Questions relatives au corps et au sang du Seigneur

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galkani
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Questions relatives au corps et au sang du Seigneur

Message par galkani »

Bonjour,

Nouveau sur le forum, tout d'abord je vous remercie pour votre accueil.
Je viens avec trois questions relatives au corps et au sang du Seigneur.

(1) Il me semble que l’épiclèse étant liée au ministère du prêtre, son efficacité ne peut pas dépendre des qualités morales de celui-ci. Par contre, est-ce qu'elle peut être rendue inefficace (le pain et le vin n'étant pas transformés) à cause de schismes tels que celui de 2018 et la rupture de communion entre Moscou et Constantinople, dans l'un ou l'autre des deux patriarcats ?

(2) Question à la fois dogmatique et très concrète que je me posais à l'occasion de la communion des femmes enceintes et des bébés. Est-ce que c'est seulement le sang du Christ, ou est-ce que c'est à la fois du vin et le sang du Christ ? Parce qu'on peut faire une analogie avec les deux natures du Christ: il est pleinement homme et pleinement Dieu. Alors le pain... pleinement pain et pleinement Christ ? et ou est-ce que l'analogie ne marche pas ? (on me répondra peut-être qu'il s'agit de la présence du Christ, et que l'analogie avec la double nature du Christ ne vaut pas). D'un autre côté, puisqu'il en a "l'apparence", et que "moléculairement" il s'agit bien de vin, il me paraît difficile d'accepter que ce ne soit qu'une illusion (quelque part, ça flirte un peu avec les hérésies qui voudraient que la crucifixion fût une illusion, non ?). On sent bien, en utilisant notre bon sens, que les femmes enceintes et les bébés doivent communier, mais quand même, puisque c'est ça qui m'intéressait, est-ce qu'il y a de l'alcool dans le vin consacré ?

(3) Quand on dit "le corps et le sang", on parle bien du pain et du vin ensemble, ou est-ce qu'il faut suivre littéralement l'évangile qui dit que c'est le pain qui est le corps, et le vin qui est le sang ?

Merci d'avance pour vos réponses et bonne journée !
Gérard.

*****************

PS: Pour approfondir un peu le point (2):

(2).(i) il me semble que la seule question, dans cette affaire, est de savoir si oui ou non il était du ressort canonique du patriarche de Constantinople d'accorder l'autocéphalie à l'Ukraine, puisqu'alors se résout aussi la question de savoir si le patriarche de Moscou a "eu raison" de rompre la communion avec Constantinople, et que toute autre considération d'ordre:

- pseudo-pastorale ("faut bien draguer un peu les fidèles ukrainiens, qui ne sont pas déjà pas bien nombreux à venir à l'église" - genre d'argument à la Vatican II - surtout qu'ils ne font ça que pour se séparer de l'Eglise russe et que, de façon générale, la diversité des patriarcats devrait servir l'unité de l'Eglise et non son morcellement en patriarcats qui se détestent.)
-politique ("est-ce Constantinople a eu raison d'accorder l'autocéphalie ?", "Constantinople est instrumentalisé par les USA" - même si c'est sans doute vrai),
- ou coutumière du genre "on a fait ça aussi par le passé avec la création d'autres patriarcats",

est hors sujet. Puisqu'il s'agit d'une question historique assez technique, est-ce que ça ne pose pas un "problème" quand on songe que les détails échappent à beaucoup d'orthodoxes et, même si on peut exiger de chacun qu'il fasse l'effort de se renseigner pour savoir s'il communie dans une église canonique, est-ce qu'on peut espérer que les deux patriarcats offrent toujours le corps du Christ à leurs fidèles ?


(2). (ii) Vous avez remarqué que je ne parle pas de la communion dans l'Eglise catholique romaine, mais quand même, on peut en dire un mot. Sur ce point, j'aimerais dire que ce que l'homme fait, lorsqu'il le fait à sa fantaisie et sans tenir compte des ordonnances divines, il le fait parfois longtemps, et finit par penser que les coutumes adoptées sont canonisées par l'habitude et le temps, mais que le chrétien est un animal historique, que c'est à partir de l'histoire (et non de la philosophie, qui est plutôt la servante de l'histoire) qu'il doit démêler les querelles. Combien de ces coutumes sont odieuses à Dieu, et Lui nous laisse nous en rendre compte par nous-mêmes, parce qu'il a déjà tout dit, et qu'il nous appartient de juger d'un esprit d'éclairé et avec un coeur pur du bien-fondé de nos pratiques ? Par exemple, le deuxième mariage, dont un prêtre me disait que nous ne savons rien de son bien-fondé, que certes il est célébré par commisération envers notre faiblesse, mais qu'en vérité nous ne savons pas si Dieu l'accepte. Mais parce que la foudre ne nous tombe pas dessus, parce que le temps passe, on finit par penser que cette pratique est acceptée par Dieu. Dans ce cas-là, qui est peut-être sans rapport me dira t-on, encore s'agit-il d'une pratique dont nous savons qu'elle n'est pas un exemple. Ce que nous disons-là des coutumes, ne pouvons-nous pas à plus forte raison le dire aussi des hérésies ? Parce que le schisme de 1054 est ancien, on a pris l'habitude de croire qu'il y a deux traditions, alors qu'il suffirait de démêler les circonstances historiques pour infirmer les prétentions latines. Sauf que quand on en fait une affaire philosophique, alors on entre dans les marais des catégories philosophiques, et on est invité à consentir à deux traditions qui seraient également recevables.
galkani
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Re: Questions relatives au corps et au sang du Seigneur

Message par galkani »

Up :-)
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