psaume

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olivier gerard
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psaume

Message par olivier gerard »

comment trouver des commentaires à propos du psaume 150?

merci.
olivier
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

En faisant "psaume 150" sur Google, on trouve pas mal de commentaires, certains intéressants, mais je n'en ai pas vu, en tout cas dans les premières pages, signés de théologiens orthodoxes.
Si vous lisez l'anglais, il faudrait peut-être essayer les sites anglophones, je vais aller fouiner.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

C'est le même problème en anglais, mais il y a quelques exégèses intéressantes dans les milieux protestants.
"Viens, Lumière sans crépuscule, viens, Esprit Saint qui veut sauver tous..."
olivier gerard
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Message par olivier gerard »

je me suis trompé c'est le psaume 50 et non 150 qui m'interresse...
merci.
olivier.
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

En 1973 des bénédictins avaient publié chez Téqui un ouvrage sous le titre “La Tradition médite le Psautier chrétien”; C’est le type même d’ouvrage que ne pouvaient supporter les catholiques d’après Vatican II, et il a rapidement disparu de la circulation. Probablement peut-on encore le trouver dans certaines bibliothèques.

Il présentait pour chaque psaume un ensemble de commentaires patristiques, mais malheureusement trop peu de Pères grecs. Si jr n’était en panne de scaner j’aurais reproduit ceux du Ps. 150.

C’est un vrai problème pour nous que trop peu de commentaires patristiques sur l’Écriture ont été publiés.Il y en a un grand nombre et devraient être largement connus. C’est là qu’on verrait que les Pères abordaient l’Écriture d’une manière totalement différente de la perspective “rxégétique” moderne. Il la lisaient à la lumière des mystère de la foi : chaque ligne de l’Écriture est une parole du Dieiu-homme, ou un témoignage sur Lui.

Voici un texte de saint Jean Chrysostome : « Le prophète a appelé tous les habitants du ciel, puis tous les humains de tous les âges, puis tous les instruments de musique. Louer Dieu perpétuellement est notre sacrifice, notre hommage, notre ministère le plus haut, qui reproduit la vie des Anges. »

Le “Psautier chrétien” donne aussi un résumé du commentaire de saint Hilaire sur les trois derniers psaumes : Les derniers psaumes louaient le Seigneur dans ses œuvres, celui-ci le loue dans ses saints, qu’il aura placés dans son éternité qaprès “le jugement qui est écrit”.

Louez-le au firmament de sa puissance, car il a absorbé la mort : l’incorruptibilité a dévoré la corruption.

Louez-le dans les cymbales de l’acclamation, car il a re-formé ses saints à l’image de leur Créateur, et déjà ils commencent à être conformes à son corps de gloire, ils sont comblés de toute la plénitude de Dieu.

Enfin voici un hymne de saint Ephrem qui concerne les trois derniers psaumes :

Au Paradis et dans tout l’univers
s’offrent les images du Seugneur.
Dans les Livres saints il est écrit de Lui,
chaque chose est un signe qui l’appelle,
et toutes contribuent à le défendre.

Il était dans la verge de Moïse
et dans l’hysope d’AAron.
Les rois préfigurent sa couronne,
Les prophètes sa vérité
et les prêtres son sacrificde.

Toi qu’apercevaient les visions,
qu’acheminaient les paraboles,
Les prophètes te désiraient, les figures accouraient vers toi,
les symboles te ressemblaient d’avance.

Tout l’Ancien Testament tendait vers le Nouveau
comme vers son lieu propre :
ainsi tous les fleuves se jettent dans la mer.
La mer est le Christ, assez grand pour recevoir
Les sources, les ruisseaux, les fleuves, qui jaillissent de l’Écriture.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Alors, si c’est le psaume 50, c’est un des passages les plus essentiels de l’Écriture. Mais il faut d’abord remarquer que pour nous, qui suivons la Septante, le psqaume 50 est celui que la Massorète et la Vulgate numérotent 51. C’est le “Miserere” de la Vulgate (d’après son premier mot).

Voici ce qu’en dit saint Grégoire le Grand (Davis parle pour tout le genre humain) :

Un grand blessé sent qu’il va mourir, gisant nu, avec ses plaies béantes. De toute son âme il appelle la venue du médecin…

La blessure de l’âme, c’est le péché ; Pauvre blessé, reconnais ton médecin ! Découvre-lui les plaies de ton péché. Qu’il entende le gémissement de ton cœur, Lui devant qui est ouvert le secret de ta pensée. Qu’il soit ému de tes larmes, de ton insistance, même importune ! Qu’il entende tes soupirs, que ta douleur vienne jusque à Lui, qu’il te dise enfin : “le Seigneur t’a remis ton péché !” (2 Rois, 12:13) Clame avec Davis : Dieu de miséricorde, air pitié de moi, selon ta grande miséricurde ! C’est dire : je meurs d’une terrible blessure, nul médecin ne peut la guérir, hormis le Seul qui est le Tout-Puissant. Pour le toiut-puissant médecin, rien n’est inguérissable, et il rend la santé d’un seul mot. Je désespérerais de ma blessure, si je n’espétrais dans le Tout-Puissant…

Seigneur Jésus, daigne approcher de moi, ému de miséricorde (cf. Luc 10); je suis descendu de Jérusalem à Jéricho, du ciel sur la terre. de la santé à l’infirmité ; tombé entre les mains des anges de ténèbres, ils m’ont ôté mon vêtement de grâce spirituelle et m’ont laissé demi-mort, couvert de plaies. Rends-moi la confiance de guérir ; si tu ne panse les plaies de mes péchés, elle deviendront plus graves, de désespoir. Soigne-les avec l’huile du pardon, avec le vin de la componction.

Et si tu veux me mettre sur ma monture, c’est un pauvre que tu auras relevé. Toi qui as porté nos péchés, toi qui as payé notre dette, si tu me conduis dans l’hôtellerie de ton Église, tu me nourriras de ton corps et de ton sang, tu me guériras. Aussi longtemps que je porte cette chair corruptible, j’ai besoin que tu me gardes. Écoute-moi, Bon Samaritain, écoute-moi qui sjuis nu et blessé, qui gémis et t’appelle; Je clame avec David : “Dieu de miséricorde, aie pîtié de moi !”



Tout ce commentaire de saint Grégoire le Grand interprète le Ps. 50 à la lumière de la parabole du Bon Samaritain; Il serait bon d’avoir d’autres commentaires;
Jean-Louis Palierne
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olivier gerard
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Message par olivier gerard »

merci, Jean-Louis Palierne pour ces paroles de Saint-Gregoire le Grand.
elles saisissent le coeur.

merci Anne Genevieve pour votre conseil de recherche, c'est idiot mais je n'y avais pas pensé.
à l'addresse:
http://bibliotheque.editionsducerf.fr/p ... 414/TM.htm
j'ai trouvé des commentaires de St Thomas d'Acquin, que je ne connais pas. (sinon, peut-être, qu'il a favorisé une philosophie chretienne inspirée de conceptions aristoteliciennes, non?)

Par ailleurs je pense parfois à vous, Anne Genevieve, car un ami m'a conseillé de lire un livre intitulé "le Christ et le Cosmos" de Jean-Michel Maldamé, qui clarifie quelque enjeux d'un dialogue entre scientifiques et croyants. mais je n'en ai lu que la moitié, et je ne sais pas vraiment que dire...


a+
olivier.
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Il y a sur Google une palanquée de petits commentaires dont certains ne manquent pas d'intérêt (attention au numérotage, comme le fait remarquer Jean Louis) mais les commentaires patristiques ne se pressent pas au portillon. Le mieux est d'aller en bibliothèque et de consulter la collection Sources Chrétiennes des éditions du Cerf.
Thomas d'Aquin est un auteur à prendre avec des pincettes. Il n'y a pas que des âneries mais il a été formé dans une Eglise romaine déjà fort hérétique et, dans sa lecture d'Aristote, il en rajoute. En même temps, c'est quelqu'un qui avait lu les Pères et ça fait un mélange assez détonnant et périlleux.
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Jean-Louis Palierne
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Message par Jean-Louis Palierne »

Le problème avec la collection “Sources chrétiennes” c’est qu’ils publient 60% de pères latins et 40% de pères grecs pour la période allant jusqu’à saint Jean Damascène. Or la vraie littérature patristique orthodoxe, ce serait plutôt 80% de grecs et 20% de latins pour cette période, et il faudrait aussi piublier des pères postérieurs, que l’on peut qualifier de “byzantins” si on veut, et qui sont très importants.

L’intérêt du travail de “SC” est essentiellement l’édition scientifique du texte. Pour certains textes très anciens, c’est très important. Pour les textes plus tardifs, en particulier byzantins, c’est beaucoup moins importants, car les “scriptoria” byzantins étaient excellents et efficaces.Par contre la traduction des textes de “SC” est souvent discutable, trop souvent subjectiviste, relativiste, psychologique. Le commentaire s’efforce de considérer les opinions de l’auteur dans son cadre social et historique, son appartenance à une tradition locale, d’exposer ses sources, d’analyser sa position dans les débats de l’époque, et en tout de relativiser. Il y a aussi le mythe de l’époque apostolique par rapport aux développements ultérieurs, et l’importance donnée aux Pères syriaques (pour retrouver un “arrière-plan sémitique”). Il s'agit avant tout de "pluraliser" la Tradition patristique.

Thomas d’Aquin, qui était un bourreau de travail, a cherché à retrouver les Pères, mais il ne connaissait pas le grec et n’avait à sa disposition que des florilèges de ditations traduites et caviardées. Alors qu’il avait publié une masse étonnante d’ouvrages il s’est arrêté subitement dans ses trentièmes années et s’est tu, tout en continuant à enseigner à Paris. La rumeur court (en particulier chez les dominicains) qu’il aurait fait la connaissance de Grecs de passage à Paris et ils lui auraient fait prendre conscience qu’il avait été proprement grugé par des textes falsifiés et tronqués.

Il est mort lors d’un voyage en Italie, où il avait été appelé pour consultation ; Il s’est éteint à l’hotellerie d’un monastère italien, où se trouve toujours sa tombe. La rumeur court aussi qu’il aurait été empoisonné.

Sa scolastique à lui, de l’essence et de l’existence, ignorait malheureusement la distinction patristique de la nature et de l’hypostase. Mais la plupart des reproches que l’on peut faire à la scolastique occidentale sont plutôt imputables à des développements qui sont venus après Thomas d’Aquin, et qui faisaient beaucoup moins de cas que Thomas d’Aquin de la Logique d’Aristote (que les Pères grecs n'avaient jamais désavouée, bien au contraire).

Pour consulter les Pères on peut aussi, si l’on a la chance de pouvoir fréquenter une bibliothèque qui dispose de fonds anciens, se reporter aux éditions d’autrefois. Il y a une flopée d’éditions anciennes de saint Jean Chrysostome, et je doute que les progrès de la critique textuelle aient apporté des éléments substantiels. Et je redis qu’il faut consulter les “Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique’ de Le Nain de Tillemont.. On n’a pas fait mieux.
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Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

La collection Sources Chrétiennes est loin d'être parfaite, c'est une collection universitaire avec les qualités et les défauts du genre et pas une traduction monastique guide de la vie spirituelle, mais elle a le mérite d'exister. Alors, faute de grives, il nous reste au moins les merles ! Sans quoi nous n'aurions tout simplement rien.
Le problème, c'est surtout le prix des bouquins. A moins d'être héritier d'une grande fortune, on a intérêt à les lire en bibliothèque.
Le Nain de Tillemont, je suis bien d'accord. C'est sublime, mais... il faut le trouver ! A Paris, il y a toujours la Nationale, le Saulchoir et la Ginette, mais en province... Qui aura le courage d'une réédition ?
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Message par Jean-Louis Palierne »

Je ne vois pas pourquoi on qualifierait de "monastique" une édition d'un texte patristique qui ne se croirait pas obligée de passer sous les fourches caudines de "Sources chrétiennes". J'ai publié les "Homélies sur la Mère de Dieu" de Nicolas Cabasilas d'après une édition faite en Grèce, ou la "Défense des saintes Icônes" de saint Théodore Studite d'après le texte de Migne. Tout le monde en a profité, et pas seulement les moines. Ce sont simplement des éditions orthodoxes.

D'autre part il y a eu jadis un certain nombre d'ouvrages patristiques traduits en français, qu'on doit pouvoir retrouver au fond de vieilles bibliothèques publiques (je me souviens d'avoir lu les mémoires de Le Nain de Tillemont qui se trouvaient à mon époque parmi les usuels dans la grande salle de sainte Genevoève). Et chez les bouquin istes il arrive qu'on trouve encore des perles.
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Message par Anne Geneviève »

J'ai parlé de traduction monastique parce que l'esprit dans lequel les moines travaillent est aux antipodes de l'esprit sorbonnard, c'est tout. Ce n'était pas restrictif et je sais la valeur de vos traductions. Mais c'est évident que tout le monde en profite ! Dans mon esprit, je voyais des moines traducteurs et des orthodoxes moines et laîcs qui venaient s'abreuver aux livres... Désolée si ce n'était pas clair.
Vous avez publié quelques livres patristiques, mais vous ne pouviez pas tout faire, tout traduire, cela dépasse en abondance les forces d'un seul homme. Vous avez déjà fait largement la part de deux hommes.
Je ne défends pas le Cerf en tant que modèle, je dis simplement que ça a le mérite d'exister.
Et puis monastique n'est pas un gros mot, que je sache ?
Les bouquinistes, oui, avec de la patience, on trouve des choses intéressantes.
Par contre, les bibliothèques publiques ont subi il y a quelques années un "toilettage" qui a éliminé les anciens ouvrages. On ne trouve plus ces vieux bouquins que dans les bibliothèques universitaires et apparentées (Ste Geneviève, oui, la Ginette pour les intimes; également l'Arsenal mais le catalogage est à se taper la tête contre les murs; mais tout cela, c'est encore parisien) et peut-être, mais il faut montrer patte blanche, dans les bibliothèques semipubliques des évêchés cathos.
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Antoine
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Message par Antoine »

Monastique toi-même!
Anne Geneviève
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Message par Anne Geneviève »

Merci, Antoine, j'ai bien ri...
Comme exemple de gros mot, c'est génial !
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