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Christophe Levalois vient de publier sur le forum <orthodoxie> de <yahoo.com> une dépêche de l'AFP datée du 12-03-2004 et faisant état de la demande du Patriarche Alexis de Moscou : que la Constitution européenne mentionnât les origines chrétiennes de l'Europe.

Cette dépêche se termine par :
"L'historienne française [ Mme Carrère d'Encausse NdL] a soutenu le même point de vue, en se disant convaincue que cette question "serait encore discutée" et invoquant l'entrée prochaine dans l'UE de nations très religieuses, dont notamment les Polonais, en mai prochain.

"Les pays de l'UE restent divisés sur la question d'inclure une référence aux valeurs chrétiennes dans le préambule de la Constitution, la France et la Belgique y étant notamment opposées."

Cela n'a rien de très étonnant, le Président français actuel Jacques CHIRAC étant (comme d'ailleurs son prédécesseur et un certain nombre d'autres Présidents au cours de l'Histoire) un membre important de la franc-maçonnerie.

Etant encore maire de la ville de Paris et premier ministre, il a du reste fait édifier sur le Champ de Mars une chapelle maçonnique représentative d'un certain nombre de symboles reconnaissables. Certains commentateurs ont d'ailleurs supposé que l'opposition au mouvement du Front National, manifestée à l'unisson par les deux pôles politiques pourtant antagonistes que sont le PS mitterrandiste et le mouvement chiraquien, serait motivée par l'appartenance au catholicisme (traditionnaliste) un peu trop affichée par son actuel dirigeant Jean-Marie LE PEN.

Compte tenu de la proximité de la famille royale belge et de l'Opus Dei vatican, l'opposition de la Belgique me semble toutefois moins facilement déchiffrable.

eliazar a écrit : Cela n'a rien de très étonnant, le Président français actuel Jacques CHIRAC étant (comme d'ailleurs son prédécesseur et un certain nombre d'autres Présidents au cours de l'Histoire) un membre important de la franc-maçonnerie.

Etant encore maire de la ville de Paris et premier ministre, il a du reste fait édifier sur le Champ de Mars une chapelle maçonnique représentative d'un certain nombre de symboles reconnaissables.

Oui. Il paraît que M. Chirac, pour éviter des querelles entre obédiences françaises toutes désireuses de monopoliser l'affection d'un protecteur aussi puissant, s'est rattaché à la Grande Loge suisse Alpina à travers une des ses loges de Lausanne dans le canton de Vaud.

J'ai visité en 1997, lors d'un séjour à Paris, le "monument à la Déclaration des Droits de l'Homme" construit par Yvan Theimer à l'initiative de Jacques Chirac, alors maire de Paris, sur le Champ de Mars. A l'intérieur de cettte chapelle maçonnique, on peut admirer, au milieu d'allusions au pseudo-ésotérisme de la maçonnerie , un bas-relief qui symbolise sans ambages le triomphe de la Maçonnerie sur le christianisme et la monarchie: la République maçonnique y est représentée sous les traits d'une femme drapée à l'antique et assise sur un trône, tandis qu'un génie ailé brandissant des foudres (et qui représente, lui, la maçonnerie) chasse énergiquement la réaction figurée sous les traits d'un roi couronné et d'un prêtre à tête de félin qui brandit une croix, tout en piétinant un traître allongé sur le sol. La représentation du christianisme sous la forme de personnages à tête d'animal est un vieux motif de l'anti-christianisme: on a retrouvé à Rome un graffito du IIème siècle où l'on se moquait d'un chrétien en le représentant en train d'adorer un crucifié à tête d'âne. MM. Theimer et Chirac ont remplacé la tête d'âne par une tête de lion, incontestable progrès dans la considération que ses adversaires portent au christianisme, mais motif qui n'en confirme pas moins les profondes racines païennes du christianisme.

Il n'y a dès lors pas lieu de s'étonner que M. Chirac, en 1999, ait qualifié à la télévision la croisade contre la Serbie orthodoxe déclenchée par M. Clinton (avec bombardement massif de Belgrade le dimanche de Pâques et destruction de dizaines d'églises) de "guerre contre la barbarie". Pour son milieu idéologique, toute forme de religion révélée, et le christianisme en particulier, ne saurait être assimilée qu'à une barbarie destinée à être éradiquée par la lumière de la super-religion universelle et adogmatique.

Un ami pourtant assez bien informé m’avait conté jadis que dans les milieux de différentes obédiences de Paris entre lesquelles se répartissaient les têtes du RPR d’alors, la décision d’ériger ce monument passait pour un « fier mouvement du menton » du Maire de Paris - qui n’aurait pas encore été à l’époque affilié à la loge Alpina, mais à la Grande Loge Nationale de France.

Il aurait à la fois voulu faire pièce au projet de Grande Bibliothèque de Mitterrand, vedette rengorgée du Grand Orient – et contrer auprès des adeptes des Lumières répartis dans l’électorat français une campagne hypocrite venue de l’Élysée ( ?) qui commençait sournoisement à représenter le candidat potentiel à l’Élysée en chrétien convaincu (un autre ami, plus bonace, m’avait même assuré qu’il était proche de l’orthodoxie !), d'autant qu'elle était susceptible de lui faire perdre des voix… au moment de la probable succession.

La manœuvre était délicate, qui devait démontrer qu’il était aussi maçon qu’un Mitterrand, sans toutefois lui faire perdre trop de voix kto de droite ou même d’extrême droite. Qui sait si l’anoblissement symbolique du Christianisme ne provenait pas du même souci d’équilibrer ses chances électorales, en substituant la tête de lion (une marque relative d’estime pour l’adversaire) à l’ancienne tête d’âne – ou à une classique représentation de la Religion sous son autre forme emblématique, celle de l’Hydre ?

Les salons politiques parisiens s’en amusèrent fort, la parcimonie connue de Chirac l'ayant conduit à n'accoucher que de cette simple souris architecturale - face à la montagne mitterrandesque !

Il va sans dire que je n’en ai jamais rien cru : les grands élus qui représentent la France devant l'univers ne sauraient en aucun cas s’abaisser à d'aussi vils procédés.