Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
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Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
Melchisédech, roi de Salem : un invité inattendu dans l’Épître aux Hébreux
Un passage de l’épître aux Hébreux qui a suscité beaucoup de questions depuis les premiers siècles chrétiens est celui où apparaît la figure de Melchisédech, roi de Salem. Ce chapitre 7 de l’Épître aux Hébreux contient deux renvois à l’Ancien Testament, précisément aux deux passages où apparaît Melchisédech : Gn 14, 17-20 et Ps 109, 4.
La Genèse décrit la rencontre entre Melchisédech et Abraham après un épisode qui relève d’un passé obscur : la victoire d’Abraham sur le roi d’Élam et ses alliés (et pourtant, l’Élam est un royaume qui a bel et bien existé, quoique très à l’est de Sodome).
(La Genèse et à l’Épître aux Hébreux sont citées d’après la Traduction œcuménique de la Bible et les Psaumes d’après la traduction de l’archimandrite Placide Deseille.)
Si nous compilons les informations que contiennent ces trois passages bibliques, nous pouvons dresser le portrait suivant de Melchisédech :
• Il était roi de Salem (Gn 14, 18).
• Il fournit du pain et du vin à Abraham (Gn 14, 18).
• Il était prêtre de Dieu, le Très-Haut (Gn 14, 18).
• Il bénit Abraham en invoquant le Dieu Très-Haut (Gn 14, 19).
• Abraham lui donna la dîme de tout (Gn 14, 20).
• Il existe un sacerdoce pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech (Ps 109,4).
• Son nom signifie « roi de justice », mais il est aussi roi de Salem, c’est-à-dire « roi de paix » (He 7, 2). En effet, le nom de Melchisédech en hébreu est מַלְכֵּי־צֶדֶק (malkî-tsedeq), c’est-à-dire « roi-justice ».
• Il n’a ni père, ni mère, ni généalogie, ni commencement pour ses jours, ni fin pour sa vie ; il reste assimilé au Fils de Dieu ; il reste prêtre à perpétuité (He 7, 3).
• L’épître aux Hébreux oppose le sacerdoce lévitique (lignée d’Aaron) et le sacerdoce dans la ligne de Melchisédech (He 7,11).
Le personnage de Melchisédech continue à fasciner de nos jours, pour une raison fondamentale que résume une revue qui s’occupait de politique, et non de théologie :
« Melchisédeq est aussi un prêtre, et c'est la première apparition du mot prêtre (cohen) dans la Bible. Il sert le Dieu Très-Haut. Est-ce la désignation vague d'un dieu suprême qui se manifesterait en Melchisédeq un roi païen, pourtant monothéiste ? »
(Philippe Lefebvre, «Melchisédeq. Le roi ne meurt jamais», in Politica Hermetica n° 19, L'Âge d'Homme, Lausanne 2005, p. 20.)
Le problème est posé d’une manière correcte : le premier prêtre mentionné dans les saintes Écritures ne relève pas du sacerdoce lévitique. Qui plus, il est roi.
Un passage de l’épître aux Hébreux qui a suscité beaucoup de questions depuis les premiers siècles chrétiens est celui où apparaît la figure de Melchisédech, roi de Salem. Ce chapitre 7 de l’Épître aux Hébreux contient deux renvois à l’Ancien Testament, précisément aux deux passages où apparaît Melchisédech : Gn 14, 17-20 et Ps 109, 4.
La Genèse décrit la rencontre entre Melchisédech et Abraham après un épisode qui relève d’un passé obscur : la victoire d’Abraham sur le roi d’Élam et ses alliés (et pourtant, l’Élam est un royaume qui a bel et bien existé, quoique très à l’est de Sodome).
(La Genèse et à l’Épître aux Hébreux sont citées d’après la Traduction œcuménique de la Bible et les Psaumes d’après la traduction de l’archimandrite Placide Deseille.)
Si nous compilons les informations que contiennent ces trois passages bibliques, nous pouvons dresser le portrait suivant de Melchisédech :
• Il était roi de Salem (Gn 14, 18).
• Il fournit du pain et du vin à Abraham (Gn 14, 18).
• Il était prêtre de Dieu, le Très-Haut (Gn 14, 18).
• Il bénit Abraham en invoquant le Dieu Très-Haut (Gn 14, 19).
• Abraham lui donna la dîme de tout (Gn 14, 20).
• Il existe un sacerdoce pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédech (Ps 109,4).
• Son nom signifie « roi de justice », mais il est aussi roi de Salem, c’est-à-dire « roi de paix » (He 7, 2). En effet, le nom de Melchisédech en hébreu est מַלְכֵּי־צֶדֶק (malkî-tsedeq), c’est-à-dire « roi-justice ».
• Il n’a ni père, ni mère, ni généalogie, ni commencement pour ses jours, ni fin pour sa vie ; il reste assimilé au Fils de Dieu ; il reste prêtre à perpétuité (He 7, 3).
• L’épître aux Hébreux oppose le sacerdoce lévitique (lignée d’Aaron) et le sacerdoce dans la ligne de Melchisédech (He 7,11).
Le personnage de Melchisédech continue à fasciner de nos jours, pour une raison fondamentale que résume une revue qui s’occupait de politique, et non de théologie :
« Melchisédeq est aussi un prêtre, et c'est la première apparition du mot prêtre (cohen) dans la Bible. Il sert le Dieu Très-Haut. Est-ce la désignation vague d'un dieu suprême qui se manifesterait en Melchisédeq un roi païen, pourtant monothéiste ? »
(Philippe Lefebvre, «Melchisédeq. Le roi ne meurt jamais», in Politica Hermetica n° 19, L'Âge d'Homme, Lausanne 2005, p. 20.)
Le problème est posé d’une manière correcte : le premier prêtre mentionné dans les saintes Écritures ne relève pas du sacerdoce lévitique. Qui plus, il est roi.
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
Le problème est posé d’une manière correcte, mais les questions soulevées ne s’arrêtent pas là. L’épître aux Hébreux donne donc une très grande importance, et attribue des épithètes flatteuses, à un personnage qui ne fait pourtant que des apparitions fugaces dans l’Ancien Testament, même si c’est le premier prêtre cité dans l’Écriture. La soudaine réapparition du personnage, l’importance qui lui est attribuée, ne manquent pas de susciter des questions : quelle est la nature exacte de ce personnage ? Melchisédech est-il le lien entre l’Ancien et le Nouveau Testament ? Le portrait assez détaillé qu’en fait l’Épître aux Hébreux est-il l’expression d’une tradition orale qui n’aurait pas été reprise dans l’Ancien Testament ? Est-il relié par le sang au peuple hébreu ? Et enfin, quelle a été l’importance du roi de Salem dans la civilisation byzantine ?
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
1. La nature de Melchisédech, la réfutation de l’hérésie des melchisédécites et la tradition patristique
L’importance donnée par l’épître aux Hébreux au personnage de Melchisédech devait donner matière à une hérésie sur laquelle nous sommes peu renseignés, celle des melchisédécites. Il s’agit là de l’aspect le plus anecdotique du Melchisédech de l’épître aux Hébreux ; mais saint Jean Chrysostome décrit cette hérésie dans son Homélie sur Melchisédech, et cela lui permet de rappeler par opposition la doctrine orthodoxe.
Les melchisédecites croyaient donc, tantôt que Melchisédech était supérieur au Christ, puisque c’est à son image que le Christ est revêtu du sacerdoce, et tantôt qu’il était le Saint Esprit. Saint Jean Chrysostome objecte : « Quelle eût été la nécessité de l'incarnation du Verbe de Dieu, si l'Esprit se fût depuis longtemps déjà fait homme ? »
Certains Juifs, de leur côté, disaient que Melchisédec était « sans généalogie » parce que né d’une union illégitime, ce à quoi Chrysostome répond que Salomon était le fruit de l’adultère de la femme d’Urie, mais qu’il avait bien une généalogie.
Saint Jean Chrysostome rappelle donc l’enseignement orthodoxe à propos de Melchisédech :
• Ce n’est qu’un homme semblable à nous.
• Il n’est supérieur ni au Christ, ni même à saint Jean-Baptiste, puisque celui-ci est le plus grand parmi les enfants des hommes (Mt 11,11).
• Il était le type du Christ, il en portait l’image, comme Jonas ; et c’est pour cette raison que l’Écriture n’a pas parlé de son père, afin qu’il nous offre une image parfaite du Sauveur qui, Lui, n’a vraiment ni père, ni généalogie.
• Poussé par l’esprit prophétique, il discerna l’oblation qui devait être un jour offerte pour les Gentils, et à l’exemple du Christ futur, il offrit en sacrifice à Dieu du pain et du vin. « Or, la synagogue judaïque, qui honorait Dieu selon l'ordre d'Aaron, lui offrait en sacrifice non du pain et du vin, mais des taureaux et des agneaux, et glorifiait le Seigneur par des hosties sanglantes ; c'est pourquoi Dieu, s'adressant à celui qui devait naître de la vierge Marie, à Jésus Christ, son fils, lui dit : "Tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédech" et non selon l'ordre d'Aaron, qui honore son Dieu en lui offrant des agneaux et des génisses. »
L’importance donnée par l’épître aux Hébreux au personnage de Melchisédech devait donner matière à une hérésie sur laquelle nous sommes peu renseignés, celle des melchisédécites. Il s’agit là de l’aspect le plus anecdotique du Melchisédech de l’épître aux Hébreux ; mais saint Jean Chrysostome décrit cette hérésie dans son Homélie sur Melchisédech, et cela lui permet de rappeler par opposition la doctrine orthodoxe.
Les melchisédecites croyaient donc, tantôt que Melchisédech était supérieur au Christ, puisque c’est à son image que le Christ est revêtu du sacerdoce, et tantôt qu’il était le Saint Esprit. Saint Jean Chrysostome objecte : « Quelle eût été la nécessité de l'incarnation du Verbe de Dieu, si l'Esprit se fût depuis longtemps déjà fait homme ? »
Certains Juifs, de leur côté, disaient que Melchisédec était « sans généalogie » parce que né d’une union illégitime, ce à quoi Chrysostome répond que Salomon était le fruit de l’adultère de la femme d’Urie, mais qu’il avait bien une généalogie.
Saint Jean Chrysostome rappelle donc l’enseignement orthodoxe à propos de Melchisédech :
• Ce n’est qu’un homme semblable à nous.
• Il n’est supérieur ni au Christ, ni même à saint Jean-Baptiste, puisque celui-ci est le plus grand parmi les enfants des hommes (Mt 11,11).
• Il était le type du Christ, il en portait l’image, comme Jonas ; et c’est pour cette raison que l’Écriture n’a pas parlé de son père, afin qu’il nous offre une image parfaite du Sauveur qui, Lui, n’a vraiment ni père, ni généalogie.
• Poussé par l’esprit prophétique, il discerna l’oblation qui devait être un jour offerte pour les Gentils, et à l’exemple du Christ futur, il offrit en sacrifice à Dieu du pain et du vin. « Or, la synagogue judaïque, qui honorait Dieu selon l'ordre d'Aaron, lui offrait en sacrifice non du pain et du vin, mais des taureaux et des agneaux, et glorifiait le Seigneur par des hosties sanglantes ; c'est pourquoi Dieu, s'adressant à celui qui devait naître de la vierge Marie, à Jésus Christ, son fils, lui dit : "Tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédech" et non selon l'ordre d'Aaron, qui honore son Dieu en lui offrant des agneaux et des génisses. »
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
On trouve encore une référence aux croyances des melchisédécites dans un apophtegme des Pères du Désert :
« 21. Un Ancien résidant dans les régions inférieures d'Egypte disait dans sa simplicité que Melchisédek était Fils de Dieu.
22. On rapporta le fait au bienheureux Cyrille, l'archevêque d'Alexandrie qui envoya quelqu'un chez lui. Sachant que l'Ancien était visionnaire, que ce qu'il demandait à Dieu lui était révélé et qu'il avait parlé ainsi à cause de sa simplicité, il lui fit transmettre ce message plein de sagesse : "Abba, je t'en prie, la pensée me dit que Melchisédek est Fils de Dieu, et une autre pensée me dit que non, qu'il est un homme, le grand-prêtre de Dieu. Etant donc perplexe, je t'envoie quelqu'un afin que tu pries Dieu de te révéler ce qu'il en est."
23. L'Ancien, se confiant en sa familiarité avec Dieu, lui dit : "Donne-moi trois jours, et je questionnerai Dieu à ce sujet, puis je te dirai qui est Melchisédek." Il partit donc et pria Dieu de lui révéler ce qu'il en était. Quand il reçut la réponse d'en-haut après trois jours, il vint dire au bienheureux Cyrille que Melchisédek était un homme.
24. L'archevêque lui dit : "Comment le sais-tu, Abba ?" Celui-ci répondit : "Pendant ma prière, Dieu m'a fait voir tous les patriarches de sorte que chacun passait devant moi, depuis Adam jusqu'à Melchisédek. Lorsque ce dernier passa près de moi, l'ange me dit : "Celui-ci est Melchisédek." Sois donc assuré qu'il en est ainsi." Et depuis ce temps, l'Ancien professa de lui-même que Melchisédek était un homme. »
Evergetinos tome IV, proposition X, [2] Apophtegmes 21 à 24, pages 137-138.
« 21. Un Ancien résidant dans les régions inférieures d'Egypte disait dans sa simplicité que Melchisédek était Fils de Dieu.
22. On rapporta le fait au bienheureux Cyrille, l'archevêque d'Alexandrie qui envoya quelqu'un chez lui. Sachant que l'Ancien était visionnaire, que ce qu'il demandait à Dieu lui était révélé et qu'il avait parlé ainsi à cause de sa simplicité, il lui fit transmettre ce message plein de sagesse : "Abba, je t'en prie, la pensée me dit que Melchisédek est Fils de Dieu, et une autre pensée me dit que non, qu'il est un homme, le grand-prêtre de Dieu. Etant donc perplexe, je t'envoie quelqu'un afin que tu pries Dieu de te révéler ce qu'il en est."
23. L'Ancien, se confiant en sa familiarité avec Dieu, lui dit : "Donne-moi trois jours, et je questionnerai Dieu à ce sujet, puis je te dirai qui est Melchisédek." Il partit donc et pria Dieu de lui révéler ce qu'il en était. Quand il reçut la réponse d'en-haut après trois jours, il vint dire au bienheureux Cyrille que Melchisédek était un homme.
24. L'archevêque lui dit : "Comment le sais-tu, Abba ?" Celui-ci répondit : "Pendant ma prière, Dieu m'a fait voir tous les patriarches de sorte que chacun passait devant moi, depuis Adam jusqu'à Melchisédek. Lorsque ce dernier passa près de moi, l'ange me dit : "Celui-ci est Melchisédek." Sois donc assuré qu'il en est ainsi." Et depuis ce temps, l'Ancien professa de lui-même que Melchisédek était un homme. »
Evergetinos tome IV, proposition X, [2] Apophtegmes 21 à 24, pages 137-138.
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
Pour la tradition orthodoxe unanime, l’image de Melchisédech s’est réalisée dans le Seigneur Jésus-Christ, et non dans un autre prophète (cf. La Lumière du Thabor, p. 8).
Dans la tradition syriaque, Jacques, évêque de Saroug, écrira que si le roi de Salem vivait aux temps de l’Ancien Testament, il voyait, dans l’illumination de son cœur, les mystères du Nouveau Testament (cf. La Lumière du Thabor, p. 8).
Saint Ambroise de Milan donne une très belle exégèse de la nature et du rôle de Melchisédech (De Fide, III, 87-89, cité in Gryson, p. 183) :
« Car ce Melchisédech, par l'intermédiaire duquel Abraham présenta ses offrandes, l'Église ne voit évidemment pas en lui un ange, ainsi que raillent les Juifs, mais bien un saint homme et un prêtre de Dieu. Figure du Seigneur, il est présenté comme sans père et sans mère, sans généalogie, sans commencement et sans fin, pour annoncer la venue en ce monde du Fils éternel de Dieu, lequel est né sans père, si l'on considère son incarnation, sans mère, si Ton considère sa génération divine, sans généalogie, car il est écrit : « Qui racontera sa génération ? »
Ainsi donc, nous considérons ce Melchisédech comme un prêtre de Dieu, préfigurant le Christ ; mais le premier l'est en figure, le second en vérité, - la figure est l'ombre de la vérité - ; celui-là l'est au nom d'une seule ville, celui-ci est roi dans la réconciliation du monde entier ; car il est écrit : « Dieu était dans le Christ, se réconciliant le monde », c'est-à-dire la « divinité éternelle ». Autrement dit, si le Père est dans le Fils comme le Fils dans le Père, l'unité de substance et d'opération n'est évidemment pas niée. »
Dans la tradition syriaque, Jacques, évêque de Saroug, écrira que si le roi de Salem vivait aux temps de l’Ancien Testament, il voyait, dans l’illumination de son cœur, les mystères du Nouveau Testament (cf. La Lumière du Thabor, p. 8).
Saint Ambroise de Milan donne une très belle exégèse de la nature et du rôle de Melchisédech (De Fide, III, 87-89, cité in Gryson, p. 183) :
« Car ce Melchisédech, par l'intermédiaire duquel Abraham présenta ses offrandes, l'Église ne voit évidemment pas en lui un ange, ainsi que raillent les Juifs, mais bien un saint homme et un prêtre de Dieu. Figure du Seigneur, il est présenté comme sans père et sans mère, sans généalogie, sans commencement et sans fin, pour annoncer la venue en ce monde du Fils éternel de Dieu, lequel est né sans père, si l'on considère son incarnation, sans mère, si Ton considère sa génération divine, sans généalogie, car il est écrit : « Qui racontera sa génération ? »
Ainsi donc, nous considérons ce Melchisédech comme un prêtre de Dieu, préfigurant le Christ ; mais le premier l'est en figure, le second en vérité, - la figure est l'ombre de la vérité - ; celui-là l'est au nom d'une seule ville, celui-ci est roi dans la réconciliation du monde entier ; car il est écrit : « Dieu était dans le Christ, se réconciliant le monde », c'est-à-dire la « divinité éternelle ». Autrement dit, si le Père est dans le Fils comme le Fils dans le Père, l'unité de substance et d'opération n'est évidemment pas niée. »
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
2. Melchisédech dans les écrits de Qumran, la tradition juive et la polémique
Roger Gryson souligne qu’il a existé des traditions hébraïques sur Melchisédech en plus des textes de l’Écriture sainte (Gryson, pp. 176-177) :
« À ne considérer que le court épisode de l'histoire d'Abraham dans lequel intervient Melchisédech, on ne voit pas pourquoi ce personnage serait promis à plus de célébrité que des dizaines d'autres qui sont ainsi mentionnés en passant par la Bible. Il n'en est pas question ailleurs dans l'Ancien Testament, sinon dans un verset obscur du psaume CIX, et Philon ne lui accorde aucun intérêt particulier. Parmi les textes de Qumran, en revanche, certains (1QGenAp et surtout 11QMelch) font grand cas de Melchisédech, à qui ils attribuent un rôle de justicier et de libérateur, et qu'ils semblent considérer comme un personnage céleste, instrument de Dieu dans le combat eschatologique contre Bélial. »
On est donc en droit de considérer que certains milieux du judaïsme antique avaient conservé des traditions relatives au roi de Salem qui lui donnaient une importance plus grande que celle qui semblait découler des quelques lignes de l’Ancien Testament qui lui étaient consacrées et qui préfiguraient le rôle considérable que lui reconnaît l’Épître aux Hébreux.
Roger Gryson souligne qu’il a existé des traditions hébraïques sur Melchisédech en plus des textes de l’Écriture sainte (Gryson, pp. 176-177) :
« À ne considérer que le court épisode de l'histoire d'Abraham dans lequel intervient Melchisédech, on ne voit pas pourquoi ce personnage serait promis à plus de célébrité que des dizaines d'autres qui sont ainsi mentionnés en passant par la Bible. Il n'en est pas question ailleurs dans l'Ancien Testament, sinon dans un verset obscur du psaume CIX, et Philon ne lui accorde aucun intérêt particulier. Parmi les textes de Qumran, en revanche, certains (1QGenAp et surtout 11QMelch) font grand cas de Melchisédech, à qui ils attribuent un rôle de justicier et de libérateur, et qu'ils semblent considérer comme un personnage céleste, instrument de Dieu dans le combat eschatologique contre Bélial. »
On est donc en droit de considérer que certains milieux du judaïsme antique avaient conservé des traditions relatives au roi de Salem qui lui donnaient une importance plus grande que celle qui semblait découler des quelques lignes de l’Ancien Testament qui lui étaient consacrées et qui préfiguraient le rôle considérable que lui reconnaît l’Épître aux Hébreux.
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
Melchisédech, premier prêtre mentionné dans la Bible alors qu’il n’est pas de la lignée d’Aaron, deviendra objet de polémique entre l’Église et la Synagogue.
Pour les chrétiens, Melchisédech démontre sur trois points la relativité du sacerdoce lévitique et de la Loi de Moïse :
• « Melchisédech, sans être circoncis, et sans accomplir aucune des prescriptions du ritualisme juif, est revêtu de la dignité de prêtre du Très Haut : preuve que la circoncision, et avec elle toutes les œuvres de la Loi, rites tardifs et provisoires, ne sont pas nécessaires au salut; preuve aussi que le sacerdoce lévitique, aboli par le sacerdoce chrétien, et devancé à l'origine par celui de Melchisédech, dont la priorité est une primauté, n'a lui aussi qu'une valeur relative » (Simon, pp. 63.64). Cette position est exprimée par Tertullien.
• « Bien qu'il fût, du point de vue juif, en état d'infériorité légale, étranger même à la race élue, il a été élevé d'emblée au-dessus du plus grand des juifs, d'Abraham lui-même qui s'est humilié devant lui » (Simon, p. 64) : cette position, qui est déjà celle de l’Épître aux Hébreux (7,4-7) se retrouve chez saint Justin de Naplouse et Aphraate.
• Enfin, « quand le Psalmiste parle d'un autre sacerdoce à la manière de Melchisédech, un sacerdoce éternel qui ne saurait être celui des Juifs (…), il est clair qu'il faut voir là une annonce du sacerdoce chrétien » (Simon, pp. 64-65) ; cet argument est développé par saint Jean Chrysostome et saint Justin de Naplouse.
Pour les chrétiens, Melchisédech démontre sur trois points la relativité du sacerdoce lévitique et de la Loi de Moïse :
• « Melchisédech, sans être circoncis, et sans accomplir aucune des prescriptions du ritualisme juif, est revêtu de la dignité de prêtre du Très Haut : preuve que la circoncision, et avec elle toutes les œuvres de la Loi, rites tardifs et provisoires, ne sont pas nécessaires au salut; preuve aussi que le sacerdoce lévitique, aboli par le sacerdoce chrétien, et devancé à l'origine par celui de Melchisédech, dont la priorité est une primauté, n'a lui aussi qu'une valeur relative » (Simon, pp. 63.64). Cette position est exprimée par Tertullien.
• « Bien qu'il fût, du point de vue juif, en état d'infériorité légale, étranger même à la race élue, il a été élevé d'emblée au-dessus du plus grand des juifs, d'Abraham lui-même qui s'est humilié devant lui » (Simon, p. 64) : cette position, qui est déjà celle de l’Épître aux Hébreux (7,4-7) se retrouve chez saint Justin de Naplouse et Aphraate.
• Enfin, « quand le Psalmiste parle d'un autre sacerdoce à la manière de Melchisédech, un sacerdoce éternel qui ne saurait être celui des Juifs (…), il est clair qu'il faut voir là une annonce du sacerdoce chrétien » (Simon, pp. 64-65) ; cet argument est développé par saint Jean Chrysostome et saint Justin de Naplouse.
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
De leur côté, les rabbins auront tendance à minimiser l’importance de Melchisédech. Se rendant compte que l’identification entre Melchisédech et Sem (ancêtre de tous les Hébreux) que l’on trouve dans les parties les plus anciennes du Talmud n’est pas suffisante, ils expliqueront notamment qu’il n’était pas prêtre, mais qu’il a sacrifié à la manière d’un prêtre ; que si l’Écriture ne mentionne pas sa généalogie, c’est qu’il était le fils d’une prostituée, ce qui aurait vicié son sacerdoce ; que c’est lui qui a en fait reconnu la suprématie d’Abraham ; et plus clairement que, si lui-même était prêtre, ses descendants ne l’étaient pas. Une tradition se développera, qui conciliera cette déchéance du sacerdoce avec l’identification traditionnelle entre Sem et Melchisédech, en affirmant que c'est à la suite d'une faute commise dans le rituel par Melchisédech, et relevée par Abraham, que s'est opéré le transfert du sacerdoce (sur toutes ces interprétations rabbiniques, cf. Simon, pp. 65.68).
Ainsi, alors qu’il existait aussi chez certains Hébreux (les Esséniens en tout cas), des traditions qui donnaient à Melchisédech une importance encore plus grande que dans l’Ancien Testament, c’est finalement, à la suite des polémiques avec les chrétiens, une vision assez minimaliste du roi Salem qui s’est imposée dans la tradition rabbinique.
L’identification entre Sem, « né circoncis », et Melchisédech, qui rattachait le roi de Salem au peuple hébreu, a été rejetée par tous les auteurs chrétiens, et le plus nettement par saint Épiphane de Salamine (cf. Simon, p. 63).
Ainsi, alors qu’il existait aussi chez certains Hébreux (les Esséniens en tout cas), des traditions qui donnaient à Melchisédech une importance encore plus grande que dans l’Ancien Testament, c’est finalement, à la suite des polémiques avec les chrétiens, une vision assez minimaliste du roi Salem qui s’est imposée dans la tradition rabbinique.
L’identification entre Sem, « né circoncis », et Melchisédech, qui rattachait le roi de Salem au peuple hébreu, a été rejetée par tous les auteurs chrétiens, et le plus nettement par saint Épiphane de Salamine (cf. Simon, p. 63).
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
3. Melchisédech dans la civilisation byzantine
Melchisédech n’est pas qu’un prototype du Christ, une figure de l’Ancien Testament qui annonce le Nouveau ou un prêtre d’un sacerdoce qui n’est pas celui de la lignée d’Aaron.
Il est aussi roi et prêtre. Cette double qualité ne manquera pas de donner à la figure de Melchisédech un rôle tout particulier au sein de l’Empire romain d’Orient, surtout lorsqu’on soupçonnera certains empereurs iconoclastes (Léon III l’Isaurien) de se vouloir prêtres. Au fond, Melchisédech n’est-il pas tout simplement le basileus de Constantinople ?
On pourrait ainsi s’étonner de voir la figure de Melchisédech brandie contre saint Maxime le Confesseur, à qui un fonctionnaire byzantin, en mai 655, demande comment il peut être chrétien et haïr l’empereur (Dagron, pp. 179-181). Comment en était-on arrivé à l’utilisation politique d’une figure aussi « ésotérique », aussi peu immédiatement compréhensible, de la Bible ? Ceci n’avait pourtant rien de surprenant, dans un monde qui se souvenait d’une victoire sur le paganisme encore plus triomphale que celle d’Abraham sur le roi d’Élam et ses alliés.
« Ce Melchisédech historique qui abolissait la Loi et inaugurait par anticipation le temps de la Grâce, cet incirconcis à qui était reconnu le droit de faire payer la dîme aux juifs, ce roi venu directement, comme Constantin le Grand, du paganisme à la religion du Christ, qui pouvait-il être d’autre qu’un souverain de l’Empire romain christianisé ? On le dit sans généalogie ni descendance, et précisément la légitimité impériale ne se transmet pas héréditairement ; de même lorsque la couronne échoit au fils, c’est par association et non par filiation, en vertu d’un choix supposé de Dieu. La prêtrise dans l’ordre de Melchisédech n’est pas comme la prêtrise dans l’ordre d’Aaron une fonction, attachée à l’appartenance à la tribu de Lévi dans le judaïsme ou à un statut de clerc dans le christianisme, mais un caractère indélébile, conféré directement par Dieu au « roi juste » pour une grande mission historique. L’empereur n’est pas un spécialiste des choses sacrées, un clerc, mais il est investi d’un sacerdoce supérieur. » (Dagron, p. 189)
Ainsi, la figure du roi de Salem imprégnait en profondeur la civilisation et la pensée politique byzantines.
Melchisédech n’est pas qu’un prototype du Christ, une figure de l’Ancien Testament qui annonce le Nouveau ou un prêtre d’un sacerdoce qui n’est pas celui de la lignée d’Aaron.
Il est aussi roi et prêtre. Cette double qualité ne manquera pas de donner à la figure de Melchisédech un rôle tout particulier au sein de l’Empire romain d’Orient, surtout lorsqu’on soupçonnera certains empereurs iconoclastes (Léon III l’Isaurien) de se vouloir prêtres. Au fond, Melchisédech n’est-il pas tout simplement le basileus de Constantinople ?
On pourrait ainsi s’étonner de voir la figure de Melchisédech brandie contre saint Maxime le Confesseur, à qui un fonctionnaire byzantin, en mai 655, demande comment il peut être chrétien et haïr l’empereur (Dagron, pp. 179-181). Comment en était-on arrivé à l’utilisation politique d’une figure aussi « ésotérique », aussi peu immédiatement compréhensible, de la Bible ? Ceci n’avait pourtant rien de surprenant, dans un monde qui se souvenait d’une victoire sur le paganisme encore plus triomphale que celle d’Abraham sur le roi d’Élam et ses alliés.
« Ce Melchisédech historique qui abolissait la Loi et inaugurait par anticipation le temps de la Grâce, cet incirconcis à qui était reconnu le droit de faire payer la dîme aux juifs, ce roi venu directement, comme Constantin le Grand, du paganisme à la religion du Christ, qui pouvait-il être d’autre qu’un souverain de l’Empire romain christianisé ? On le dit sans généalogie ni descendance, et précisément la légitimité impériale ne se transmet pas héréditairement ; de même lorsque la couronne échoit au fils, c’est par association et non par filiation, en vertu d’un choix supposé de Dieu. La prêtrise dans l’ordre de Melchisédech n’est pas comme la prêtrise dans l’ordre d’Aaron une fonction, attachée à l’appartenance à la tribu de Lévi dans le judaïsme ou à un statut de clerc dans le christianisme, mais un caractère indélébile, conféré directement par Dieu au « roi juste » pour une grande mission historique. L’empereur n’est pas un spécialiste des choses sacrées, un clerc, mais il est investi d’un sacerdoce supérieur. » (Dagron, p. 189)
Ainsi, la figure du roi de Salem imprégnait en profondeur la civilisation et la pensée politique byzantines.
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
Conclusion
Ainsi la figure de Melchisédech ne cesse de fasciner depuis l’époque vétéro-testamentaire. Sans même nous référer aux divagations de l’ésotérisme contemporain, elle a donné lieu à certaines interprétations hérétiques, tant il est difficile de comprendre la place essentielle que le roi de Salem revêt dans l’Épître aux Hébreux par rapport aux quelques lignes qui lui sont consacrés dans la Genèse et à l’allusion obscure d’un psaume.
La tradition orthodoxe a vu dans Melchisédech la figure du Christ. Son oblation non sanglante de pain et de vin préfigure celle de la divine Liturgie. S’il n’a ni père, ni mère, ni généalogie, c’est parce que la Bible n’en parle pas, afin qu’il soit une figure du Christ qui, Lui, n’a vraiment pas de généalogie. Son sacerdoce, antérieur à celui des lévites, annonce le sacerdoce chrétien.
S’il est prêtre, il n’en est pas moins roi. Son apparition soudaine dans la Genèse, pour recevoir d’Abraham la dîme après une victoire décisive qui vit la libération de Lot, fut, au temps de l’Empire chrétien, assimilée à la conversion tout aussi soudaine, et encore plus décisive, de Constantin le Grand. Il fut ainsi, dans la civilisation byzantine, un rappel discret du caractère sacré des empereurs.
Il reste néanmoins une question qui mériterait d’autres développements. SI nous revenons au livre de la Genèse, Melchisédech apparaît comme un prêtre du Très-Haut dans un monde généralement acquis au paganisme. Il serait ainsi le dernier témoin du monothéisme originel de l’humanité, par la suite totalement submergé par le polythéisme, où seul le peuple d’Israël devait conserver la foi dans le Dieu unique jusqu’à l’Incarnation du Seigneur Jésus-Christ. Il serait donc intéressant de se pencher sur les survivances du monothéisme dans l’Antiquité.
Ainsi la figure de Melchisédech ne cesse de fasciner depuis l’époque vétéro-testamentaire. Sans même nous référer aux divagations de l’ésotérisme contemporain, elle a donné lieu à certaines interprétations hérétiques, tant il est difficile de comprendre la place essentielle que le roi de Salem revêt dans l’Épître aux Hébreux par rapport aux quelques lignes qui lui sont consacrés dans la Genèse et à l’allusion obscure d’un psaume.
La tradition orthodoxe a vu dans Melchisédech la figure du Christ. Son oblation non sanglante de pain et de vin préfigure celle de la divine Liturgie. S’il n’a ni père, ni mère, ni généalogie, c’est parce que la Bible n’en parle pas, afin qu’il soit une figure du Christ qui, Lui, n’a vraiment pas de généalogie. Son sacerdoce, antérieur à celui des lévites, annonce le sacerdoce chrétien.
S’il est prêtre, il n’en est pas moins roi. Son apparition soudaine dans la Genèse, pour recevoir d’Abraham la dîme après une victoire décisive qui vit la libération de Lot, fut, au temps de l’Empire chrétien, assimilée à la conversion tout aussi soudaine, et encore plus décisive, de Constantin le Grand. Il fut ainsi, dans la civilisation byzantine, un rappel discret du caractère sacré des empereurs.
Il reste néanmoins une question qui mériterait d’autres développements. SI nous revenons au livre de la Genèse, Melchisédech apparaît comme un prêtre du Très-Haut dans un monde généralement acquis au paganisme. Il serait ainsi le dernier témoin du monothéisme originel de l’humanité, par la suite totalement submergé par le polythéisme, où seul le peuple d’Israël devait conserver la foi dans le Dieu unique jusqu’à l’Incarnation du Seigneur Jésus-Christ. Il serait donc intéressant de se pencher sur les survivances du monothéisme dans l’Antiquité.
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Re: Quelques réflexions personnelles sur Melchisédech
Bibliographie
Anonyme, « Melchisédek, le roi de Salem », in La Lumière du Thabor n° 25, Paris 1990, pp. 5-11.
Gilbert Dagron, Empereur et prêtre, Gallimard, Paris 1996.
Roger Gryson, « Melchisédech, type du Christ, selon saint Ambroise », in Revue théologique de Louvain, 1979, 10e année, fascicule 2, pp. 176-195.
Saint Jean Chrysostome, XIIe homélie sur l’épître aux Hébreux, traduction sous la direction de M. Jeannin, L. Guérin & Cie éditeurs, Bar-le-Duc 1864, https://www.bibliotheque-monastique.ch/ ... hebr12.htm
Saint Jean Chrysostome, XXXVe homélie sur la Genèse, traduction sous la direction de M. Jeannin, L. Guérin & Cie éditeurs, Bar-le-Duc 1864, https://www.bibliotheque-monastique.ch/ ... nes035.htm
Marcel Simon, « Melchisédech dans la polémique entre juifs et chrétiens et dans la légende », in Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 17e année n°1, janvier-février 1937. pp. 58-93.
Anonyme, « Melchisédek, le roi de Salem », in La Lumière du Thabor n° 25, Paris 1990, pp. 5-11.
Gilbert Dagron, Empereur et prêtre, Gallimard, Paris 1996.
Roger Gryson, « Melchisédech, type du Christ, selon saint Ambroise », in Revue théologique de Louvain, 1979, 10e année, fascicule 2, pp. 176-195.
Saint Jean Chrysostome, XIIe homélie sur l’épître aux Hébreux, traduction sous la direction de M. Jeannin, L. Guérin & Cie éditeurs, Bar-le-Duc 1864, https://www.bibliotheque-monastique.ch/ ... hebr12.htm
Saint Jean Chrysostome, XXXVe homélie sur la Genèse, traduction sous la direction de M. Jeannin, L. Guérin & Cie éditeurs, Bar-le-Duc 1864, https://www.bibliotheque-monastique.ch/ ... nes035.htm
Marcel Simon, « Melchisédech dans la polémique entre juifs et chrétiens et dans la légende », in Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 17e année n°1, janvier-février 1937. pp. 58-93.