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Hier, 18 janvier 2006, le saint Synode de l'Eglise orthodoxe de Roumanie a confirmé la création d'une nouvelle métropole, dite de Cluj, Alba, de la Crisana et du Maramures, avec son siège à Cluj-Napoca. La nouvelle métropole comprendra donc les actuels diocèses de Cluj-Napoca, qui deviendra siège métropolitain, Alba Iulia, Oradea et du Maramures et de Satu Mare, qui seront sièges suffragants. La nouvelle métropole compte environ 2'500'000 fidèles.

Le maintien d'un seul siège métropolitain pour toute la Transylvanie (Sibiu) ne se justifiait plus que par des raisons historiques, le fait que l'évêché de Sibiu avait été à une époque le seul diocèse orthodoxe autorisé par les Habsbourg en Transylvanie. Mais l'évolution démographique a fait que cette métropole de Sibiu et de toute la Transylvanie était devenue trop grande pour satisfaire tous les besoins pastoraux du Nord.

Cette évolution se comprend aussi au vu du prestige et de l'importance d'une ville comme Cluj, qui méritait en effet de devenir siège métropolitain. Je me réjouis d'autant plus de cette décision que les orthodoxes de ces régions furent longtemps persécutés par les calvinistes, les uniates et les antitrinitaires / unitariens (encore pendant l'occupation hortyste de 1940-1944) . Par exemple, le diocèse de Cluj n'a pu être créé qu'après la libération de la Transylvanie, en 1918.

je me réjouis de cette bonne nouvelle, merci de l'information Lecteur Claude

Le communiqué de presse du saint Synode du 18 janvier 2006 se trouve à l'adresse suivante sur Internet: http://www.patriarhia.ro/patriarh/index.php .

Le nouveau siège métropolitain de Cluj-Napoca sera le quatrième par rang d'honneur dans l'Eglise orthodoxe roumaine, derrière Bucarest, Jassy et Sibiu.
Les autres sièges métropolitains de l'Eglise orthodoxe roumaine sont Timişoara, Craiova et, pour trois métropoles autonomes situées à l'étranger, Chişinau, Paris et Nuremberg. (Il faut signaler trois diocèses à l'étranger - Amérique, Hongrie et Timoc - qui ne relèvent pas d'une structure métropolitaine).

Au lecteur intéressé, je signale qu'il existe une histoire de ce diocèse dans un petit livre bien illustré: Alexandre Morariu, Scurt istoric al eparhiei ortodoxe române a Vadului, Feleacului şi Clujului, Editions Renaşterea, Cluj-Napoca 2001 (212 pages + VIII pages de photographies couleur pleine page).

J'ai sous les yeux les résultats du recensement roumain de 2002, qui donnaient pour les départements (Cluj, Bistrita-Nasaud, Maramures, Satu Mare, Salaj, Bihor et Alba) qui constituent le territoire canonique de la nouvelle métropole de Cluj-Napoca une population de 2'203'437 orthodoxes sur 3'122'811 habitants, soit 70,55% de la population totale, contre 86,8% en moyenne nationale. (C'est bien, ces pays comme la Roumanie, la Suisse, l'Egypte ou le Canada, qui ont des statistiques confessionnelles.)
Les principales autres religions représentées sur le territoire de cette métropole étaient le calvinisme (362'662 personnes), le catholicisme romain (192'915 fidèles de rit romain et 128'787 uniates) et le pentecôtisme (114'095 personnes). Tous les protestantismes réunis - calvinistes, luthériens, pentecôtistes, baptistes, adventistes, "chrétiens selon l'Evangile", etc.,- à l'exclusion des unitariens -, arrivaient à 545'922 personnes, soit 17,5% de la population de la région considérée.
Je pense qu'il est intéressant de mentionner ces chiffres, parce que le public francophone assimile quasi-automatiquement le protestantisme à l'Europe germanique (Scandinavie, Allemagne, Suisse, îles Britanniques) et ne pense pas forcément que, dans une région d'Europe centrale comme cette partie de la Transylvanie, le protestantisme puisse être la 2e religion, avec une proportion de protestants aussi forte que dans le canton de Genève au recensement de 2000.