Communion dans l'église orthodoxe.

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Supernathan
Messages : 5
Inscription : jeu. 22 déc. 2016 4:04

Communion dans l'église orthodoxe.

Message par Supernathan »

Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien.

Voilà, j'aimerai poser certaines questions au sujet de l'eucharistie ou la communion dans l'église orthodoxe.

Pendant une messe par exemple, pourquoi est-il important de jeûner avant de prendre la communion et si par exemple une personne a commis des péchés mortels (très graves) ou des péchés véniels (moins graves), est-il permis pour elle de communier si elle ne s'est pas confessée?

Quand je parle de péchés mortels, j'entends par-là les meurtres ou les pensées qui vont à l'encontre de la chasteté par exemple.

Est-ce que chez les orthodoxes, vous avez aussi cette notion de péchés mortels ou véniels ou Est-ce autrement?

J'espère avoir de vos nouvelles et je vous remercie d'avance pour vos explications, soyez tous bénis mes frères et mes sœurs.

Fraternellement.

Nathan.
Claude le Liseur
Messages : 4352
Inscription : mer. 18 juin 2003 15:13

Re: Communion dans l'église orthodoxe.

Message par Claude le Liseur »

Vaste sujet que vous abordez là.

En attendant de vous fournir une réponse plus complète et circonstanciée, je vais rester au niveau pratique et vous dire ce qui s'observe ici et là.

L'Eglise orthodoxe est un environnement dans lequel le jeûne est très prisé, pour des raisons ascétiques et mystiques et à cause de la parole du Seigneur selon laquelle "cette sorte de démons ne s'expulse que par la prière et le jeûne" (Mt 17:21). Après, qu'en est-il en pratique du jeûne eucharistique ? Vous trouverez en annexe au Liturghier roumain des prescriptions en matière de jeûne qui semblent totalement inapplicables (jeûne de plusieurs jours). Ce qui se fait, dans la pratique, en Europe occidentale, c'est le jeûne depuis minuit si la communion a lieu le matin.

Deuxième point que vous abordez: le lien entre confession et communion. Il n'y pas de notion de péché mortel comme dans le catholicisme romain (où vous allez ilico presto en enfer si vous mourrez en état de péché mortel), mais il y a des péchés dont vous devez être absous si vous voulez communier. En certains temps et certaines époques, cela avait abouti à une pratique pastorale où la communion et la confession étaient automatiquement liées, alors qu'en réalité on peut communier si l'on ne se trouve pas dans une situation où il est nécessaire d'être absous. En Russie, à l'époque de la persécution soviétique, est apparue la pratique que le prêtre donne une absolution collective aux fidèles avant la communion, ce qui était la conséquence logique du lien qui s'était établi entre communion et confession alors que la situation de péril absolu ne permettait plus d'entendre les fidèles en confession comme autrefois. Cette pratique apparue en URSS s'est aujourd'hui répandue en Europe occidentale et en Amérique du Nord pour une autre raison pratique: le manque de prêtres dans une situation de dispersion des fidèles et des paroisses.
Ces différentes pratiques pastorales aboutissent à des situations contrastées dans nos pays d'Europe occidentale où le clergé est peu nombreux et les fidèles dispersés sur de vastes distances. Pour parler de quatre paroisses que je connais dans mon canton:
- paroisse roumaine avec lien automatique entre communion et confession: presque personne n'a le temps de se confesser ; en pratique, seuls les enfants communient ;
- paroisse russe hors frontières sans absolution collective: en pratique, un prêtre entend les confessions pendant qu'un autre célèbre la liturgie; beaucoup de communiants, ce qui est positif, mais cela se fait aux dépens de la liturgie elle-même et le dialogue avec le prêtre est forcément limité;
- paroisse grecque sans absolution collective et sans lien automatique entre communion et confession: grand nombre de communiants, mais ont-il tous fait leur examen de conscience ?
- paroisse russe du patriarcat de Moscou avec absolution collective : un seul prêtre célèbre, de telle sorte que l'absolution collective et l'écoute des fidèles qui désirent faire l'aveu de leurs fautes au prêtre rallonge considérablement la longueur de la liturgie; néanmoins, cela ne se fait pas aux dépens de la participation des fidèles à la liturgie elle-même et il y a un grand nombre de communiants. C'est la pratique que je trouve de loin la plus judicieuse dans un contexte qui n'est, de loin, plus celui où les fidèles avaient pratiquement un prêtre à disposition dans chaque pâté de maisons s'ils voulaient se confesser.
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