtres. Raphaël, évêque melkite orthodoxe de Brooklyn, alla plus loin. En juin 1910, il publia une lettre dans laquelle il soutenait que les orthodoxes pouvaient recevoir les sacrements des ministres anglicans, sauf la Confirmation, ce qui causa d'ailleurs un profond émoi. Cependant l'idée de l'union avec les Églises orthodoxes faisait son chemin aux États- Unis, où la pratique de l'intercommunion devenait de plus en plus commune. L'archevêque d'Athènes, Mélétios Métaxakis, s'y rendit en 1917 avec une délégation, pour amorcer la discussion. Il eut à répondre aux questions très précises que lui posèrent les évêques anglicans. Bientôt des esprits hardis lançaient l'idée d'une « Société des Églises », comme on fondait alors la « Société des Nations ». On parla de l'Union à la Conférence de Lambeth en 1920, puis aux fêtes données à Londres en 1925 pour le seizième centenaire du concile de Nicée, au cours desquelles les représentants des Églises orthodoxes prirent part à une cérémonie religieuse avec les anglicans. A cette occasion, les patriarches Photios d'Alexandrie et Damianos de Jérusalem admirent que les orthodoxes pouvaient recourir au clergé anglican en cas de nécessité pour les baptêmes, les mariages et les enterrements. Cette prise de position fut vivement combattue en Grèce et en Roumanie. Certains prélats prenaient des initiatives hardies en donnant la communion à des non orthodoxes, comme les patriarches Dmitrije de Serbie et Myron de Roumanie, ou en concélébrant avec un bishop anglican, comme le métropolite de Sofia Stéphane.
A Lausanne (1927), la délégation orthodoxe souligna cependant que la participation aux sacrements d'une autre Église exige l'unité de la foi. Le patriarche Mélétios Métaxakis d'Alexandrie répéta la même chose à Lambeth en 1930, mais il admettait que les ministres anglicans pouvaient conférer aux orthodoxes le Baptême et les autres Sacrements, à l'exception de l'Eucharistie; encore la communion pouvait être donnée aux mourants. Ces déclarations suscitèrent chez certains théologiens de véhémentes protestations. Malgré tout l'idée faisait son chemin. La Conférence entre théologiens anglicans et orthodoxes réunie à Bucarest (1935) conclut à la validité des ordinations anglicanes, ce qu'acceptèrent les patriarches de Constantinople, de Jérusalem et de Roumanie. Toutes ces concessions soulevèrent de violentes critiques. L'épiscopat orthodoxe, qui s'était assez inconsidérément laissé entraîner par le mirage de l'Union des Églises, fut amené à étudier la question plus à fond. Dès lors prévalut la doctrine que l'intercommunion exigeait l'identité de foi. A la Conférence d'Edimbourg (1937), les représentants de neuf Églises (dont les quatre patriarcats orientaux), insistèrent sur ce point, tout en reconnaissant que les Églises hétérodoxes sont « membres du Corps du Christ ». La marche arrière s'accentua encore. A Lund (1952), les délégués orthodoxes furent plus réticents. La même année, le patriarche Athénagoras de Constantinople invita le clergé à être très réservé au sujet de la participation aux cérémonies des hétérodoxes. La réunion d'Evanston aux États-Unis (1954), qui groupait plus de 150 Églises protestantes, montra aux orthodoxes qu'il était impossible d'obtenir de ces groupements une notion nette de leur conception de l'Église. C'est pourquoi la délégation du patriarcat de Constantinople déclara que l'union ne pouvait se faire que sur un accord parfait au sujet de la foi et en particulier de la nature de l'épiscopat. Le 20 mars 1957, le saint synode d'Athènes décida que, tout en continuant à faire partie du Mouvement œcuménique, l'Église de Grèce n'y participerait pas comme membre organique, mais qu'elle enverrait des théologiens laïques comme observateurs pour suivre les travaux des Commissions, les ecclésiastiques n'étant pas autorisés à prendre part à ces réunions. Quatre théologiens laïques, mécontents de cette décision, envoyèrent au saint Synode un mémoire qui fut déclaré « irrecevable ». M. Alivizatos donna alors sa démission de secrétaire général de la Commission synodale chargée des relations avec les Églises étrangères. Comme on le voit, l'Église de Grèce a nettement raidi sa position. Elle n'est pas la seule. Aux réunions du Conseil Mondial des Églises aux États-Unis (juill.-août 1957), les représentants du patriarcat de Constantinople, qui parlaient aussi au nom des patriarcats d'Alexandrie, d'Antioche et de Jérusalem, insistèrent sur le fait que l'Église ne peut être qu'universelle d'après l'enseignement des conciles et la tradition apostolique. En conséquence ils se prononcèrent contre toute union qui ne respecterait pas ces principes.
L'archimandrite Hiéronyme I. Kotsônès, docteur en théologie, étudie la question de l'intercommunion au point de vue canonique. Après avoir précisé ce que l'on entend par « communion » et « intercommunion », il donne dans la première partie de son ouvrage les généralités sur celle-ci. Le chapitre I est le résumé des relations entre les Églises orthodoxes et les hétérodoxes jusqu'à nos jours (p. 13-48). C'est ce que nous avons brièvement rappelé plus haut, sauf que l'auteur a laissé de côté certains détails suggestifs sur les initiatives et les concessions de prélats haut placés. Le chapitre II (pp. 49-76) distingue dans la conduite des Églises orthodoxes le point de vue strictement canonique (κατ' άκρίβειαν) et le point de vue pratique (κατ' οίκονομίαν), c'est-à-dire ce qu'elles peuvent autoriser.
La deuxième partie étudie la communication avec les hétérodoxes dans le culte (sacrements, p. 79-266) et en dehors (participation aux Congrès et Conférences, aux œuvres apostoliques, éducatives et charitables, p. 269-274). Sans entrer dans les détails, ce qui nous entraînerait trop loin, nous nous contenterons d'enregistrer les conclusions (p. 272-283), en faisant remarquer que les Églises orthodoxes se montrent plus sévères que l'Église catholique sur des points essentiels, comme la validité du baptême et des ordinations chez les hétérodoxes qu'elles rejettent presque sans aucune discrimination, alors que celle-ci établit les distinctions nécessaires basées sur les décisions des conciles et sur la tradition.
Le principe général est que, en droit strict, la communication sacramentelle des orthodoxes avec les hétérodoxes n'est pas possible, puisque « la grâce n'est communiquée que dans la véritable Église ». Par exception on peut considérer comme valides les sacrements des seuls hétérodoxes qui embrassent la vraie foi. Au point de vue du droit orthodoxe, les sacrements des autres confessions chrétiennes sont donc invalides. On ne peut participer aux sacrements de l'Église qu'en ayant avec elle l'union complète des croyances. La communion aux sacrements est le résultat de l'unité de foi et non un moyen d'y parvenir.
Passons maintenant aux sacrements pris en particulier. La Sainte Eucharistie des hétérodoxes ne peut être considérée comme telle ni en droit ni en pratique. En conséquence il est absolument interdit de recevoir la communion des hétérodoxes et même d'assister à leur Messe. Le Baptême conféré par certains hétérodoxes peut être considéré comme valide. Un prêtre orthodoxe ne peut baptiser un enfant hétérodoxe, s'il sait qu'il sera élevé dans la religion de ses parents. Un orthodoxe ne peut être parrain d'un enfant hétérodoxe, ni un hétérodoxe parrain d'un enfant orthodoxe. Chez les hétérodoxes l'Ordre ne peut être considéré comme valide ni en droit ni en pratique. En conséquence un orthodoxe ne peut recevoir l'ordination d'un hétérodoxe, ni un évêque orthodoxe ordonner un hétérodoxe. Le mariage mixte est permis, mais à la condition d'être célébré devant un prêtre orthodoxe. Un hétérodoxe ne peut être témoin dans un mariage orthodoxe. Les Sacrements de Pénitence et d' (Extrême-) Onction excluent toute participation des hétérodoxes, aussi bien dans la pratique qu'en droit strict.
Depuis le XIX siècle, certaines habitudes se sont introduites qui peuvent être maintenues. Un prêtre orthodoxe peut présider les funérailles des hétérodoxes et faire pour eux certaines cérémonies, comme la bénédiction de l'eau; on peut se prêter les églises pour les cérémonies religieuses, échanger les prédicateurs, assister aux offices les uns des autres, etc. Les orthodoxes peuvent prendre part aux Congrès et Conférences avec les hétérodoxes. A certaines conditions, il leur est même recommandé de le faire, dans l'intérêt de la vérité religieuse et pour travailler à l'union. Ils peuvent également faire partie d'associations apostoliques, éducatives et charitables.
On ne saurait aller plus loin dans les relations avec les hétérodoxes sans qu'intervienne une décision du concile œcuménique. Les conciles particuliers n'ont aucun droit de modifier les saints canons, encore moins les évêques pris isolément.
Nous faisons remarquer que cette doctrine a déjà reçu bien des accrocs depuis le début du siècle. Si elle peut se justifier en droit strict, il ne manque pas de théologiens orthodoxes qui la trouvent vieillie, et donc sujette à révision. D'autre part, puisque le concile œcuménique est la seule autorité capable d'apporter les modifications jugées nécessaires, il est probable que la question ne sera pas résolue de si tôt, car le tenue de cette assemblée paraît de plus en plus problématique.
L'étude de l'archimandrite Hiéronyme I. Kotsônès mérite, par son sérieux et sa documentation, l'attention des canonistes et généralement de tous ceux qui veulent connaître les Églises orthodoxes. Elle est d'ailleurs suivie d'une bibliographie largement suffisante (pp. 291-303), d'un tableau des canons et ordonnances canoniques (pp. 305-306) et de deux index très utiles, l'un des noms de lieux (pp. 307- 310) et l'autre des noms de personnes et des sujets traités (pp. 311-326).
II. Par « économie » on entend dans l'Église orthodoxe toute dérogation aux prescriptions canoniques. C'est l'équivalent de la dispensatio de l'Église latine. Cette question a été maintes fois traitée, aussi bien en Occident qu'en Orient, et par des canonistes éprouvés. Si l'infatigable travailleur qu'est l'archimandrite Hiéronyme Kotsônès s'en occupe, c'est parce qu'il estime que les travaux de ses devanciers sont trop austères et souvent inabordables pour les lecteurs. Il veut en donner une connaissance plus accessible au grand public et mieux adaptée aux temps où nous vivons. Si l'Église a fait des lois pour guider ses membres dans l'accomplissement de leurs devoirs de chrétiens, elle sait en varier l'application suivant les temps et les personnes. C'est donc leur esprit qui compte et non leur application rigoureuse. On peut constater cette conduite dans l'Église dès le début à propos des fidèles que la crainte des supplices avait fait apostasier.
L'auteur ne consacre pas moins de neuf chapitres à tourner la question sous toutes ses faces. Après avoir étudié dans le premier les problèmes soulevés par la définition même de l '« économie » et indiqué la valeur qu'ont à cet égard les idées des Pères et des écrivains ecclésiastiques des différentes époques, et montré dans le deuxième la conception de la dispense qui s'est établie en Occident comme en Orient, il constate qu'elle a moins de valeur dans l'Église latine que dans l'Église orthodoxe, qui laisse plus de liberté à ses enfants. Le but de l’ « économie » n'est pas de supprimer la loi, mais de favoriser son application dans la mesure du possible (ch. III). Si « le Christ nous a affranchis », où se trouve la liberté, puisque des lois s'imposent à nous? Dans l'application de l’ « économie », il faut nécessairement poser certains principes que l'auteur énumère dans le chapitre IV. Le cinquième est consacré aux limites de Γ « économie » et à la distinction qui existe entre elle et les autres activités de l'Église. Certaines mesures prises par celle-ci peuvent altérer l'ordre canonique et créer un danger pour le salut des âmes. L' « économie » n'est opportune que lorsqu'elle est appliquée par l'autorité compétente, d'où étude sur les droits des évêques et des conciles locaux et œcuméniques (ch. VI). Quelle doit être la durée des mesures d'exception prises par l'Église? En principe autant que durent les causes qui les ont fait prendre (ch. VII). Le chapitre VIII étudie l’étendue des mesures de l’économie. Celle-ci ne peut être invoquée dans les cas où les dérogations seraient une violation de la loi divine et spécialement des vérités de la foi. La question se pose surtout pour les relations avec les hétérodoxes. L’Église ne peut faire aucune concession sur ce point. La question de la validité des sacrements dans les Églises hétérodoxes est longuement traitée d’après la conception qui s’est établie à cet égard en Orient et qui a quelque peu varié suivant les époques (pp. 186-206). Enfin le chapitre IX traite des règles actuellement en vigueur pour chacun des sacrements.
Bien que relativement brève, cette étude est solidement étayée par les renvois aux décisions des conciles et aux travaux des canonistes. On ne peut pas dire qu’elle apporte du nouveau sur la question, mais elle a le mérite de reproduire sans fard les conceptions de l’Église orthodoxe. Elle est suivie d’une abondante bibliographie (pp. 243-254) et de trois index : canons et décisions canoniques (pp. 255-258), noms de lieux (pp. 259-260) et noms de personnes et de choses (pp. 261-273).
Certaines citations des travaux de Mgr Jérôme par le RP Janin sont intéressantes, et je me permets de les souligner, car elles résument bien la position orthodoxe traditionnelle à l’égard des sacrements des hétérodoxes :
-
la grâce n'est communiquée que dans la véritable Église ;
-
au point de vue du droit orthodoxe, les sacrements des autres confessions chrétiennes sont donc invalides ;
-
la communion aux sacrements est le résultat de l'unité de foi et non un moyen d'y parvenir ;
-
la Sainte Eucharistie des hétérodoxes ne peut être considérée comme telle ni en droit ni en pratique ;
- en revanche,
un prêtre orthodoxe peut présider les funérailles d’un chrétien hétérodoxe (
NdL: cette pratique, sans doute ancienne, a même été codifiée au sein du patriarcat de Constantinople et de l’Église de Grèce au XIXe siècle, et n’a donc rien à voir avec les dérives postérieures de l’œcuménisme).