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Publié : mer. 14 avr. 2004 18:55
par Thierry-VCO
Christ est ressuscité
Il est vraiment ressuscité

Bonjour à tous.

La semaine passée j'ai croisé en ville de Sion M.Dimitri Mottier.
Je lui ai demandé pourquoi il avait enlevé le texte concernant madame Vassula. IL m'a dit que son évêque le lui avait demandé car l'église celtique n'avait pas pris de position officielle concernant celle- ci. Bien que de manière officieuse son évêque reconnaît la véracité des (prophéties).

Une question, que pensez - vous des émissions "les origines du christianismes" de ces messieurs Mordillat et Prieur?

Bien à vous
Thierry

P.s. Salut stéphanopoulos...

Publié : mer. 14 avr. 2004 23:12
par Stephanopoulos
Salut Thierry, ta présence sur ce forum me ravi!

Publié : jeu. 15 avr. 2004 11:18
par Claude le Liseur
Et bien moi, Thierry, je vous admire d'être orthodoxe en Valais central, en cette terre où j'ai l'impression, chaque fois que je la traverse, que l'Inquisition vient juste d'y être abolie, et où vous êtes pris entre le marteau de l'Etat-PDC et l'enclume des Celtiques monophysites.

Je vous admire d'autant plus que vous êtes à Saxon, c'est-à-dire dans la commune dont le point culminant n'est autre qu'Ecône, que je ne crois pas un haut lieu de compréhension envers les orthodoxes (bien que j'en fréquente la "table de presse" deux ou trois fois par an pour me fournir en littérature kto intégriste).

Publié : jeu. 15 avr. 2004 21:08
par Thierry-VCO
Christ est ressuscité
Il est vraiment ressuscité


Merci cher lecteur Claude


Vous avez raison dans un sens. Mais l'important pour un valaisan orthodoxe ce n'est ni la fraternité Pie X, ni le p.d.c. agonisant et encore moins le néo-celtisme monophysite. D'ailleurs M.Mottier refuse le terme de monophysite, cela le mine.
Non ici pour tout orthodoxe, il y a d'abord Vérolliez, lieu du martyr de Saint - Maurice et de la Sainte Légion thébaine 6000 mille légionnaires tout de même. C'est aussi Saint Théodore d'Octodure, ami de Saint Ambroise, premier évêque du Valais, ayant participer au concile d'Aquilée.
ayant établi le culte des reliques de Saint - Maurice.
Sans oublier que l'abbaye de Saint Maurice fut d'une importance capitale en Occident pendant tant d'années. La Laudes Perrenis s'élevant de la terre valaisanne.
Aujourd'hui il vaut la peine d'aller visiter le trésor de l'abbaye avec son chanoine Stucky qui ne sait même pas à quoi servent les reliques.
La terre valaisanne a offert tant d'autre saints encore qu'un orthodoxe ici ne se sent pas en terre (étrangère).
Ce qui est bien pour nous aussi c'est ce partage que nous faisons avec nos évêques, prêtres,moniales et moines, frères et soeurs à Kératea et partout dans le monde concernant (nos) Saints. (Un peu comme les autocollants de figurine de football panini ) Mais un Saint est universel et c'est magnifique de faire connaître aux grecs nos Saints et leurs actes.

Bien à vous
Thierry

Publié : ven. 16 avr. 2004 10:41
par Claude le Liseur
Thierry-VCO a écrit :Sans oublier que l'abbaye de Saint Maurice fut d'une importance capitale en Occident pendant tant d'années. La Laudes Perrenis s'élevant de la terre valaisanne.
Aujourd'hui il vaut la peine d'aller visiter le trésor de l'abbaye avec son chanoine Stucky qui ne sait même pas à quoi servent les reliques.
La terre valaisanne a offert tant d'autre saints encore qu'un orthodoxe ici ne se sent pas en terre (étrangère).
Christ est ressuscité!

Je vous confirme que la visite du trésor de l'abbaye que j'ai faite il y a huit ans fut pour moi une expérience déroutante tant le chanoine qui nous guidait (j'ignorais qu'il se fût appelé Stucky) n'avait rien à dire. Je ne peux donc qu'acquiescer à votre jugement.

Puisque vous parlez de la laus perennis à l'abbaye d'Agaune, il y a eu sur ce forum deux fils sur la vie et sur l'icône de saint Gontran, roi franc qui a pris la succession des rois burgondes et qui a implanté en Bourgogne la laus perennis sur le modèle d'Agaune qui l'avait elle-même reçu des Acémètes de Constantinople.
Le 1er mai du calendrier ecclésiastique (coïncidant avec le 1er mai civil pour moi et le 14 mai civil pour vous), il faudra avoir une attention particulière pour la mémoire de saint Sigismond, roi des Burgondes, martyr, qui fut le bienfaiteur de cette abbaye autrefois illustre.

Agaune, c'est tout de même pas Lérins, non ?

Publié : sam. 17 avr. 2004 11:14
par eliazar
CHRIST EST RESSUSCITÉ !

Anecdote pour anecdote, j’étais allé un jour sur l’île de Lérins dans l’espoir d’y trouver de la doc sur les saints issus de ce monastère.

Dans la vaste librairie du monastère, quatre ou cinq petites vendeuses légères et court vêtues papillonnaient autour des touristes en recherche de cartes postales. Les comptoirs de livres exposaient un peu de tout, avec force Souzenelle et assimilés, mais rien sur les Saints de Lérins, ni même de Provence.
J’ai demandé à la plus vieille des jolies gamines si elles avaient çà, ailleurs : sous le comptoir au besoin.
En ouvrant de grandes mirettes stupéfaites, elle m’a dit : Attendez, je vais demander au Père.

Et de revenir toute tortillante, avec un mignon jouvenceau de son âge qui tortillait de même, en short et chemisette rose largement ouverte sur une charmante chaînette d’or avec une croix originale, et qui me demande en gentil chef de rayon : Vous cherchiez quelque chose ?

Je lui explique ce que je cherche et pourquoi. Il écoute en clignant des paupières dans un grand effort de compréhension chrétienne, relève les paupières et me dit d’un air désolé :

« Non, nous n’avons rien qui ressemble à ce que vous cherchez. Mais vous savez, je ne crois pas qu’il y ait jamais eu de saints, ici… En tout cas, aucun livre n’en parle. »

Je ne me souviens plus de son nom, mais il ne s’appelait pas Stucky ; il avait du reste une pointe d’accent belge. En tout cas je l’ai retrouvé, en me promenant l’après midi sur le chemin de ronde de l’ancien monastère, qui surplombe une minuscule plage de sable blanc. Il y prenait son bain de soleil au bord des vaguelettes, en string de bain, sagement aligné aux côtés d’un banc de sardines à l’huile de sexe féminin, à en croire leurs seins nus. Comme il n'y a pas de religieuses dans ce monastère, je pense que c'étaient d'autres vendeuses ? Pour compléter les équipes, avec le système des 3 huit ? ou bien des "retraitantes" ? ... le monastère en loge beaucoup, à la belle saison, les tarifs "pension complète" étant plus intéressants qu'à Cannes, en face. Et puis, la spiritualité, c'est comme un bronzage de l'âme, non ? La mode est aux coordonnés.

Alors, soyez heureux, ô Valaisans, d’avoir votre Agaune - qui n’a pas encore aussi bien compris qu’à Lérins ce qui est vraiment nécessaire pour attirer le tourisme international vers la spiritualité - dans un monastère illustre.

Croyez-en un Provençal : c’est toujours çà de gagné, quelques années de plus avant l’inévitable « modernisation ». Et les frères du révérend Stucky doivent quand même se souvenir qu’ils ont eu des Saints, puisqu’ils font encore visiter leurs reliques ?

Je trouve qu'il faut vraiment être très Suisses, pour oser ronchonner comme vous le faites ! Jamais contents, hein ?

Publié : dim. 18 avr. 2004 0:11
par Claude le Liseur
Thierry-VCO a écrit : Vous avez raison dans un sens. Mais l'important pour un valaisan orthodoxe ce n'est ni la fraternité Pie X, ni le p.d.c. agonisant et encore moins le néo-celtisme monophysite. D'ailleurs M.Mottier refuse le terme de monophysite, cela le mine.
Cela le mine, mais il n'a qu'à assumer ses choix.

En effet, nous lisons dans la profession de foi de l'Eglise celtique de Saint-Dolay, Lettre encyclique de paix, rédigée à Saint-Dolay le 3 juillet 1995, pp. 6 s. (ce texte est disponible sur le site Internet de l'Eglise celtique, www.orthodoxie-celtique.net/index_eoc.html ; aller sous "présentation", puis sous "lettre encyclique de paix"):
"Et, de la même manière, nous déclarons recevoir comme de pures expressions de la foi apostolique les écrits de : (...) Dioscore pape d'Alexandrie (454), Vincent de Lérins en Provence (474), Philoxène de Mabbough (523), Sévère patriarche d'Antioche (544), (...) Pierre de Mâlig en Egypte (XIIIe s.), Abou'l Barakât Ibn Kabar (1324), Jean ibn Sabbâ (XIVe s.)"

Vous connaissez Abou'l Barakât Ibn Kabar? Moi, non. Si des Occidentaux sont partis à la découverte de l'oeuvre d'Abou'l Barakât Ibn Kabar et ont estimé qu'elle exprimait mieux la foi apostolique que celle de son contemporain saint Grégoire Palamas, c'est quand même le signe qu'ils ont fait un choix qu'il ne m'appartient pas de juger, mais qui reste un choix et qu'ils doivent assumer!

Quant à "Dioscore pape d'Alexandrie" et "Sévère patriarche d'Antioche", voilà ce qu'en dit l'Eglise orthodoxe dans sa liturgie (lex orandi, lex credendi) dans l'office du dimanche des Saints Pères des six premiers conciles oecuméniques, que l'on fête entre le 13 et le 19 juillet, et que je cite dans la traduction de celui sans qui l'Orthodoxie francophone n'existerait pas, le hiéromoine Denis Guillaume:

Après les Apostiches de l'Octoèque des vêpres:
"Scrupuleusement, Pères saints, *vous avez gardé l'apostolique tradition; * selon la vraie foi vous avez enseigné* la doctrine de la consubstantielle Trinité; * réunis en concile, vous avez rejeté le blasphème d'Arius, *réfuté Macédonius, l'adversaire de l'Esprit, *condamné Nestorius, Eutychès, *Dioscore, Sabellius et Sévère le sans-chef. * Nous vous prions d'intercéder pour que, sauvés de leurs erreurs, nous puissions garder, toute notre vie, la pureté de la vraie foi."

A la quatrième ode des matines:
"Dis-nous, Sévère, est-il bien vrai * qu'une seule nature est le Verbe éternel, * le reflet du Père et son propre Fils? *Or, si tu parles ainsi, c'est une autre nature que tu as désignée: *la chair et le Verbe, en effet, * ne sont pas une, mais deux substances, malheureux!"

A la cinquième ode des matines:
"Le quatrième concile rejeta * Sévère et Dioscore, qui blasphémaient contre le Christ, * et confirma le tome de Léon, * évêque de Rome, définissant * bel et bien les deux natures du Sauveur qui ne se peuvent diviser."

A la sixième ode des matines:
"Les deux lettres que Cyrille * jadis a envoyées * à Succensus, évêque d'Orient, * dénoncent l'erreur de Sévère en prêchant, * selon la vraie doctrine, le Christ.
En deux natures et deux énergies * Cyrille prêche le Christ * et de Sévère renverse l'hérésie; * c'est pourquoi nous nous en tenons * aux enseigenements du docteur alexandrin.
Nous les fidèles, à juste titre, ô Marie, * nous te proclamons à la fois * Vierge et pure Mère de Dieu, * fermant ainsi la bouche à Nestorius et de Dioscore rejetant l'hérésie."

A la huitième ode des matines:
"Le quatrième Concile, * celui de Chalcédoine, a rejeté * Dioscore, Sévère et Eutychès, * et banni pour toujours * les ronces de leurs hérésies confondant les natures du Sauveur * loin de la sainte Eglise du Christ, avec laquelle nous proclamons la vraie foi."

On voit ainsi, à travers nos textes liturgiques, que l'Eglise orthodoxe tient en piètre estime les écrits de Dioscore d'Alexandrie et Sévère d'Antioche, considérés par l'Eglise celtique de Saint-Dolay comme de "pures expressions de la foi apostolique". Il y donc un problème.

Il n'est pas question de faire ici le procès des vieilles Eglises orientales, dont les fidèles actuels ne savent en général même plus pour quelles raisons leurs ancêtres se sont séparés de l'Eglise orthodoxe, encore moins dans le cas des Malankars du Kérala qui ne sont monophysites qu'à la suite d'un hasard et se sentent orthodoxes (même s'il ne faut pas se faire d'illusions sur l'hostilité à notre égard du clergé de certaines de ces Eglises). La seule remarque que je veux faire, c'est que lorsque des Occidentaux, qui ont accès à des moyens d'information dont ne disposent pas les paysans de Haute-Egypte, font le choix de rejeter Chalcédoine, ils font un choix conscient. Il n'y a jamais eu d'influence monophysite en Occident, alors qu'il y a eu de fortes tentations nestoriennes comme le montre l'épisode malheureux du patriarcat d'Aquilée. Nos ancêtres ont été orthodoxes chalcédoniens; ce n'est pas une pente naturelle pour un Occidental de devenir anti-chalcédonien.
De surcroît, lorsqu'il s'agit, comme à Sion, d'une paroisse qui se trouvait dans la juridiction d'un synode vieux-calendariste grec, et d'un prêtre ordonné par un évêque à la retraite du patriarcat de Moscou, lorsqu'il s'agit ainsi de gens qui connaissent les textes liturgiques que j'ai cités et l'enseignement de la liturgie orthodoxe sur Dioscore et Sévère, le choix de rejeter Chalcédoine et de se rallier à l'Eglise celtique de Saint-Dolay qui considère les écrits de Dioscore et Sévère comme de "pures expressions de la foi apostolique", est encore plus crucial et "militant".
Je peux supposer que le fidèle copte ou éthiopien moyen ne s'est jamais posé la question de savoir si son Eglise a tort ou raison de rejeter la doctrine des deux natures. Mais je pense que lorsqu'une communauté orthodoxe en Suisse décide en bloc de rejoindre une Eglise qui rejette Chalcédoine, c'est qu'elle a pris cette décision en connaissance de cause et qu'elle estime bien que la doctrine monophysite est plus apostolique que la doctrine orthodoxe.

Je l'ai déjà dit: je ne suis pas là pour juger ce choix. J'estime simplement que lorsque l'on a fait un pareil choix, étonnant de la part d'un Occidental, encore plus étonnant de la part d'un orthodoxe, on doit l'assumer.

Publié : dim. 18 avr. 2004 9:25
par eliazar
Ouf !

Nous allons encore nous faire casser du sucre sur le dos, et on va nous reprocher d’être un Forum qui s’intéresse trop aux questions de doctrine, cher Claude.
Mais, tout de même, cela fait chaud au cœur d’entendre de temps à autre quelqu’un qui dit clairement et à haute voix ce que tant d’autres plus haut placés se contentent de sous-entendre comme si cela allait de soi, et encore mieux en ne le disant pas.

Je ne désespère cependant pas d’entendre un jour (encore de mon vivant, si c’est possible ...je préférerais!) qu’il n’est pas orthodoxe qu’un hiérarque orthodoxe participe à l’inauguration d’une mosquée.

Même en France. Et même sous la suprême magistrature d’un Président qui proclame l’égalité de racines de l’Europe - entre musulmanes et chrétiennes !

PS – Le plus étonnant est qu’il ne proclamât pas TROIS racines. Cela ne va encore pas arranger nos affaires avec l’État d’Israël, cette déclaration à la con.

Publié : dim. 18 avr. 2004 17:18
par Thierry-VCO
Christ est ressuscité!




Je suis bien d'accord concernant l'e.o.c. et le salmigondis dans lequel ils se fourvoient. Le père Mottier, que je rencontre parfois en ville de Sion, croit les (prophéties) des divers (prophètes) actuellement de service.
Et selon eux, le Christ a dit " à peine parti vous vous êtes séparés et disputés" et surtout " toute les Eucharisities sont valables cessez de vous déchirez"
Donc voilà, concernant le terme de monophysite il faut se reporter à ce lien http://www.orthodoxie-celtique.net/index_eoc.html
qui s'explique sur la "réunion de Chambésy" et les différences qui n'en sont pas selon eux.
Sinon le père Mottier m'a dit qu'il avait bien étudié le problème du filioque
depuis des années et qu'il faut arrêter avec ce faux prétexte.
Sinon merci d'avoir corrigé mon erreur "laus perennis".

Bien à vous
Thierry[/i]

Publié : dim. 18 avr. 2004 17:40
par Antoine
Il faut lire l'article de Mgr Athanase Jevtitch qui s'intitule:"Triadologie patristique et divergences dans la théologie contemporaine" parue dans le recueil "Etudes hésychastes", publié par les éd. l'Age d'homme en 1995 et traduit par Jean-Louis Palierne.

Athanase Jevtitch écrit:
La théologie trinitaire qui est sous-jacente à la base de la doctrine du Filio que se trouve à mon avis sur des positions tout à fait différentes de la triadologie des Cappadociens et du IIème Concile oecuménique et c’est pourquoi elle doit être considérée comme hérétique — je le dis sans détour et sans ambages.
Il explique bien
-en quoi le filioque s'oppose à la théologie des cappadociens reçue et ratifiée par le 2ème concile oecuménique
-en quoi il est une position monarchianiste
-en quoi il est une confusion entre économie et théologie, essence et énergies

L'auteur note également:
Ce n’est pas le lieu ici d’en parler plus amplement, mais il serait intéressant de montrer combien cette doctrine sur le Filioque a refoulé le rôle du Saint Esprit dans la théologie catholique romaine et dans la théologie protestante et dans leurs Eglises, tant dans leur vie liturgique que dans leur vie spirituelle.
Je veux bien scanner l'intégralité de l'article et le mettre sur le forum s'il y a de la demande à moins que Jean-louis ne l'ait intégralement sur son disque dur et fasse un simple copier coller et sous réserve que l'éditeur soit d'accord.

Publié : lun. 19 avr. 2004 11:34
par Jean-Louis Palierne
Je vais le faire. J'ai le fichier, mais en raison du formattage Word et des citations en grec et en cyrilliques, il faut que je fasse un petit travail préliminaire de nettoyage. J'ai besoin d'un peu de temps. (à moins que le scan soit plus rapide ?)

Publié : lun. 19 avr. 2004 12:42
par apostolos
Jean-Louis Palierne a écrit :Je vais le faire. J'ai le fichier, mais en raison du formattage Word et des citations en grec et en cyrilliques, il faut que je fasse un petit travail préliminaire de nettoyage. J'ai besoin d'un peu de temps. (à moins que le scan soit plus rapide ?)
Je peux tenter une transformation au format PDF si vous voulez.

Publié : lun. 19 avr. 2004 12:58
par Jean-Louis Palierne
Oui. Je viens de vérifier plus attentivement, et ce que j'ai reflète un état antérieur du texte, et je n'ai pas celui qui a été publié.

Publié : ven. 11 févr. 2005 19:13
par Claude le Liseur
Comme j'ai constaté que l'on a recommencé toute une discussion toujours à propos de François d'Assise et de ses stigmates, je fais remonter ce fil ancien pour que les gens puissent s'informer.

Je ne prétends pas que François d'Assise ou le padre Pio aient été des imposteurs. On sait pourtant qu'il y a eu autrefois des faux stigmatisés, et qu'il puisse y en avoir encore: la découverte de l'imposture du dominicain Hans Jetzer à Berne en 1507 jeta sur son Eglise un discrédit qui ne fut pas sans influence sur le triomphe de la Réforme dans ce canton une vingtaine d'années plus tard (cf. Histoire de la Suisse, Fragnière, Fribourg 1984, p. 79, avec reproduction d'une miniature de la chronique de Diebold Schilling). Je ne vois donc pas l'intérêt de croire tout et n'importe quoi, mais je suis prêt à laisser à François et au padre Pio le bénéfice du doute. Il peut tout aussi bien s'agir d'autosuggestion.

Quand nous sommes confrontés à des phénomènes d'allure surnaturelle, nous savons qu'il peuvent venir d'en haut, venir d'en bas, ou venir de nous-mêmes. L'autosuggestion et le psychisme des foules expliquent beaucoup des phénomènes constatés lors des assemblées pentecôtistes, par exemple. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi les mêmes qui présentent les stigmates comme un argument en faveur de la sainteté de François ne présentent pas les extases pentecôtistes comme un argument en faveur du protestantisme.

Au tout début de ce fil, j'ai rappelé un épisode historique qui montre que, pour l'Eglise catholique romaine au XIVème siècle, les stigmates ne prouvaient rien.

On ne prouve pas la vérité de la doctrine par des faits surnaturels. L'apôtre Paul nous met en garde: "Mais quand même quelqu'un - fût-ce nous-mêmes, fût-ce un ange venu du ciel - vous annoncerait un Evangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu'il soit rejeté!" (Gal I:8). Il ne sert donc à rien de prétendre prouver par des faits d'apparence miraculeuse le bien-fondé d'une spiritualité qui n'est pas celle de l'Eglise orthodoxe, une, sainte, catholique-conciliaire et apostolique.

Ce n'est pas la peine de nous attaquer en prétendant que nous serions dérangés par le fait qu'il y ait de la sainteté chez les catholiques romains. Et alors? Le texte russe sur François d'Assise reproduit par Antoine n'est qu'un avertissement sur le fait que les expériences vécues par François ont tout l'air d'être des phénomènes d'illusion ou d'autosuggestion. Cela n'est pas une attaque contre la personne de François d'Assise.
Rejeter tout texte qui nous met en garde contre le prelest (illusion spirituelle) en le qualifiant de "partial", c'est d'abord oublier qu'à peu près tout ce qui a été écrit dans ce monde est partial, et ensuite refuser toute médecine spirituelle.
Je ne vois pas comment l'on peut progresser dans la vie spirituelle si l'on refuse d'avance les conseils de prudence de ceux qui nous ont précédés sur ce chemin. Il y a toujours un aspect de transmission d'homme à homme dans la vie ascétique, et, le rejeter, c'est s'exposer à devenir le jouet de toutes sortes d'illusions.

Après cette longue introduction, j'en viens à l'objet principal de ce post, qui est de m'acquitter de la tâche qui me fut confiée en décembre 2003 par le professeur Todor Sabev, théologien orthodoxe bulgare et ancien secrétaire général adjoint du Conseil oecuménique des Eglises, que les vassulistes ont plusieurs fois présenté comme une caution orthodoxe de l'enseignement de leur prophétesse. Comme je l'avais annoncé le 8 avril 2004, je réponds ici à l'utilisation que les vassulistes font d'un texte du professeur Sabev.

Le professeur Sabev a en effet préfacé, en 1994, le volume IV de True Life in God de Vassula Ryden, mais il y a un passage qu'il a lui-même souligné et que les vassulistes ne reproduisent jamais dans leur argumentaire (page iv de la préface):

"While many Orthodox rejoice at Vassula's gift and appreciate the texts referred to, they are prudent about accepting all points and details. I personally still struggle with some of the questions which had troubled me before."

Ma traduction:

"Alors que beaucoup d'orthodoxes se réjouissent du don de Vassula et apprécient les textes mentionnés, ils restent prudents quant à l'acceptation de tous les points et détails. Pour ma part, je reste aux prises avec certaines des questions qui m'avaient déjà troublé auparavant. (Mis en gras par moi - NdL) "

On voit que ce texte contient de fortes réserves et est loin de représenter un soutien au vassulisme aussi inconditionnel que le voudraient les sites de ce mouvement.
Le professeur Sabev fait aussi remarquer que ce texte remonte à 1994, et que les choses ont beaucoup évolué depuis, les "messages" de Vassula paraissant de plus en plus extravagants.

Publié : mar. 07 juin 2005 21:58
par Claude le Liseur
Toujours à propos des stigmates et à l'intention de ceux qui persistent à y trouver une origine surnaturelle, voici une dépêche trouvée sur Yahoo! France qui est du plus haut intérêt.

Adresse:

http://fr.news.yahoo.com/050606/202/4g8ao.html

Texte (j'ai mis en gras le passage pertinent):

L'étonnante rencontre entre Villepin et Bernard-Henri Lévy



PARIS (AFP) - "C'est une histoire invraisemblable, à faire peur, vérifiée à des sources fiables, une histoire de stigmates et de Christ", prévient l'un des biographes de Bernard-Henri Lévy, Philippe Boggio, en racontant l'étonnante rencontre de Dominique de Villepin et de BHL.

En mars 1997, le philosophe, qui se trouve à l'île Maurice, déprime. Son film "Le jour et la nuit" est un échec retentissant. Le secrétaire général de l'Elysée, Dominique de Villepin, qu'il ne connaît pas, lui téléphone.

"Il (Dominique de Villepin, ndlr) aime l'échec, écrit le biographe dans son livre +Une vie+, il est curieux de ceux que frappe un tel revers". Impatient de voir BHL, il lui demande de passer à son bureau dès l'arrivée de son vol à Paris, au petit matin.

Alors que Jacques Chirac "passe la tête" pour voir peut-être à quoi ressemble "un perdant notoire", Dominique de Villepin, affable, monologue sur Alexandre (le héros du film, un écrivain retiré au Mexique pour fuir son impuissance créatrice). "Il s'égare dans une sorte de rhétorique maurrassienne", raconte Philippe Boggio dans son livre. "Vous avez l'air d'un Christ sans plaies", lâche Dominique de Villepin tout à coup.

"La formule lui (BHL, ndlr) coupe le souffle. Il ne répond rien, il a l'impression que la tête lui tourne". Villepin parle toujours mais l'écrivain-philosophe ne l'entend plus. BHL abrège l'entretien et sort.

La journée de Bernard-Henri Lévy est "inexplicablement difficile". Ce "Christ sans plaies" le hante: il sent bien qu'il a un rapport avec son inconscient. Son sommeil est agité. En pleine nuit, il se réveille en criant: ses mains saignent! "Il a des sillons de sang à chaque paume, la peau s'est craquelée en plusieurs endroits et suppure", écrit Boggio.

Gazes, pommades, bandages... Avec l'aide de sa femme, Arielle Dombasle, BHL tente de se soigner, fait le tour des hôpitaux de Paris puis de ceux de Londres et de Milan. "Après deux ou trois semaines, raconte l'auteur, ses blessures ont tendance à réapparaître en fin de journée et à se refermer la nuit". Au café de Flore, il laisse ses mains dans les poches. Il dicte ses papiers au Point, ne les écrit plus.

BHL revoit le secrétaire général: "pour chasser la gêne, Villepin plaisante. Il savait bien, s'étonne-t-il, qu'il avait un pouvoir, qu'il était un grand sorcier africain mais à ce point!". Villepin jure de garder le secret.

"C'est le signe de la psyché se débattant avec le corps de Bernard-Henri Lévy", résume Arielle Dombasle. BHL est "un hypocondriaque au carré, comme son ami Jean-Luc Lagardère", conclut Boggio, déjà biographe à succès de Boris Vian et Coluche.

Cette biographie (éd La Table Ronde, intitulée "Une vie"), est la troisième en quelques mois sur BHL, après les ouvrages de Philippe Cohen ("BHL: une biographie", éd Fayard) et de Jade Lindgaard et Xavier de La Porte ("Le B.A.BA de BHL", éd La Découverte). Des essais sur l'écrivain ont aussi été publiées récemment. Un tel phénomène - tant de livres, souvent à charge, en si peu de temps et sans actualité particulière - paraît unique dans l'histoire de l'édition française.



Si cette histoire est vraie, et je n'ai aucune raison particulière de la mettre en doute, il s'agirait d'une mise en garde supplémentaire contre le danger d'attribuer à une origine surnaturelle ce qui peut ne venir que des capacités prodigieuses du psychisme. (Valable aussi pour les manifestations extatiques des pentecôtistes et des charismatiques.) L'anecdote en question est d'autant plus intéressante que le "stigmatisé" n'est même pas chrétien; faudra-t-il pour autant l'élever sur les autels?