Obscurantisme de l'Église ?
Publié : mar. 26 août 2003 11:34
Avant de partir, je voudrais poster cette petite clarification au sujet d'une accusation injuste contre l'Église.
Lorsque, par une belle nuit d’été, vous trouvant dans une ville moderne bien éclairé, vous levez les yeux au ciel, vous risquez de ne pas voir les étoiles briller. Et vous direz peut-être : heureusement qu’on ait de l’éclairage, car les étoiles ne brillent pas.
Pour les voir, il faut aller à la campagne, à un endroit sans éclairage urbain ou presque; là, vous les verrez briller de tous leurs feux.
Cela ne veut pas dire que l’éclairage urbain est inutile, mais que si l’on ne veut pas le quitter, on ne verra pas la beauté des étoiles.
C’est un peu comme cela avec la foi (les étoiles) et la science (l’éclairage urbain).
Elles peuvent coexister; la science est utile à beaucoup de choses, mais si elle obscurcit notre foi, nous devons la quitter.
L’Église véritable, l’Église orthodoxe n’a jamais persécuté la science, elle s’en sert à l’occasion, mais, sachant qu’elle est relative, elle ne la place jamais au-dessus de la foi, de l’absolu révélé par Dieu.
La science est complètement secondaire au point de vue de la vie de l’Église, et il est parfaitement possible d’être bon chrétien et même de devenir un saint sans rien connaître de la science profane.
Voire… s’il y a une panne d’éclairage en ville on y verrait aussi les étoiles. Il est plus facile à un fidèle ignorant de se laisser pénétrer de la Lumière divine qu’à un savant qui a une confiance démesurée en la science humaine.
“Je suis le plus ignorant de tous. Mais j'ai le saint Esprit de mon Christ, et les apôtres et les pères qui parlent pour moi et qui m'enseignent la connaissance.”
saint Georges le Limniot
Est-ce de l’obscurantisme que de préférer la Lumière incréée et éternelle, qui illumine l’Église, aux faibles “lumières” de la science humaine imparfaite qui n'éclaire que le monde ?
Si on a pu parler d’obscurantisme au sujet du papisme qui avait longtemps refusé ou persécuté la science et la réflexion, voyant en elles ses ennemies jurées, et qui alla jusqu’à interdire à ses fidèles la lecture personnelle des Écritures saintes, on ne peut pas en dire autant de la sainte Église orthodoxe qui n’a jamais rien eu à craindre de la science, ni de la pensée, et pour cause.
Aujourd’hui, le papisme est tombé dans l’autre extrême : il se fie davantage à la science qu’à la foi.
L’attitude de l’Église orthodoxe en face de la pensée et de la science humaines n’a jamais changé.
Elle respecte et reconnaît la science pour ce qu’elle est et s’en sert quand elle le juge utile, mais ne se laisse pas remorquer par elle, ne s’y soumet pas et ne l’idolâtre pas.
L’Église orthodoxe est d’origine divine, elle est de nature divino-humaine; elle est l’assemblée de ceux qui croient en le vrai Dieu, elle est le Corps du Dieu-Homme et a pour guide l’Esprit de Sagesse et de Vérité, l’Esprit d’Intelligence. Elle est infaillible et, selon la Promesse du Christ, les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle.
Elle n’a donc peur de rien, ni de la réflexion des croyants, ni de la science.
Mais parce qu’elle est au-dessus d’elles, supérieure à la science et à la pensée humaines, elle décide elle-même, elle choisit elle-même ce qu’il lui convient d’en accepter et ce qu’elle ne peut recevoir.
Certes, pour le salut des fidèles, elle leur demande la kénose de leur intelligence charnelle, la crucifixion de leurs pensées trop humaines, mais ce n’est pas de l’obcurantisme, du moment que cette kénose et cette croix sont le prix de la résurrection de leur intellect dans la Lumière et la Sagesse divines, supérieures à la science des hommes.
On n’a qu’à lire la vie de sainte Catherine d’Alexandrie pour voir la différence entre la sagesse humaine et la Sagesse divine. C’est grâce à sa sagesse céleste que sainte Catherine a confondu les cinquante philosophes d’Alexandrie, sommités de la science de leur époque. (Et que l’on ne me dise pas que les savants d’aujourd’hui sont supérieurs à ceux-là !)
Avant d’avoir été illuminée par la grâce, elle était, certes, intelligente, très instruite, savante même, cultivée, elle parlait plusieurs langues, avait une formation philosophique, connaissait à fond l’arithmétique, la grammaire, la rhétorique, savait par cœur les œuvres des poètes de l’Antiquité… et pourtant le Christ ne l’avait pas acceptée pour fiancée (Il l’avait trouvée noire, c’est-à-dire : obscurcie par l’esprit des ténèbres, malgré son grand savoir), et la sagesse céleste ne lui a éclairé l’intellect que lorsqu’elle a renoncé à l’orgueil de sa sagesse profane.
De même, “saint Antoine avait été… instruit par Dieu, comme par surcroît, de toute la science nécessaire à confondre la sagesse de ce monde. Des philosophes païens, enflés d’orgueil par leur prétendue science, vinrent avec mépris rendre visite à cet illettré dont toute l’Égypte parlait. En peu de mots l’homme de Dieu confondit leur assurance.” — lisons-nous dans le Synaxaire.
Lorsque l’”Église” papiste a condamné Galilée, elle agissait, elle, en usurpateur obscurantiste. Galilée avait raison scientifiquement parlant, mais même dans le cas contraire, il n’y aurait pas eu à intervenir dans sa découverte sur le plan ecclésiastique. Que la terre tourne autour du soleil ou l’inverse ne concerne pas l’Église, puisque cela n’infirme en rien les vérités évangéliques.
L’Église n’a pas à se prononcer là-dessus, ce n’est pas son domaine. L’Église véritable n’a pas à contredire la science, du moment qu’elle la considère comme une chose relative qui ne menace pas du tout et ne peut jamais menacer les données de la foi, vérités absolues. Elle n’empiète donc pas sur le domaine scientifique. Elle ne le méprise pas, sachant que Dieu inspire aussi les scientifiques, mais elle ne se laisse pas guider par la science humaine, sachant que l’erreur y est mélangée avec la vérité.
Elle ne craint pas la science, parce qu’elle est supérieure à elle. Comme elle n’a pas eu d’époque obscurantiste, elle n’a pas eu besoin de “renaissance”, de “siècles des lumières”, ni de “réforme”, ni d’”aggiornamento”. Elle est éternellement illuminée par sa Tête qui est le Christ et par l’Esprit saint qui l’habite.
Alors, où est “l’obscurantisme” ? N’est-ce pas chez ceux qui préfèrent “les ténèbres et l’ombre de l’erreur” à la Lumière de la Vérité divine ?
Lorsque, par une belle nuit d’été, vous trouvant dans une ville moderne bien éclairé, vous levez les yeux au ciel, vous risquez de ne pas voir les étoiles briller. Et vous direz peut-être : heureusement qu’on ait de l’éclairage, car les étoiles ne brillent pas.
Pour les voir, il faut aller à la campagne, à un endroit sans éclairage urbain ou presque; là, vous les verrez briller de tous leurs feux.
Cela ne veut pas dire que l’éclairage urbain est inutile, mais que si l’on ne veut pas le quitter, on ne verra pas la beauté des étoiles.
C’est un peu comme cela avec la foi (les étoiles) et la science (l’éclairage urbain).
Elles peuvent coexister; la science est utile à beaucoup de choses, mais si elle obscurcit notre foi, nous devons la quitter.
L’Église véritable, l’Église orthodoxe n’a jamais persécuté la science, elle s’en sert à l’occasion, mais, sachant qu’elle est relative, elle ne la place jamais au-dessus de la foi, de l’absolu révélé par Dieu.
La science est complètement secondaire au point de vue de la vie de l’Église, et il est parfaitement possible d’être bon chrétien et même de devenir un saint sans rien connaître de la science profane.
Voire… s’il y a une panne d’éclairage en ville on y verrait aussi les étoiles. Il est plus facile à un fidèle ignorant de se laisser pénétrer de la Lumière divine qu’à un savant qui a une confiance démesurée en la science humaine.
“Je suis le plus ignorant de tous. Mais j'ai le saint Esprit de mon Christ, et les apôtres et les pères qui parlent pour moi et qui m'enseignent la connaissance.”
saint Georges le Limniot
Est-ce de l’obscurantisme que de préférer la Lumière incréée et éternelle, qui illumine l’Église, aux faibles “lumières” de la science humaine imparfaite qui n'éclaire que le monde ?
Si on a pu parler d’obscurantisme au sujet du papisme qui avait longtemps refusé ou persécuté la science et la réflexion, voyant en elles ses ennemies jurées, et qui alla jusqu’à interdire à ses fidèles la lecture personnelle des Écritures saintes, on ne peut pas en dire autant de la sainte Église orthodoxe qui n’a jamais rien eu à craindre de la science, ni de la pensée, et pour cause.
Aujourd’hui, le papisme est tombé dans l’autre extrême : il se fie davantage à la science qu’à la foi.
L’attitude de l’Église orthodoxe en face de la pensée et de la science humaines n’a jamais changé.
Elle respecte et reconnaît la science pour ce qu’elle est et s’en sert quand elle le juge utile, mais ne se laisse pas remorquer par elle, ne s’y soumet pas et ne l’idolâtre pas.
L’Église orthodoxe est d’origine divine, elle est de nature divino-humaine; elle est l’assemblée de ceux qui croient en le vrai Dieu, elle est le Corps du Dieu-Homme et a pour guide l’Esprit de Sagesse et de Vérité, l’Esprit d’Intelligence. Elle est infaillible et, selon la Promesse du Christ, les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle.
Elle n’a donc peur de rien, ni de la réflexion des croyants, ni de la science.
Mais parce qu’elle est au-dessus d’elles, supérieure à la science et à la pensée humaines, elle décide elle-même, elle choisit elle-même ce qu’il lui convient d’en accepter et ce qu’elle ne peut recevoir.
Certes, pour le salut des fidèles, elle leur demande la kénose de leur intelligence charnelle, la crucifixion de leurs pensées trop humaines, mais ce n’est pas de l’obcurantisme, du moment que cette kénose et cette croix sont le prix de la résurrection de leur intellect dans la Lumière et la Sagesse divines, supérieures à la science des hommes.
On n’a qu’à lire la vie de sainte Catherine d’Alexandrie pour voir la différence entre la sagesse humaine et la Sagesse divine. C’est grâce à sa sagesse céleste que sainte Catherine a confondu les cinquante philosophes d’Alexandrie, sommités de la science de leur époque. (Et que l’on ne me dise pas que les savants d’aujourd’hui sont supérieurs à ceux-là !)
Avant d’avoir été illuminée par la grâce, elle était, certes, intelligente, très instruite, savante même, cultivée, elle parlait plusieurs langues, avait une formation philosophique, connaissait à fond l’arithmétique, la grammaire, la rhétorique, savait par cœur les œuvres des poètes de l’Antiquité… et pourtant le Christ ne l’avait pas acceptée pour fiancée (Il l’avait trouvée noire, c’est-à-dire : obscurcie par l’esprit des ténèbres, malgré son grand savoir), et la sagesse céleste ne lui a éclairé l’intellect que lorsqu’elle a renoncé à l’orgueil de sa sagesse profane.
De même, “saint Antoine avait été… instruit par Dieu, comme par surcroît, de toute la science nécessaire à confondre la sagesse de ce monde. Des philosophes païens, enflés d’orgueil par leur prétendue science, vinrent avec mépris rendre visite à cet illettré dont toute l’Égypte parlait. En peu de mots l’homme de Dieu confondit leur assurance.” — lisons-nous dans le Synaxaire.
Lorsque l’”Église” papiste a condamné Galilée, elle agissait, elle, en usurpateur obscurantiste. Galilée avait raison scientifiquement parlant, mais même dans le cas contraire, il n’y aurait pas eu à intervenir dans sa découverte sur le plan ecclésiastique. Que la terre tourne autour du soleil ou l’inverse ne concerne pas l’Église, puisque cela n’infirme en rien les vérités évangéliques.
L’Église n’a pas à se prononcer là-dessus, ce n’est pas son domaine. L’Église véritable n’a pas à contredire la science, du moment qu’elle la considère comme une chose relative qui ne menace pas du tout et ne peut jamais menacer les données de la foi, vérités absolues. Elle n’empiète donc pas sur le domaine scientifique. Elle ne le méprise pas, sachant que Dieu inspire aussi les scientifiques, mais elle ne se laisse pas guider par la science humaine, sachant que l’erreur y est mélangée avec la vérité.
Elle ne craint pas la science, parce qu’elle est supérieure à elle. Comme elle n’a pas eu d’époque obscurantiste, elle n’a pas eu besoin de “renaissance”, de “siècles des lumières”, ni de “réforme”, ni d’”aggiornamento”. Elle est éternellement illuminée par sa Tête qui est le Christ et par l’Esprit saint qui l’habite.
Alors, où est “l’obscurantisme” ? N’est-ce pas chez ceux qui préfèrent “les ténèbres et l’ombre de l’erreur” à la Lumière de la Vérité divine ?