FABRE a écrit :le Patriarcat de Jérusalem rompt la communion avec le Patriarcat de Roumanie :
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Le Patriarcat de Jérusalem a expliqué au Patriarcat de Roumanie que si son argument, selon lequel cette église a été construite pour les pèlerins roumains en Terre sainte était accepté, cela reviendrait à faire de la juridiction du Patriarcat de Jérusalem en champ libre pour la construction d'églises par toutes les Eglises orthodoxes, dont certaines ont déjà formulé une pareille demande.
Etant donné que, malgré cela, le Patriarcat de Roumanie n'a point manifesté la sensibilité ecclésiastique qui s'imposait, le Patriarcat de Jérusalem a frappé d'interdiction l'archimandrite Jérôme Cretsu, représentant du Patriarcat de Roumanie en Terre sainte, qui a pris cette initiative et l'a menée à terme. En outre, dans le but de rechercher une solution au problème, S.B. notre père et patriarche de Jérusalem, Théophile, a adressé une lettre à S.B. le patriarche de Roumanie, Daniel, dans laquelle toutes les données du problème et la position du Patriarcat de Jérusalem sont exposées en détail.
" "(dans Orthodoxie.com)
l'on pourrait dire que ce n'est pas tout à fait de l''ethnophylètisme surtout ceux qui le pratiquent....
mais bon, déjà quand on Modifie le canon 16 du 1er Concile œcuménique en date" du 11 février 2010; voir forum orthodoxe : " unité troublante " falsifié par ajout du mot fidèles orthodoxes in article : " du Appel à l’unité et à la dignité roumaine de l’Eglise orthodoxe de Roumanie"
« ……….Les principes susmentionnés sont l’expression du devoir de l'Église orthodoxe roumaine et sont fondés sur le canon 16 du 1er concile œcuménique (325), qui énonce le principe selon lequel aucun diocèse n’est autorisé à recevoir en vertu de sa compétence des clercs et des fidèles orthodoxes, sans la bénédiction de l'Église (diocèse) à laquelle ils appartiennent.
Récidive et de toute façon anticanonique comme la diaspora en occident entretenue par intérêt par toutes les églises mères.
Disons que c'est un nouveau pas dans l'ethnophylétisme: on passe de la création de diocèses fondés sur une base strictement ethnique dans des pays que l'on peut considérer comme non rattachés à un patriarcat (la juridiction de Constantinople en Europe occidentale étant sujette à caution quant à sa légitimité, bien que ce soit en pratique la solution qui arrange le plus grand nombre) à la création de structures fondées sur une base ethnique sur le territoire incontestable d'Eglises orthodoxes locales. En pratique, cela veut dire que des Eglises riches en effectifs et en ressources (
a priori Moscou et la Roumanie) vont considérer comme
terra nullius les anciens et vénérables patriarcats du Moyen-Orient et d'Afrique. Pour l'instant, c'est Jérusalem qui est visé, parce que c'est le patriarcat le plus faible (100'000 fidèles), pris entre le marteau de l'Etat juif et l'enclume de l'Islam, et dont le territoire est ô combien intéressant du point de vue touristique. Mais ce sera le tour d'Alexandrie si jamais il y a une immigration importante dans les pays pétroliers qui se trouve dans sa juridiction (que ce soit la Libye ou le Nigéria, peu importe), et ce au mépris du travail missionnaire remarquable que ce patriarcat accomplit depuis 60 ans en Afrique noire. Ce pourrait être le tour d'Antioche si jamais il y a une immigration importante dans certains pays du Golfe persique qui autorisent la construction d'églises, comme le Qatar ou les Emirats arabes unis - Antioche, patriarcat 100% arabe, est intouchable dans des pays 100% arabes comme la Syrie et le Liban. Autrement dit, la victoire du chauvinisme sauce XIXe siècle sur la tradition apostolique; l'héritage de l' œcuménicité de l'Empire gréco-romain, matrice de notre civilisation et de notre religion, au profit du jacobinisme ecclésiastique. Car il ne faut pas s'y tromper: l'ethnophylétisme remis en selle à l'heure actuelle n'est que la transcription dans le domaine ecclésiologique des idées des révolutionnaires français sur la construction de l'Etat-nation, l'Eglise de la conception ethnophylétiste étant une copie de l'Eglise «constitutionnelle» de l'abbé Grégoire.
C'est peut-être sur ce point que l'attitude du patriarcat de Moscou serait intéressante à observer. Il paraît que le patriarcat de Moscou regarde maintenant avec suspicion la politique de russification de l'époque soviétique et veut renouer avec la politique d'ouverture linguistique qui avait été celle de l'Eglise russe à la fin du XIXe siècle. A ma connaissance, le patriarcat de Moscou aurait ainsi récemment introduit des liturgies en langue ossète dans le Caucase. Si cette attitude était confirmée, cela voudrait dire que Moscou ne suivrait pas le modèle ethnophylétiste idéal: on sait très bien que, dans la conception jacobine, il ne doit y avoir qu'une seule langue autorisée dans l'Etat-nation; l'Eglise ethnophylétiste qui est la traduction ecclésiologique de ce jacobinisme ne doit elle aussi, en principe, tolérer qu'une seule langue liturgique.