XB!
« C’est seulement dans la Personne du Dieu-Homme, le Christ, qu’il peut être donné à la nature humaine d’entrer dans l’éternité divine. »
Père Justin Popovic
Philososophie orthodoxe de la vérité. Tome 3 p 30
Traduction de Jean-Louis Palierne
Ed L'âge d'homme 1995
« Bien qu’elle soit pleinement un acte personnel du Dieu-Homme, la résurrection du Seigneur Jésus possède une signification et une force qui valent pour toute l’humanité et pour le cosmos tout entiers, car en tant que second Adam, le Dieu-Homme est le chef de la nouvelle humanité, et tout ce qui concerne sa nature humaine concerne aussi la race humaine tout entière, dont il est le Représentant. En réalité, tant l’Incarnation du Seigneur Christ que sa mort et sa Résurrection étaient nécessaires au salut de la race humaine par sa victoire sur la mort comme sur les conséquences du péché. Le Dieu-Homme, le Christ, ressuscite afin d’ouvrir par la Résurrection de sa nature humaine la voie vers la Résurrection de toute la nature humaine. Dans la Résurrection de notre Seigneur, dit le bienheureux Théodoret, nous avons le gage de notre Résurrection. C’est Lui qui a aboli en premier l’empire de la mort, et après Lui comme prémices c’est sans aucun doute toute la pâte (humaine) qui suivra (56). (Le Seigneur a ressuscité sa chair et semé dans la nature humaine l’espoir de la Résurrection en donnant comme gage de cette Résurrection celle de son propre corps.(57 Le Seigneur est venu en assumant la forme d’esclave, non pas pour ressusciter seulement son propre corps, mais pour préparer la Résurrection de tous les hommes (58)
En face de notre ancêtre Adam, par qui, à cause du péché, la mort était entrée dans la nature humaine, se tient le Dieu-Homme, le Christ, par qui le gage de la Résurrection, le ferment de la Résurrection, est entré dans la nature humaine. Selon les paroles divinement révélées de l’Apôtre : Christ est ressuscité des morts, il est les prémices de ceux qui sont morts. Car puisque la mort est venue par un homme, c’est par un homme aussi qu’est venue la Résurrection des morts. Et comme tous meurent en A dam, de même aussi tous revivront en Christ (59) De même que par la mort d’Adam c’est le gage de la mortalité de toute notre nature humaine qui a été payé, de même dans le Seigneur Christ c’est le principe et le gage de la Résurrection universelle qui a été payé. Tournez votre attention, enseigne le bienheureux Théodoret, sur l’origine de la race humaine, et vous verrez que derrière l’ancêtre ont suivi les descendants, et que tous sont devenus mortels parce que celui-là avait reçu la mortalité. De même toute la nature humaine suivra derrière le Seigneur Christ et prendra part à la résurrection, car il est le premier-né d’entre les morts (Col. 1, 18), de même qu’Adam aussi en avait été le premier-né. Et ce n’est pas en vain que l’Apôtre nomme ici le Christ « un homme » bien qu’il sût qu’il était aussi Dieu ; il l’a fait afin de désigner notre parenté selon la nature, et de confirmer l’enseignement sur la Résurrection. Dieu le Verbe a offert sa chair en sacrifice, enseigne le Père de l’Orthodoxie, afin de mettre un terme à la loi homicide de la mort, et pour fonder pour nous le principe de la vie, en nous donnant l’espoir de la Résurrection. Car puisque par un homme la mort a établi son règne sur les hommes, c’est par l’Incarnation de Dieu le Verbe qu’est survenue l’abolition de la mort et la Résurrection de la vie.(61) »
Père Justin Popovic
Philososophie orthodoxe de la vérité. Tome 3 p 266-268
Traduction de Jean-Louis Palierne
J'ai supprimé toutes les citations en Grec pour des raisons purement informatiques. Que le Traducteur me pardonne cette entorse à son travail, et qu'il soit remercié pour son oeuvre inestimable.
Notes
56. Inrerprét. de 1 Cor. 15, 19. 20 (P0 82, 353 C.
57. Id. De la Providence, x (P0 83, 760 C).
58. Ibid. (761 A).
59. 1 Cor. 15, 21-22.
60. Iruerprét. de 1 Cor. 15, 22 (PG 82, 353 CD).
61. Saint Athanase le Grand, De l’Incarnation du Verbe 10 (P0 25, 113 B).
Résurrection
Modérateur : Auteurs
-
- Messages : 1044
- Inscription : ven. 20 juin 2003 11:02
Dragos vous avez demandé:
Alors sur le sujet de cette rubrique et le texte du Père Popovic voilà un certain nombre de questions qui devraient donc vous intéresser et auxquelles vous pourriez apporter votre contribution:Ou sont les thèmes pour notre vie en Christ ? Presque inexistant, au moins dans le temps dernier. Ou sont les discutions sur création, vie et mort ?
Question : Quelle est cette signification, cette force ? En quoi la résurrection du Christ est-elle autre chose que la sienne propre. En quoi a-t-elle une valeur d’universalité, En quoi me concerne-t-elle ?la résurrection du Seigneur Jésus possède une signification et une force qui valent pour toute l’humanité et pour le cosmos tout entiers
Question :Pourquoi ce processus était-il nécéssaire ? Dieu n’avait-il pas d’autres moyens que celui-ci. Le péché d’adam l’a-t-il donc soumis à une nécéssité ? Et pour mémoire je vous renvoie au débat sur ce forum que Jean-louis Palierne et moi même avions eu sur cette notion de «nécéssité »tant l’Incarnation du Seigneur Christ que sa mort et sa Résurrection étaient nécessaires au salut de la race humaine par sa victoire sur la mort comme sur les conséquences du péché.
Question :En quoi est-ce un gage ? Quelle assurance cela me donne-t-il ? Quelle espérance ? Et à quoi bon la résurrection si c’est pour aller en enfer au jugement dernier ?Dans la Résurrection de notre Seigneur, dit le bienheureux Théodoret, nous avons le gage de notre Résurrection
Question :Quel est ce tour de passe passe. Car s’il est vrai que c’est par l’homme Adam qu’est venu la mort c’est par le Dieu-Homme que vient la résurrection. Alors moi qui ne suis pas un Dieu-Homme en quoi suis-je concerné ?Car puisque la mort est venue par un homme, c’est par un homme aussi qu’est venue la Résurrection des morts
Question :Si toute la nature humaine suivra quel est alors le rôle du Baptème, de la vie sacramentelle et de l’Eglise ?De même toute la nature humaine suivra derrière le Seigneur Christ et prendra part à la résurrection
Question :Pourquoi Dieu le Verbe s’est-il incarné et pas une autre personne de la trinité ? Et pourquoi est-il passé par la passion ?Car puisque par un homme la mort a établi son règne sur les hommes, c’est par l’Incarnation de Dieu le Verbe qu’est survenue l’abolition de la mort et la Résurrection de la vie.
« Allez dire à ses disciples : ‘ Il est ressuscité et il vous précède en Galilée ; c’est là que vous le verrez’ » (Mt 28,7)
C'est volontairement qu'il est dit : « Il vous précède en Galilée : là vous le verrez, comme il vous l'a dit. » Galilée veut dire « fin de la captivité ». Le Rédempteur, lui, était déjà passé de la passion à la résurrection, de la mort à la vie, du châtiment à la gloire, de la corruption à l'incorruptibilité. Mais si les disciples, après la résurrection, le voient d'abord en Galilée, c'est que, plus tard, nous ne contemplerons, dans la joie, la gloire de sa résurrection que si nous quittons nos vices pour les sommets de la vertu. Il y a un déplacement à faire : si la nouvelle est connue au sépulcre, c'est ailleurs que le Christ se montre…
Il y avait deux vies ; nous en connaissions une, mais pas l’autre. Il y avait une vie mortelle et une immortelle, une corruptible et l'autre incorruptible, une de mort et l'autre de résurrection. Alors vint le Médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ (1Tm 2,5), qui se chargea de la première vie et nous révéla l'autre, qui perdit l'une en mourant et nous révéla l'autre en ressuscitant. S'il nous avait promis, à nous qui connaissions la vie mortelle, une résurrection de la chair sans nous en donner une preuve palpable, qui aurait pu ajouter foi en ses promesses ?
Saint Grégoire le Grand
C'est volontairement qu'il est dit : « Il vous précède en Galilée : là vous le verrez, comme il vous l'a dit. » Galilée veut dire « fin de la captivité ». Le Rédempteur, lui, était déjà passé de la passion à la résurrection, de la mort à la vie, du châtiment à la gloire, de la corruption à l'incorruptibilité. Mais si les disciples, après la résurrection, le voient d'abord en Galilée, c'est que, plus tard, nous ne contemplerons, dans la joie, la gloire de sa résurrection que si nous quittons nos vices pour les sommets de la vertu. Il y a un déplacement à faire : si la nouvelle est connue au sépulcre, c'est ailleurs que le Christ se montre…
Il y avait deux vies ; nous en connaissions une, mais pas l’autre. Il y avait une vie mortelle et une immortelle, une corruptible et l'autre incorruptible, une de mort et l'autre de résurrection. Alors vint le Médiateur entre Dieu et les hommes, l'homme Jésus Christ (1Tm 2,5), qui se chargea de la première vie et nous révéla l'autre, qui perdit l'une en mourant et nous révéla l'autre en ressuscitant. S'il nous avait promis, à nous qui connaissions la vie mortelle, une résurrection de la chair sans nous en donner une preuve palpable, qui aurait pu ajouter foi en ses promesses ?
Saint Grégoire le Grand
Les questions soulevées ici font écho à l’une de mes interrogations laissée depuis longtemps sans réponse : quelle est cette humanité du Christ qui est le gage de notre résurrection à tous ( éternellement près ou loin de lui) ?
Nous sommes hypostases humaines, il est Dieu et hypostase divine ;
Et comment est-il vrai homme puisqu’il est né d’une vierge et du Saint-Esprit, abrogeant ainsi pour lui-même dès l’origine (de sa vie humaine) les lois de la nature humaine ?
Cette question est cruciale et pourrait sembler un obstacle à la foi si elle demeure sans réponse, et pourtant je crois, comme beaucoup parce que Jésus-Christ est devenu présent de manière inexplicable dans ma vie, bien que je le perde souvent, et parce qu’il est le seul à donner du sens à ma vie et à pouvoir appliquer un baume apaisant sur mes blessures.
C’est paradoxal mais je crois bien que je ne saisisse pas réellement en quoi la vie , la mort et la résurrection du Christ nous englobe tous, si nous n’avons pas la même humanité que Lui.
Peut-être Antoine ou d’autres intervenants du forum ont-ils des éléments de réponses à apporter ?
Nous sommes hypostases humaines, il est Dieu et hypostase divine ;
Et comment est-il vrai homme puisqu’il est né d’une vierge et du Saint-Esprit, abrogeant ainsi pour lui-même dès l’origine (de sa vie humaine) les lois de la nature humaine ?
Cette question est cruciale et pourrait sembler un obstacle à la foi si elle demeure sans réponse, et pourtant je crois, comme beaucoup parce que Jésus-Christ est devenu présent de manière inexplicable dans ma vie, bien que je le perde souvent, et parce qu’il est le seul à donner du sens à ma vie et à pouvoir appliquer un baume apaisant sur mes blessures.
C’est paradoxal mais je crois bien que je ne saisisse pas réellement en quoi la vie , la mort et la résurrection du Christ nous englobe tous, si nous n’avons pas la même humanité que Lui.
Peut-être Antoine ou d’autres intervenants du forum ont-ils des éléments de réponses à apporter ?