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Antoine
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Message par Antoine »

Image

http://www.equipes-notre-dame.com/fls/images/icone.gif


Sylvie a écrit :« J'ai une image de l'Icône de la Sainte Trinité collée sur une planche de bois, Notre-Dame du Perpétuel-Secours (peinte directement sur le bois) et une Icône de la Sainte-Famille (laminé). »

Le Kondakion - ton 2 du 1er dimanche de carême où nous fêtons la victoire de l’Eglise sur les iconoclastes chante:

- Le Verbe incirconscriptible du Père, s'est circonscrit en s'incarnant de Toi, ô Mère de Dieu,
- et, restaurant sous sa forme ancienne l'image souillée, Il l'a unie à la divine beauté.
- Mais confessant le salut, nous le représentons en actes et en paroles.


Cette première phrase est le fondement christologique de toute la tradition iconographique, « Le verbe s’est fait chair afin que la chair devienne Verbe » écrit Marc l’ascète. Je trouve cette formulation de Marc plus puissante, plus vigoureuse, plus trinitaire que l’adage patristique lancé par St Irénée et repris par St Athanase : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. » Il s’agit bien du Verbe et de notre participation à la Trinité.
La deuxième phrase du kondak révèle le sens de l’incarnation et dévoile les desseins de Dieu envers l’homme; et la fin du Kondak résume notre foi et en cette Vérité du salut par l’incarnation, notre acceptation de l’économie divine et notre synergie dans l’œuvre de Dieu.
Nous n’avons pas à représenter sur une icône la paternité adoptive de Joseph, car cette paternité n’est pas divino humaine comme l’est la maternité de Marie, Théotokos.

Cette fausse icône de la sainte famille ratifie également une hérésie qui s’est glissée dans le credo latin: En effet nous disons : «Qui, pour nous, hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux S’est incarné du Saint-Esprit et de la Vierge Marie, et s’est fait homme.» Les latins ont traduit le «et» par «ex», réduisant ainsi le mystère de Marie à une simple instrumentalisation. (Et Incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine.) Cette mauvaise latinisation nie le qualificatif de Théotokos confirmé au concile d’Ephèse. ( Voir le fil «Crucifixion: homicide ou déicide?»de juin 2004 et au condensé de théologie christologique que j’y ait écrit en répondant à JF Var de l’Ecof.)

Le Père de Jésus reste bien évidemment La première personne de la Trinité. Nous ne le connaissons que par le Fils (Jn 12,45) «Celui qui M’a vu a vu le Père» (Jn 14,9).
Sur une icône nous ne représentons que ce qui est révélé et la paternité adoptive de Joseph n’appartient pas à la Révélation du verbe fait homme en tant que telle. Elle n’est pas de nature «divino humaine». (Nous parlons en ce qui concerne le Christ du «Dieu-homme» et non pas de «l’Homme-Dieu» , comme je l’ai lu sur les panneaux explicatifs qui jalonnent la cathédrale Notre Dame de Paris pour les visiteurs. Cette inversion dans l’ordre des termes est aussi génératrice d’hérésies.)

Nous ne représentons jamais sur une icône l’humanité du Christ mais toujours sa personne qui réunit la double nature. Par exemple nous ne représentons pas les souffrances physiques comme le fait l’art religieux occidental. Nous ne séparons pas la nature divine de la nature humaine réunie sans confusion dans la personne du Christ. Or cette icône de la sainte Famille nous représente un Christ, fiston adolescent entre papa et maman. Nous sommes en plein nestorianisme une fois de plus.
Il est significatif que notre Kondak de la fête du triomphe de l’orthodoxie cité ci-dessus s’adresse à la Mère de Dieu et non pas à la Trinité. Il résume tout l’enseignement dogmatique sur le christ et sur la Mère de Dieu dont l’incarnation est le dogme fondamental. Or "l’icône de la sainte famille" introduit dans son imagerie la composante du rôle de Joseph qui n’en fait pas partie. Elle réduit Marie au niveau d’épouse de Joseph en la dépossédant de son titre de Théotokos et elle minimise le «fiat» de Marie dans la logique de l’hérésie romaine de l’Immaculée conception. Le rôle de Marie de la Mère de Dieu, par son consentement «Qu’il m’advienne selon ta parole» a été indispensable à l’incarnation qui rendit Dieu visible et donc iconographiquement représentable. La représentation iconographique du Christ se fonde sur l’humanité représentable de Marie. C’est ce que Saint Théodore nous dit :
«Puisqu'Il procède du Père incirconscriptible, il est aussi incirconscriptible, et ne saurait avoir d'image faite par l’œuvre de l'art : à quelle ressemblance comparera-t-on la Divinité, dont la divine Ecriture interdit toute représentation? Mais puisqu'il a été engendré d'une mère circonscrite, il doit admettre d'avoir une image, à l'instar de l'image maternelle. Si c'était impossible, il ne pourrait provenir d'une mère circonscriptible. Il ne proviendrait donc que du seul engendrement paternel, ce qui détruirait la possibilité de toute l'économie.» (L’image incarnée , St Théodore du Stoudion, ed l’Age d’Homme, traduction de Jean-Louis Palierne ,p102, solution à la troisième objection.)
C’est de Marie seule par son « fiat » que Jésus tire son humanité et certainement pas de Joseph qui n’a donc pas à être représenté sur une icône dans un rôle qui n’est pas le sien.
Il est en deçà, comme nous le voyons sur nos icônes de la nativité qui le montrent en proie au doute, et doit rester en deçà.


Voici ci dessous, en italique, cette présentation catholique romaine de cette fausse icône qui n’a rien d’orthodoxe ni de conforme aux canons conciliaires et à la tradition chrétienne.

Réalisée pour les Equipes Notre-Dame par Sœur Marie-Paule, religieuse bénédictine du Monastère du Mont des Oliviers à Jérusalem.
L'Icône de la Sainte Famille est l'icône de la Communion, de la tendresse de Dieu, de la Vie, donc Icône de la Trinité.

Dire que cette icône serait icône de la Trinité ou à l’image d’une icône de la Trinité est une monstruosité. Un petit câlin de Joseph à Marie ne saurait représenter l’Agape intra-trinitaire. On ne représente pas l’Amour de Dieu par des images de tendresse humaine. C’est un gros délire de bonne sœur en manque d’affection familiale.

Elle est l'icône de l'Eglise, de ses épousailles en germe dès la Genèse (1, 27) à travers le mystère de l'union de l'homme et de la femme, dans la fécondité de l'amour.
Il n’a pas de fécondité entre Marie et Joseph. qui n’ont jamais été non plus l’image paulinienne des épousailles du Christ et de l’Eglise. Le délire continue…

Elle est l'icône du foyer où chacun des conjoints se retrouve dans son identité personnelle, à travers la diversité des dons et dans l'unité du couple.
Il existe des icône de foyer sur lesquelles ont peut réunir chaque Saint Patron des membres de la famille, mais pas une mise en scène de ses membres. Ici nous avons une image mièvre et purement humaine d’une photo de famille extraite de l’album de souvenirs de Joseph lors de vacances d’été en Palestine. D’ici que Sœur Marie-Paule nous dessine Marie en maillot de bain souriant tendrement à Joseph en train de faire des pâtés de sable avec Jésus sur le bords de la Mer Morte, il n’y a pas loin.

Elle est l'icône de chaque être, un et trois à la fois.
Non. C’est une grave erreur que de donner ce rôle théologique à Joseph. Si à la rigueur nous sommes un et de structure Trinitaire, ce qui resterait à expliciter avec beaucoup de prudence, ce n’est certainement pas en référence à une Trinité Jésus-Marie-Joseph.

Beaucoup d'autres mystères se dévoileront à qui sait la regarder.
Certains sont explicités par l'attitude de Marie et de Joseph : la grande tendresse, la confiance, l'Enfant porté à deux, à la fois Oeuvre de Dieu et fruit de leur amour, ou encore les trois mains unies, évoquant l'alliance du Christ et du foyer dans le mariage.

Jésus n’est pas le fruit d’amour de Marie et de Joseph. Les sentiment de tendresse, confiance ci-dessus ne sont pas à vénérer iconographiquement. Nous ne prions ni la tendresse humaine ni la confiance humaine . Une image narcissique du couple ne peut servir de support à la prière. Quant aux trois mains unies en pseudo symbole d’alliance du christ et du foyer, nous avons déjà dit que le mariage n’est pas à l’image des épousailles de Joseph et de Marie mais du Christ et de l’Eglise. Joseph n’a jamais ni préfiguré ni figuré l’Eglise. Et ce petit symbolisme à la noix des mains unies témoigne plutôt d’un grand infantilisme spirituel de "l’iconographe".

Mais on peut aller plus avant encore et, pénétrant au cœur de ce mystère du Foyer, Icône de Dieu par excellence, découvrir qu'à travers la diversité des dons et des caractères, chaque être est à la fois homme, femme et enfant, fils de Dieu, fruit de toute une montée vers la lumière.
Ah que c’est beau, j’en ai la larme à l’œil devant tant de poésie et de profondeur dans la saisie de mon être. Et cette ascension vers la lumière ! Grandiose vous ne trouvez pas. Il y a bien sûr confusion entre amour et mariage des époux d'une part, et foyer d'autre part. La génération humaine n'est pas l'image de la génération du Fils et de la spiration de l'Esprit. Me révéler ma soi disante féminité n'a pas non plus d'intérêt spirituel sur un plan iconographique. Si c'est là le but de cette icône elle est encore bien à côté de la tradition de l'Eglise. On y mélange dangereusement le psy et la Révélation.

La femme symbolise le cœur, l'intérieur de l'être ; d'où son vêtement royal (rouge pourpre). Tout l'être est en harmonie profonde quand un cœur pur et saint règne sur le chaos intérieur et en fait l'unité : "Vous êtes un peuple de rois..."
Banalité affligeante qui féminise le cœur. La prière du cœur est une féminisation de la vie spirituelle sans doute. Manque de pot on aurait dû écrire «vous êtes un peuple de reines».

L'homme symbolise le caractère sacerdotal, l'extérieur de l'être. Celui qui offre, qui protège, qui travaille, qui se sacrifie ; d'où le brun couleur de la terre (=ascèse) et le bleu sombre symbole de la foi annonçant une aurore.
Il faudra m’expliquer la relation entre sacerdotal et extérieur de l’être. Sans doute cela s’appuie-t-il sur le Christ "grand extérieur de l’être selon l’ordre de Melchisédech."


Sylvie, vous devriez donc retirer cette œuvre de votre iconostase. Elle ne peut que vous attirer dans les errances de la fausse prière.

Il existe, sur cette fausse icône, une critique excellente de sœur Magdala, je crois, du monastère orthodoxe de Maldon. Je ne l’ai pas retrouvée dans ma bibliothèque, mais si quelqu’un la possède qu’il veuille bien l’envoyer sur le forum.
Antoine
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Message par Antoine »

Sylvie a écrit :J'aimerais avoir votre opinion sur le livre ayant pour titre Le schisme d'Orient : deux mondes qui s'affrontent par Marc Riglet. Ce livre serait récent du mois d'avril de cette année.
Un livre ayant pour titre "schisme d'orient" est déjà suspect de révisionisme. Il y a un schisme de Rome qui s'est séparé, de par ses innovations contraires à la foi, de l'Eglise indivise et pentarchique.
Ou encore si vous avez d'autres suggestions pour que je puisse comprendre ce qui s'est passé dans l'histoire.
J'ai trouvé sur ce forum deux fils de discussions : Orthodoxes : schismatiques d'Orient et Schismes et hérésies, que j'ai l'intention de lire.
Vous auriez effectivement dû commencé par là et rechercher tout ce qui concerne le schisme et les hérésies de Rome sur le forum. Puis ensuite vous nous exposerez, vous, les thèses du livre de Marc Riglet et les questions qu'elles vous suggèrent citations à l'appui.
Je trouve cette séparation très douloureuse.
Certes et nous aussi. Mais nous préférons la Vérité dans la douleur à l'hérésie dans l'union. Union et unité sont deux choses différentes. L'unité implique la communion dans une même foi. On en est très loin.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Il s'agit de soeur Magdalen, à Maldon. Elle a écrit au moins un ouvrage et des articles sur la catéchèse orthodoxe des enfants et des adolescents, dont on trouve la recension sur plusieurs sites anglophones. Mais je n'ai pas trouvé sur Internet sa critique de cette icône. Je pense qu'on pourrait avoir des renseignements plus précis en s'adressant soit directement au monastère St Jean Baptiste, soit à l'association Saint Silouane.
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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Quand on se balade sur le net pour chercher des références, vaudrait tout de même mieux avoir les yeux en face des trous.
En reprenant les références données par Sylvie, je suis tombée en fait sur un article de Marc Riglet dans le magazine Lire et repris sur son site, article de critique de l'ouvrage de Steven Runciman, Le grand schisme d'orient. Mais je reconnais que la présentation était un tantinet peu claire.

Voici le poulet, intégralement cité :
En librairie le 12 avril.
Le grand schisme d'Orient

Steven Runciman
Les Belles Lettres


traduit de l'anglais par Hugues Defrance.
200 pages.
Prix : 25 € / 163,99 FF.


Le schisme d'Orient: deux mondes s'affrontent

par Marc Riglet
Lire, avril 2005


Ouvrage clair et bien documenté pour analyser un conflit décisif et mal connu.

Clarté dans l'établissement des faits, netteté dans l'affirmation de la thèse, humour propre à faire passer la plus exigeante des éruditions, telles sont les vertus bien anglaises de ce Schisme d'Orient, conflit décisif dont les effets sont toujours là mais dont la connaissance des causes reste ignorée.

Puisqu'il s'agit d'un schisme, on est naturellement porté à y voir d'abord une affaire de doctrine. Le différend porte sur le Credo. Pour nos Orientaux, c'est en 325, au concile de Nicée, dont l'objet premier est de régler son compte à l'arianisme qui dénie au Christ sa nature divine, que se fixe le dogme trinitaire dans lequel il convient d'entendre que le Saint-Esprit procède du Père. Or, c'est vers la fin du VIIe siècle, et sans que l'on puisse être plus précis, qu'on croit, en Occident, pouvoir ajouter que ce Saint-Esprit procède du Père ... et «du Fils» (en latin filioque). Tel est donc le motif principal de la dispute, à quoi l'on peut ajouter d'autres sujets aussi considérables que la pilosité des prêtres - barbus à l'Est, imberbes à l'Ouest - ou encore la question du levain, le pain de l'hostie étant azyme à l'Ouest et «levé» à l'Est. Dans ces querelles d'écoles il ne fait pas de doute, pour sir Steven, que les Orientaux sont les bons élèves. D'une part, ils ont les textes pour eux - le filioque est un ajout arbitraire à la lettre conciliaire. D'autre part, ils appliquent à ce type d'affrontement le principe dit «d'économie», que l'on pourrait traduire par le souci d'être «accommodant», et qui revient à laisser l'Occident penser ce qu'il veut pourvu qu'il ne prétende pas l'imposer aux autres. Mais, surtout, ce que montre magistralement sir Steven, au-delà de l'empoignade théologique, ce sont deux mondes qui s'affrontent. En deux langues d'abord, le grec, souple et subtil, le latin, clair et rigide. Selon deux conceptions du pouvoir ensuite: d'un côté, des patriarches subordonnés à l'empereur, de l'autre, un pape, chef de la seule institution qui tient encore debout. Du fait, enfin, de la conséquence de la première croisade. Si Urbain II pense «pieusement» venir en aide aux Eglises d'Orient, les croisés n'amèneront que l'épée et celle-ci «partagera la chrétienté en deux». En 1204, avec le sac de Constantinople par les ruffians de la quatrième croisade, tout sera consommé.
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Merci Antoine pour votre commentaire sur "l'Icône" de la sainte Famille. Je le conserve dans mes notes.

C'est bien celle que vous afficher que je possède. À vrai dire, elle était encore sur une tablette de ma bibliothèque et je ne lui avais pas encore trouvé sa place. Ce qui me dérangeait dans cette image, était la façon dont était représentée Marie. En la regardant, on est loin de penser que cette femme pourrait rester debout près de Son Fils sur la Croix.

Ce n'est pas utile pour moi d'avoir d'autres commentaires que le vôtre mais si d'autres veulent donner leur avis sur cette icône c'est à leur guise.

Vous dites :
Elle réduit Marie au niveau d’épouse de Joseph en la dépossédant de son titre de Théotokos et elle minimise le «fiat» de Marie dans la logique de l’hérésie romaine de l’Immaculée conception.
Pourquoi considérez-vous l'Immaculée Conception comme une hérésie ? Pace que ce n'est pas écrit dans la Bible ? Avant de vous poser les questions, je devrais peut-être utiliser la fonction rechercher. Mais je suis étonnée par votre affirmation.

Amicalement

Sylvie
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Sylvie, il y a déjà plusieurs fils qui traitent de la question de l'Immaculée Conception sur le forum, je crois que vous devriez effectivement utiliser la fonction rechercher.
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Merci Anne Geneviève,

Pour le livre, je ne l'ai pas. Avant de l'acquérir, je voulais savoir si quelqu'un l'a lu ou entendu parler pour savoir si l'auteur est objectif ou non dans ses propos. Mais d'après votre intervention, je crois saisir que ce n'est pas le cas et encore parler de cela avec humour, c'est minimiser l'importance et la drame de ce schisme.

Sylvie
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Sylvie a écrit :J'aimerais avoir votre opinion sur le livre ayant pour titre Le schisme d'Orient : deux mondes qui s'affrontent par Marc Riglet. Ce livre serait récent du mois d'avril de cette année.

Ou encore si vous avez d'autres suggestions pour que je puisse comprendre ce qui s'est passé dans l'histoire.

J'ai trouvé sur ce forum deux fils de discussions : Orthodoxes : schismatiques d'Orient et Schismes et hérésies, que j'ai l'intention de lire.

Je trouve cette séparation très douloureuse.

Sylvie
Sylvie,
Vous trouverez une critique (favorable) à ce livre de Steven Runciman, dont la traduction française paraît enfin, cinquante ans après l'original anglais, dans le fil "Runciman", qui se trouve sur la première page de ce forum, entre "la Bible, livre inspiré" et "ISLAM".
Anne Geneviève
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Runciman

Message par Anne Geneviève »

Si mon texte vous a donné l'impression que je m'élevais contre les travaux de Runciman, j'en serais désolée car je le tiens pour un excellent historien et même plus que ça d'après ce que j'ai pu lire de lui grâce aux références du lecteur Claude (articles sur le web).
Si j'ai reproduit l'article de la revue Lire, c'est pour dissiper le malentendu qui vous faisait croire que le livre était de Marc Riglet à qui je laisse l'entière responsabilité de son humour grinçant. Lecteur Claude regrettait que l'ouvrage de Runciman soit passé inaperçu dans la presse française, mais on aurait pu se passer d'une critique comme celle-ci. Marc Riglet semble, d'après ce que j'ai vu de lui sur le net, être une mouche du coche de l'histoire des religions qui, faute de pouvoir briguer une chaire en Sorbonne, pond des critiques de livres dans un peu toutes les revues.
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Sylvie
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Message par Sylvie »

Si j'ai reproduit l'article de la revue Lire, c'est pour dissiper le malentendu qui vous faisait croire que le livre était de Marc Riglet à qui je laisse l'entière responsabilité de son humour grinçant.
Je m'excuse. La personne qui m'avait fait part du même texte que le vôtre avait omis la première partie qui nommait l'auteur. Donc, j'avais le titre du livre et par Marc Riglet.

Je me suis renseigné et peut-être qu'au Québec, nous l'aurons seulement à l'automne, si nous l'avons.

Sylvie
Sylvie
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Message par Sylvie »

La dernière partie du message d'Antoine dans la discussion "pour une réponse Orthodoxe aux besoins spirituels en Europe" soulève quelques questions.
«Grâce du salut» qui est proposé me semble effectivement bien relier la finalité de la création à notre déification. (et non pas rédemption). Mais il est vrai que le terme de "salut" a aussi dans un pays catholique romain des relents d’augustinisme désastreux, et passe par le prisme d’une prédestination que l’orthodoxie ne connaît pas. Néanmoins il s’agit bien de notre salut. C’est par grâce que nous sommes déifiés et pas par nos mérites.
Je suis bien d'accord avec la dernière phrase. Même si je me fouetterais au sang comme certains saints ont fait dans l'Église Catholique, je ne réussirais pas à me déifier.

Il me semble que pour pouvoir être déifié, il faut avoir été baptisé, donc que le péché originel soit effacé et de plus, il faut correspondre du mieux que nous pouvons aux commandements de Dieu dont Jésus nous en a fait le résumé dans les deux commandements de l'Amour de Dieu et du prochain et augmenté l'exigence en nous demandant de prier et d'aimer nos ennemis. Et si par faiblesse nous péchons, nous devons demander pardon à Dieu. Pour les KTO en cas de fautes graves, c'est obligatoire de les confesser à un prêtre, mais nous pouvons aussi se confesser pour des fautes légères quoique ce ne serait pas nécessaire.

Peut-être que je comprends mal. Il me semble que les renoncements ou ascèse ont pour but de nous détacher de soi-même, de nos goûts parfois trop terrestres, (TV, jeux d'ordinateur, forum etc. ) Avec la vie rapide comme elle est, c'est facile d'empiéter sur nos temps de prière ou se laisser distraire par des choses inutiles. Les efforts que nous faisons, d'accord que par eux-même ne nous sanctifient pas, mais font en sorte que Dieu peut prendre plus de place dans notre vie et en nous. Ainsi nous pouvons être déifié, car nous sommes plus disponibles à Dieu et non préoccupée par toute sortes de choses encombrantes pour une vie qui se veut être spirituelle.

Qu'en pensez-vous ?

Sylvie
Antoine
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Message par Antoine »

avoir été baptisé, donc que le péché originel soit effacé
Le "péché originel c'est quoi selon vous?En quoi le baptème l'efface-t-il?
Il me semble que les renoncements ou ascèse ont pour but de nous détacher de soi-même,
Que voulez vous dire?
La dernière partie du message d'Antoine dans la discussion "pour une réponse Orthodoxe aux besoins spirituels en Europe" soulève quelques questions
Quelles sont ces questions en rapport avec le message?
Sylvie
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Message par Sylvie »

Cher Antoine,

Ce que j'écrirai pour vous répondre est selon ce que je comprends de ma foi. Je ne parle pas au nom de l'Église Catholique Romaine, car je ne sais pas son point de vue des questions comme celles que vous me poser.

avoir été baptisé, donc que le péché originel soit effacé
Le "péché originel c'est quoi selon vous?En quoi le baptème l'efface-t-il?
Selon moi, le péché originel est celui que nous avons dès notre conception à cause de la faute d'Adam et d'Ève au Paradis terrestre. Nous "héritons" de la brisure de la relation entre Dieu et l'homme. Ainsi, lorsque nous sommes baptisés, nous (nos parents pour nous car nous sommes souvent bébés) renonçons à satan et ses œuvres, nous professons notre foi en Dieu ensuite nous sommes plongés dans la mort et la Résurrection de Jésus qui nous redonne cette relation de fils avec Dieu.


Il me semble que les renoncements ou ascèse ont pour but de nous détacher de soi-même,
Que voulez vous dire?
Pour le renoncement ou l'ascèse je veux dire, par exemple, prendre la moins belle pomme dans un plateau et ainsi de suite pour les renoncements. C'est un renoncement et en même temps une lutte contre la tendance de la gourmandise.

Pour se détacher de soi-même, peut-être j'aurais du dire pour pratiquer l'oubli de soi. Dieu nous a tout donné par Son Fils Jésus, nous devons tout Lui rendre. C'est comme dire à Dieu qu'Il n'y a que Lui qui peut combler notre cœur alors se priver de certaines choses, comme. croquer dans une belle pomme en se disant : "Il faut bien penser à soi de temps en temps". c'est comme accepter que la créature peut contenter notre cœur alors qu'Il n'y a que Dieu qui puisse vraiment le remplir. Tout notre être est fait pour Dieu et nous ne sommes pas totalement heureux si nous voyons que nous ne sommes pas entièrement à Lui.
La dernière partie du message d'Antoine dans la discussion "pour une réponse Orthodoxe aux besoins spirituels en Europe" soulève quelques questions
Quelles sont ces questions en rapport avec le message?
1ère Qu'est ce que la déification ?

2ème Pourquoi pas la Rédemption ? Nous sommes sauvés par Jésus. Vous n'aimez pas le titre de Jésus Rédempteur de l'homme ?

3ième Quels sont les relents d’augustinisme désastreux ?

4ième et le prisme d’une prédestination que l’orthodoxie ne connaît pas. Quelle est cette prédestination ?


Sylvie
Sylvie
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questions variées

Message par Sylvie »

Chers amis,
si vous permettez que je vous appelle ainsi.


J'ai cherché le mot électrique avant de vous poser cette question.

J'ai trouvé Antoine dans ce fil posté le: Mar 14 Juin 2005 12:39.
Le cierge ne se différencie pas de l'ampoule électrique par la lumière qu'il dispense.
Mais c'est hors contexte de ma question.

Je suis allée à l'adoration ce matin (je continue mes engagements en attendant d'y voir plus clair), j'ai remarqué que ce que nous appelons la lampe du sanctuaire est électrique. L'ampoule imite une flamme qui danse et brille. J'avais déjà vu des lampions électriques. Ils restaient allumés 8 heures. Quand le temps était écoulé le lampion s'éteint automatique. Ils font ça à cause des risques d'incendies et du coût des assurances et aussi bien sur pour protéger la peinture.

Cela me désolait car il me semble que nous perdons le sens de la lampe que nous devons alimenter en huile pour qu'elle se consume, le feu, la chaleur. Là il suffit de brancher et voilà la lumière.

D'accord que pour les lampions, le don est offert de la part du dévot. Dieu voit d'abord le cœur de la personne et son geste d'offrande.

C'est peut-être moi qui ne comprends pas.

Qu'en pensez-vous ?

Sylvie
Antoine
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Message par Antoine »

Sylvie, l'Eglise orthodoxe ne connaît pas l'adoration du Saint sacrement à la mode latine. Vous trouverez les explications sur le forum.

En ce qui concerne la symbolique , la lampe à huile restera bien sûr inégalable, ou plutôt en conformité avec la parabole des vierges sages et des vierges folles dans le l'Evangile de Matt. au chapitre 25. L'image de la lampe à huile est très employée par tous les Pères. On pourra toujours objecter que c'est parce qu'ils ne connaissaient pas l'électricité... Mais le temps historique de l'incarnation a aussi sa signification et le Christ s'est fait homme à un moment choisi de toute éternité dans l'économie divine. Cette incarnation sanctifie la totalité du temps mais elle se passe à un instant précis. On perd le "contact" de cet instant dans la veilleuse électrique. Cet instant contient en lui-même l'Eternité divine.
Difficile également de symboliser le combat contre les pensées et les passions avec de l'électricité. Les athlètes s'enduisaient d'huile avant les épreuves, on les voit mal se passer le corps à l'électricité. Cette analogie est développée par St Cyrille dans ses catéchèses.
L’huile qui brûle devant une icône est sanctifiée par l’icône même.
Le feu est également souvent pris comme analogie par les Pères pour aider à rentrer dans le Mystère Trinitaire : le feu produit la lumière et la chaleur ; la chaleur n’est ni le feu ni la lumière, la lumière n’est ni le feu ni la chaleur, tout trois un et distinct à la fois . Le nombre trine n’est pas une quantité, il exprime l’ordre ineffable dans la Trinité.
La veilleuse exprime aussi cette double dialectique : elle veille sur nous comme nous veillons sur elle. Nous retrouvons cette double dialectique dans la Résurrection. : la Résurrection est à la fois ce qu’il y a à croire et ce qui nous permet de croire. Paul nous dit : « Si Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine.
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