Communion uniate du métropolite Nicolas du Banat
Publié : jeu. 29 mai 2008 21:18
On parle beaucoup depuis quelques jours du fait que le métropolite Nicolas (Corneanu) du Banat a communié à la cathédrale uniate de Timişoara le dimanche 25 mai 2008.
L'information a été reprise en français sur le blog http://orthodoxie-libre.over-blog.com/ .
Toutefois, pour ceux qui lisent le roumain, il est intéressant d'aller sur le site uniate ("gréco-catholique") http://www.greco-catolica.org/a357-La-T ... inune.aspx , qui publie le communiqué des uniates suite à la communion du métropolite du Banat (je reproduis le communiqué tel que je le prends sur Internet :
26 mai 2008
COMUNICAT
La Timisoara s-a intamplat o minune
Duminica, 25 mai 2008, in prezenta Excelentei Sale Mons. Francisco Javier Lozano, Nuntiu Apostolic in Romania, a PS Alexandru Mesian, Episcop greco-catolic de Lugoj, a zeci de preoti romani si straini, si a mii credinciosi veniti din toata tara, alaturi de invitati speciali dintre care amintim dl. Gheorghe Ciuhandu, primarul Timisorii, si IPS Nicolae Corneanu, Mitropolitul ortodox al Banatului, s-a sfintit biserica greco-catolica din Timisoara cu hramul "Sf. Maria - Regina Pacii si a Unitatii".
Cu aceasta ocazie a avut loc un eveniment extraordinar, si care a onorat intreaga audienta, cu o semnificatie religioasa si istorica cel putin egala cu cea a Revolutiei anti-comuniste pornite de la Timisoara.
Conform martorilor oculari, in cadrul Sfintei Liturghii, la momentul impartasaniei, IPS Nicolae Corneanu, Mitropolitul ortodox al Banatului, a plecat din mijlocul credinciosilor si a urcat la altar, unde a cerut permisiunea de a se impartasi. Ca raspuns, Excelenta Sa Mons. Francisco Javier Lozano, Nuntiul Papal in Romania, conform traditiei, i-a dat in mana Inalt Preasfintiei Sale Nicolae Sfantul Trup, dupa care i-a fost inmanat potitul cu Sangele Domnului din care Inalt Preasfintia Sa Nicolae s-a impartasit singur.
Un eveniment similar nu s-a mai intamplat din anul 1700, cand romanii ardeleni au refacut unirea cu Biserica Catolica.
Folosim aceasta ocazie si in calitate de reprezentanti ai Memorandumului ne exprimam bucuria si credinta in bunele intentii si in dragostea frateasca cu care ne-a onorat IPS Nicolae Corneanu.
Iata ca cu aceasta ocazie, din vointa divina, suntem pusi in fata unei deschideri intre cele doua Biserici romanesti surori optinute prin rugaciune si truda din partea credinciosilor greco-catolici, romano-catolici si ortodocsi din Timisoara, care se roaga Maicii Domnului pentru unitatea romanilor. Numele Domnului fie laudat!
Pr. Cristian Terhes
Purtator de cuvant
Vasile Bouleanu
Asistent al purtatorului de cuvant
Ma traduction:
COMMUNIQUÉ
Un miracle s'est déroulé à Timişoara
Dimanche 25 mai 2008, en présence de son Excellence Monseigneur François-Xavier Lozano, nonce apostolique en Roumanie, de son Éminence Alexandre Mesian, évêque gréco-catholique de Lugoj, de dix prêtres roumains et étrangers, et de milliers de fidèles venus de tout le pays, entourés d'invités spéciaux parmi lesquels Monsieur Georges Ciuhandul, maire de Timişoara, et son Éminence Mgr Nicolae Corneanu, métropolite orthodoxe du Banat, a été consacrée l'église gréco-catholique de Timişoara Sainte-Marie-Reine-de-la-Paix-et-de-l'Unité.
À cette occasion a eu lieu un événement extraordinaire, et qui a honoré l'assistance toute entière, avec une signification religieuse et historique au moins égale à celle de la Révolution anti-communiste partie de Timişoara.
D'après des témoins oculaires, dans le cadre de la sainte Liturgie, au moment de la communion, Son Éminence Nicolas Corneanu, métropolite orthodoxe du Banat, a quitté les rangs des fidèles et est monté à l'autel, où il a demandé la permission de communier. En réponse, Son Excellence Monseigneur François-Xavier Lozano, nonce papal en Roumanie, a donné à Son Éminence Monseigneur Nicolas, conformément à la tradition, le saint Corps, après quoi il lui a transmis le calice avec le saint Sang auquel Son Éminence Monseigneur Nicolas s'est communié lui-même.
Un événement similaire ne s'était pas produit depuis l'année 1700, quand les Roumains transylvains ont refait l'unité avec l'Église catholique.
Nous profitons de cette occasion et en tant que représentants du Mémorandum nous exprimons notre joie et notre foi dans les bonnes intentions et l'amour fraternel avec lesquels Son Éminence Monseigneur Nicolas Corneanu nous a honorés.
Voici qu'avec cette occasion, par la volonté divine, nous sommes mis en face d'une ouverture entre les deux Églises roumaines sœurs obtenue par la prière et la constance de la part des fidèles gréco-catholiques, romano-catholiques et orthodoxes de Timişoara, qui prient la Mère de Dieu pour l'unité des Roumains. Que le nom du Seigneur soit loué!
Prêtre Christian Terhes
Porte-parole
Vasile Bouleanu
Assistant du porte-parole
Mon commentaire:
Pour ceux qui nieraient cette nouvelle, je signale qu'on peut trouver plusieurs photographies de cette communion au calice sur divers sites Internet et que j'ai pris connaissance de ces photographies avant de traduire le très intéressant communiqué des uniates banatais. Un communiqué qui pousse à la réflexion.
Je ne suis pas surpris, connaissant le passé du métropolite Nicolas du Banat, de voir la similitude de son parcours avec celui du métropolite Nicodème (Nikodim Rotov) de Leningrad, sauf que Mgr Nicolas a eu le courage d'aller en public jusqu'au bout de ce chemin.
Pour le reste, même en faisant abstraction du style fleuri et un peu exagéré des rédacteurs uniates, cette communion publique d'un métropolite orthodoxe - même en faisant abstraction de son passé - dans une église uniate a en effet un aspect révolutionnaire.
En effet, bien plus que de souligner une unité rêvée entre orthodoxes et uniates, cet événement me semble souligner à quel point les orthodoxes sont divisés, à tel point que l'affirmation du cardinal Kasper selon laquelle l'Église orthodoxe n'existe pas réellement commence à prendre une certaine vérité à mes yeux.
En effet, alors que Monseigneur Nicolas du Banat communie chez les uniates, le patriarcat de Moscou a rappelé le 13 mai 2008 les raisons canoniques et dogmatiques pour lesquelles les prières communes avec les chrétiens hétérodoxes sont impossibles ( http://www.orthodoxie.com/2008/05/le-pa ... .html#more ), restant ainsi fidèle aux canons de l'Église orthodoxe, tandis que le patriarcat de Jérusalem, l'Église de Grèce et quelques autres maintiennent la théologie orthodoxe traditionnelle qui affirme l'invalidité des sacrements des hétérodoxes et, partant, de la communion à laquelle a participé le métropolite du Banat. Or, pourtant, toutes ces juridictions sont supposées constituer la même Église.
Quand Palmer se heurtait à la différence sur le mode de réception des anglicans entre la tradition orthodoxe russe et la tradition orthodoxe grecque, il n'y en avait pas moins accord sur le fond entre le Saint-Synode et le patriarcat œcuménique et Palmer en parvint pas plus à se faire accepter à la communion chez les uns que chez les autres.
Quand le patriarcat de Constantinople prit l'initiative de réunir le concile de 1872 qui aboutit à la condamnation du phylétisme prôné par l'Exarchat bulgare, toutes les Églises orthodoxes locales ont fini par se rallier à cette condamnation.
Aujourd'hui, j'ai l'impression que les progrès du phylétisme, précisément, ont été tels que chaque juridiction - et peut-être bientôt chaque diocèse - finit par développer sa propre théologie, même sur des points aussi vitaux.
On peut aussi déplorer l'inconséquence de notre époque. Le métropolite Nicolas n'est sans doute pas allé jusqu'au bout de son geste, puisqu'il semble maintenir l'existence d'une métropole orthodoxe du Banat alors qu'il se considère visiblement en communion de foi, de rit et de sacrements avec l'évêché uniate. Ce qui est contraire à toute logique.
Pour reprendre l'exemple évoqué par les deux rédacteurs uniates cités plus haut, lors de sa conversion à l'uniatisme en 1700, Mgr Athanase Ange avait au moins entraîné avec lui tout son diocèse et n'avait pas éprouvé le besoin de rester à la tête d'un diocèse orthodoxe tout en devenant uniate. La partie du clergé orthodoxe roumain de Transylvanie qui refusait ce passage à l'uniatisme s'était dès lors placée sous l'autorité des évêques roumains de Valachie ou de l'évêque serbe du Banat. Les Habsbourg avaient peu apprécié cette résistance à l'uniatisme, et certains l'ont payé de leur liberté. Le patriarcat de Roumanie a canonisé, en 1950 puis en 1992, plusieurs de ces martyrs et confesseurs, que nous avons évoqués sur le présent forum (ici: viewtopic.php?t=279 ), ainsi que l'évêque Joseph (Stoica) du Maramureş, qui avait refusé l'uniatisme dans son diocèse.
Le métropolite Nicolas du Banat a visiblement choisi une autre voie que les confesseurs de Transylvanie. Son passé le laissait de toute façon supposer. La conversion à l'uniatisme est un choix libre et respectable. Ce que je crains, en revanche, c'est qu'il n'y ait pas vraiment de conversion, que le chemin ne soit pas parcouru jusqu'au bout.
J'ai bien peur que ce genre de communions de hiérarques orthodoxes dans les lieux de culte catholiques ne soient pas des ralliements à la Papauté telle qu'elle était jadis, avec des affirmations dogmatiques, mais plutôt une affirmation d'une croyance en une autre religion que l'Orthodoxie ou le catholicisme: l'œcuménisme devenu une fin en soi.
Autrement dit, j'ai bien peur qu'il n'y ait pas chemin de l'Orthodoxie vers la Papauté, ce qui serait un choix respectable, mais, malheureusement, plongée dans la confusion.
L'information a été reprise en français sur le blog http://orthodoxie-libre.over-blog.com/ .
Toutefois, pour ceux qui lisent le roumain, il est intéressant d'aller sur le site uniate ("gréco-catholique") http://www.greco-catolica.org/a357-La-T ... inune.aspx , qui publie le communiqué des uniates suite à la communion du métropolite du Banat (je reproduis le communiqué tel que je le prends sur Internet :
26 mai 2008
COMUNICAT
La Timisoara s-a intamplat o minune
Duminica, 25 mai 2008, in prezenta Excelentei Sale Mons. Francisco Javier Lozano, Nuntiu Apostolic in Romania, a PS Alexandru Mesian, Episcop greco-catolic de Lugoj, a zeci de preoti romani si straini, si a mii credinciosi veniti din toata tara, alaturi de invitati speciali dintre care amintim dl. Gheorghe Ciuhandu, primarul Timisorii, si IPS Nicolae Corneanu, Mitropolitul ortodox al Banatului, s-a sfintit biserica greco-catolica din Timisoara cu hramul "Sf. Maria - Regina Pacii si a Unitatii".
Cu aceasta ocazie a avut loc un eveniment extraordinar, si care a onorat intreaga audienta, cu o semnificatie religioasa si istorica cel putin egala cu cea a Revolutiei anti-comuniste pornite de la Timisoara.
Conform martorilor oculari, in cadrul Sfintei Liturghii, la momentul impartasaniei, IPS Nicolae Corneanu, Mitropolitul ortodox al Banatului, a plecat din mijlocul credinciosilor si a urcat la altar, unde a cerut permisiunea de a se impartasi. Ca raspuns, Excelenta Sa Mons. Francisco Javier Lozano, Nuntiul Papal in Romania, conform traditiei, i-a dat in mana Inalt Preasfintiei Sale Nicolae Sfantul Trup, dupa care i-a fost inmanat potitul cu Sangele Domnului din care Inalt Preasfintia Sa Nicolae s-a impartasit singur.
Un eveniment similar nu s-a mai intamplat din anul 1700, cand romanii ardeleni au refacut unirea cu Biserica Catolica.
Folosim aceasta ocazie si in calitate de reprezentanti ai Memorandumului ne exprimam bucuria si credinta in bunele intentii si in dragostea frateasca cu care ne-a onorat IPS Nicolae Corneanu.
Iata ca cu aceasta ocazie, din vointa divina, suntem pusi in fata unei deschideri intre cele doua Biserici romanesti surori optinute prin rugaciune si truda din partea credinciosilor greco-catolici, romano-catolici si ortodocsi din Timisoara, care se roaga Maicii Domnului pentru unitatea romanilor. Numele Domnului fie laudat!
Pr. Cristian Terhes
Purtator de cuvant
Vasile Bouleanu
Asistent al purtatorului de cuvant
Ma traduction:
COMMUNIQUÉ
Un miracle s'est déroulé à Timişoara
Dimanche 25 mai 2008, en présence de son Excellence Monseigneur François-Xavier Lozano, nonce apostolique en Roumanie, de son Éminence Alexandre Mesian, évêque gréco-catholique de Lugoj, de dix prêtres roumains et étrangers, et de milliers de fidèles venus de tout le pays, entourés d'invités spéciaux parmi lesquels Monsieur Georges Ciuhandul, maire de Timişoara, et son Éminence Mgr Nicolae Corneanu, métropolite orthodoxe du Banat, a été consacrée l'église gréco-catholique de Timişoara Sainte-Marie-Reine-de-la-Paix-et-de-l'Unité.
À cette occasion a eu lieu un événement extraordinaire, et qui a honoré l'assistance toute entière, avec une signification religieuse et historique au moins égale à celle de la Révolution anti-communiste partie de Timişoara.
D'après des témoins oculaires, dans le cadre de la sainte Liturgie, au moment de la communion, Son Éminence Nicolas Corneanu, métropolite orthodoxe du Banat, a quitté les rangs des fidèles et est monté à l'autel, où il a demandé la permission de communier. En réponse, Son Excellence Monseigneur François-Xavier Lozano, nonce papal en Roumanie, a donné à Son Éminence Monseigneur Nicolas, conformément à la tradition, le saint Corps, après quoi il lui a transmis le calice avec le saint Sang auquel Son Éminence Monseigneur Nicolas s'est communié lui-même.
Un événement similaire ne s'était pas produit depuis l'année 1700, quand les Roumains transylvains ont refait l'unité avec l'Église catholique.
Nous profitons de cette occasion et en tant que représentants du Mémorandum nous exprimons notre joie et notre foi dans les bonnes intentions et l'amour fraternel avec lesquels Son Éminence Monseigneur Nicolas Corneanu nous a honorés.
Voici qu'avec cette occasion, par la volonté divine, nous sommes mis en face d'une ouverture entre les deux Églises roumaines sœurs obtenue par la prière et la constance de la part des fidèles gréco-catholiques, romano-catholiques et orthodoxes de Timişoara, qui prient la Mère de Dieu pour l'unité des Roumains. Que le nom du Seigneur soit loué!
Prêtre Christian Terhes
Porte-parole
Vasile Bouleanu
Assistant du porte-parole
Mon commentaire:
Pour ceux qui nieraient cette nouvelle, je signale qu'on peut trouver plusieurs photographies de cette communion au calice sur divers sites Internet et que j'ai pris connaissance de ces photographies avant de traduire le très intéressant communiqué des uniates banatais. Un communiqué qui pousse à la réflexion.
Je ne suis pas surpris, connaissant le passé du métropolite Nicolas du Banat, de voir la similitude de son parcours avec celui du métropolite Nicodème (Nikodim Rotov) de Leningrad, sauf que Mgr Nicolas a eu le courage d'aller en public jusqu'au bout de ce chemin.
Pour le reste, même en faisant abstraction du style fleuri et un peu exagéré des rédacteurs uniates, cette communion publique d'un métropolite orthodoxe - même en faisant abstraction de son passé - dans une église uniate a en effet un aspect révolutionnaire.
En effet, bien plus que de souligner une unité rêvée entre orthodoxes et uniates, cet événement me semble souligner à quel point les orthodoxes sont divisés, à tel point que l'affirmation du cardinal Kasper selon laquelle l'Église orthodoxe n'existe pas réellement commence à prendre une certaine vérité à mes yeux.
En effet, alors que Monseigneur Nicolas du Banat communie chez les uniates, le patriarcat de Moscou a rappelé le 13 mai 2008 les raisons canoniques et dogmatiques pour lesquelles les prières communes avec les chrétiens hétérodoxes sont impossibles ( http://www.orthodoxie.com/2008/05/le-pa ... .html#more ), restant ainsi fidèle aux canons de l'Église orthodoxe, tandis que le patriarcat de Jérusalem, l'Église de Grèce et quelques autres maintiennent la théologie orthodoxe traditionnelle qui affirme l'invalidité des sacrements des hétérodoxes et, partant, de la communion à laquelle a participé le métropolite du Banat. Or, pourtant, toutes ces juridictions sont supposées constituer la même Église.
Quand Palmer se heurtait à la différence sur le mode de réception des anglicans entre la tradition orthodoxe russe et la tradition orthodoxe grecque, il n'y en avait pas moins accord sur le fond entre le Saint-Synode et le patriarcat œcuménique et Palmer en parvint pas plus à se faire accepter à la communion chez les uns que chez les autres.
Quand le patriarcat de Constantinople prit l'initiative de réunir le concile de 1872 qui aboutit à la condamnation du phylétisme prôné par l'Exarchat bulgare, toutes les Églises orthodoxes locales ont fini par se rallier à cette condamnation.
Aujourd'hui, j'ai l'impression que les progrès du phylétisme, précisément, ont été tels que chaque juridiction - et peut-être bientôt chaque diocèse - finit par développer sa propre théologie, même sur des points aussi vitaux.
On peut aussi déplorer l'inconséquence de notre époque. Le métropolite Nicolas n'est sans doute pas allé jusqu'au bout de son geste, puisqu'il semble maintenir l'existence d'une métropole orthodoxe du Banat alors qu'il se considère visiblement en communion de foi, de rit et de sacrements avec l'évêché uniate. Ce qui est contraire à toute logique.
Pour reprendre l'exemple évoqué par les deux rédacteurs uniates cités plus haut, lors de sa conversion à l'uniatisme en 1700, Mgr Athanase Ange avait au moins entraîné avec lui tout son diocèse et n'avait pas éprouvé le besoin de rester à la tête d'un diocèse orthodoxe tout en devenant uniate. La partie du clergé orthodoxe roumain de Transylvanie qui refusait ce passage à l'uniatisme s'était dès lors placée sous l'autorité des évêques roumains de Valachie ou de l'évêque serbe du Banat. Les Habsbourg avaient peu apprécié cette résistance à l'uniatisme, et certains l'ont payé de leur liberté. Le patriarcat de Roumanie a canonisé, en 1950 puis en 1992, plusieurs de ces martyrs et confesseurs, que nous avons évoqués sur le présent forum (ici: viewtopic.php?t=279 ), ainsi que l'évêque Joseph (Stoica) du Maramureş, qui avait refusé l'uniatisme dans son diocèse.
Le métropolite Nicolas du Banat a visiblement choisi une autre voie que les confesseurs de Transylvanie. Son passé le laissait de toute façon supposer. La conversion à l'uniatisme est un choix libre et respectable. Ce que je crains, en revanche, c'est qu'il n'y ait pas vraiment de conversion, que le chemin ne soit pas parcouru jusqu'au bout.
J'ai bien peur que ce genre de communions de hiérarques orthodoxes dans les lieux de culte catholiques ne soient pas des ralliements à la Papauté telle qu'elle était jadis, avec des affirmations dogmatiques, mais plutôt une affirmation d'une croyance en une autre religion que l'Orthodoxie ou le catholicisme: l'œcuménisme devenu une fin en soi.
Autrement dit, j'ai bien peur qu'il n'y ait pas chemin de l'Orthodoxie vers la Papauté, ce qui serait un choix respectable, mais, malheureusement, plongée dans la confusion.