Autopsie d'une petite Église orthodoxe, qque part en Europe
Publié : ven. 19 déc. 2003 14:54
Vous ne trouvez pas que nous parlons peu, ici, de nos frères orthodoxes ?
Ceux qui sont (en ce moment du Carême de la Nativité) ghettoïsés dans leurs minuscules enclaves-bastions, attaquées et peu à peu détruites, comme leurs dernières fermes isolées, et comme leurs dernières églises - là-bas dans ce Kosovo dont nos médias ne parlent plus du tout ?
Pourtant, nos frères de ce petit pays européen somme toute si proche sont les plus nombreux de tous les vrais chrétiens orthodoxes, chaque jour et chaque nuit, à fournir à l’Église de nouveaux martyrs. Et nous, les martyrs, on a bien l’air de s’en tamponner ; non ?
Je suis stupéfait que l’on puisse encore, entre orthodoxes, parler de « politique » (avec une moue un peu dédaigneuse) dès qu’on semble s’éloigner de la spéculation théologique pure – pour entrebâiller un instant la porte des réalités de la vie de l’Église, au quotidien. De la vie de ceux qui pourraient être nous – sauf qu’ils en crèvent, d’être orthodoxes, au lieu de préparer le prochain Réveillon en se posant la question de la meilleure date à choisir, pour respecter la Tradition.
Tant pis pour les courants d’air, je vais l’entrebâiller. Leur porte.
Je viens de revoir un documentaire de Philippe Poiret (de l’agence CAPA) qui avait été diffusé il y a trois ans sur France 2, à « Envoyé Spécial ». Voici une rapide sténo de quelques-uns de ses commentaires et des interviews enregistrés ; je n’aurais jamais imaginé que cela soit tellement d’actualité, alors que nous terminons l’année 2003 ! Cela vient évidemment du fait que cette guerre (qui était finie depuis huit mois) n’est PAS encore terminée quatre ans après ! Enfin, pour ses victimes : car elle fait encore des victimes tous les jours sans que personne veuille le savoir.
Je vous livre donc ma petite sténo à l’état brut :
Commentaire intro de Philippe Poiret :
«Huit mois après la fin de la guerre, la bataille des parts de marché a commencé. Routes détruites, immeubles à rebâtir. Sur ces ruines, un gigantesque chantier se prépare. Pour les plus grandes entreprises de la planète, objectif : se tailler la part du lion dans les juteux marché de la reconstruction. La facture est estimée à trente milliards FF (4,5 milliards ?) et le paiement sera garanti par la communauté internationale.»
Commentaire sur les telecoms :
« Une bataille acharnée que se sont livrés Français et Américains. Cette tour (bombardée) abritait le central téléphonique du Kosovo. Un énorme marché pour les entreprises.»
Claude Jaclo, ingénieur telecoms, travaille pour les Nations Unies :
« Un très gros marché. Les telecoms, ça rapporte beaucoup d'argent. Et le Kosovo est un marché à part, c'est colossal. 60.000 Occidentaux qui téléphonent tous les jours. On peut estimer le marché du portable entre quatre cents millions et un milliard de DM sur trois ans. Avec le déploiement sauvage d'un réseau de GSM avec opérateur américain, Motorola (USA) n'a pas répondu à l'appel d'offre, il envahissait, s'imposait et faisait de facto un réseau n'appartenant pas au Kosovo, mais à des intérêts privés ou politiques du Kosovo.
Julien Bertin, représentant d'Alcatel qui a finalement remporté le marché :
« Il y a des affaires sur lesquelles on est obligé de se battre. Jamais agréable de recevoir des menaces par téléphone. (...) Très violent. Une bataille d'une violence intellectuelle et commerciale.»
Commentaire :
«Dans cette guerre du téléphone, les Américains disposaient d'un joker : US AID. Cette agence gouvernementale intervient partout dans le monde, officiellement, sur toutes les crises humanitaires pour venir en aide aux populations. Une sorte d'ONG, truffée d'anciens militaires et financée par les contribuables américains. Pour les Français US AID ne serait qu'une couverture humanitaire pour placer les entreprises américaines sur les marchés. Pourtant quand on lui parle business, US AID répond reconstruction.» L'émission présente des courriers adressés aux experts de l'ONU par US AID. Qui se proposait pour installer les pylônes, mais réclamait 5% des recettes. »
Flash back :
«Janvier 91, guerre du Golfe. La reconstruction du Koweït est évaluée à 300 milliards de francs. US AID et le Gouvernement américain avaient réussi à placer leurs entreprises. Bilan: elles rafleront 40% des contrats. Pour les Français, la reconstruction du Koweït est un fiasco. Le second échec intervient quelques mois plus tard en Bosnie. La France, là encore, a laissé échapper les fruits de la reconstruction. Exemple : l'aéroport de Sarajevo, vaillamment défendu par les militaires français, mais ce sont les Hollandais qui obtiennent les résultats et pour ça ils avaient noyauté les structures internat de financement.
« Ce véritable outrage hante encore les diplomates, officiers et industriels français. La France, écartée du Koweït et de la Bosnie, compte bien se rattraper au Kosovo. Jospin, nomme Roger Forroux qui doit défendre les intérêts français, avec pour message : ce sont les entreprises françaises qui reconstruiront le Kosovo. Et pour cela la France va employer les mêmes méthodes que ses concurrents : elle va infiltrer les instances de l'ONU. Militaires, fonctionnaires, experts, une centaine de Français sont envoyé au Kosovo pour travailler aux côtés de Bernard Kouchner. »
Roger Forroux, chargé des intérêts français dans la « reconstruction » :
- « C'est une méthode imitée des Anglais, avoir des experts dans tous les organismes parce que ça permet d'être informé des normes, des méthodes, un peu avant les autres. Il y a un réseau d'experts français.
- Est ce que Monsieur Jospin vous a demandé de faciliter le travail des entreprises françaises ?
- Oui incontestablement, oui, oui. Ça a été une priorité du gouvernement.»
Autre séquence : une lobbyiste française visite un fonctionnaire français de l'ONU à Pristina. Le reporter interroge ce dernier :
- « Est-ce que vous pouvez l'aider ou pas ?
- Oui. En fait, là où je l'aiderai le plus, c'est en convainquant les donneurs, en faisant en sorte que le marché soit important. Pour le client de Laurence, mais aussi pour les autres entreprises.
- Est-ce que ça veut dire que vous attachez à ce que les entreprises françaises réussissent ?
- Bien sûr. Personnellement, oui.
- Donc, on peut dire que vous allez aider une entreprise française.
- (Il rit, fait le geste de couper la prise de vues) : Ah, ah, ah !
- Non, mais, c'est-à-dire que... Oui... Non, c'est-à-dire qu'on donne l'information...
- Le reporter : C'est clair, on a beau être mandaté par l'ONU, on n'en reste pas moins Français.»
Commentaire :
« Les télécoms représentent un contrat de 7 millions FF. Dans les prochains mois, deux autres contrats pour un total de 21 millions FF. Dans cette partie de poker économique, certains industriels et commerçants français sont convaincus de détenir avec Bernard Kouchner (qui gère la province) un joker économique.»
Commentaire lors de la visite de la centrale électrique à Obilic :
« C'est vieux, mais ça marchait. Avant la guerre, c'était même une source de revenus, le Kosovo exportait son électricité vers la Macédoine, la Bulgarie. Mais aujourd'hui, faute d'entretien, de main d'oeuvre....» (NDLR : et dix années d'embargo !)
Reconstruire tout : 500 à 600 millions d'Euros. Marché obtenu par les Anglais, et pour ça les soldats britanniques ont carrément encerclé le site avec leurs chars. Une manière d'écarter les curieux et les experts.»
Thierry Vandevelde, responsable de « Water Force », une ONG …créée par le groupe Vivendi :
« On intervient sur le plan humanitaire, sans arrière-pensée de business.»
Commentaire :
« Grâce à « Water Force », Vivendi s'est donc offert au Kosovo une image de marque.»
Commentaire pour revenir aux télécoms :
« Des techniciens, des ingénieurs arrivés de France sont venus prêter main forte à Julien Bertin. Surprise : un capitaine de l'armée française, spécialiste des télécommunications, participe aussi à la réunion. (on voit une carte militaire)
- En général, des cartes militaires, c'est plutôt des chars et l'avancement des troupes. C'est rarement l'avancement d'un projet industriel et économique ?
- Le capitaine : C'est les mêmes principes. Ca se gère pareil.
- Bertin (Alcatel). On travaille dans le même sens, dans le même but.
- C'est-à-dire ?
- Bertin : Le but, c'est de faire gagner des affaires à des sociétés françaises. On a agi sur ce marché pratiquement en commando en fait.
Commentaire :
« Pour gagner sur le plan économique, l'armée s'est dotée d'un bureau des affaires civiles-et-militaires. Ses soldats, souvent ingénieurs, sont des experts en reconstruction. Réplique française du fameux G5, au KW et en Bosnie, ce département de l'armée américaine qui avait joué le rôle de rabatteur d'affaires pour les entreprises.
En avril, un mois avant l'arrêt des frappes, une cellule de crise Medef - militaires est déjà créée. Les Français veulent être les premiers sur les marchés du Kosovo. L'armée analyse tous les marchés possibles sur place tout de suite.
Un colonel du bureau des affaires civilo - militaires :
« Il faut gagner toutes les guerres, la guerre militaire et la guerre économique. La guerre économique n'est plus aujourd'hui une guerre honteuse.»
Commentaire :
«C'est vrai, le Kosovo d'après-guerre est aujourd'hui un Eldorado pour les entreprises. (...) Une nouvelle arme : les soldats - businessmen. (...) Pour les entreprises de la planète, être au Kosovo, c'est pénétrer l'antichambre de la Serbie. A Pristina, Européens et Américains n'attendent que (en images, des ponts bombardés en Serbie) le départ de Milosevic pour lancer leurs prospecteurs sur Belgrade. C'est en effet la Serbie toute entière qu'il faudra reconstruire. Et là le chiffre des marchés est gigantesque, on parle déjà de centaines de milliards de francs. Le plus gros chantier depuis la reconstruction de l'Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.»
Bon! je vais vous envoyer la suite tout à l'heure pour ne pas embouteiller la ligne.
A tout de suite !
Ceux qui sont (en ce moment du Carême de la Nativité) ghettoïsés dans leurs minuscules enclaves-bastions, attaquées et peu à peu détruites, comme leurs dernières fermes isolées, et comme leurs dernières églises - là-bas dans ce Kosovo dont nos médias ne parlent plus du tout ?
Pourtant, nos frères de ce petit pays européen somme toute si proche sont les plus nombreux de tous les vrais chrétiens orthodoxes, chaque jour et chaque nuit, à fournir à l’Église de nouveaux martyrs. Et nous, les martyrs, on a bien l’air de s’en tamponner ; non ?
Je suis stupéfait que l’on puisse encore, entre orthodoxes, parler de « politique » (avec une moue un peu dédaigneuse) dès qu’on semble s’éloigner de la spéculation théologique pure – pour entrebâiller un instant la porte des réalités de la vie de l’Église, au quotidien. De la vie de ceux qui pourraient être nous – sauf qu’ils en crèvent, d’être orthodoxes, au lieu de préparer le prochain Réveillon en se posant la question de la meilleure date à choisir, pour respecter la Tradition.
Tant pis pour les courants d’air, je vais l’entrebâiller. Leur porte.
Je viens de revoir un documentaire de Philippe Poiret (de l’agence CAPA) qui avait été diffusé il y a trois ans sur France 2, à « Envoyé Spécial ». Voici une rapide sténo de quelques-uns de ses commentaires et des interviews enregistrés ; je n’aurais jamais imaginé que cela soit tellement d’actualité, alors que nous terminons l’année 2003 ! Cela vient évidemment du fait que cette guerre (qui était finie depuis huit mois) n’est PAS encore terminée quatre ans après ! Enfin, pour ses victimes : car elle fait encore des victimes tous les jours sans que personne veuille le savoir.
Je vous livre donc ma petite sténo à l’état brut :
Commentaire intro de Philippe Poiret :
«Huit mois après la fin de la guerre, la bataille des parts de marché a commencé. Routes détruites, immeubles à rebâtir. Sur ces ruines, un gigantesque chantier se prépare. Pour les plus grandes entreprises de la planète, objectif : se tailler la part du lion dans les juteux marché de la reconstruction. La facture est estimée à trente milliards FF (4,5 milliards ?) et le paiement sera garanti par la communauté internationale.»
Commentaire sur les telecoms :
« Une bataille acharnée que se sont livrés Français et Américains. Cette tour (bombardée) abritait le central téléphonique du Kosovo. Un énorme marché pour les entreprises.»
Claude Jaclo, ingénieur telecoms, travaille pour les Nations Unies :
« Un très gros marché. Les telecoms, ça rapporte beaucoup d'argent. Et le Kosovo est un marché à part, c'est colossal. 60.000 Occidentaux qui téléphonent tous les jours. On peut estimer le marché du portable entre quatre cents millions et un milliard de DM sur trois ans. Avec le déploiement sauvage d'un réseau de GSM avec opérateur américain, Motorola (USA) n'a pas répondu à l'appel d'offre, il envahissait, s'imposait et faisait de facto un réseau n'appartenant pas au Kosovo, mais à des intérêts privés ou politiques du Kosovo.
Julien Bertin, représentant d'Alcatel qui a finalement remporté le marché :
« Il y a des affaires sur lesquelles on est obligé de se battre. Jamais agréable de recevoir des menaces par téléphone. (...) Très violent. Une bataille d'une violence intellectuelle et commerciale.»
Commentaire :
«Dans cette guerre du téléphone, les Américains disposaient d'un joker : US AID. Cette agence gouvernementale intervient partout dans le monde, officiellement, sur toutes les crises humanitaires pour venir en aide aux populations. Une sorte d'ONG, truffée d'anciens militaires et financée par les contribuables américains. Pour les Français US AID ne serait qu'une couverture humanitaire pour placer les entreprises américaines sur les marchés. Pourtant quand on lui parle business, US AID répond reconstruction.» L'émission présente des courriers adressés aux experts de l'ONU par US AID. Qui se proposait pour installer les pylônes, mais réclamait 5% des recettes. »
Flash back :
«Janvier 91, guerre du Golfe. La reconstruction du Koweït est évaluée à 300 milliards de francs. US AID et le Gouvernement américain avaient réussi à placer leurs entreprises. Bilan: elles rafleront 40% des contrats. Pour les Français, la reconstruction du Koweït est un fiasco. Le second échec intervient quelques mois plus tard en Bosnie. La France, là encore, a laissé échapper les fruits de la reconstruction. Exemple : l'aéroport de Sarajevo, vaillamment défendu par les militaires français, mais ce sont les Hollandais qui obtiennent les résultats et pour ça ils avaient noyauté les structures internat de financement.
« Ce véritable outrage hante encore les diplomates, officiers et industriels français. La France, écartée du Koweït et de la Bosnie, compte bien se rattraper au Kosovo. Jospin, nomme Roger Forroux qui doit défendre les intérêts français, avec pour message : ce sont les entreprises françaises qui reconstruiront le Kosovo. Et pour cela la France va employer les mêmes méthodes que ses concurrents : elle va infiltrer les instances de l'ONU. Militaires, fonctionnaires, experts, une centaine de Français sont envoyé au Kosovo pour travailler aux côtés de Bernard Kouchner. »
Roger Forroux, chargé des intérêts français dans la « reconstruction » :
- « C'est une méthode imitée des Anglais, avoir des experts dans tous les organismes parce que ça permet d'être informé des normes, des méthodes, un peu avant les autres. Il y a un réseau d'experts français.
- Est ce que Monsieur Jospin vous a demandé de faciliter le travail des entreprises françaises ?
- Oui incontestablement, oui, oui. Ça a été une priorité du gouvernement.»
Autre séquence : une lobbyiste française visite un fonctionnaire français de l'ONU à Pristina. Le reporter interroge ce dernier :
- « Est-ce que vous pouvez l'aider ou pas ?
- Oui. En fait, là où je l'aiderai le plus, c'est en convainquant les donneurs, en faisant en sorte que le marché soit important. Pour le client de Laurence, mais aussi pour les autres entreprises.
- Est-ce que ça veut dire que vous attachez à ce que les entreprises françaises réussissent ?
- Bien sûr. Personnellement, oui.
- Donc, on peut dire que vous allez aider une entreprise française.
- (Il rit, fait le geste de couper la prise de vues) : Ah, ah, ah !
- Non, mais, c'est-à-dire que... Oui... Non, c'est-à-dire qu'on donne l'information...
- Le reporter : C'est clair, on a beau être mandaté par l'ONU, on n'en reste pas moins Français.»
Commentaire :
« Les télécoms représentent un contrat de 7 millions FF. Dans les prochains mois, deux autres contrats pour un total de 21 millions FF. Dans cette partie de poker économique, certains industriels et commerçants français sont convaincus de détenir avec Bernard Kouchner (qui gère la province) un joker économique.»
Commentaire lors de la visite de la centrale électrique à Obilic :
« C'est vieux, mais ça marchait. Avant la guerre, c'était même une source de revenus, le Kosovo exportait son électricité vers la Macédoine, la Bulgarie. Mais aujourd'hui, faute d'entretien, de main d'oeuvre....» (NDLR : et dix années d'embargo !)
Reconstruire tout : 500 à 600 millions d'Euros. Marché obtenu par les Anglais, et pour ça les soldats britanniques ont carrément encerclé le site avec leurs chars. Une manière d'écarter les curieux et les experts.»
Thierry Vandevelde, responsable de « Water Force », une ONG …créée par le groupe Vivendi :
« On intervient sur le plan humanitaire, sans arrière-pensée de business.»
Commentaire :
« Grâce à « Water Force », Vivendi s'est donc offert au Kosovo une image de marque.»
Commentaire pour revenir aux télécoms :
« Des techniciens, des ingénieurs arrivés de France sont venus prêter main forte à Julien Bertin. Surprise : un capitaine de l'armée française, spécialiste des télécommunications, participe aussi à la réunion. (on voit une carte militaire)
- En général, des cartes militaires, c'est plutôt des chars et l'avancement des troupes. C'est rarement l'avancement d'un projet industriel et économique ?
- Le capitaine : C'est les mêmes principes. Ca se gère pareil.
- Bertin (Alcatel). On travaille dans le même sens, dans le même but.
- C'est-à-dire ?
- Bertin : Le but, c'est de faire gagner des affaires à des sociétés françaises. On a agi sur ce marché pratiquement en commando en fait.
Commentaire :
« Pour gagner sur le plan économique, l'armée s'est dotée d'un bureau des affaires civiles-et-militaires. Ses soldats, souvent ingénieurs, sont des experts en reconstruction. Réplique française du fameux G5, au KW et en Bosnie, ce département de l'armée américaine qui avait joué le rôle de rabatteur d'affaires pour les entreprises.
En avril, un mois avant l'arrêt des frappes, une cellule de crise Medef - militaires est déjà créée. Les Français veulent être les premiers sur les marchés du Kosovo. L'armée analyse tous les marchés possibles sur place tout de suite.
Un colonel du bureau des affaires civilo - militaires :
« Il faut gagner toutes les guerres, la guerre militaire et la guerre économique. La guerre économique n'est plus aujourd'hui une guerre honteuse.»
Commentaire :
«C'est vrai, le Kosovo d'après-guerre est aujourd'hui un Eldorado pour les entreprises. (...) Une nouvelle arme : les soldats - businessmen. (...) Pour les entreprises de la planète, être au Kosovo, c'est pénétrer l'antichambre de la Serbie. A Pristina, Européens et Américains n'attendent que (en images, des ponts bombardés en Serbie) le départ de Milosevic pour lancer leurs prospecteurs sur Belgrade. C'est en effet la Serbie toute entière qu'il faudra reconstruire. Et là le chiffre des marchés est gigantesque, on parle déjà de centaines de milliards de francs. Le plus gros chantier depuis la reconstruction de l'Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.»
Bon! je vais vous envoyer la suite tout à l'heure pour ne pas embouteiller la ligne.
A tout de suite !