ecole orthodoxe

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Modérateur : Auteurs

Irène
Messages : 942
Inscription : mar. 30 sept. 2003 11:46
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Message par Irène »

Cher Kazan.

Ma réponse va sûrement vous surprendre mais je ne suis pas pour cette idée :

- il faudrait un internat. Et je déteste l'idée d'envoyer les enfants en internat. L'éducation, ce sont les parents qui la font, qui la suivent.
L'internat, c'est une rupture dans le lien familial.

- une école catholique n'a jamais consolidé un enfant de catholiques dans ses liens avec la religion familiale ...

- il ne serait pas bon que ces enfants soient tellement isolés.

- les problèmes liés à l'éducation sont plus que jamais dans les relations familiales quotidiennes en dehors de l'école.

Je ne veux pas sortir du cadre de votre question, ni dire ce que je pense de "l'éducation" offerte par les écoles publiques.

Ceci dit, d'autres, plus savants que moi, pourraient trouver des idées intelligentes à développer dans le cadre de brochures destinées aux jeunes, par thème par exemple. Et qui pourraient être diffusées aussi bien dans les paroisses que dans les foyers.

L'idée d'une association pouvant recueillir l'ensemble des besoins exprimés par les parents pour les enfants au niveau de la catéchèse orthodoxe, par exemple, pourrait être intéressante.

Et même, un magazine. Encore faudrait-il trouver les bonnes volontés ...
Kazan
Messages : 40
Inscription : sam. 21 janv. 2006 17:48

Message par Kazan »

Chère Irène,
Ayant été 7 ans en internat jésuite, je ne peux que souscrire à votre remarque.
En fait, mon message vient à la suite d'une conversation avec un jeune couple russe avec 3 petites filles habitant dans mon coin. Tous les deux travaillent et gagnent chichement leur vie. Trés pieux, ils essaient de maintenir leurs petites filles dans la Foi et de les y faire progresser. Mais que de difficultés. Ces petites filles, trop ouvertement orthodoxes, sont l'objet des railleries dans leur école. L'enseignement qui y est prodigué est pour elles une agression constante contre leur foi. A ces pauvres parents, il faut faire 130 km le dimanche pour assister à la liturgie quand un plein d'essence est déja une grosse dépense.
Ce sont eux qui m'ont suggéré cette idée. Ils seraient même préts à changer de région pour cela.
Bien sur, tout le monde ne pourrait le faire.
Vous savez, même chez les Kto, le lien familial est important. Pourtant, ce n'est pas sans raison que depuis 40 ans les écoles catholiques catholiques dites "traditionnalistes" se sont multipliées. Même si on peut à loisir discuter de la "tradition" en question, l'intention de ces parents reste louable.
La seule autre option est le recours au CNED. Encore faut-il que l'un au moins des parents puisse s'y consacrer à plein temps.
Problème difficile.
Irène
Messages : 942
Inscription : mar. 30 sept. 2003 11:46
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Message par Irène »

Je suis bien d'accord avec vous ;
Mais, de plus, nous n'avons pas les moyens financiers des catholiques dont les écoles sont quand même payantes.
Ces situations sont désolantes et il est vrai que les lois sont maintenant en totale contradiction avec ce que nous enseignons à nos enfants.
Les agressions contre la jeunesse en général sont permanentes : il suffit de regarder des clips diffusés à la télévision, en pleine journée, concernant les "chanteurs et - pire - les chanteuses" à la mode.
Peut-être certains des participants au forum pourraient nous dire ce qui est organisé pour les enfants dans certaines de leurs paroisses.
Je les en remercie par avance.
Kazan
Messages : 40
Inscription : sam. 21 janv. 2006 17:48

Message par Kazan »

En fait, le caractère payant (avec d'importantes variations de cout) est lié surtout au fait qu'il s'agit d'établissement sous contrat.
Il y a une trentaine d'années, j'ai connu une petite école perdue dans les monts du Beaujolais: la Péraudière. Jeune interne, j'y faisais les visites scolaires. A l'époque, les parents payaient 300 f / mois (45 euros) pour une pension. Il y avait une soixantaine d'élèves.
Les dons affluaient par ailleurs. C'était la grande époque des Lefebristes. Il y avait même une petite maison pour accueillir les parents qui venaient en visite, car pour certains d'entre eux, ils habitaient loin.
Bien sur, la formation religieuse c'était plutot Saint Thomas d'Acquin que les Pères de l'Eglise... un autre monde.
hilaire
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Inscription : mer. 19 janv. 2005 12:26

Message par hilaire »

C'est là que la vie de paroisse prend tout son sens... Les liturgies sont-elles suivies par les enfants, y a t il une liberté effective du peuple royal qui maintienne également les temps et les espaces nécessaires à une préparation sérieuse aux mystères...

de mystère justement, il n'y en a pas pour les enfants : s'ils ne voient pas leur parents prier, ils ne prieront pas tout seul... s'ils ne se préparent pas ils ne le seront pas plus, s'ils pénètrent dans un endroit où on ne prie pas, ils ne prieront pas davantage ! l'Eglise elle commence dans la famille.

Il est aussi possible d'organiser des semaines ou des week ends de retraite en monastère... et plus que tout les prêtres, diacres, et les fidèles qui s'en sentent capables avec la bénédiction du prêtre bien sûr, peuvent organiser des catéchèses, des activités après la liturgie...

les prêtres sont ils disponibles pour confesser les enfants dès le plus jeune âge? visitent-ils les familles?

il ne suffit pas de se déclarer chrétien, il faut s'efforcer de l'être !

d'autant que comme vous le dites à plusieurs reprises, si nous ne nous efforçons pas de l'être, le monde qui nous entoure ne nous pousse pas à le devenir !

des écoles-enclos pour minorité orthodoxe visible (plus ou moins.. plutôt chichement numériquement convenons en) bof...je n'y mettrait pas les miens d'enfants, et je ne suis pas ravi pour autant de ce que propose l'école de la république !
Kazan
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Inscription : sam. 21 janv. 2006 17:48

Message par Kazan »

Merci, Hilaire, de votre avis qui rejoint celui d'Irène.
Comment sont scolarisés vos enfants ? Arrivez vous à éliminer le poison extérieur ?
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Qu’est devenu le lycée russe qui existait autrefois à Meudon, si ma mémoire est bonne ? Ou bien est-ce que je fantasme ?
Dans les paroisses, tout dépend de la taille de la paroisse, du nombre d’enfants, de leur âge. A l’ECOF (tout n’était pas à jeter avec un cri d’horreur, du moins du temps de la Roumanie et dans les quelques années qui ont immédiatement suivi), une grosse paroisse comme St-Irénée avait pu organiser un catéchisme le samedi après midi, avec trois niveaux d’âge. Il était mis sur pied par la femme du recteur assistée d’un diacre (d’une autre paroisse, d’ailleurs) et de laïcs bénévoles avec de bonnes notions de théologie et recevait aussi les gamins des autres paroisses de la région parisienne. J’y suis intervenue assez régulièrement comme conteuse de vie des saints et c’est un de mes meilleurs souvenirs de l’ECOF, il faut bien l’avouer. Ce regroupement permettait du bon travail et, puisque l’AEOF encourage les contacts transjuridictionnels au niveau des paroisses, c’est peut-être une idée à reprendre, en s’inspirant de ce qui est fait pour les adultes à St-Séraphin de Sarov.
En province, c’était très variable. A Montpellier, le prêtre organisait aussi quelque chose le samedi tous les 15 jours car il y avait alors une demi douzaine d’enfants de moins de 12 ans mais ce n’était pas le cas partout. C’est sans doute en province qu’un regroupement de paroisses transjuridictionnel serait intéressant car il permet d’adapter l’enseignement par tranches d’âge, ce qui est important au niveau du langage et des questions qui se posent.
Une catéchèse très organisée n’a pas empêché les enfants en question de tout larguer à l’adolescence mais pour revenir ensuite, du moins certains, vers 17 ou 18 ans, par une démarche personnelle. Ce n’est jamais perdu.
Tout s’est délité dans l’ex-UACORO pour deux raisons : le manque de prêtres et le manque d’enfants, sauf dans deux paroisses.
Je retiens quand même la formule du samedi après-midi durant deux ou trois heures terminées par un petit goûter. Les parents appréciaient : ils amenaient leurs rejetons avec la double certitude d’un encadrement responsable et d’une catéchèse solide et partaient faire leurs courses ou de l’aérobic le cœur tranquille ! Les enfants appréciaient parce que c’était leur espace dans l’Eglise, le moment où on les écoutait, où ils pouvaient poser des questions (et les questions d’enfants peuvent être très dérangeantes pour les adultes) et avoir une réponse, un temps où ils n’étaient pas simplement là par obligation pour suivre leurs parents. En général, l’enseignement partait du commentaire de l’icône de la fête la plus proche, avec lecture des Evangiles, appui sur des textes liturgiques ou patristiques et s’achevait sur le récit d’une vie de saint également proche au calendrier liturgique.

Le poison extérieur, mon cher Kazan, ne s’élimine pas. S’il n’est pas présent dans un programme scolaire, il le sera dans les journaux, la télé, les discussions entre copains ou Internet – mais on peut mithridatiser en donnant à vivre également l’antidote. Vouloir préserver totalement les enfants des miasmes du monde, d’abord c’est le tonneau des Danaïdes, la mission impossible par excellence et c’est surtout rendre ce monde terriblement attractif. Et si vous sortez d’un internat jèze, vous devez voir ce que je veux dire ! En ce qui me concerne, j’ai passé mon année de première chez les dom’s de Mâcon et c’est là que j’ai lu Sartre l’interdit en livre de poche couvert du même papier gris que les missels de l’institution… Ils avaient mal choisi le format ! Un auteur qui autrement me serait tombé des mains, vu l’ennui sordide qu’il distille. Dès que je suis sortie de cet enclos, comme dit Hilaire, et que je n’avais plus l’attrait de la transgression, miam, je l’ai laissé prendre la poussière dans le fond de ma bibliothèque.
Je signale au passage aux parents intéressés, dans cette perspective de mithridatisation en donnant à vivre aussi autre chose que la pensée unique, que la fondation Jérôme Lejeune vient de sortir une petite brochure sur la bioéthique pour les jeunes (ados et pré-ados) ; ce Manuel de bioéthique pour les jeunes, c’est son titre, est distribué gratuitement.
Contact par e-mail : oroubaud@fondationlejeune.org ou sur le site de la fondation, www.fondationlejeune.org
Vu le tollé compréhensible qu’avait déclenché sur ce forum le sujet du bac qui obligeait les jeunes à trouver des arguments en faveur de l’avortement, sans même un débat contradictoire, et dans la foulée des textes du saint synode de Grèce, je me permets de donner cette piste.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
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