Ecof

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Auréa
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Message par Auréa »

Permettez à la néophyte que je suis de poser une question.
J'ai lu attentivement les cinq premières pages de ce fil, et je n'ai pas eu le courage de continuer, je l'avoue ... j'y reviendrais ultérieurement.

Voici donc ma question : y a t-il ou non, une eglise orthodoxe française reconnue par ses soeurs orientales ?
Glicherie
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Message par Glicherie »

Non.
Il n'y a pas d'Eglise Orthodoxe Française canonique reconnue par ses soeurs orientales.

L'ECOF est un groupe qui ne fait plus partie de l'Eglise Orthodoxe depuis 1993 (déposition de son évêque), date à laquelle ce groupe était un diocèse roumain francophone.
Il n'y a pas d'Eglise locale ou autocéphale orthodoxe de France.

Mais l'Eglise Orthodoxe (canonique) est présente, et ce à travers des diocèses et Métropoles de différentes Eglises Orthodoxes, largement francophone désormais, et comptant bon nombre de paroisses d'origine française. Les évêques de ces différents diocèses sont réunis en une Assemblée des Evêques Orthodoxes de France, pour coordonner leur action. Cette assemblée n'est pas un Synode.

Sur différents fils du forum, ce sujet est développé, notamment dans les écrits de Jean-Louis Palierne.
Auréa
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Message par Auréa »

Merci Glicherie.
Encore une question si vous le permettez : pourquoi cet état de fait ? pourquoi aucune Eglise Orthodoxe ne peut être française ? cela m'intrigue.
En parcourant internet, j'ai vu qu'il y avait pas mal d'églises qui n'étaient pas reconnues, qu'est-ce qui en est la cause ?

Je lis peu à peu le forum, mais c'est tellement dense qu'il me faudra beaucoup de temps pour tout lire et tout assimiler, aussi ne m'en veuillez pas si je pose des questions qui peuvent avoir été traitées ailleurs.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Auréa a écrit :Merci Glicherie.
Encore une question si vous le permettez : pourquoi cet état de fait ? pourquoi aucune Eglise Orthodoxe ne peut être française ? cela m'intrigue.
En parcourant internet, j'ai vu qu'il y avait pas mal d'églises qui n'étaient pas reconnues, qu'est-ce qui en est la cause ?

Je lis peu à peu le forum, mais c'est tellement dense qu'il me faudra beaucoup de temps pour tout lire et tout assimiler, aussi ne m'en veuillez pas si je pose des questions qui peuvent avoir été traitées ailleurs.
Ce n'est pas qu'aucune Eglise orthodoxe ne peut être française. Il y a déjà une réalité orthodoxe en France, à travers les paroisses et les monastères de langue française, l'oeuvre liturgique de l'archimandrite Denis Guillaume, la vénération des saints locaux, l'existence d'iconographes français qui peignent dans la plus pure tradition.
Les circonstances font simplement que, pour le moment, et à vrai dire Dieu merci, il n'y a pas encore de synode propre à la France, ni à aucun autre pays d'Europe occidentale à l'exception de la Finlande.
Les vicissitudes de l'Histoire ont abouti à ce que le retour de l'Orthodoxie en France se fasse en ordre dispersé, par immigrations successives (les Grecs, puis les Russes, puis les Serbes, puis les Roumains) puis par le retour à l'Orthodoxie de Français de souche au sein des communautés qui existaient déjà. Il y a donc sur territoire français huit évêques orthodoxes (trois du patriarcat de Constantinople, un du patriarcat d'Antioche, un du patriarcat de Moscou, un du patriarcat de Belgrade et deux du patriarcat de Bucarest) qui continuent à faire partie de leurs synodes respectifs, ce qui est très bien puisque je n'ose imaginer ce que donnerait un synode de France livré à lui-même. De ces huit évêques, un seul est d'origine française, mais il y a une présence importante des Français de souche dans certains de ces diocèses (surtout celui du patriarcat de Belgrade et celui du patriarcat de Bucarest). Ces évêques ont formé une Assemblée pour coordonner leur travail. Cette Assemblée n'est pas encore un synode, mais elle pourrait le devenir un jour.
Il est à signaler qu'un des diocèses orthodoxes présents en France (la Métropole orthodoxe roumaine d'Europe occidentale et méridionale dont le siège est à Limours dans l'Essonne) jouit déjà d'un statut d'autonomie interne.

La situation est autrement meilleure que dans mon pays, où les Eglises orthodoxes présentes n'ont aucune coordination, ni d'une région linguistique à l'autre, ni d'un diocèse à l'autre.

En ce qui concerne la présence d'Eglises non reconnues, il faut distinguer deux cas. Il y a en Europe occidentale une toute petite présence de vieux-calendéristes grecs et roumains et de vieux-croyants russes de la lignée de la Blanche Fontaine qui sont incontestablement des orthodoxes, mais malheureusement entrés en dissidence par rapport à l'Eglise.
Il y a en outre une présence plus importante d'évêques qui n'ont d'orthodoxes que le nom. Il s'agit tout simplement d'évêques vagants, qui, dans le contexte d'avant-Vatican II, se seraient dits "catholiques non romains", "vieux-catholiques en dehors de l'Union d'Utrecht" ou "anglicans indépendants". Comme de telles appellations ne sont plus à la mode, ces évêques vagants, qui n'ont aucun lien de près ou de lien avec l'Orthodoxie, adoptent des appellations d'apparence orthodoxe. Il faut savoir que le terme "orthodoxe" n'est pas une marque déposée protégée par la loi. L'Eglise orthodoxe n'a donc aucune responsabilité dans le fait que des évêques vagants adoptent des titres ronflants dans le genre "Eglise orthodoxe française", "Eglise orthodoxe hors Patriarcats", "métropolite de Lyon et de toute la France", etc., etc., ou se disent rattachés à tel ou tel synode ukrainien fantôme qui n'existe bien sûr pas en Ukraine.
Enfin, reste le cas de l'ECOF, Eglise (en fait Evêché) catholique orthodoxe de France, qui, contrairement à ces groupes que je viens de mentionner, a fait partie de l'Eglise orthodoxe, en tant que diocèse au sein du patriarcat de Roumanie, jusqu'en 1993. L'ECOF s'est depuis séparée de l'Eglise orthodoxe et en diverge de manière notable sur le plan dogmatique et canonique. Là encore, l'Eglise orthodoxe n'est pas responsable du choix fait par ce diocèse, désormais sans évêque, de se séparer d'elle.
Glicherie
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Inscription : ven. 18 juin 2004 14:41

Message par Glicherie »

Je vais essayer de résumer ce que nous avons abondamment abordé sur le forum.

Par pays, il n'y a pas des Eglises Orthodoxe, mais une seule, l'Eglise de Dieu en Roumanie, en Grèce, en Russie....selon l'ecclésiologie orthodoxe certains des diocèses établis dans ces pays reçoivent à un moment de leur développement un statut canonique qui leur permet soi l'autonomie, soi l'autocéphalie, c'est à dire la faculté de se diriger soi-même, d'élire les évêques de son synode, et leur tête.

Au stade actuel du développement de l'Eglise Orthodoxe en France, nous en sommes à une coordination des diocèses des différentes diasporas de pays orthodoxes en France, à leur inculturation et au développement des orthodoxes français "de souche", à la francophonie dans la célébration du culte....nos évêques se rencontrent et se coordonnent dans l'AEOF, organe pré-conciliaire, pour le moment sans "valeur" canonique. Tout de même, une unité se dessine, les orthodoxes des différents diocèses se rencontrent, apprennent à parler d'une même voix.
Cela, c'est déja pleinement l'Eglise de Dieu en France, l'Eglise Orthodoxe du pays.
Mais elle n'est pas encore dans sa forme canonique autonome, ni autocéphale. Il faut du temps pour les orthodoxes de France d'écouter et de coopérer au travail de l'Esprit Saint.

Quant aux pseudo-églises qui se disent orthodoxes et françaises, c'est un phénomène navrant que nous dénonçons ici, car pouvant être dangereux et abuser des croyants de bonne foi pensant rejoindre l'Eglise Orthodoxe en adhérant à l'un de ces groupes.
Mais ces groupes ne sont pas en communion avec l'Eglise Orthodoxe, ne respectent pas les canons ni l'ecclésiologie orthodoxe, et parfois même pas les dogmes orthodoxes.

L'Eglise Orthodoxe en France est représentée par les évêques membres de l'AEOF, dont les diocèses sont canoniques.

Deux cas particuliers sont à noter:
L'Eglise Russe Hors Frontières, en cours de rapprochement avec l'Eglise Russe, et les Anciens calendaristes ou VCO, qui sont un schisme, mais demeurent d'une confession de foi tout à fait orthodoxe.
Auréa
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Inscription : lun. 13 févr. 2006 11:14

Message par Auréa »

Que tout cela est compliqué !
Je vous remercie d'avoir non seulement répondu à mes questions, mais encore d'avoir pris la peine de résumer, ainsi que le dit Glicherie, tout ce qui avait été écrit sur ce forum. J'ai tout imprimé afin de lire et de réfléchir tranquillement.
L'expression "vieux - calendaristes" m'yant intriguée et voulant en savoir plus à leur sujet, je suis allée me promener sur internet où j'ai trouvé ce site :

http://orthodoxie.club.fr/ecrits/neo.htm

pourriez-vous, en quelques mots, me dire ce que vous en pensez ? Je me méfie beaucoup de ce que je lis n'étant pas encore assez familiarisée avec l'Orthodoxie.

Je pensais à une chose : dans une famille où l'un des membres est catho romain et les autres orthodoxes ou vice-versa, les fêtes ne tombant pas en même temps, les uns sont en Carême, les autres célèbrent déjà ou après la Fête, ce doit être un gros problème. Ce n'est pas mon cas, vivant seule, Dieu en soit loué !
Pourquoi ne peut-il exiter un accord afin que toutes les Fêtes soient célébrées en même temps. Je crois avoir entendu dire qu'il y avait eu des discussions entre Eglises à ce sujet qui n'avaient jamais abouti à un accord. Qu'en est-il exactement ?
Jean-Louis Palierne
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Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02

Message par Jean-Louis Palierne »

En toute rigueur on ne devrait dire d’aucune Église orthodoxe qu’elle est originaire d’ici ou de là, encore moins lui accoler un adjectif “national”. Chaque Église doit être locale : "l’Église qui est à Corinthe, ou à Antioche, ou à Éphèse" etc… Mais pas "l’Église grecque, ou russe, ou française" etc… Et elle a comme membres la totalité des fidèles qui vivent en ce lieu, quelle que soit leur origine. Mais au cours du deuxième millénaire de l’histoire de l’Église, les Églises locales se sont peu à peu identifiées à des nations qui accédaient à l’indépendance. En Europe occidentale ce fut l’époque qui vit la formation des États-Nations, peu à peu laïcisées, c’est-à-dire dégagées de l’emprise morale et politiques de leurs Églises. Les Nations orthodoxes étant, en tout cas jusqu’à une date très récentes, restées étrangères au processus de laïcisation, conservèrent des Églises liées aux états nationaux. estimèrent “indispensable” de proclamer parallèlement à la souveraineté de leur Etat “l’indépendance” de leur Église nationales par rapport à ce qu’elles estimaient être la “tutelle” du patriarcat œcuménique. Lorsqu’elles s’émancipaient de la domination de l’Empire ottoman, elles estimaient également indispensable que leur Église nationale s’émancipe de la domination du Phanar. Nous avons donc vu apparaître des Églises-États-Nations

Nous avons donc maintenant une Église russe, une Église grecque, une Église serbe, une Église bulgare, une Église géorgienne, une Église chypriote. Le cas des trois patriarcats orthodoxes d’Orient (Antioche, Alexandrie e( Jérusalemà est différent. Et je passe sur de nombreux détails.

Depuis la fin du XIXème siècle, de puissants mouvements migratoires ont amené une grande quantité d’hommes et de femmes originaires des Nations orthodoxes à s’installer dans des pays qui n’étaient pas de tradition orthodoxes, à y gagner leur vie, à y résider et à y fonder des familles. Par esprit de fidélité à l’égard de leurs Églises-États-Nations d’origine ils y ont fondé des communautés familiales des Églises-Mères. L’Église orthodoxe a très mal su répondre à ce type de situation. Elle a laissé se multiplier des communautés qui en général se préoccupent au moins autant de perpétuer les traditions nationales folkloriques et linguistiques que la Tradition spirituelle, et qui de plus s’ignorent l’une l’autre. On a donc une mosaïque de filiales en Occident des Églises nationales, et même un peu plus en raison de divisions supplémentaires apportées par les minorités ethniques ou les tendances idéologiques. Il faut signaler que l’Église grecque a confié avant 1914 au patriarcat œcuménique le soin de gérer son émigration.

Du point de vue des canons, cette situation est totalement aberrante. On l’a qualifiée avec humour de “co-territorialité pluri-juridictionnelle”. Il va de soi qu’il ne saurait y avoir qu’une unique Église locale en un lien donné, et que les évêques des lieux voisins doivent se réunir en un synode provincial, qui les ordonne. On ne peut mëme pas dire que cette organisation aberrante assume une fonction de conservatiore des traditions nationales, car force est de constater qu’elle n’assure pas la transmission de ces traditions auprès des deuxième et troisième génération et au-delà.

Si l’on suivait les principes qui ont toujours été ceux de l’organisation de l’Église, et qui sont consignés dans les canons dont l’Église orthodoxe se réckame, il ne devrait y avoir en un lieu donné qu’une seule Église orthodoxe, qu’on appellerait “l’Église orthodoxe en France, ou de France, ou de Paris”, mais qu’il faudrait éviter d’appeler “française” pour ne pas laisser croire qu’elle ne s’adresserait qu’aux indigènes que nous sommes, et surtout qu’elle se distinguerait de l’ensemble de l’Église orthodoxe par une spécificité bien française, bien de chez nous. par une origininalité particulière. L’Église orthodoxe en France doit être en pleine communion avec toutes les autres Églises locales, enseigne la même Tradition.

Elle pourrait, elle devrait mettre à la disposition de toutes les communautés d’immigrants venant s’installer en France des paroisses propres, avec des prêtres parlant leur langue, mais à titre de pédagogie et d’assistance, les conduisant vers l’union avec la communauté locale.

Nous voyons bien qu’il n’en est rien et que rien ne bouge. L’ensemble des Eglises des pays de tradition orthodoxe est affectée d’une grave maladie, qu’on appelle l’hérésie de l’ethnophylétisme
Dernière modification par Jean-Louis Palierne le mer. 15 févr. 2006 13:44, modifié 2 fois.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Glicherie
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Message par Glicherie »

Aurea, il n'est pas possible faute de temps de reprendre ici tout ce qui a été écrit sur le forum a propos du calendrier.
Je vous conseil donc de relire ces fils, y compris ceux sur les Anciens calendaristes.

Mais au sujet des dates, je n'ai pas entendu parler d'accord. Cela n'aurait d'ailleurs à mon avis pas grand intérêt, si les Eglises ne sont pas en communion.

Quand aux orthodoxes, au moins tous ont la même date pour la Résurrection du Seigneur, et le même Grand Carême. Après, les dates peuvent diverger en fonction du calendrier (julien, comme les russes, serbes...ou julien révisé comme les roumains, grecs...). Ce n'est pas grave, et je ne crois pas la diversité nuisible.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Auréa a écrit :Que tout cela est compliqué !
Je vous remercie d'avoir non seulement répondu à mes questions, mais encore d'avoir pris la peine de résumer, ainsi que le dit Glicherie, tout ce qui avait été écrit sur ce forum. J'ai tout imprimé afin de lire et de réfléchir tranquillement.
L'expression "vieux - calendaristes" m'yant intriguée et voulant en savoir plus à leur sujet, je suis allée me promener sur internet où j'ai trouvé ce site :

http://orthodoxie.club.fr/ecrits/neo.htm

pourriez-vous, en quelques mots, me dire ce que vous en pensez ? Je me méfie beaucoup de ce que je lis n'étant pas encore assez familiarisée avec l'Orthodoxie.

Je pensais à une chose : dans une famille où l'un des membres est catho romain et les autres orthodoxes ou vice-versa, les fêtes ne tombant pas en même temps, les uns sont en Carême, les autres célèbrent déjà ou après la Fête, ce doit être un gros problème. Ce n'est pas mon cas, vivant seule, Dieu en soit loué !
Pourquoi ne peut-il exiter un accord afin que toutes les Fêtes soient célébrées en même temps. Je crois avoir entendu dire qu'il y avait eu des discussions entre Eglises à ce sujet qui n'avaient jamais abouti à un accord. Qu'en est-il exactement ?

En ce qui concerne le texte, c'est l'écrit d'un vieux-calendériste matthéiste qui justifie sa dissidence d'avec l'Eglise de Chypre (autocéphale depuis 431 et non produit des mouvements nationalistes du XIXe siècle). Nous avons répondu sur ce forum à divers textes de ce type que vous pourrez retrouver dans les fils consacrés au calendrier. Disons en gros qu'il faudrait rappeler que les pères du concile de Nicée, en fixant la date de l'équinoxe de printemps au 21 mars au lieu du 25 mars dans le calendrier julien, ont été les premiers "néo-calendaristes", pour reprendre le titre de ce texte.

Le problème que vous évoquez ne se pose pas vraiment pour le Grand Carême, du fait que les catholiques romains ne respectent plus le carême de Pâques. Mais il est vrai que le fait que les orthodoxes célèbrent les Jours saints et la fête de Pâques avec un grand décalage par rapport aux dates retenues par les Etats d'Europe occidentale crée des difficultés dans la vie courante: la difficulté du jeûne très strict du Grand Vendredi est doublée par le fait qu'il n'est pas jour férié, on se retrouve le Lundi Radieux avec une grande fatigue et il n'est pas non plus jour férié, etc. Je dois dire que c'est un grand soulagement les années où la Pâque orthodoxe coïncide avec les Pâques du calendrier grégorien.
Cela étant, il ne faut pas se faire d'illusion. Il n'y a que sur le territoire de la Finlande que l'Eglise orthodoxe a pu adopter la même paschalie que les luthériens. Nous n'avons aucune justification valable au maintien du comput du vénérable Denys le Petit pour la célébration de Pâques. Mais un changement de date provoquerait sans doute de tels cris d'orfraie que je ne le vois pas à vue humaine.

Le problème de la non-coïncidence des calendriers est plus aigu pour le carême de Noël, en raison des festivités familiales du 25 décembre. Comme je relève de l'Eglise roumaine, ce problème ne se pose pas pour moi. Grâce à Dieu, nous avons le calendrier julien révisé et nous célébrons la Nativité le 25 décembre civil.
Glicherie
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Message par Glicherie »

Citation doctrinale extraite du site du groupe ECOF, "paroisse" de Nantes:

"La paroisse appartient à l'Eglise orthodoxe de France, ayant reçu en 1936 la bénédiction du patriarche Serge de Moscou, légalement constituée depuis 1946 selon les dispositions de la loi de 1905, et célébrant à Nantes (déclaration à la Préfecture le 30 juin 1975) la liturgie de rit occidental en français ; les autres Eglises orthodoxes qui sont implantées en France et sont présentes dans différentes villes le sont en tant que missions des Eglises orthodoxes orientales destinées aux immigrés de ces pays de l'Est. Rattachées aux patriarcats de leurs divers pays d'origine, elles célèbrent le rite oriental".

Pourtant, sur le même site, on peut suivre, comptées par Maxime Kovalevsky, les pérégrinations "canoniques" de ce groupe:

http://orthodoxie.free.fr/orthodoxie_et_occident.htm

Concernant la "sortie" du Patriarcat de Moscou:

"Devant cet échec flagrant, le Conseil diocésain décide alors de rendre public dans le numéro de juillet 1953 du Messager de l'Exarchat du Patriarcat de Moscou en Europe occidentale, d'une part ses décisions approuvées par le décret patriarcal, et d'autre part le compte rendu de la séance du Synode de Moscou présidée par le patriarche Alexis le 27 mars 1953, où il est dit que : "... faisant preuve d'une extrême indulgence envers leurs fautes et avec l'espoir de leur pénitence, l'Eglise-mère décide de ne pas appliquer (à l'archiprêtre E. Kovalevsky et son clergé partisan) les punitions prescrites par les canons et de les considérer, jusqu'à ce qu'ils fassent pénitence, comme exclus des listes du clergé de l'Eglise orthodoxe russe". "

Et celle de l'Eglise Russe Hors Frontières:

"Six mois plus tard, après un simulacre de procès fait par une instance dont l'accusé n'est plus justiciable, arrive la "condamnation". Les motifs invoqués, qui illustrent le juridisme propre à cette Eglise de tendance intégriste, sont soit faux, soit d'ordre secondaire, soit fondés sur de mauvaises interprétations : par exemple le jeûne pré-eucharistique ne serait pas assez prolongé (d'accord avec son archevêque, Mgr Jean l'avait cependant fixé à sept heures) ; une messe pour les défunts aurait été célébrée selon le rite maçonnique (faux, mais on n'avait pas interdit aux amis francs-maçons du défunt d'y assister et il avait fallu, par courtoisie, les accepter avec leurs emblèmes) ; la communion avait été apportée une fois à un malade par un sous-diacre (croyant bien faire, ce dernier en avait pris l'initiative) ; de nouvelles fonctions ecclésiastiques avaient été introduites (sans doute s'agissait-il de la fonction de portier, ordre mineur méconnu dans l'Eglise d'Orient). Le reste à l'avenant... Bien que Mgr Jean ne soit plus dans son obédience; le Synode hors-frontières le décrétera "défroqué et remis au rang de simple moine" (2 avril 1967). "

Enfin, pour la "sortie", définitive cette fois, de l'Eglise Orthodoxe (Patriarcat de Roumanie):

"Pour expliciter cette décision du Saint Synode nous précisons que “retirer définitivement la juridiction canonique” et ‘l’exercice de route fonction épiscopale vous est désormais défendu” signifient du point de vue canonique que l’ex-évêque Germain est exclu de l’épiscopat (c’est à dire la déposition), et est réduit â l’état laïc et ainsi n’a plus le droit de célébrer la Sainte Liturgie, ni aucun office religieux, ni de effectuer des ordinations et dispenser les Saints Sacrements, ni de conduire une communauté cultuelle orthodoxe. Par suite il n’est reçu par aucune autre juridiction Orthodoxe.

En continuant ses errements et passant au delà de toutes règles canoniques l’ex-évêque Germain, M. Gilles BERTRAND-HARDY, en se mariant est tombé définitivement de son état épiscopal et conformément aux Saints Canons la sanction appliquée par le Saint Synode pourrait être l’anathème, (no. 6 du VI concile oecuménique, no. I Néocésarée et no 12 et 48 du VI concile oecuménique).

En conclusion, par application des Saints Canons cités qui sont valabLes dans toutes les Eglises orthodoxes, l’ex-évêque Germain, M. Gilles BERTRAND-HARDY non seulement aperdu sa qualité d'évêque mais de plus encourt l’exclusion de l’Eglise orthodoxe."

Mais ça, on ne le trouve pas sur leur site...

On me redira que c'est de l'histoire connue, que les sanctions de l'époque Russe concernant l'ECOF sont peut être de politique ecclesiastique:
Mais pourquoi faire croire alors que l'Ecof a la bénédiction de Moscou, et afficher en pleine page l'Archevêque St Jean Maximovtich comme si elle était de juridiction Russe Hors Frontières ?
Innocent
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Message par Innocent »

Ne faudrait-il pas voir le côté positif de l'Ecof ? Si ce que vous rappelez n'est en effet pas contestable, il y a quand même à l'origine des élans vers la Vérité qu'il ne serait pas bien de décourager absolument.

Les choses changent. Un gros travail d'autocritique est à l'oeuvre. Les penchants au repli sur soi, et, il faut bien le dire, au sectarisme sont ouvertement questionnés. Ce processus ne va pas sans douleur ni résistance. Il est cependant irreversible. Le scepticisme affiché de l'épiscopat et d'une partie du clergé, ainsi que les liens trop visibles et de plus en plus étroits avec les milieux ésotériques ont amené des prises de conscience salutaires dans plusieurs paroisses.

Prier pour les fidèles de l'Ecof est indispensable pour que le mouvement engagé aboutisse à la libération des captifs de ce qui est malheureusement devenu une grande mystification.
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Innocent a écrit :Ne faudrait-il pas voir le côté positif de l'Ecof ? Si ce que vous rappelez n'est en effet pas contestable, il y a quand même à l'origine des élans vers la Vérité qu'il ne serait pas bien de décourager absolument.

Les choses changent. Un gros travail d'autocritique est à l'oeuvre. Les penchants au repli sur soi, et, il faut bien le dire, au sectarisme sont ouvertement questionnés. Ce processus ne va pas sans douleur ni résistance. Il est cependant irreversible. Le scepticisme affiché de l'épiscopat et d'une partie du clergé, ainsi que les liens trop visibles et de plus en plus étroits avec les milieux ésotériques ont amené des prises de conscience salutaires dans plusieurs paroisses.

Prier pour les fidèles de l'Ecof est indispensable pour que le mouvement engagé aboutisse à la libération des captifs de ce qui est malheureusement devenu une grande mystification.
D'accord avec vous qu'il y a eu un côté positif au début.

Mais, à mon avis, depuis tant et tant d'années que la situation est trouble, c'est l'Ecof elle-même qui doit en être arrivée au stade de décourager les élans qu'elle catalysait vers 1946.
Glicherie
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Message par Glicherie »

Innocent a écrit :Les choses changent. Un gros travail d'autocritique est à l'oeuvre. Les penchants au repli sur soi, et, il faut bien le dire, au sectarisme sont ouvertement questionnés. Ce processus ne va pas sans douleur ni résistance. Il est cependant irreversible. Le scepticisme affiché de l'épiscopat et d'une partie du clergé, ainsi que les liens trop visibles et de plus en plus étroits avec les milieux ésotériques ont amené des prises de conscience salutaires dans plusieurs paroisses.
Oui nous prions pour les membres du groupe Ecof. Mais quelles prises de consciences ? qu'il faut quitter ce groupe pour intégrer l'Eglise Orthodoxe, comme l'a fait l'ex-Uacoro ?
L'expérience le prouve, les évêques orthodoxes de France sont bienveillants face à une démarche sincère.

Mais je ne vois pas ce que vous voulez dire par "scepticisme de l'épiscopat et du clergé" écofien.
Innocent
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Message par Innocent »

Glicherie a écrit

Mais je ne vois pas ce que vous voulez dire par "scepticisme de l'épiscopat et du clergé" écofien.
Scepticisme, dans la mesure où la foi en une reconnaissance par une Eglise orthodoxe s'est perdue. Un prêtre de l'Ecof, transfuge de l'Eglise Copte, pasteur au demeurant plein d'onction, de science et de zèle, et principal artisan du renouveau dont j'ai parlé, a récemment étudié la possiblité d'un sauvetage par cette Eglise hospitalière. Il n'a pas réussi.

Ce premier scepticisme coexiste avec un autre, plus subtil, une espèce d'aimable agnosticisme qui se double étrangement d'une furieuse démangeaison de s'abreuver aux discours pernicieux de la gnose au nom menteur.

On sait qu'en son temps Monseigneur Jean n'a pas craint de fréquenter ces milieux, jusqu'aux plus ténébreux, ceux dont est issue la funeste secte du temple solaire. Mais cela, il le faisait dans la candeur de son âme, tel un homme qui se jette à l'eau pour sauver un désespéré.

La chanson d'aujourd'hui est tout autre. Fournissant un grand prieur à un ordre ésotérique, l'Ecof est devenue prestataire de service spirituel au bénéfice d'un groupe qui se situe en dehors des Eglises. Force est de constater qu'elle a partie liée avec ce corps et ne peut donc plus rechercher la communion avec l'Orthodoxie.
GIORGOS
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Message par GIORGOS »

On sait qu'en son temps Monseigneur Jean n'a pas craint de fréquenter ces milieux, jusqu'aux plus ténébreux, ceux dont est issue la funeste secte du temple solaire.
Vu la confusion volontairement établie parmi des “fractions de réalité » (toute mensonge a quelque chose de vrai) et la réalité (dont le nom est vérité) dans ces milieux troubles, pourrait être heureux en parlant de « Mgr. Jean » établir qu’il s’agit de Jean-Nectaire Kowalewsky et non du saint Archevêque Jean (Maximovitch) dont ces mêmes milieux se prévalent.
Autrefois ils parlaient de « Mgr.Jean-Nectaire », aujourd’hui le dénomment seulement « Mgr. Jean » , pourrait être pour entretenir la confusion.
Giorgos
SEÑOR JESUCRISTO, HIJO DE DIOS, TEN PIEDAD DE MÍ PECADOR.
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