La Fete de Noel

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mihaelaiacovache
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La Fete de Noel

Message par mihaelaiacovache »

"La vierge aujourd'hui met au monde l'Eternel
Et la Terre offre une grote a l"Inaccesible.
Les anges et les pasteurs le louent
Et les mages avec l'etoile s'avance,
Car tu est ne pour nous,
Petit Enfant,Dieu Eternel."

La Lumiere et la joie de la Nativite soient pour toujours dans vos coeurs , chers freres en Christ!
Antoine
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Message par Antoine »

[...] Qu’y a-t-il de remarquable à être emmailloté et couché dans une mangeoire ? Est-ce que les autres enfants ne sont pas emmaillotés aussi ? En quoi consiste donc ce signe ? … On pourrait dire bien des choses sur ce signe, mais … brièvement, Bethléem, « la maison du pain », c'est la sainte Église, où l'on distribue le corps du Christ, le vrai pain. La mangeoire de Bethléem, dans l'Église, c'est l'autel. C’est là que se nourrissent les familiers du Christ. Cet enveloppement de langes, c'est l’aspect extérieur des sacrements. Dans cette mangeoire, sous l'apparence du pain et du vin, il y a le vrai corps et le sang du Christ. Là, nous voyons qu'il y a le Christ en personne, mais enveloppé de langes, c'est-à-dire présent de façon invisible sous les sacrements. Nous n'avons pas de signe aussi grand et aussi évident de la naissance du Christ que le fait de consommer quotidiennement son corps et son sang au saint autel, et le fait que lui, qui est né pour nous d'une vierge une seule fois, nous le voyons chaque jour s'immoler pour nous.
Donc, mes frères, hâtons-nous vers la crèche du Seigneur. Autant que nous le pouvons, préparons-nous à cette approche par sa grâce, en tant qu'associés aux anges, « avec un cœur pur, une bonne conscience et une foi sincère » (2Co 6,6). Et nous chanterons au Seigneur par toute notre vie et notre comportement : « Gloire à Dieu dans les hauteurs, et sur la terre paix aux hommes, objet de sa bienveillance » (Lc 2,14).

Aelred de Rielvaux (1110-1167), moine cistercien anglais
Sermons pour Noël, 2; PL 195, 226-227 (in Delhougne, Les Pères commentent, p 322)



Remarquons simplement en passant qu’à cette époque encore en occident ce moine anglais traduisait bien Lc 2,14 par : « Gloire à Dieu dans les hauteurs, et sur la terre paix aux hommes, objet de sa bienveillance »

Dans son livre "Mais où donc se cache l'Eglise orthodoxe" 'éd l'âge d'homme) Jean-Louis Palierne écrit p 11-12:

<<On assure en effet que cette justice aurait été offensée par un “péché originel” qui nous serait imputé comme une dette héréditaire. Mais dans le récit de la Nativité du Seigneur, l’Evangile nous apprend que les Anges émerveillés d’avoir vu Dieu prendre chair parmi nous constataient et proclamaient: Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la Terre, bienveillance parmi les hommes. La Tradition orthodoxe nous enseigne donc, dans l’hymnographie de la Nativité (qui ne fait que reprendre l’enseignement des Pères sous la forme d’une prière poétique), que c’est toute la Bonne Nouvelle du mystère du salut qui nous est ici annoncée: le mur de séparation a été abattu, la malédiction antique a été abolie, maintenant les Anges se réjouissent avec les hommes, le Sauveur révèle aux hommes qu’il a décidé de rétablir sa bienveillance à leur égard.

Mais l’Église d’Occident a altéré dans sa traduction latine le texte grec de Matthieu, en lui faisant dire: « Paix sur la Terre aux hommes de bonne volonté. » Pour traduire correctement le texte grec du Nouveau Testament, la Vulgate aurait dû écrire: « Pax in Terra, in hominibus benevolentia » au lieu de ce que l’on y trouve et que l’on chantait naguère tous les dimanches: « Pax in Terra hominibus bonœ voluntatis ».

Cette erreur de traduction altère profondément tout l’enchaînement de l’économie du salut. Elle la masque, inversant même son orientation, et fait de “la bonne volonté des hommes”, c’est-à-dire de leur comportement moral, une condition préalable de notre salut; la paix sur la terre devient alors la récompense des bonnes actions des hommes. Si la paix ne règne pas sur la terre, la culpabilité en revient sans aucun doute logiquement à la faiblesse des bonnes volontés humaines. La parénèse morale vient alors prendre la place qui devait revenir à la Mystagogie du salut.

En fait l’Occident n’est qu’un accident tragique, un événement dramatique, une énorme bavure, et ce sont les Occidentaux — en fait il faudrait plutôt dire les sujets de l’Occident — qui en sont donc les premières victimes. Ils ont été trompés, trahis, floués, humiliés. Ils se sont retirés pour la plupart dans le silence. Seule l’Orthodoxie est capable de leur apporter leur libération, seule elle peut leur restituer la liberté, la cohérence et la créativité dont l’utopie occidentale les avait frustrés.>>
Monique
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Message par Monique »

« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes. »
Je prie pour que toutes les paroisses francophones veillent bien à garder cette traduction.

La fête de la Nativité est tellement riche, qu’il est préférable de citer les textes pour en parler :

Voici le Mégalinaire de la Nativité :
« Magnifie, ô mon âme,
celle qui est plus glorieuse et plus vénérable
que toutes les Puissances des cieux.
Je vois un mystère étonnant qui dépasse l'entendement :
une grotte est devenu le Ciel
et la Vierge remplace le trône des Chérubins ;
la crèche est la demeure où repose le Christ,
notre Dieu infini que nous chantons et magnifions »

synaxaire
Le Verbe se fait chair, Il prend sur Lui notre infirmité, Il compatit à notre faiblesse, mais sans pour autant participer à notre faute. Il se revêt d'un corps et d'une âme mortels; petit enfant, il se soumet aux lois de notre monde déchu: la croissance, la faim, la soif, le sommeil, l'ignorance relative; sans toutefois commettre de péché. Lui seul est sans péché (Rom. 5:21) et Il vient habiter dans la chair soumise au péché et à la mort, «pour que la chair devienne Verbe»5. Il prend sur Lui ce corps voué au tombeau pour le couvrir de gloire et de lumière en lui faisant partager son immortalité. En Lui «habite corporellement toute la plénitude de la divinité» (Col. 2:9), de sorte que pour ceux qui le suivent par la foi rien en eux ne soit privé de la communion à cette plénitude: ni leur esprit, ni leur âme, ni leur corps.

http://www.monastere-orthodoxe.com/



Cette année j’ai été plus particulièrement sensible aux textes liturgiques de la Circoncision de Notre Seigneur (1 janvier)

Tropaire (ton 1) :
Étant Dieu selon l'essence, Tu as pris la forme humaine sans subir de changement, Seigneur très miséricordieux. Tu as accompli la Loi, Tu T'es soumis volontairement à la circoncision de la chair, afin de dissiper les figures de la Loi et retirer le voile de nos passions. Gloire à ta Bonté, gloire à ta Miséricorde, gloire à ton indicible Condescendance, ô Verbe.

Kondakion (ton 3):
En ce jour, le Seigneur de l'univers se soumet à la circoncision. Il circoncit dans sa Bonté, les fautes des mortels et donne au monde le salut.

Beaucoup de ces phrases pourrait faire à elle seule un sujet de discussion.

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Irène
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Message par Irène »

C'est peut-être juste le moment que je transmette à tous les salutations d'Eliazar qui reconstruit sa vie dans sa chère ville de Nice !
Antoine
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Message par Antoine »

Sainte théophanie à tous.

La théologie d'Irénée et Athanase développée par Maxime nous dit que "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu."
Mais pourquoi aura-t-il fallu que Dieu s'incarne pour que l'homme puisse devenir Dieu?

Le Starets Serge nous répond:

<<Le Christ s'est fait homme car l'humanité était le seul terrain où l'homme pouvait rencontrer Dieu. Autrement l'homme aurait été brûlé par Dieu, comme Moïse sur le Sinaï.>>

(Le Starets Serge, J.CL Larchet. Cerf, p121 verset 106)
hilaire
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Message par hilaire »

LETTRE PASTORALE POUR LA NATIVITE DU SEIGNEUR 2004
a tout le clergé, aux moines
et au peuple orthodoxe
de toute la Métropole

„Laissez les enfants venir à moi et ne les repoussez pas, car c’est à leurs semblables qu’appartient le Royaume des cieux” Mt 19, 14

Révérend Père,
Chers fidèles,

Nous avons passé cette année encore dans le jeûne et la prière le temps de préparation à la grande fête de la venue dans le monde du Sauveur Jésus Christ, le Fils de Dieu, Celui qui est „consubstantiel au Père”. Il est le Verbe vivant de Dieu, „par qui tout a été fait” – comme nous le confessons dans le Symbole de foi. Nous nous préparons pour pouvoir recevoir à nouveau la bonne nouvelle de l’Incarnation du Christ, et pour comprendre ce mystère des mystères révélé à nous, le mystère de la bonté de Dieu: en particulier, le mystère de Dieu se faisant Homme à notre ressemblance, selon la nature humaine, pour nous élever à la ressemblance avec lui par la grâce que, dans l’Incarnation, Il déverse sur nous et sur toute créature. Le Christ vient vers nous, dans l’humanité, pour révéler à l’Homme comment s’approcher du Royaume des cieux qu’Il apporte également dans le monde par sa naissance de la Vierge Marie. Il l’apporte dans le monde, mais également dans nos âmes: „Voici, le Royaume de Dieu est à l’intérieur de vous” (Lc 17, 21).

Par la parole qu’Il a laissée aux apôtres, aux disciples et à tous ceux qui croiraient en lui, parole contenue également dans l’Evangile, le Christ nous prépare à le recevoir parmi nous et à l’intérieur de nous comme le Royaume des cieux en personne.

En fait, toute notre vie, de la naissance et du baptême jusqu’à la mort, est une préparation à la grande rencontre, face à face, avec le Christ d’abord, puis avec le Père céleste, avec Dieu glorifié dans la sainte Trinité. Dans le carême de Noël nous vivons la préparation à l’accueil et à la rencontre du Christ, comme image et anticipation de la rencontre ultime avec le même Christ qui viendra juger le monde, et rencontrer chacun face à face. Nous nous préparons et nous luttons, par le jeûne et la prière, en confessant nos péchés, afin d’être trouvés revêtus en notre âme d’un vêtement pur et immaculé. Car c’est pour cela qu’Il vient dans le monde maintenant, le Christ Enfant: pour nous apporter la paix, le pardon et la purification de nos péchés, et la joie.

Nous savons que notre âme se purifie de l’incroyance et du péché non seulement par notre propre effort, mais surtout par la grâce que le Nouveau-né déverse sur nous et en nous par le saint Esprit, en don. Le Christ nous pardonne en tant que Dieu véritable et Homme véritable, et son pardon est total. Nous avons besoin de cette purification afin d’être capables de voir et de recevoir le Christ avec les yeux de l’âme, et avec foi.

De dimanche en dimanche, ainsi qu’en chaque fête, nous remercions Dieu pour le don de son pardon, pour tous les dons qu’Il a faits à notre âme et à notre corps, et qu’Il nous a révélés par son Fils, dans son Eglise sainte: et voilà que nous nous abreuvons et nous nous nourrissons en elle depuis déjà la tendre enfance.

N’oublions pas que Dieu nous fait encore part d’un autre don, inappréciable pour l’Homme, je veux dire les enfants. „Laissez les enfants venir à moi et ne les repoussez pas, car c’est à leurs semblables qu’appartient le Royaume des cieux” (Mt 19, 14) – nous dit le Sauveur, voulant dire ainsi qu’Il nous confie un enfant pour que nous le confiions à Lui. L’enfant qui naît de nous n’est pas seulement le fruit d’une rencontre ou de notre propre désir, mais il vient par le don de concevoir des enfants, don implanté en nous par Dieu lui-même, car nous sommes faits à son image et nous sommes co-créateurs avec lui. Le premier don que nous faisons nous-mêmes à Dieu en recevant l’enfant dans la famille est le baptême – nouvelle naissance, „de l’eau et de l’Esprit” – par lequel notre enfant est affilié, c’est-à-dire qu’il devient également fils de Dieu.

Beaucoup d’enfants naissent aujourd’hui dans nos familles. Nous les amenons à l’église et nous les baptisons. Mais, ensuite, n’oublions pas de leur parler du Christ et du lien qu’ils ont avec Dieu. Ne pensons pas qu’il suffit de les avoir baptisés, et qu’ils connaîtront Dieu tout seuls plus tard. Si nous ne les élevons pas nous-mêmes avec l’amour de Dieu, il leur sera difficile de le découvrir tout seuls plus tard.

Pour chacun en particulier et pour tous, notre Père céleste envoie dans le monde son Fils afin qu’Il nous prépare à la Vie. Aussi nous a-t-Il laissé l’Eglise. Le Christ nous prépare! Mais à notre tour nous avons le devoir de préparer nos enfants à s’approcher de Dieu. Enseignons-leur que, dans le Christ qui naît, nous est donné de rencontrer Dieu véritable, le Père céleste qui se trouve et qui se révèle à nous, non dans l’amour de soi, égoïste, mais dans le don de soi.

L’amour de soi semble être aujourd’hui l’un des péchés les plus graves et les plus complexes dont le Malin tire son grand pouvoir dans le monde. L’égoïsme, la haine du prochain, l’autosuffisance, l’indifférence aux besoins et aux souffrances de celui qui est à côté de nous, l’enrichissement sans limite, l’absence de pitié, ainsi que les péchés corporels et beaucoup d’autres péchés, qui entraînent la mort spirituelle, viennent de l’amour de soi sans le Christ. L’amour de soi se développe et s’installe dans l’être humain dès l’enfance, parce que les parents n’enseignent pas à leur enfant que tout ce qu’il a et tout ce qu’il est vient d’abord de Dieu, en don, sans aucun mérite de notre part. Seul le Christ nous prépare et nous donne le pouvoir, à cause de ce qu’Il est – le Fils de Dieu –, de dépasser cette faiblesse et de la vaincre. Et puis, comment parlerons-nous à l’enfant d’amour et de don aujourd’hui à Noël – qui est la fête du don – sans lui parler du don de soi que fait le Christ? Faisons des cadeaux aux enfants et enseignons-leur à faire des cadeaux; mais disons-leur que le cadeau est seulement un signe du don de soi dont le Christ nous donne l’exemple par sa venue dans le monde. Le Christ nous apporte une autre façon de nous aimer nous-mêmes, et une autre façon de renoncer à l’amour de soi: en le connaissant, lui le Christ, et en vivant avec lui dans notre âme. Pouvons-nous vraiment préparer notre enfant de cette manière pour la vie, et pour la lutte contre le mal à l’extérieur et dans l’âme? Pouvons-nous le préparer au salut? Voilà la question que pose l’Eglise à la famille, aux parents chrétiens. Partout, les serviteurs de l’Eglise sont proches des parents pour les aider et être à leur service dans l’éducation et dans la transmission de la foi à l’enfant baptisé. Aidez-les et travaillez avec eux à l’éducation des enfants !

Par la grotte pauvre de Bethléem, le Christ nous apporte la Vie plus haute que la vie, la Lumière plus haute que la lumière, la Vérité plus haute que toute vérité. Il se fait notre „Voie, notre Vérité et notre Vie”. Nourrissons nos enfants de la nourriture forte de la foi, les préparant déjà à la vie qui les attend ici, dans ce monde, sans oublier que la vie d’ici-bas nous prépare à celle d’au-delà, dont la porte nous est ouverte par le Christ en sa naissance aujourd’hui dans le monde.

Je vous souhaite à tous de bonnes fêtes et une nouvelle année pleine de la joie et de la bénédiction de Dieu! Bonne fête à tous!

† L e M é t r o p o l i t e J o s e p h

Paris, Nativité du Seigneur 2004
J-Gabriel
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Message par J-Gabriel »

Le Christ vivant:
Une Croix vivante



Plus je pense à la religon fondamentale, plus je pense aux récits de naissances miraculeuses et de tant de maîtres qui sont venus dans tous les siècles et sous tous les climats, et plus je vois qu'il y a derrière ces récits la vérité éternelle dont je vous ai parlé. Cela consiste à vivre la vie qui jamais ne cesse et avance toujours vers la paix.
C'est pourquoi, lorsqu'on souhaite un "heureux Noël" sans donner un sens profond à cette phrase, elle devient une simple formule vide. Et si l'on ne veut pas la paix pour tout ce qui vit, on ne peut pas la vouloir pour soi-même. C'est un axiome comme ceux d'Euclide; il n'est pas possible d'avoir la paix, à moins qu'il n'y ait une intense aspiration de paix de tous les côtés à la fois.
On peut certainement ressentir la paix au milieu des conflits, mais cela n'arrive que lorsqu'on sacrifie sa vie et qu'on se crucifie soi-même pour les faire disparaître.
Ainsi, de même que la naissance miraculeuse est un événement, de même la Croix est aussi un événement éternel dans cette vie de lutte. Voilà pourquoi nous n'avons pas le droit de penser à la naissance sans penser à la mort sur la Croix. Le Christ vivant signifie une Croix vivante. Sans elle, la vie n'est qu'une mort agitée.

Mohandas Karamchand
GANDHI
(Noël 1932)
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