Orthodoxie en Asie centrale

Copier / Coller ici les messages de l'ancien forum

Modérateur : Auteurs

Antoine
Messages : 1782
Inscription : mer. 18 juin 2003 22:05

Orthodoxie en Asie centrale

Message par Antoine »

Date : 31.05 12h57
auteur : lecteur Claude


Deux nouvelles à propos de l'Eglise orthodoxe en Asie centrale.

1. Le patriarcat de Moscou vient d'ériger une métropole du Kazakhstan avec son
siège à Almaty ou Alma-Ata.
Le Kazakhstan (16,5 millions d'habitants en 1989, 5 fois la France en
superficie), à la fois pays d'Asie centrale où la présence russe a commencé le
plus tôt (dès l'époque de Catherine Ière) et lieu de déportation des "peuples
punis" sous Staline, présente une mosaïque ethnique tout à fait inattendue sous
ces latitudes, puisqu'à côté d'une majorité seulement relative de Kazakhs (40%
en 1989, mais plus aujourd'hui) et de deux fortes minorités de Russes et
d'Ukrainiens (en fait majoritaires au Nord du pays), on y trouve des communautés
importantes de Polonais, de Tatars ou de Coréens. La communauté allemande
(Allemands de la Volga déportés sous Staline), qui comptait 958'000 personnes en
1989, est pratiquement en voie de disparition par suite de l'émigration vers la
RFA - ce qui entraîne de facto la résorption lente de l'Eglise luthérienne qui
est liée à cette communauté.
Le Kazakhstan compterait 218 paroisses orthodoxes, dont 204 dans la juridiction
du patriarcat de Moscou, 11 paroisses de Vieux-Croyants et 3 paroisses de l'ERHF.


2. A compter du 22 juin de cette année, le Turkménistan ne permettra plus la
double nationalité avec la Russie. Le Turkménistan compte environ 200'000
personnes d'origine russe (moins de 5% de la population) qui fournissent la
quasi-totalité des chrétiens orthodoxes de ce pays (13 paroisses), les Turkmènes
étant un peuple de tradition musulmane sunnite.
Cette mesure risque d'entraîner des gênes dans la vie de l'Eglise au
Turkménistan.
En effet, cela implique que les fidèles orthodoxes russes qui opteront pour la
nationalité turkmène auront besoin d'un visa de sortie et d'un visa d'entrée
s'ils souhaitent se rendre sur les lieux de pélerinage en Russie.
Une difficulté plus sérieuse se pose pour les prêtres. Le patriarcat de Moscou a
15 prêtres au Turkménistan, qui ont tous le passeport turkmène. On ignore
combien d'entre eux avaient jusqu'à présent gardé la nationalité russe. Or, la
loi turkmène interdit depuis juin 2002 à un citoyen turkmène de s'abonner à un
périodique publié en Russie. Cela veut dire que, par exemple, la diffusion au
Turkménistan de la Revue du Patriarcat de Moscou ou d'autres périodiques
religieux publiés en Russie deviendra très difficile si tous les prêtres
orthodoxes du pays renoncent au passeport russe. Elle ne pourrait plus se faire
que par des voyageurs allant se procurer les périodiques en Russie et les
ramenant au Turkménistan (la loi interdit de recevoir des périodiques russes par
la poste, mais pas de se les procurer autrement).
La vie de cette petite communauté orthodoxe en terre musulmane risque de devenir
plus précaire si les liens avec son centre spirituel russe sont rendus trop
difficiles par les nouvelles lois turkmènes.
Répondre