encore des questions de vocabulaire

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tichon
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Inscription : sam. 07 janv. 2006 11:35

encore des questions de vocabulaire

Message par tichon »

J'ai remarqué que vous attachez une très grande importance au vocabulaire utilisé... :oops:

Alors j'aimerais vous demander comment vous dites les expressions suivantes en français et ce que cela représente pour vous :

1° "апостольское правило"
2° "двукратный собор"
3° "священные сосуды"
4° "богослужебные церковные предметы"
5° "предмет не освященный и не имеющий богослужебного употребления"
6° "сан"
7° "верный духовный чад"

n'étant pas orthodoxe et connaissant encore très peu cette religion, je comprends les termes ainsi :

1° règle apostolique, loi apostolique
2° le 2e concile oecuménique (Constantinople) en 381
3° des vases sacrés, récipients sanctifiés
4° des objets cultuels d'église
5° un objet n'étant ni sanctifié/béni et n'ayant pas d'utilisation cultuelle
6° dignité
7° véritable enfant spirituel

cependant, ils ne sont pas très clairs pour moi et j'ai peur de me tromper ou de mal comprendre...

qu'est-ce qui se cache derrière ces expressions (que je rencontre assez régulièrement dans les écrits du patriarche Tichon, un personnage fascinant) ?

voilà ce que je pense comprendre (mais je peux me tromper et vos corrections sont les bienvenues)

1° une collection de textes attribués aux apôtres de Jésus, faisant office de loi pour les orthodoxes
2° un concile très important qui a fixé une des bases de la théologie orthodoxe
3° ce serait évtl la coupe et l'assiette dans lesquelles sont présentés l'hostie et le vin pendant ce qu'on appelle au catholicisme "eucharistie" et "sainte-cène" chez les protestants ?
4° des icônes, des bougies, des vêtements sacerdotaux, etc ?
5° ?
6° le fait d'être prêtre ou moine
7° les croyants (le pope est le père, le peuple sont les enfants)

Alors voilà, j'espère ne pas avoir mis mes pieds dans trop de plats... ;-)

et un grand merci pour votre aide !
Claude le Liseur
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Re: encore des questions de vocabulaire

Message par Claude le Liseur »

tichon a écrit :J'ai remarqué que vous attachez une très grande importance au vocabulaire utilisé... :oops:

Alors j'aimerais vous demander comment vous dites les expressions suivantes en français et ce que cela représente pour vous :

1° "апостольское правило"
2° "двукратный собор"
3° "священные сосуды"
4° "богослужебные церковные предметы"
5° "предмет не освященный и не имеющий богослужебного употребления"
6° "сан"
7° "верный духовный чад"

n'étant pas orthodoxe et connaissant encore très peu cette religion, je comprends les termes ainsi :

1° règle apostolique, loi apostolique
2° le 2e concile oecuménique (Constantinople) en 381
3° des vases sacrés, récipients sanctifiés
4° des objets cultuels d'église
5° un objet n'étant ni sanctifié/béni et n'ayant pas d'utilisation cultuelle
6° dignité
7° véritable enfant spirituel

cependant, ils ne sont pas très clairs pour moi et j'ai peur de me tromper ou de mal comprendre...

qu'est-ce qui se cache derrière ces expressions (que je rencontre assez régulièrement dans les écrits du patriarche Tichon, un personnage fascinant) ?

voilà ce que je pense comprendre (mais je peux me tromper et vos corrections sont les bienvenues)

1° une collection de textes attribués aux apôtres de Jésus, faisant office de loi pour les orthodoxes
2° un concile très important qui a fixé une des bases de la théologie orthodoxe
3° ce serait évtl la coupe et l'assiette dans lesquelles sont présentés l'hostie et le vin pendant ce qu'on appelle au catholicisme "eucharistie" et "sainte-cène" chez les protestants ?
4° des icônes, des bougies, des vêtements sacerdotaux, etc ?
5° ?
6° le fait d'être prêtre ou moine
7° les croyants (le pope est le père, le peuple sont les enfants)

Alors voilà, j'espère ne pas avoir mis mes pieds dans trop de plats... ;-)

et un grand merci pour votre aide !

A lire les questions que vous posez, je crois comprendre que votre travail de recherche en est arrivé maintenant à la confiscation des vases sacrés dans les églises en 1921 (ou était-ce 1922?) organisée par Trotski.

Pour la 1re question, il s'agit des "canons des Apôtres", une collection canonique compilée au IIIe siècle (mais ces canons doivent en effet être plus anciens), qui figurent en effet dans tous nos recueils de droit canonique.
tichon
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Message par tichon »

effectivement, après le chapitre douloureux de l'ouverture et la mise à nu des reliques, je découvre cette période (ça a commencé en février 22) à travers des écrits du patriarche et également des protocoles des sessions du SNK (soviet narodnykh komissarov - conseil des commissaires du peuple, càd l'exécutif du gouvernement soviétique).
tichon
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Message par tichon »

pour 6° j'ai encore une autre idée de traduction. que pensez-vous de "ministère" ?
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

Mon cher Tichon, juste un lien qui peut être utile si vous avez envie de jeter un oeil pour savoir à quoi correspondent les canons des Apôtres auxquels saint Tikhon faisait allusion dans sa correspondance:

http://membres.lycos.fr/orthodoxievco/

Il s'agit, sur le site du hiéromoine Cassien (Braun), de la traduction (pas excellente et en cours de révision) qu'avait faite le prêtre uniate Pierre-Périclès Joannou au début des années 1960.
tichon
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Message par tichon »

merci pour ce lien, j'étais justement en train de chercher le texte auquel le patriarche se référait...
tichon
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Message par tichon »

je m'excuse de mon ignorance, mais j'ai encore une autre question... à quoi servent les "vases sacrés" ?
Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

tichon a écrit :merci pour ce lien, j'étais justement en train de chercher le texte auquel le patriarche se référait...
Je viens de me rendre compte que le lien n'est pas facilement utilisable pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude du site du hiéromoine Cassien (Braun).

Voici un copier-coller de la traduction du RP Joannou:

CANONS DES SAINTS APOTRES





Les 85 canons ecclésiastiques des saints et glorieux apôtres



1. De l'ordination des évêques.

L'évêque doit être ordonné par deux ou trois évêques.



2. De l'ordination des prêtres et des diacres.

Le prêtre, le diacre et les autres clercs doivent être ordonnés par un évêque.



3. De ceux qui présentent des offrandes inusitées à l'autel.

Si un évêque ou un prêtre, malgré l'ordonnance du Seigneur pour le sacrifice, apporte à l'autel d'autres offrandes, comme miel, lait, ou au lieu de vin du moût préparé, de la volaille ou d'autres bêtes, ou bien des légumes, qu'il soit déposé ; sont exceptés les grains de froment nouveau et le raisin au temps prescrit. Il n'est pas permis d'offrir à l'autel rien autre que de l'huile pour la lampe et de l'encens pour le temps de la sainte offrande.



4. Comment disposer des offrandes.

Tandis que le reste des fruits doit être envoyé à la maison du clergé, comme offrande de prémices pour l'évêque et les prêtres, et non point apporté à l'autel. Il est évident que l'évêque et les prêtres en donneront des parts aux autres clercs aussi.



5. Des prêtres qui renvoient leurs épouses.

Qu'aucun évêque, prêtre ou diacre ne renvoie son épouse sous prétexte de piété ; s'il la renvoie, qu'il soit excommunié, et s'il persiste, déposé.



6. De tout clerc qui se charge d'affaires temporelles.

Que l'évêque,le prêtre ou le diacre ne se charge point d'affaires temporelles ; sinon, qu'il soit déposé.



7. Des clercs qui célèbrent le jour de Pâques avant l'équinoxe du printemps.

Si un évêque, un prêtre ou un diacre célèbre le saint jour de Pâques avec les Juifs avant l'équinoxe du printemps, qu'il soit déposé.



8. Des clercs qui ne communient pas pendant la célébration de la messe.

Si un évêque, un prêtre ou un diacre, ou quelqu'un du clergé ne communie pas pendant le sacrifice qui est célébré, qu'il en donne la raison ; et si celle-ci est plausible, on lui pardonnera. Sinon, qu'il soit excommunié, parce qu'il cause du mal au peuple chrétien et fait suspecter le célébrant d'avoir célébré irrégulièrement.



9. De tout clerc ou laïc qui part de la messe avant la grande prière de la fin.

Tous les fidèles qui restent dans l'église et entendent la lecture des saintes écritures, mais ne restent pas à la prière eucharistique et à la communion, il faut les excommunier.



10. De tout fidèle qui prie avec les excommuniés.

Si quelqu'un communie dans la prière avec un excommunié, même dans une maison privée, qu'il soit aussi excommunié.



11. De tout clerc qui prie avec des clercs déposés.

Si quelqu'un étant clerc communie dans la prière avec un clerc déposé exerçant sa fonction de clerc, qu'il soit lui aussi déposé.



12. De tout fidèle qui après son excommunication est reçu dans la communion d'un autre diocèse et de celui qui l'a reçu.

Si un clerc ou un laïc excommunié ou exclu de l'Église, s'en va dans un autre diocèse et y est reçu quoique n'ayant point de lettres testimoniales, que soient excommuniés celui qui a reçu comme celui qui fut reçu.



13. De tout excommunié qui fut reçu par fraude.

S'il est déjà excommunié, la durée de son excommunication sera prolongée, puisqu'il a menti et trompé l'Église de Dieu.



14. Des évêques qui passent à un autre évêché.

Il n'est pas permis à l'évêque d'abandonner son diocèse pour s'emparer d'un autre, même s'il est contraint par un grand nombre de personnes, à moins qu'il n'existe une raison plausible, qui le force de le faire, parce qu'il pourrait procurer un plus grand gain dans la vraie foi à son nouveau troupeau ; cependant, ce n'est pas à lui d'en juger, mais à un grand nombre d'évêques, qui en décideront et l'en prieront.



15. Du clerc qui quitte son diocèse.

Si un prêtre ou un diacre en général quelqu'un du clergé abandonne son diocèse et se rend en un autre, et s'étant complètement séparé du sien réside dans un autre diocèse contre l'avis de son évêque, nous ordonnons qu'il cesse toute fonction liturgique, surtout s'il refuse d'obéir au rappel de son évêque, persistant dans son désordre. Cependant il pourra y recevoir la communion comme les laïcs.



16. Des évêques qui reçoivent des clercs étrangers.

Si l'évêque chez lequel des clercs de cette sorte se trouvent, ne tenant aucun compte de la suspense prononcée contre eux, les reçoit en qualité de clercs, qu'il soit excommunié, en tant que maître de désordre.



17. De ceux qui ont contracté de secondes noces ou ont eu une concubine.

Celui qui a contracté un second mariage après le baptême, ou bien a eu une concubine, ne peut devenir prêtre ou diacre ou en général quelqu'un du clergé.



18. De celui qui a épousé une veuve ou une femme de mauvaise réputation.

Celui qui a épousé une veuve, une divorcée, une femme publique, une esclave ou une actrice, ne saurait devenir évêque ou prêtre ou diacre ou en général quelqu'un du clergé.



19. De ceux qui ont épousé une belle-soeur ou une nièce.

Celui qui a épousé la soeur de sa femme ou sa propre nièce ne peut entrer dans le clergé.



20. Des clercs qui se portent garants.

Le clerc qui s'est porté garant sera déposé.



21. Des eunuques qui ne se sont pas mutilés eux-mêmes.

L'eunuque qui serait dans cet état par l'intervention contre son gré d'autres hommes, ou que durant la persécution on lui ait ôté les parties viriles, ou bien était tel dès sa naissance, s'il est par ailleurs digne d'être évêque, qu'il le devienne.



22. Des eunuques qui se sont eux-mêmes mutilés, qu'il ne peuvent devenir clercs.

Celui qui s'est mutilé lui-même, qu'il ne devienne point clerc, car il est meurtrier de lui-même et ennemi de la création de Dieu.



23. Des clercs qui se sont eux-mêmes mutilés, qu'ils sont sujets à la déposition.

Si un clerc se mutile lui-même qu'il soit déposé, car il est meurtrier de lui-même.



24. Des laïcs qui se sont eux-mêmes mutilés, qu'ils sont punis de trois ans de pénitence.

Le laïc qui s'est mutilé lui-même, qu'il soit excommunié pendant trois ans, car il est meurtrier de lui-même.



25. De tout clerc convaincu d'adultère, de parjure ou de vol, qu'il sera déposé, mais non excommunié.

Si un évêque, un prêtre ou un diacre est convaincu d'adultère ou de parjure ou de vol, qu'il soit déposé , mais non excommunié ; car l'écriture dit : "Tu ne vengeras pas deux fois la même faute". Il en sera de même des autres clercs.



26. Des lecteurs et des préchantres, qu'il leur est permis de se marier après leur promotion.

De ceux qui sont entrés dans la cléricature sans s'être mariés nous permettons le mariage aux seuls lecteurs et préchantres, s'ils le veulent.



27. De tout clerc qui bat les fidèles pécheurs.

Si un évêque, un prêtre ou un diacre frappe les fidèles pécheurs, ou les infidèles qui ont fait du mal, et veut par là leur faire peur, nous ordonnons que celui-là soit déposé ; car le Seigneur ne nous a nulle part enseigné cela, bien au contraire, frappé, il n'a pas rendu les coups, "insulté, il n'a pas insulté en retour, soumis à des souffrances, il n'a pas menacé de les rendre."



28. De tout clerc qui exerce ses fonctions une fois déposé.

Si un évêque, un prêtre ou un diacre déposé à juste titre pour des délits connus de tous, ose reprendre la fonction qui lui avait été jadis confiée, qu'un tel soit entièrement exclu de l'Église.



29. De tout clerc ordonné grâce à de l'argent.

Si un évêque a obtenu sa dignité à prix d'argent, de même qu'un prêtre ou un diacre, qu'ils soient déposés, lui, et celui qui l'a ordonné, et totalement exclus de la communion, comme le fut Simon le magicien par moi, Pierre.



30. Du clerc qui s'est servi de laïcs influents pour obtenir son poste.

Si un évêque, fort de l'appui de seigneurs laïcs, obtient grâce à eux un évêché, qu'il soit déposé et excommunié, de même que ceux qui communient avec lui.



31. Des prêtres qui célèbrent la Liturgie à part, par mépris pour leurs évêques.

Si un prêtre, par mépris pour son évêque, célèbre séparément et élève autel contre autel, sans avoir aucun reproche sur des questions de vraie foi ou de justice, qu'il soit déposé comme ambitieux, - Il aspire en effet au pouvoir - de même que les autres clercs qui prendront son parti ; quant aux laïcs, qu'ils soient excommuniés. Et que cela se fasse après une première et une seconde et une troisième invitation de l'évêque à se soumettre.1



32. Qu'il ne faut pas recevoir dans sa communion un clerc excommunié.

Si un prêtre ou un diacre a été excommunié par son évêque, il n'est pas permis que le reçoive un évêque autre que celui qui l'a excommunié ; à moins que l'évêque qui l'a excommunié ne soit mort entre temps.



33. Qu'aucun clerc ne soit reçu sans lettres testimoniales.

Aucun des évêques ou prêtres ou diacres étrangers ne doit être reçu sans testimoniales, et même s'ils en apportent, qu'on les examine : sont-ils des prédicateurs de la vraie foi, qu'on les reçoive ; sinon, après les avoir munis du nécessaire, qu'on ne les reçoive pas à la communion, car il arrive souvent bien des surprises.



34. Que les évêques doivent reconnaître l'autorité de leur primat.

Les évêques de chaque nation doivent reconnaître leur primat et le considérer comme chef ; ne rien faire de trop sans son avis et que chacun ne s'occupe que de ce qui regarde son diocèse et les campagnes dépendant de son diocèse. Mais lui aussi, qu'il ne fasse rien sans l'avis de tous ; car la concorde règnera ainsi et sera glorifié le Père et le Fils et le saint Esprit.



35. Des évêques qui font des ordinations dans un diocèse étranger.

L'évêque ne doit pas oser faire des ordinations hors des limites de son diocèse, dans des villes ou des campagnes qui ne dépendent pas de lui ; s'il est prouvé qu'il a fait cela sans le consentement de ceux à qui ces villes ou ces campagnes appartiennent, qu'il soit déposé, et ceux qu'il a ordonnés.



36. Des évêques nommés qui dédaignent leurs diocèses ou qui ne sont pas acceptés par leurs peuples.

Si un évêque n'accepte pas après son ordination la charge et le soin du peuple qui lui a été confié, qu'un tel reste excommunié, jusqu'à ce qu'il accepte ; il en sera de même pour un prêtre et un diacre. Mais s'il y est allé et ne fut pas reçu, non pas parce qu'il l'a voulu, mais à cause de la méchanceté du peuple, lui même restera évêque, tandis que le clergé de cette ville sera excommunié, parce qu'il n'a pas cherché à corriger ce peuple insoumis.



37. Qu'il faut réunir deux fois par an le synode provincial.

Que deux fois par an se fasse un synode des évêques de la province et qu'ils examinent entre eux les vérités de la vraie foi et résolvent les difficultés qui surviendraient à l'Église ; la première fois dans la quatrième semaine de Pentecôte, la seconde le neuf du mois d'hyperbérétée, c.-à-d. selon les égyptiens le douze du mois de phaophi et selon les romains le neuf octobre.



38. Que l'évêque doit avoir l'administration des biens de son Église.

Que l'évêque ait le soin de tous les biens de l'Église et les administre comme un gérant de Dieu. Il ne lui est pas permis de s'en approprier quoi que ce soit ou d'en faire don à ses parents ; si ceux-ci sont pauvres, qu'il leur vienne en aide comme à des pauvres, sans léser à leur occasion les intérêts de l'Église.



39. Que les prêtres et les diacres ne doivent rien faire sans l'avis de leur évêque.

Les prêtres et les diacres ne doivent rien accomplir sans le consentement de leur évêque ; car c'est à lui que le peuple du Seigneur fut confié et qui aura à rendre compte de leurs âmes.



40. Que les biens personnels de l'évêque doivent être clairement distincts de ceux de son Église.

Que les biens personnels que l'évêque possède, si jamais il en possède, soient clairement établis, comme ceux aussi de l'Église du seigneur, afin que l'évêque ait en mourant la possibilité de les léguer comme il veut et à qui il veut, et que les biens de l'évêque ne se perdent pas sous prétexte qu'ils appartiennent à l'Église, vu que souvent il laisse femme et enfants et des familiers ; il est juste en effet devant dieu et devant les hommes, que ni l'Église ne souffre quelque dommage par ignorance de ce qui appartient à l'évêque, ni que l'évêque ou sa parenté ne soit dépouillés de ce qui leur revient à l'occasion de l'Église, ni ses proches impliqués dans des procès et sa mort ne devienne occasion de médisance.



41. Que l'évêque peut disposer des biens de l'Église pour ses propres besoins.

Nous ordonnons que l'évêque ait le pouvoir sur les biens de l'Église ; car, si c'est à lui qu'on doit confier les âmes précieuses des hommes, à plus forte raison faudrait-il commettre entre ces mains les biens matériels, en sorte qu'il ait le pouvoir de tout administrer et de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin par l'intermédiaire des prêtres et des diacres, dans la crainte de dieu et en toute piété ; d'en prendre, lui aussi, ce dont il a besoin, si jamais il en a besoin, pour les dépenses nécessaires à faire pour sa personne et pour ses hôtes, ses frères dans l'épiscopat, de manière à ce qu'ils ne manquent de rien ; la loi de dieu ordonne en effet que "ceux qui servent à l'autel vivent de l'autel", puisque "pas même le soldat ne se met en campagne à ses propres frais".



42. De tout clerc qui joue au dés.

L'évêque, le prêtre ou le diacre qui s'adonne aux dés ou à l'ivrognerie doit ou cesser ou être déposé.



43. Des clercs inférieurs qui jouent aux dés.

Le sous-diacre, le lecteur ou le préchantre qui agirait de même, doit ou cesser ou être excommunié. De même, le laïc.



44. De tout clerc qui prête à intérêt.

L'évêque, le prêtre ou le diacre qui exige des intérêts de ceux à qui il prête, doit cesser ou être déposé.



45. De tout clerc qui a seulement prié avec des hérétiques.

L'évêque, le prêtre ou le diacre qui ne fait que prier avec des hérétiques doit être excommunié ; mais s'il leur a permis d'exercer leurs fonctions de clerc, qu'il soit déposé.



46. Des clercs qui acceptent le baptême des hérétiques.

L'évêque, le prêtre ou le diacre qui a reconnu le baptême ou le sacrifice des hérétiques, nous ordonnons qu'il soit déposé : "quel accord peut-il en effet exister entre le Christ et Béliar, et quelle part peut avoir l'infidèle avec le fidèle ?"



47. Des évêques ou des prêtres qui rebaptisent.

Si un évêque, un prêtre ou un diacre baptise à nouveau celui qui a reçu le vrai baptème, ou bien ne rebaptise pas celui qui a reçu le baptême souillé des hérétiques, qu'il soit déposé, parce qu'il se rit de la croix et de la mort du seigneur et ne distingue pas les prêtres des faux-prêtres.



48. Des laïcs qui renvoient leurs épouses ou épousent des femmes renvoyées.

Si un laïc renvoie sa femme et en épouse une autre, ou bien épouse une femme renvoyée par un autre, qu'il soit excommunié.



49. De ceux qui ne baptisent pas au nom de la sainte Trinité.

Si un évêque, ou un prêtre ou un diacre ne baptise pas, selon la parole du Seigneur "au nom du Père et du Fils et du saint Esprit", mais au nom de trois pères ou de trois Fils ou de trois paraclets,qu'il soit déposé.



50. De ceux qui baptisent d'une immersion en mémoire de la mort du Seigneur.

Si un évêque, ou un prêtre ou un diacre n'accomplit pas les trois immersions d'un seul baptême, mais d'une immersion au nom de la mort du Seigneur, qu'il soit déposé ; car le seigneur ne nous a pas dit : baptisez au nom de ma mort, mais : "Allez enseigner toutes les nations, et baptisez-les au nom du Père et du Fils et du saint Esprit".



50. Que le Père n'a pas été crucifié.

Que le candidiat au baptême aprenne que le Père n'a pas été crucifié ni ne souffrit aucune naissance humaine ; que le saint Esprit n'est pas devenu homme, ni même ne souffrit la passion. C'est le Fils unique qui a racheté le monde de la colère qui le menaçait ; car il s'est fait homme par amour pour nous, en se formant un corps dans le sein de la vierge, car : "la sagesse s'est édifiée un habitacle", dieu créateur qu'il est ; et il a souffert la croix de son plein gré et il a sauvé le monde de la colère qui le menaçait. Nous sommes donc baptisés au nom du Père, non en tant qu'il devint homme et souffrit la croix ; et au nom du Fils, en tant qu'il subit une naissance humaine et souffrit la croix, qu'il est mort et ressuscité ; au nom du saint Esprit, en tant qu'il est consubstantiel au Père et au Fils. Ceux qui ne baptisent pas de la sorte, qu'ils soient déposés, parce qu'ils ignorent le mystère de la vraie foi.



51* Quel est le Père, le Fils et le saint Esprit.

Celui qui confesse que le Père a souffert la passion pèche contre la vraie foi plus gravement que les Juifs, en attachant à la croix le Père en même temps que le Fils. Celui qui dit que le Fils unique n'a pas pris chair et souffert la croix pour nous, est un ennemi de Dieu et un adversaire des saints. Celui qui donne au saint Esprit le nom de Père ou de Fils est un ignare et un sot ; car le Fils est créateur avec le Père et règne avec lui et est législateur avec lui ; il est le juge et la cause de notre resurrection. Le saint Esprit est consubstantiel, car trois sont les hypostases consubstantielles à la divinité ; c'est de notre temps, en effet que Simon le magicien, s'emparant de l'esprit mauvais et instable et cause d'erreur pour les peuples, vomit son bavardage, que dieu est un être trinominal, et nia même à la fin la passion du Christ et sa naissance.

Vous donc, mes très chers, baptisez par trois immersions au nom d'un seul Père et Fils et saint Esprit, conformément à la pensée du seigneur et à notre ordonnance dans le saint Esprit.



51. Du clerc qui s'abstient de mariage, de viande et de vin par aversion.

Si un évêque, un prêtre, ou un diacre ou en général quelqu'un du clergé, s'abstient de mariage, de viande et de vin non par ascèse, mais parce qu'il les a en horreur, oubliant que "tout est fort bien", et que "Dieu a fait l'homme mâle et femelle", et au contraire blasphémant ainsi contre la création, que celui-là se corrige ou qu'il soit déposé et rejeté de l'Église. De même, le laïc sera excommunié.



52. Des clercs qui ne reçoivent pas les pécheurs convertis.

Si un évêque ou un prêtre n'accueille pas celui qui se convertit de son péché, mais le rejette, qu'il soit déposé, parce qu'il attriste le Christ, qui a dit : "Une grande réjouissance a lieu au ciel pour un pécheur repentant".



53. Des clercs qui ne prennent pas de de vin ni de viande un jour de fête .

Si un évêque, un prêtre, ou un diacre ne prend pas de viande ou de vin aux jours de fête, parce qu'il les a en horreur, et non parce qu'il pratique l'ascèse, qu'il soit déposé, vu qu'il a "une conscience faussée" et devient un scandale pour un grand nombre.



54. Du clerc qui mange dans un cabaret.

Si un clerc est convaincu d'avoir mangé dans un cabaret, qu'il soit déposé, excepté celui qui descend dans une auberge pendant le voyage, par nécessité.



55. Des clercs qui injurient leur évêque.

Si un clerc insulte son évêque, qu'il soit déposé, car "tu ne maudiras pas le prince de ton peuple".



56. Des clercs qui injurient des prêtres ou des diacres.

Si un clerc injurie un prêtre ou un diacre, qu'il soit excommunié.



57. De ceux qui se moquent des infirmes.

Si un clerc se moque d'un sourd, d'un muet, d'un boiteux ou d'un cul-de-jatte, qu'il soit excommunié. De même, si c'est un laïc.



58. Des clercs majeurs qui négligent leurs clercs mineurs et leur peuple.

L'évêque ou le prêtre qui néglige son clergé et son peuple et ne les instruit pas dans la vraie foi, qu'il soit déposé, et s'il persiste dans sa négligence, déposé.



59. Des clercs majeurs qui négligent leurs clercs indigents.

Si un évêque ou un prêtre ne fournit pas le nécessaire à quelqu'un du clergé qui serait dans le besoin, qu'il soit excommunié, et s'il persiste, déposé, comme meurtrier de son frère.



60. De ceux qui lisent des apocryphes à l'église.

Si quelqu'un lit publiquement dans l'église les livres apocryphes des hérétiques, comme si c'était des livres saints, au grand dam du clergé et du peuple, qu'il soit déposé.



61. De ceux qui sont convaincus d'actes prohibés.

Si l'on accuse un fidèle de fornication, d'adultère ou de quelqu'autre acte défendu, et que le fait est prouvé, un tel ne sera pas promu à la cléricature.



62. Des clercs qui ont renié le nom du Christ.

Si un clerc par crainte humaine d'un Juif, d'un païen ou d'un hérétique renie le nom du Christ, qu'il soit totalement exclu de l'Église, si c'est sa qualité de clerc qu'il renie, qu'il soit déposé ; se repentant de sa faute, qu'il soit admis parmi les laïcs.



63. De ceux qui mangent du sang d'une bête ou de la chair d'un animal étouffé.

Si un évêque, un prêtre, un diacre ou en général quelqu'un du clergé "mange de la chair d'un animal étouffé dans son sang", "ou d'un animal à moitié dévoré par les bêtes ou d'un animal mort", qu'il soit déposé, car c'est défendu par la loi. Si c'est un laïc, qu'il soit excommunié.



64. De ceux qui jeûnent le dimanche ou le samedi.

S'il se trouve un clerc qui jeûne le saint jour de dimanche ou les samedis, excepté le seul et unique Samedi saint, qu'il soit déposé. Si c'est un laïc, qu'il soit excommunié.



65. De ceux qui prient dans une assemblée de Juifs ou d'hérétiques.

Si un clerc ou un laïc entre dans une synagogue de Juifs ou d'hérétiques pour y prier, qu'il soit l'un déposé, et l'autre excommunié.



66. De celui qui a donné un seul coup à quelqu'un et qui l'a tué.

Si un clerc pendant une dispute frappe quelqu'un et le tue du premier coup donné, qu'il soit déposé pour ne s'être pas dominé. Si c'est un laïc, qu'il soit excommunié.



67. De ceux qui ont violé des vierges non-fiancées.

Si quelqu'un garde chez lui une vierge non-fiancée, prise de force, qu'il soit excommunié ; et il ne lui sera pas permis d'en prendre une autre pour femme, mais il gardera celle qu'il a choisi, même si elle est pauvre.



68. Des réordinations.

L'évêque, le prêtre ou le diacre, qui accepterait d'être réordonné par quelqu'un, qu'il soit déposé, et avec celui qui l'a réordonné ; à moins qu'il ne conteste qu'il a reçu l'ordination des mains d'hérétiques ; car ceux qui ont été baptisés ou ordonnés par de telles gens ne sauraient être ni laïcs, ni fidèles.



69. De ceux qui ne jeûnent pas pendant le carême.

Si un évêque, un prêtre, un diacre, un sous-diacre, un lecteur ou un préchantre ne jeûne pas le saint carême, ou le vendredi ou le mercredi, qu'il soit déposé, sauf s'il en était empéché par une maladie corporelle.



70. De ceux qui fêtent les fêtes des Juifs.

Si un évêque ou un clerc jeûne avec les Juifs, ou célèbre avec eux leurs fêtes ou reçoit d'eux les cadeaux de leurs fêtes, par exemple des azymes ou quelque chose de semblable, qu'il soit déposé. Si c'est un laïc, qu'il soit excommunié.



71. De ceux qui portent des offrandes aux temples païens ou aux synagogues.

Si un chrétien apporte de l'huile à un temple païen ou à une synagogue juive, ou y allume des lampes, qu'il soit excommunié.



72. Du clerc qui a volé à l'église de la cire ou de l'huile .

Si un clerc ou un laïc enlève de l'église de la cire ou de l'huile, qu'il soit excommunié et "qu'il rapporte ce qu'il a pris, augmenté d'un cinquième".



73. De celui qui s'approprie un linge ou un vase sacré.

Un vase sacré en argent ou une nappe consacrée, que personne ne se les approprie à son usage, car c'est illicite. Si quelqu'un est convaincu de l'avoir fait, qu'il soit soumis à la peine canonique de l'excommunication.



74. Des évêques cités devant le tribunal et n'y répondant pas.

Un évêque accusé de quelque faute par des hommes dignes de foi et qui sont des fidèles doit être de toute nécessité convoqué par les évêques ; s'il répond à la convocation et avoue, la preuve contre lui ayant été faite, on fixera la peine canonique ; s'il ne répond pas à la convocation, on le convoquera une seconde fois, en lui envoyant aussi deux évêques ; et si même alors il n'en tient pas compte et ne vient pas, on le convoquera une troisième fois, en envoyant de nouveau deux évêques vers lui ; si même alors il n'en tient pas compte et ne vient pas, le synode prendra contre lui les mesures convenables, afin que sa contumace ne paraisse pas lui apporter des avantages.



75. Qui peut être admis comme accusateur contre un évêque.

On n'admettra pas un hérétique comme témoin contre des évêques, ni même un seul fidèle ; car "sur l'affirmation de deux ou trois témoins s'appuiera toute chose".



76. Des évêques qui donnent leur évêché à un parent.

Qu'il ne faut pas que l'évêque faisant don de sa charge d'évêque à son frère, son Fils ou à quelque parent, ordonne ceux qu'il veut ; car il n'est pas juste de constituer des héritiers de l'épiscopat, en faisant cadeau des choses de dieu par affection humaine ; on ne doit pas mettre l'Église du Christ parmi les choses à léguer par héritage. Si quelqu'un fait cela, l'ordination sera nulle et non-avenue, et lui-même sera puni d'excommunication.



77. Des boiteux et des borgnes.

Si quelqu'un est borgne ou paralysé d'une jambe, mais digne d'être évêque, qu'il le devienne ; car ce n'est pas l'infirmité corporelle qui souille, mais la corruption de l'âme.



78. Des sourds et des aveugles.

Un sourd ou un aveugle ne peut devenir évêque, non pas qu'il soit souillé, mais pour que les affaires de l'Église n'en souffrent pas.



79. Des possédés.

Si quelqu'un est possédé du démon, il ne peut devenir clerc, ni même prier avec les fidèles ; mais une fois libéré, il sera admis parmi les fidèles et s'il est digne, qu'il soit fait évêque.



80. Des païens nouveaux-baptisés.

Celui qui est venu à l'Église de la gentilité et fut baptisé ou bien celui qui fit retour d'une conduite dépravée, il n'est pas juste de le promouvoir sur-le-champ à l'épiscopat ; il est en effet injuste que se fasse maître des autres celui qui n'a point fait ses preuves ; à moins que cela n'arrive par une grâce divine.



81. Des clercs acceptant des charges publiques.

Nous avons dit qu'il ne faut pas qu'un évêque ou un prêtre se laisse aller jusqu'à se charger d'un emploi civil, mais s'appliquer aux affaires de l'Église, sinon qu'il soit déposé ; car "nul ne peut servir deux maîtres à la fois", selon l'ordonnance du seigneur.



82. De l'admission des esclaves à la cléricature.

Nous ne permettons pas qu'on ordonne des esclaves sans le consentement de leurs maîtres, au détriment de leurs propriétaires ; une telle manière de faire serait la ruine des maisons. Si jamais l'esclave paraît être digne de recevoir une ordination, tel que se montra justement notre cher Onésime, et que les maîtres le permettent et l'affranchissent et le laissent partir de leur maison, qu'on lui donne l'ordination.



83. Du clerc occupant une charge militaire.

L'évêque, le prêtre ou le diacre qui prend du service militaire et veut rester en possession de tous les deux, fonction publique romaine et ministère sacerdotal, qu'il soit déposé ; en effet, "rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est à Dieu".



84. De celui qui offense l'empereur ou un fonctionnaire.

Que celui qui insulte l'empereur ou un haut fonctionnaire public soit châtié ; et si c'est un clerc, qu'il soit déposé, si c'est un laïc, qu'il soit excommunié.



85. Quels livres de l'Ancien Testament et du Nouveau faut-il recevoir.

Vous tous, hommes d'Église, clercs et laïcs, tenez pour livres vénérés et saints : de l'Ancien Testament : cinq livres de moïse, Génèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome ; un, de Josué Fils de Navé ; un, des Juges ; un, de Ruth ; quatre, des Rois ; deux, des Paralipomènes du livre des jours ; deux, d'Esdras ; un, d'Esther ; un, le Psautier ; trois, de Salomon : Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des cantiques ; douze Prophètes ; Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel et Job. Ayez soin de plus que vos jeunes apprennent par coeur les livres de la Sagesse de Sirach. Quant à nos livres, c. à d. du Nouveau Testament : quatre évangiles, Mathieu, Marc, Luc, Jean ; quatorze épîtres de Paul ; deux, de Pierre ; une, de Jacques ; trois, de Jean ; une, de Jude ; deux, de Clément ; de plus les ordonnances adressées à vous, les évêques, par moi, Clément, en huit livres, qu'il ne faut pas lire en public à cause des secrets qu'ils contiennent ; en outre les Actes de nous autres apôtres.

C'est là ce que nous avons à vous ordonner, ô évêques, en matière de canons. Vous, à votre tour, si vous les gardez fidèlement, vous serez sauvés et vous aurez la paix ; si vous y désobéissez, vous serez punis et vous aurez la guerre continuelle les uns contre les autres, expiant par là comme il convient votre désobéissance.

Et Dieu, le Créateur de toutes choses, vous unira par la paix dans le saint Esprit, "vous rendra aptes à toute oeuvre de bien", immuables dans le bien, "sans tache, sans reproche", et daignera vous donner la vie éternelle avec nous, par l'intercession de son enfant bien-aimé Jésus Christ notre Dieu et Sauveur, à qui gloire soit rendue et avec lui, au Dieu même et Père qui est au-dessus de tout, en même temps qu'au saint Esprit le Paraclet, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.


Je suppose que saint Tikhon de Moscou avait dû se baser sur les canons 38 et 41 pour expliquer aux communistes qu'il lui était possible de livrer les vases non consacrés des églises, mais non les vases sacrés. Me trompé-je?
tichon
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Message par tichon »

dans le document que j'ai devant moi, le patriarche Tichon mentionne la règle 73 et la règle 10 du 2e concile :
Но вслед за этим, после резких выходок в Правительственых газетах по отношению к духовным руководителям церкви 13/26 февраля ВЦИК для оказания помощи Голодающим постановил изъять из храмов все драгоценные церковные вещи в том числе и священные сосуды и прочие богослужебные церковные предметы.
С точки зрения церкви, подобный акт является актом святотатства и МЫ священным НАШИМ долгом почли выяснить взгляд церкви на этот акт, а также оповестить о сем верных духовных чад наших.
МЫ допустили в виду чрезвычайно тяжких обстоятельств возможность пожертвования церковных предметов не освещенных и не имеющих богослужебного употребления. МЫ призываем верующих чад церкви и ныне к таковым пожертвованиям лишь одного желая, чтобы эти пожертвования были откликом любящего сердца на нужды ближняго, лишь бы они действительно оказыва ли реальную помощь страждующим братиям нашим, но мы не можем одобрить изъятие из храмов хотя бы и через добровольное пожертвование священных предметов, употребление коих не для богослужебных целей воспрещается канонами Вселенской Церкви и карается ею, как святотатство - мирянин отлучением от нея, священнослужитель - извержением из сана (Апостол[ьское] правило 73, Двукратн[ого] собора правило 10).
ce que j'ai commencé à traduire ainsi :

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A la suite de cela, après de brusques algarades dans les journaux Gouvernementaux contre les dirigeants ecclésiaux le 13/26 février, le VCIK, pour venir en aide aux Affamés, décréta de confisquer des temples tous les objets précieux, y inclus les vases sacrés ainsi que les autres objets cultuels de l'église.
Du point de vue de l'église, un tel acte s'avère être un acte de sacrilège et NOUS le considérâmes comme NOTRE saint devoir d'éclaircir le regard de l'église sur cet acte, et également d'en faire part à nos véritables enfants spirituels.
En raison des circonstances particulièrement graves, NOUS admîmes la possibilité de sacrifier des objets de l'église n'étant pas consacrés et n'ayant aucune utilisation cultuelle. NOUS appelons les enfants croyants de l'église et aujourd'hui à de tels dons, souhaitant seulement que ces dons soient le retentissement d'un coeur compatissant pour les besoins du prochain, et pourvu qu'ils apportent vraiment une aide réelle à nos frères souffrants ; mais nous ne pouvons approuver la confiscation dans les temples, ...
(j'ai un peu de peine à rendre le reste de la phrase dans un bon français et de manière compréhensible, mais je tente ma chance quand même)

Code : Tout sélectionner

..., sauf si c'est à travers d'un don volontaire des objets précieux dont l'utilisation pour des buts non cultuels est interdite par les canons de l'Eglise Oecuménique et punie par ceux-ci, càd comme sacrilège, c'est-à-dire pour un laïc par l'excommunication, pour le clergé par le rejet de la dignité/par l'expulsion du rang des ministres (règle 73 du canon des Apôtres, règle 10 du Deuxième concile).
je ne suis pas encore content de ma traduction, sachant que je ne suis ni orthodoxe ni francophone... vos remarques et corrections seront comme d'habitude les bienvenues ;-)

le texte est adressé aux
всем верным духовным чадам нашим
ce que je tente de traduire par "à tous nos véritables enfants spirituels"



(j'ai trouvé le texte des règles du 2e Concile ici : http://www.krotov.info/acts/09/0861kpl.html
10. Явно предавшиеся страстям своим не только не ужасаются наказания, определяемого священными правилами, но дерзнули даже насмехаться над оными. Ибо они изменяют оные и, ради страстной воли своей, искажают смысл их, дабы, по избытку страстного обольщения, как речено Григорием Богословом, зло казалось у них не только не осудительным, но даже божественным (Св. Григ. Нисс. Прав. 8). Апостольское правило глаголет: сосуд златый или сребряный освященный или завесу никто уже да не возьмет на свое употребление: ибо беззаконно есть. Если же кто в сем усмотрен будет, - таковой да накажется отлучением (Ап. пр. 73). Сие правило излагая к своему оправданию в беззакониях, они глаголют, что не следует считать достойными извержения тех, кои досточтимое облачение Святой Трапезы претворяют в собственный хитон или в некую иную одежду, ни даже тех, кои Святую Чашу, о нечестия! или священный Дискос, или подобное сему, иждивают на свою потребу, или оскверняют. Ибо, глаголют они, правило справедливым признает впадающих в сие преступление подвергать отлучению, а не извержению. Но кто может снести столь великое кощунство и нечестие? Ибо правило подвергает отлучению взимающих освященное только для употребления, а не совершенно похищающих; а они и расхищающих Святая Святых, и святотатствующих освобождают от извержения, также оскверняющих досточтимые Дискосы или Святые Чаши употреблением для обыкновенных брашен по своему рассуждению, признают не подлежащими извержению, тогда как сие есть явное осквернение, и очевидно, что сие делающие подлежат не только извержению, но и вине крайнего нечестия. Того ради святой Собор определил: те, кои Святую Чашу или Дискос, или Лжицу, или досточтимое облачение Трапезы, или глаголемый Покров, или какой бы то ни было из находящихся в алтаре священных и святых сосудов или одежд восхитят для собственной корысти или обратят в употребление не священное, да подвергнутся совершенному извержению из своего чина. Ибо одно из сих есть осквернение святыни, а другое - святотатство. А взимающих для себя или для других, на несвященное употребление, сосуды или одежды, вне алтаря употребляемые, и правило отлучает, и мы купно отлучаем; совершенно же похищающих оные подвергаем осуждению святотатцев.

Правило повторяет указание 72 и 73 Ап. правил. В настоящее время оно приложимо к тем, кто как-либо получив предметы церковной утвари, бывшей или предназначенной для богослужебного употребления, как напр., священные сосуды, держит их у себя, иногда даже употребляя их неблагоговейно для украшения своего жилища или иначе. Хорошо делают те, кто приобретая такие предметы, жертвуют их Церкви. Ср. Ап. 25, 72 и 73; Григория Нисс. 8; Карилла Алекс. 2.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je propose quelques traductions et commentaires :

1° ???????????? ??????? : ou plutôt au pluriel ??????a. Il s’agit du recueil nommé « Les Canons apostoliques“ qui se trouve toujours en tête des recueils canoniques de l’Église orthodoxe. Selon la foi de l’Église le Seigneur Lui-même a donné à ses Apôtres et Disciples, lorsqu’il les réunit après sa glorieuse Résurrection, un enseignement oral non-public que plus tard, lorsqu’ils eurent reçu le don de l’Esprit saint à la Pentecôte, ils remirent, toujours oralement, aux premiers évêques des Églises qu’ils fondèrent, puis par la voie des succession et des synodes, à tous les évêques. Un certain nombre d’usages locaux s’étant introduits la pureté de cette transmission était menacée. La diversité des traditions locales devenait inquiétante. Irénée de Lyon ou Hippolyte de Rome font allusion à la Tradition apostolique, mais il devenait de plus en plus difficile de retrouver des textes indiscutables.

Les Pères du Concile de Nicée réunis en 325, ressentirent le besoin d’éclaircir et de noter la véritable Tradition apostolique. Ils acceptèrent et canonisèrent le texte des « Canons Apostoliques » tel qu’il avait été consigné peu auparavant par un bienheureux anonyme, y reconnaissant le texte authentique de la partie canonique de cette Tradition. Ils composèrent aussi le « Symbole de la foi », dont de multiples versions locales circulaient. Il y avait aussi une partie liturgique, dont les meilleures versions nous seront données par saint Athanase et saint Jean Chrysostome. Saint Basile aussi, dans ses Canons 1, 91 et 92 nous donne une courte description et énumération d’autres éléments de la Tradition apostolique transmis par voie orale, concernant le Baptême, la bénédiction du saint Chrême, la sanctigication du dimanche etc.

Il ne faut donc pas amoindrir la portée du recueil des « Canons apostoliques » en le considérant comme une « compilation tardive ».

2° ?????????? ????? : le « double Concile ». Je ne sais pas dans quel texte vous avez trouvé cette expression curieuse. Je suppose qu’il désigne la structure — étrangère aux traditions canoniques orthodoxes — que s’était donnée le Concile russe de 1917, à deux “chambres”: d’une part une Assemblée générale réunissant évêques, délégués prêtres et délégués laïcs (élus par les assemblées diocésaines) et d’autre part le Concile des évêques, qui conservait essentiellement un droit de véto. Le Synode de 1917 se considérait comme une véritable Assemblée Constituante, élaborant une Constitution (“Ustav”), qu’il n’eut pas le temps de finaliser et de voter, et le patriarche Tikhon avait été élu par le Synode plénier, et installé par des évêques. Bien que l’Église russe actuelle encense continuellement le souvenir du Concile de 1917 (qui avait été dispersé par les bolcheviks), elle n’a pas repris cette structure, et le Concile russe n’est composé, conformément à la Tradition canonique, que d’évêques.

3° ????????? ?????? : les « vases sacrés ». Ce sont ceux qui servent à la célébration eucharistique : le Calice, où le prêtre verse lors de la "Proscomidie" (l'Offertoire diraient les Latins) du vin et de l'eau chaude, , la patène sur laquelle le prêtre dépose un morceau, "l'Agneau", du pain offert par les fidèles, auxquels on ajoute, depuis que saint Jean Chrysostome l’a introduite, la cuiller de communion. Ces trois vases sacrés sont utilisées pour porter, contenir et distribuer le Corps et le Sang du Seigneur. On peut aussi y ajouter "l'astérisque" qui recouvre et protège l'Agneau.

4° ????????????? ????????? ???????? : ce sont tous les autres objets qui servent au culte chrétien. Un occidental pénétrant pour la première fois de savie dans une Église orthodoxe est toujours frappé par le bric-à-brac qu’on y trouve. On y inclut les « consommables » (si l’on peut se permettre d’emprunter ce terme à la technologie moderne) que sont les cierges et l’encens.

5° Tout le reste. On ne peut tout de même pas considérer qu’une chaise est bénie dès qu’un prêtre s’y est assis. Il existe bel et bien des "biens d’Église" de nature parfaitement profane (et il arrive qu’un évêque revende sa voiture pour en changer).

6° ???, en général on dit ?yx????? ?a? : la « dignité spirituelle », comprenez le clergé, mais aussi la soutane.

7° ?????? ???????? ???, un fidèle enfant spirituel. Il faudrait voir dans quel contexte, mais étant donné les autres mots que vous citez, il est probable que ???a se réfère ici à la foi plus qu’à la vérité.

Le patriarche Tikhon a fait preuve d’une grande fermeté face aux bolcheviks, il a été emprisonné, puis libéré, mais placé dans un complet isolement. Hospitalisé dans une clinique, il est mort dans des conditions pour le moins suspectes.

============

Bon vraiment je vois que je n'arrive pas à afficher des caractères non-latins dans le Forum (alors que je les ai dans mon document Word). Comment faites-vous. Pour les retrouver, reportez-vous au texte de vos questions, sauf l'adjectif que j'ai ajouré dans le 6°; c'est "duhovnyï"
Jean-Louis Palierne
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tichon
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Message par tichon »

Cher Jean-Louis,

un très grand merci pour votre aide précieuse. Vous trouvez le texte du patriarche Tichon (donc le contexte) dans ce fil de discussion.

Pour le concile, j'ai retrouvé le même texte de Tichon cité dans une autre source qui elle mentionne clairement le dvukratnyj Vselenskij Sobor, et en fonction de la règle 10 trouvée sur le site mentionné ci-dessus, il me semble qu'il doive s'agir du concile de Constantinople au IVe siècle.

Pour les caractères cyrilliques, je les tape depuis mon clavier dans le forum... et ils sont acceptés.

éventuellement, il faut les convertir dans ce format avant d'envoyer votrer texte ?

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Еще в августе 1921 года, когда стали доходить до нас слухи об этом а ужасающем бедствии, МЫ, почитая долгом СВОИМ придти на помощь страждующим духовным чадам НАШИМ, обратились с посланиями к главам отдельных Христианских Церквей (православным Патриархам, Римскому Папе, Архиепископу Кенте[рб]ерийскому и Епископу Нью-Иоркскому) с призывом, во имя Христианской любви, произвести сбор денег и продовольствия и выслать их вымирающему от голода населению Поволжья. 
ce qui donnerait :

Еще в августе 1921 года, когда стали доходить до нас слухи об этом а ужасающем бедствии, МЫ, почитая долгом СВОИМ придти на помощь страждующим духовным чадам НАШИМ, обратились с посланиями к главам отдельных Христианских Церквей (православным Патриархам, Римскому Папе, Архиепископу Кенте[рб]ерийскому и Епископу Нью-Иоркскому) с призывом, во имя Христианской любви, произвести сбор денег и продовольствия и выслать их вымирающему от голода населению Поволжья.

(texte également rédigé par le patriarche Tichon...)
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Le texte que vous avez cité parle tout entier du respect du ayx vases sacrés (le Calice, le Diskos, c’est-à-dire la patène) et les Linges sacrés. Il rappelle les sanctions qui ont été édictées contre les sacrilèges par les Canons apostoliques et par saint Grégoire de Nysse. Je ne comprends pas comment on peut parler de ‘double Concile” à propos du IIème Concile œcuménique.

Voici ma traduction du texte cité de Tikhon :
Encore en août 1921, lorsqu’ont commencé à nous parvenir la rumeur de cette terrible catastrophe (j’imagine qu’il s’agit de la famine), estimant qu’il était de NOTRE devoir de venir au secours de NOTRE troupeau spirituel dans la souffrance, NOUS nous avons adressé par lettres un appel au nom de la charité chrétienne aux chefs des Églises chrétiennes séparées (les Patriarches orthodoxes, le Pape de Rome, l’Archevêque de Canterbury et l’évêque de New-York) leur demandant d’envoyer une contribution financière et alimentaire à la population qui meurt de faim dans la région de la Volga.
Jean-Louis Palierne
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tichon
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Message par tichon »

Jean-Louis Palierne a écrit :
Voici ma traduction du texte cité de Tikhon :
Encore en août 1921, lorsqu’ont commencé à nous parvenir la rumeur de cette terrible catastrophe (j’imagine qu’il s’agit de la famine), estimant qu’il était de NOTRE devoir de venir au secours de NOTRE troupeau spirituel dans la souffrance, NOUS nous avons adressé par lettres un appel au nom de la charité chrétienne aux chefs des Églises chrétiennes séparées (les Patriarches orthodoxes, le Pape de Rome, l’Archevêque de Canterbury et l’évêque de New-York) leur demandant d’envoyer une contribution financière et alimentaire à la population qui meurt de faim dans la région de la Volga.
Imagece texte précède effectivement la partie que j'ai cité plus haut :
tichon a écrit :
Но вслед за этим, после резких выходок в Правительственых газетах по отношению к духовным руководителям церкви 13/26 февраля ВЦИК для оказания помощи Голодающим постановил изъять из храмов все драгоценные церковные вещи в том числе и священные сосуды и прочие богослужебные церковные предметы.
С точки зрения церкви, подобный акт является актом святотатства и МЫ священным НАШИМ долгом почли выяснить взгляд церкви на этот акт, а также оповестить о сем верных духовных чад наших.
МЫ допустили в виду чрезвычайно тяжких обстоятельств возможность пожертвования церковных предметов не освещенных и не имеющих богослужебного употребления. МЫ призываем верующих чад церкви и ныне к таковым пожертвованиям лишь одного желая, чтобы эти пожертвования были откликом любящего сердца на нужды ближняго, лишь бы они действительно оказыва ли реальную помощь страждующим братиям нашим, но мы не можем одобрить изъятие из храмов хотя бы и через добровольное пожертвование священных предметов, употребление коих не для богослужебных целей воспрещается канонами Вселенской Церкви и карается ею, как святотатство - мирянин отлучением от нея, священнослужитель - извержением из сана (Апостол[ьское] правило 73, Двукратн[ого] собора правило 10).
ce que j'ai commencé à traduire ainsi :

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A la suite de cela, après de brusques algarades dans les journaux Gouvernementaux contre les dirigeants ecclésiaux le 13/26 février, le VCIK, pour venir en aide aux Affamés, décréta de confisquer des temples tous les objets précieux, y inclus les vases sacrés ainsi que les autres objets cultuels de l'église.
Du point de vue de l'église, un tel acte s'avère être un acte de sacrilège et NOUS le considérâmes comme NOTRE saint devoir d'éclaircir le regard de l'église sur cet acte, et également d'en faire part à nos véritables enfants spirituels.
En raison des circonstances particulièrement graves, NOUS admîmes la possibilité de sacrifier des objets de l'église n'étant pas consacrés et n'ayant aucune utilisation cultuelle. NOUS appelons les enfants croyants de l'église et aujourd'hui à de tels dons, souhaitant seulement que ces dons soient le retentissement d'un coeur compatissant pour les besoins du prochain, et pourvu qu'ils apportent vraiment une aide réelle à nos frères souffrants ; mais nous ne pouvons approuver la confiscation dans les temples, ...
(j'ai un peu de peine à rendre le reste de la phrase dans un bon français et de manière compréhensible, mais je tente ma chance quand même)

Code : Tout sélectionner

..., sauf si c'est à travers d'un don volontaire des objets précieux dont l'utilisation pour des buts non cultuels est interdite par les canons de l'Eglise Oecuménique et punie par ceux-ci, càd comme sacrilège, c'est-à-dire pour un laïc par l'excommunication, pour le clergé par le rejet de la dignité/par l'expulsion du rang des ministres (règle 73 du canon des Apôtres, règle 10 du Deuxième concile).
je ne suis pas encore content de ma traduction, sachant que je ne suis ni orthodoxe ni francophone... vos remarques et corrections seront comme d'habitude les bienvenues ;-)

le texte est adressé aux
всем верным духовным чадам нашим
ce que je tente de traduire par "à tous nos véritables enfants spirituels"

ImagePour ce qui est du "dvukratnyj sobor", je pense qu'il s'agisse d'une erreur d'édition, car un autre livre mentionne le même texte (avec quelques différences graphiques), en parlant de "dvukratnjy vselenskij sobor" ; la source est citée à quelques reprises sur internet et mentionne dans une majorité des cas le terme "vselenskij".

en plus, la règle N° 10 mentionnée par Tichon, correspondrait à la règle N° 10 trouvée sur le site http://www.krotov.info/acts/09/0861kpl.html (qui regroupe les règles canoniques du concile de Constantinople)

Imagepour votre problème avec les caractères en cyrillique, vous pourriez éventuellement tenter de les inclure dans vos messages comme suit :

Code : Tout sélectionner

& # 1 0 7 4 ; & # 1 0 7 7 ; & # 1 0 8 8 ; & # 1 0  8  5  ;  &  #  1  0  9 9 ; & # 1 0 8 4 ; 
(mais sans les espaces). Est-ce que ce procédé fonctonne ?
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Le premier texte que vous avez cité parle tout entier du respect dû aux vases sacrés (le Calice, le Diskos, c’est-à-dire la patène) et les Linges sacrés. Il rappelle les sanctions qui ont été édictées contre les sacrilèges par les Canons apostoliques et par saint Grégoire de Nysse. Je ne comprends pas comment on peut appeler ‘double Concile” le IIème Concile œcuménoque.

Voici ma traduction du premier texte cité de Tikhon :
Encore en août 1921, lorsqu’ont commencé à nous parvenir la rumeur de cette terrible catastrophe (j’imagine qu’il s’agit de la famine), estimant qu’il était de NOTRE devoir de venir au secours de NOTRE troupeau spirituel dans la souffrance, NOUS nous avons adressé par lettres un appel au nom de la charité chrétienne aux chefs des Églises chrétiennes séparées (les Patriarches orthodoxes, le Pape de Rome, l’Archevêque de Canterbury et l’évêque de New-York) leur demandant d’envoyer une contribution financière et alimentaire à la population qui meurt de faim dans la région de la Volga.
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Claude le Liseur
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Message par Claude le Liseur »

tichon a écrit :je m'excuse de mon ignorance, mais j'ai encore une autre question... à quoi servent les "vases sacrés" ?
Les vases sacrés sont le disque ou patène (grec δίσκος, russe дискос, roumain disc; latin patena, anglais paten, allemand Diskos), qui sert à contenir les parcelles de pain eucharistique ; le calice (grec ποτήριο, russe чаша, roumain potir; latin calix, anglais chalice, allemand Kelch), qui sert à contenir le précieux sang ; l’astérisque (grec αστερίσκος, russe звезда, roumain steluţă; latin stellula, anglais star-cover, allemand Asteriskos) qui recouvre la patène, la lance (grec λόγχη, russe копё, roumain copia; latin lancea, anglais spear, allemand Lanze) dont le prêtre se sert à la prothèse pour découper les parcelles du pain eucharistique qu'il dépose ensuite sur la patène, et la cuiller (grec λαβίδα, russe лжиџа, roumain linguriţă; latin cochlear, anglais spoon, allemand Löffel) qui sert à la communion des laïques et des clercs inférieurs (lecteurs et sous-diacres).
Les vases non sacrés sont l’ampoule destinée à contenir le myron ou chrême (vase non sacré, quoique, à l’époque où la France était orthodoxe et pendant de nombreux siècles après le schisme, l’un des objets les plus sacrés de cette nation fut la sainte Ampoule de Reims, brisée par le conventionnel Rühl dans un acte de républicanisme à la française avancé – mais cette ampoule-là était bien particulière), le zéon dans lequel on chauffe l’eau que l’on verse dans le calice après la fraction du pain consacré (symbole de la foi des orthodoxes dans les deux natures, cette adjonction d’eau est réprouvée par les monophysites arméniens), l’aiguière et le bassin (utilisés par le sous-diacre pour le lavement des mains de l’évêque).
Après la famine organisée par les communistes dans la région de la Volga en 1921 (l’arme politique de la famine devant encore être utilisée par les communistes en Ukraine en 1932/33 ou en Ethiopie en 1983/84 pour éliminer physiquement des populations rurales hostiles), le gouvernement soviétique avait trouvé comme angle d’attaque les trésors qui se trouvaient dans les églises et qui devaient prétendument être fondus ou revendus pour financer l’aide aux populations victimes de la famine. (Inutile de préciser que l’on sait aujourd’hui que le gouvernement soviétique vendait des trésors nationaux russes pour financer les partis communistes d’Europe occidentale, tandis que l’aide qui sauva des millions de personnes sur les bords de la Volga fut le fait d’une initiative privée de l’ingénieur étasunien Herbert Hoover, plus tard président des Etats-Unis en 1929/33.) Le patriarche Tikhon de Moscou répondit qu’il était prêt à livrer les vases non sacrés, mais que le canon 73 des Apôtres lui interdisait de livrer les vases sacrés (d’autant plus que la continuation du culte eucharistique aurait été impossible). Comme les vases sacrés sont en or ou au moins contiennent de l’or, le prétexte était tout trouvé pour que le gouvernement soviétique puisse faire attaquer les églises. Une sorte de répétition des inventaires français de 1906, mais avec recours à la violence et dans un tout autre but (non pas mettre en place la séparation définitive des Eglises et de l’Etat, comme en France, mais détruire la vie religieuse).
Dernière modification par Claude le Liseur le ven. 02 juin 2006 2:12, modifié 2 fois.
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