Islam : çà continue de plus belle

Échangez vos idées librement ici

Modérateur : Auteurs

Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

introduction à l'humour danois

Message par Claude le Liseur »

Réaction d'un Danois que laisse sceptique la revendication des sept paladins auto-proclamés de la chrétienté (et du bushisme?), rapportée in Marianne, n° 371 du 31 mai 2004, p. 13:

"Et le paganisme?

Tous les élèves des pays européens connaissent les noms de Jupiter, Vénus, Bacchus ou Cupidon. Et aussi d'Achille et d'Ulysse. D'où cette proposition d'un Danois social-démocrate: "Pourquoi ne pas faire référence dans la constitution européenne à l'importance fondamentale du paganisme gréco-romain?" Elémentaire!"

D'ici que M. Chirac réclame l'inscription d'une référence à ses racines musulmanes à lui...
Axel
Messages : 106
Inscription : jeu. 25 sept. 2003 23:28

Message par Axel »

Moi, je ne sais si le Préambule aura ou non des conséquences juridiques. Ce que j’ai lu, en revanche, c’est que le Kennedy de l’Auvergne, qui a présidé le Conseil ayant rédigé le Traité de Constitution Européenne, est hostile à l'inclusion des racines chrétiennes au motif qu’une telle référence pourrait, à terme, remettre en cause l’avortement !
Au rayon de ceux qui partent en vrille, il pourra rejoindre le Grand Maître du GOF qui, quant à lui, s’y refuse pour que de l’Europe ne soit pas fait un Vatican élargi (cf. mon post ci-dessus).

Je ne sais pas non plus si l’offensive des 7 en faveur de ladite référence est dirigée depuis Washington pour punir Paris-Berlin-Bruxelles mais ce que je crois, c’est que les Etats-Unis cherchent plus que jamais à obtenir les faveurs de leurs alliés y compris de ces trois récalcitrants. Je ne vois pas en quoi braquer inutilement contre eux la France et la Belgique leur faciliterait cette tâche.
Et puis, si j’en crois l’article cité plus haut de Jean QUATREMER dans Libération du mardi 25 mai 2004, la Grèce et Chypre soutiennent l’initiative des 7 et je ne sache pas que ces pays jouent les bénis oui oui des Etats-Unis.
Il est vrai que les laïcs sont clairement minoritaires chez les Vingt-Cinq : les Sept sont, en effet, soutenus par la très religieuse Irlande, que son statut de président en exercice contraint à la neutralité, par l'Espagne, la Slovénie, l'Autriche, Chypre ou encore la Grèce. La Grande-Bretagne de Tony Blair est plutôt agnostique sur la question et ne s'opposerait sans doute pas à un peu plus de religion, tout comme l'Allemagne. Le camp des laïcs se réduit en réalité à la France, à la Belgique et aux pays nordiques...
Je ne sache pas non plus que l’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce en exercice soit une brosse à reluire atlantiste. Ne s'est-il pas courageusement opposé aux Etats-Unis sur la question chypriote?
Or, le 8 octobre 2003, il faisait devant les euro-députés réunis à Bruxelles une allocution dont je vous livre les extraits suivants (traduits de l’anglais à la hâte par mes soins) :
Dans cet esprit et ce contexte, l’Eglise de Grèce a demandé une référence au christianisme dans la Constitution Européenne envisagée. Et ensemble avec le christianisme, l’Eglise a demandé une référence à la paideia grecque (apprentissage et culture) et à la conception romaine de la justice civile.
Ce que désire l’Eglise, c’est une confirmation des idées fondatrices de l’Union Européenne, qui n’arrivera que s’il reste une expression et une réaffirmation de la civilisation européenne.
La demande d’une référence au christianisme n’est pas un acte visant à entraver l’Etat séculaire mais est un acte qui désire protéger la conscience européenne.
L’échec planifié de la Constitution Européenne à se référer aux fondations de la conscience européenne représente à mes yeux le premier événement vraiment regrettable dans l’histoire de l’Union
. Nous avons vu quelques politiciens mûs par la panique nier notre histoire commune, et ne pas oser parler de ce qui devrait être évident. Nous sommes témoins d’un inconcevable paradoxe : la peur du leadership politique de dire ce qu'il représente.


http://orthodoxeurope.org/page/14/26.aspx#3

Quant au patriarcat de Moscou, il ne me semble pas plus inféodé à Washington que ne l'est l'archevêché d'Athènes.
Or, voilà ce qu’a dit récemment le patriarche Alexis :
MOSCOU, 12 mars (AFP) - Alexis II veut que la Constitution européenne mentionne le christianisme

Le patriarche orthodoxe de Moscou et de toutes les Russies Alexis II a demandé à nouveau vendredi que la future Constitution européenne reconnaisse le christianisme comme un fondement de la culture européenne.
"Il doit être dit dans le préambule à la Constitution européenne que le christianisme est à la base de la culture européenne. Il ne faut pas l'oublier", a dit Alexis II, cité par Interfax
.

Le chef de l'Eglise russe a fait cette déclaration lors de la remise à l'académicienne française Hélène Carrère d'Encausse d'un prix du Fonds international pour l'unité des nations orthodoxes.

Il a rappelé que "dans le préambule de loi loi russe sur la liberté religieuse on souligne le rôle de l'orthodoxie dans l'histoire et la culture de la nation russe".

L'historienne française a soutenu le même point de vue, en se disant convaincue que cette question "serait encore discutée" et invoquant l'entrée prochaine dans l'UE de nations très religieuses, dont notamment les Polonais, en mai prochain.

Les pays de l'UE restent divisés sur la question d'inclure une référence aux valeurs chrétiennes dans le préambule de la Constitution, la France et la Belgique y étant notamment opposées.
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=34134

Je me permets également de traduire (vite et mal) pour vous la citer la déclaration officielle du Patriarcat de Moscou au sujet du brouillon de Préambule tant elle révèle l’esprit des bâtisseurs actuels de l’UE:
Déclaration du Patriarcat de Moscou sur le brouillon de Préambule au Traité établissant la Constitution de l’Union Européenne.

Le 27 mai 2003, le Présidium du Conseil sur le futur de l’Europe a présenté aux participants du Conseil pour discussions un brouillon du Traité établissant la Constitution de l’Union Européenne (....) le Département des Relations Extérieures du Patriarcat de Moscou fait sur le contenu du Préambule la déclaration suivante :
Il est regrettable de voir des erreurs historiques faites dans le brouillon du Préambule.
Au sujet des civilisations qui ont nourris l’héritage culturel, religieux et humaniste de l’Europe, le brouillon énumère la Grèce et Rome aussi bien que les philosophies actuelles de l’Illustration mais ignore complètement la période historique qui va du 4ème au 18ème siècles lorsque le christianisme constituait l’influence dominante dans le développement des nations européennes. Comment la présence de magnifiques cathédrales en Europe et les raisons pour lesquelles de grands compositeurs, artistes et écrivains ont utilisé des sujets bibliques et ecclésiastiques dans leur travail créatif pourront-t-elles être expliqué aux jeunes générations d’européens ? L’approche proposée dans le brouillon signifie une ré-écriture de l’Histoire conforme à certaines directions idéologiques. Nous ne savons que trop bien de par l’histoire de la Russie ce que le diktat d’une vision du monde particulière implique.
Malheureusement, une référence spéciale aux courants philosophiques des Lumières révèle là encore le biais idéologique du brouillon. Selon notre opinion, les idées de l’Illustration ont joué un rôle important dans certains pays mais ne sont pas universelles ou communément accepté dans la mesure où beaucoup de gens ne les partagent pas pleinement. Une référence aux idées de l’Illustration n’est pas moins neutre idéologiquement qu’une référence à une religion particulière.
En outre, les formulations anthropocentriques inclues dans le Préambule de la Constitution de l’Union Européenne pourrait provoquer une attitude négative vis-à-vis des processus d’intégration chez beaucoup d’européens religieux et notamment chez des chrétiens orthodoxes.
Nous croyons que les courants philosophiques de l’Illustration ne pourraient être mentionnés dans le Préambule qu’avec l’héritage Chrétien et peut-être aussi celui d’autres religions présentes en Europe. Une référence à une « impulsion spirituelle » ne résoudrait pas le problème.
Nous espérons que notre opinion sera prise en compte dans la finition du texte du Préambule.
http://orthodoxeurope.org/page/4/3.aspx
Répondre