premier dimanche de carême

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Monique
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premier dimanche de carême

Message par Monique »

Premier dimanche du Carême

Dimanche de l'Orthodoxie



Grandes vêpres


Lucernaire - Ton 6

Toi qui es insondable et sans commencement, / Seigneur qui as resplendi avant l'étoile du matin / du sein immatériel et incorporel du Père, / les prophètes, inspirés par ton Esprit, / prédirent que Tu serais l'Enfant incarné de l'Inépousée / pour T'unir aux hommes et être vu par ceux qui sont sur terre. / Par eux, dans ta compassion, / rends dignes de recevoir ta lumière// ceux qui chantent ton ineffable et sainte Résurrection.


Gloire... - ton 2

La grâce de la vérité a brillé ; / ce qui jadis était figuré dans l'ombre / est maintenant accompli visiblement. / Voici que l'Eglise a revêtu l'image incarnée du Christ / comme un vêtement resplendissant que figurait la tente de témoignage / et qui contient la foi orthodoxe. / Ainsi, possédant l'icône de Celui que nous vénérons, / ne nous laissons pas abuser. / Mais que ceux qui n'ont pas cette foi soient couverts de honte. / L'image du Dieu incarné est notre gloire, / nous la vénérons avec piété, nous ne la divinisons pas. / Fidèles, embrassons-là et clamons:/ Dieu, sauve ton peuple et bénis ton héritage.

Et maintenant... - Théotokion du dimanche

Apostiches

Gloire... - ton 2

Nous qui sommes passés de l'impiété à la piété envers Dieu, / illuminés par la lumière de la connaissance, / battons des mains, comme il est dit dans le psaume, / louons et rendons grâce à Dieu. / Vénérons saintement les icônes du Christ, / de la Toute-pure et de tous les saints, / peintes sur les murs, le bois et les vases sacrés./ Et rejetons la fausse doctrine des impies ; / car, ainsi que le dit saint Basile : / La vénération de l'icône conduit à son modèle. / Par les prières de la Mère toute pure et de tous les saints, // ô Christ notre Dieu, accorde-nous la grande miséricorde.

Et maintenant...- Théotokion du dimanche - même ton

Tropaire - ton 2

Nous vénérons ton icône très pure, Toi qui es bon, en implorant le pardon de nos fautes, ô Christ Dieu ; car Tu as bien voulu dans ta chair monter sur la Croix, pour délivrer de l'esclavage de l'Ennemi ceux que Tu as créés. Aussi, en Te rendant grâce, Te clamons-nous : Tu as tout empli de joie, ô notre Sauveur, Toi qui es venu pour sauver le monde.




Matines



Kondakion - ton 2

Le Verbe incirconscriptible du Père, / s'est circonscrit en s'incarnant de Toi, ô Mère de Dieu, / et, restaurant sous sa forme ancienne l'image souillée, / Il l'a unie à la divine beauté. // Mais confessant le salut, nous le représentons en actes et en paroles.

Laudes - ton 4

Maintenant, Ami des hommes, / l'Église se réjouit en Toi, son Époux et son Créa-teur, / qui par ta divine volonté l'as délivrée de l'erreur de l'idolâtrie / et par ton sang précieux l'as réunie à Toi ; / elle accueille triomphalement le rétablissement de la vénération des icônes // et tout en joie Te chante et Te glorifie dans la foi.

v. Je Te confesserai, Seigneur, de tout mon cœur ; je raconterai toutes tes merveilles. Ps.9,2

Ayant rétabli, Seigneur, la représentation de ta chair, / nous l'embrassons comme il convient / et manifestons le grand mystère de ton dessein (de salut). / Car ce n'est pas en apparence que Tu T'es révélé, / comme l'affirment les Manichéens*, ennemis de Dieu, / mais en vérité et dans la réalité de ta chair // et Tu nous amènes à T'aimer et Te désirer.
* Litt. les enfants de Mani (Manès).

Goire... - ton 6

Pendant un temps d'abstinence Moïse reçut la Loi et attira le peuple ; / Elie, après avoir jeûné, ferma les cieux ; / par le jeûne les trois enfants d'Abraham vainquirent le tyran inique. / Nous aussi, par le jeûne, rends-nous dignes, Sauveur, d'atteindre ta Résurrection, / nous qui chantons : // Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.

Et maintenant... - ton 2 : "Tu es toute bénie ..."



Liturgie


Tropaire du dimanche (dans le ton occurent) et tropaire de la fête - ton 2

Nous vénérons ton icône très pure, Toi qui es bon,/ en implorant le pardon de nos fautes, ô Christ Dieu;/ car Tu as bien voulu dans ta chair monter sur la Croix,/ pour délivrer de l'esclavage de l'Ennemi ceux que Tu as créés./ Aussi, en Te rendant grâce, Te clamons-nous:/ Tu as tout empli de joie, ô notre Sauveur, Toi qui es venu pour sauver le monde.

Kondakion de la fête - ton 2


Gloire ... et maintenant ...
Le Verbe incirconscriptible du Père, / s'est circonscrit en s'incarnant de Toi, ô Mère de Dieu, / et, restaurant sous sa forme ancienne l'image souillée, / Il l'a unie à la divine beauté. // Mais confessant le salut, nous le représentons en actes et en paroles.


Prokimenon - ton 4

Tu es béni, Seigneur, Dieu de nos Pères,/
et ton Nom est loué et glorifié dans les siècles.

v. Car Tu es juste en tout ce que Tu as fait pour nous.




Épître : Hb 11,24-26,32-12,2.


Alleluia - ton 8

v. Moïse et Aaron étaient parmi ses prêtres, et Samuel parmi ceux qui invoquaient son Nom.


v. Ils invoquèrent le Seigneur et Il les exauça.



Évangile : Jn 1,43-51.


Liturgie de saint Basile : à la place de : "Il est digne en vérité..." on chante : "Ô Pleine de grâce...".


Versets de communion

Louez le Seigneur du haut des cieux, / louez-Le au plus haut des cieux.
Exultez dans le Seigneur, vous les justes ; / aux hommes droits convient la louange. Alleluia, alleluia, alleluia.
Monique
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Message par Monique »

PREMIER DIMANCHE DE CAREME

FÊTE DE L'ORTHODOXIE

(Traduction Denis Guillaume)

SAMEDI SOIR AUX PETITES VÊPRES –

Lucernaire, t. 1

Maintenant la gloire de la piété * s'est répandue sur l'univers, * dissipant l'erreur comme un nuage d'impiété, * pour illuminer les cœurs des croyants. * Venez, tous les fidèles, * dans la vraie foi prosternons-nous * devant les saintes Images du Christ.

D'images sacrées * maintenant resplendit l'Eglise du Christ * comme une épouse parce de ses joyaux; * elle nous invite tous à cette fête en esprit: *rassemblons-nous dans la concorde et la foi.

Terre entière, réjouis-toi, * voici que d'en haut le Seigneur * en sa providence ineffable a détruit * la force de l'impiété; * et nous les humbles, en ce jour, * sous la conduite de la pieuse Impératrice nous fûmes élevés * vers la foi de l'orthodoxie.

Comme le dit saint Basile, * la vénération de l'icône nous amène à son prototype; * en conséquence, honorons les images * du Christ sauveur et de tous les Saints, * afin que, sous leur conduite, * nous ne soyons plus jamais soumis à l'impiété.

Gloire au Père... Maintenant...

Celui qui est invisible, de par sa nature divine et sans commencement, * s'est fait voir comme un mortel, ô Vierge, sortant de ton chaste sein, * par un effet de son extrême bonté; * ayant dessiné sa corporelle représentation, * nous, les fidèles, nous prosternons devant lui * et pieusement le magnifions.

Apostiches, t. 2

Des hérétiques fuyant l'impureté, * illuminons nos cœurs * aux clartés de l'orthodoxie, * fidèles, en glorifiant * le Seigneur notre Dieu.

Rapportez au Seigneur, fils de Dieu, rapportez au Seigneur gloire et louange.

Elle est abolie, la sombre erreur * d'Arius, de Macédonius, * de Pierre, de Sévère et de Pyrrhus, * et désormais resplendit * la Lumière au triple soleil.

Adorez-le dans son parvis de sainteté.

Elle ne prévaut plus, la fausse doctrine des impies: * sur un signe de l'impératrice Théodora, * Dieu donne aux orthodoxes le sceptre de puissance.

Gloire au Père... Maintenant...

Tu as relevé le front des humbles en enfantant, * Mère de Dieu, le Verbe divin; * c'est pourquoi fidèlement * nous t'honorons et te magnifions.

Tropaire, t. 2

Devant ta sainte Icône nous nous prosternons, Dieu de bonté, * implorant le pardon de nos fautes, ô Christ notre Dieu, * car tu as bien voulu souffrir en montant sur la croix * pour sauver ta créature de la servitude de l'ennemi. Aussi dans l'action de grâces nous te crions: * tu as rempli de joie l'univers, * ô notre Sauveur, en venant porter au monde le salut.



GRANDES VÊPRES

Premier Cathisme: Bienheureux l'homme. Au lucernaire, on chante 10 stichères: 6 de 1'Octoèque dominical, selon le ton occurrent, et 4 du Triode.

Lucernaire, T. 6

Seigneur que l'univers ne peut contenir, * avant l'aurore des temps * tu es né du Père immatériel, incorporel, * et sous l'action de l'Esprit * les Prophètes annoncèrent ta venue * comme un enfant qui prendrait chair d'une Vierge immaculée * pour converser avec les hommes et se laisser voir des mortels. * O Seigneur compatissant, * rends-nous dignes de ta clarté, * nous qui célébrons ton ineffable et sainte Résurrection.

Les Prophètes inspirés, * par la parole t'annonçant * et par leurs œuvres te servant, * ont mérité l'éternelle vie; * ne voulant servir la création * contre toi, Dieu créateur, * ils ont dédaigné le monde pour t'annoncer * et se sont conformés à ta Passion, * dont ils avaient reçu la prophétique vision. * Par leurs prières, donne-nous d'accomplir en toute pureté * le cours de ce Carême, Seigneur compatissant.

Toi qui par nature divine n'as pas de fin, * en ces derniers temps, Seigneur, tu as daigné * connaître les limites de la chair * et de la nature humaine tu assumas, * par ton incarnation, tous les aspects; * aussi, l'image de ta ressemblance, nous l'inscrivons * pour la vénérer dignement * et nous élever jusqu'à ton amour, * où nous puisons la grâce du salut, * suivant la sainte tradition de tes Apôtres divins.

C'est une parure de grand prix * que l'Eglise du Christ * a reçu dans les saintes Icônes du Sauveur, * de la Mère de Dieu et de tous les Saints; * en les exposant hautement, * elle brille de splendeur et d'éclat, * tout en repoussant les hérésies, * et dans l'allégresse elle glorifie * le Dieu qui par amour pour nous * a daigné souffrir librement sa Passion.

Gloire au Père, t. 2

La grâce de la vérité a resplendi: * ce qui jadis était obscurément préfiguré * maintenant s'accomplit au grand jour, * voici que l'Eglise revêt comme un céleste ornement * l'Image corporelle du Christ, * que la tente du témoignage avait préfigurée; * elle maintient la vraie foi, * afin que nous ayons l'image sans défaut * de celui que nous vénérons. * Honte sur ceux qui pensent autrement, * car nous nous glorifions en l'image du Verbe incarné,* que nous adorons sans la déifier. * Vénérons-la, f'idèles, et chantons: * O Dieu, sauve ton peuple et bénis ton héritage.

Maintenant... Théotokion dogmatique du ton occurrent.




Litie

On chante, comme d'habitude, le stichère du saint patron de l'église, puis:

Gloire au Père, t. 2
Réjouissez-vous, Prophètes vénérés * qui avez si bien disposé la Loi de Dieu * et fûtes les colonnes inébranlables de la foi; * vous êtes aussi les médiateurs de la nouvelle Alliance du Christ * et désormais dans le ciel * priez-le d'envoyer au monde la paix * et à nos âmes la grâce du salut.

Maintenant...

Mon espérance, 0 Mère de Dieu, * tout entière je la mets en toi: * garde-moi sous ta protection.

Apostiches

On chante les stichères de l'Octoèque dominical, selon le ton occurrent, puis:

Gloire au Père, t. 2

Nous qui avons rejeté les ténèbres d'impiété * et que la lumière de la connaissance a illuminés, * comme dit le psaume, battons des mains: *que notre louange et notre action de grâces montent vers Dieu, * et devant les saintes Icônes du Christ, * de la Mère de Dieu et de tous les Saints * prosternons-nous avec respect, * en rejetant l'impiété * de ceux qui n'ont pas la vraie foi; * car saint Basile le dit * La vénération de l'icône rejaillit * sur celui qui est représenté. * Par l'intercession de ta Mère immaculée * et les prières de tous les Saints, * nous te demandons, ô Christ notre Dieu, * de nous accorder la grâce du salut.

Maintenant...

Merveille inouïe surpassant toutes les merveilles de jadis: * nul n'avait vu jusqu'alors une mère enfanter virginalement * et porter dans ses bras celui qui embrasse toute la création; * cet enfantement est voulu par Dieu; * et, puisque tu l'as porté dans tes bras comme un enfant * et que devant lui tu possède l'assurance d'une mère, * 0 Vierge pure, intercède en notre faveur pour le salut de nos ‰mes.

Tropaire

Si l'on célèbre la vigile, on chante deux fois: Réjouis-toi, Vierge Mère de Dieu, et une fois Devant ta sainte Icône.
Si les vêpres sont séparées des matines, on chante Devant ta sainte Icône et Tes mystères (voir au début des matines).



LE DIMANCHE MATIN A L'ORTHROS

Après l'hexapsalme (et la litanie, on chante « Le Seigneur est Dieu » selon le ton occurrent, puis le tropaire dominical, 2 fois, Gloire au Père: le tropaire du jour « Devant ta sainte Icône » (1 fois) et le théotokion « Tes mystères ».

Tropaire, t. 2

Devant ta sainte Icône nous nous prosternons, Dieu de bonté, * implorant le pardon de nos fautes, ô Christ notre Dieu, * car tu as bien voulu souffrir en montant sur la croix * pour sauver ta créature de la servitude de l'ennemi. Aussi dans l'action de grâces nous te crions: * tu as rempli de joie l'univers, * ô notre Sauveur, en venant porter au monde le salut.

Théotokion

Tes mystères dépassent tous l'entendement * et tous, ils sont glorieux, ô Mère de Dieu: * vierge et sainte, tu l'es sans faille demeurée * et mère, tu le fus vraiment lorsque tu mis au monde le vrai Dieu. * intercède auprès de lui pour qu'il sauve nos âmes.

Cathismes de l'Octoèque et Evloghitaires de la Résurrection. Hypakoi; anavathmi et prokimenon du ton. Evangile et Ayant contemplé la Résurrection du Christ.

Après le psaume 50:

Gloire au Père, t. 8

Ouvre-moi les portes de la pénitence, Seigneur source de vie, * dans ton saint temple veille mon esprit, ~*portant le temple très impur de mon corps, * mais dans ta bonté purifie-moi, * en ta grande tendresse et ton amour compatissant.

Maintenant... Théotokion

Conduis-moi sur le chemin du salut, ô Mère de Dieu, * car j'ai souillé mon âme par le péché * et dans l'indolence j'ai dépensé toute ma vie, * mais par tes saintes prières * délivre-moi de toute impureté.

T . 6

Aie pitié de moi, 0 Dieu, * en ta grande bonté, * en ton immense miséricorde efface mon péché.

Me souvenant de la multitude de mes mauvaises actions, * pécheur que je suis, * je redoute le jour terrible du jugement, * mais espérant ta pitié et ta compassion, * je m’écrie comme David: -* Aie pitié de moi, ô Dieu, * en ta grande bonté.

Canons: de la Résurrection, Stavroanastasimon et de la Mère de Dieu (8 tropaires en tout) et ce canon du Triode (6), œuvre de Théophane, portant en acrostiche: En ce jour, grâce à Dieu, rayonne la piété.


Ode1, t.4

« Lorsqu il eut franchi à pied sec * l’abîme de la mer Rouge, * l’antique Israël mit en fuite * au désert la puissance Amalec * grâce aux mains de Moise étendues en forme de croix.

Exultant d’allégresse et de joie, * fidèles, chantons en ce jour: * Que tes œuvres sont admirables, ô Christ, * grande est ta puissance, Seigneur, * toi qui as instauré l’harmonie entre nous!

Venez, célébrons cette journée * dans l’allégresse et l’enthousiasme divin: * le ciel et la terre sont dans la joie, * les chœurs des Anges et la foule des mortels * se répondent en festives mélodies.

A la vue de grand bienfait, * venez, fidèles, battons des mains: * les membres séparés du Christ * retrouvent leur unité; * louons le Seigneur qui nous accorde la paix.

Gloire: A l’Eglise est donné en ce jour * le prix de sa victoire * par ordre et décision divinement inspirés * de nos bons empereurs * Miche! et Théodora.

Maintenant: Le glaive de l’hérésie a disparu * et nous éprouvons une sainte joie * lorsque nous voyons pieusement * ton Temple, ô Vierge immaculée, * tout orné de sainte Images.

Catavasie: l'hirmos.

Ode 3

« Ton Eglise, ô Christ, * en toi se réjouit et te crie: * Seigneur tu es ma force, mon refuge et mon soutien.

Les hérétiques impies * ne lèvent plus si haut leur front, * car la puissance de Dieu fait triompher l'orthodoxie.

Aujourd'hui comme jadis, * que les nuées nous versent la vivifiante rosée * pour la renaissance de la foi!

Que retentisse joyeusement * la mystique trompe des Apôtres du Christ * pour la restauration des saintes Images.

Gloire: Chantons le Christ qui nous a donné * une pieuse impératrice, amie de lui, * avec son fils couronné de Dieu.

Maintenant: Dans ton sanctuaire, ô Vierge immaculée, * nous les fidèles, , nous te prions: * fais briller sur nous ta clarté.

Cathisme, t. 1

Représentant sur les icônes ton aspect divin, * ô Christ, nous chantons clairement * ta Nativité, tes miracles étonnants, * ta Crucifixion librement consentie; * et les démons sont repoussés et terrifiés, * tandis que pleurent les impies.

Gloire au Père :... Les icônes des Prophètes, des Apôtres et des Martyrs, * les images sacrées de tous les Saints * embellissent la céleste Jérusalem * qui resplendit de la spirituelle beauté * de l'Epoux et de la Vierge inépousée.

Maintenant... ,

O Vierge, sois le rempart et la ferme protection * de ceux qui vénèrent ta sainte Icône avec amour * et, te proclamant véritablement Mère de Dieu,.fidèlement se prosternent devant toi.


Ode 4

« Te voyant suspendu à la croix, * toi le Soleil de justice, * l'Eglise depuis sa place * en toute vérité s'écria: * Gloire à ta puissance, Seigneur. »

Par la visite du Paraclet, * sanctifie le Temple qui t'est consacré * et, par sa venue, * chasse l'erreur et l'hérésie, * Verbe de Dieu, si riche en pitié.

De la violence des impies * tu as sauvé le peuple qui t'appartient: * fais qu'à présent dans l'ardeur de sa piété * il te chante fidèlement: * Gloire à ta puissance, Seigneur!

Dans la sainte figuration * des icônes du Christ et de la Mère de Dieu * nous voyons brillamment représentés * les célestes parvis * et nous exultons d'une sainte joie.

Gloire: L'impératrice couronnée * qui aimait et chérissait * le vrai royaume du Christ * fit peindre de nouveau * les icônes du Christ et des Saints.

Maintenant: Ayant enfanté dans la chair * le Verbe de Dieu, * Pleine de grâce, tu es apparue * comme le sanctuaire digne de lui; * aussi faisons-nous resplendir ton temple d'un nouvel éclat.

Ode 5

« Seigneur, tu es venu comme la lumière en ce monde, * lumière sainte qui de la sombre ignorance fais revenir * ceux qui te chantent avec foi.

Seigneur, donne force à ton Eglise, * afin que devant la tempête des hérésies* elle demeure inébranlable pour les siècles des siècles.

Sur toute la terre ont resplendi * la joie que les fidèles reçoivent d'en haut* et la divine protection.

Seul Seigneur de bonté et source de tout bien, * ô Christ, relève le front * des chrétiens orthodoxes qui vénèrent ta sainte Image.

Gloire: La lumière sans soir de notre foi * s'est levée sur nous par la divine inspiration * et l'ordonnance des fidèles empereurs.

Maintenant: Renouvelle pour nous l'antique majesté, toute-pure Mère de Dieu, * et par ta grâce sanctifie ta maison.

Ode 6

« Ton Eglise te crie à pleine voix: * je t’offrirai le sacrifice de louange, Seigneur; * dans ta compassion tu l'as purifiée * du sang offert aux démons * par le sang qui coule de ton côté. »

Gravée, honorée, fidèlement vénérée * est l'empreinte du Seigneur, * et l'Eglise, prenant confiance de nouveau, * pieusement glorifie le Sauveur.

Pour l'Eglise du Christ * cessent la tristesse et les ténèbres de l'hérésie: * elle revêt la tunique d'allégresse * et s'entoure de grâce divine et de clarté.

Gloire: Le peuple orthodoxe a retrouvé * la gloire de son ancien éclat * par grâce de l'impératrice Théodora * et du pieux autocrate Michel.

Maintenant: Celui qui jadis ordonna latente du témoignage, * comme en une tente spirituelle, fit sa demeure en toi * et le seul Seigneur couvert de gloire, * 0 Vierge, glorifie ton Temple sacré.

Kondakion, t. 8

Le Verbe de Dieu, que l'univers ne peut contenir * se laisse circonscrire en s'incarnant de toi, 0 Mère de Dieu, * et restaure l'antique image souillée par le péché * en lui ajoutant sa divine beauté. * Confessant le salut en parole et en action, * restaurons nous aussi notre ressemblance avec Dieu.

Ikos

Le mystère de notre salut fut jadis annoncé * par les prophètes divinement inspirés: * pour-nous qui arrivons à la fin des temps, * ils ont prédit cette illumination. * Par elle recevons la connaissance de Dieu: un seul Dieu et Seigneur en trois personnes glorifié, * et c'est lui seul que nous servons; * ayant une seule foi, un seul baptême, nous avons revêtu le Christ. * Confessant le salut en parole et en action, * restaurons aussi notre ressemblance avec Dieu.

Synaxaire

Ce même jour, premier Dimanche de Carême, nous faisons mémoire du rétablissement des saintes Icônes advenu sous le règne de Michel, empereur de Constantinople, et de sa mère Théodora, d'éternelle mémoire, et sous le pontificat du saint patriarche et confesseur Méthode.

Les icônes jadis avaient été bannies: j'exulte quand je vois leur culte rétabli.

Lorsque Léon l'Isaurien, d'artisan et d'ânier qu'il était, prit le sceptre de l'empire, par concession de Dieu, le patriarche Germain, qui tenait alors le gouvernail de l'Eglise, fut aussitôt appelé par lui pour s'entendre dire: « A ce qui me semble, Monseigneur, les saintes images ne diffèrent en rien des idoles; ordonne donc qu'elles soient rapidement enlevées. Si elles représentent vraiment les Saints, qu'elles soient mises plus haut, afin que les pécheurs que nous sommes ne les souillent pas constamment de leurs baisers. » Le patriarche, cherchant à détourner l'empereur d'une telle aversion, lui dit: « Sire, ne te fâche pas, mais qui entendons-nous parler contre les saintes « icônes"? quelqu'un qui porte le nom de « Conon »! » Et lui: « Oui, c'est ainsi que j'étais appelé, quand j'étais enfant. » Comme le patriarche ne se laissait pas convaincre de se ranger à l'avis de l'empereur, celui-ci l'exila et mit à sa place Anastase, qui partageait ses idées. Et c'est ainsi que fut déclarée la guerre contre les saintes icônes. On dit que les premiers à lui inspirer cette aversion furent des juifs, qui lui prédirent grâce à une sorcière son accession au trône, alors qu'il était pauvre et qu'avec eux il pratiquait pour vivre le métier d'ânier. Lorsqu'il eut fini de vivre et si mal, Constantin Copronyme, ce lionceau encore plus cruel issu de lui, devint l'héritier de son pouvoir et plus encore de sa rage contre les saintes icônes. Mais qu'est-il besoin de dire les faits et gestes de cet impie? Sinon que, lui étant mort de façon encore plus honteuse, son fils [Léon IV] né de la Khezare s'assit sur le trône. Et, après que lui-même eut achevé sa méchante vie, Irène et Constantin devinrent les héritiers du pouvoir. Ceux-ci, guides par le très-saint patriarche Taraise, réunirent le septième Concile et l'Eglise du Christ accueillit à nouveau les saintes Icônes. Lorsqu'il eurent déposé la royauté, il y eut Nicéphore le Logothète, puis son fils Stavrakios et, après lui, Michel Rangabè, qui vénérèrent les saintes images. A Michel succéda le féroce Léon l'Arménien: perfidement corrompu par un moine impie, un reclus, il déclencha la seconde lutte contre les icônes, et de nouveau l'Eglise de Dieu se trouva sans ornement. Michel d'Amorium lui succéda , puis son fils Théophile, qui laissèrent les autres au second plan dans la fureur contre les icônes. Ce Théophile livra beaucoup de Pères à d'horribles peines et châtiments à cause des images sacrées. Après douze ans de règne, il fut pris de dysenterie et faillit perdre la vie: sa bouche s'ouvrit de façon exagérée, au point de laisser paraître ses entrailles. L'auguste Théodora fut très fâchée de ce qui arrivait: à peine endormie, elle eut la vision de la sainte Mère de Dieu, tenant dans ses bras le Dieu d'avant les siècles et entourée d'Anges resplendissants, qui blâmaient et châtiaient Théophile son époux. Lorsque le songe la quitta, Théophile, s’éveillant un moment, s'écria: « Malheur à moi, je suis puni à cause des saintes icônes! » Aussitôt l'impératrice posa sur lui l'icône de la Mère de Dieu, en la priant avec des larmes. Alors Théophile, malgré ses dispositions, vit quelqu'un des assistants qui portait un encolpion: il saisit la médaille et la baisa, et aussitôt cette bouche qui n'avait cessé de braire contre les icônes et ce larynx qui baillait sans mesure reprirent leur forme initiale; alors il fit cesser toute contrainte et violence, confessant qu'il était bon de vénérer les saintes icônes et de leur rendre un culte. L'impératrice, ayant sorti de ses coffres les saintes et vénérables icônes, disposa Théophile à les baiser et vénérer de toute son âme. Peu après, Théophile mourut. Théodora, ayant rappelé tous ceux qui étaient en exil ou en prison, ordonna d'assurer leur liberté et elle fit renverser du trône patriarcal Jean, dit aussi Iannis, plus chef de sorciers et de démons que patriarche. I1 fut remplacé par le confesseur du Christ Méthode, qui avait beaucoup souffert précédemment: on l'avait même enfermé vivant dans un tombeau.

Sur ces entrefaites, Joannice le Grand, qui pratiquait l'ascèse dans les montagnes de l'Olympe, eut une sainte visite, en la personne du grand ascète Arsakios. « Dieu m'a envoyé vers toi, dit-il, afin que nous nous rendions chez un très-saint moine, Isaïe, reclus de Nicomédie, et que nous apprenions ce qui est agréable à Dieu et ce qui convient à son Eglise. S'étant donc rendus chez le vénérable Isaïe, ils 0tendirent de lui: « Ainsi parle le Seigneur: Voici qu'approche la fin des ennemis de ma représentation en image; allez donc chez l'impératrice Théodora et chez le patriarche Méthode, et dites-leur de calmer tous les impies, afin de pouvoir m'offrir le sacrifice avec les Anges, en vénérant mon image et celle de ma Croix. Ayant ouï cela, ils gagnèrent aussitôt Constantinople et rapportèrent au patriarche Méthode et à tous les élus ce qui leur avait été dit. S'étant rassemblés, ils allèrent chez l'impératrice pour la convaincre; mais ils découvrirent que ses parents lui avait inculqué en tout la piété et l'amour de Dieu. Et aussitôt l'impératrice, détachant l'image de la Mère de Dieu qu'elle portait suspendue à son cou, à la vue de tous la baisa en disant: « Si quelqu'un ne vénère et ne baise les icônes avec amour, non de façon idolâtre mais en relation avec leurs archétypes, qu'il soit anathème! Et ils éprouvèrent une grande joie. A son tour, elle leur demanda de faire une prière pour son époux Théophile Voyant sa foi, ils se laissèrent persuadés, malgré leur réluctance. Le patriarche Méthode rassembla tout le peuple, tout le clergé et les évêques dans la grande Eglise de Dieu. Parmi eux furent choisis: les moines de l'Olympe Joannice et Arsacios, Naukratios et ses disciples Théodore Studite, le grand et saint Théophane et Théodore, ces confesseurs « marqués », le syncelle Michel l'Hagiopolite, et beaucoup d'autres; ils célébrèrent devant Dieu une intercession de toute la nuit pour Théophile, tous priant avec larmes et de manière instante. Et ils firent ces [pannykhides] pendant toute la première semaine du Carême, l'impératrice Théodora y prenant part elle-même, avec les femmes et le reste du peuple.

Sur ces entrefaites, l'impératrice Théodora, à l'aube du vendredi, eut un songe, et il lui sembla se trouver près de la colonne de la Croix et que des gens passaient avec tumulte le long de la voie, portant divers instruments de supplice; au milieu d’eux, on amenait un prisonnier, l’empereur Théophile, les mains liées derrière le dos. L'ayant reconnu, elle suivit elle aussi ceux qui l'emmenaient. Lorsqu'ils arrivèrent à la Porte de bronze, elle vit un homme à l'aspect surnaturel, assis devant l'icône du Christ, et Théophile se tint en sa présence. Comme l'impératrice, lui touchant les pieds, implorait pour l'empereur, celui-ci, ouvrant la bouche, lui dit: « Grande est ta foi, ô femme; sache qu'en vertu de tes larmes et de ta foi, et aussi de la prière et intercession de mes serviteurs et de mes prêtres, j'accorde le pardon à Théophile, ton mari. » Puis il dit à ceux qui l'emmenaient: « Déliez-le et rendez-le à sa femme. » Celle-ci, l'ayant reçu, s'en alla dans la joie et l'allégresse; et aussitôt le songe s'arrêta. Telle fut la vision de l'impératrice Théodora. Alors le patriarche Méthode, après les prières et intercession qu'on avait faites pour lui, prit une charte neuve, où il inscrivit les noms de tous les empereurs hérétiques, y compris celui de Théophile, et il déposa le tout au bas de l'autel. Et le vendredi, il vit lui-même un Ange effrayant entrer dans la grande Eglise et s'approcher de lui pour lui dire: « Evoque, ta prière a été exaucée, et l'empereur Théophile a obtenu son pardon; dorénavant n'importune plus le Seigneur à son sujet! » Pour se rendre compte de la véracité de sa vision, il descendit de son siège, il prit la charte et, l'ayant déroulée, il trouva, ô merveille, que le nom de Théophile avait été effacé, par jugement divin. Apprenant cela, l'impératrice exulta grandement et demanda au Patriarche que tout le peuple se rassemble, avec les croix vénérables et les images sacrées, dans la grande Eglise, afin que lui soit rendue l'ornement des saintes icônes et que soit connu de tous le prodige nouveau. Alors, tous, ou peu s'en faut, affluèrent dans l'Eglise avec des cierges, et l'impératrice vint avec son fils. On y fit une litie avec les saintes icônes, les vénérables reliques de la Croix et le saint Evangile, puis on sortit jusqu'au lieu dit (de la borne) milliaire, en chantant le Kyrie eleison. Au retour de 1a procession, on célébra la divine Liturgie dans la grande Eglise: les saintes et vénérables icône furent élevées à nouveau sur les colonnes par de saints hommes choisis; ceux qui avaient pratiqué la piété et le culte orthodoxe furent l'objet de louanges, ceux qui n'avaient pas accepté la vénération des saintes icônes furent excommuniés et livrés à l'anathème. Et les saints Confesseurs décidèrent que dorénavant on célébrerait chaque année cette fête sacrée, afin qu'on ne retombe plus jamais dans une telle impiété.

O Christ, inaltérable Icône du Père, par les prières de tes saints Confesseurs, aie pitié de nous. Amen.

Ode 7

« Dans la fournaise de Perse les enfants d'Abraham, * plus que par l'ardeur des flammes embrasés par leur piété, * s'écriaient: Seigneur, tu es béni * dans le temple de ta gloire. »

Avec l'Eglise en fête se réjouisse également * l'armée des Anges dans le ciel * chantant divinement: Seigneur, tu es béni * dans le temple de ta gloire.

L'Assemblée des premiers-nés * se Žjouit maintenant de voir le peuple de Dieu * chanter d'un seul cœur: Seigneur, tu es béni * dans le temple de ta gloire.

Gloire: Délivrés des ténèbres de l'hérésie * par les mérites de l'impératrice Théodora, * nous chantons: Seigneur, tu es béni * dans le temple de ta gloire.

Maintenant: Au-dessus des chœurs célestes tu es élevée, * Toute-sainte et Mère du Créateur, * et nous chantons allégrement Tu es bénie * entre toutes les femmes, Souveraine immaculée.

Ode 8

« Daniel, étendant les mains, * dans la fosse ferma la gueule des lions; * les Jeunes Gens, pleins de zèle pour leur foi, * ceints de vertu, éteignirent la puissance du feu, * tandis qu'ils s'écriaient: Bénissez le Seigneur, * toutes les œuvres du Seigneur. i!

Suivant la tradition de nos Pères saints, * nous peignons des images et vénérons * de bouche, de cœur et d'esprit les icônes du Christ et de tous les Saints, * nous écriant: Bénissez le Seigneur, ~ toutes les œuvres du Seigneur.

Au modèle de l'icône rapportant * clairement l'hommage et l'adoration, * suivant les enseignements des saints Docteurs, * nous chantons au Christ fidèlement * Bénissez le Seigneur, * toutes les œuvres du Seigneur.

Bénissons le Seigneur, Père, Fils et saint Esprit.

Eclairée par l'Esprit saint, * la pieuse impératrice en vérité * chérissait la splendeur et la beauté * de l'Eglise du Christ, * avec les fidèles bénissant * Jésus, ce Dieu fait homme.

Maintenant: Illuminé par les rayons de la spirituelle clarté, * ton divin temple, ô Mère de Dieu, * nous couvre tous de la nuée de l'Esprit * et sanctifie les fidèles qui te chantent d'une même voix: * Bénissez le Seigneur, * toutes les œuvres du Seigneur.

Ode 9

« Le Christ, pierre angulaire que nulle main n'a taillée, * fut taillé de toi, ô Vierge, montagne inviolée; * c’est lui qui réunit les natures séparées: * aussi, pleins d'allégresse et de joie,* Mère de Dieu, nous te magnifions. »

Contemplant l'Eglise ornée de nouveau * des saintes Images représentées, * nous accourons avec piété * et nous crions joyeusement: * Seigneur trois fois saint, nous te magnifions.

Possédant comme un insigne honneur * ta précieuse Croix * et les vénérables icônes des Saints, * l'Eglise, Seigneur, * d'un cœur allègre te magnifie.

Gloire: De ta divine gloire fais briller* notre Eglise, Seigneur compatissant; * comme d'un rempart entoure-la * de l'angélique protection * et fais cesse l'arrogance des païens.

Maintenant: La malédiction de la première mère est effacée, * sainte Mère de Dieu, car tu as enfanté * ineffablement le Maître de l'univers * dont sur les icônes à présent * nous vénérons l'image.

Exapostilaire

D'abord l'exapostilaire du dimanche, puis celui du Triode:

Gloire au Père, t. 3

Exultons de joie, battons des mains * et dans l'allégresse chantons: * Que tes œuvres sont admirables, ô Christ! * Qui pourrait dire ta puissance, Seigneur? * Car tu as rassemblé ton Eglise dans la concorde et l'harmonie.

Maintenant... Théotokion

Le glaive de l'hérésie a disparu, * sa mémoire s'est dissipée; * et, lorsque nous voyons ton temple, ô Mère de Dieu, * tout orné de la grâce des icônes vénérées, * nous sommes tous remplis d'allégresse et de joie.

Laudes

On chante, dans l'Octoèque, 5 stichères de la Résurrection, puis ces trois du Triode:t. 4

En toi l'Eglise se réjouit maintenant,* Seigneur ami des hommes, * son Epoux et son Créateur, * qui l'as sauvée du mensonge des idoles par ta divine volonté * pour l'unir à toi par ton Sang précieux; * et ton Eglise, recevant avec joie * le rétablissement des Images sacrées, * chante ta louange et glorifie ton nom.

Lève-toi, Seigneur mon Dieu, et dresse ta main, ~ ne laisse pas dans l'oubli les malheureux jusqu'à la fin.

En exposant, Seigneur, * ton image corporelle pour la vénérer, * nous annonçons le grand mystère de ton œuvre de salut: * ô Christ ami des hommes, tu t'es montré à nos yeux * non par une pure apparence, comme le croient * faussement les Manichéens,* mais en la réalité de la chair * dont la nature nous conduit vers ton amour.

Je te rends grâce, Seigneur, de tout mon cœur, j'énonce toute tes merveilles.

C’est aujourd'hui jour d'allégresse et de joie, * puisque brille la doctrine de vérité: * l'Eglise du Christ resplendit par l'éclat * des saintes Images exposées, * et la concorde règne parmi les croyants.

Gloire au Père, t. 6

Moïse, au temps de l'abstinence, reçut la Loi; * Elie, en jeûnant, ferma les cieux; * et les trois enfants d'Abraham * triomphèrent de l'inique tyran par leur sobriété. * Par elle accorde-nous aussi, Dieu sauveur, * de prendre part à ta Résurrection en chantant * Dieu saint, Dieu saint et fort, * Dieu saint et immortel, aie pitié de nous.

Maintenant...

Tu es toute bénie, Vierge Mère de Dieu, * car celui qui a pris chair de toi a triomphé de l'Enfer, * par lui Adam et Eve furent délivrés de la malédiction, * la mort fut mise ˆ mort et nous avons été vivifiés; * c'est pourquoi nous élevons la voix pour chanter: * Béni sois-tu, ô Christ notre Dieu, qui l'as voulu ainsi! Gloire à toi.

Grande Doxologie et Congé.
Monique
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Synodikon

Message par Monique »

Entre la fin de l'Orthros et le début de la Liturgie, on se rend en procession, avec la précieuse Croix et les saintes Icônes, à l'endroit où doit être proclamé le Synodikon. En chemin, on chante ce canon, œuvre de saint Théodore Studite.

Ode 1, t. 6

« Le Seigneur mon secours, ma protection

En action de grâces, fidèles, chantons * pour le Dieu de tous et notre bienfaiteur, * car il nous a suscite une force de salut, * un règne puissant, * défenseur de l'orthodoxie.

La divine grâce s'est manifestée * à l'univers en vérité: * la gloire et l'honneur se révèlent maintenant, * l'Eglise exulte en recevant * le vêtement dont elle fut dépouillée.

La tunique du Christ fut déchirée * par l'hérésie de Jean l'empoisonneur, * celle que les Pères saints * savamment avaient tissée * pour la donner à l'Eglise jadis.

L'Eglise, recouvrant le portrait de son Seigneur, * danse et exulte de joie * au milieu de ses enfants, * comme trophées de victoire recevant * les symboles de l'orthodoxie.

Que rougissent et soient déshonorés * ceux qui ont perdu le sens: * Lézix le terrible et Antoine, * Jean et Théodore, ces renégats de la foi!

A Moïse le législateur * jadis s'étant opposés, * Jannès et Jambrès furent confondus: * rougisse maintenant, * avec Antoine, l'hérétique Jean!

Tu as mis en pièces, ô Christ, * l'équipage des théomaques * et rendu son équipement * à l'Eglise pour laquelle, en ta bonté, * tu versas ton précieux sang.

Gloire: je te chante, ô Trinité, * j'adore ta divine majesté: * délivre-moi de tout danger, * car c'est en toi que j'ai foi, * Père, Fils et saint Esprit.

Maintenant: O Vierge, c'est de toi que notre Dieu * prit son vêtement royal: * aux mortels il se montra * sous forme humaine, en deux natures, * et nous nous prosternons devant son aspect.

Ode 3

Seigneur, affermis mon cœur

Chœurs des Pères et des Apôtres, * réjouissez-vous de contempler * la vénération des images * que vous nous avez transmise clairement.

J’ai retrouvé ma beauté, * ma parure, je l'ai revêtue, * s'écrie l'Eglise immaculée * que Jean avait dépouillée.

Rougissez de honte, les impies * qui outragez le Seigneur: * car il est apparu dans la chair * et son image, nous la vénérons.

De Jean le fol qui saurait * exposer les delphiques vaticinations, * les opinions erronées * et les enseignements impies?

Anathème à Lézix, * à Jean et à Antoine, * à Théodore le blasphémateur * et à Théodote l'insensé!

I1 crie, le sang versé * pour la divine figuration * du Maître porteur de notre chair, * sang que Jean a répandu!

Le Seigneur a mis en fuite * l'attelage des ennemis; * aux siens il a rendu leurs biens: * gloire à sa bonté!

Gloire: Adorons, selon la vraie foi, * l'éternelle volonté, * la puissance et le règne de la Trinité * et mettons Arius au pilori.

Maintenant: A juste titre nous te confessons, * ô Vierge, comme la Mère de Dieu, * écoutant non les discours de Nestorius, * mais les dogmes de nos Pères saints.

Ode 4

Le Prophète, Seigneur

Se réjouisse l'Eglise * en toute ville et tout pays, * que dans la joie s'ouvrent maintenant les monastères * et les couvents deviennent florissants, * et qu'on se prosterne dignement * devant les reliques et les images des Martyrs!

Le Christ vous a convoqués: * venez donc avec ardeur, * divins Pères, et comme les Apôtres représentez * l'aspect de son incarnation, * ses souffrances et sa Passion, * comme l'Evangile les décrit.

Que viennent à cette fête * avec confiance les moines rassemblés; * car, s'ils ont d'abord prévalu méchamment, * les maudits sont de nouveau vaincus * et, quels que fussent leurs décrets, * le Seigneur les a dispersés.

Les plaies et les blessures des Pères * ont cessé de saigner, * l'exil continuel a disparu, * la paix s'étend à tous les citoyens * et désormais ne prévaut plus l'action des imposteurs, * car Dieu est avec nous.

La vigne des méchants a fait pousser * les sarments de l'impiété; * elle a fait croître d'amers raisins, * venin d'aspic est leur vin; * et leur sombre perversité * en abreuva le peuple du Seigneur.

Pour de l'argent ils ont souillé* ton temple par d'indignes ordinations; * mais selon les règles furent expulsés * et de la divine gloire sont déchus * comme Simon le magicien * Jean et le terrible Antoine.

Ces fauves déchaînés contre Dieu, * ces redoutables loups, * Antoine le maudit et Jean, ce nouveau Satan, * ennemi de l'Eglise et de la loi, * fidèles, déclarons-les * anathèmes par trois fois.

Gloire: Devant toi nous nous prosternons, * Père, Fils et saint Esprit, * principe unique et non créé * que les Chérubins aux innombrables yeux * et les Séraphins aux six ailes chantent, s'écriant: * Saint, saint, saint es-tu, Dieu très-haut et tout-puissant.

Maintenant: Plus sainte que tous les Saints, * plus haute que toute œuvre du Seigneur, * seule, Vierge Mère, tu fus révélée, * car tu enfantas ton propre Créateur; * et ta sainte icône, Génitrice de Dieu, * nous la vénérons.

Ode 5

La nuit, je veille devant toi

La terre exulte: le Christ a triomphé; * des serviteurs du Seigneur * cessent le tumulte et les gémissements; * et partout dans le monde * se répand la vraie foi.

Contemplant l'icône de la Crucifixion, * c'est au Christ que nous adressons * notre amour et notre vénération: * devant son image nous nous prosternons,* sans la prendre pour divinité.

L'esprit verbeux de Lézix * a cessé de blasphémer, * de parler jour après jour *contre la divine figuration * du Christ et de tous les Saints. ,

Pourquoi donc as-tu détesté * pour ton malheur la pure représentation* du Verbe incarné et de tous les Saints? * Ce n'est , pas devant de sourdes idoles * que nous fidèles, nous nous prosternons.

Trouvant des instruments de l'impiété,* ils réunirent contre le Dieu très-haut * un synode de prêtres impies, * comme le firent jadis * en Judée Anne et Caïphe.

Au jour du jugement se lèvera, * misérable, pour accuser ton âme impie, * la foule des Pères saints * dont tu mis à nu les chairs * par de monstrueuses flagellations.

Toutes les églises crieront * et toutes se plaindront * d'avoir été dépouillées par toi * des images sacrées * du Seigneur et de ses Saints.

Gloire: Toi qui tiens en ton pouvoir * tout l'univers, gloire ˆ toi, * Unité en trois personnes, * Père, Fils et saint Esprit; * sauve de tout dommage qui se fie en toi.

Maintenant: Notre Dame, nous te vénérons * comme la lampe toute en or, * qui , pour le monde as enfanté * la spirituelle clarté et chassas les sombres nues.

Ode 6

J'ai crié de tout mon cœur ,

Vers le Christ ils ont crié, * les vigilants bergers de son Eglise, * lui demandant de leur donner la paix: * il écouta , leur prière et l'exauça.

Les filets de l'erreur sont détruits * par les enseignements des Pères saints, * et , Dieu que nul ne peut cerner * se laisse chanter dans l'image de sa chair.

Rougissez, les artisans de fausseté, * et , périssent en même temps, * avec Antoine, Théodote et Lézix * et Théodore, ce puits de perdition!

Ta bouche, misérable, tu l'ouvris * non pour des cantiques spirituels, * mais pour outrager ton Seigneur * en rejetant les images sacrées.

Tu altéras les dogmes des Pères * et des Apôtres tu faussas l'enseignement, * Jean Christomaque, en publiant * les divagations de ton culte impie.

Ta fumée remplit de larmes * les yeux de tout fidèle pieux; * mais elle fut dissipée* par la brise des divins enseignements.

La divine parure, tu la déchiras * comme jadis Arius la tunique du Christ; * c'est pourquoi tu fus rejeté * loin de l'Eglise comme un chien.

Gloire: je chante en trois personnes le seul principe divin, * car il est un seul Dieu, * le Père, le Fils et l'Esprit, * bien que distinct par ses personnes et ses aspects.

Maintenant: Conformément aux prophéties, * Vierge pure, tu t'es montrée cité de Dieu * d'où fut enfanté ton propre Créateur * qui te garde vierge comme avant l'enfantement.

Ode 7

Nous avons commis le péché

La divine grâce vient d'éteindre * la fournaise de l'hérésie * en brûlant les Chaldéens spirituels * et rafraîchissant les adorateurs de la Trinité * qui par quatre fois sept ans * supportèrent son ardeur.

L’Eglise s'orne de sa robe de brocart * par la figuration du Maître de l'univers * en son incarnation * et les souffrances de sa chair, * porteuse de symboles finalement* conformément aux saintes lois.

Sois en fête, peuple chrétien, * voyant l'Eglise resplendissante de nouveau * dans la beauté de l'aspect divin * qu'étant Dieu le Seigneur a porté * comme un homme pour nous sauver.

Le Verbe a souffert en sa chair * la faim, la soif, la pauvreté; * de la nature humaine telles sont les propriétés * dont il se trouve circonscrit, * lui dont la pure divinité * ne saurait être cernée.

Voici qu'est mis fin aux monstruosités, * aux vaticinations de l'ennemi du Christ; * il s'est montré l'égal des païens * dont il admirait les écrits, * mais les cris des justes * l'ont passé au crible justement.

Quelle langue exposera les secrets * de tes enseignements pervers et meurtriers * et tes oracles de ventriloque, * Jean qui te donnes un faux nom, * précurseur plutôt de Satan l'antéchrist?

Criminel, tu n'aurais pas dû * t’appeler d'un tel nom, * mais plutôt Pythagore, Saturne ou Apollon * ou quelqu'un des autres dieux * dont tu imitas la vie, * charmé par leur grossièreté!

Gloire: Eternelle, insaisissable, pouvant tout * est la divine Trinité, * Père, Fils et saint Esprit, * devant qui, fidèles, nous nous prosternons, * lui criant sans confusion: * Saint, saint, saint es-tu, ô notre Dieu.

Maintenant: Comblée de gloire et toute-digne de nos chants, * Mère vierge qui enfantes notre Dieu, * sauve du poids de leurs péchés * ceux qui vénèrent ta virginale conception, * divine Epouse, car nous n'avons, * hormis toi, d'autre secours.

Ode 8

Celui que tous les Anges glorifient

Fidèles, réjouissons-nous, exultons mystiquement, * car voici le jour * où le Verbe de Dieu * rend à l'Eglise sa parure.

Lézix et Jean, cet attelage de Bélial, * ont conduit ensemble les hostilités * contre la figure du Christ, * frappant l'Eglise de leur méchante hache.

Qui ne pleurera le monstrueux forfait, * voyant la divine icône de la porte de bronze du palais * frappée de pierres par des impies * à l'instigation de Jean?

Comment n'as-tu réalisé, * misérable aveugle, esprit enténébré, * voyant la terre parée du visage du Christ? * Mais seul tu partageais les sentiments des Juifs!

Tu croyais débarrasser toutes les églises * de la corporelle apparence du Seigneur * et de l'image de tous les Saints,* mais la divine grâce a renversé ta tyrannie.

Le terrible Lézix et Jean avec lui, * en négateurs de la foi ont déclaré injustement * qu'il ne fallait pas se prosterner* devant les saintes reliques et les icônes des Saints.

Gloire: En trois personnes vénérant tous pieusement * le Dieu créateur, nous voulons glorifier * le Père sans commencement, * le Fils coéternel * et l'Esprit qui dans les siècles partage leur clarté.

Maintenant: Sûre passerelle des chrétiens, * gloire des fidèles et leur abri, * seule, ô Vierge Mère de Dieu, * tu nous aides et nous sauves du danger.

Ode 9

Sans semence tu as conçu

Peuples, battez des mains, * chœurs des Pères, empressez-vous, * Ascètes, rassemblez-vous * avec ceux qui vivent sur les monts, * venez, vous tous qui jadis * fûtes chassés par l'impie * et l'hérétique Jean, * pour flétrir sa magie et ses vaticinations.

Réjouis-toi, désert, * ainsi que tout l'univers; * montagnes, distillez la douceur, * collines, bondissez de joie, * car le Verbe, le Christ, * donne à la terre sa paix * et aux Eglises de Dieu * l'unité de la foi.

Le Dieu des vengeances maintenant * parle ouvertement; * le Christ vient en ce jour * et donne aux saints Docteurs * la force de dire franchement * qu'on peut en image représenter * sa divine condescendance * et son incarnation.

Longanime Seigneur, * que tes œuvres sont admirables: * qui pourra mesurer * ton amour pour les hommes * et, pour ton image voyant tués * tes prêtres et tes ascètes, * comment n'as-tu réduit en cendre les impies, * au lieu de souffrir leurs moqueries?

Toi qui as fixé solidement * ton Eglise, Seigneur, lui promettant * que les portes de l'Enfer* contre elles ne prévaudront,* donne à ton peuple la paix * afin que tous, sincèrement, * en une seule doxologie * nous t’adorions et te glorifiions.

Anathèmes soient, Seigneur, * ceux qui ne vénèrent pas * l'image de ton incarnation: * avant tout autre, Jean * avec Antoine et Théodore l'impie, * Théodote et compagnie, * ces fléaux de notre foi!

Maître qui donnas ta paix * à tes Apôtres, accorde aussi * à tous le calme maintenant, * rassemblant de ta main * tes enfants dispersés * et comme spirituelles brebis * les comptant dans le bercail * de ta sainte Eglise.

Gloire: En trois personnes je glorifie * l'unique divinité * du Père, du Fils et de l'Esprit, * sa nature qu'on ne peut diviser, * distincte en ses personnes toutefois, * possédant la même royauté, * l'omnipotence, le pouvoir créateur * et la maîtrise sur l'univers.

Maintenant: Auxliatrice de tous, Génitrice de Dieu, * notre secours et protection, * montre que tu peux intercéder * pour tous ceux qui vers toi se réfugient * et que tu chasses les impies * par la puissance de ton Fils; * tu as tout pouvoir, * étant la Mère du Seigneur.

Et lorsqu'on arrive à l'endroit choisi pour la lecture du Synodikon, on chante le tropaire de fête: Devant te sainte Icône nous nous prosternons, puis . Gloire... Maintenant, t. 2:

Le chœur des Prophètes, avec Moïse et , Aaron, * exulte aussi d'allégresse en ce jour; * car, portant l'accomplissement des prophéties, * brille la Croix sur laquelle tu nous sauvas. * Par leurs prières, ô Christ notre Dieu, sauve nos âmes.

SYNODIKON
du septième concile œcuménique
SUR L'ORTHODOXIE



Un texte plus développé du « Synodikon » se trouve dans les éditions grecques du Triode. Pour sa traduction en français, nous renvoyons à l'ouvrage de Jean t Gouillard, Le synodikon de l'Orthodoxie, dans Travaux et Mémoires 2 (1967), pages 1 à 316. Ici nous nous sommes limités à l'aspect iconologique.

Chez les Slaves, la proclamation du « Sinodik » étant réservé aux églises cathédrales, le Triode de Carême n'en porte point le texte, mais c'est un livre à part. Toutefois le Pontifical de Moscou, dans sa dernière édition, en présente une version réduite, expurgée, adaptée à notre temps. On en trouvera la traduction française dans notre « Grand Euchologe et Archiératikon », pages 732-733.



Action de grâces due à notre Dieu, au jour anniversaire de la restauration de l'Eglise de Dieu, avec l'exposé des dogmes de la foi et l'aversion des funestes en~ de l'impiété.

Suivant la parole du Prophète, obéissant aux exhortations de l'Apôtre et instruits par le récit de l'Evangile, nous célébrons le jour du Renouveau. Isaïe dit en effet que les îles ont à se renouveler devant Dieu, faisant allusion aux Eglises des Gentils. Ces Eglises ne sont pas uniquement les majestueuses constructions des temples, mais l'assemblée des fidèles qui les remplissent et y célèbrent le culte divin par des hymnes et des cantiques. Dans le même sens, l'Apôtre exhorte à vivre une vie nouvelle et recommande à toute créature nouvelle dans le Christ de se renouveler. Quant aux paroles du Seigneur, elles disent d'une manière prophétique: « On célébra à Jérusalem la fête du Renouveau; c'était l'hiver », soit un hiver spirituel où la nation juive préparait tempêtes et perturbations meurtrières contre notre commun Sauveur, soit la saison qui afflige nos sens corporels par le refroidissement de l'air.

Oui, nous avons eu notre hiver, un hiver non quelconque, répandant sur nous la rigueur de la grande perversité. Mais voici qu'a fleuri pour nous le printemps de la divine grâce et, pour les biens récoltés, nous sommes venus rendre grâces à Dieu. Pour le dire de façon plus conforme aux Psaumes: « L'été et l'hiver, c'est toi qui les formas; rappelle-toi, Seigneur... » En effet, les ennemis qui blasphémaient, qui outrageaient la sainte vénération des Images sacrées et se glorifiaient de leur impiété, c'est Dieu lui-même qui les a brisés, lui l'auteur des merveilles; il a renversé l'orgueil des apostats et n'a pas méprisé l'appel de ceux qui lui criaient: « Souviens-toi, Seigneur, de la honte infligée à tes serviteurs: je porte en mon sein les outrages de tous les païens, les insultes de tes ennemis, Seigneur, leurs injures aux traces de ton Christ. » Les traces du Christ seraient ceux qui ont été rachetés par sa mort et qui ont cru en lui par la prédication de sa parole et la représentation de son image; par elles l'œuvre immense du salut est connue des rachetés, à travers ses souffrances et ses miracles avant et après la crucifixion; et de ses souffrances l'imitation passa aux Apôtres, puis aux Martyrs, pour arriver jusqu'aux Ascètes et aux Confesseurs de la foi.

Ces insultes, ces injures faites par les ennemis du Seigneur aux traces de son Christ, notre Dieu s'en est souvenu, par un effet de sa propre miséricorde et en réponse aux supplications de sa Mère, des Apôtres et de tous les Saints, qui avec lui furent méprisés et outragés dans les icônes (de même qu'ils avaient souffert avec lui dans la chair, de semblable façon ils devaient subir en communion avec lui les outrages aux saintes icônes), pour accomplir finalement ce qu'il a décrété en ce jour, faisant de nouveau ce qu'il avait déjà réalisé une première fois. D'abord, en effet, après une période de nombreuses années où les saintes Icônes subirent mépris et déshonneur, il avait ramené la dévotion envers elles; maintenant, - c'est donc la seconde fois -, peu après trente ans d'affliction il nous a procuré, malgré notre indignité, la cessation de nos misères, la délivrance de nos persécuteurs, la prédication de la foi, la grâce de vénérer les icônes en toute sécurité et la présente fête porteuse de salut. Dans les icônes nous contemplons en effet la Passion que le Maître a soufferte pour nous, la Croix, la Sépulture, l'Enfer mis à mort et dépouillé, les combats et les couronnes des Martyrs, en somme le salut que notre premier dispensateur de prix et de couronnes au milieu de la terre a lui-même accompli.

Nous célébrons donc aujourd'hui cette fête: au milieu des prières et des supplications, nous unissons nos cœurs dans la joie et l'exultation pour dire avec des psaumes et des cantiques: « Quel dieu es grand comme notre Dieu? Tu es le Dieu qui fit des merveilles! » Tu as tourné en dérision les contempteurs de ta gloire; ceux qui étaient pleins d'audace contre les icônes, tu en as fait des fuyards timorés. Telle est donc notre action de grâces envers Dieu et voilà le triomphe du Seigneur sur ses ennemis. Pour ce qui est des luttes et des combats contre les iconomaques, nous en exposerons le détail en un autre discours. Nous voilà comme au repos après la traversée du désert, mis en possession de la Jérusalem spirituelle; à l'instar de Moïse ou plutôt à l'instigation de Dieu comme sur une stèle faite de grandes pierres et prête à recevoir l'inscription, il nous a paru digne et juste d'inscrire dans les cœur de nos frères les bénédictions méritées par les observateurs de la loi et les malédictions auxquelles s'exposent les transgresseurs. C'est pourquoi nous disons:

A ceux qui confessent de bouche, de cœur et d'esprit, par la parole, la peinture et les icônes, la venue dans la chair du Verbe de Dieu: étemelle mémoire!

A ceux qui reconnaissent dans la seule et unique personne du Christ la différence des natures et ce qu'il y a en elle de créé et d'incréé, de visible et d'invisible, de passible et d'impassible, de circonscrit et d’incirconscrit; et qui attribuent à h nature divine le caractère incréé etc., à la nature humaine les autres caractères, jusqu'à celui de circonscrit, et le font en parole et par les icônes: éternelle mémoire!

A ceux qui croient, déclarent ou annoncent les paroles en écrits et les choses en figures, et pensent qu'il est aussi utile de prêcher par les paroles que de confirmer la verité par les icônes: éternelle mémoire !

A ceux qui sanctifient leurs lèvres par la parole, puis les auditeurs par la même parole, et savent et déclarent que les yeux des spectateurs sont de même sanctifiés par les saintes Icônes et que par elles leur esprit est amené à la connaissance de Dieu, comme par les saints temples, les vases sacrés et autres saints objets: éternelle mémoire !

A ceux qui savent que le bâton d'Aaron et les tables de la Loi, l'arche d'alliance et le chandelier, la table et l'encensoir ont d'avance décrit t préfiguré la Mère de Dieu et toute-sainte Vierge Marie; que ces choses l'ont préfigurée sans qu'elle devint cela; qu'elle fut une jeune fille et demeura vierge après l'enfantement divin; à ceux qui pour cette raison préfèrent la représenter comme une jeune vierge sur les icônes, plutôt que de l'esquisser en symboles: éternelle mémoire!

A ceux qui connaissent et acceptent les visions prophétiques comme la divinité elle-même les a figurées et symbolisées; et croient ce que les Prophètes ont raconté, après l'avoir vu; et confirment la tradition écrite ou orale qui, par les Apôtres, fut transmise aux Pères; à ceux qui représentent en images les choses saintes et les vénèrent: éternelle mémoire!

A ceux qui comprennent Moise quand il dit: « Prenez bien garde à vous-mêmes! Le jour où le Seigneur Dieu a parlé sur le mont Horeb, vous avez entendu le son de ses paroles, mais vous n'avez vu aucune forme » et savent répondre correctement: « Si du moins nous avons vu quelque chose, nous avons vu en vérité, comme le Fils du tonnerre nous l'a enseigné, "ce qui était dès le commencement, ce qui nous avons entendu, ce que nous avons contemplé, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nos mains ont touché du Verbe de vie, et nous en rendons témoignage » et de même, comme les autres Disciples du Verbe: « nous avons mangé et bu avec lui, non seulement avant ses Souffrances, mais aussi après 1e Passion et la Résurrection" »; à ceux, dis-je, qui reçoivent de Dieu 1a faculté de distinguer le précepte contenu dans la loi et l'enseignement que nous donne la grâce, l'invisibilité de Dieu dans la première, son caractère visible et tangible dans la seconde; à ceux qui pour cette raison représentent ce que l'on put voir et toucher et en vénérent l'icône: éternelle mémoire!

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Comme les Prophètes l'ont vu, comme les Apôtres l'ont proclamé, comme l'Eglise l'a reçu, comme les Docteurs l'ont enseigné, comme l'univers en a convenu, comme la grâce a resplendi, comme la vérité fut démontrée et le mensonge rejeté, comme la sagesse osa le dire, comme le Christ l'a promulgué: ainsi nous pensons, ainsi nous parlons, ainsi nous prêchons, honorant le Christ notre vrai Dieu et ses Saints par nos paroles, nos écrits, nos pensées, nos sacrifices, nos Temples et nos Icônes, nous prosternant avec piété devant le premier comme Dieu et Seigneur, vénérant les autres à cause du Maître commun dont ils sont les intimes serviteurs et leur accordant les marques de dévotion qui conviennent à leur rang.

Telle est la foi des Apôtres, telle est la foi des Pères, telle est la foi des chrétiens orthodoxes, telle est la foi qui soutient l'univers.

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Quant aux Hérauts de la foi, c'est avec une affection de frères et de pères que nous les célébrons, pour la gloire et l'honneur de la foi en faveur de laquelle ils ont combattu, et nous disons:

A Germain, Taraise, Nicéphore et Méthode, vrais pontifes de Dieu, champions et docteurs de l'orthodoxie: éternelle mémoire!

A Ignace, Photius, Etienne, Antoine et Nicolas, très-saints patriarches orthodoxes: éternelle mémoire!

A tous les écrits ou discours contre les saints patriarches Germain, Taraise, Nicéphore et Méthode, Ignace, Photins, Etienne, Antoine et Nicolas: anathème!

A toutes les innovations, passées ou futures, contraires à la tradition de l'Eglise, à l'enseignement et aux règles des illustres Pères: anathème!

Au pontife-martyr et confesseur Etienne le Jeune: éternelle mémoire!

Aux illustres confesseurs et archevêques Euthyme, Théophile et Emilien: éternelle mémoire !

Aux bienheureux métropolites Pierre, Michel et Joseph: éternelle mémoire !

Aux confesseurs trois-fois-heureux et archevêques Jean, Nicolas et Georges, et à tous les évêques qui partagèrent leur pensée: éternelle mémoire !

A Théodore, le vénérable higoumène de Studion: éternelle mémoire !

A Isaac le Thaumaturge et à Joannice plein d'esprit prophétique: éternelle mémoire!

A Hilarion, le vénérable archimandrite et higoumène de Dalmate: éternelle mémoire!

A Syméon, le vénérable stylite: éternelle mémoire!

A Théophane, le vénérable higoumène de GrandChamp: éternelle mémoire!

A tous les hérauts de la vérité: éternelle mémoire!

Tout comme ces bénédictions des Pères descendent sur nous leurs fils, qui voulons imiter leur piété, de même les malédictions comprennent aussi les parricides et ceux qui méprisent les préceptes du Seigneur, c'est pourquoi tous ensemble, dans la plénitude de la foi, nous leur jetons la malédiction à laquelle ils se sont eux-mêmes exposés:

A ceux qui acceptent en paroles la venue dans la chair du Verbe Dieu, mais refusent de la contempler à travers les icônes, et donc la reçoivent seulement en théorie, mais renient en fait notre salut: anathème!

A ceux qui adhèrent faussement à l'idée de l'Incirconscrit et pour cette raison ne veulent pas que soit représenté en image le Christ notre vrai Dieu qui partagea intimement notre chair et notre sang, et par là se montrent phantasiastes: anathème!

A ceux qui admettent, bien que de mauvais gré, les visions prophétiques et n'acceptent pas les images qu'ils ont vues, ô merveille, avant même l'incarnation du Verbe, mais racontent que c'est une nature insaisissable et invisible qui fut contemplée par les spectateur, ou bien que ce sont des images de la réalité qui ont apparu en figures aux voyants, mais ne supportent pas qu'on représente en images le Verbe fait homme et la Passion qu'il a soufferte pour nous: anathème!

A ceux qui entendent la parole du Seigneur: « Si vous aviez foi en Moïse, vous croiriez aussi en moi... » et comprennent celle de Moïse: « Le Seigneur Dieu vous suscitera d'entre vos frères un Prophète comme moi », puis disent qu'ils acceptent le Prophète, mais n'introduisent pas à travers les icônes la grâce du Prophète et le Salut du monde entier, tel qu'il se fit voir et conversa avec les hommes, guérit les souffrances et les incurables maladies, fut crucifié, enseveli et ressuscita, tout ce qu'il fit et endura pour nous; à ceux donc qui n'acceptent pas de voir dans les icônes ses œuvres pour le salut du monde et ne veulent ni les vénérer ni se prosterner devant elles: anathème!

A ceux qui persistent dans l'hérésie iconomaque, ou plutôt dans l'apostasie christomaque, et ne veulent ni parvenir au salut par la loi mosaïque ni réintégrer la foi à la lumière des enseignements apostoliques, ni revenir de leurs erreurs grâce aux conseils et exhortation des Père, ni ne sont troublés par le consensus des Eglises de Dieu répandues par l'univers, mais se soumettent entièrement au sort des Juifs et des païens (car ils ne rougissent pas d'oser proférer, à travers son Icône, contre celui qui y est représenté, les blasphèmes que ceux-ci adressent directement au prototype!); à ceux donc qui persistent dans cette erreur sans venir à résipiscence et ferment leurs oreilles à toute objurgation divine et à tout enseignement spirituel; et qui, tels des membres déjà putréfiés, se sont eux-mêmes séparés du corps de l'Eglise: anathème!

Au soi-disant concile qui a vociféré contre les saintes Icônes: anathème!

A ceux qui appliquent aux saintes Icônes du Christ notre Dieu et de ses Saints les paroles de 1a sainte Ecriture contre les idoles: anathème !

A ceux qui communient sciemment avec les outrageurs et contempteurs des saintes Icônes: anathème!

A ceux qui disent qu'en plus tu Christ notre Dieu un autre nous a libérés de l'erreur des idoles: anathème!

A ceux qui, osant dire que l'Eglise catholique a jadis admis les idoles, renversent tout ce qu'il y a de sacré et outragent la foi des chrétiens: anathème'

Si quelqu'un ne confesse pas que le Christ notre Dieu cet circonscrit selon son humanité, et ne l'adore pas en son Image, qu'il soit anathème!

A Constantin et Irène sa mère et à tous nos pieux empereurs orthodoxes qui ont échangé le règne terrestre pour le royaume des cieux: éternelle mémoire !

A Michel, notre empereur orthodoxe, et à sa mère Théodora, notre impératrice gardée de Dieu et bienheureuse, qui restaura courageusement l'Orthodoxie et la vénération des saintes Icônes: éternelle mémoire !

Aux inoubliables Pontifes orthodoxes et Confesseurs de la foi: éternelle mémoire !

La sainte Trinité les a glorifiés.

Priant Dieu d'être inscrits par leurs enseignements et affermis par les combats qu'ils ont mené jusqu'à la mort pour la foi, et le suppliant de faire de nous jusqu'à la fin les imitateurs de leur sainte vie, puissions-nous être dignes de ce que nous demandons, par la miséricorde et la grâce de notre grand et premier Pontife, le Christ notre vrai Dieu, par les prières de notre glorieuse Dame la Mère de Dieu et toujours-vierge Marie, des Anges divins et de tous les Saints. Amen.
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