Il faut sur ce sujet rappeler un certains nombre de points :
Le saint premier Concile oecuménique a prescrit comment il faut déterminer la fête de Pâques:
Ce canon a été édicté pour unifier la Pascalie que certains fêtaient selon le calendrier juif au 15 Nisan.° D'après l'équinoxe de printemps.
° La première pleine lune après l'équinoxe de printemps.
° Après la Pâque de la Loi (Pâque juive).
° Le premier dimanche qui suit.
Notons que la réforme de Grégoire XIII a été mise en place en outre pour ne plus fêter Pâques en même temps que les orthodoxes hérétiques.
1) Les données fixées par le concile pour établir la date de pâques ne sont pas des données calendaires mais astronomiques. (équinoxe, pleine lune).
Ce qui a donc été fixé c’est un mode de calcul et non pas les résultats du calcul lui même. Or à l’époque, les Pères se sont insérés dans le calendrier civil en vigueur qui était le calendrier Julien. Et on ne peut pas dire que le calendrier Julien était initialement un calendrier Chrétien ! Ils s’en sont servi comme d’un simple outil mais en aucun cas ils ne l’ont dogmatisé comme étant le calendrier liturgique de l’Eglise intouchable pour les siècles. Ils savaient très bien qu’il existait déjà plusieurs calendriers selon les contrées, qu’il y avait déjà eu plusieurs réformes calendaires dans le calendrier romain, et ils ont pris le dernier en vigueur dans l’empire. Les premiers calculs se sont ainsi effectués avec les connaissances astronomiques de l’époque et les imperfections du calendrier julien. Ceci me semble une indication importante concernant l’adaptation d’un calendrier liturgique à un calendrier civil.
2) La référence astronomique qu’ils ont prise se basait sur deux considérations : Le mouvement des planètes étant fixé par Dieu, il était d’une cohérence susceptible de régler une vie liturgique et ils ont trouvé un symbole de la lumière pascale dans le fait qu’à l’équinoxe de printemps toute la terre reçoit la lumière du soleil le jour et de la pleine lune la nuit. La date de Pâque étant mobile à cause de la lune on voit bien qu’il ne s’agit pas d’un anniversaire !
3) Les dates de pâques inscrites dans le typikon ne sont que des résultats de ces calculs avec les erreurs de l’époque qu’ils contiennent. En aucun cas ces résultats ne peuvent être considérés comme appartenant à la Tradition de l’Eglise.
4) Quand on regarde d’autres fêtes chrétiennes, on voit très bien comment le christianisme s’est servi de fêtes païennes pour y calquer dessus des fêtes chrétiennes qui, tout en respectant le mode de vie festif coutumier, ont amené les populations à se tourner vers d’autres réalités.
5) L’unification de la pascalie dans le monde chrétien reste un objectif conforme à l’état d’Esprit des Pères. Il est incontestable que, malgré les fossés dogmatiques qui nous séparent des chrétiens hétérodoxes n’appartenant plus à l’Eglise -comme les catholiques romains- fêtent la résurrection tout comme nous. Et personne ne pourra prétendre qu’en cela ils outragent la Trinité ! Le problème n’est pas de se caler sur leur date à eux, mais de fixer une date dont personne ne puisse dire qu’elle n’est pas en conformité avec les prescriptions de Nicée.
6) La prise en compte du calendrier civil n’est pas contraire à l’Esprit des Pères du premier concile (qui ont utilisé le calendrier civil de leur époque) tant que le calendrier civil n’est pas un outil de destruction de la foi chrétienne comme l’était celui de la révolution française par exemple et tant que le mode de calcul de la date de Pâque est respecté. Que ferons nous lorsque les états auront établi des mois réguliers de 30 jours plus un reliquat par exemple comme cela est proposé pour le règlement des salaires et prestations sociales? On continuera à appeler Janvier ce qui appartient à février etc... sous prétexte d'un concile qui ne réglemente pas ce type de question?
7) Trop souvent les orthodoxes fêtent Pâques, contrairement à Nicée, après la deuxième pleine lune de l’Equinoxe. Il suffit de lever les yeux au ciel sans lunette astronomique pour s’en apercevoir. Il est donc urgent de modifier la pascalie Julienne en vigueur dans l’ancien Calendrier comme dans le nouveau(car c'est bien la même qui est observée) afin de la mettre en conformité avec les prescriptions astronomiques de Nicée. Et bien évidemment il faut se tourner vers nos astronomes comme les Pères se sont tournés vers les leurs au 4ème siècle. Et Il faut bien sûr corriger les tables calendaires du Typicon.
Eliazar dans un message posté le: Mer 03 Mar 2004 9:49 à la rubrique: "J'ai un problème grave" transmet un texte VCO qui s'intitule
"80 ANS DE LUTTE DES CONFESSEURS DE LA VRAIE ORTHODOXIE CONTRE LE NOUVEAU-CALENDARISME & LA PAN-HÉRÉSIE ŒCUMÉNISTE "
Nous répondons point par point en espérant que cela lui otera un point douloureux.
Que l’Eglise ne s’intéresse pas à l’exactitude du temps voilà un préjugé qui ne repose sur rien et qui est contraire au fait que les Pères se soient tournés vers les astronomes de l'époque. Constatons simplement que Nicée parle d’Equinoxe et de pleine lune et que le concile s’est basé sur le mouvement des astres qui lui semblait être cette rectitude d’un temps fixé par le décret divin.La sainte Église Orthodoxe du Christ ne s’intéresse pas à l’exactitude du temps, mais à la rectitude et à la justesse de la foi. Et la justesse de la foi se garde par l’observance des saints canons des sept saints Conciles Œcuméniques, des conciles locaux, de la sainte Tradition et des prescriptions des saints pères.
Ceci est faux. Le 22 mars et le 25 avril ne sont que les résultats d’un calcul en fonction d’un calendrier donné et non pas le calcul lui-même qui, lui, fixe comme règle Equinoxe et pleine lune.La Vraie Église Orthodoxe, possédant la succession ininterrompue et canonique de l’Église une sainte catholique et apostolique, et dépositaire sacré de la foi orthodoxe, garde le calendrier julien (dit ancien), parce que :
A : c’est sur la base du calendrier julien que le 1er Saint Concile Œcuménique prescrivit le canon pascal et fixa la célébration de la Pâque orthodoxe entre le 22 mars et le 25 avril,
Oui et alors ? Cette possibilité n’est pas contraire à Nicée. Les papistes ne sont pas des juifs. Nous attendons dans le npouveau comme dans l'ancien calendrier que la pâque juive soit terminée pour fêter la nôtre. Le calendrier Julien n’est pas fait pour se séparer des papistes qui lui sont postérieurs.B : l’introduction du nouveau calendrier introduisait une possibilité de concélébration des fêtes fixes avec les papistes,
Oui c’est sa non observance de la prise en compte de la Pâque juive qu’il convient de retenir et non pas le fait que son Equinoxe et sa pleine lune sont plus conformes à Nicée que celle du calendrier julien.C : le calendrier papiste fut condamné par trois Conciles pan-orthodoxes successifs, sous le patriarche Jérémie II Tranos (ceux de 1583, de 1587 et de 1593) qui a fait suivre cette triple condamnation de l’anathème de l’Église (Encycliques Patriarcales de 1593 et de 1848),
Non c’est par le refus d’un nouveau calendrier que le schisme est né et non pas par son introduction. Une nuance de taille.. N’inversons pas les rôles!D : c’est par l’introduction du nouveau calendrier qu’un schisme fut causé au sein même de l’Église - et que ceux qui s’en sont séparés sont tombés dans la terrible hérésie de l’œcuménisme, laquelle professe que toutes les hérésies sont des membres de l’Église et qu’elles doivent s’unir pour constituer l’Église Une.
Et le texte traduit par Claude dévoile des motivations peu honorables de la part de prélats apparemment plus préoccupés de leur carrière ecclésiastique que d’autre chose.
<<Alors que la Hiérarchie toute entière avait d'abord accepté le changement de calendrier, trois évêques changèrent d'opinion... après onze années!
° L'ex-métropolite de Florina, Chrysostome.
° Le métropolite de Démétrias, Germain.
° Le métropolite de Zante, Chrysostome.
Mus par des buts qui leur étaient propres, ils se retournèrent contre l'archevêque Chrysostome. Le métropolite de Démétrias voulait accéder au trône primatial. L'ex-métropolite de Florina voulait assumer la direction de la Diaconie apostolique. Et le métropolite de Zante voulait être transféré au siège du Pirée.>>
C’est la volonté des VCO que l’autre soit hérétique qui rend toute communion impossible alors que la même foi est professée.Il faudrait ajouter encore que ce schisme a déchiré le monde orthodoxe en deux entités distinctes et antagonistes entre lesquelles il n’existe aucune communion possible.
Les patriarcats acceptent très bien la pratique de deux calendriers en attendant une refonte pan-orthodoxe de la pascalie, car ceci ne remet pas en cause ni la confession de la foi ni la Tradition de l’Eglise. Mais je regrette beaucoup que sur un territoire comme la France on ne prenne pas en compte uniformément le calendrier civil comme l'ont fait les Pères en leur temps et que tous les orthodoxes ne fêtent pas Noêl et les autres fêtes fixes ensemble. La France n'est pas la Russie.
Rien à voir avec le calendrier ni avec la théorie des branches. L'amalgame continue ou plus exactement il est le signe d'une volonté schismatique préexistante à tout examen rationnel et serein de la situation.Il est, par conséquent, parfaitement incorrect de parler d’un schisme qui se serait produit à l’intérieur de l’Église orthodoxe, celui-ci impliquant une communion quelconque, ne serait-ce qu’indirecte, entre les deux parties, ce qui n’est pas le cas. Le seul fait de parler d’Église orthodoxe, dans ce cas, suppose déjà qu’il puisse exister une Église absolue, l’Église Une, qui comporterait des branches diversifiées dont une seule serait orthodoxe, les autres ayant toute latitude de professer une autre foi tout en restant dans l’Église.
S’ils le veulent on ne peut rien faire contre des gens qui s’excluent eux mêmes. Après tout le fils ainé ne s’est-il pas exclu lui-même du festin organisé en réjouissance du retour de son frère prodigue. Le Père l’a-t-il forcé à renter dans la salle du repas ?Ni le Synode des VCO (et je parle ici uniquement de celui qui a gardé la profession de foi exprimée dans l’Encyclique de 1935 des VCO de Grèce) ne reconnaît et n’entrera jamais en communion avec les nouveau-calendaristes (ni inversement…), et chaque “camp” considère l’autre comme schismatique, anti-canonique et privé de la succession apostolique - et considère ses mystères comme étant dépourvus de la Grâce de l’Esprit saint. Nous devons donc accepter la triste réalité d’une division totale et définitive.
Ces propos des VCO traduisent la peur qu'ils ont d'un concile pan-orthodoxe dont ils se déssolidarisent avant même qu'il ait lieu, car leur position n'est pas tenable sur ce point du calendrier et l'examen en concile de leur succession apostolique apporterait des éclairages qui ne leur seraient pas favorables.
Je n’ai encore jamais vu qu’il y avait plus de spiritualité dans l’ancien calendrier que dans le nouveau et je ne vois pas en quoi le salut de l’âme est concerné par l’observance de l’un ou l’autre calendrier. Dans l’Eglise les deux sont autorisés, et vouloir se définir comme Eglise en fonction de l’observance du calendrier est une énormité sans aucun sens.Il s’ensuit que quiconque se soucie vraiment du salut de son âme a le devoir, vis à vis de sa propre conscience, de demander à Dieu de lui montrer laquelle est réellement son Église ; car, de même que la Divinité du petit Enfant pauvre, emmailloté dans la crèche des bestiaux privés de raison, n’était pas évidente pour l’œil humain, celle de l’Église ne l’est pas davantage.
C’est ça c’est ça. Ce n’est donc pas le calendrier en soi qui est la cause de tout ce mal. On n’est plus à une contradiction prêt. Il s’agit simplement d’être VCO mais surtout ne disons pas en quoi cela consiste car le calendrier n’est pas une raison suffisante de le devenir.L’autre précision importante est que tous ceux qui suivent le calendrier julien ne sont pas dans l’Église orthodoxe. Les uniates le suivent aussi, ainsi que de très nombreux schismatiques. Le terme méprisant de “vieux-calendariste” qu’emploient souvent certains nouveau-calendaristes (qu’ils en soient conscients ou inconscients) met pour ainsi dire dans le même panier la vraie Église orthodoxe (fidèle à la sainte Tradition dans son intégralité) et les schismatiques et hérétiques de toutes tendances, n’ayant gardé le calendrier julien que par simple réflexe de conservatisme.
Il y a ancien calendariste par conservatisme et ancien calendariste par Tradition. Les derniers font un amalgame imbécile entre Tradition et calendrier alors que les premiers conservent une coutûme permise par l’Eglise. Le choix est vite fait !
Le calendrier n’est pas associable à la foi.Il n'est qu'un support. Si l'orchestre confond partition et pupitre il ne risque pas de jouer la symphonie écrite...Cette confusion est devenue très courante, et ce n’est pas innocent : car elle permet de préparer ceux qui croient sincèrement être encore « dans l’orthodoxie » à admettre la fausse doctrine selon laquelle l’Église peut très bien être composée de branches qui ne partageraient pas la même foi
Oui, des chrétiens orthodoxes qui se sont coupés de l’Eglise pour des motifs tout autres que celui de la confession de la foi.Ainsi, membres de l’Église des VCO qui observons le calendrier de l’Église orthodoxe de toujours, nous ne sommes pas des “vieux-calendaristes”, mais des chrétiens orthodoxes, tout simplement.
Que l'on rompt la communion avec les patriarcats historiques pour des raisons d'oecuménisme , je le comprends et l'accepte à titre de mesure conservatoire en attendant le concile panorthodoxe . Que ce soit sur le problème du calendrier alors c'est une imbécillité sans nom. Que l'on déclare les patriarcats privés de toute grâce et de toute sacramentalité, alors c'est à se demander si les VCO -et plus particulièrement les matthéistes- savent de quoi ils parlent quand ils parlent de la grâce.
Encore une fois ce message permettra sans doute à mes détracteurs sans argument de me qualifier de "personnage qui se met au-dessus de l'Eglise". D'avance merci. Les chiens aboient les orthodoxes passent.
La position de Jean-Louis Palierne(et d'autres sur le forum et ailleurs) qui recommande de rester dans l'Eglise patriarcale tout en y luttant contre l'a-dogmatisme et le modernisme ambiants me semble la seule attitude conforme à ce que le Christ attend de nous.
En la matière c'est la Prière qui doit nous conduire et non pas le réactivisme.