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Icône et Transfiguration

Publié : mar. 12 sept. 2017 18:10
par Claude le Liseur
De la même façon que dans les icônes byzantines, qui décrivent de manière symbolique les hommes et le monde transfigurés, en recourant à l'or, à la perspective inversée, à la combinaison d'événements de différentes époques, de même, dans le culte divin et par extension dans toute la vie de la communauté, toute chose subit la "bonne transformation". Le temps, l'espace et la matière, toute la "chair" de ce monde, qui a été assumée par le Verbe de Dieu, devient limpide comme le cristal dans son Corps eucharistique, présent ici parmi nous, et, comme sur le Thabor, elle rayonne "comme le soleil". La lumière de Dieu s'étend à tout le reste de la création qui déjà "participe à la liberté glorieuse des enfants de Dieu " (Rm, 8, 21). Dans le monastère, c'est dans la lumière du Christ que l'on voit la lumière de ce monde: "Dans Ta lumière, nous verrons la lumière" (Ps, 35, 10).
Archimandrite AIMILIANOS, higoumène de Simonos-Petra, L'expérience de la transfiguration dans la vie du moine athonite, Monastère Saint-Antoine-le-Grand, Saint-Laurent-en-Royans, s.d., p. 9.

Re: Icône et Transfiguration

Publié : mar. 14 nov. 2017 22:08
par Janis
Cette citation m'avait interpellée et sans doute touché dans une mesure, en la lisant en tant que description de l'iconographie elle paraît la fois technique au départ, mais en même temps elle retombe vite dans le cœur de la foi qui nous anime puis nous laisse préméditer poétiquement la véritable lumière que nous veillons tous à retrouver.
Et cet élan que nous manifeste cette belle citation désigne bien le sens véritable et la fonction de l'icône: Une "image" qui nous évoque à travers les personnes ou événements présentés, le Christ qui est sommet de toute révélation.
Contre intuitivement peut être que la perspective inversée est sensé nous représenter le monde à l'endroit celui qui va vers le salut qui est se dirige vers la lumière? Je ne saurais le dire.
Ce que je sais par contre c'est que notre condition première nous prédispose à percevoir un monde qui va à sa fin et qui s'écarte de Dieu à 180 degré, un monde ou les passions afflige une cécité et ne nous permet pas de voir Dieu sans que nos yeux en soit brûlés, un monde qu'on croit voir à l'endroit et en cela nous rend orgueilleux.
Le regard que le chrétien porte devrait être à l'opposé du monde, dans son âme en tout temps, afin d'en bêcher le champs (pardonne moi Seigneur!). A ce sujet il peut être bon d'en donner un exemple sur le changement de sens qui s'opère avec l'humilité, à lire dans l’Échelle sainte de Jean Climaque la correspondance avec Jean Higoumène de Raïthou, dans l'édition de l'Abbaye Bellefontaine p.56 à 59.

Bonne soirée