Maintenant le texte qui va suivre est également d’un auteur hétérodoxe, un prêtre catholique-romain, Francis X. Weisier, je le partage pour les quelques éléments qu'il apporte pour notre étude :
CIERGE DE NOËL
Depuis les premiers siècles de la chrétienté, existe la coutume religieuse de représenter le Christ par un cierge allumé ; cette coutume est toujours en usage dans la liturgie de l’Eglise, le cierge pascal en est un exemple.
A Noël, on avait l’habitude de dresser un grand cierge symbolisant le Seigneur, dans les foyers, la veille de la fête. On le laissait brûler toute la nuit de la Nativité, et on l’allumait ensuite chaque soir durant le temps de Noël. (31 déc. Clôture de la Nativité, J-G)
Dans quelques pays, on conserve encore la coutume du cierge de Noël. En Irlande, le père ou la mère de famille allume un grand cierge décoré de houx, la vielle de Noël, tandis que les autres prient pour ceux –vivants o disparus- qui leur sont chers.
En France et en Angleterre, autrefois, le luminaire de Noël à la gloire de la Trinité consistait en trois cierges distincts, fondus ensembles à leur base.
ARBRE DE NOËL
Plusieurs auteurs font remonter l’origine de l’arbre de Noël à l’ancienne coutume des lumières et des feux des temps pré-chrétiens, mais si étonnant que cela paraisse, l’usage des arbres de Noël est d’origine récente dans tout autre pays que l’Allemagne, et même là, cette coutume ne devint très populaire qu’au siècle dernier. Cette coutume est essentiellement chrétienne. Les historiens n’ont jamais réussi à la relier à la mythologie germanique ancienne, ou asiatique. Son origine est due à la combinaison de deux symboles religieux du Moyen Age : l’arbre du Paradis, et la lumière de Noël précédemment décrite.
ARBRE DU PARADIS
Depuis le XIe siècle des pièces religieuses étaient joués dans les églises ou en plein air devant les porches. Une des plus populaires de ces scènes qu’on appelait « mystères », était celle du « Paradis ». Elle représentait la création de l’homme, le péché d’Adam et Eve et leur expulsion du jardin. Cette pièce se terminait sur la promesse consolante de la venue du Sauveur et de son Incarnation. Pour cette raison, le « Paradis » était un des spectacles préférés du temps de l’Avant.
Le Jardin d’Eden était indiqué par un sapin, où étaient accrochées des pommes ; Eve en cueillait une pour l’offrir à Adam. Cet arbre du « Paradis » attirait l’attention de tous, puisque c’était le seul objet de la scène.
Au cours du XVe siècle, les « mystères » furent peu à peu interdits car des abus s’étaient produits. Le peuple néanmoins tenait toujours à l’arbre du Paradis ; et puisqu’il ne pouvait plus le voir dans l’église, il commença à le mettre dans les maisons une fois par an, en l’honneur d’Adam et Eve, le jour de leur fête qui était le 24 décembre. L’Eglise latine n’a jamais célébré officiellement en tant que saints, mais les églises orientales le font. Ainsi, le 24 décembre on pouvait voir l’arbre du Paradis dans les maisons des fidèles, dans plusieurs pays d’Europe. C’était un sapin avec des pommes rouges.
EXTENSION DE L’ARBRE DE NOËL
Il est à présent certain que le pays d’origine de l’arbre de Noël est la rive gauche du Rhin. La première mention de l’arbre, tel que nous le connaissons (mais sans lumière encore) remonte à 1521, en Alsace. Les premières bougies de l’arbre de Noël datent du XVIIe siècle. Au cours des siècles suivants elles se généralisent, mais ce n’est qu’au début du XIXe siècle, pourtant, qu’elles se répandirent rapidement et devinrent une coutume en Allemagne, et peu après chez les peuples slaves de l’Europe de l’Est.
L’arbre de Noël fut introduit en France en 1837 lorsque la Princesse Hélène de Mecklembourg, l’apporta à Paris après son mariage avec le Duc d’Orléans. Il passa en Angleterre vers le milieu du siècle dernier lorsque le Prince Albert, époux de la reine Victoria, fit dresser un arbre au château de Windsor en 1841. De la cour la mode se répandit, d’abord dans la noblesse, puis parmi le peuple, jusqu’à devenir une partie de la célébration de Noël.
L’arbre qui, en 1850 avait été appelé « un nouveau jouet allemand » par Charles Dickens, fut traité de « vieux jeu » par le Président des Etats-Unis en 1891, lorsqu’il déclara aux journalistes, au sujet de la célébration de Noël à la Maison Blanche : « … Et nous aurions un Arbre de Noël vieux jeu pour les petits enfants. »
L’Amérique donna un nouvel aspect à l’arbre de Noël traditionnel. C’est à Boston que naquit la coutume de placer des arbres de Noël illuminées sur les places publiques (1912).
Cette coutume se répandit rapidement, elle atteignit l’Europe après la première guerre mondiale, et devint générale peu après la seconde.
LEGENDES
Innombrables sont les légendes qui ont trait à l’origine et au symbole de l’Arbre de Noël. Ainsi en attribue-t-on parfois l’origine à saint-Boniface ou au Christ-Enfant lui-même. Chez les protestants, une légende attribue cette origine à Martin Luther. Il n’existe, bien sûr, de base historique à aucune de ces légendes.
SYMBOLE
Si l’on considère les faits historiques, la signification et le message de l’arbre de Noël semblent être incontestablement et profondément religieux. Il apparaît dans les foyers au temps de Noël comme symbole du Christ « Arbre de vie » et « Lumière du monde ». Les décorations miroitantes indiquent sa gloire immense. Le fait qu’il est toujours vert est un symbole d’éternité.
Francis X. Weiser Fêtes et Coutumes Chrétiennes, de la Liturgie au Folklore p.92-95, éditions Mame 1952
L’auteur cite une fête en l’honneur d’Adam et Eve le 24 décembre, mais je crois que nous en faisons mémoire le 14 janvier. Sinon remarquez comme il vient aussi sur la même symbolique de l’
Arbre de Vie décrite dans mon message du 14 déc. Pourtant je ne connaissais pas ce livre avant le 20 décembre 2011.