Zachée a écrit :Bonsoir,
Je viens de lire la recension, sur le site Orthodoxie.com, de l'ouvrage d'Eusèbe de Césarée : la vie de Constantin "sources chrétiennes " n° 559 par J. C. Larchet, et je suis surpris de lire ceci :
Son auteur, Eusèbe de Césarée (265-339), évêque qui est
mort martyr, a écrit cette vie dans les années qui ont suivi la mort de Constantin et disposait d’une documentation de première main, ayant été non seulement un contemporain, mais un proche de l’empereur. - See more at:
http://www.orthodoxie.com/#sthash.QyuRNr1M.dpuf
. Quelqu'un peut-il m'apporter des précisions sur ce point. Je croyais qu'Eusèbe avait eu des tendances arianisantes et qu'il était bien en cour auprès de l'empereur, mais je n'ai jamais avant ce jour entendu parler de lui comme martyr.
Cordialement.
Zachée.
Depuis que vous avez écrit ce post j’ai tenté de faire quelques recherches par-ci par-là, mais je n’ai rien trouvé concernant une persécution de notre Eusèbe. Cependant, comme vous l’indiquer il semble bien qu’Eusèbe fut un opportuniste :
[…] Eusèbe (265-340) ; esprit universel, prodigieux érudit, curieux de tout et travailleur infatigable, on a l’impression qu’il a tout lu, dans le profane et le sacré, de ce qui pouvait lui être utile. Sans doute faut-il se méfier de ses intentions théologiques, car il n’est autre que cet évêque de Césarée en Palestine qui joua, dans la grande bataille de l’arianisme, un rôle plus qu’équivoque. Mais, comme historien, compte tenu des habitudes du temps, il faut reconnaître en lui un effort sérieux de documentation et d’équité. Son œuvre maîtresse de l’Histoire ecclésiastique, en dix tomes, travail d’une portée inestimable sans lequel les trois premiers siècles de l’Eglise nous seraient bien mal accessibles ; il faut y ajouter sa Chronique ou Histoire universelle où, reprenant et parachevant l’œuvre de Jules Africain au IIIe siècle, il établit un parallélisme entre la Bible et l’histoire profane, et sa Vie de Constantin, flagorneuse, mais pleine de renseignements. « Hérodote chrétien » a-t-on affirmé ; c’est sans doute beaucoup dire. Il n’en reste pas moins qu’Eusèbe de Césarée donne le branle à tout un effort historique qui, au tournant du siècle, sera poursuivi en Occident par ce charmant Salluste chrétien qu’est Sulpice Sévère, puis par Orose, qu’aimera tant Bossuet, et en Orient, par tout une équipe : Socrate, Sozomène, Théodoret. Le goût de l’histoire est désormais implanté en terre chrétienne : Rufin d’Aquilée au début du Ve siècle (vers 402-403) va traduire et compléter l’Histoire ecclésiastique, tandis que saint Jérôme en fait autant pour l’Histoire universelle, et que saint Ambroise, au milieu de ses soucis d’évêque, met en latin Flavius Josèphe.
Daniel-Rops Histoire de l’Eglise, tome II (p.441) éd. Bernard Grasset
C’est là une courte biographie d'un auteur hétérodoxe que j’ai trouvé concernant Eusèbe. Maintenant s’il est mort en "martyr", reste à savoir quelle foi a-t-il confessé devant ses persécuteurs et d’où le site en question tient-il se titre qu’il lui attribue ? Car pour nous c’est la foi orthodoxe que le persécuté va affirmer qui va garantir la valeur du martyre et son titre.
PS: à propos de la citation, selon notre calendrier ecclésiastique c'est bienheureux Jérôme et non saint (15juin).