Le père Marc-Antoine rappelle d’abord que l’homosexualité n’est pas une véritable sexualité, et que la véritable sexualité a été donnée par le Créateur à la nature humaine :
La sexualité véritable, c’est-à-dire l’hétérosexualité, fait partie de la sainteté de la nature humaine :L’hétérosexualité est joie de la différence dans l’unité ; elle est également pressentiment de l’altérité hypostatique. […] L’Esprit saint inspire de multiples fois, notamment dans le Cantique des cantiques, la révélation selon laquelle l’altérité de l’homme et de la femme symbolise conjugalement l’altérité de Dieu et de son peuple. […] Et l’amour hétérosexuel le plus digne de ce nom inclut l’amour de la différence, l’acceptation de l’incompréhensibilité d’autrui, comme sexe et comme personne.
Il en résulte queL’hétérosexualité est sainte quand elle est à l’image et à la ressemblance des relations divino-humaines, symbole existentiel de l’altérité divino-humaine. La création a une structure hiérarchique qui reflète la hiérarchie du Créateur et de la créature. L’hétérosexualité est une hiérarchie, un “ordre sacré”, reflet de la hiérarchie du divin et de l’humain : dans cette hiérarchie, l’altérité est vécue réciproquement comme don total de soi, sacrifice et soumission amoureuse à l’autre sexe.
Le père Marc-Antoine cite l’Écriture sainte à ce sujet :L’attitude chrétienne face à l’hétérosexualité comme face à l’homosexualité est d’abord une attitude théologique - avant d’être une attitude morale. Ou, pour mieux dire : notre morale est théologique. L’Evangile consiste dans la foi et la connaissance de Dieu ; et le comportement découle de cette foi et de cette connaissance
Parler “d’idolâtrie” à propos de l’homosexualité peut surprendre à notre époque où on ne pense à invoquer que des considération “psychologique” pour la justifier : il y aurait une “homosexualité génétique”. Il n’en est rien pour la foi chrétienne : C’est bien l’idolâtrie qui est à l’origine de l’homosexualité, comme l’explique clairement l’apôtre Paul :L’Esprit Saint a averti du danger de mort que comporte l’homosexualité. Dans le récit concernant la ville de Sodome (Gen 19, 1-29), ce qui est d’abord stigmatisé, c’est l’atteinte à l’hospitalité, c’est-à-dire précisément le mépris d’autrui, de l’étranger : le refus de l’altérité. Mais l’acte homosexuel apparaît comme une telle souillure, que Lot préfère livrer sa propre fille pour dissuader les Sodomites de le commettre : Non, frères, ne faites pas le mal... (19, 7). Selon la Parole de Dieu, l’homosexualité est donc pire que la prostitution. Cette faute entraîne la mort : C’est une abomination ; ils mourront » (Lev.18, 22 ; 20, 13). “Abomination” (To’Ebah) désigne dans l’Ancien Testament le comportement idolâtrique dont la conséquence est la mort. C’est également au sujet de l’idolâtrie qu’il est dit à l’être humain « vous mourrez » dès le Paradis (Gen.2, 17). L’homosexualité est avant tout une faute religieuse, une forme d’idolâtrie.
Les Pères de l’Église aussi ont été très clairs sur ce sujet : Saint Maxime le Confesseur écrit queIls (certains païens) ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge, adoré et servi la créature au lieu du Créateur qui est béni éternellement : Amen ! C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions avilissantes : leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature ; les hommes de même, abandonnant les rapports naturels avec la femme, se sont enflammés de désir les uns pour les autres, commettant l’infamie d’homme à homme et recevant en leur personne le juste salaire de leur égarement (Ro.1, 25-27).
Il faut donc en tirer la conclusion quele premier homme, pour avoir fait mauvais usage de ses facultés naturelles qui devaient l’amener à sa finalité, se trouva ignorer son Créateur... Il entremêla jusqu’à les confondre ses facultés intellectuelles et ses sens et fut attiré par la connaissance des choses sensibles, connaissance complexe et désastreuse, puisqu’elle déployait en lui les passions... Il était même devenu pire que les bêtes, car il avait échangé ce qu’il y avait en lui de naturel pour ce qui est contre nature » (A Thalassios 253).
Le père Marc-Antoine replace ce rejet de l’homosexualité dans le cadre d’un enseignement plus général sur les passions, en rappelant comment saint Maxime le Confesseur avait défini la philautie, c’est-à-dire l’amour de soi :Le chrétien […] ne dispose pas de son corps ou du corps d’autrui, redevenus par le baptême temple de l’Esprit Saint. C’est le Verbe incarné Lui-même qui le dit : Vous appartenez au Christ (Mc.9, 41). L’Apôtre renchérit sur cet enseignement divin : Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent (2 Ti.2, 19)... Ignorez-vous que vous ne vous appartenez plus ?... Ne savez-vous pas que vos membres sont les membres du Christ ?... Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint Esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu? (1 Co.6, 15 ; 19).
Si l’homosexualité est une infirmité de la nature, elle n’échappe pas à la thérapeutique de l’Église :Les passions en général se ramènent à l’amour idolâtre de soi, que ce soit la colère, l’amour de l’argent, l’injustice sociale, que ce soit une hétérosexualité vécue comme possession d’autrui et objectivation de sa personne et de son corps. Quand dans la relation sexuelle entre homme et femme, autrui n’est que l’instrument de mon propre plaisir, l’acquisition du Saint Esprit m’est impossible, parce que je vis dans l’idolâtrie narcissique de moi-même.
Il faut remercier le père Marc-Antoine d’avoir eu le courage de publier ce texte et espérer qu’il pourra enfin être publié. Le fait qu’il soit légalement interdit de critiquer publiquement l’homosexualité ne doit pas retenir l’Église de s’exprimer, et si l’Église orthodoxe est la seule à le faire, cela montrera bien que c’est elle l’Église véritable. Il faut aller lire ce texte dans son intégralité sur le blog “Orthodoxie.com”.C’est la prière de l’Eglise, la foi de l’Eglise, encore plus que la prise de conscience et la résolution de la personne, qui donnent la guérison, le miracle de la santé de l’âme et du corps. Il faut croire au miracle pour chercher ainsi la guérison de son homosexualité reconnue d’abord comme une maladie de l’âme. N’oublions pas l’onction des malades, où intervient si fortement la prière de foi de la communauté des croyants. [–] Tant que l’être humain n’a pas connu la seconde naissance, la naissance selon l’Esprit, par laquelle il hérite de l’humanité sainte du Christ, il continue de porter en soi, dans son sang, tous les germes héréditaires du péché. En ce sens, l’homosexualité est génétique, mais comme le sont les autres passions. En ce sens également, nul ne peut penser à un homosexuel autrement que comme à son frère : homosexuel mon frère ; homosexuelle ma sœur - parce que l’homosexualité, comme toutes les passions, est dans la nature déchue dont j’hérite à la conception.