les erreurs du catéchisme de l'église catholique

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ulysse
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L'ÉGLISE

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6. LES SIGNES DE L'UNITÉ

L'unité de l'Église se manifeste et s'édifie par l'unité de foi qui est la tradition de l'Église, par l'unité dans les sacrements et la prière, par l'unité de hiérarchie et d'administration ecclésiastique. Saint Paul écrit : « Il y a un seul Corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation : il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous et parmi tous, et en tous » (Eph. IV, 4-6).

7. LA CATHOLICITÉ DE L'ÉGLISE

« Je crois en l'Église, une, sainte, catholique... ».
La catholicité de l'Église découle nécessairement de son unité et de sa sainteté. « Kath'olon », en grec, signifie « relatif au tout ». L'Église orthodoxe préserve la totalité de la foi chrétienne et l'annonce à l'univers entier, elle est donc la véritable Église catholique.
L'Église catholique n'est limitée ni par le temps, ni par l'espace, car le message que le Seigneur lui a confié, par intermédiaire des apôtres, est destiné à être prêché à tous et en tous temps. L'Église catholique prêche la totalité de ce message, sans rien y ajouter et sans rien en retrancher. Tous les membres de l'Église catholique peuvent participer en commun, dans l'unité et l'amour, à la totalité de la vie ecclésiale.

8. L'INFAILLIBILITÉ DE L'ÉGLISE.

La conception orthodoxe de la catholicité de l'Église, telle qu'elle est énoncée dans le paragraphe précédent, suppose que seule l'Église, dans sa totalité, est infaillible. C'est à l'Église tout entière que Dieu envoie son Esprit de Vérité, et non pas à une personne ou à un organe formel qui se trouverait au-dessus de l'Église. L'Église ne possède qu'une seule vérité : « Je suis la Vérité, la Voie et la Vie », dit le Seigneur (Jean XIV, 6). Cette vérité est donc le Christ Lui-même. Le Saint Esprit est Lui aussi Vérité et Amour. L'Esprit de Vérité repose donc dans l'Église en tant qu'elle est le Corps du Christ, et en tant qu'elle est communauté d'amour à l'image de la Trinité.
Plusieurs dogmes de l'Église ont été exprimés par des conciles œcuméniques ; d'autres ont été tacitement acceptés par l'Église, toujours conduite par l'Esprit. Plusieurs faux conciles ont prétendu être « œcuméniques », mais ils furent rejetés par l'Église.
Aucun homme n'est donc infaillible, mais Dieu seul. L'Église est infaillible parce que le Fils de Dieu a dit à ses disciples : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des siècles » (Mat. XXVIII, 20).
Les Pères de l'Église nous enseignent que les évêques, dans les limites de leur diocèse, possèdent un don, un « charisme de vérité ». Dieu les a placés, en effet, pour paître et enseigner son troupeau à l'image de Son Fils Toutefois, ce charisme peut leur être enlevé, s'ils rompent l'unité de l'Église ou faillissent à la Parole divine qui leur est confiée. Les erreurs et les fautes commises par les évêques ne peuvent porter atteinte à la présence de Dieu et de sa vérité dans l'Église catholique.
Dernière modification par ulysse le ven. 19 déc. 2014 20:14, modifié 1 fois.
ulysse
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9. LIBERTÉ ET RESPONSABILITÉ DU CHRÉTIEN

Chaque chrétien doit librement accepter la Vérité que son Dieu lui révèle. Dieu ne nous demande pas, pour connaître la Vérité, d'obéir aveuglément à d'autres hommes, mais d'accepter sa propre Parole de Vérité. C'est là la raison pour laquelle Dieu n'a pas confié sa Parole à un seul homme, auquel les autres devraient obéir, mais à toute l'humanité régénérée par le Sang de Son Fils et qui constitue l'Église.
L'Église, comme une Mère, nous demande donc d'accepter son enseignement dans l'Amour et de contrôler nos propres idées à la lumière de sa tradition. Celui qui s'oppose à cet enseignement se sépare de la Vie divine, à laquelle tous ensemble nous communions dans l'Église. Comme une branche morte, il se dessèche et tombe dans des erreurs plus grandes encore. Souvent cette séparation est sanctionnée par une décision formelle d'excommunication prise par l'Église contre lui. C'est ainsi qu'on appelle « hérétiques » ceux qui professent des doctrines étrangères à l'Église et « schismatiques » ceux qui s'écartent de son unité, réglée par les « canons » ou règles ecclésiastiques.

10. L'ÉGLISE APOSTOLIQUE

Nous croyons aussi à l'Église « apostolique » parce que les Apôtres, choisis par le Seigneur Lui-même :
1) nous ont transmis les livres du Nouveau Testament (Évangiles, Épîtres, Apocalypse), fondement de toute véritable vie chrétienne ;
2) ont établi de nombreuses Églises locales avec une hiérarchie ecclésiastique, à laquelle ils ont transmis les dons du Saint Esprit et dont les successeurs sont aujourd'hui encore les pasteurs de l'Église ;
3) nous ont donné l'exemple de la sainteté et du zèle que tout chrétien doit nourrir pour répandre l'Évangile dans l'univers entier.
La véritable Église, l'Église Orthodoxe, est donc nécessairement « apostolique », car tout ce qu'elle possède, ses Écritures, sa « Tradition » et la vie divine dont elle est dépositaire, lui viennent du Christ par les Apôtres.
Le terme « apôtre » signifie « envoyé » ou « messager » : « Comme Tu m'as envoyé dans le monde, dit le Christ à Son Père, ainsi Je les envoie dans le monde » (Jean XVII, 18).

En confessant que nous sommes membres de l'Église apostolique, nous prenons l'engagement de poursuivre leur mission. Tous les chrétiens sont ainsi appelés à être des missionnaires, quel que soit le milieu dans lequel ils vivent.
ulysse
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11. LA STRUCTURE DE L'ÉGLISE

La structure de l'Église, telle qu'elle est définie dans l'Écriture, par la Tradition et par les canons, est destinée à sauvegarder et à manifester tout au long de l'histoire, la nature même de l'Église, son unité, sa sainteté, sa catholicité et son apostolicité. Trois principaux aspects de cette structure sont à examiner : l'unité locale de l'Église, sa continuité dans le temps, son unité dans le monde d'aujourd'hui.
a) Unité locale de l'Église
« Là où est le Christ, là est l'Église catholique », écrivait au premier siècle le futur martyr saint Ignace, évêque d'Antioche (Épître aux Smyrniotes, VIII, 2). Le Christ est l'unique Chef, l'unique Tête, et l'Église est Son Corps. Elle ne peut exister sans Lui et là où Il est, là est aussi l'Église dans sa plénitude.
Le Christ est avant tout présent, en toute réalité, dans la Divine Liturgie qu'Il a Lui-même instituée : dans le Pain et le Vin, devenus Corps et Sang. La Liturgie est célébrée au sein d'une Assemblée présidée par un Évêque, comme elle fut célébrée dans la Chambre Haute par le Seigneur Lui-même au milieu de ses Apôtres. Le Christ est tout entier présent, aujourd'hui comme alors, dans l'Assemblée qui est son peuple, présidée par l'Évêque qui occupe sa place, dans la Pain et le Vin qui deviennent son Corps et son Sang. C'est là l'Église catholique, dans son unité locale. En tout lieu, dès l'origine, les chrétiens étaient ainsi unis dans la vérité, dans la vie et la communion, au sein de chaque Église locale. Ainsi le dogme de l'unité de l'Église exige que tous le chrétiens orthodoxes, vivant en un même lieu, manifestent leur unité par une participation commune à une seule Liturgie ou Eucharistie, sous la présidence d'un seul Évêque.
L'Évêque peut désigner un remplaçant pour célébrer la Liturgie à sa place : c'est là la fonction des prêtres de paroisse.
b) Continuité dans le temps
Les apôtres ont désigné des évêques dans toutes les Églises locales qu'ils ont fondées (voir surtout le livre des Actes, les Épîtres de saint Paul à Timothée et à Tite).
Depuis cette époque, les évêques ordonnent leurs successeurs et l'Église d'aujourd'hui continue ainsi, sans interruption, l'Église apostolique.
c) Unité de l'Église dans le monde d'aujourd'hui
Une communauté ou diocèse est véritablement catholique lorsqu'elle est unité à toutes les autres Églises orthodoxes dans une communion de foi et de vie. Pour manifester et sauvegarder cette unité universelle, les diocèses se groupent entre eux, pour former des « Églises autocéphales » dont les limites coïncident généralement mais pas nécessairement avec les frontières politiques des États. Dans chacune des circonscriptions ecclésiastiques ainsi formées, l'évêque de la plus grande ville porte le titre de Patriarche ou d'Archevêque. Un ordre de préséance régit les relations entre les Églises autocéphales qui toutes reconnaissent la primauté d'honneur du Patriarche de Constantinople. L'Unité de l'Église se trouve ainsi préservée sur le plan universel.
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12. L'ÉGLISE ORTHODOXE ET LES ÉGLISE SÉPARÉES

L'histoire et la réalité présentes nous apprennent que plusieurs Églises locales - par exemple, l'Église de Rome, l'Église copte d'Égypte et d'autres encore -, se sont écartées dans leur enseignement de la Vérité révélée par le Christ et conservée par l'Église, avec le concours du Saint Esprit. Elles ont donc rompu leur communion avec l'Église Orthodoxe.
La Tradition de l'Église ne nous révèle pas avec précision jusqu'à quel point les erreurs dogmatiques portent atteinte à la vie chrétienne dans son ensemble, et, notamment, à la validité des sacrements. Nous connaissons pourtant les paroles du Seigneur : « Je suis la Voie, la Vérité et la Vie » (Jean XIV, 6). La vraie foi est donc partie essentielle de la vie en Christ. Nous ne savons donc pas si la plénitude de grâce sacramentelle est encore présente dans les communautés séparées de la vraie foi. C'est pourquoi les orthodoxes doivent s'abstenir de participer à leurs sacrements. Cependant l'Église n'administre ni un second baptême, ni une seconde ordination à certains hétérodoxes qui viennent à elle ; elle témoigne ainsi que la grâce de la Rédemption n'est pas absente dans les Églises séparées. Elle espère donc et elle prie pour que cette grâce les amène à retrouver l'unité et la concorde que le Seigneur a voulue pour tous les chrétiens.
Les orthodoxes doivent donc aimer leurs frères séparés et se souvenir des paroles de saint Grégoire le Théologien : « Nous ne recherchons pas la victoire, mais le retour des frères : nous souffrons d'être séparés d'eux ».

13. L'ÉGLISE TRIOMPHANTE

L'Église n'est pas limitée aux hommes qui vivent aujourd'hui sur terre, qui luttent ici-bas contre le mal, qui travaillent à leur salut. Elle comprend aussi la Très Sainte mère de Dieu, saint Jean Baptiste, les ordres angéliques, les apôtres, les prophètes, les martyrs, les saints évêques et les saints moines et tous les autres saints que l'on figure sur les murs de nos églises pour nous rappeler leur présence à notre Assemblée. Les défunts restent membres de l'Église en attendant le Jugement Dernier. Tous lls participent à la vie de l'Église sur terre et nous, nous participons à leur vie.
Dernière modification par ulysse le ven. 19 déc. 2014 14:56, modifié 1 fois.
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14. LES SAINTS

Ce sont les hommes qui ont accompli ce que Dieu demande à tous les hommes d'accomplir. Dans le Nouveau Testament et dans la Liturgie, tous les chrétiens sont appelés « saints » parce qu'ils participent à la vie du Seul Saint : Jésus-Christ. Dans les Saints qui ont vécu conformément à cette destinée, non en accumulant des mérites mais par la certitude toujours plus consciente d'être « le premier des pêcheurs », l'image et la ressemblance de Dieu ont été rétablies dans toute leur gloire ; ils sont devenus le temple du Saint Esprit ; ils sont unis pour toujours au Seigneur Jésus-Christ et sont de vrais fils de Dieu ; ils ont reçu, comme nous tous, la grâce de la déification, mais ils ont su se l'approprier pleinement ; ils ont été capables et dignes, par le repentir, de l'union dans l'Amour avec Dieu et avec les hommes. Peut-être ont-ils ainsi dépassé, sans pouvoir le savoir eux-mêmes, une mystérieuse limite, au-delà de laquelle l'homme ne peut plus aller à sa perte, mais ne peut que s'élever vers Dieu, malgré les obstacles qui, en lui-même ou dans le monde qui l'entoure, lui font parfois ralentir sa marche.
Nous ne connaissons pas le nombre des saints. L'Église ne les a pas tous désignés ; mais ceux qu'elle a désignés viennent à notre aide comme une Parole vivante qui s'adresse à nous. Comme des flambeaux ils sillonnent notre voie, mais cette lumière ne leur appartient pas : elle est la lumière du Christ, la lumière de Son Amour divin.
Les Saints ne nous servent pas seulement d'exemple ; ils nous aident par leurs prières ou leur inspiration. Avec eux, nous sommes membres d'un seul Corps, l'Église. Ils participent avec nous à la vie liturgique de l'Église. De même les Anges reflètent la Lumière divine, participent à nos prières et célèbrent invisiblement avec nous la Liturgie.

15. LA TRÈS SAINTE VIERGE MARIE

La Mère de Dieu participe plus que tous les Saints à la vie de l'Église. La Sainte Tradition et la Liturgie la nomment notre Défense et notre Protectrice. Il est vrai que le Christ Lui-même est Amour parfait et grâce surabondante. Mais la Sainte Vierge est notre Protectrice parce que son aide nous permet, à nous pécheurs, de recevoir à notre mesure, et même au-dessus de cette mesure, la lumière de la grâce divine.
La Mère de Dieu a reçu une grâce plus grande que tous les autres hommes. Elle a conçu dans son sein le Dieu incarné et elle n'a pas été brûlée par le feu divin. Les Pères trouvent une image de la Vierge dans le Buisson Ardent que vit un jour Moïse et que le feu embrasait sans le détruire. Marie nous aide donc aussi à recevoir ce Feu divin, que son Fils a apporté sur la terre.
Le Seigneur a reçu d'elle une chair d'homme et, par Elle encore, il nous rend cette Chair, déjà transfigurée par le Feu de sa Divinité. En communiant à cette Chair, nous devenons nous-même Corps de l'Église, Corps du Seigneur... Qui d'autre que Sa Mère pourrait contribuer à cet acte divin jusqu'à la fin des temps ?
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DIEU CRÉATEUR ET MONDE CRÉÉ

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1. POURQUOI DIEU A-T-IL CRÉÉ LE MONDE ?

Les Pères de l'Église nous enseignent que Dieu, dans sa plénitude, n'obéissait à aucune nécessité, lorsqu'Il créa le monde. Pourtant, cette Création a un sens, car Dieu est raisonnable et sage. Étant Lui-même Amour, c'est par amour que Dieu crée le monde, ou plutôt par une surabondance d'amour, car l'Amour divin possède déjà la perfection dans l'Unité des Personnes de la Trinité. Les Pères comparaient la création du monde à une coupe débordante : c'est par débordement d'Amour que Dieu amène sa création du non-être à l'existence pour qu'elle communie à la béatitude de l'Amour divin.
Les Pères nous préviennent, cependant, de ne pas considérer le monde (ainsi que l'ont fait certains hérétiques) comme un écoulement ou une émanation de la vie divine. Le monde ne possède pas la perfection de la nature divine : il est créé à partir du néant et n'existe que dans le temps. Cette conception de la nature créée du monde nous permet de considérer Dieu seul comme parfait, alors que le monde est à la fois un néant et une réalité, qui possède le sceau de Dieu, et n'existe que dans sa volonté.

2. LE TEMPS ET L'ÉTERNITÉ

On se demande parfois : qu'y avait-il avant la création du monde ? Cette question, pourtant, n'a pas de sens, car le temps lui-même a été créé avec le monde. En dehors du monde et du temps, il n'y a que le Dieu Éternel. Il n'y a donc ni passé, ni futur, mais seul le présent éternel.
Nous ne pouvons savoir exactement ce qu'est l'éternité, aussi longtemps que nous vivons dans le temps. Nous savons, cependant, que le Seigneur nous appelle à la vie éternelle. « Or, la vie éternelle, c'est qu'ils Te connaissent, Toi, le seul vrai Dieu, et celui que Tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jean XVII, 3).
Le Seigneur, tout en vivant de notre vie dans le temps, demeurait éternel dans sa Divinité : c'est en connaissant le Seigneur que nous connaissons aussi le vie éternelle. L'expérience spirituelle du chrétien lui montre que les sentiments les plus sublimes, surtout le véritable amour chrétien qui le fait communier au Christ, lui font oublier le temps. Les Saints connaissent une plénitude de vie qui n'entre plus dans les limites du temps. Tout ce qui possède une valeur infinie, tout ce qui est digne de l'éternité, est réellement éternel. Selon la mesure de nos moyens, nous devons donc, dès maintenant, rechercher l'expérience de la vie éternelle, qui nous est accessible dans le Christ.

3. DIEU AGIT DANS LE MONDE

Dieu a créé le monde ; il y agit et s'y révèle. Pour être capable de recevoir la Révélation de Dieu et de participer à la vie divine - car c'est là le but de la création - le monde est marqué d'un sceau divin. Il a été créé conformément à un plan défini, à des pensées divines, qui sont en Dieu de toute éternité. Nous savons que le monde a été créé « par le Verbe », or le Verbe est le Fils de Dieu. Le Verbe ou Parole divine est donc la « raison d'être » du monde : il est la Sagesse de Dieu et contient le dessein de Dieu à l'égard de ses créatures.
En confessant notre foi en Dieu le Père, Créateur du ciel et de la terre, nous confessons donc que le monde est créé par lui, par sa Parole créatrice et aussi par le Saint-Esprit. Autrement dit, la Trinité participe toute entière à la création du monde, à la Providence que Dieu y exerce et à la Révélation. Les paroles créatrices, qui manifestent l'unique Parole divine, sont toujours présentes dans le monde : ayant créé le monde, elles y demeurent éternellement. Le monde n'est donc pas seulement créé par elles, mais il est gouverné par le Dieu tout-puissant qui le remplit de sa gloire. C'est cela que nous avons appelé le sceau divin dans le monde.

4. LA RÉVÉLATION NATURELLE

Ce sceau divin qui marque la création toute entière se trouve aussi sur la personne humaine, donc sur sa connaissance et son art.
Seul Dieu, pourtant, est doué d'une raison parfaite et seul Il connaît pleinement sa création. Les autres créatures raisonnables, les anges et les hommes, peuvent avoir la connaissance dans la mesure où ils participent à la raison divine. C'est ainsi que l'homme peut connaître Dieu et le monde, et se connaître lui-même.
L'homme peut pressentir Dieu par la connaissance du monde créé et donc aussi par la connaissance de lui-même. On peut appeler ce pressentiment de Dieu, connaissance par Révélation Naturelle.
Cette connaissance indirecte de Dieu est toujours imparfaite, comme est imparfaite la créature elle-même. Surtout cette connaissance est déformée par le péché et devient comme cette vision à travers une vitre ternie dont parle S. Paul (I Cor. XIII. 12).
Néanmoins, toute connaissance par révélation naturelle est tout de même une connaissance de Dieu ; elle se réalise avec Son aide et est donc déjà participation à Dieu.
Dans tout acte de connaissance, Dieu est présent, non seulement en tant que reflété par la créature, mais encore en tant que Vérité cachée. C'est pourquoi la plus haute pensée humaine n'est pas une connaissance positive de Dieu : mais soit une exploration angoissée de l'indigence humaine, soit, par la négation, une ouverture au mystère.
Si l'homme n'était pas tombé au pouvoir du péché, la révélation naturelle aurait pu lui donner beaucoup de connaissances. Mais cette Révélation naturelle de Dieu, au cours de l'histoire humaine, fut déformée toujours davantage par le péché. Les fruits en furent les religions païennes et les conjectures des philosophes anciens (Rom. I, 20-26).
La véritable connaissance du monde n'est donc possible qu'avec une véritable révélation personnelle de Dieu.
La possibilité d'une telle connaissance de Dieu nous est révélée dans l'Ancien et le Nouveau Testament, dans le Nouveau surtout. A la lumière de la révélation divine du Nouveau Testament le sens de la Révélation naturelle se trouve profondément modifié.
La philosophie et l'art de l'Antiquité ne gardent une certaine valeur que dans la mesure où ils peuvent être exorcisés et transfigurés par la Vérité révélée. La recherche scientifique garde évidemment sa pleine autonomie, même après la venue du Christ, mais seulement dans la mesure où elle ne prétend pas imposer une métaphysique étrangère à la Révélation, et à sa propre nature, qui est essentiellement interrogative.
L'art chrétien est nécessairement différent de l'art non chrétien, dans la mesure où la lumière du Christ y pose inévitablement son empreinte. C'est un art liturgique qui nous fait déjà participer à la lumière du Royaume.
En d'autres termes, après le Christ la révélation naturelle retrouve sa force dans la mesure où elle est illuminée par la lumière de la révélation divine.

5. LE DESTIN DU MONDE

Le monde, dès sa création, possède une fin, à laquelle Dieu l'a destiné. Il doit devenir digne de la gloire et de la beauté divines. Certains Docteurs de l'Église enseignent que la beauté supérieure est comme un chant de l'Amour divin : le monde est créé pour devenir un tel chant, une divine symphonie à la gloire de Dieu.
Toutefois, comme nous le verrons plus loin, l'homme, qui au début fut placé à la tête de la création pour collaborer avec Dieu dans le gouvernement du Monde, est tombé dans le péché. Il a ainsi livré le monde aux entreprises du Malin. Au lieu de poursuivre sa progression vers son véritable destin, le monde est aujourd'hui le théâtre d'une lutte entré le Bien et le Mal, entre Dieu et le Malin. La victoire du Bien, du Beau et du Vrai a toutefois été acquise sur la Croix par le Verbe Incarné : Dieu attend maintenant que l'homme revienne à Lui et participe à la victoire de Son Fils, afin de ramener le monde à sa destinée première. Selon la parole de S. Paul « jusqu'à ce jour la création toute entière soupire... avec l'espérance qu'elle aussi sera affranchie de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté des enfants de Dieu » (Rom. VIII, 19-22).

6. LES ANGES

Avant de créer le monde visible, Dieu créa ce que nous appelons « monde invisible » ou « ciel » : c'est-à-dire les anges. Les Anges sont des instruments de la Providence Divine, les Messagers de Dieu, et reflètent la lumière divine. L'Écriture nous parle de leur action lors de tous les moments décisifs de l'histoire sacrée.
Les Anges possèdent leur propre hiérarchie : ils constituent une « assemblée » et sont divisés en « milices ». L'Écriture nous apprend que des Anges particuliers sont placés pour garder les peuples, les familles, certaines manifestations naturelles. Chaque homme possède son Ange-Gardien qui le conduit sur la voie du salut et le protège. Les Anges participent « invisiblement » à la célébration de la Divine Liturgie.
Comme nous le voyons, dans la Bible, par exemple dans les livres de Tobie et des Actes des Apôtres, certains événements que les incroyants expliqueraient comme une « heureuse coïncidence » sont en réalité le résultat d'une intervention des Anges, dont la vie spirituelle donne une expérience plus précise.
Les Anges déchus ou esprits du mal font également partie du monde invisible. Leur influence est sensible dans notre monde corrompu : toutefois, seuls les hommes qui croient en Dieu, se rendent compte de la réalité de leur existence et de leurs méfaits.

7. CRÉATION DU MONDE VISIBLE

Le monde visible fut créé après le monde des anges. Au début, une sorte de matière primitive fut amenée à l'existence et prit progressivement des formes définies par la Parole de Dieu et l'action de l'Esprit Saint. Dieu a voulu que le monde soit beau et Il se réjouit de ce qu'Il a créé. Les plantes et les animaux sont produits par la terre elle-même, conformément aux ordres de Dieu. Toute la création est couronnée par l'apparition de l'homme.

8. LA CRÉATION DE L'HOMME

Dieu créa l'homme avec la poussière de la terre (Gen. 11,7) à Son image et à Sa ressemblance (Gen. 1,26), en lui insufflant le souffle de vie. L'homme possède une existence double : par son corps et par son âme, il vit partiellement selon les lois monde matériel et animal, mais, en même temps, il s'élève au-dessus de lui par ses aspirations et ses aptitudes spirituelles.
Pour cette raison, le récit biblique de la création de l'homme est compatible avec toutes les hypothèses scientifiques sur l'origine de l'humanité. Ces hypothèses, en effet, n'ont d'autre prétention que d'expliquer l'origine de l'homme, en tant que représentant du monde animal. Elles ne peuvent jamais déterminer l'autre aspect de la vie humaine, sa destinée ultime, qui constitue l'unique contenu de la Révélation biblique.

9. L'IMAGE DE DIEU DANS L'HUMANITÉ

La Bible nous enseigne que l'homme fut créé à l'image de Dieu. Cette image' obscurcie par le péché a resplendi de nouveau en Christ dans toute sa pureté.
Le Seigneur est venu donner aux hommes l'unité dans l'amour, à l'image de l'unité des Personnes de la Sainte Trinité. Aussi, l'image de Dieu dans l'humanité se manifeste-t-elle comme une recherche de cette unité.
Les hommes furent créés avec une seule et commune nature (consubstantiels) et ils devaient progresser dans la « ressemblance » avec Dieu. Mais le péché les a désunis.
Le Christ a vaincu le péché et a ouvert aux hommes, par l'amour, don du Saint-Esprit, la voie de l'unité perdue. L'unité entre les hommes à l'image de Dieu, c'est l'Église, et Jésus-Christ en est le Chef. Le Christ est le seul vrai centre d'unité pour les hommes.
Saint Dorothée a donné une image géométrique de ce mystère : Dieu est le centre d'une circonférence qui représente le monde : les hommes sont des points sur la circonférence ; pour atteindre l'unité, chaque rayon doit se joindre aux autres dans le Centre, en Dieu.

10. L'IMAGE DE DIEU DANS L'HOMME

Les hommes, dans leur ensemble, peuvent réaliser l'image de Dieu, parce que chaque homme la possède en lui-même. L'image en effet est la condition personnelle, qui se réalise dans la communion. Les Pères de l'Église ont enseigné que cette condition personnelle est surtout constituée par la soif même de Dieu, par la capacité de recevoir l'Amour divin, de rechercher l'unité avec Dieu et avec les autres hommes.
D'autres traits d'origine divine sont liés à cette qualité centrale. Tout particulièrement la liberté, sans laquelle il n'y a ni personnalité, ni amour, et aussi les facultés créatrices de l'homme, son pouvoir sur le monde créé et sa recherche de la perfection dans tous les domaines. L'homme peut, dans la mesure de ses possibilités, participer à la toute-puissance et à l'omniscience divines (il suffit de rappeler ici les progrès de la science et de la technique), mais surtout s'ouvrir à la grâce de Dieu pour rétablir dans sa ressemblance l'image divine.
Les Pères de l'Église enseignent que l'être humain comprend l'esprit, l'âme et le corps. L'esprit doit gouverner l'âme et le corps ; c'est lui aussi qui communique avec Dieu. Certains Pères se contentent de distinguer l'âme et le corps en supposant que l'esprit fait partie de l'âme.
L'activité humaine la plus sublime est de devenir réellement une personne dans l'unité de l'amour conformément au dessein de Dieu. C'est ce qu'on appelle la vie spirituelle. Elle est impossible sans le concours de la grâce divine et consiste à purifier son âme et sa vie de tout mal, en s'ouvrant le plus possible, en toute humilité, à la lumière et à l'amour divins.

11. L'HOMME ET LA FEMME

Dieu, créant l'être humain, a créé l'homme et la femme. Il leur donna le commandement de croître et de se multiplier, afin que l'homme ne soit pas seul sur la voie vers Dieu, mais en relations d'amour avec ses semblables. L'image de Dieu se manifeste dans l'homme de manières différentes suivant le sexe et l'âge. Égaux par leur dignité, l'homme et la femme possèdent des responsabilités différentes, une certaine primauté appartenant à l'homme (mais cette primauté se manifeste dans la réciprocité de l'amour, et elle est l'image de la « primauté » du Père par rapport au Fils. Du Christ par rapport à l'Église : celui qui est premier veut que l'autre devienne son égal).
Adam fut créé en premier et c'est lui qui reçut le' pouvoir de donner des noms aux animaux et de cultiver le jardin du paradis. Après la chute, Adam est le premier à être questionné par Dieu. Chez les Patriarches de l'Ancien Testament et au sein du peuple élu, l'homme régit la famille et reçoit le sacerdoce.
Dans le Nouveau Testament, cette primauté de l'homme continue à se manifester. Le Fils de Dieu, Créateur du monde, devient Homme. Il devient Nouvel Adam et rétablit l'image de Dieu dans l'humanité. Le Précurseur Jean-Baptiste, les apôtres furent des hommes. C'est encore au genre masculin que sont réservées les fonctions hiérarchiques dans l'Église.
Mais en même temps, la Mère de Dieu Marie fut exaltée au-dessus de tout créature. C'est Elle qui fut la Nouvelle Ève, Mère de tous ceux qui trouvent le salut dans son Fils. C'est Elle qui donna au monde la nourriture de l'immortalité, la Chair du Christ.
Par la sainteté qu'Elle a acquise et la grâce de l'Esprit qu'Elle a reçue, Elle a rendu possible l'Incarnation.
Dans sa virginité éternelle, Elle donna l'image lumineuse de la perfection que le monde doit s'efforcer de réaliser.
Chantée par l'Église comme « incomparablement supérieure aux Séraphins », Elle montre la voie que doit suivre toute femme chrétienne : multiplier la vie, nourrir, préserver et transfigurer tout ce qui est vivant, comme mère dans sa propre famille et, plus largement, comme chrétienne, parmi tous ceux qui souffrent.
De nombreuses saintes femmes sont vénérées par l'Église, dont certaines comme « égales aux apôtres ».

12. LE MAL ET LE MALIN

Tout ce qui existe a été créé par la Sublime Raison de Dieu ; tout possède donc un sens et peut être expliqué. Mais Dieu n'a pas créé le mal. Le mal ne possède donc pas de sens et constitue une absurdité.
Le mal n'a point d'existence propre : ce n'est qu'un mouvement vers le néant, une corruption, un mensonge, une maladie de l'existence. Il est toujours destructeur.
Les Pères de l'Église nous expliquent que Dieu a admis l'existence du mal, cette corruption de l'être, pour que l'être véritable, qui est celui de la personne libre, apprenne à s'affermir librement en lui-même et en Dieu. Le mal est une liberté personnelle mal comprise.
Car si l'on parle de liberté mal comprise, on doit supposer une personne qui l'exerce. Cette personne est avant tout l'esprit Malin ou Diable. Il fut créé bon, mais se détourna de Dieu.

13. LA CHUTE DU PREMIER ANGE

Les anges et les hommes furent créés pour être en perpétuelle communion avec Dieu et entre eux. La vie elle-même est une communion dans l'Amour et, en premier lieu, avec l'Amour lui-même, Dieu.
Dans un incompréhensible mouvement de révolte, l'Être créé le plus proche de Dieu, le plus sublime des anges, Lucifer (« porteur de lumière ») a préféré tout posséder pour lui-même, sans rien communiquer aux autres au nom de Dieu, mais seulement en son propre nom. Ce péché primitif est l'orgueil ou l'égocentrisme. Par orgueil, Lucifer concentra toute son attention sur sa propre personne et considéra son « moi » comme le centre de l'univers. Le « moi » devint ainsi idole et tous les autres objets, des instruments destinés à le servir. Son intérêt envers Dieu et le prochain disparut pour faire place aux produits de son imagination personnelle qui eux aussi devinrent des idoles. Le lien perdu avec Dieu fut remplacé par des passions incontrôlables.
L'extrême solitude dans laquelle se trouva l'Inventeur du mal se transforma bientôt en jalousie. Son âme ne pouvait se défaire complètement du désir d'aimer et de s'unir, propre à toute créature de Dieu, mais l'impossibilité où il se trouva d'atteindre l'unité là où elle se trouve réellement, le porta à la rechercher dans la destruction universelle.
Pour cacher ce désir trop manifeste de faire du mal, le Démon prend parfois le masque du bien, en recourant à la fraude et au mensonge. Le Seigneur nous dit ainsi que Satan « fut un meurtrier dès l'origine et le père du mensonge » (Jean 8, 44). C'est par la fraude qu'il attira dans l'abîme d'autres esprits et c'est le mensonge et la calomnie qui lui permirent de provoquer la chute des premiers hommes.

14. LA CHUTE DE L'HOMME

La chute de l'homme décrite dans le livre de la Genèse est le prototype de toute tentation et de tout péché humain. En voici les traits essentiels :
1) L'homme n'est pas seul fautif, lorsqu'il tombe dans le péché : il est trompé par autrui et se trompe lui-même.
2) Lorsqu'il est tenté, il garde sa pleine liberté d'action. Ève est indécise, et entre en discussion avec le Serpent.
3) Le péché commence par une image attirante et tentatrice, qui apparaît dans l'esprit humain
4) Dieu tolère cette tentation afin d'éprouver et d'affirmer la liberté humaine L'interdiction divine de « manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal » est la voix de l'Amour divin. Si l'homme lui avait obéi, il se serait affirmé dans sa liberté, car la liberté se réalise dans l'Amour.
5) Celui qui n'agit pas conformément à l'amour de Dieu tombe dans le péché, perd sa liberté et devient esclave du péché. La première chute d'Adam et d'Ève entraîna toute une suite de péchés : ils se cachèrent devant Dieu, se reprochèrent mutuellement leur faute.
6) Le péché est une liberté mal comprise et il consiste à considérer la Voix de l'Amour divin comme une contrainte. Dieu n'a jamais assumé la position d'un chef qui exige l'obéissance. Il est notre Père et Il veut que nous le suivions par amour filial.

15. LES CONSÉQUENCES DU PÊCHÉ

Les premiers hommes ont préféré la belle apparence d'un fruit à l'accomplissement de la volonté de Dieu. Il y a là une véritable rupture de la hiérarchie des valeurs, dont la première conséquence fut la perte du paradis. Le péché eut aussi des conséquences dans la vie physique de l'homme : la reproduction de la race humaine devint un prétexte au développement des passions. L'enfantement se produit désormais dans la douleur. Le travail ne comporte plus toujours une joie créatrice. L'unité et l'amour ne triomphent plus dans les relations humaines : la haine, le crime et même le meurtre apparaissent. La personne humaine elle-même dans la mesure où elle perd l'Amour total qui lui donnait son unité, est déchirée par des désirs de toute sorte. Ce déchirement de la personne provoque la maladie de l'âme et du corps, et enfin la mort.
La personnalité humaine, atteinte par le péché, ne peut supporter l'immortalité. C'est une grâce que Dieu fit à l'homme pêcheur que de l'empêcher de goûter à l'arbre de vie après qu'il eut péché.

16. LE PÉCHÉ ORIGINEL

La mort et le péché sont devenus héréditaires à cause du péché d'Adam et d'Ève, le couple dont tous les hommes sont issus. « Le péché est entré dans le monde, - écrit l'apôtre Paul, - et par le péché la mort » (Rom. V. 12). L'état actuel de la race humaine et du monde n'est donc pas celui auquel Dieu les a destinés. Le chrétien doit écarter catégoriquement la pensée blasphématoire que Dieu serait à l'origine des malheurs de l'humanité et de la corruption des choses. Le dogme du péché originel, révélé par l'Écriture Sainte, nous enseigne que le bonheur véritable n'est plus accessible à l'homme parce qu'il l'a lui-même abandonné. Adam et Ève sont morts à cause de leur péché, et ils ne purent donc transmettre à leurs descendants une vie véritable et éternelle. Dieu seul, dans sa toute puissance peut restaurer l'humanité déchue et Il l'a fait par le Christ, notre Sauveur. Ce salut était possible parce que, dans sa déchéance même, l'homme n'avait pas définitivement perdu l'image divine. L'homme est tombé ; il a subi un profond changement de son état, mais Dieu est resté lui-même dans son amour envers les hommes et Il est venu aider l'homme à revenir à la vie.
Dernière modification par ulysse le sam. 20 déc. 2014 20:40, modifié 1 fois.
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DIEU - TRINITÉ

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1. NOUS ADORONS UN DIEU-TRINITÉ

« Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit » : ces mots résonnent constamment dans nos églises. « Béni est le Royaume du Père, du Fils et du Saint-Esprit », dit le prêtre, en commençant la Liturgie.
L'Église est le Royaume de la Sainte Trinité ; là est notre vie. Il n'est donc pas étonnant que notre joie la plus haute, notre conscience de vivre en Dieu s'expriment en une glorification de la Sainte-Trinité.
Plus notre vie chrétienne est intense, plus notre glorification est sincère.

2. DIEU-TRINITÉ, DIEU-AMOUR

Les Juifs, les Musulmans adorent, comme les chrétiens, un Dieu unique, mais les chrétiens ont le grand privilège d'adorer Dieu comme Trinité. Ce mystère du Dieu en Trois Personnes nous fut révélé par Jésus-Christ. C'est lui aussi qui nous révéla que Dieu est Amour. Dieu est Amour parce qu'il est Trinité ; il est Trinité parce qu'il est Amour.
L'amour peut aussi unir des hommes entre eux : on dit qu'il y a des époux unis, une famille unie, formant unité. Mais lorsqu'il s'agit des hommes, on ne peut prendre ces expressions à la lettre, l'amour humain n'étant jamais parfait. Au contraire, l'Amour divin n'a point de mesure : Dieu est Amour (1 Jean IV, 8) est les Trois Personnes de la Trinité sont véritablement un seul Dieu, une seule essence, une seule vie.

3. L'UNITÉ DANS L'AMOUR

Les hommes pour qui Dieu est une unique Personne, l'imaginent souvent comme un être sévère et despotique ; et, en effet, si Dieu était solitaire en lui-même, pourrait-il aimer ? L'amour est d'autant plus parfait que les êtres qui s'aiment sont parfaits.
Au sein de la Trinité, l'Aimant et l'Aimé sont parfaits, car les Trois Personnes sont Dieu : le Père, aussi bien que le Fils et l'Esprit. La Sainte Trinité est une parfaite unité dans l'Amour.

4. LA SAINTE TRINITÉ ET NOUS

Nous glorifions la Sainte Trinité, Père, Fils et Esprit Saint, parce qu'Elle nous destine à la même perfection, au même Amour, à la déification : quand nous recevons la grâce divine, la voie nous est ouverte vers la perfection dans l'unité, à l'image des Personnes de la Sainte Trinité.
Nous, chrétiens, en recherchant l'unité de tous sur la terre, nous ne plaçons pas notre espoir en une utopie, mais nous approchons de ce qui existe de toute éternité et qui est à l'origine de toute vie véritable.
Pouvons-nous craindre ceux qui haïssent, ceux qui divisent, ceux qui tuent, alors que notre Dieu est Unité dans l'Amour ?
Telle est la signification pour nous du dogme de la Trinité.
« Il est digne et juste d'adorer le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Trinité consubstantielle et indivisible. »

5. NOUS CONNAISSONS DIEU DANS LA MESURE OÙ IL SE RÉVÈLE

C'est surtout « au cœur, que Dieu est sensible » parce que c'est le cœur qui connaît l'Amour. Le cœur, pour la spiritualité orthodoxe, n'est pas seulement l'organe du sentiment mais le centre de l'homme total, le lieu de la plus haute intuition. Mais le « cœur », même s'il s'enflamme parfois d'un véritable amour divin, ne peut en pénétrer toute l'insondable et éternelle profondeur. D'autant moins la raison est-elle capable d'y parvenir, même en prenant une conscience plus ou moins claire de l'expérience du cœur. Nous ne pouvons donc pénétrer le Mystère de la Trinité.
Si nous connaissons quelque chose de Dieu, c'est parce que Lui-même se révèle à nous. Quand Dieu se révèle, c'est son amour, sa lumière qui viennent à nous.

6. JE SUIS CELUI QUI EST

La révélation divine nous apprend que Dieu est Celui qui « est » : cela signifie que Dieu seul possède la plénitude de l'existence avec tout son contenu d'infinie réalité : « Je suis Celui qui est », dit Dieu à Moise en lui révélant Son nom. En ancien hébreu le Nom divin est « Yahvé ». Il résume tous les attributs fondamentaux de Dieu, tous les Noms divins. En se désignant comme Celui qui est, Dieu se manifeste comme le Dieu qui se révèle, et peut être connu : Il est la Lumière, II est la Vie.

7. PERFECTION DIVINE ET NOMS DIVINS

La perfection divine signifie que Dieu se suffit à Lui-même, et que sa plénitude est totale. Dieu est la plénitude de toutes les perfections et toutes s'unissent en Lui en une harmonie parfaite. La transcendance de Dieu est au-delà de tout ce que
nous pouvons dire et penser, parce que Dieu est personnel et qu'il est impossible de saisir et de définir la personne, dans la profondeur secrète de son essence. Mais la transcendance de Dieu ne nuit pas à la richesse de ses qualités qui jaillissent d'elle et la manifestent. Les images, les manifestations du Beau nous donnent des exemples d'une telle unité dans la multiplicité, de simplicité dans la richesse. C'est ainsi qu'une belle œuvre musicale contient une grande richesse de sons ainsi que leurs combinaisons multiples ; et pourtant, nous la percevons. comme un tout simple et unifié. Plus nous ressentons cette unité et cette simplicité et plus volontiers nous trouvons l'œuvre géniale et même « divine »... Ce dernier qualificatif est bien celui qui convient, car c'est Dieu en effet qui est à la fois infiniment riche et pourtant Un et Simple.
Dieu se révèle à nous comme éternel, omniprésent, omniscient, tout-puissant, infiniment bon et juste, immuable et bienheureux, mais tous ces Noms divins découlent de la révélation fondamentale : celle de Dieu comme plénitude de l'existence, c'est-à-dire comme Trinité. Les Noms Divins sont comme les rayons qui émanent du soleil triple de la Trinité. En cela Dieu est au-delà même de l'unité et de la simplicité : il est avant tout Uni-Trinité ou Tri-Unité.

8. LE DIEU DES CHRÉTIENS EST UN DIEU PERSONNEL

Dieu seul est parfaitement personnel, c'est-à-dire qu'il trouve en Lui seul sa pleine subsistance, qu'il est toujours tel qu'Il veut être, qu'Il est unité totale et diversité totale : une seule essence et trois Personnes ou Hypostases.
Nous croyons en un seul Dieu en Trois Personnes. En disant cela, nous devons nous rappeler que l'existence personnelle est une existence supérieure. Tout être qui n'a pas d'existence personnelle est imparfait et sans indépendance. À son degré le plus bas, l'être impersonnel est la chose.

9. L'ESSENCE OU CONTENU DE LA PERSONNE

Nous confessons encore que les Trois Personnes Divines sont consubstantielles, c'est-à-dire qu'elles ont une seule substance ou essence commune.
L'essence est le contenu de l'existence personnelle.
Nous pouvons dire par exemple que l'essence personnelle d'un enfant se manifeste surtout par le jeu et l'étude ; chez le compositeur, on trouve tout un univers de sons.
Nous ne pouvons connaître l'essence divine, mais Dieu se révèle à nous comme Vérité, Amour, Beauté, Sainteté,.- par toute le multitude de ses Noms, - de ses « énergies ».
Chacune des trois personnes divines possède en plénitude la même essence divine (elle la possède pour la donner aux Deux Autres dans une plénitude éternelle d'amour).

10. NOUS CROYONS EN UN DIEU VIVANT

Notre Dieu, le Dieu unique en Trois Personnes, n'est pas une abstraction. L'Écriture nous révèle les relations d'amour qui existent entre le Père, le Fils et le Saint Esprit. Elle nous dit aussi que cet amour divin se répand sur l'univers créé tout entier. Ces relations, cette activité, cette gloire de Dieu dans l'Univers constituent une révélation de la vie même de Dieu. Cette vie est commune au Père, au Fils et au Saint-Esprit qui agissent toujours en commun.
La Bible nous révèle constamment des manifestations de cette vie divine, qui est ainsi une activité éternelle, une « énergie » qui manifeste toutes les perfections de Dieu, et procède de l'essence divine elle-même.

11. DIEU LE PÈRE

Dieu le Père n'a pas d'origine. Sa personne, sa substance et sa vie ne sont déterminées pas rien et n'ont d'autre origine que Lui-même. Mais la Personne n'est parfaite que dans l'amour, dans le don de tout ce qu'elle a, de tout ce qu'elle est. Et cet amour ne peut s'immobiliser entre Deux Personnes car la dualité comporte comme un risque d'opposition. Il s'accomplit par le dépassement infini de l'opposition, dans l'unité des Trois Personnes divines : et le Trois ici n'est pas un nombre, il désigne la plénitude de l'existence personnelle dans l'unité absolue et la diversité absolue. Ainsi le Père, de toute éternité, se pose comme Personne en posant le Fils et le Saint-Esprit, et en leur donnant tout ce qu'Il a, tout ce qu'Il est, c'est-à-dire l'essence divine. Le Père est le seul principe de la Trinité. C'est ce qu'on appelle la « monarchie » du Père (de deux mots grecs qui signifient « seul principe » ou « seule origine »).
Lorsque Dieu se manifeste, la nature divine, dont la Source est le Père, s'exprime dans la Personne du Fils d'où le nom de « Verbe » ou « Image du Père » donné à Dieu le Fils. Et la vie divine jaillit dans le Saint-Esprit qui, d'autre part, est inséparable du Fils comme le souffle est inséparable de la parole qu'il manifeste : c'est pourquoi la troisième personne de la Trinité est nommée « souffle du Père » et « Esprit du Père ». (Le même mot grec signifie à la fois « souffle » et « esprit »).
La naissance du Fils et la procession du Saint-Esprit sont des actes éternels de l'amour du Père. Le Père ne garde rien pour soi de tout ce qui lui appartient, Il le donne.
Le mystère de la naissance éternelle du Fils est révélé dans les premières lignes de l'Évangile de saint Jean : « Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu. Et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. »

12. DIEU LE FILS - VERBE DE DIEU

Le Fils est Verbe et Image du Père.
Dieu vit non dans le temps, mais dans l'éternité où il n'y a ni passé, ni futur, où tout demeure dans un présent immuable. Voilà pourquoi il n'y a jamais eu de temps où le Fils n'ait pas existé.
Il est Dieu parfait comme le Père. Il est « Lumière de Lumière », « Vrai Dieu de Vrai Dieu ».

13. L'HÉRÉSIE D'ARIUS

Un prêtre du IVe siècle, Arius, incapable de pressentir l'éternité qu'il concevait comme un temps prolongé à l'infini, enseignait que le Fils de Dieu n'est pas éternel comme Dieu le Père et qu'il n'est qu'une créature supérieure. Arius pensait que puisque le Fils de Dieu est engendré par le Père, il fut un temps où le Fils n'existait pas.
L'hérésie d'Arius provoqua de longs troubles dans l'Église. Saint Athanase le Grand démontra que si le Fils de Dieu est une créature, il ne peut nous sauver par son incarnation. Si Dieu lui-même ne s'est pas fait Homme, l'homme ne peut être sauvé, ne peut s'unir à Dieu, ne peut devenir Dieu par la grâce.

14. Y A-T-IL DANS LE MONDE CRÉÉ DES ANALOGIES AVEC LA NAISSANCE ÉTERNELLE DU FILS ?

Il est fort difficile de trouver dans le monde créé un exemple qui nous aide à nous représenter la naissance éternelle du Verbe de Dieu.
Ainsi la pensée humaine, même quand elle est fidèlement exprimée, n'est pas une personne vivante ayant sa vie propre.
De même l'enfant ne reçoit en naissant qu'une partie des caractéristiques de son père ; et encore les reçoit-il inconsciemment comme le père lui-même les transmet inconsciemment ; en outre, l'enfant a une mère. Tout cela nous montre qu'il ne convient pas de représenter le mystère de la génération divine du Fils par rapport au Père selon nos concepts humains. Certains théologiens trouvent une analogie lointaine dans l'influence spirituelle d'un maître sur la vie de son disciple, autrement dit dans la paternité spirituelle. C'est en ce sens que l'apôtre Paul écrit : « ... vous que j'enfante à nouveau dans la douleur jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous ! » (Gal. IV, 19).

15. LE SAINT ESPRIT

Dieu le Père non seulement engendre de toute éternité le Fils, mais de toute éternité aussi, Il fait procéder le Saint Esprit.
Dans l'Écriture Sainte et dans les œuvres des saints Pères, il est souvent question du Saint Esprit auquel elles donnent des noms divers : le Saint-Esprit est comme le souffle du Père quand Celui-ci prononce le Verbe éternel ; il est encore l'élan d'amour ou la force d'amour du Père qui donne tout ce qui Lui appartient au Fils et à ce titre il repose éternellement sur le Fils ; il est aussi l'inspiration du Père qui se révèle dans le Fils, dans son Verbe : Il est appelé Beauté ou Lumière de la Vérité Divine qui brille dans le Fils, cette image du Père ; Il est ou plutôt il manifeste la Gloire de Dieu, la gloire de l'Amour divin et de l'harmonie qui règne au sein de la Trinité, ou encore la félicité de l'Amour Divin. Le Saint Esprit est encore appelé « suave odeur » et « fleur » de la Divinité, et enfin Vie du Père, Vie du Fils, Vie divine - manifestée dans la troisième Personne de la Sainte Trinité, Personne mystérieuse qu'il nous faut cependant contempler dans sa subsistance propre. Il est aussi le Donateur de Vie, l'Esprit qui vivifie, le Paraclet. Il est comme la Personne, l'Hypostase de la Vie.

16. LA DIVINITÉ DE L'ESPRIT SAINT

De même que le Verbe Divin, le Saint-Esprit est Dieu et égal à Dieu le Père. Il est éternel comme éternel est le Père, comme éternel est le Fils ; et s'il est comme la vie et le souffle personnifiés du Père, Lui-même possède pourtant la plénitude de la Vie divine ; et s'Il est l'Amour du Père et l'Amour du Fils, Il existe aussi en Lui-même, et participe à l'Amour unique de la Trinité.
De même l'essence du Saint-Esprit, tout ce qui constitue le contenu de Sa Personne, est la même Essence divine que celle du Père et du Fils. Il la reçoit du Père en même temps que le Fils. Et quand il manifeste la vie divine, il la manifeste du Père par le Fils, par le Verbe de Dieu.

17. IMAGES DU MYSTÈRE DE LA SAINTE TRINITÉ

Les saints pères recouraient parfois à des images empruntées à la vie matérielle pour suggérer le mystère de la Sainte Trinité. Ainsi, le feu donne à la fois lumière et chaleur. Ils usaient aussi d'images tirées de la vie psychophysique : la pensée, exprimée par la parole, qui est elle-même transmise par le souffle.

18. LES VOIES DE LA CONNAISSANCE DE DIEU

Lorsque nous affirmons quoi que ce soit qui concerne Dieu, il faut toujours nous souvenir que Dieu est tellement au-dessus de tout ce qui est créé, que toutes nos conceptions et explications ne lui conviennent pas en réalité. En effet, tout ce que nous disons ne peut qu'être en rapport avec le monde créé, le monde des objets, mais Dieu n'est rien de tout cela. Tous les objets que nous étudions font partie d'un tout, mais Dieu n'est ni une partie de ce tout, ni même ce tout. Les Docteurs de l'Église insistent sur le fait qu'en parlant de Dieu, il serait plus juste de dire que Dieu n'est ni ceci ni cela, que d'affirmer que Dieu est ceci ou cela.
« Dieu est infini et inaccessible » écrit par exemple saint Jean Damascène et ce sont là véritablement les seuls qualificatifs qui Lui conviennent. Et saint Grégoire Palamas lui aussi écrit : « Nous ne pouvons ni représenter ni décrire la nature suressentielle de Dieu ». Tandis que saint Basile le Grand rappelle que notre connaissance de Dieu est d'autant plus limitée que notre connaissance du monde créé est elle-même limitée : la moindre chose, dans sa profondeur, ne nous reste-t-elle pas mystérieuse ?
L'idée que Dieu est toujours au-dessus de tout ce que nous pouvons penser de Lui nous aide à nous en rapprocher spirituellement, car cette humilité rend l'esprit capable de s'ouvrir à la connaissance véritable, c'est-à-dire à la communion personnelle avec Dieu qui, par amour pour nous, sort de son essence inaccessible, vient à nous, se fait homme, nous parle, se donne à nous dans les sacrements de l'Église.
Cette idée même nous incite, pour atteindre Dieu, à renoncer à tout ce qui est terrestre, non seulement en esprit, mais aussi dans notre cœur, car, selon la parole du Seigneur Lui-même, « seuls les cœurs purs verront Dieu ». Ceux qui, après avoir reçu le Saint Baptême, vivent en Christ, reçoivent la connaissance de Dieu car « l'Esprit de Vérité est en eux ».
ulysse
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LA VIE SPIRITUELLE DU CHRÉTIEN

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1. BUT DE LA VIE CHRÉTIENNE

Le but de la vie chrétienne est l'union avec Dieu et avec les autres hommes à l'image de l'unité de la Trinité. Nous pouvons atteindre ce but en participant à la vie du Seigneur Jésus-Christ. Nous devons nous implanter en Lui comme les rameaux au Cep (Jean 15, 4-9). Cette union s'accomplit par la force du Saint Esprit et l'on peut dire que le but de la vie chrétienne est d'acquérir le Saint Esprit et de recevoir Ses dons. Le plus grand d'entre eux est l'Amour qui unit tous les hommes et est source de sainteté. Celui qui le possède vit selon l'inspiration de Dieu et non plus poussé par ses considérations individuelles et ses seuls penchants. C'est alors qu'il est réellement le temple de l'Esprit-Saint et il peut dire après l'Apôtre : « Ce n'est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi » (Gal. 11, 20). Ainsi est-il devenu lui aussi fils de Dieu le Père et saint. Voilà pourquoi le but de la vie chrétienne est nécessairement la sainteté.

2. LA RÉVÉLATION
(Écriture et Tradition)

Par Sa Révélation, Dieu Lui-même nous montre le but d'une vie authentique et le moyen de l'atteindre. La Révélation est donnée à l’Église, c'est-à-dire à une communauté d'hommes qui ont déjà désiré l'union avec Dieu et entre eux. Et l'Esprit garde la Révélation divine qui est la vivante expérience de l'union avec Dieu. C'est cela que l'on appelle la Tradition et son fondement le plus précieux est la Sainte Écriture, c'est-à-dire ce qui, de la Révélation, a été consigné par écrit par des hommes choisis exprès pour cela par Dieu. Tenter d'assimiler la Sainte Écriture c'est le premier pas sur la voie qui mène à Dieu.
L’Écriture est constituée par l'Ancien et le Nouveau Testament et forme un tout uni; mais pour les Chrétiens, la base sur laquelle ils s'appuient, est la Nouveau Testament qui repose lui-même sur l’Évangile dans lequel est gravée l'image de Jésus-Christ : Il est là, dans les événements de Sa vie, dans Ses paroles et dans Ses œuvres.
L'Incarnation Divine et la descente du Saint-Esprit sur l’Église ont été accomplies une seule fois et les écrits du Nouveau Testament en portent témoignage. À ces événements uniques, on ne peut rien ajouter ni rien ôter. L’Écriture constitue ainsi la fondement de notre foi.
Une lecture attentive de la Sainte Écriture non seulement nous donne des connaissances sur Dieu, mais encore, dans une certaine mesure, nous fait connaître Dieu Lui-même en nous unissant à Lui tout particulièrement lorsque nous lisons l’Évangile.
La Tradition n'est pas un recueil de connaissances abstraites transmises par la mémoire. Ce qui se transmet, c'est la Vérité vivante destinée à être assimilée par un cœur vivant. Cette assimilation n'est possible qu'avec le concours de la Grâce. Autrement dit, Dieu se révélant au cœur de chaque chrétien lui permet de faire sienne la connaissance déjà reçue de la même façon par ceux qui l'ont précédé : c'est là ce qui fait tout le prix de la Tradition. La Vérité divine est toujours la même, ce qui change c'est la forme extérieure sous laquelle elle pourra être assimilée et cela dépend de la personnalité de celui qui doit la recevoir, de l'époque et du lieu où se produit cette transmission de la vérité. De là découlent la variété des prières et des rites, de la prédication, des travaux de la Théologie et aussi l'inévitable changement de leur forme.
C'est ainsi que peut s'incorporer à la Tradition, outre la Sainte Écriture, toute parole écrite ou orale proposés par l’Église pour nourriture spirituelle à ses fidèles. Certains rites peuvent également y pénétrer de la même manière. Après la Sainte Écriture, sont venus constituer le corps de la Tradition : les définitions dogmatiques des Conciles œcuméniques, les textes et rites liturgiques et aussi les décisions canoniques, les écrits des Pères de l’Église, les ouvrages théologiques et de prédication, tous n'étant pas de même valeur et pouvant, en accord avec l'expérience vivante de l’Église, acquérir une signification plus ou moins grande dans la manifestation de la Tradition sacrée.
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LA VIE SPIRITUELLE DU CHRÉTIEN

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3. LES LOIS FONDAMENTALES DE LA VIE SPIRITUELLE DE L'HOMME ET LEUR DÉCOUVERTE DANS L'ANCIEN TESTAMENT

«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de tout ton pouvoir » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Marc XII, 30-31). Ces deux lois fondamentales de la vie de l'homme « selon l'esprit et la vérité », exprimées sous forme de conseil ou de préceptes, apparaissent déjà dans l'Ancien Testament où elles sont rendues manifestes dans les figures des hommes qui s'efforçaient d'y conformer leur vie. Mais, dans l'Ancien Testament seuls les fils du peuple élu sont tout d'abord considérés comme « prochain ». Une telle limitation de l'idéal moral est inacceptable pour les chrétiens qui connaissent déjà l'universalité de l'amour divin. Cependant, il convient de ne pas oublier que l'Ancien Testament ne faisait que préparer le Nouveau et qu'Israël n'était pas seulement un peuple parmi de nombreux autres, mais aussi une école de fidélité à Dieu, le peuple de Dieu, l’Église de l'Ancien Testament, c'est-à-dire la semence de l’Église néo-testamentaire, universelle.
Certaines figures de justes de l'Ancien Testament sont si belles qu'elles apparaissent comme la préfiguration du Seigneur Lui-même. Ainsi les innocents qui acceptent la souffrance : Abel, Isaac, Job, Joseph et enfin Moïse qui fut le guide et le docteur de son peuple et se donna tout entier pour le servir - préfigurent l’œuvre rédemptrice du Christ.
Nous trouvons aussi dans l'Ancien Testament des exemples d'infidélité à Dieu, des méchants et des actions mauvaises. Tel le récit du crime de Caïn dans lequel l'assassinat de l'homme par l'homme est stigmatisé avec une vigueur surhumaine (ce qui n'existe dans aucune religion de l'Antiquité).

4. LE DÉCALOGUE

Ce que la Révélation nous apprend dans l'Ancien Testament sur la vie spirituelle de l'homme apparaît encore dans de nombreux préceptes parmi lesquels les dix Commandements de Moïse ou Décalogue guident encore aujourd'hui le chrétiens - les quatre premiers enseignent l'amour à l'égard de Dieu, les autres - l'amour à l'égard du prochain. La plupart d'entre eux revêtent la forme de défenses et indiquent les principaux obstacles sur la voie de la vie véritable.

5. LES DEUX PREMIERS COMMANDEMENTS

Le premier commandement rappelle la vérité essentielle de l'Ancien Testament : il y a un seul Dieu et c'est en Lui seul qu'est notre vie. « Je suis ton Dieu et il n'y aura pas pour toi d'autre dieu que Moi ». Le second commandement explique le premier: «Tu ne te feras aucune image de quoi que ce soit ; ni de ce qui est dans les cieux, ni de ce qui est sur la terre, ni de ce qui est dans les eaux. Tu ne te prosterneras pas devant elles ni ne les serviras ».
C'est là un avertissement contre le culte païen des faux dieux. Il existe encore maintenant des idolâtres inconscients, même parmi les chrétiens : tous ceux qui prennent pour valeur suprême une quelconque valeur relative, par exemple le triomphe de leur propre peuple, on de leur race ou de leur classe sociale (ainsi toutes espèces de chauvinisme, de racisme ou de communisme). Celui qui sacrifie tout pour l'argent, la gloire, l'ambition ou la jouissance personnelle, se forge une idole et l'adore. Tout cela est trahison envers Dieu, substitution du mensonge à la vérité et en même temps subordination du tout à une partie, du plus élevé au plus bas.
C'est là une dénaturation de la vie, une maladie, une monstruosité, un péché menant l'idolâtre lui-même à sa propre ruine et bien souvent à celle des autres. Voilà pourquoi on peut considérer le second commandement comme un avertissement contre tout péché en général.
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