les erreurs du catéchisme de l'église catholique

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Pierre-Benoît
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les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par Pierre-Benoît »

Bonjour
Au cours de mes cyberballades, je suis tombé sur un site orthodoxe qui recense des livres dont un titre qui parle des erreurs contenus dans le récent catéchisme de l'église catholique, le CEC
Savez-vous quelles sont ces erreurs du CEC d'après l'orthodoxie?
Merci
Claude le Liseur
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Re: les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par Claude le Liseur »

S'il est encore disponible en librairie, je ne peux que vous recommander le livre Le nouveau catéchisme contre la foi des Pères, L'Âge d'Homme, Lausanne 1993, par Monseigneur Photios et l'archimandrite Philarète.

En fait, les points de divergence avec le "nouveau" catéchisme (= CEC de 1992) sont les points de divergence traditionnels, le livre que je cite plus haut ne faisant que constater qu'il n'y avait aucune évolution de la part du Vatican. Citons les points les plus importants en reprenant le plan de l'excellent petit ouvrage publié à Lausanne en 1993 :

- le Filioque;
- l'ecclésiologie (primauté et infaillibilité);
- les mystères de l'Eglise (nombre, nature et efficacité des sacrements);
- l'économie de notre salut (origine du mal, péché originel, satisfaction, prédestination, Immaculée Conception et Assomption, présence du Christ après son Ascension, Sacré-Coeur);
- la vie spirituelle (participation à l'essence divine et vie en Christ).

Le livre Le nouveau catéchisme contre la Foi des Pères n'était en aucun cas un document officiel de l'Eglise orthodoxe, mais je pense qu'aucune personne sensée ne pourrait critiquer le plan suivi par ledit livre.
Pierre-Benoît
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Re: les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par Pierre-Benoît »

Claude le Liseur a écrit :S'il est encore disponible en librairie, je ne peux que vous recommander le livre Le nouveau catéchisme contre la foi des Pères, L'Âge d'Homme, Lausanne 1993, par Monseigneur Photios et l'archimandrite Philarète.

En fait, les points de divergence avec le "nouveau" catéchisme (= CEC de 1992) sont les points de divergence traditionnels, le livre que je cite plus haut ne faisant que constater qu'il n'y avait aucune évolution de la part du Vatican. Citons les points les plus importants en reprenant le plan de l'excellent petit ouvrage publié à Lausanne en 1993 :

- le Filioque;
- l'ecclésiologie (primauté et infaillibilité);
- les mystères de l'Eglise (nombre, nature et efficacité des sacrements);
- l'économie de notre salut (origine du mal, péché originel, satisfaction, prédestination, Immaculée Conception et Assomption, présence du Christ après son Ascension, Sacré-Coeur);
- la vie spirituelle (participation à l'essence divine et vie en Christ).

Le livre Le nouveau catéchisme contre la Foi des Pères n'était en aucun cas un document officiel de l'Eglise orthodoxe, mais je pense qu'aucune personne sensée ne pourrait critiquer le plan suivi par ledit livre.
Pour Claude le liseur
Remerciement pour le titre, j'ai regardé sur amazon, il est édité.
Pour les points de divergences catho-ortho, j'en connaissais certains : le filioque, le pape, l'église et son organisation, l'immaculée conception, l'assomption, présence du christ dans l'hostie.
Par contre si vous pouvez en quelques mots expliquer : l'économie du salut avec l'origine du mal, le péché originel, la satisfaction, la prédestination et la vie spirituelle
Savez-vous si il existe un catéchisme orthodoxe du même type que le CEC ? Sur internet peut-être ... ou en livre
Claude le Liseur
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Re: les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par Claude le Liseur »

Pierre-Benoît a écrit :

Pour les points de divergences catho-ortho, j'en connaissais certains : le filioque, le pape, l'église et son organisation, l'immaculée conception, l'assomption, présence du christ dans l'hostie.
Par contre si vous pouvez en quelques mots expliquer : l'économie du salut avec l'origine du mal, le péché originel, la satisfaction, la prédestination et la vie spirituelle
Savez-vous si il existe un catéchisme orthodoxe du même type que le CEC ? Sur internet peut-être ... ou en livre

Pour votre première question, nous y reviendrons plus tard.

Pour la deuxième question, ô combien pertinente, la réponse sera assez frustrante. Je ne connais pas vraiment de document orthodoxe, disponible en langue française, qui soit du type du CEC avec la structure en questions et réponses. D'un autre côté, il y a un certain nombre de catéchismes orthodoxes qui existent en langue française:

- Dieu est vivant aux éditions du Cerf (assez lacunaire)
- le catéchisme de Mgr Alexandre Séménoff-Tienchansky
- le catéchisme en 2 brochures, diffusé naguère par le monastère de Lavardac et aujourd'hui par celui de Saint-Laurent-en-Royans, sous le titre de Premiers éléments de catéchèse


Au surplus, il y a maintenant abondance, en langue française, de livres de théologie dogmatique orthodoxe ou de livres qui pourraient être considérés comme des catéchismes limités à un point particulier (par exemple Le credo de Nicée-Constantinople aux éditions du Cerf).
Sylvie
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Re: les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par Sylvie »

Bonjour à tous,

J'ai trouvé ces liens pour le catéchisme orthodoxe (Philarète de Moscou).

http://orthodoxievco.net/ecrits/peres/p ... indexx.htm

et autres textes

http://orthodoxievco.net/ecrits.htm

Sylvie
Nikolas
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Re: les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par Nikolas »

Sous forme de question / réponse, il y a l'ouvrage de saint Nicolas (Velimirovitch) de Jitcha et Ohrid, La foi des saints.
Catéchisme de l’Église Orthodoxe
par
Évêque Nicolaï D. Velimirovitch
de l'Église orthodoxe serbe
(d’après l’édition du Monastère Saint Sava,
Libertyville, Illinois)
Mise en ligne par le Hiéromoine Cassien.

Je ne me rappel plus sur quel site j'avais trouvé ce texte en son temps. Mais en tout cas on ne le trouve pas sur le site du hieromoine Cassien donné par Sylvie.
Je réussi à le retrouver sur un site qui semble affilié à l'écclesiole du hiéromoine Cassien http://www.icxc.ch/icxc.ch/catnicolachap.html . Si nécessaire je pourrais le publier sur le forum a partir de mon document où le texte est d'un seul tenant.
ulysse
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Re: les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par ulysse »

Claude le Liseur a écrit :
Pierre-Benoît a écrit :

Pour les points de divergences catho-ortho, j'en connaissais certains : le filioque, le pape, l'église et son organisation, l'immaculée conception, l'assomption, présence du christ dans l'hostie.
Par contre si vous pouvez en quelques mots expliquer : l'économie du salut avec l'origine du mal, le péché originel, la satisfaction, la prédestination et la vie spirituelle
Savez-vous si il existe un catéchisme orthodoxe du même type que le CEC ? Sur internet peut-être ... ou en livre

Pour votre première question, nous y reviendrons plus tard.

Pour la deuxième question, ô combien pertinente, la réponse sera assez frustrante. Je ne connais pas vraiment de document orthodoxe, disponible en langue française, qui soit du type du CEC avec la structure en questions et réponses. D'un autre côté, il y a un certain nombre de catéchismes orthodoxes qui existent en langue française:

- Dieu est vivant aux éditions du Cerf (assez lacunaire)
- le catéchisme de Mgr Alexandre Séménoff-Tienchansky
- le catéchisme en 2 brochures, diffusé naguère par le monastère de Lavardac et aujourd'hui par celui de Saint-Laurent-en-Royans, sous le titre de Premiers éléments de catéchèse


Au surplus, il y a maintenant abondance, en langue française, de livres de théologie dogmatique orthodoxe ou de livres qui pourraient être considérés comme des catéchismes limités à un point particulier (par exemple Le credo de Nicée-Constantinople aux éditions du Cerf).
Concernant le catéchisme de Mgr Alexandre Séménoff-Tienchansky, je n'ai jamais vu un ouvrage rassembler autant de coquilles, elles doivent se compter par centaines...
Dernière modification par ulysse le dim. 14 déc. 2014 21:09, modifié 1 fois.
ulysse
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Éléments du catéchisme Mgr Alexandre Semenoff-Tian-Chansky

Message par ulysse »

L’ÉGLISE ORTHODOXE ET LES AUTRES CONFESSIONS CHRÉTIENNES

A. L’ÉGLISE ROMAINE

1. DISTINCTIONS ESSENTIELLES ENTRE LA FOI ROMAINE ET L'ORTHODOXIE

L'Église Romaine s'est progressivement éloignée de la véritable doctrine orthodoxe. Ces déviations se sont surtout exprimées dans les doctrines suivantes :
a) la procession du Saint-Esprit non seulement du Père, mais aussi du Fils ;
b) le pouvoir et le rôle de l'évêque de Rome à quoi se trouvent liées des déformations concernant la notion de l’Église et certains sacrements ;
c) dans l’Église romaine dominent encore, bien qu'elles soient heureusement en déclin, certaines conceptions erronées sur l'homme et la chute, et par voie de conséquence, sur la rédemption, les mérites des saints et la vie dans l'au-delà ;
d) l'immaculée conception de la Mère de Dieu.

2. LA PROCESSION DU SAINT-ESPRIT DU PÈRE ET DU FILS

Au XIe siècle, sous la pression directe des empereurs germaniques, l’Église Romaine modifia le texte du Symbole de la Foi établi par deux premiers Conciles Œcuméniques. Conformément à ce nouveau texte, le Saint-Esprit procède non seulement du Père mais aussi du Fils (en latin a Patre Filioque) et le concile de Lyon, en 1274, précisera : « comme d'un seul principe ».
Dans les siècles antérieurs, les papes eux-mêmes avaient lutté contre les tenants de cette addition arbitraire, qui contredisait les paroles du Seigneur lui-même : « Je vous enverrai de la part du Père l'Esprit de Vérité, qui procède du Père » (jean XV, 26), et qui se fondait sur des principes philosophiques étrangers à la Révélation Divine.
Cette modification du symbole de la Foi, commun jusqu'alors à toute l’Église, fut l'une des causes essentielles de la séparation de l’Église d'Occident (de son « schisme »).
L'Église Orthodoxe considère que l'origine unique de l'existence divine est la personne du Père : l'Esprit ne saurait donc avoir une origine impersonnelle qui engloberait à la fois le Père et le Fils. Elle admet cependant que la grâce du Saint-Esprit - et non son existence en tant que personne divine - s'épanche à partir du Verbe incarné sur toute créature. En refusant d'admettre le nouveau dogme romain sur la procession du Saint-Esprit, l’Église Orthodoxe à sauvegardé une conception personnaliste de Dieu.

3. LE POUVOIR PONTIFICAL

Conformément à la doctrine de l’Église Romaine, proclamée au concile du Vatican en 1870, l’évêque de Rome est le successeur de St. Pierre et le vicaire du Christ.
En cette qualité, il possède l'infaillibilité (don de juger sans erreur) lorsqu'il donne du haut de sa chaire (ex cathedra) un enseignement sur des questions de foi et de mœurs. Il possède également le pouvoir juridictionnel direct sur tous les membres de l’Église.
Ce dogme, inconnu dans les premiers siècle du christianisme, est le fruit d'un long développement historique du christianisme occidental. Conformément à l'opinion des théologiens catholiques romains, ce dogme est fondé sur la parole du Christ à l'Apôtre Pierre : « Tu es Pierre et sur cette pierre je fonderai mon Église et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre Elle » (Mat. XVI, 19).
Les Pères de l’Église ancienne ont toujours affirmé que ces paroles du Seigneur furent dites à Pierre parce qu'il avait confessé la vraie foi dans le Christ, Fils de Dieu. C'est donc dans la mesure où Pierre fut un fidèle confesseur de la vraie foi qu'il est le fondement de l’Église.
D'autre part, s'adressant à Pierre, le Seigneur ne lui a jamais attribué de successeur. La Tradition de l’Église affirme que les paroles du Seigneur à Pierre s'adressent à tous ceux qui ont la vraie foi, mais plus particulièrement à ceux qui possèdent le charisme d'enseignement, c'est-à-dire les évêques dans leur diocèse.
Néanmoins, il est incontestable que Pierre occupait une place particulière parmi les apôtres : il était le premier parmi eux, il parlait en leur nom. Mais ni dans le livre des Actes, ni dans les Épîtres, on ne saurait trouver trace que Pierre ait été considéré comme le chef de l’Église et ses jugements comme infaillibles.
En outre, il convient de ne jamais identifier les évêques avec les apôtres. Le rôle des apôtres a été exceptionnel et leur importance a surpassé en bien des points celle des évêques. Ces derniers ont à diriger les églises locales, tandis que les apôtres étaient des missionnaires itinérants. Dès que l’Église fondée par un apôtre était organisée, l'apôtre y consacrait un ministre (évêque) et poursuivait plus loin sa prédication. C'est pourquoi, l’Église Orthodoxe ne considère pas l'apôtre Pierre comme le premier évêque de Rome.
Néanmoins, l’Église admet que, parmi les évêques, il puisse y avoir un primat reconnu d'un commun accord. Mais ce primat ne saurait avoir qu'une préséance d'honneur ; quant à son infaillibilité, il ne peut en être question.
Pendant les premiers siècles de l’Église, cette primauté d'honneur appartenait à l’évêque de Rome ; après le schisme, elle passa au patriarche de Constantinople.

4. CONSÉQUENCES DANS LA DOCTRINE DE L’ÉGLISE ET DES SACREMENTS

Comme nous avons dit plus haut, les erreurs concernant le pouvoir du pape se sont reflétées dans toute la doctrine catholique de l’Église ; c'est ainsi qu'elles limitent le rôle des évêques et diminuent singulièrement l'importance des Conciles Œcuméniques et locaux. L'unité ecclésiale elle-même, par suite d'une tendance autoritaire et juridique dans la doctrine romaine, est surtout déterminée par un pouvoir unique se trouvant en dehors et au-dessus de l’Église.
Par ailleurs, dans l’Église catholique, on distingue trop nettement le clergé des laïcs. L'Église est artificiellement partagée en Église enseignante et Église enseignée, tandis que dans la vie sacramentelle de l’Église, la participation de prière du peuple de l’Église se trouve diminuée. C'est en partie pour cette raison que, dans la messe romaine, il n'y a plus d'invocation du Saint-Esprit sur le peuple en prière et sur le pain et le vin consacrés (épiclèse).*voir la note
D'après la doctrine romaine le sacrement est accompli, en fait, par le prêtre seul, au moment où, s'identifiant au Seigneur lui-même, il prononce les Paroles de l'Institution.
Dans la conception orthodoxe, ces paroles ont également une grande importance, mais le sacrement qui fait du pain et du vin le Corps et le Sang du Seigneur, s'accomplit par la prière de toute l’Église, pendant toute la Liturgie, et ne fait que s'achever par l'invocation au Saint-Esprit.
La doctrine catholique s’efforce aussi d'expliquer trop rationnellement le miracle eucharistique lui-même à l'aide des conceptions scolastiques. (Conformément à cette explication, seul l'aspect visible, - les « accidents » -, du pain et du vin demeurent inchangés, tandis que leur substance est remplacée par celle du Corps et du Sang du Christ).
La conscience ecclésiale orthodoxe s'abstient volontairement de pénétrer ainsi dans le mystère. (La conviction dominante est qu'il n'est pas question ici de « transsubstantiation », mais que le pain et le vin, demeurant du pain et du vin, deviennent en même temps le Corps et le Sang du Christ, de même que le fer rougi devient feu et que Notre-Seigneur Jésus-Christ est à la fois Dieu et Homme).
Chez les catholiques, seul le clergé communie au Corps et au Sang du Seigneur, les laïcs au Corps seul.
Les catholiques donnent également une signification un peu différente à certains autres sacrements, surtout au Sacrement de l'Onction, appelé chez eux Extrême-Onction, qu'ils comprennent encore le plus souvent comme le dernier viatique. Selon la conception orthodoxe, il est surtout le sacrement de guérison et d'affermissement spirituel du malade ajouté à la pénitence.

* Les nouvelles prières eucharistiques introduisent toutes des épiclèses pour la venue du Saint Esprit sur les dons eucharistiques et sur l’Église.
Dernière modification par ulysse le lun. 15 déc. 2014 0:21, modifié 5 fois.
ulysse
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Éléments du catéchisme Mgr Alexandre Semenoff-Tian-Chansky

Message par ulysse »

5. L'HOMME AVANT ET APRÈS LA CHUTE

La doctrine romaine dominante s'écarte de l'enseignement orthodoxe dans certaines de ses considérations sur les rapports essentiels entre l'homme et Dieu.
Ainsi, l'homme aurait été créé par Dieu mortel et avec un penchant au péché (concupiscence), et seule une grâce spéciale donnée par Dieu l'aurait préservé de la chute. Après le premier péché, cette grâce fut enlevée à l'homme.
Dans la conception orthodoxe, l'image de Dieu dans l'homme, qui fait tendre celui-ci vers Dieu et la déification était déjà en lui le gage de la véritable vie : celle-ci consistait pour lui dans la communion avec Dieu, c'est-à-dire dans la grâce (l'Arbre de Vie). Après le péché, l'Image de Dieu se trouva ternie mais l'homme demeure capable de recevoir la grâce. Selon la doctrine dominante en Occident, la grâce (aussi bien celle qui empêchait l'homme de faire le mal et l'orientait vers Dieu avant la chute que celle qui lui permet maintenant de faire son salut) est un effet créé, donc extérieur à Dieu. L'idée d'une collaboration entre Dieu et l'homme (synergie), permettant la participation réelle de l'homme à la vie divine, n'a pas été suffisamment assimilée par les catholiques romains. C'est pourquoi la doctrine médiévale de la rédemption, qui s'exprima surtout chez Anselme de Canterbury (théorie de la « satisfaction »), n'est pas encore tout-à-fait éliminée, et se trouve même parfois encore, soutenue par la hiérarchie.

6. LES THÉORIES DE LA RÉDEMPTION. MÉRITES. INDULGENCES

Selon cette théorie, le sacrifice de Jésus-Christ aurait eu pour but d'apaiser la juste colère de Dieu le Père, offensé par la désobéissance des hommes.
Des notions aussi anthropomorphiques défigurent la Vérité divinement révélée sur la miséricorde infinie de Dieu le Père, qui donne son Fils en sacrifice pour le salut des hommes, et sur l'amour de Dieu le Fils qui se sacrifie.
La façon dont les hommes reçoivent le prix de la rédemption est, elle aussi, souvent comprise par les catholiques romains par rapport à la théorie de la satisfaction.
Puisque la grâce du salut est, pour les catholiques romains, une grâce créée qui reste donc extérieure à Dieu, à la limite l'effet d'un pardon ou d'une amnistie, de même l'homme, répondant à Dieu, acquitte sa dette par de bonnes œuvres, d'une façon qui peut sembler également extérieure.
De là, la théorie romaine concernant la possibilité de mesurer quantitativement les mérites : l’Église posséderait ainsi un trésor surabondant de mérites, grâce à la Mère de Dieu et aux Saints.
C'est de ce trésor que les pécheurs, selon leur foi, leurs prières et leur repentir, tirent le moyen de s'acquitter du châtiment que leur est dû. Ce sont là les « indulgences » distribuées par le pape et les évêques. Au Moyen Age, Il y eut des abus et les indulgences furent vendues.
En réalité, il ne peut y avoir chez l'homme aucune surabondance de mérite. La perfection divine est infinie, de même que la voie par laquelle l'homme s'élève vers Dieu. Si cette voie peut être mesurée, ce n'est pas par la quantité des bonnes actions accomplies, mais par le degré d'amour que le cœur humain porte en lui. Mais cette mesure n'est pas quantitative et ce n'est pas par le nombre de leurs mérites que s'explique la bonne influence des saints. L'amour de l'homme se transmet aux autres, comme s'il débordait d'une coupe, et contribue à leur salut. Mais ce mystère de la transmission du bien n'est pas accessible au calcul humain.

7. LA RÉTRIBUTION DANS L’AU-DELÀ ET LE PURGATOIRE

Le destin de l'homme dans l'au-delà a été parfois compris par les catholiques romains dans un esprit juridique. L'état des justifiés et des condamnés n'est pas toujours conçu comme le fruit de leur vie terrestre, mais bien souvent comme une récompense ou un châtiment appliqués en quelque sorte de l'extérieur. C'est en partie sur cette conception que se fonde l'enseignement romain sur le purgatoire, rejeté par l’Église Orthodoxe. Le purgatoire serait un lieu spécial de « satisfaction » par la souffrance.
Selon la doctrine orthodoxe, avant le Jugement Dernier, les âmes qui connaissent déjà les souffrances de l'enfer, peuvent, par les prières de l’Église, échapper à la condamnation définitive, mais après le Jugement Dernier, les hommes seront définitivement séparés en deux parties.

8. LE DOGME DE L'IMMACULÉE CONCEPTION DE LA MÈRE DE DIEU

Selon ce dogme romain, la Mère de Dieu fut, dès avant sa naissance, libérée de la puissance du péché originel et elle ne pouvait pécher.
L’Église Orthodoxe enseigne que la Sainte Vierge fut innocente de tout péché, mais elle le fut par le fait de son propre « exploit » et aidée par la grâce de Dieu. Le dogme romain, affirmant l'impossibilité miraculeuse pour la Mère de Dieu de pécher est considéré par l’Église Orthodoxe comme une atteinte à la sainteté personnelle de la Mère de Dieu.
FABRE
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Re: les erreurs du catéchisme de l'église catholique

Message par FABRE »

grand merci Ulysse, c'est un grand " boulot " osons-nous vous demander de continuer ?! sincèrement votre en Christ : Daniel Fabre
ulysse
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LA GRÂCE DIVINE ET LES SACREMENTS

Message par ulysse »

1. LA GRÂCE

On appelle « grâce » l'action salvatrice, sur les hommes, du Saint Esprit présent dans l’Église depuis le jour de la Pentecôte. La grâce n'est aucunement due à nos mérites : elle se répand sur nous par l'amour de Dieu le Père, qui nous fait ainsi participer, par l'Esprit Saint, à la vie nouvelle et divine, acquise par l'homme dans la Mort et la Résurrection du Fils de Dieu Incarné. La grâce est indispensable à tous les degrés de la vie spirituelle.

La grâce est la présence de Dieu qui se rend participable par l'action intime du Saint Esprit Lui-même : de grands saints ont dit qu'ils ont « acquis » le Saint Esprit ou qu'ils en ont été « remplis ». Ils ont ressenti la grâce comme une communion personnelle avec Dieu. Plus souvent, l'action de la grâce est reconnue à ses fruits, à la victoire qu'elle permet de remporter sur le péché.

L'expérience de la grâce est donnée au chrétien : l'homme peut se trouver transfiguré et rencontrer Dieu « face à face ». Dieu par sa Grâce communique à l'homme sa propre vie divine et incréée bien que son essence reste inaccessible à l'homme. Par la grâce divine, l'homme peut connaître, par anticipation, ce que sera le Royaume de Dieu.

2. LES VOIES DE LA GRÂCE

On ne peut énumérer toutes les voies que peut emprunter la grâce. Elle constitue toujours un acte libre de l'amour divin, tout en supposant un effort de prière ou d'ascèse de la part de l'homme qui la recherche.

La grâce est toujours présente dans les sacrements de l’Église, car, selon la promesse du Seigneur, le Saint Esprit y est constamment présent. Tout sacrement comporte nécessairement un acte de l’Église tout entière : il doit être accompli par le chef de la communauté chrétienne, l'évêque ou son remplaçant. En la personne de l'évêque ou du prêtre, l’Église tout entière prononce la prière propre au sacrement et qui comporte presque toujours l'invocation du Saint Esprit. On appelle cette prière épiclèse.

On a coutume de fixer à sept le nombre des sacrements, mais l’Église ne limite pas à ce nombre conventionnel les moyens de communiquer la grâce du Christ : la bénédiction des eaux, la consécration d'une église, d'un « antimension » , du Saint-Chrême, la tonsure monacale, sont accomplies selon un rite de caractère nettement sacramentel. Les anciens Pères de l’Église y ont vu également des sacrements, de même que dans la lecture liturgique de l’Évangile. Enfin, un simple signe de croix, surtout s'il s'agit de la bénédiction d'un évêque ou d'un prêtre, communique une grâce divine.

Chaque sacrement constitue un don particulier mais la vie humaine dans son ensemble, reçoit la grâce par tous les sacrements. C'est la vie tout entière de l’Église qui est une vie sacramentelle.

Il convient de se préparer à la réception des sacrements : un automatisme blasphématoire dans ce domaine ne peut mener qu'à la mort spirituelle. Les sacrements constituent une source de grâce, indépendamment de nos dispositions, mais nous ne pouvons en bénéficier autrement qu'en nous appliquant réellement à être de vrais chrétiens. ·

3. LE SACREMENT DU BAPTÊME

Dans le sacrement du Baptême, le croyant est immergé par trois fois dans l'eau ; l'officiant invoque le Nom de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit ; ces actes signifient que le chrétien baptisé meurt à la vie charnelle et pécheresse et renaît dans le Saint Esprit pour vivre d'une vie spirituelle et sainte. Il devient ainsi membre de l’Église.

Devenir chrétien ne signifie donc pas seulement « changer de conviction » ou même « modifier son genre de vie » : le chrétien est réellement un homme nouveau. C'est de cette nouvelle naissance que parle le Seigneur lorsqu'il dit : « La graine, si elle ne meurt, ne vivra pas » (Jean XII, 24) ; « Quiconque ne porte pas sa croix et ne Me suit pas, ne peut être Mon disciple » (Luc, XIV, 27). Il dit aussi à Nicodème : « Si un homme ne naît de l'eau et de !'Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » (Jean III, 3). L'histoire de l’Église nous enseigne que beaucoup de saints sont visiblement devenus des hommes nouveaux en se convertissant au Christ.

Après sa naissance spirituelle, l'homme ne vit plus pour lui-même, mais pour Dieu et pour les autres hommes : il trouve ainsi la plénitude de sa vie personnelle. La conversion peut être brusque ou progressive. Le baptême d'un adulte ne fait généralement que sceller une conversion intérieure déjà acquise, tandis que lors du baptême d'un enfant, le Sacrement lui confère la semence d'une vie nouvelle. Dans les deux cas, le Baptême garde sa pleine valeur objective en faisant adhérer l'homme au Nouveau Peuple de Dieu.

Dès les origines de l’Église, on a pratiqué le baptême des enfants. L’Église agit ainsi en vertu de la foi des parents et des parrains ; c'est à eux qu'elle confie le soin d'élever le nouveau baptisé dans la foi chrétienne et dans la vie nouvelle selon le Christ. La grâce du Baptême lui permet de devenir, dès son plus jeune âge, membre du Corps du Christ. Si nous croyons que notre prière peut être utile à des enfants encore inconscients, pourquoi la grâce du Sacrement ne serait-elle pas efficace ? Pourquoi l’Église suivrait-elle certains sectaires qui voudraient priver les enfants de cette grâce jusqu'à leur âge conscient, alors que le Seigneur Lui-même a appelé à Lui les enfants (Luc, XVIII, 15, 16) S. Jean Baptiste a glorifié le Christ alors qu'il était encore dans le sein de sa Mère : la grâce peut donc agir indépendamment de toute conscience rationnelle.

Le baptême délivre le chrétien du Démon qui exerce son pouvoir sur l'humanité, depuis que l'homme lui-même l'a préféré à Dieu. Le Malin peut encore le tenter, mais comme de l'extérieur : le baptisé possède l'arme nécessaire pour lui résister.

Il faut pourtant se rappeler que le chrétien, durant sa vie entière, doit lui­ même s'efforcer de se servir de cette arme, de multiplier le talent que Dieu lui a confié lors de son baptême. Nos péchés et nos faiblesses seront d'autant plus répréhensibles que nous avons le moyen de les vaincre en nous réfugiant dans la victoire du Ressuscité.

1. Pièce d'étoffe consacrée et signée par l’évêque, sur laquelle est offert le sacrifice eucharistique.

4. CÉLÉBRATION DU BAPTÊME

Chaque baptême est un triomphe de l’Église qui acquiert un nouveau membre. Souvent, aujourd'hui, le Baptême est considéré à tort comme une simple fête familiale, sans intérêt pour la communauté chrétienne tout entière. Il n'en était pas ainsi autrefois. Dans l’Église ancienne, les candidats au Baptême (« catéchumènes ») suivaient, lorsqu'ils étaient adultes, un long enseignement préparatoire et étaient baptisés tous ensemble, en présence de toute la communauté, dans la nuit de Pâques pour bien montrer qu'ils ressuscitaient avec le Christ. Aujourd'hui encore l’Église prie souvent « pour les catéchumènes » et la liturgie du Samedi Saint garde de nombreux vestiges de cette solennité antique.

La célébration du Baptême est aujourd'hui immédiatement précédée par la « catéchisation ». Ce rite, autrefois distinct du Baptême et destiné à conclure la période de préparation que suivaient les « catéchumènes », garde une valeur chrétienne très profonde : il constitue un acte solennel de changement d'allégeance. Sujet de Satan de par son péché, le néophyte devient citoyen libre du Royaume de Dieu. Le rite comprend essentiellement : des exorcismes, la renonciation à Satan, l'engagement de s'unir au Christ et enfin, la Confession de foi orthodoxe.

Le Baptême lui-même comporte la consécration de l'eau et de l'huile dont le baptisé est oint et la triple immersion dans l'eau au cours de laquelle le célébrant prononce : « Le Serviteur de Dieu X. est baptisé au Nom du Père. Amen. Du Fils. Et du Saint Esprit. Amen ».

En entrant dans le Jourdain, le Seigneur Jésus-Christ a consacré les eaux et, avec elles, toute la matière du monde. Ces éléments matériels étaient depuis longtemps considérés comme des symboles spirituels ; l'eau symbolisait la purification, l'immersion désignait la pénitence ; l'huile servait à oindre les athlètes et les guerriers avant le combat. Le Christ a transformé tous ces symboles en valeurs réelles : le baptisé est réellement purifié et réellement il gagne la bataille contre le péché et la mort, grâce au Christ auquel il est uni.

L'huile signifie encore la guérison et la santé et aussi la paix avec Dieu ; les lumières allumées - l'évidence de la vraie foi ; l'encensoir - la suavité de l'Esprit ; les vêtements blancs dont le néophyte est revêtu - la pureté de la nouvelle vie ; la croix enfin que le baptisé porte sur lui - la promesse de suivre la voie du Christ et le signe de sa victoire.

En cas de nécessité extrême, tout chrétien orthodoxe peut administrer le Baptême par voie de simple immersion dans l'eau (ou même par aspersion), en prononçant les mêmes paroles. L’Église reconnaît aussi le « baptême du sang » : le martyr mort pour le Christ, même sans avoir été baptisé, entre directement dans la vie nouvelle.


5. LE SACREMENT DE LA CHRISMATION

La Chrismation est un sacrement qui confère au chrétien baptisé le don du Saint Esprit : son corps est oint avec le Saint Chrême et il reçoit ainsi sanctification, force et accroissement de vie spirituelle.

La grâce de l'Esprit est conférée par tous les sacrements, mais la Chrismation est le Sacrement par excellence du Saint Esprit qui scelle, pour ainsi dire, le Baptême. En créant l'homme, Dieu lui insuffla le souffle de vie (Gen. 11, 7) ; en accomplissant dans Son Fils la Rédemption des hommes, Il leur envoya aussi le Saint Esprit le jour de la Pentecôte. Ainsi, la naissance spirituelle du chrétien (Baptême) est suivie de la Chrismation.

Le sacrement de la Chrismation accorde particulièrement à l'homme le don de sanctification : selon le langage de la Bible, celui-là est « saint » qui est « mis à part » pour se consacrer au service de Dieu. Les rois et les prêtres étaient oints au début de leur ministère. La Chrismation fait ainsi entrer l'homme dans le « sacerdoce royal » chrétien, qui comprend le peuple de Dieu tout entier, c'est­ à-dire l’Église (Première Épître de Pierre, 11, 5). Après l'avoir reçue, le chrétien peut accéder à tous les autres sacrements.

Le Saint Esprit contribue avant tout à la croissance spirituelle de l'homme.

Il est l'Esprit de Sagesse et d'Intelligence et aide l'homme à assimiler la doctrine de l’Église. Il illumine le cœur et la conscience, car, selon l'apôtre, « Dieu est plus grand que notre cœur et Il connaît toutes choses » (1 Jean III 20). Il sanctifie les sentiments et la volonté dont dépend toute action humaine.

6. CÉLÉBRATION DE LA CHRISMATION

La Chrismation suit immédiatement le Baptême (Dans l’Église d'Occident, la « Confirmation », conférée à un âge déjà conscient, correspond à la chrismation). Elle consiste à marquer du Saint-Chrême le front, la poitrine, les narines, les mains et les pieds du baptisé. La Rédemption de l'être humain tout entier, âme et corps, est aussi bien signifiée par ce Sacrement que lors du Baptême.

A chaque onction, le célébrant prononce : « Sceau du don du Saint Esprit. Amen ». Ce sceau témoigne que le baptisé appartient dorénavant à Dieu. Saint Paul écrit : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous appartenez point à vous­ même ? Car vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu » (1 Cor. VI. 19-20).

Dans l’Église primitive, les nouveaux baptisés, immédiatement après la chrismation, communiaient à la Liturgie nocturne de Pâques (actuellement célébrée le Samedi Saint au matin). Jusqu'aujourd'hui, l’Épitre et l’Évangile de cette Liturgie sont lus immédiatement après la Chrismation (Rom. VI, 3-8 ; Mat. XXVIII, 1-20).

L'office se termine par une procession, comprenant le prêtre, le nouveau baptisé et les parrains, qui fait par trois fois le tour des fonts baptismaux. Le cercle est un symbole d'éternité et la procession signifie le caractère définitif de la grâce du Baptême.

Aujourd'hui, le rite comprend également une ablution du baptisé, destiné à enlever le St. Chrême dont il a été oint. Autrefois, cette ablution n'avait lieu qu'après une période de huit jours, au cours de laquelle le néophyte conservait ses vêtements blancs. Le célébrant coupe enfin quelques cheveux du baptisé pour montrer par ce symbole que celui-ci est prêt à s'offrir entièrement à Dieu.

De nombreux documents historiques nous apprennent que le Sacrement actuel de la « chrismation » consistait primitivement en une imposition des mains de l'évêque, selon la pratique occidentale actuelle. Plus tard, en Orient, où ce Sacrement conserva son lien immédiat avec le Baptême, les évêques confièrent sa célébration (en même temps que celle du Baptême) aux prêtres, en consacrant seulement l'huile ou « Saint Chrême » destiné à cet usage. Aujourd'hui le Saint Chrême (comprenant de nombreux aromates ajoutés à de l'huile d'olive), est consacré seulement dans certains Patriarcats et de grands centres ecclésiastiques, selon un rite spécial, célébré le Jeudi Saint.

7. LE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE

L'Eucharistie est le Sacrement de l’Église par excellence. Au sein de l' Assemblée des croyants, par la prière de l’Église toute entière, après la bénédiction de l’Évêque ou du prêtre, qui invoque la puissance du Saint-Esprit, le pain et le vin deviennent Corps et Sang du Christ, destinés à la communion des chrétiens pour la rémission de leurs péchés et la vie éternelle, pour les unir au Seigneur et les faire participer à la vie d'un unique organisme, le Corps du Christ, l’Église. La consécration des Saints Dons et la communion constituent un Sacrement unique, !'Eucharistie.

Le Seigneur Jésus-Christ s'est Lui-même offert une fois pour toutes en sacrifice au Golgotha. Son humanité a été définitivement offerte à Dieu sur la Croix. Pour être sauvés, nous devons nous aussi nous offrir à Dieu en Lui : « ]e vous exhorte donc, frères, - écrit St Paul, - à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Rom. XII, 1). Nous offrons donc, comme le Seigneur l'a fait à la dernière Cène, les aliments-types qui donnent la vie à notre corps : le pain et le vin. Ils deviennent, selon la parole du Seigneur, Corps et Sang du Christ : si nous y communions, notre vie s'assimile donc à la vie du Christ Lui-même.

Chaque Eucharistie, comme la Dernière Cène, est aussi un repas commun dans l'Amour. L’Église est Corps du Christ, parce que ses membres sont unis à Dieu dans l'Amour, à l'image de l'unité des Personnes de la Sainte Trinité. Ce n'est point là un simple attachement psychologique, un amour humain : Dieu Lui-même nous donne Son amour, en sacrifiant Son Fils et nous Lui en rendons grâce (Le mot « eucharistie » signifie en grec « action de grâces). Le Seigneur, avant Sa passion, adresse à Son Père cette prière : « Père Saint, garde en Ton Nom ceux que Tu M'as donnés, afin qu'ils soient un, comme Nous sommes Un » (Jean XVII, 11).

Cette communion dans l'amour divin et l'unité divine, détruit en nous le péché (qui est division et inimité) et la mort (qui est une désintégration). En communiant au Corps du Ressuscité, nous recevons nous-mêmes le gage de la Résurrection. Les Pères appelaient l'Eucharistie : « nourriture d'immortalité ». L'Eucharistie comporte aussi, en puissance, tous les miracles que le Seigneur Lui-même a accomplis, notamment la guérison des maladies. L’Église préserve le souvenir d'innombrables guérisons accomplies par la Sainte Communion. Le plus grand miracle qu'elle accomplit consiste pourtant à guérir et même à ressusciter l'âme humaine morte par le péché.

Toutefois, nous ne bénéficions aucunement des fruits de la Communion, si nous n'imitons pas nous-même le Seigneur dans notre vie, si nous ne participons pas à son œuvre, si nous ne sortons pas de notre individualisme égoïste, si nous n'obéissons pas à ses commandements, si nous n'aimons pas Dieu par dessus tout et le prochain comme nous-mêmes. Le Sacrement ne sera pour nous une grâce que dans la mesure où nous assumons les obligations que la qualité de membre du Christ nous impose.

8. CÉLÉBRATION DE L'EUCHARISTIE

Depuis la Pentecôte, les chrétiens se sont toujours réunis, le « jour du Seigneur » (Dimanche) pour célébrer !'Eucharistie, conformément au commandement du Maître : « Faites ceci en mémoire de Moi ». Ce « jour du Seigneur » suit toujours le sabbat (ou samedi) qui, pour les Juifs, était une commémoration de l' Alliance que Dieu avait conclue avec l'Ancien Israël ; nous, chrétiens, nous sommes le Nouvel Israël et Dieu a conclu avec nous une Alliance Nouvelle, en Son Fils. Notre « Dimanche » qui suit et remplace le Sabbat, en est le témoignage : on ne peut être membre de l’Église, si on omet de participer régulièrement à l'Eucharistie du Dimanche.

C'est un Dimanche que le Christ est ressuscité des morts et un Dimanche aussi que le Saint Esprit est descendu sur l’Église (Actes l) ; depuis cette date, l’Église ne manque jamais, le Dimanche, d'invoquer l'Esprit qui réalise au milieu de nous et en nous la Présence de Dieu : le Pain et le Vin deviennent Corps et Sang de Jésus Christ.

Même lorsque, plus tard, on commença à célébrer l'Eucharistie aussi en dehors du Dimanche, à certaines occasions solennelles (grandes fêtes, jours anniversaires de la mort de martyrs ou de saints), le sens n'en fut aucunement modifié : « toutes les fois que vous mangez ce Pain et que vous buvez cette Coupe, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'Il vienne » (1 Cor. XI, 26).

Dans l’Église Orthodoxe, comme dans l'antiquité chrétienne, la célébration eucharistique garde toujours un caractère communautaire : elle est toujours une « liturgie » (en grec : œuvre publique). Une certaine diversité dans la façon de célébrer l'Eucharistie s'est toujours manifestée dans l’Église, bien que la structure de l'office n'ait jamais été modifiée. Aujourd'hui encore, on célèbre la liturgie soit selon Saint Jean Chrysostome, soit selon Saint Basile le Grand. Parfois, on célèbre aussi la liturgie de Saint Jacques, frère du Seigneur. Enfin, durant le Carême qui précède Pâques, un office de communion avec les Saints Dons consacrés le Dimanche précédent est lié aux Vêpres : c'est la « Liturgie des Présanctifiés ».

Les différents rites eucharistiques comportent tous trois parties distinctes :

a) Une préparation (« proskomidia »*) : le prêtre dispose le pain sur la patène et verse le Vin, mélangé d'eau, dans le Calice.

Le pain et le vin furent choisis par le Seigneur Lui-même comme éléments de !'Eucharistie. Tous deux symbolisent la Vie nouvelle qui nous est donnée dans l'unité du Christ et de son Église : des grains de blé ou de raisin, séparés, isolés les uns des autres, nous rappellent notre vie égoïste dans l'isolement et l'individualisme. Écrasés ou moulus, ils peuvent se transformer en un aliment ou une boisson unique : ainsi dans l'unité de l’Église nous sommes transformés par la grâce et devenons Corps et Sang du Christ.

b) La liturgie des catéchumènes centrée sur la lecture des Livres Saints et la prédication. Dans le rite de l’Église byzantine adopté aujourd'hui le plus souvent par l’Église Orthodoxe, ces lectures sont entourées d'une grande solennité : procession, encensement préalable. L’Église nous rappelle ainsi que la proclamation de la Parole de Dieu au sein de la communauté chrétienne a une valeur quasi-sacramentelle : le Saint-Esprit présent dans l’Église fait retentir cette Parole, par la bouche du célébrant, d'une façon plus réelle et plus vivante que ne pourrait le faire aucune lecture privée. La lecture de la Parole de Dieu constitue d'autre part, la meilleure des préparations au Mystère.

c) La Liturgie des fidèles, où seuls sont admis les chrétiens, baptisés, membres de l’Église. Elle comporte une procession avec les Dons non consacrés pendant le chant « des chérubins », la Confession commune du Symbole de foi et la prière eucharistique (« canon ») suivie de la Communion. La prière eucharistique est lue par le célébrant. Elle est adressée à Dieu le Père et comporte une action de grâces pour tous les bienfaits qu'Il nous a prodigués, un rappel de l’œuvre rédemptrice du Fils de Dieu incarné, notamment l'institution de l'Eucharistie, une invocation de l'Esprit Saint « sur nous et les dons » (cette invocation ou « épiclèse » est considérée par l’Église comme essentielle à l'accomplissement du Mystère) et une prière d'intercession pour l’Église.

Autrefois, tous les chrétiens orthodoxes présents à la Liturgie participaient à la Communion. Les Pères et Docteurs de l’Église ont unanimement recommandé de communier régulièrement, tout en prenant en considération la parole de St. Paul : « Que chacun donc s'éprouve soi-même, avant de manger de ce Pain et de boire à cette Coupe » (1 Cor. XI 28). Toutefois, l'Eucharistie étant un repas commun, institué par le Seigneur Lui-même, nous n'avons pas le droit de nous abstenir d'y participer, à moins de nous considérer comme étranger au Christ et à Son Église. L'Eucharistie est la source de la nouvelle vie que nous possédons en Jésus-Christ.

9. LE SACREMENT DE PÉNITENCE

Par le sacrement de la pénitence, le chrétien est purifié des péchés qu'il commet après son baptême. Dans ce but, il confesse ses péchés devant le Seigneur et devant Son Église ; le Seigneur, par la prière du prêtre, lui pardonne et le réconcilie avec l’Église.

Tout péché est un refus de la lumière divine manifestée par le seigneur Jésus Christ. Pour s'en convaincre il suffit de comparer sa propre conduite à la Sienne, aux préceptes de son Évangile, à la vie de Ses Saints. Il nous faut donc faire pénitence devant la Personne même du Seigneur, auquel le Père a confié tout jugement sur la terre. Le Christ est notre Juge, parce qu'Il est la Lumière et celui qui refuse cette lumière, provoque sa propre punition en se plongeant dans les ténèbres.

Tout péché est un péché contre l'amour, car Dieu est Lui-même Amour. En portant atteinte à la loi de l'Amour, tout péché est une rupture de notre unité avec Dieu et avec les hommes : c'est un péché contre l’Église. Dans les premiers temps du Christianisme le sacrement de la pénitence, s'accomplissait devant l'assemblée chrétienne réunie qui recevait solennellement en son sein le pécheur repentant ; aujourd’hui, le prêtre seul entend la confession au nom du Seigneur et de Son Église.

Le péché ne consiste pas seulement en actes isolés, mais c'est une maladie qui dure et empêche l'homme de recevoir le don de la grâce, source de vie véritable. Les péchés comme.l'orgueil ou l'égoïsme doivent être combattus par un examen constant de soi-même, par une lutte continue avec les mauvaises pensées et un regret sincère des fautes passées.

Le Sacrement de la pénitence qui nous réconcilie avec l’Église, suppose de notre part cet effort constant, cette pénitence continue, cette hygiène quotidienne de l'âme qui nous empêche de tomber, sans même nous en apercevoir, dans des péchés plus graves encore. Celui qui effectue ce contrôle quotidien de lui-même, ne serait-ce qu'à la prière du soir, bénéficiera mieux des fruits de la Pénitence. Il déterminera facilement la source de ses mauvaises actions ; il comprendra, par exemple, que le seul moyen de pardonner les offenses, même les plus petites, est de vaincre son propre orgueil. Il viendra au Sacrement en pleine conscience de sa culpabilité, regrettant sa conduite et avec la ferme décision de s'amender. Sans ces dispositions, le Sacrement de la Pénitence serait inutile pour lui.

10. LA CONFESSION

La lutte contre le péché suppose nécessairement que l'on ouvre son âme à Dieu et aux autres hommes. La confession n'est autre chose qu'une sortie du subjectivisme malsain qui engendre l'orgueil. Elle demande que l'on sacrifie son amour-propre, car il n'y a pas d'amour véritable sans un tel sacrifice. En racontant son péché, en surmontant sa honte, on peut plus facilement s'en débarrasser ; la confession peut ainsi devenir une forme d'intervention chirurgicale, empêchant un abcès d'infecter l'âme toute entière. La « psychanalyse » contemporaine a certainement fait dans ce domaine des découvertes valables, mais elle ignore, le plus souvent, ce qu'est la vraie santé de l'âme et la voie qui y mène.

La confession que l'on considère trop souvent comme un tribunal, est plutôt une clinique de l'âme.

Notre personnalité, démembrée par le péché, ne peut retrouver son unité et son épanouissement que dans l'Amour divin. C'est pour rechercher la guérison que nous venons à Celui qui, par l’Église, nous donne son Amour. Comment pouvons-nous empêcher cet amour salutaire d'envahir notre âme, lorsque le Seigneur nous dit : « Je ne te condamne pas ; va et ne pèche plus » ; ou lorsque le prêtre prononce la prière d'absolution, en vertu du pouvoir de lier et de délier que le Seigneur a donné à Son Église, en disant à Ses apôtres ; « Ce que vous lierez sur la terre, sera lié au ciel et ce que vous délierez sur la terre, sera délié au ciel » (Mat. XVIII, 18).

En dehors de l'entraînement continu de la conscience que nous avons mentionné, il est particulièrement recommandé de se préparer à la Confession par la méditation, la prière, le jeûne, la lecture de Livres saints et aussi en pardonnant à tous leurs offenses. Le Seigneur a dit : « Si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, le Père ne pardonnera pas les vôtres » (Mat. VI, 15).

La confession doit être complète, exacte, sans justifications, et mentionner en premier lieu les passions ou les vices particulièrement nocifs, ainsi que les péchés contre l'Amour (jugement d'autrui, méchanceté, inimitié). Le secret de la confession est gardé par le prêtre d'une façon absolue.

Le confesseur, s'il le juge bon, peut appliquer au pénitent une « épitimie » pour faciliter la guérison de son âme, lui imposer des exercices spirituels ou l'écarter temporairement de la Sainte Communion.

En lisant la prière d'absolution, le prêtre impose son « épitrachilion » (étole) sur le pénitent en faisant le signe de la croix sur sa tête inclinée.


* On appelait ainsi autrefois les candidats au baptême qui suivaient une instruction préparatoire (catéchisme).
ulysse
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LE CHRIST

Message par ulysse »

1. DIEU, DANS SA MISÉRICORDE, VIENT AU SECOURS DE L'HOMME DÉCHU

Dieu est amour et cela signifie que rien ne peut détruire cet amour. C'est pourquoi Dieu ne cesse pas d'aider l'homme déchu à accomplir sa destinée, en le délivrant, d'abord, de sa servitude envers le diable, le péché et la mort. Pour cela, dans sa bienveillance, Il n'a pas privé l'homme de la liberté qu'Il lui a donnée à l'origine et une fois pour toutes. C'est par sa volonté propre que l'homme est tombé, c'est par sa volonté aussi qu'il doit se relever.
Pour que cela soit possible avec l'aide de Dieu - condition indispensable -, Dieu a voulu Se rapprocher Lui-même de l'homme qui s'était détaché de Lui et cela de façon que celui-ci puisse, sans crainte, faire une nouvelle fois, librement, son choix et revenir à Dieu.
Le Fils de Dieu est devenu Fils de l'Homme pour que les hommes deviennent enfants de Dieu. Dieu est devenu homme pour que l'homme devienne Dieu par la grâce. L'immortel a pris forme mortelle pour délivrer les hommes de la mort.

2. LE DIEU-HOMME

Le Verbe de Dieu s'est fait homme, cet homme est Jésus-Christ. Le nom de « Jésus » signifie « Dieu nous sauve », « le Sauveur ». « Christ » signifie « l'Oint » ou, en hébreu, « Messie ». Le Seigneur Jésus Christ est non seulement le Dieu qui manifeste dans la vie humaine Sa vie divine, non seulement le Verbe éternel de Dieu qui proclame les mystères divins en langue humaine, non seulement le Maître Divin ou l'image Divine manifestée en un homme parfait. Il est le Dieu­ Homme.

3. DIEU-HOMME-SAUVEUR

Dans la Personne de Jésus-Christ, la nature divine s'est unie à la nature humaine afin que l'être humain participe à l'être divin.
Il est vrai que toute créature de Dieu a été créée et n'existe que parce qu'elle participe à la pensée et à la vie divine, par le Verbe et l'Esprit de Dieu. Par l'incarnation du Verbe de Dieu, l'homme parvient à un degré plus élevé, devient une créature nouvelle capable de vivre non seulement de sa vie propre mais aussi consciemment et personnellement, de la vie divine, éternelle. Depuis l'Incarnation, chaque homme peut - en entrant dans l’Église - vivre d'une vie unique avec le Christ. C'est ainsi qu'il peut devenir Temple de l'Esprit Saint et fils du Père : alors l'image de Dieu est restaurée en lui et devient de plus en plus ressemblante.

4. LES APÔTRES DEVANT LE DIEU-HOMME

Les saint apôtres reconnurent tout d'abord en leur Maître le Sauveur promis au peuple juif, le Messie et plus tard Dieu Lui-même incarné. C'est cette foi que confirme l'apôtre Pierre au nom des Douze et le Seigneur lui répond : « ... Cette révélation t'est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est aux cieux » (Mat. XVI. 17). Les apôtres reçurent ainsi le sentiment absolument nouveau et infiniment joyeux de ce fait extraordinaire : avec eux vivait Dieu Lui­ même devenu Homme ! Les épîtres des apôtres, définitivement éclairés par l'Esprit de Pentecôte, témoignent de ce sentiment et de cette joie : « ... Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé, ce que nos mains ont touché, du Verbe de vie ; car la Vie s'est manifestée - nous l'avons vue, nous en rendons témoignage - et nous vous annonçons cette Vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous est apparue ... Tout ceci, nous vous l'écrivons pour que votre joie soit complète » (1 Jean, 1.2.4.).
Pour les apôtres, il devint de plus en plus évident que Jésus était Dieu devenu Homme et c'est seulement en contemplant le Christ qu'ils reconnurent que Dieu est Lumière et Amour et qu' « en Lui il n'y a point de ténèbres » (1 Jean, 5).

5. FAUSSE DOCTRINE SUR LE CHRIST. LE DOGME DE CHALCÉDOINE

Mais dès les temps apostoliques apparurent de faux enseignements sur Jésus-Christ.
Ainsi les « docètes » enseignaient que le Christ était seulement Dieu et n'avait pris qu'une apparence humaine. Arius au contraire disait que la Seconde Personne de la Sainte Trinité - le Fils de Dieu - n'était que la première, la plus haute créature du Père.
Plus tard Nestorius prétendit que de la Vierge Marie n'était né qu'un homme auquel Dieu se joignit et dans lequel il demeura comme dans un temple. C'est pourquoi Nestorius n'appelait pas la Vierge Marie Mère de Dieu, mais Mère du Christ. Nestorius séparait les natures divine et humaine dans le Christ jusqu'à voir en Lui deux personnes qui se seraient unies pour une action commune, surtout en vertu des efforts moraux que fit Jésus Christ en tant qu'homme.
À l'opposé de Nestorius qui amoindrissait la divinité du Christ, les monophysites enseignaient qu'en Jésus-Christ la nature humaine était absorbée par la nature divine, diminuant ainsi l'humanité du Christ1.
Dans ces deux déviations de la Vérité, l'Incarnation elle-même, la vie et la mort du Seigneur, de même que Sa Résurrection, cessent d'être la Salut de l'homme. C'est seulement si le Dieu véritable est uni en Christ à l'homme véritable, que chaque homme peut être sauvé en s'unissant au Christ par la foi et par les sacrements qui lui permettent de vivre réellement de Sa vie.
La doctrine orthodoxe sur l'union dans le Christ de la nature divine et de la nature humaine a été formulée en 451 au 4e Concile Œcuménique de Chalcé­doine. Il y est dit que Jésus-Christ est à la fois Dieu parfait et homme parfait, con­substantiel au Père par sa divinité et consubstantiel aux hommes par son huma­nité, semblable à nous en tout, sauf dans le péché, - né avant les siècles du Père dans sa divinité, né dans le temps de la Vierge Marie dans son humanité - et que ses deux natures sont unies en Lui sans se confondre ni changer, sans être divisées ni séparées : elles conservent toujours leurs caractéristiques propres tandis qu'il demeure une Personne Unique, une seule Hypostase. Cela signifie que l'humanité du Christ ne constitue pas une personne humaine à part, mais que la Personne du Fils de Dieu revêt la nature humaine pour ainsi la sanctifier. Néanmoins, la nature humaine du Christ a sa volonté propre, distincte de celle du divin en Lui, bien que cette volonté se soumette toujours librement à la volonté divine. La doctrine des deux volontés dans le Christ a été fixée en 680 par le 6e Concile Œcuménique en réfutation de la fausse doctrine des « monothélites » qui affirmaient, dans l'intention de concilier orthodoxes et monophysites, qu'il y avait bien deux natures en Jésus-Christ, mais que seule agissait en Lui la volonté divine.

6. TÉMOIGNAGES SUR LA DIVINITÉ DU CHRIST

Malgré son caractère invraisemblable le miracle de l'incarnation divine était un fait évident pour les apôtres du Christ. Tout d'abord le Seigneur Lui-même avait conscience de Sa nature divine et Il en témoignait par son enseignement et ses miracles. Comme cette révélation extraordinaire venait de la bouche d'un homme qui avait toujours vécu selon la plus haute Justice et la plus extraordinaire Sagesse, dans un désintéressement total ; rien qu'à cause de cela, il eut été bien difficile de ne pais croire à Son témoignage sur Lui-même. C'est donc d'abord Sa propre Personne qui témoigne de la Vérité de la doctrine du Christ sur Lui-même. Ensuite son enseignement manifeste une telle unité dans la façon dont il est construit qu'il est bien difficile d'en accepter une partie sans accepter le tout.

1. Il existe encore actuellement des Monophysites : les Arméniens, les Coptes, les Éthiopiens, les Jacobites de Syrie. Mais leur attachement aux formules monophysites est un héritage historique tout à fait passif et ils ne mesurent nullement la portée de ces formules.

À ceux qui croient en Lui, ou même qui commencent seulement à croire, le Christ donne d'autres témoignages de Sa nature divine et humaine : Ses miracles, les témoignages du Père et de l'Esprit Saint manifestés plus d'une fois et enfin ceux donnés par le mystère de la Conception et de la Nativité annoncé par les Évangélistes.
Mais le témoignage définitif de la divinité de leur Maître, c'est par la Mort sur la Croix et par la Résurrection du Christ que les apôtres le reçurent. Après la descente du Saint Esprit à la Pentecôte cette foi devint pour eux la Vérité, l'évidence intérieure qui eut une action décisive sur la direction de leur vie.
La reconnaissance de la divinité de Jésus-Christ ne s'est faite pour eux et ne peut se faire pour nous par aucune contrainte extérieure, car cette Vérité se conçoit d'abord par le « cœur » mû lui-même, dans l'Esprit, par l'Amour, et l'Amour, nous le savons, est toujours libre.
Au Seigneur qui demandait aux apôtres s'ils ne voulaient pas, eux aussi, le quitter par manque de foi, l'apôtre Pierre répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous croyons, nous, et nous savons que Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». (Jean VI, 67-69).
Dernière modification par ulysse le jeu. 18 déc. 2014 16:11, modifié 1 fois.
ulysse
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LE CHRIST

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7. LE DESSEIN DIVIN DANS LES PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS DE LA VIE DU SAUVEUR. CONCEPTION. NATIVITÉ LES PREMIÈRES ANNÉES DE SA VIE

La profondeur du dessein divin concernant notre salut se révèle à nous dans les principaux événements de la vie de Jésus-Christ.
La conception et la naissance du Seigneur et l'image même de Sa très pure Mère nous montrent combien il faut de pureté et d'humilité, combien il faut se garder de toute passion et faire de toute sa force de passion une immense soif de Dieu pour recevoir la plénitude de la Grâce. C'est par là aussi qu'est manifestée l'authenticité de la divinité du Sauveur. L'incarnation même du Christ nous révèle jusqu'à quel point Il s'est humilité et les limites dans lesquelles Il s'est volontairement placé. Et nous comprenons ainsi que l'amour et l'humilité sont indissolublement liés ; c'est ce que chante la Vierge Marie dans son « Magnificat » : « Mon âme exalte le Seigneur ». La pauvreté de la Crèche et de la Grotte de Bethléem nous montre aussi que la grandeur de l'amour divin n'est pas liée à la gloire de ce monde et que la liberté de l'homme lui étant infiniment chère, le Seigneur veut l'attirer à Lui sans frapper son imagination par une grandeur extérieure. La Révélation concernant l'Enfant Divin nouveau­ né fut donné à de simples bergers comme aux sages de l'Orient ; aux premiers à cause de leur humilité, aux seconds à cause de leur soif de Vérité.
Ce mystère fut révélé aussi au vieillard Siméon et à la prophétesse Anne soucieux du destin spirituel de leur peuple et de l'humanité pour qui ils attendaient le Sauveur.
L'enfance, l'adolescence et la jeunesse du Seigneur nous sont presque inconnus, mais le peu que nous en savons : la vie dans une famille d'artisans, l'obéissance de l'adolescent - alors qu'Il avait nettement conscience à 12 ans de Sa mission - tout cela nous révèle toujours la même humilité.

8. JEAN-BAPTISTE ET LE BAPTÊME DE NOTRE SEIGNEUR

Des anges et des prophètes annoncent et expliquent souvent les principaux actes divins, qui concernent notre Salut. Jean fut le prophète qui annonça aux hommes une étape essentielle du dessein de Dieu - l'apparition du Messie.
Avec Jean-Baptiste s'achève l'Ancienne Alliance : Dieu reconnaît que l'humanité est prête à recevoir le Sauveur.
Le Baptême du Seigneur est la Révélation de la Sainte Trinité donnée pour la première fois aux hommes. De là l'autre nom de cette fête : Épiphanie (ce qui veut dire en grec : manifestation, apparition). Pour le Seigneur Lui-même le Baptême est la consécration à son ministère. Pour nous, le Baptême du Sauveur préfigure notre propre baptême au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

9. LA TENTATION DU SEIGNEUR

La Tentation à laquelle fut soumis le Seigneur nous Le révèle comme le Second Adam, vainqueur là où fut vaincu le premier. Le récit de cet événement complète ainsi celui de la chute des premiers hommes. « L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » : ces mots du Seigneur nous indiquent la nécessité de soumettre à l'Esprit tout ce qui relève de la nature. Ayant refusé de faire un miracle pour apaiser sa propre faim, le Seigneur, par la suite, nourrit miraculeusement ceux qui cherchaient Sa Parole dans le désert ! Quant à Adam et Ève, ils avaient goûté au fruit défendu sans même éprouver la faim : le péché est soif d'illusion, il ne répond pas à un besoin de notre véritable nature mais usurpe notre besoin de Dieu.
Les paroles du Christ : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » répondent à la proposition que lui fait le diable de Se sauver miraculeusement. Elles nous sont un avertissement de ne pas rechercher les dons et la force d'en haut pour l'ambition d'une félicité personnelle. Mais c'est cela justement ce que désiraient Adam et Ève, sous l'inspiration du diable qui disait : « Vous serez comme des dieux ».
Face à la Vérité incarnée, face au Christ, le diable ne peut dissimuler longtemps et finit par exiger ouvertement que le Fils de Dieu se soumette à lui et l'adore. C'est cela qui nous dévoile entièrement l'essence même du péché, qui conduit à la perte de la liberté spirituelle, ce gage de la ressemblance de l'homme avec Dieu. Dans la troisième tentation, la soumission au diable est liée au don de la plénitude de son pouvoir terrestre ; la réponse du Sauveur : « Tu adoreras seulement le Seigneur ton Dieu et ne serviras que Lui seul » nous révèle que l'établissement du Royaume de Dieu sur la terre ne peut être réalisé par les voies humaines de la domination, par aucune contrainte.

10. LE CHRIST-ROI

Tout ce que les Évangélistes ont rapporté au sujet du ministère du Christ montre qu'il est venu accomplir les prophéties concernant le Messie souffrant. Le Seigneur n'a pas encouragé ceux qui voulaient faire de Lui un roi terrestre et, une fois seulement, Il accepta les honneurs que Lui rendait le peuple : à Son entrée solennelle dans Jérusalem. Mais alors c’était déjà pour commencer Son chemin de Croix et pour bien marquer que Son Royaume n'était pas de ce monde, comme Il le dit plus tard à Pilate ; le Seigneur monta non sur un cheval comme les rois terrestres, mais sur « un ânon, petit d'une bête de somme » (Mat. 21, 5). De même, après avoir permis qu'un parfum précieux fût répandu sur Ses pieds, Il lava Lui-même les pieds de Ses disciples, montrant ainsi que Sa puissance s'accomplit dans l'humble service de l'amour.
Avant Son entrée triomphale dans Jérusalem, mais à Ses plus proches disciples seulement, le Seigneur avait déjà une fois manifesté Sa gloire lors de la Transfiguration au Mont Thabor. Cet événement est aussi une étape importante sur la voie qui mène à Ses souffrances volontaires et à Sa mort, mais aussi à Sa Résurrection. La Transfiguration du Seigneur est à la fois la manifestation de la gloire divine et le gage de la glorification future de l'homme et de toute la création selon la parole du Seigneur : « Les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père » (Mat. XIII, 43). Cette promesse s'est déjà vérifiée ici-bas, puisqu'il a été donné à des saints d'être transfigurés pendant leur vie, terrestre, comme le Sauveur Lui-même, et par participation à Son humanité déifiée, tel saint Séraphim de Sarov.

11. SOUFFRANCES ET MORT RÉDEMPTRICES DU SEIGNEUR

Les souffrances, la Mort et la Résurrection et enfin l'Ascension de Jésus­ Christ sont les événements qui achèvent de nous donner le sens de Sa vie et de Sa mission. C'est par eux que le salut des hommes fut accompli. Le Seigneur souffrit et mourut volontairement. Comme Dieu, Il aurait pu appeler des légions d'anges pour Le secourir. Homme sans péché, Il n'était pas soumis à l'empire de la mort. Mais Il avait pris sur Lui les péchés de tous les hommes et c'est pourquoi Il vécut toutes les affres du péché et des ténèbres, sans avoir jamais eu part au péché. Innocent, Le Seigneur avait aussi pris sur Lui les conséquences physiques et morales du péché : l'humiliation, le supplice de la Croix et la mort. L'amour compatissant du Sauveur est infini et il s'étend à tous les hommes quels qu'ils soient. Son innocence augmentait encore pour Lui le poids des péchés humains qu'il portait. Les textes liturgiques du Vendredi-Saint l'expriment ainsi : «Voici comment le Seigneur parle à son peuple : Mon peuple, que vous ai-je fait ? En quoi vous ai-je offensé ? J'ai rendu la vue à vos aveugles, J'ai purifié vos lépreux, J'ai relevé le paralytique ... Et comment Me l'avez-vous rendu ? Pour la manne, vous M'avez donné le fiel, pour l'eau, le vinaigre et au lieu de M'aimer vous M'avez cloué à la Croix» (12e antiphone). Et enfin : « La vie de tous fut condamnée à mort ... Le Créateur du monde est dans les mains des impies » (Vêpres du Samedi-Saint). L'horreur des souffrances du Golgotha ne serait pas supportable si la Croix du Seigneur n'était la manifestation du parfait amour divin. Car c'est ainsi que se révèlent « l'Amour du Père-crucifiant, l'Amour du Fils-crucifié, et l'Amour de l'Esprit-Saint-triomphant par la force de la Croix. Ainsi Dieu aima le monde ! » (Sermon de Philarète de Moscou).
Le premier qui le comprit parmi les hommes fut le bon larron crucifié avec le Christ : il vit Dieu dans le juste mourant, outragé et couvert de blessures, Dieu qui avait aimé le monde d'un amour parfait, et ce larron fut le premier à voir le paradis. Méditant sur la félicité à laquelle Dieu nous destine et sur les souffrances dont Il nous a délivrés, tout chrétien sait que la Croix est symbole d'amour, que là où est la Croix, là est aussi l'amour, et que dans la Croix, comme la lumière dans le soleil, s'est concentré tout l'amour de Dieu pour le monde et pour l'homme.
Ne nous y trompons pas, la Croix est une nécessité non pas pour la Justice de Dieu, mais bien, comme le dit S. Grégoire de Nazianze, pour vivifier la nature humaine soumise au péché et à la mort. L'homme doit subir la mort en Christ pour recevoir de Lui la vie nouvelle qu'il donne, seule vie authentique et éternelle. La mort est vaincue par la Mort : c'est le mystère de la Croix, « scandale pour les Juifs, folie pour les Gentils » (S. Paul) Ayant vaincu la mort, le Christ a privé le diable de son arme principale ; dans son sermon pascal, S. Jean Chrysostome nous rappelle la victoire du Christ sur le diable et l'enfer : « En croyant recevoir un homme, il reçut le vainqueur de la mort ».

12. LA RÉSURRECTION

La Résurrection du Christ est le plus grand des miracles, elle est la victoire de la vie et de la plénitude sur le mal, la mort et le chaos.
Avant le Christ, il y eut des hommes qui sont morts pour la vérité et la justice, des hommes qui ont su aimer jusqu'au sacrifice de leur vie ; ils ont su remporter des victoires morales évidentes. Mais, même en eux, la vie continuait d'être outragée. Lorsque ressuscita le Christ, au contraire, Il se révéla que la vérité et l'amour sont plus forts que la mort elle-même.
La résurrection du Christ est aussi une joie qui dépasse toute expression : c'est elle qui nous donne tout ce que peut désirer l'amour : la présence éternelle de l'Aimé qui est pour toujours avec nous. Il ne reste qu'à L'adorer en disant : « Mon Seigneur et mon Dieu », car il est désormais impossible de douter qu'Il soit réellement Dieu devenu homme pour nous sauver .
La Résurrection du Seigneur nous donne une autre joie. Nous y trouvons le gage de notre propre résurrection et celle des êtres qui nous sont chers. Nous ne serons plus jamais séparés d'eux ni du Seigneur, si seulement nous Le suivons après avoir cru à Sa résurrection.
Toutes les tentatives pour nier la Résurrection du Christ sont réduites à néant si l'on veut bien approfondir le témoignage évangélique. Peut-on parler, par exemple, d'hallucinations des disciples quand l’Évangile atteste leur désespoir après la mort du Sauveur, leur incrédulité tenace aux premières nouvelles de la Résurrection, et leur doute même devant l'apparition du Seigneur ? Qui encore peut mettre en doute la force de conviction qui les animait lorsque, témoignant de la Résurrection du Christ, ses disciples allaient joyeusement à la mort et faisaient la conquête du monde antique ?
Bien des explications fantaisistes ont été données à propos de la Résurrection du Christ. Mais l'expérience vivante de la foi de l’Église garde intacte chez ses fidèles comme chez les premiers disciples la certitude joyeuse de la Résurrection. « Bienheureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru » a dit le Seigneur et la foule innombrable de ses croyants animés par la présence en eux du Christ, sont les témoins véritables de Sa Résurrection autant que ceux qui l'ont vu de leurs yeux de chair.
Selon la doctrine de l’Église, la Résurrection du Seigneur fut précédée de Sa descente aux enfers, lieu spirituel du séjour des âmes des trépassés. Il atteignit là au point extrême de Son abaissement. Là aussi commença le triomphe de la Résurrection. Le Christ libéra les âmes qui attendaient avec foi Sa venue (1 Pierre, III 18-22; IV, 6 et Col. II, 15).
Le Corps du Christ après Sa Résurrection était transfiguré, glorifié, spirituel, c'est-à-dire tout entier pénétré par l'Esprit. Le temps et l'espace ne le limitaient plus. Il apparut en même temps à divers endroits, passa par des portes fermées. Le Ressuscité n'avait probablement par besoin de nourriture terrestre, mais pour convaincre Ses disciples de la Résurrection, il partagea leur repas.
Son corps avait conservé les blessures qu'il avait reçues : ceci nous montre que les souffrances et les œuvres des justes auront place dans leur glorification éternelle.

13. L'ASCENSION DU CHRIST

Le dernier acte de la mission de Jésus-Christ sur la terre fut Son Ascension.
Elle s'accomplit le quarantième jour après la Résurrection lorsque, disent les Évangélistes, le Seigneur « fut enlevé au ciel et S'assit à la droite de Dieu » (Marc. XVI, 19).
Il convient de comprendre cet événement non comme un déplacement dans un autre lieu physiquement déterminable, mais comme l'élévation par le Seigneur de notre nature humaine (y compris le corps) jusqu'à Dieu le Père. Ce n'est plus là seulement la délivrance de la nature humaine par rapport au péché et à la mort, mais sa glorification totale, sa « déification » - et cela, tout homme peut l'atteindre, pourvu qu'il suive le Seigneur en tout. Monté au ciel auprès du Père, Jésus-Christ nous a promis cependant de demeurer avec nous jusqu'à la fin des siècles et de revenir dans Sa gloire pour établir définitivement Son Royaume.
L'Ascension du Seigneur est aussi la gage de la descente du Saint-Esprit que le Seigneur a promis de nous envoyer de la part du Père. Le Saint-Esprit ne pouvait descendre sur les hommes qu'en vertu de la sanctification de notre nature humaine accomplie par le Fils de Dieu dans sa propre nature humaine. C'est par la force du même Esprit qu'Il demeure avec nous dans Sa Parole consignée dans les Saintes Écritures, dans les Saints Mystères (qui sont les sacrements, mais qui englobent la vie totale de l’Église) et dans chacun de nous dans la grâce du Saint-Esprit.

14. LES TEMPS DERNIERS

Après l' Ascension du Seigneur, les anges annoncèrent à Ses disciples que « Jésus qui est monté au ciel, reviendra de la manière même qu'ils le virent monter au ciel » (Act. 1 ; 11). Le Seigneur Lui-même avait parlé ainsi à plusieurs reprises : Sa Venue sera semblable à un éclair (Mat. XXIV, 27); on Le verra « marcher sur un nuage avec une grande force et une grande gloire » (Luc XXI, 27 ; Marc XIII, 26). Les peuples et l'univers entier seront auparavant bouleversés par des catastrophes extraordinaires. « Les cieux passeront avec fracas ; les éléments embrasés se dissoudront et la terre avec les œuvres qu'elle renferme sera consumée » (II Pierre III, 10).
Toutefois la ruine du monde ne sera pas définitive. « De nouveaux cieux et une nouvelle terre » apparaîtront et « la Justice y habitera » (Il Pierre III, 13).
Alors, tous les morts ressusciteront, tandis que les vivants subiront un changement, se transfigureront (1 Cor. XV, 21-28). Le Seigneur reviendra une nouvelle fois comme Juge et établira Son Royaume pour ceux qui en seront dignes. La vraie vie consiste ainsi à se préparer à ce Jugement Dernier pour lequel tous les hommes sont réservés (II Pierre III, 7; Jud. 6) : les mauvais seront condamnés et les bons entreront dans la vie éternelle (Mat. XIII, 24-30, 47-49, etc.)
Le Christ a dit que seul Dieu le Père connaît le moment où viendra « le jour du Seigneur ». Il nous a indiqué pourtant quelques signes de Son approche (Mat. XXIV, 14, etc.), dont nous parle aussi, dans un langage symbolique l' Apocalypse de saint Jean : la lutte du Bien et du Mal s'accentuera, la foi et l'amour iront en décroissant, le Mal se concentrera dans l'Antéchrist.
Devant le tribunal du Christ et de Ses saints, la liberté de chacun sera sauvegardée. Chaque homme verra clairement toutes ses actions passées, ses pensées et ses sentiments. Les hommes se connaîtront aussi totalement les uns les autres. La Justice divine fera clairement apparaître la valeur exacte de chacun, c'est-à-dire son repentir et son humilité, son adhésion, devant la Dieu Juge, au Dieu qui est notre défenseur. Il ne faut donc pas comprendre juridiquement le résultat de ce jugement comme une punition ou une récompense : il s'agira d'un fruit juste et nécessaire produit par la vie de chacun. Dès notre vie présente, nous devons faire mûrir ce fruit et ressentir dans notre cœur les prémices du Royaume de Dieu.
Toutes les facultés de l'homme trouveront leur plénitude dans le Royaume futur. De nombreux docteurs de l’Église parlent de la Béatitude comme d'un progrès continu dans l'union avec Dieu et avec les créatures qui reflètent Sa beauté et Son image. L'éternité apparaît ainsi comme une éternelle nouveauté, un émerveillement toujours renouvelé. Quant à la condamnation, on pourrait dire qu'elle viendra de l'homme lui-même : tous les hommes seront plongés dans l'amour divin, car « Dieu sera tout en tous ». Mais ceux qui refusent de s'ouvrir à cet amour par le repentir et l'humilité le ressentiront comme un feu qui consume au lieu de restaurer. Saint Isaac parle à ce propos de « regret de l'amour offensé ».
Dans le siècle futur, une unité absolue s'établira entre l'état intérieur, spirituel de l'homme et son état extérieur, dans la souffrance ou la béatitude.
Les premiers chrétiens attendaient avec impatience le Retour du Seigneur.
Telle doit être également notre attitude, si notre amour pour lui est véritable, car « l'amour ne connaît pas la crainte ». Cet amour et cette impatience, joints à la pénitence, doivent déterminer notre vie entière. Les écrits du Nouveau Testament s'achèvent sur un appel : « Viens, Seigneur Jésus » (Apoc. XXII, 20).
ulysse
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L'ÉGLISE

Message par ulysse »

JE CROIS EN L'ÉGLISE UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE

1. LA FOI EN L'ÉGLISE

Pour connaître ce qu'est l'Église, il faut vivre en elle, il faut en être membre. La foi en l'Église n'est autre chose que cette intuition de ce qu'elle est, indépendamment de nos moyens extérieurs de perception et de notre pensée discursive. De la même manière, nous ressentons par exemple, que l'on nous aime, et qu'en face de nous se trouve un ami ou un ennemi.

2. QU'EST-CE QUE L'ÉGLISE ?

Pour répondre à cette question, il convient, avant tout, d'accepter le sens profond des appellations données à l'Église dans la Sainte Écriture. Dans les Épîtres apostoliques, l'Église est appelée « Maison de Dieu » (1 Tim. III, 15), « Cité de Dieu » (Heb. V, 23) et, enfin, « Corps du Seigneur Jésus-Christ » (Rom. XII, 5 ; 1 Cor. VI, 15 ; XII, 12, 27). Dans les Évangiles, le Seigneur Lui-même parle de l'Église comme d'une « bergerie », d'une « vigne », d'un « filet »... On peut également appliquer à l'Église la plupart des images relatives au Royaume de Dieu, car, selon les Docteurs de l'Église, elle constitue les « prémices » du Royaume ici, sur la terre : elle est le « grain de sénevé » qui doit devenir un grand arbre. On dit aussi que l'Église est la croissance en nous de la Parole de Dieu : « La Parole de Dieu croissait et se multipliait », est-il dit dans le livre des Actes (XII, 24). De nombreux Pères disent que l'Église est un levain de vie nouvelle, jeté dans le monde (voir Luc, XIII, 20).

3. L'UNITÉ DE L'ÉGLISE

Qu'est-ce que cette Vie Nouvelle ? Ceux qui vivent dans l'Église reconnaissent facilement que cette Vie est avant tout la Vie dans l'Amour divin, l'unité des chrétiens dans l'amour, que le Seigneur a comparée à l'unité des Personnes de la Sainte Trinité (Jean, XVII) : tous les hommes, en entrant dans l'Église, deviennent un seul Être. En ce sens, l'Église est unité. Lorsque nous disons : « Je crois en l'Église une... », nous confessons avant tout cette unité.
ulysse
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L'ÉGLISE

Message par ulysse »

4. POURQUOI L'ÉGLISE EST-ELLE UNE ?

Dieu a créé une seule nature humaine, mais l'unité de celle-ci a été rompue par le péché et par la mort. Elle est aujourd'hui rétablie dans le Christ, par la puissance du Saint Esprit.
En Jésus-Christ, la Vie même de Dieu devient la vie de l'homme. Étant Lui-même Dieu, donc source de la vie universelle, le Fils de Dieu devient notre Vie à tous : Il possède en Lui-même notre nature et se donne à chacun de nous.
Bien que cette Vie divine nous ait été donnée à tous par le Christ, nous devons encore la recevoir consciemment, personnellement, avec l'aide du Saint Esprit. L'unité des hommes dans l'Église est ainsi réalisée par la sanctification que nous accordent le Seigneur Jésus-Christ et l'Esprit Saint.

5. UNITÉ ET SAINTETÉ DE L'ÉGLISE

L'Église est une, parce qu'elle est sainte. Elle est sainte, parce ce que son Chef est le « Seul Saint ».
Lorsque nous confessons dans le Symbole de la Foi, que l'Église est une et sainte, nous affirmons donc que l'Église n'est pas seulement une association, une alliance humaine, mais une unité des hommes avec Dieu et entre eux.
Être saint, c'est être près du Christ, au point de participer à Sa sainteté, ce qui suppose une unité entre les hommes : « Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, là Je suis au milieu d'eux » (Mat. XVIII, 29), dit le Seigneur. Le Christ a fondé l'Église et Il est la Pierre angulaire sur laquelle elle est bâtie, mais l'Église n'est réellement apparue que le jour de la Pentecôte, lorsque le Saint Esprit est descendu sur une assemblée d'hommes qui avaient cru au Christ.
Le Seigneur Jésus-Christ nous rassemble dans son Église parce qu'Il est venu rassembler dans l'unité les enfants de Dieu, et le Saint Esprit dans l'unité de l'amour consacre personnellement chacun de nous, ouvre à chacun de nous sa voie propre de sanctification.
C'est pour cette unité que le Seigneur pria : « Que tous soient un, comme Toi, Père, Tu es en Moi, et Moi en Toi ; qu'ils soient ainsi Un en Nous, afin d'être parfaits dans l'unité » (Jean, XVII, 20-23).
Cette unité dans l'Amour est évoquée dans le Nouveau Testament par des images nombreuses. L'Église est l'Épouse du Christ. En elle, se trouve rétabli l'amour filial des hommes envers leur Père. L'Église est le Royaume de l'amour, image de la Sainte Trinité. Sans amour il n'y a pas d'Église : « On reconnaîtra que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres » (Jean XIII, 35).
L'Église est un organisme vivant et chaque membre, chaque cellule, ne peuvent y vivre que conformément à sa loi qui est celle de l'amour. Si un chrétien porte atteinte à cette loi par le péché, il se trouve, par là même, en dehors de l'organisme et doit se réconcilier avec l'Église par le sacrement de la Pénitence.
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