Cher Jean-Louis Palierne,
Peut-être pourriez-vous répondre à mon autre question : "Pensez-vous qu'il y a cette même situation chez beaucoup d'Orthodoxes ? Pensez-vous que cette maladie, de construire sa religion selon ses propres croyances et goûts est généralisée ? "
Pour ma part, je n'ai pas vu cela dans la paroisse où je participe à la Divine Liturgie. Il me semble que tous sont vigilants dans leur foi. Ce qui ne veux pas dire que nous n'ayons pas chacun nos faiblesses. Nous sommes tous pécheurs. Mais il me semble que tous sont tendus vers le Christ. Mais n'ayant pas "magasiné" ma paroisse, je ne sais pas ce qui se passe ailleurs.
Madeleine
Synode- communion intra ecclésiale catholique
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Vous avez raison, j’avais oublié de répondre à l’autre question :
Chez les néo-convertis l’opinion dominante va dans le sens d’un rejet de l’œcuménisme, parfois même d’un rejet passionnel au point que certains définissent l’Orthodoxie par un rejet de l’œcuménisme. Il me semble que le critère de l’Orthodoxie est avant tout une fidélité à la foi de nos Pères, et il faudrait connaître bien cette Tradition avant de se poser en défenseurs et en juges de l’exclusivité orthodoxe. D’autre part il y a dans l’Orthodoxie parisienne des gens qui ont été attirés par des prêtres œcuménisants. Â vrai dire cet orthodoxie ambiguë a eu peu de succès, et la grande majorité des néo-convertis sont des gens qui éprouvent une répulsion pour les Églises non-orthodoxes. Ce sont donc maintenant presque uniquement des orthodoxes de tradition orthodoxe qui font du confusionnisme.
Car il y a eu une pratique du confusionnisme œcuménisant, et on en trouve encore quelques restes à Paris, pour des “offices” sans communion. Mais si les Églises orthodoxes ont resserré les boulons, c’est beaucoup plus sous l’effet des réactions nationalistes et identitaires que par rejet du confisionnisme inter-ecclésial.
Quant aux orthodoxes de souche, ils sont protégés par une tradition de conservatisme rituel contre le laxisme doctrinal. Mais il faut bien voir qu’à Paris nous avons été contaminés par une intelligentsia d’origine pétersbourgeoise d’opinions souvent très modernistes. Je rencontrais récemment un ortho tout à fait de souche et représentatif qui me reprochait d’avoir parlé contre l’incinération !
Je crois que les églises d’Amérique sont beaucoup moins affectées par ce genre d’opinions.
Je crois qu’il y a beaucoup moins de confusion chez les orthodoxes que chez les catholiques. Mais il ne faut pas nous en tenir à notre impression de néo-convertis, et essayer de voir au-delà.Pensez-vous qu'il y a cette même situation chez beaucoup d'Orthodoxes ? Pensez-vous que cette maladie, de construire sa religion selon ses propres croyances et goûts est généralisée ?
Chez les néo-convertis l’opinion dominante va dans le sens d’un rejet de l’œcuménisme, parfois même d’un rejet passionnel au point que certains définissent l’Orthodoxie par un rejet de l’œcuménisme. Il me semble que le critère de l’Orthodoxie est avant tout une fidélité à la foi de nos Pères, et il faudrait connaître bien cette Tradition avant de se poser en défenseurs et en juges de l’exclusivité orthodoxe. D’autre part il y a dans l’Orthodoxie parisienne des gens qui ont été attirés par des prêtres œcuménisants. Â vrai dire cet orthodoxie ambiguë a eu peu de succès, et la grande majorité des néo-convertis sont des gens qui éprouvent une répulsion pour les Églises non-orthodoxes. Ce sont donc maintenant presque uniquement des orthodoxes de tradition orthodoxe qui font du confusionnisme.
Car il y a eu une pratique du confusionnisme œcuménisant, et on en trouve encore quelques restes à Paris, pour des “offices” sans communion. Mais si les Églises orthodoxes ont resserré les boulons, c’est beaucoup plus sous l’effet des réactions nationalistes et identitaires que par rejet du confisionnisme inter-ecclésial.
Quant aux orthodoxes de souche, ils sont protégés par une tradition de conservatisme rituel contre le laxisme doctrinal. Mais il faut bien voir qu’à Paris nous avons été contaminés par une intelligentsia d’origine pétersbourgeoise d’opinions souvent très modernistes. Je rencontrais récemment un ortho tout à fait de souche et représentatif qui me reprochait d’avoir parlé contre l’incinération !
Je crois que les églises d’Amérique sont beaucoup moins affectées par ce genre d’opinions.
Jean-Louis Palierne
paliernejl@wanadoo.fr
paliernejl@wanadoo.fr
Chère Sylvie,
Navré de vous répondre un peu tardivement, mais j'ai des soucis de connexion qui vont encore durer quelques heures (merci Free !).
Je vous réponds donc brièvement.
Bien sur qu'il existe chez les catholiques une perte complète de leurs repères, avec des nuances selon les milieux.
Ce qui faisait tenir le système debout, c'était l'"autorité" du magistère. Discipline, discipline. Je dis, vous suivez. Et ça a marché.
Cela ne marche plus.
Pour des raisons multiples tenant à ce qu'est devenu le monde Occidental, à l'affaiblissement de toutes les autorités qui en dérive, à l'effort d'adaptation de l'église romano-catholique à ce nouveau contexte, l'autorité du magistère en a pris un sérieux coup.
Il n'y a plus de capitaine et les passagers se rendent compte que bateau est à la dérive, ce qu'il était déja, mais ils ne le savaient pas. Car, chose aggravante, il a perdu de vue depuis longtemps le seul PHARE qui lui aurait permis de se retrouver: la Tradition et je veux parler ici de la Tradition Orthodoxe "sans ajout ni altération".
Alors que font les catholiques ? Pour certains, ils se claquemurent dans la tradition catholique la plus dure, pour d'autres encore, ils se persuadent contre toute évidence qu'il y a toujours un capitaine qui tient la barre d'une main ferme, pour d'autres, encore, cela part dans tous les sens et ils se construisent leur petite embarcation de bric et de broc
Certes, je ne suis pas (encore) orthodoxe mais je pense que même s'il peut arriver à des orthodoxes, comme à n'importe qui, de errer, un seul coup d'oeil sur le "phare" les recale.
Navré de vous répondre un peu tardivement, mais j'ai des soucis de connexion qui vont encore durer quelques heures (merci Free !).
Je vous réponds donc brièvement.
Bien sur qu'il existe chez les catholiques une perte complète de leurs repères, avec des nuances selon les milieux.
Ce qui faisait tenir le système debout, c'était l'"autorité" du magistère. Discipline, discipline. Je dis, vous suivez. Et ça a marché.
Cela ne marche plus.
Pour des raisons multiples tenant à ce qu'est devenu le monde Occidental, à l'affaiblissement de toutes les autorités qui en dérive, à l'effort d'adaptation de l'église romano-catholique à ce nouveau contexte, l'autorité du magistère en a pris un sérieux coup.
Il n'y a plus de capitaine et les passagers se rendent compte que bateau est à la dérive, ce qu'il était déja, mais ils ne le savaient pas. Car, chose aggravante, il a perdu de vue depuis longtemps le seul PHARE qui lui aurait permis de se retrouver: la Tradition et je veux parler ici de la Tradition Orthodoxe "sans ajout ni altération".
Alors que font les catholiques ? Pour certains, ils se claquemurent dans la tradition catholique la plus dure, pour d'autres encore, ils se persuadent contre toute évidence qu'il y a toujours un capitaine qui tient la barre d'une main ferme, pour d'autres, encore, cela part dans tous les sens et ils se construisent leur petite embarcation de bric et de broc
Certes, je ne suis pas (encore) orthodoxe mais je pense que même s'il peut arriver à des orthodoxes, comme à n'importe qui, de errer, un seul coup d'oeil sur le "phare" les recale.
Un mot encore.
Les catholiques "convertis" à l'Orthodoxie ont, par grâce, retouvé le phare: La Voie, la Vérité et la Vie.
Il leur échoit en retour une responsabilité particulière d'apostolat à l'égard de leurs frères catholiques restés dans l'errance.
Vous n'imaginez quand même pas que ce trésor vous a été restitué pour que vous le gardiez pour vous ? :-)))
Saint Gégoire Palamas a écrit des choses magnifiques sur la "pédagogie" du Sauveur.
Je vous les retranscrirai dès que j'ai une meilleure connexion.
De quoi inspirer cet apostolat obligé.
Les catholiques "convertis" à l'Orthodoxie ont, par grâce, retouvé le phare: La Voie, la Vérité et la Vie.
Il leur échoit en retour une responsabilité particulière d'apostolat à l'égard de leurs frères catholiques restés dans l'errance.
Vous n'imaginez quand même pas que ce trésor vous a été restitué pour que vous le gardiez pour vous ? :-)))
Saint Gégoire Palamas a écrit des choses magnifiques sur la "pédagogie" du Sauveur.
Je vous les retranscrirai dès que j'ai une meilleure connexion.
De quoi inspirer cet apostolat obligé.
Cher Kazan,
Bien sur qu'il existe chez les catholiques une perte complète de leurs repères, avec des nuances selon les milieux.
Avec les nuances selon les milieux. Oui, j'aime bien. Tout le "pessimisme" que j'ai eu il y a quelques jours est à nuancer. Car je connais beaucoup de catholiques qui sont attachés au Christ et tentent de vivre leur vie de foi du mieux qu'ils peuvent avec les lumières qu'ils ont. Cela nécessite une intervention spéciale de Dieu pour convertir quelqu'un qui a une ferme conviction d'être dans la bonne religion. Je veux dire par intervention spéciale de Dieu, que Dieu seconde par Sa Lumière la personne qui reçoit l'information. Même si je témoignais de ma foi Orthodoxe, si Dieu ne seconde pas, cela ne servirait à rien.
Il y a celui qui sème, celui qui arrose, celui qui récolte. Ce n'est pas nécessairement la même personne. Dieu donne la pluie en temps voulu. Dans le temps qu'Il Lui semble être le meilleur pour faire germer et grandir la semence.
J'ai rencontré une amie de longue date. Elle est une moniale dans l'Église catholique. À cause de l'amitié, il me semblait que je devais lui dire ce qui arrivait dans ma vie de foi. Je craignais de témoigner car j'avais peur de perdre cette amitié. J'ai été étonné du fait qu'elle n'a pas du tout été surprise, ni aucune répugnance dans son regard, ni aucun reproche. Au contraire, elle m'a dit que cela ne la surprenait pas et qu'elle voyait l'œuvre du Saint Esprit dans ce que je vivais. Et c'est justement cette fermeté et cet attachement que j'avais dans ma foi de catholique, qui l'a convaincu que c'était l'œuvre de Dieu et que j'avais été docile à me laisser déraciner. Elle m'a dit aussi que cela ne la surprenais pas car elle connaissait ma profondeur et que je ne pouvais plus la retrouver dans les célébrations actuelles dans l'Église catholique à cause des messes à la "va-vite". Cet esprit du monde qui fait que le monde vit superficiellement est entré jusque dans les célébrations de l'Église.
Finalement, j'ai vu que j'avais eu peur pour rien. Tout c'est bien déroulé et cela a été un merveilleux moment de rencontre spirituelle.
J'attends votre écrit de saint Grégoire de Palamas. Mais apostolat obligé… Je ne suis pas encore suffisamment connaissante de l'orthodoxie.
Madeleine
Bien sur qu'il existe chez les catholiques une perte complète de leurs repères, avec des nuances selon les milieux.
Avec les nuances selon les milieux. Oui, j'aime bien. Tout le "pessimisme" que j'ai eu il y a quelques jours est à nuancer. Car je connais beaucoup de catholiques qui sont attachés au Christ et tentent de vivre leur vie de foi du mieux qu'ils peuvent avec les lumières qu'ils ont. Cela nécessite une intervention spéciale de Dieu pour convertir quelqu'un qui a une ferme conviction d'être dans la bonne religion. Je veux dire par intervention spéciale de Dieu, que Dieu seconde par Sa Lumière la personne qui reçoit l'information. Même si je témoignais de ma foi Orthodoxe, si Dieu ne seconde pas, cela ne servirait à rien.
Il y a celui qui sème, celui qui arrose, celui qui récolte. Ce n'est pas nécessairement la même personne. Dieu donne la pluie en temps voulu. Dans le temps qu'Il Lui semble être le meilleur pour faire germer et grandir la semence.
J'ai rencontré une amie de longue date. Elle est une moniale dans l'Église catholique. À cause de l'amitié, il me semblait que je devais lui dire ce qui arrivait dans ma vie de foi. Je craignais de témoigner car j'avais peur de perdre cette amitié. J'ai été étonné du fait qu'elle n'a pas du tout été surprise, ni aucune répugnance dans son regard, ni aucun reproche. Au contraire, elle m'a dit que cela ne la surprenait pas et qu'elle voyait l'œuvre du Saint Esprit dans ce que je vivais. Et c'est justement cette fermeté et cet attachement que j'avais dans ma foi de catholique, qui l'a convaincu que c'était l'œuvre de Dieu et que j'avais été docile à me laisser déraciner. Elle m'a dit aussi que cela ne la surprenais pas car elle connaissait ma profondeur et que je ne pouvais plus la retrouver dans les célébrations actuelles dans l'Église catholique à cause des messes à la "va-vite". Cet esprit du monde qui fait que le monde vit superficiellement est entré jusque dans les célébrations de l'Église.
Finalement, j'ai vu que j'avais eu peur pour rien. Tout c'est bien déroulé et cela a été un merveilleux moment de rencontre spirituelle.
J'attends votre écrit de saint Grégoire de Palamas. Mais apostolat obligé… Je ne suis pas encore suffisamment connaissante de l'orthodoxie.
Madeleine