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CONSULTATION sur l'Homélie Pascale de St. Jean-Chrysostome

Publié : dim. 09 oct. 2005 17:02
par GIORGOS
Dans un autre fil, Jean Starynkévitch nous fait cadeau de la publication de la merveilleuse homélie pascale de St. Jean Chrysostome (« Bouche-d’Or »)
J’ai lu, quelque part, que cette homélie est attribuée au saint patriarche, mais qu'elle n’est pas de son paternité.
Par ailleurs j’ignore si elle se trouve dans la collection des œuvres de St. Jean ( c’est à dire que je n’ai pu la trouver), et quand et par qui l’homélie a été introduite dans le canon de la Fête de Pâques.
Pourrait l’un des convives du Forum nous illustrer?
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Homélie catéchétique de notre père parmi les saints, Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople, en ce saint et lumineux jour de la glorieuse et salutaire résurrection du Christ notre Dieu

Que celui qui est pieux et qui aime Dieu, jouisse de cette belle et lumineuse fête ; que tout serviteur sage entre en se réjouissant dans la joie de son maître ; que celui qui s'est donné la peine de jeûner jouisse maintenant du denier qui lui revient ; que celui qui a travaillé dès la première heure reçoive à présent son juste salaire ; que celui qui est venu après la troisième heure célèbre cette fête en rendant grâce ; que celui qui est arrivé après la sixième heure n'ait aucune hésitation, car il ne sera pas lésé ; que celui qui a laissé passer la neuvième heure s'approche sans hésiter ; que celui qui a tardé même jusqu'à la onzième heure ne craigne pas d'avoir été nonchalant. Car le Maître est généreux et Il reçoit le dernier aussi bien que le premier, Il accorde le repos à celui de la onzième heure comme au travailleur de la première ; du dernier, Il a pitié, et du premier, Il prend soin ; à celui-ci, Il donne ; l'autre, Il le comble ; Il reçoit les œuvres, et Il accueille avec amour la bonne volonté ; Il honore l'action et loue l'intention. Entrez donc tous dans la joie de notre Seigneur ; les premiers comme les seconds, recevez votre salaire. Riches et pauvres, exultez ensemble. Abstinents et négligents, honorez ce jour. Vous qui avez jeûné et vous qui n'avez pas jeûné, réjouissez-vous aujourd'hui. La table est abondante, faites en tous vos délices. Le veau gras est servi ; que personne ne s'en retourne sans être rassasié. Tous jouissez du festin de la foi. Tous jouissez des richesses de la bonté. Que personne ne se lamente sur sa pauvreté : car notre Royaume à tous est apparu. Que personne ne pleure ses péchés, car le pardon s'est levé du tombeau. Que personne ne craigne la mort, car la mort du Sauveur nous a délivrés. Tenu par elle, Il l'a étouffée ; descendu aux enfers, Il a dépouillé les enfers, Il les a rendus amers pour avoir goûté à sa chair. Et cela Isaïe l'avait annoncé : Les enfers, dit-il, sont devenus amers lorsqu'ils T'ont rencontré dans les profondeurs. Ils sont devenus amers car ils ont été abolis ; ils sont devenus amers car ils ont été joués ; ils sont devenus amers car ils ont été mis à mort ; ils sont devenus amers car ils ont été renversés ; ils sont devenus amers, car ils ont été liés. Ils ont pris un corps, et se sont trouvés devant Dieu ; ils ont reçu de la terre, et ils ont rencontré le ciel ; ils ont pris ce qu'ils voyaient, et ils sont tombés à cause de ce qu'ils ne voyaient pas. Où est ton aiguillon, ô mort ? Enfers, où est votre victoire ? Le Christ est ressuscité et vous avez été jetés à bas. Le Christ est ressuscité et les démons sont tombés. Le Christ est ressuscité et les anges se réjouissent. Le Christ est ressuscité et la vie règne. Le Christ est ressuscité et il n'y a plus un seul mort au tombeau. Car le Christ s'étant relevé des morts est devenu prémices de ceux qui se sont endormis. À Lui gloire et puissance dans les siècles des siècles. Amen.

Publié : jeu. 16 févr. 2006 2:57
par GIORGOS
Je remonte ce message pour savoir si quelq'un peut m'aider.
Merci.

Publié : jeu. 16 févr. 2006 5:21
par Jean-Louis Palierne
Non, je ne peux pas vous aider. Le fait est que ce texte extraordinaire a été associé très anciennement à la Vigile pascale. La science patrologique a de bonnes raisons de penser qu’il n’est pas de saint Jean Chrysostome, et que c’est seulement par piété que l’Église le lui attribue. Ceka ne diminue en rien sa valeur spirituelle extraordinaire. La pratique de l’Église atteste son autorité. L’attribution est l’affaire des hommes de science qui peut-être un jour identifieront son véritable auteur. Il nous suffit que l’Église l’ait adopté et inscrit dans ses livres liturgiques ‘qui sont l’un des lieux priviligiés de la Tradition.

C’est sur ce texte que l’Église russe se fonde pour admettre à la Communion durant la Liturgie suivante tous les fidèles qui se présentent, quelle que soit leur situation canonique. C’est simplement là l’application des paroles que vient de prononcer ce texte merveilleux. On ne peut pas confesser son inspiration et ne pas l’appliquer aussitôt après.

Nous ne pouvons qu'espérer qu’un jour d’authentiques recettes érudites pourront établir l’identité de son auteur et les circonstances dans lesquelles il fut adopté dans la pratique rcclésiale et placé à un instant central et capital de tout le cycle liturgique annuel.

Publié : sam. 18 févr. 2006 4:39
par GIORGOS
Cher Jean-Louis, vous dissez :
Non, je ne peux pas vous aider.

Mais j’en vous remercie de votre aide, parce que même les plus moindres informations que vous me donnez je n'ai pu les trouver ailleurs.
Je crois qu’il faut travailler sur le texte de la merveilleuse Homélie de Paques, en tentant d’éclairer le sens selon les « autres » homélies de St-Jean Chrysostome.
La connaissance de ce lecture liturgique dans les milieux étrangers a l’Orthodoxie a, sûrement, un effet plus grand que tous nos efforts « intellectuels » pour introduire à l’Eglise du Christ.
En effet c’est vrai que
C’est sur ce texte que l’Église russe se fonde pour admettre à la Communion durant la Liturgie suivante tous les fidèles qui se présentent, quelle que soit leur situation canonique. C’est simplement là l’application des paroles que vient de prononcer ce texte merveilleux. On ne peut pas confesser son inspiration et ne pas l’appliquer aussitôt après.
Mais j’ai assisté a tentatives de faire l’application de l’Homélie de facon « oecumeniste » pour tenter d’ admettre à la Communion durant la Liturgie suivante toutes les personnes qui se présentent, quelle que soit leur foi ou appartenance religieuse, en oubliant qu’avant tout les paroles de l’Eglise se dirigent à l’Eglise, c’est à dire à ses fils, les membres de son Saint Corps.

Peut être quelqu’un des prêtres que lisent le Forum sans intervenir, peut nous faire parvenir plus d’information même par courrier privé.
Une fois encore, merci.

Publié : sam. 18 févr. 2006 10:38
par Jean-Louis Palierne
Le texte de cette magnifique homélie, qui est pratiquement devenue un texte liturgique, s'adresse aux fidèles de la Liturgie de la Résurrection (peu importe l'identité exacte de l'auteur : Chrysostome ou pas Chrysostome ?) L'Eglise ne la lit qu'une fois dans l'année.

La règle de l'Eglise est que ne peuvent recevoir les saints Dons que ceux qui participent à l'Offrande. Dailleurs la cérémonie mystagogique de l'Offrande se termine sur la Communion, qui fait partie intégrante du même saint Mystère.

Je connais un prêtre pas du tout œcuméniste et parfait connaisseur des Canons qui me dit qu'il donnerait la Communion à tout Chrétien qui s'approcherait, selon la formule habituelle, avec foi et crainte de Dieu en sachant qu'il communie au Corps et au Sang du Seigneur. Quitte après à lui demander de régulariser sa situation.

Le problème est que certains œcuménisants militants ont longtemps fait une énorme pression pour effacer les limites de l'Eglise orthodoxe, en particulier par l'ouverture très large de la communion, pourvu qu'on appartienne à une Eglise chrétienne. On dirait qu'aujourd'hui ce genre d'attitude ne se rencontre presque plus qu'à Paris.

Il ne faut pas transformer le geste que pourrait faire un chrétien 'en recherche" respectueuse, ce qui doit rester un événement exceptionnel, en une coutume laxiste de “l'intercommunion” se réclamant d'une ecclésiologie confusionnelle cherchant, qui pis est, à favoriser la réciprocité.

Et pour respecter le cheminement hésitant d'un chrétien en recherche (problème qui se pose de plus en plus) il n'est pas forcément opportun de presser les étapes. Il peut être utile de prendre le temps de lui apprendre d'abord qu'il faut être dûment reçu dans l'Eglise pour participer à l'Offrande et à la Communion. Cheminement ? Peut-être. Intercommunion d'institutions-sœurs ? Sûrement pas. Réciprocité ? Quelle horreur ! Voilà le piège.